- Skopje
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Скопје
Skopje
Héraldique
DrapeauDe haut en bas, de gauche à droite : la forteresse de Kale, la rue de Macédoine, la croix du Millénaire, la place de Macédoine, la cathédrale Saint-Clément d'Ohrid, le pont turcAdministration Pays Macédoine Région Skopje Municipalité Skopje Code postal 1000 Maire Kotse Trajanovski Géographie Coordonnées Altitude 240 m Superficie 181 800 ha = 1 818 km2 Démographie Gentilé Skopiote Population 668 518 hab. (2006) Densité 367,7 hab./km2 Divers Saint patron Clément d'Ohrid Localisation Internet Site de la ville www.skopje.gov.mk Skopje (en macédonien Скопје, prononcé [ˈskopje] (skopié), Shkup ou Shkupi en albanais) est la capitale et la plus grande ville de la République de Macédoine ; elle compte aujourd'hui un peu moins de 700 000 habitants, soit environ le tiers de la population totale du pays. Skopje concentre la majeure partie des fonctions administratives, politiques, économiques et culturelles de Macédoine.
La ville existe depuis l'Antiquité romaine ; alors appelée Scupi, elle était la capitale de la province de Mésie. Après avoir fait partie des empires byzantin et bulgare, elle est intégrée à la Serbie en 1189 et en devient la capitale en 1346. En 1392, ce sont les Ottomans qui prennent Skopje. Renommée Uskub, la ville connaît plus de 500 ans de domination turque, longue période encore visible dans les nombreux caravansérails, mosquées et hammams qui ponctuent le centre historique. La ville compte alors entre 30 000 et 60 000 habitants. Son développement est brusquement interrompu par un gigantesque incendie en 1689, lors de la deuxième guerre austro-turque et il faut attendre le milieu du XIXe siècle pour que la croissance démographique reprenne. En 1912, Skopje retombe sous contrôle serbe et, à l'issue de la Première Guerre mondiale, elle est incluse dans le nouveau royaume des Serbes, Croates et Slovènes, qui devient en 1929 le royaume de Yougoslavie. Elle devient alors capitale de la banovine du Vardar, l'une des neuf régions du pays. Conquise par les Bulgares pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est libérée par les Partisans yougoslaves en 1944 et devient officiellement la capitale de la république socialiste de Macédoine.
Skopje s'est ensuite particulièrement développée sous le régime communiste de Tito. Ce nouvel essor fut toutefois interrompu par le tremblement de terre qui la détruisit presque entièrement en 1963. Reconstruite rapidement, la ville offre aujourd'hui un urbanisme marqué par l'architecture communiste et contemporaine. La chute du régime yougoslave et l'indépendance de la Macédoine ont entraîné de nombreuses fermetures d'usines et cette petite capitale peine encore aujourd'hui à s'inclure dans les réseaux économiques européens.
Sommaire
Géographie
Topographie
Skopje (Vardar, principal fleuve de Macédoine et qui se jette dans la mer Égée. La ville est au nord du pays, au cœur des Balkans et à mi-chemin entre Belgrade et Athènes[1]. La vallée du Vardar est environnée par de nombreuses collines et montagnes, et les limites administratives de la ville ainsi que son urbanisation sont déterminés par ces obstacles. Skopje correspond ainsi au bassin éponyme, vaste de 2 000 km2 mais confiné le long du fleuve, d'est en ouest[2]. La municipalité fait ainsi plus de 24 kilomètres de long[3], mais n'a qu'une largeur moyenne de neuf kilomètres[4].
) se trouve sur le cours supérieur duEn 2006, Skopje comptait 668 518 habitants[4], appelés Skopiotes. La municipalité se situe à une altitude d'environ 245 m et couvre 1 818 km2[4]. La surface urbanisée se limite toutefois à 70 km2 environ. La municipalité englobe donc bon nombre de terres agricoles ou laissées à l'état sauvage et de très nombreux villages.
La municipalité de Skopje se trouve sur la frontière avec le Kosovo, qui la borde au nord-ouest. Dans le sens des aiguilles d'une montre et en partant du nord, les municipalités macédoniennes limitrophes sont Tchoutcher-Sandevo, Lipkovo, Aratchinovo, Ilinden, Stoudenitchani, Sopichte, Jelino et Yegounovtse.
Hydrographie
Le Vardar, à Skopje, n'est qu'à une soixantaine de kilomètres de sa source, près de Gostivar. Néanmoins, son débit dans la ville est presque équivalent à celui qu'il a à son embouchure, près de Thessalonique. Le Vardar forme à Skopje quelques larges méandres et il est traversé par quelques ponts, au nombre de cinq dans le centre. Plusieurs rivières se jettent dans le Vardar dans la municipalité. La plus longue est la Treska, qui fait 130 km de long et forme près de la ville un ravin ; les autres, le Lepenets, la Pchinia, la Kadina Reka, la Markova Reka et la Patechka Reka, font moins de 70 km de long[4]. Sur la chaîne Iakoupitsa, en dehors de l'agglomération, se trouvent plusieurs lacs glaciaires, les Salakovski[4].
Le Vardar est un fleuve à crues, ainsi, ses abords ne sont que très peu aménagés. Afin de limiter les inondations, son lit fut creusé à l'époque byzantine et son débit régulé au début du XXe siècle, mais des crues importantes étaient encore possibles et le dernier grand débordement à ce jour eu lieu en 1962[5]. D'autres inondations catastrophiques ont dévasté la ville en 1895, 1897, 1935, 1937, 1978 et 1979. Cette dernière année, le fleuve avait atteint un débit de 980 mètres cubes par seconde et les dégâts matériels occasionnés à travers la vallée avaient été estimés à 7,4 % du revenu national[6]. En 1994, un barrage et une station hydroélectrique furent construits en amont de la ville, sur la rivière Treska, tributaire du Vardar, afin de réduire encore les risques d'inondations. Le barrage, situé à une quarantaine de kilomètres de la ville, a entraîné la création du lac Kozyak, long de 32 kilomètres[7]. Skopje compte sur son sol deux autres lacs artificiels destinés à réguler le débit Vardar, les lacs Matka et Treska, situés eux aussi sur la rivière Treska[4].
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La rivière Treska
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Le Vardar
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Le lac Kozyak
Géologie
Une légende locale essaie d'expliquer les origines de Skopje en s'appuyant sur la géographie physique du site. Elle distingue ainsi sept montagnes (Vodno, Skopska Tsrna Gora, Souva Gora, Kitka, Jeden, Katlanovska et Char) et sept portes entre ces montagnes (les passages de Kitka, Taor, Katchanik et Derven, les gorges Treska et le détroit de Grouptchin et Mateitche). Ces ouvertures seraient les yeux, les oreilles, les narines et la bouche d'un géant et donc de la ville elle-même. Ce géant aurait été pétrifié par un sorcier qui aurait transformé sa tête en roche. Un héros, considérant que la punition était injuste, aurait lutté pendant un an contre le magicien, puis gagné le duel. Avec la baguette magique du sorcier, le héros aurait réussi à ranimer les ouvertures de la tête du géant, qui sont devenues les sept voies d'accès de la vallée de Skopje[8].
Les sept montagnes mentionnées dans la légende appartiennent à de plus grands ensembles, et la ville de Skopje est bordée à l'ouest par les monts Char, au sud par la chaîne Iakoupitsa, qui culmine à 2 533 m, et à l'est par des collines qui forment le début des monts Osogovo, qui marquent la frontière entre la Macédoine et la Bulgarie[4]. Le mont Vodno, point culminant du centre de Skopje, s'élève à une altitude de 1 066 mètres. Il est largement dépassé par les monts voisins d'Osoï, Jeden et Skopska Tsrna Gora qui font respectivement 1 506, 1 260 et 1 561 mètres d'altitude[4].
Cet environnement de moyennes montagnes connaît encore des mouvements sismiques. La proximité de la faille entre les plaques tectoniques eurasienne et africaine fait ainsi de Skopje une ville à risque sismique. De grands tremblements de terre furent ainsi enregistrés en 518, 1505 et en 1963[9].
La nature karstique du sol a entraîné la formation de ravins creusés par des cours d'eau, notamment ceux de Matka, de Katchanik, de Taor, du Jeden, de Derven et de Badar, certains étant mentionnés dans la légende parmi les sept portes de Skopje. La ville compte enfin quelques grottes, dues elles aussi à la nature du sol. Ces dernières se trouvent principalement dans le ravin de la Treska, mais d'autres sont visibles à Breznitsa et sous la montagne de Solunska Glava[4].
Urbanisme
Skopje possède un urbanisme plutôt lâche et désordonné, qui porte la trace profonde du tremblement de terre qui détruisit à 80 % la ville en 1963[9].
