- Moselstellung
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La Moselstellung (en français « position de la Moselle ») est une ligne fortifiée construite en Moselle par l'Allemagne, entre 1871 et 1918, pendant la première annexion.
Sommaire
Contexte historique
La Moselstellung n’est pas une ligne de fortifications continue. C’est une ligne fortifiée constituée d’un chapelet de forts détachés, formant un rideau défensif. Elle est construite en Moselle, qui appartenait alors au Reichsland Elsaß-Lothringen, entre 1871 et 1918, pendant la première annexion. Elle se déploie de Sierck-les-Bains (Bad Sierck) à Metz, en passant par Thionville (Diedenhofen). Elle ne fut pas attaquée directement par les troupes françaises pendant la Première Guerre mondiale. Le terme de Moselstellung se rapporte aussi à la ligne de défense établie dans la vallée de la Moselle lors de la Seconde Guerre mondiale, et réutilisant les forts et les groupes fortifiés construits avant 1918, y compris les forts construits par la France avant 1870. Cette ligne de défense fut en effet utilisée par l’OKW entre septembre et décembre 1944 pour freiner l’avance des Alliés pendant la campagne de Lorraine. Elle permit aux forces allemandes de se regrouper sur la ligne Siegfried, ou Westwall.
Conception stratégique
L’objectif de l’Allemagne était de se protéger contre une attaque française visant à reprendre le Reichsland, soit l’Alsace et la Moselle, à l’Empire allemand. À partir de 1899, le plan Schlieffen de l’état-major allemand conçut les fortifications de la Moselstellung, entre Metz et Thionville, comme un verrou destiné à bloquer l’avance éventuelle des troupes françaises en cas de conflit[1]. L’importance d’une ligne de fortification sur la Moselle a été démontrée entre autres par le maréchal Colmar von der Goltz, inspecteur général du génie, du Corps des Ingénieurs et des forteresses, dans un mémorandum sur le développement de la défense allemande, rédigé en 1889[2]. Dans le plan Schlieffen, la Moselstellung, et ses places fortes Metz et Thionville, représentait une position-clef, un point-pivot dans le plan de déploiement des forces allemandes contre la France. Au nord, de forts contingents mobiles devaient mener une attaque pivotante vers Paris à travers la Belgique, tandis que des effectifs restreints et statiques, stationnés au sud dans le Bezirk Lothringen, devaient tenir la Moselstellung et empêcher les troupes françaises de prendre à revers les forces allemandes.
Conception tactique
Ce concept de ligne fortifiée sur la Moselle constituait une innovation significative par rapport au système Séré de Rivières développé par les Français. Il inspira plus tard les ingénieurs de la ligne Maginot[3]. La construction des forts et des groupes fortifiés eut lieu entre 1899 et 1908. Le système de fortification fut conçu pour s’adapter aux progrès grandissants de l’artillerie depuis la fin du XIXe siècle. Basé sur de nouveaux concepts défensifs, tels que la dispersion et la dissimulation, les groupes fortifiés devaient constituer, en cas d’attaque, un barrage infranchissable pour les forces françaises. Le périmètre de protection des groupes fortifiés est généralement assuré par un ensemble de positions d’infanterie, de casernes fortifiées et de batteries d’artillerie, disséminés sur une vaste superficie et dissimulés par la topographie naturelle.
Références
- (en) Donnell Clayton, The German Fortress of Metz: 1870-1944, Oxford, Osprey, 2008, p. 24.
- (de) Colmar von der Goltz, Die wesentlichen Teile davon sind abgedruckt, p. 196-214.
- (en) Donnell Clayton, The German Fortress of Metz: 1870-1944, Oxford, Osprey, 2008, p. 10-13.
Voir aussi
Catégories :- Fortification de la Première Guerre mondiale
- Fortification de la Seconde Guerre mondiale
- Frontière fortifiée
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