La reconstruction après le tremblement de terre a été en grande partie orchestrée par le polonais Adolf Ciborowski, qui avait déjà planifié la rénovation de Varsovie après la Seconde Guerre mondiale. Celui-ci a divisé la ville en blocs, destinés à des activités précises. Les bords du Vardar furent ainsi laissés à la nature ou transformés en parcs, les zones situées entre des axes importants furent loties de grands immeubles en béton ou de centres commerciaux, les régions périphériques laissées aux logements individuels et à l'industrie, etc[5]. La reconstruction se devait d'être rapide car il fallait avant tout reloger la population et relancer l'activité de la ville. La ville nouvelle fut également construite dans un souci économique et pour cela, les axes routiers furent multipliés et optimisés et l'extension urbaine future fut anticipée et planifiée[10].
Marqué par la catastrophe et la reconstruction, le centre-ville est formé de deux ensembles totalement distincts. Le vieux quartier de la rive nord du Vardar, majoritairement épargné par la catastrophe, s'oppose au quartier sud du centre-ville, presque entièrement reconstruit après 1963 et dont le développement ne remonte qu'aux années 1870[5].
Le quartier sud fut construit d'après des plans de Kenzō Tange[11], architecte et urbaniste japonais, qui avait notamment dessiné les plans d'Hiroshima en 1949. La plus significative de ses réalisations est la gare, qui, en étant construite en hauteur et sur des ponts, permet de dissocier trafic automobile, ferroviaire et piéton. Sa planification du nouveau centre-ville a été conçue pour pouvoir abriter 1 800 foyers[11].
Ce centre-ville se caractérise par de larges boulevards et des artères piétonnes qui partent de la place de Macédoine (Плоштад Македонија). Cette dernière est le centre névralgique de la ville et se trouve directement sur la berge sud du Vardar. L'artère piétonne qui relie la place de Macédoine à l'ancienne gare (détruite en 1963), appelée rue de Macédoine (Улица Македонија), est également un lieu très fréquenté par les passants. Deux boulevards concentriques ferment ce quartier qui regroupe la plupart des immeubles administratifs ainsi que la majorité des commerces à l'occidentale (magasins de vêtements, pâtisseries, banques, cafés...). Si l'ensemble des constructions datent de la reconstruction d'après 1963, on peut toutefois y trouver une tour médiévale ainsi que quelques immeubles du début du XXe siècle, notamment l'ambassade d'Italie. Dans les années 2000, de nouveaux bâtiments ont vu le jour, comme le centre commercial Soravia ou des immeubles de bureaux à la façade de verre.
Le quartier qui se trouve au nord du Vardar, est beaucoup plus ancien et il est relié à la rive sud par le Pont turc (du XVIe siècle), qui mène directement à la place de Macédoine. Ce quartier, appelé Skopska Starata Tcharchia, c'est-à-dire « le vieux bazar de Skopje » est fait de petites rues piétonnes en pente bordées de maisons et de monuments anciens caractéristiques de l'architecture ottomane. Il regroupe un grand nombre de petits commerces traditionnels, comme des ferronneries, des bijouteries, des cafés à l'orientale... Très vallonné, il est surplombé par la forteresse de Kale.
Le relief assez prononcé ne permet pas une urbanisation régulière de la périphérie, qui suit toutefois l'axe du Vardar, d'est en ouest. Alors que la vallée du fleuve et celles de ses affluents sont très urbanisées, les collines et les montagnes sont soit laissées à l'état sauvage, soit aménagées en parcs. La périphérie est constituée de quartiers très distincts, faits soit de maisons individuelles soit d'ensembles d'immeubles résidentiels. Les zones industrielles occupent également une part importante de la surface urbanisée.
L'urbanisme skopiote est également marqué par une certaine anarchie, car il existe bon nombre de maisons ou d'immeubles dont la construction n'a pas été déclarée[12] et certains quartiers périphériques ressemblent fortement à des bidonvilles[13].
Climat
La ville connaît un climat continental, proche de celui de Sofia. Les étés sont chauds et les hivers doux. Skopje, avec sa moyenne de 340,5 millimètres de pluie par an[14], reçoit un peu moins de pluie que Sofia (430.3 mm)[15] mais un peu plus que Saragosse (232.8 mm)[16], deux villes situées à la même lattitude et elles aussi entourées de montagnes. Le climat skopiote possède des caractéristiques assez complexes car il résulte de la rencontre d'une influence de la mer Noire et une influence méditerranéenne dans un contexte flou de montagnes et de plaines. En hiver, l'air est réchauffé par le vardarets, un vent qui remonte la plaine du Vardar et apporte de la pluie. Le climat de la plaine du Vardar est par ailleurs différent de celui que connaissent les autres régions du pays, qui sont beaucoup plus froides et abondamment enneigées en hiver[17].
Mois J F M A M J J A S O N D Températures maximales (°C) 4 8 14 19 24 28 31 31 26 20 11 5 Températures minimales (°C) -4 -2 2 6 10 14 16 16 12 8 2 -2 Précipitations (hauteur moyenne en mm) 21 17,6 23,6 33,5 37,7 31,6 25,6 20,8 24,9 35 32,1 37,1 Toponymie
Au cours de son histoire, Skopje fut occupée par de nombreux peuples, qui chacun la baptisèrent avec un nom différent. Le premier nom connu de la ville, Scupi, date de l'occupation romaine. Il semble venir du mot grec « skopein » (σκοπεύω) qui signifie observer de loin, épier[18]. Cette dernière origine rappelle l'ancienne fonction de place forte de la ville, et l'importance de sa forteresse sur les frontières gréco-romaines[19]. D'autres origines sont avancées ; par exemple, le nom pourrait venir de l'illyrien[20] ou du péonien[21], deux langues parlées dans la région pendant la Protohistoire et Scupi pourrait signifier en péonien abri[22]. Enfin, Skopje pourrait rappeler le grec Επισκοπικός (épiscopal)[23].
Les Bulgares succédèrent aux Romains et transformèrent Scupi en Skopje[24]. Plus tard, ce furent les Turcs qui entrèrent en possession de Skopie et ils traduisirent ce toponyme en Üsküb ; les habitants du reste de l'Europe adaptèrent à leur tour le nom ottoman en Uskub ou Uskup, utilisant parfois le nom Skopia[25]. Lorsque la Macédoine échut au Royaume de Serbie, en 1912, Uskub devint officiellement Skoplje (Скопље). Ce toponyme fut repris par la plupart des autres langues n'ayant pas d'appellation propre pour désigner la ville. La ville pris son nom actuel, Skopje (Скопје), au début des années 1950, lorsque les dialectes macédoniens furent unifiés et l'orthographe réformée, sous l'impulsion de la politique titiste. La minorité albanaise continue d'appeler la ville Shkupi et les Grecs Σκόπια (Skopia).
Histoire
Antiquité
Le territoire de Skopje fut probablement habité à partir du Néolithique car des traces d'installation datant de 4000 av. J.-C. furent retrouvées sur la colline de l'actuelle forteresse de Kale[24]. Ensuite, la région est envahie au IIIe siècle av. J.‑C. par les Dardaniens, puis tombe sous la domination des rois de Macédoine en 335 av. J.-C. lorsqu'Alexandre le Grand étend son État jusqu'à la rive sud du Danube[26]. A sa mort, la Macédoine tombe en décadence et doit faire face à de nombreuses guerres contre les Romains[27]. Elle est finalement annexée à l'Empire lorsque Quintus Caecilius Metellus Macedonicus vainc Persée, le dernier roi de Macédoine, en 148 av. J.-C. La région est d'abord incluse dans la province romaine de Macédoine, puis rejoint la Mésie, lorsque la conquête du nord des Balkans au Ier siècle av. J.‑C. permet la création de cette nouvelle province[24].
En 13 ou 11 ap. J.-C., pendant le règne d'Auguste, une garnison est installée sur la colline de Zaïtchev Rid[22], située à environ cinq kilomètres du centre de la ville moderne. Cette garnison reçoit le nom de Scupi et c'est l'historien Tite-Live, mort en 17, qui en fait la première mention écrite[24]. En 86 ap. J.-C., Domitien y installe des vétérans à qui il offre des terres et transforme la garnison en colonie[22]. La même année, l'empereur divise la Mésie en deux et inclue Scupi dans la nouvelle Mésie supérieure[24]. La colonie occupe un rectangle de 40 hectares, fermé par un mur de 3,20 mètres de haut[22].
Dioclétien puis Constantin Ier réforment à nouveau le découpage administratif balkanique et créent la Dardanie, dont Scupi devient le centre administratif[28]. La première église de Scupi est construite sous le règne de Constantin Ier ; l'Édit de Milan, signé en 313, qui légalise le christianisme, permet à la ville de devenir un siège épiscopal. Le premier évêque de la ville, Perigorius, participe au Concile de Serdica, qui se tient en 343[24].
En 395, Scupi rejoint l'Empire romain d'Orient, nouvellement crée est créé. Au cours des IVe, Ve et VIe siècles, la ville connaît une longue période de paix et d'essor. Un théâtre est construit, ainsi que des églises, des thermes, des palais, un système de distribution d'eau, des remparts[24], etc. La tranquillité de la région est néanmoins troublée par quelques attaques des Huns[28]. La ville d'alors couvre 40 hectares et son enceinte, haute de 3 20 mètres, mesure 738 sur 590 mètres. Les fouilles du site, qui ont commencé au début du XXe siècle et se poursuivent encore, ont notamment mis au jour les restes du théâtre, de la basilique civile, d'une basilique chrétienne et de deux nécropoles[28].
Moyen Âge
En 518, Scupi est très durement touchée par un séisme qui bouleverse toute la Macédoine[9]. La ville est presque totalement détruite et l'empereur Justinien Ier, né en 483 à Taor, dans les environs, se déplace en personne pour lancer la reconstruction de la ville. La nouvelle ville, baptisée Justiniana Prima[24], ne se trouve pas au même emplacement que Scupi, mais sur la rive nord du Vardar, près de l'actuelle forteresse de Kale[1].
La Macédoine est à nouveau bouleversée au VIIe siècle par les invasions slaves. Les Slaves s'installent définitivement dans la région et fondent un État indépendant, l'Empire bulgare, culturellement proche de l'Empire byzantin, qui ne tarde pas à le dominer[24].
Aucun écrit ne mentionne la ville au cours des trois siècles suivants[24]. Au Xe siècle, le gouverneur byzantin fait creuser le lit du Vardar, fleuve tumultueux qui inonde jusqu'alors fréquemment la ville. Il faut ensuite attendre la fin de ce siècle pour que Skopje redevienne une ville de pouvoir. À cette époque, le tsar Samuel Ier de Bulgarie reconstitue l'empire bulgare qui s'était peu à peu désagrégé au profit de Constantinople, et libère une partie des Balkans de l'influence byzantine. A l'intérieur de cet État, Skopje profite de sa situation de carrefour entre Sofia, les cités voisines et les villes de la côte adriatique[24].
Le royaume de Samuel Ier ne résiste cependant pas longtemps à la force militaire byzantine et, en 1004, la bataille de Skopje s'avère décisive pour la survie du royaume. La trahison du commandant de la ville, Roman, entraîne la victoire de l'empereur byzantin Basile II[24]. Skopje se trouve, après la défaite des Bulgares, dans une période sombre, durant laquelle elle est livrée aux pillages et aux destructions[24]. Les habitants tentent vainement de s'animer face à la domination byzantine et à la décadence de leur ville. Ainsi, le premier soulèvement, conduit par le petit-fils de Samuel Ier, Pierre Deljan, en 1040, puis le second, animé par Georgij Vojtech en 1072, furent tous deux réprimés dans le sang[24]. D'autres mouvements, de moindre ampleur, continuèrent à secouer Skopje pendant tout le reste du XIe siècle, jusqu'à ce que des Normands envahissent la ville en 1081[24]. Ceux-ci sont conduits par Robert Guiscard, qui a auparavant conquis la Sicile et désire atteindre Constantinople[29]. En 1093, un chef serbe, Vukan, déloge les Normands de Macédoine, mais ces derniers reprirent le territoire du Polog, dont faisait partie Skopje, en 1097[24]. Ils sont cette fois menés par Bohémond de Tarente[30], petit-fils de Robert Guiscard et futur meneur de la Première Croisade. La famine et une épidémie de peste décime vite son armée et il est vite contraint de rendre ses terres au Byzantins avant de mourir en 1111[31].
Le XIIe siècle ne fut marqué par aucun événement décisif, le déclin de l'Empire byzantin permettant tout de même aux Serbes d'asseoir leur puissance. Ceux-ci possèdent définitivement Skopje au XIIIe siècle ; la ville connaît alors une période de prospérité, particulièrement sous la dynastie Nemanjić. Le roi de Serbie Stefan Uroš IV Dušan, qui conquit le reste de la Macédoine actuelle, en fait sa capitale et s'y fait couronner en 1346 « Empereur des Serbes et des Grecs »[24]. La ville profite de l'installation de marchands venus de Venise, Dubrovnik... et du passage des caravanes qui relient le nord au sud et apportent des denrées parfois venues de très loin[24].
Empire ottoman
Après la mort de Stefan Uroš IV Dušan en 1355, Skopje ne reste que peu de temps serbe. En effet, les États balkaniques cèdent peu à peu à la nouvelle puissance ottomane. Ainsi, la ville tombe aux mains des Turcs le 19 janvier 1392[24].
Sous la domination ottomane, la nouvelle Üsküb subit d'importantes transformations. L'extension de l'empire vers le nord permet tout d'abord à la ville de conserver son statut de carrefour commercial et les Turcs lui attribuent de nouvelles fonctions administratives. Les Turcs firent notamment d'Üsküb la capitale du vilayet du Kosovo, province qui correspond à l'actuel Kosovo, mais aussi au sud de la Serbie, au nord de la Macédoine et à une partie du Monténégro[32].
Les Turcs construisirent à Üsküb de nombreux monuments, comme des mosquées, un grand marché couvert, des caravansérails et des hammams, dont certains existent toujours. La ville reçoit des marchands venus de toute la Turquie et des Balkans[24]. En 1555, un séisme touche Üsküb et détruit une partie de la ville médiévale ; cependant, la ville reprend rapidement son activité[9].
La prospérité de la ville se traduit par une croissance démographique continue et par l'augmentation de la diversité ethnique et culturelle des habitants. Üsküb est en effet habitée par d'importantes communautés orthodoxes et musulmanes, mais également par des Juifs, venus pour la plupart d'Espagne, d'où ils avaient été chassés. Ces derniers vivent dans leur propre quartier, Evreïsko Maalo, situé près du Vardar, en contrebas de la forteresse[33]. L'écrivain et voyageur turc du XVIIe siècle, Evliya Çelebi, comptabilise 10 160 maisons vers 1670. La population de l'époque est estimée entre 30 000 et 60 000 habitants[24]. Un autre écrivain, Dulgar Dede, écrit à propos d'Üsküb « J'ai voyagé pendant des années d'un bout à l'autre de la Roumélie ; j'ai vu une multitude de villes magnifiques et j'ai été stupéfié de la bénédiction d'Allah, mais aucune de ces villes ne m'a autant impressionné et enchanté que la ville paradisiaque d'Üsküb, à travers laquelle passe le Vardar »[1].
Üsküb est cependant durement touchée par la Deuxième guerre austro-turque. En 1689, l'armée autrichienne arrive en Macédoine après avoir remporté le siège de Vienne. Après la reddition d'Üsküb le 25 octobre, le général Engelberto d'Ugo Piccolomini la fait incendier, officiellement pour prévenir les risques de choléra[24], officieusement pour détruire toutes les ressources qui pourraient être utilisées par les Turcs[1]. Üsküb continue de brûler pendant deux jours ; par chance, tous les habitants avaient fui avant l'arrivée des Autrichiens[24].
La ville est très gravement endommagée par l'incendie et ce sont les quartiers juifs qui ont le plus souffert de l'attaque. Néanmoins, la présence autrichienne satisfait de nombreux chrétiens de Macédoine, pour qui elle signifie la fin de l'hégémonie musulmane. Mais les Autrichiens quittent rapidement la Macédoine et les Turcs écrasent les rebelles chrétiens. Bon nombre de ceux-ci quittent définitivement Üsküb et trouvent refuge dans le nord des Balkans[24].
Üsküb connaît après la Guerre austro-turque une longue période de récession. Les habitants de la ville, comme tous les Macédoniens, sont décimés à plusieurs reprises par des épidémies de peste et de choléra, l'Empire ottoman est secoué par de graves crises qui le conduisent à l'anarchie et des rébellions éclatent un peu partout en Macédoine. Ces rébellions sont généralement conduites par des hors-la-loi turcs, qui profitent de la faiblesse de la Sublime Porte pour piller les villages, mais aussi par des Janissaires ou des Chrétiens, qui réclamaient plus de droits ou de pouvoir[24].
La récession se poursuit tout au long du XVIIIe siècle puis au cours des premières décennies du XIXe siècle. Vers 1836, Üsküb ne compte que 10 000 habitants[24], soit à peine le tiers de sa population du XVIe siècle. Cependant, l'industrialisation progressive et l'exode rural gonflent rapidement la croissance démographique ; Üsküb compte ainsi 20 000 habitants en 1852[24].
De 1850 à 1913
Durant la deuxième moitié du XIXe siècle, Üsküb poursuit son industrialisation. La construction d'une première ligne de chemin de fer en 1873 est significative pour le développement de la ville. Cette ligne, qui la relie à Thessalonique, en Grèce, est prolongée l'année suivante jusqu'à Kosovska Mitrovica, ville du nord du Kosovo[24]. La position de la gare, sur la rive sud du Vardar, modifie profondément l'urbanisme de la ville, car cette rive sud, négligée pendant des siècles, accueille le nouveau centre névralgique de la ville, dont les nouveaux immeubles contrastent avec les vieilles rues de la rive nord[5].
Le nouvel essor de la ville, l'émergence d'une classe aisée macédonienne et les idées nouvelles de nationalisme permettent l'émergence à Üsküb d'une première conscience identitaire. Les propriétaires macédoniens les plus riches se placent en chefs de file de la contestation de l'autorité ottomane et grecque en construisant des églises et des écoles slaves. Les premières, la cathédrale de la Vierge Marie, l'église Notre-Dame et l'école municipale ouvrirent en 1835 et en 1836. Plus tard, en 1850, est ouverte une autre école, qui peut accueillir environ 180 élèves, puis une bibliothèque[24].
En 1896 est créé à Thessalonique le premier organisme nationaliste macédonien, l'Organisation révolutionnaire intérieure macédono-andrinopolitaine. Cet organisme a pour but la création d'une entité macédonienne indépendante. Il s’appuie principalement sur les écoles et les églises macédoniennes pour se faire connaître et trouver des sympathisants. Üsküb est l'un des cinq foyers principaux du mouvement[24].
Le clergé macédonien lutte lui aussi activement contre l'hégémonie grecque, et l'Église orthodoxe macédonienne commence bientôt à se libérer de l'autorité du Patriarcat de Constantinople et à se rapprocher de l'Église bulgare. Certains prêtres d'Üsküb souhaitent même recréer l'archevêché local d'Ohrid, supprimé par les Turcs en 1767[34]. Teodosij Gologanov, le maître-à-penser des prêtres macédoniens, est cependant contraint à quitter la ville en 1892, après avoir été démis de ses fonctions religieuses[24].
La désagrégation progressive de l'Empire ottoman à cette époque et l'indépendance de la Bulgarie, de la Serbie, du Monténégro ou encore de la Roumanie sont néanmoins la cause de fréquents soulèvements nationalistes en Macédoine, notamment en 1878, lors de la signature du traité de Berlin. Ce texte, qui fixe les nouvelles frontières de l'Empire ottoman, laisse la Macédoine aux Turcs[24].
L'indépendance de la Serbie et de la Bulgarie s'accompagne du départ massif des Musulmans qui vivaient autrefois dans ces pays. Beaucoup d'entre eux choisissent de s'installer en Macédoine, et notamment à Üsküb. Ces Musulmans sont pour la plupart turcs ou albanais, et ceux qui s'installent à Üsküb créent un nouveau quartier, Madjir Maalo. Ils sont rejoints quelques années plus tard par des réfugiés bosniaques, leur pays étant occupé par les Autrichiens[24].
Même si leur pouvoir en Macédoine faiblit d'année en année, les Turcs ont toujours une certaine emprise sur la vie d'Üsküb, qui est toujours capitale de vilayet. Ainsi, les Turcs changent significativement son visage. De 1900 à 1908, le gouverneur turc de la ville, Afuz Mehmed Paşa, fait construire à Üsküb une école pour enfants pauvres, un lycée, fait réguler les eaux du Vardar et fait planter le grand Parc, au nord du centre-ville. En 1906 est construit le premier théâtre[24].
L'avènement des Jeunes-Turcs après le renversement du sultan en 1909 permet une première démocratisation de la Turquie, et donc de la Macédoine. C'est à cette époque que la plupart des partis politiques macédoniens sont créés. Le plus grand, l'Organisation social-démocratique d'Üsküb devient une branche locale du Parti social-démocrate ottoman. Un important courant socialiste émerge également dans la ville[24].
De 1913 à 1963
Les deux Guerres des Balkans (1912-1913) mettent définitivement fin à l'occupation turque d'Üsküb et à la Macédoine historique. Celle-ci est en effet partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Serbie, cette dernière entrant en possession d'Üsküb, qui devient officiellement Skoplje. La partition est suivie de nombreuses migrations humaines, principalement en direction de la Macédoine grecque[24].
La Première Guerre mondiale est ressentie en Macédoine serbe dès 1914, puisque la Serbie est entrée en guerre contre l'Autriche-Hongrie cette année-là. Mais les premiers combats sur le sol macédonien n'ont lieu qu'à partir de 1915, lorsque la Bulgarie envahit la Macédoine serbe. La Serbie étant alliée à la Triple-Entente, elle est rapidement aidée par la France, le Royaume-Uni, la Grèce et l'Italie. Ceux-ci forment au nord de la Grèce le front de Salonique, qui avance peu à peu dans la Macédoine serbe. Le 29 spetembre 1918, l'Armée française d'Orient, profitant de la rupture du front, atteint Skoplje et, sous le commandement de Jouinot-Gambetta, prend la ville par surprise[35].
Le 26 décembre 1918, les Bulgares demandent l'armistice. La Macédoine serbe est incluse la même année dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, successeur de la Serbie, et qui devient en 1929 le Royaume de Yougoslavie[34]. Skopje est alors la plus grande ville de la région la moins développée d'Europe[36]. Elle retrouve une fonction administrative en 1922, lorsqu'elle devient chef-lieu de l'un des 33 départements du royaume[37]. En 1931, avec le changement de constitution, les départements disparaissent et Skoplje est faite chef-lieu de la banovine du Vardar, l'une des neuf régions de la Yougoslavie[38].
En 1941, Adolf Hitler pose un ultimatum au roi Pierre II. Soit il signe le traité d'alliance qu'ont déjà signé l'Allemagne, l'Italie et le Japon, soit les Nazis envahissent le pays. Le roi attend pour ratifier le traité et des soulèvements populaires ont lieu un peu partout. Finalement, les nazis attaquent la Yougoslavie et la Grèce sans déclaration de guerre et envahissent rapidement ces deux pays[24].
Les nazis remportent Skoplje le 8 avril 1941. Ils n'occupent pas la ville longtemps, puisqu'ils la cèdent à la Bulgarie fasciste avec le reste de la Macédoine. Les Bulgares font de Skoplje leur centre de commandement pour toute la Macédoine. Parmi les habitants de la ville, des résistants constituent rapidement des réseaux antifascistes et anti-bulgares. Le plus puissant de ces réseaux est celui du Parti communiste de Macédoine. La plupart des actions de résistance sont des actes de sabotage, visant notamment l'aéroport, les industries ou le chemin de fer. De nombreux résistants, devenus héros nationaux, sont capturés et meurent en prison ou finissent exécutés[24]. Le 11 mars 1943, les 3 286 Juifs de Skopje sont arrêtés puis envoyés par les soldats bulgares au camp d'extermination de Treblinka[39]. Seuls 2% des Juifs de Macédoine échappent à la mort, et la plupart d'entre-eux s'installe en Israël après la Libération[40]. En 1946, Skopje compte toutefois 452 Juifs, mais ils ne sont plus que 95 en 1952 et la communauté disparaît tout à fait vers 1958[41].
L'Armée nationale de libération de Macédoine, constituée majoritairement par des communistes, mène en automne 1944 la bataille contre l'Occupant dans les rues de Skoplje. La ville est libérée à l'issue de ces combats, le 13 novembre 1944[24].
En 1945, la République fédérale socialiste de Yougoslavie est créée par Josip Broz Tito, qui reçoit l'appui des anciens résistants communistes et des antifascistes. Un an plus tard, six républiques fédérées voient le jour ; elles ont l'objectif de correspondre chacune à un peuple yougoslave. L'ancienne Macédoine serbe et le peuple macédonien sont pour la première fois internationalement reconnus. Skoplje, dont l'écriture macédonienne Skopje est mondialement officialisée, devient la capitale de la République socialiste de Macédoine[24].
Skopje profite de son statut administratif et des programmes d'industrialisation yougoslaves. À la fin de l'année 1946, elle compte 102 600 habitants et 197 300 en 1961[42]. En 1962, la ville subit néanmoins une première catastrophe, le Vardar déborde et cause une gigantesque inondation[5].
Le tremblement de terre de 1963
Le 26 juillet 1963, à 5 h 17 du matin, la ville est violemment secouée par un séisme de magnitude de 6,9 sur l'échelle de Richter. Il dure 20 secondes et est ressenti surtout dans la vallée du Vardar[43].
Le tremblement de terre tue plus de 1 000 personnes, fait 3 500 blessés et met à la rue plus de 120 000 habitants. La ville est détruite à 80 % en moins d'une minute, perdant une grande part de sa richesse historique et culturelle. Environ un tiers des bâtiments restés intacts visuellement doivent être détruits et seule une famille sur quarante a encore un logement habitable. Les voies ferrées et les infrastructures souterraines ont toutefois globalement échappé au désastre[5].
L'évènement, retransmis par les médias dans le monde entier, engendre une grande générosité, surtout grâce à la position non-alignée de la Yougoslavie. Skopje reçoit ainsi de l'aide de 77 États, sous forme d'argent, de médecins, d'équipes de reconstruction[5]… Les États-Unis, par exemple, font installer un hôpital de campagne d'une capacité de 120 lits. L'infrastructure, apportée de Berlin, est montée dans les vingt-quatre heures qui suivent le séisme. Des milliers de maisons préfabriquées sont montées en attendant les travaux de reconstruction[5]. La catastrophe émeut également des artistes, comme Jean-Paul Sartre ou Pablo Picasso, qui offre à la ville son tableau Tête de Femme, exposé depuis au Musée d'art contemporain, lui-même construit par le gouvernement polonais en 1963[44].
Depuis 1963
Pendant les premiers mois qui suivent la catastrophe, un débat a lieu entre les partisans de la reconstruction et ceux qui proposent l'abandon de la ville, car d'autres séismes sont à prévoir sur le site. L'afflux d'importantes aides financières convainc finalement les autorités de reconstruire la ville. Un comité de reconstruction est nommé en 1964, il est dirigé par Adolf Ciborowski, architecte polonais qui avait déjà planifié la reconstruction de Varsovie en 1945. Il est secondé dans sa tâche par une soixantaine d'experts internationaux et autant d'experts yougoslaves. Le plan définitif est présenté au public en octobre, lors d'une exposition qui attire plus de 10 000 visiteurs en une semaine. Les travaux, rapides, sont aussi très impressionnants et, lors d'un exercice d'écriture sur l'évènement qui avait selon eux le plus marqué l'histoire de leur ville, 80% des enfants skopiotes choisissent la reconstruction plutôt que le séisme lui-même[5].
Les travaux, achevés vers 1980, font naître une ville totalement nouvelle, composées d'unités consacrées à des usages bien précis, comme l'industrie, le commerce, le logement... Chaque unité de logement doit pouvoir contenir 6 000 personnes et celles-ci habiter à moins d'un quart d'heure à pied d'un arrêt de bus. Le nouveau centre-ville est planifié par Kenzō Tange, qui a déjà travaillé à Hiroshima[11]. La gare est l'un des seuls édifices anciens conservés dans le centre. Laissée partiellement en ruines, son horloge arrêtée sur l'heure du séisme, elle a été transformée en Musée national d'Histoire. Une grande partie du vieux quartier ottoman, sur la rive nord du Vardar, plutôt épargnée par le séisme, est quant à elle conservée sans toutefois devenir un musée à ciel ouvert[5].
Skopje, une fois reconstruite, renoue rapidement avec la croissance. Sa population augmente rapidement, en 1981, elle compte 408 100 habitants, alors que dix ans auparavant, elle en comptait 312 300[42]. Cette forte croissance démographique entraîne l'ouverture de nombreux chantiers, la banlieue de Skopje s'étalant d'année en année sur la campagne environnante.
En 1991, Skopje est tout naturellement devenue la capitale de la République de Macédoine, pour la première fois indépendante. Cependant, la ville et le pays ont connu de graves difficultés, qui ont beaucoup nui à leur développement. Tout d'abord, la fin de la paix ethnique de Tito a fait naître des tensions entre les différentes communautés, notamment entre les Macédoniens et les Albanais ; ensuite, le pays s'est confronté à la Grèce, hostile à son indépendance ; et enfin, les Macédoniens ont dû quitter le système communiste pour entrer dans la mondialisation.
De nombreuses usines de Skopje ont dû fermer leurs portes et le gouvernement a eu, dans un premier temps, beaucoup de mal à attirer les investissements. Depuis quelques années, grâce à la stabilisation du pays, la ville manifeste un certain renouveau. Les années 2000 ont notamment vu la rénovation du centre-ville, surtout dans sa partie sud, où de nombreuses constructions ont vu le jour (centre commercial Soravia, immeubles gouvernementaux...). Beaucoup de monuments anciens situés dans la vieille ville ont bénéficié de rénovations, comme la forteresse de Kale, dont une part importante de l'enceinte, écroulée en 1963, a été relevée. De nombreux autres projets ont été lancés, comme Skopje 2014[45]. D'autres lieux importants, comme la Philip II Arena et l'aéroport Alexandre le Grand, sont sujets à des agrandissements et à des améliorations[46],[47].
Skopje 2014
En 2007 a commencé une vaste campagne d'aménagements du centre-ville. Ces aménagements visent à rendre ce quartier, reconstruit après 1963, plus agréable et surtout plus monumental. Tout d'abord, plusieurs monuments emblématiques de la ville, disparus lors du dernier séisme, vont être reconstruits à leur emplacement d'origine, c'est-à-dire autour de la place de Macédoine et sur les rives du Vardar, qui seront réaménagées. Le premier de ces monuments est la forteresse de Kale, où sont effectuées des fouilles archéologiques avant le remontage des remparts[48]. Les autres sont le Théâtre national, le Cercle militaire et la cathédrale orthodoxe Saint-Constantin et Sainte-Hélène, qui faisait 29 mètres de haut[49].
Autour du Vardar seront également construits le Musée du Réveil national macédonien, le Musée archéologique, le siège des Archives nationales et une salle philarmonique. Deux passerelles piétonnes relieront les deux rives du fleuve et seconderont ainsi le Pont turc. La place de Macédoine accueillera quant à elle un arc de triomphe, un hôtel Marriott et une fontaine surmontée d'une statue équestre d'Alexandre le Grand[45]. Les statues de Gotsé Deltchev et de Damé Grouev, personnalités macédoniennes, ont déjà été installées sur la place et seront rejointes par quatorze autres effigies disposées dans l'ensemble du quartier[50]. Enfin, le Parlement sera coiffé de trois coupoles et son parvis sera orné de trois monuments en honneur de héros historiques macédoniens[45].
Cette opération urbanistique, appelée Skopje 2014 en référence à la date prévue d'achèvement des travaux, ne fait pas l'unanimité, notamment à cause de son coût (200 millions d'euros), mais aussi à cause du caractère très historiciste et nationaliste des futures constructions[51]. La minorité albanaise (un quart de la population de la ville) déplore aussi le fait qu'elle ne sera pas représentée dans les divers monuments qui seront érigés sur la place de Macédoine[52]. Les travaux ont commencé en 2008, avec l'installation d'un drapeau géant, destiné à augmenter la conscience nationale macédonienne (des drapeaux identiques furent également installés dans les autres grandes villes du pays)[53].
Héraldique
Les armes de la ville furent adoptées dans les années 1950 et officialisées à nouveau en 1997. Elles reprennent les symboles de la ville ; le Vardar, le pont turc, la forteresse et la montagne de Tsrna Gora[54].
Elles se blasonnent ainsi:
D'argent ; en pointe, une onde d'azur baignant le pont à deux arches du lieu de carnation maçonné, surmontant trois monts de sinople eux-mêmes surmontés à dextre d'un autre mont au naturel enneigé et à sénestre du fort du lieu ombré de carnation.
Le drapeau de Skopje utilise ces armes en ombre d'or en canton sur fond de gueules. Le drapeau est parfois horizontal parfois vertical, toutefois, la version verticale fut la première à être utilisée. Le drapeau respecte les proportions 1:2[55].
Administration
Conseil de la Ville
L'administration de Skopje est gérée par le Conseil de la Ville. Celui-ci est constitué de 45 membres élus au suffrage universel direct pour une période de quatre ans. Le Conseil s'occupe principalement des décisions budgétaires, des grandes orientations et assure les rapports entre le gouvernement national et la ville. Plusieurs commissions se répartissent les tâches plus concrètes. Il y a ainsi la commission des finances, du développement local, de l'urbanisme, de l'environnement[56]...
Le président du Conseil est élu par ce dernier. Les dernières élections, tenues en 2009, ont permis la nomination d'Irena Misheva, membre du parti VMRO-DPMNE[56].
Suite aux élections locales de 2009, le Conseil de la Ville de Skopje était composé de la manière suivante[56] :
Parti Sièges Parti démocratique pour l'Unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE) 19 Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) 11 Union démocratique pour l'intégration (DUI) 5 Nouvelle Démocratie 3 Parti libéral démocrate (LDP) 3 VMRO (Parti national) 2 Forces de Gauche de Tito 1 Groupe de votants K.K. 1 Maire
Le maire de Skopje est lui aussi élu au suffrage universel direct pour un mandat de 4 ans. Le maire de Skopje est Kotse Trajanovski (Коце Трајановски) depuis avril 2009. Ancien député et ancien maire de la municipalité de Gazi Baba, il est membre du VMRO-DPMNE et fait, en autres, partie du comité macédonien pour l'intégration européenne[57].
Le maire représente la ville de Skopje et il est responsable des activités du Conseil de la Ville auprès des Skopiotes. Il doit également veiller à l'application des actes du Conseil et peut lui-même soumettre des textes aux conseillers. Enfin, c'est lui qui gère les organes d'administration de la ville et ses fonctionnaires et qui nomme ou révoque les directeurs de ces organes[58].
Budget
Le budget total de Skopje pour l'année 2010 s'élevait à 4 143 357 000 denars, soit environ 67 millions d'euros. Sur ces 4 milliards de denars, environ 2 milliards proviennent des impôts directs et 1 milliard de la dotation de l'État, le reste provenant soit des impôts indirects soit de transferts et de donations diverses. Les dépenses pour la même année s'élèvent quant à elles à 4 725 557 000 denars et elles laissent donc un déficit de 582 200 000 denars, soit plus de 9 millions d'euros. Ce déficit a toutefois été comblé par des ventes de titres (260 millions de denars) et par des remboursements de prêts octroyés par la ville (322 millions de denars). Par ailleurs, 10 millions de denars pris sur le budget de l'année ont été placés en réserve[59]. En 2009, les chiffres concernant le budget municipal étaient très semblables. Toutefois, les dépenses ont dépassé les 5 milliards de denars[59],[60].
Découpage administratif
Article détaillé : Subdivisions de la République de Macédoine.La ville de Skopje forme une des 84 municipalités (en macédonien oпштина) de Macédoine.
En tant que capitale et ville la plus peuplée, la municipalité de Skopje a un statut particulier, régi par une loi spécifique. Skopje est ainsi, selon l'article 117 de la Constitution, une « unité particulière d'autogestion locale »[61]. La principale différence entre Skopje et les autres municipalités macédoniennes consiste en sa division en 10 municipalités spéciales, dont la dernière réforme date de 2004. La municipalité qui correspond au cœur commercial et politique est appelée Tsentar (le centre). La municipalité de Tchaïr correspond quant à elle à la vieille ville ottomane et Saraï, Gazi Baba, Aerodrom, Kisela Voda, Boutel, Chouto Orizari, Karpoch et Guiortche Petrov constituent la périphérie. Le premier découpage administratif de Skopje date de 1945, la ville était alors divisée entre Idadija, Kale, and Kisela Voda. En 1976, ces parties sont remplacées par cinq municipalités, Tsentar, Tchaïr, Gazi Baba, Karpoch, et Kisela Voda. Les cinq autres municipalités actuelles furent détachées des précédentes en 1996[62].
1 . Tsentar (Центар)
2 . Gazi Baba (Гази Баба)
3 . Aerodrom (Аеродром)
4 . Tchaïr (Чаир)
5 . Kisela Voda (Кисела Вода)
6 . Boutel (Бутел)
7 . Chouto Orizari (Шуто Оризари)
8 . Karpoch (Карпош)
9 . Guiortche Petrov (Ѓорче Петров)
10 . Saraï (Сарај)Les municipalités sont administrées par un Conseil municipal composé de 23 membres élus au suffrage universel pour 4 ans, par divers départements spécialisés (éducation, finances, culture...) et par un maire, lui aussi élu pour 4 ans et qui s'occupe principalement de la gestion de ces départements[63].
La municipalité de Skopje fait partie de la région statistique de Skopje, qui regroupe également les municipalités de Tchoutcher-Sandevo, Aratchinovo, Ilinden, Petrovets, Zelenikovo, Stoudenitchani et Sopichte. Les régions statistiques de Macédoine n'ont aucun rôle politique ou administratif.
Économie
Bien que Skopje abrite des usines depuis le XIXe siècle, c'est le régime communiste yougoslave qui permit la transformation de la ville en un centre industriel important. Elle est depuis longtemps le premier centre économique et industriel de Macédoine, mais la fermeture de la frontière grecque et le changement de régime économique après l'indépendance du pays ont gravement touché les secteurs secondaire et tertiaire[12].
Le blocus du pays par la Grèce a ainsi coupé 90% des exportations macédoniennes et les sanctions contre la Yougoslavie de Slobodan Milosevic ont fait perdre à la Macédoine des marchés importants, représentant 3 milliards de dollars[64]. L'abandon du système communiste a quant à elle précipité les fermetures et les faillites des entreprises autrefois nationales[12]. Les conflits ethniques entre Macédoniens et Albanais fragilisent encore l'économie du pays et de sa capitale ; en 2001, les affrontements étaient tels qu'ils ont totalement bloqué l'économie nationale pendant plusieurs jours. Les industriels macédoniens et skopiotes attendent par ailleurs avec beaucoup d'impatience l'admission du pays dans l'Union européenne. La ville souffre encore majoritairement du manque d'investissements étrangers, de la fuite des cerveaux vers des pays plus riches, de l'obsolescence des infrastructures et de la mauvaise coordination des services publics et des entreprises[12].
Le taux de chômage de la ville s'élevait à 14,07 % en 2002. Elle obtenait un meilleur résultat que le pays entier, dont le taux de chômage s'élevait à environ 19 %. La même année, la ville comptait environ 64 000 entreprises sur les 175 000 entreprises macédoniennes. Afin de résoudre ses problèmes, la ville compte sur son intégration dans des espaces économiques privilégiés, notamment grâce à l'Union européenne, sur la dépollution des usines et de la ville, sur l'éducation et la mise en place de programmes touristiques[12]. Au niveau national, un impôt à taux unique a été instauré en 2007 afin d'attirer les investisseurs étrangers[65]. En 2008, Skopje était l'ancienne capitale yougoslave où les salaires étaient les plus bas. Le salaire mensuel moyen s'élevait à 248 euros, alors que celui de Zagreb atteignait les 1 350 euros, celui de Ljubljana, 1 220 euros et celui de Belgrade, 662 euros. La même année, le chiffre de Sofia, capitale d'un État membre de l'Union européenne, était assez similaire à celui de Skopje puisque ses habitants n'ont gagné en moyenne que 388 euros par mois. Les Skopiotes sont largement mieux payés que les autres habitants de la Macédoine, puisque la moyenne nationale de la même année s'est fixée à 65 euros. La moyenne nationale bulgare s'élevait quant à elle à 138 euros et celle de la Serbie à 221 euros[66].
La ville comptait en 2009 26 056 entreprises, mais seules 145 sont de grande taille. Les plus nombreuses sont en fait les micro-entreprises (13 625) et les petites entreprises 12 017). Il y avait la même année 269 entreprises de taille moyenne[67]. Nombre de ces entreprises (9 758) sont spécialisées dans le commerce de biens, 3 839 sont spécialisées dans les affaires et l'immobilier et 2 849 sont des entreprises de manufacture. Suivent les services à la personne, les transports, la construction, l'hôtellerie-restauration et la santé. Les domaines restants (éducation, banques, sécurité et administration publique, agriculture, exploitation minière...) comptent chacun moins de 500 entreprises[68].
Les activités industrielles les plus importantes sont le traitement des métaux, la chimie et notamment l'industrie pharmaceutique, le textile, le cuir et l'imprimerie[69]. Parmi les entreprises les plus importantes de la ville se trouvent les usines Okta et Makpetrol (traitement des hydrocarbures), EVN Macedonia, Mepso et Macedonian Powerplants (électricité), Makedonski Telekom et T-Mobile Macedonia (télécommunication) et les usines ArcelorMittal et Makstil (sidérurgie)[70]. Parmi les autres entreprises emblématiques de la ville, on peut citer la brasserie Pivara Skopje, filiale de Heineken, qui produit notamment la bière locale Skopsko[71].
En plus d'être le principal centre industriel du pays, Skopje en est la capitale économique et financière. Elle est ainsi le siège de la Banque nationale de la République de Macédoine, qui édite la monnaie nationale et veille à la stabilité financière du pays. La Bourse macédonienne, établie en 1995, comprend trois indices (MBI 10, MBID et OMB) et a pour objectif la sécurisation et l'ouverture aux investissements du marché macédonien[72]. En 2008, sur les 29 entreprises qui ont le plus participé au chiffre d'affaires annuel de la bourse, 25 étaient basées à Skopje[73]. La ville regroupe également les sièges de nombres de groupes bancaires et d'assurances du pays, comme Komercijalna Banka Skopje, Stopanska Banka, NLB Tutunska banka, Vardar Osiguruvanje... et les filiales de groupes étrangers, comme Alpha Bank et Erste Bank.
Population
Données générales
Selon le recensement de 2002[74], la population de Skopje s'élevait à 506 926 habitants. Une estimation faite en 2006 portait ce chiffre à 668 518 habitants[4].
La municipalité de Gazi Baba est la plus peuplée, avec 72 617 habitants. La seconde est celle d'Aerodrom, qui en compte 72 009. Suit ensuite celle de Tchaïr, avec 64 773 habitants, puis celle de Karpoch, 59 666 habitants, ensuite la municipalité de Kisela Voda, 57 236. La municipalité de Tsentar compte 45 412 habitants, celle de Guiortche Petrov 41 236, celle de Boutel 36 154, celle de Saraï 35 408 et enfin, la municipalité de Chouto Orizari, 22 017 habitants[74].
Densité
La municipalité de Skopje a une densité totale de 3 603,94 habitants par kilomètre carré. Ce chiffre est très proche de ceux des autres capitales européennes. Par exemple, Belgrade compte 3 561 habitants par kilomètre carré et Londres 4 700. Skopje possède néanmoins un urbanisme bien plus lâche que Paris, qui a une densité de 20 433 habitants par kilomètre carré.
Diversité ethnique
Les Macédoniens forment le principal groupe avec 338 358 personnes, soit 66,75% de la population. Ils sont suivis par les Albanais, qui représentent, avec 103 891 habitants, 20,49% de la population totale. Viennent ensuite les Roms, 23 475 habitants, soit 4,63% des Skopiotes[74].
Le découpage administratif de la ville correspond souvent à la géographie ethnique. Ainsi, si la majorité des municipalités skopiotes sont majoritairement peuplées de Macédoniens, la municipalité de Tchaïr est principalement habitée par la communauté albanaise[74]. Cette communauté forme également la majorité de la population de Saraï et une part importante de celle de Gazi Baba. Chouto Orizari est caractérisé par une population majoritairement rom[74].
La ville compte également une minorité serbe, 14 298 habitants soit 2,82% ; turque, 8 595 habitants, soit 1,70% ; bosniaque, 7 585 habitants soit 1,50% ; et aroumaine (valaque), 2 557 habitants soit 0,50% de la population totale. Les 1,61% restants correspondent aux 8 167 habitants qui se sont déclarés ne correspondant à aucun des groupes précédents[74].
La principale minorité, albanaise, possède quelques libertés. Par exemple, les Albanais de Skopje, parce qu'ils représentent plus de 20% de la population totale, peuvent faire usage de leur langue dans l'administration locale et les écoles primaires. Néanmoins, leur intégration est souvent difficile et provoque parfois quelques heurts ; de plus, beaucoup d'Albanais, réfugiés du Kosovo, n'ont pas le statut de citoyen, car la nationalité macédonienne n'est accordée qu'après 15 ans de résidence sur le territoire national[75].
Les Roms, qui représentent environ 4,5 % des Skopiotes, connaissent une intégration différente. La plupart appartiennent au groupe Arlije, sédentaire, et à la communauté Topanlije, qui n'existe qu'à Skopje[76]. Ils sont arrivés pour la plupart lorsque la ville était ottomane et se sont installés massivement dans le quartier Topana, où ils fabriquaient de la poudre à canon pour les Turcs[77].
Le séisme de 1963, qui détruisit presque totalement ce quartier, occasionna la construction d'une ville nouvelle, Chouto Orizari (ou Šutka), aujourd'hui municipalité de Skopje, qui devint rapidement la "capitale" des Roms de Yougoslavie et permit la création de nombreux organismes de défense de la culture roma. Bien que beaucoup de Roms aient émigrés en Allemagne, surtout au cours des années 1980[78], ils occupent une place privilégiée dans la société macédonienne, surtout sur le plan culturel[79]. À Skopje, considérée comme la ville la plus peuplée de Tsiganes au monde[76], ils sont toujours intégrés et tolérés[79]. Ils souffrent néanmoins beaucoup de la pauvreté, surtout a cause des politiques gouvernementales, qui n'encouragent pas la microéconomie, et de leur manque global de qualifications. Enfin, la municipalité de Chouto Orizari est de loin celle qui compte le plus de familles sans revenus réguliers[80].
Avant la Seconde Guerre mondiale, la ville comptait aussi une communauté juive significative, principalement composée de Juifs séfarades venus d'Espagne au XVIe siècle. Ceux-ci vivaient dans leur propre quartier, où se trouvait une synagogue, et vivaient principalement de l'industrie lainière, du commerce et de la production de fromage kashkaval. La communauté, qui comptait 2414 membres en 1939, a été décimée lors de l'Holocauste et les rares survivants sont partis s'installer en Israël. Les traces de culture juive (synagogue, cimetière...) disparurent rapidement du paysage urbain. Au début du XXIe siècle, la République de Macédoine compte environ 250 Juifs, qui vivent principalement à Skopje. En 2000, une synagogue a été inaugurée, et lors de cette occasion fut célébré le premier office hébraïque en Macédoine depuis 1951[40],[41].
Démographie
Évolution démographique
(Source : [81])1948 1953 1961 1971 1981 1994 2002 102 600 139 200 197 300 312 300 408 100 448 200 506 926 Skopje resta jusqu'à la moitié du XXe siècle une petite ville au rôle variable, mais généralement peu important. Son statut de capitale de république fédérée yougoslave et le système communiste lui permirent une industrialisation rapide et donc une forte croissance démographique.
Le tremblement de terre de 1963, qui détruisit la ville à 80% et tua plus de 1 000 personnes, n'anéantit Skopje que peu de temps, car elle fut rapidement reconstruite, grâce à l'aide internationale, et la croissance démographique reprit vite. Alors qu'elle ne comptait que 102 600 habitants en 1948, Skopje en compte 408 100 en 1981.
Les troubles que connut la Yougoslavie durant les années 1980 freinèrent la croissance, et les problèmes qui suivirent l'indépendance de la Macédoine en 1991 plus encore. Ainsi, entre 1981 et 1994, Skopje gagna seulement 40 100 habitants, alors qu'elle en avait gagné 95 800 entre 1971 et 1981.
Depuis la fin des années 1990, la ville connait à nouveau une forte croissance démographique. Par exemple, selon des estimations faites en 2006, elle aurait gagné 161 592 habitants entre 2002 et 2006, soit une augmentation de 31 %[4].
Santé
La ville compte plusieurs hôpitaux, publics ou privés. Le grand hôpital public, crée en 1944, peut héberger 11 000 patients[82]. Il est suivi par l’Institut de radiothérapie et d'oncologie, ouvert en 1960[83], l’hôpital Philippe II, spécialisé en cardiologie et inauguré en 2000[84] et par la clinique de Centar, créée en 2004[85].
En 2003, le taux de natalité de la ville était de 10,6 ‰ et le taux de mortalité de 7,7 ‰[86]. Le premier chiffre est assez différent de la moyenne nationale, qui indique un taux de natalité macédonien de 13,14 ‰, mais le taux de mortalité en est très proche puisque la Macédoine obtenait en 2003 7,83 ‰[87]. La mortalité infantile est également très semblable au niveau municipal et national, car le pays obtenait en 2003 un taux de 11,74 ‰ et Skopje un taux de 11,18 ‰[86]. Cette même année à Skopje, 99,5 % des accouchements ont eu lieu en milieu hospitalier ; ce taux dépasse légèrement la moyenne nationale, de 98,6 %[86].
Éducation
Le recensement de 2002 a permis de déterminer que la majorité des Skopiotes, c'est-à-dire 193 425 habitants, avait arrêté ses études après l'école secondaire. Le seconde groupe, 107 408 personnes, avait arrêté après l'école primaire. 14 194 personnes étaient allées à l'université, 49 554 avaient obtenu l'équivalent du baccalauréat, 1 777 l'équivalent de la maîtrise et 1 682 l'équivalent du doctorat. Enfin, 11 259 personnes n'avaient aucune éducation et 28 292 une éducation incomplète. La ville comptait en 2002 508 étudiants[12]. La population de la ville au-dessus de dix ans est lettrée à 97,5 %[88] ; ce chiffre est légèrement supérieur à la moyenne nationale, de 96,1 %[89]. D'une manière générale, les Skopiotes ont plus facilement accès à l'éducation que les autres Macédoniens[90].
La ville compte plusieurs universités. La plus grande et la plus ancienne est l’Université Saints-Cyrille-et-Méthode de Skopje. Cette université publique a été créée en 1949 et comptait alors 3 facultés. Depuis, elle s'est agrandie et regroupe 23 facultés, 10 instituts et plus de 36 000 étudiants[91]. Depuis l'indépendance de la Macédoine, de nouvelles universités, privées et qui suivent souvent des standards américains, ont été ouvertes. L’Université européenne de la République de Macédoine a été établie en 2001 et compte des facultés d'économie, d'informatique, de droit, de sciences politiques et d'art et de design[92]. L’Université FON, créée en 2003, regroupe des facultés de droit, de sciences politiques et relations internationales, de langues étrangères appliquées, d'investigation et sécurité, de gestion de l'environnement, d'économie, des technologies de communication et d'information, de sport, de design et multimédia et de philosophie[93]. L’Université américaine a été ouverte en 2005 et possède des facultés d'administration des affaires, de sciences politiques, de langues étrangères, d'architecture et de design, de sciences informatiques et de droit[94]. Ouverte en 1996, l’Université Yahya Kemal porte le nom d'un poète turc né à Skopje ; elle possède des annexes à Gostivar et à Struga[95].
En 2008, Skopje compte 21 écoles supérieures, dont les spécialisations sont assez variées (langues, ingénierie, architecture...)[96].
Transports
Routes
La vallée du Vardar est un des axes naturels principaux de Macédoine, elle est empruntée par la plus grande autoroute du pays, la E 75. Cette route relie Vardø, au nord de la Norvège, à Sitía, en Grèce. Elle permet surtout de relier Skopje à Belgrade ou Athènes et dessert en Macédoine Koumanovo, Veles et Gevgelija. La portion qui va de Skopje à Ljubljana, autrefois baptisée Bratstvo i Jedinstvo (« fraternité et unité ») et construite sous le régime communiste, a grandement contribué à l'ouverture économique de la Macédoine[11].
Skopje est également sur l'autoroute E 65, qui va de Malmö, en Suède, à La Canée, en Grèce. Cette route dessert Kitchevo, Ohrid et Bitola, autres grandes villes macédoniennes.
Ces deux autoroutes sont très importantes pour l'économie macédonienne et skopiote, mais le gouvernement n'ayant pas les moyens d'entretenir ces infrastructures, qui datent de la période yougoslave, c'est l'Agence européenne pour la reconstruction qui finance les travaux de voirie. Cette agence, qui s'occupe exclusivement de l'ex-Yougoslavie, a par ailleurs ouvert un bureau à Skopje[97].
Depuis 2009, un périphérique contourne la ville par l'est et le nord, reliant les différentes autoroutes entre elles[98]. Il a été construit en deux phases : la première, achevée en 2008, n'a concerné que la partie est, entre Chouto Orizari et Hipodrom (municipalité de Gazi Baba). La deuxième partie du périphérique, inaugurée l'année suivante, part de Chouto Orizari et s'achève à Saraï. La première partie du périphérique fait 14,7 kilomètres de long et la deuxième, 11,8 kilomètres, soit un total de 26,5 kilomètres. Les travaux furent financés par la Banque européenne d'investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et par l'Etat macédonien[99]. Ce lien devrait fortement alléger le trafic de transit dans la ville et la pollution aérienne dans le centre[100].
Voie ferrée
Skopje est le principal nœud ferroviaire de Macédoine. La ville est située sur la ligne Belgrade - Thessalonique, une des plus fréquentées des Balkans. Skopje est aussi reliée quotidiennement à Pristina et à Niš[101] et une ligne Skopje-Sofia, passant par Kriva Palanka, est en construction[102].
La principale compagnie macédonienne, Makedonski Železnici, a hérité des infrastructures construites au temps de la Yougoslavie et d'un réseau dense mais souvent devenu obsolète. Ainsi, de nombreuses lignes ont été fermées au trafic de voyageurs depuis l'indépendance du pays[103]. Skopje a toutefois conservé de nombreuses liaisons et elle est reliée notamment à Koumanovo, Kitchevo, Kotchani, Bitola, Tabanovtsi, Veles et Gevgelija[101].
La gare principale de Skopje est située à environ 2 kilomètres au sud-est du centre-ville. Elle souvent appelée "la nouvelle gare" car elle remplace la gare historique de Skopje, située plus loin et détruite lors du tremblement de terre de 1963. Elle a été inaugurée en 1981[104] et était à l'époque un bâtiment très moderne et original, car les voies sont placées en hauteur, sur une sorte de pont qui traverse un boulevard. Les piliers qui soutiennent l'ensemble sont en béton renforcé et antisismique[5].
La ville compte également d'autres petites gares réparties autour du centre. Sur la voie qui relie Skopje au sud du pays se trouvent ainsi les gares de Dratchevo (станица Драчево) et de Lissitché (станица Лисиче), tandis que sur la voie qui relie Skopje à la Serbie se trouve la gare de Madjari(станица Маџари). Enfin, en direction de Kitchevo se trouvent Skopje-Nord (станица Скопје-Север) et les gares de Guiortche Petrov (станица Ѓорче Петров) et de Saraï (станица Сарај). Cette dernière ligne, en très bon état, forme un arc de cercle autour de la ville sur lequel les trains peuvent atteindre 100 km/h. Plusieurs autres gares sont réservées au frêt[103].
Gare routière
La gare routière est ouverte depuis 2005. Elle a été construite sous la gare ferroviaire et elle peut accueillir 450 autocars en une journée et environ 60 000 personnes par mois l'ont empruntée en 2005. Elle est gérée par une compagnie privée, Rule Turs Skopje. Elle propose bien plus de destinations que la gare ferroviaire (toutes les villes macédoniennes et beaucoup de villes étrangères, comme Istanbul, Sofia, Belgrade, Hambourg, Dusseldorf...)[105].
Transports en commun
Bus
Skopje possède un réseau de bus géré par la Ville et dont les lignes sont opérées par trois compagnies. La plus vieille, JSP Skopje, est publique et a été fondée en 1948. En 1990, elle a perdu son monopole et deux compagnies privées sont venues la seconder, Sloboda Prevoz et Mak Ekspres. JSP Skopje a toutefois conservé 67 lignes de bus sur 80. Cette dernière possède 380 véhicules, reconnaissables à leur couleur rouge, avec une moyenne d'âge d'environ 17 ans, et transporte 45 millions de passagers par an. Les compagnies privées regroupent quant à elles 250 chauffeurs indépendants qui possèdent chacun leur bus (la moyenne d'âge est de 27 ans). 24 lignes sont considérées comme urbaines et les autres sont considérées soit suburbaines soit rurales[106].
Le réseau souffre du manque de cohésion entre les compagnies et de l'absence de visions globales sur l'avenir du système, ce qui entraîne la détérioration du service. Les bus sont également trop lents (18 km/h en moyenne) et trop vieux. La conséquence principale de ces problèmes est la baisse du nombre d'utilisateurs : 105 millions de voyageurs annuels en moins pour JSP Skopje entre 1989 et 2002. Afin de remédier à ces problèmes, les bus sont peu à peu renouvelés, avec notamment la commande par la ville de 202 bus à impériale d'origine chinoise[107], et équipés de systèmes de localisation automatique et les arrêts sont réaménagés[3].
Tramway
L'idée de lignes de tramway à Skopje remonte aux années 1980. Il faut toutefois attendre 2006 pour que des propositions concrètes voient le jour[108]. Le tracé des quatre lignes ont été fixés en 2008 et en 2010, la ville a choisi les deux consultants, le hongrois Vialto et le britannique EC Harris, qui désigneront le fabricant des rames et des voies (la ville a reçu sept propositions)[109]. Selon le projet d'origine, les travaux devaient commencer en février 2009[110], mais ils ont été notamment retardés à cause de soupçons de corruption qui ont entraîné des enquêtes dans les affaires de la ville[111].
La ligne 1 traversera la ville d'est en ouest, depuis Novo Lissitché (municipalité d'Aerodrom) jusqu'à Deksion (Guiortche Petrov), en restant sur la rive sud du Vardar. Cette ligne desservira les gares routière et ferroviaire et croisera aux abords du centre-ville la ligne 2. Celle-ci partira de Kisela Voda, au sud, pour traverser le centre, le Vardar et le vieux quartier ottoman, puis rejoindre au nord les abords de Chouto Orizari. La ligne 3 partira quant à elle de Guiortche Petrov, empruntera les mêmes rails que la ligne 1 jusqu'au centre-ville, puis remontera comme la ligne 2 au nord du Vardar avant de partir à l'est à l'intérieur de Gazi Baba. Enfin, la ligne 4 longera le sud de la ville, et reliera les gares à Guiortche Petrov. Les travaux commenceront par la construction de la partie orientale de la ligne 1, c'est-à-dire de son terminus d'Aerodrom jusqu'au centre-ville[3].
Aéroport
Skopje est desservie par l'aéroport Alexandre le Grand, situé à 22 kilomètres du centre-ville, sur le sol de la municipalité de Petrovets. Il dispose d'un terminal de 3 600 m² et il peut accueillir 550 000 passagers par an. L'aéroport, concédé en 2008 à l'entreprise turque TAV[112], sert également de base aérienne militaire, notamment pour les Forces de l'OTAN au Kosovo[113]. L'histoire aéronautique de Skopje a commencé en 1928, avec le premier atterrissage et l'établissement d'une ligne Thessalonique-Skopje-Belgrade. L'aéroport originel se trouvait dans ce qui est aujourd'hui le quartier d'Aerodrom[114] et le complexe actuel fut commencé en 1987 ; il reçu le nom d'Alexandre le Grand en 2008 et poursuit depuis d'importants travaux d'amélioration[47]. Un nouvel aérogare, à la pointe du progrès, a été inauguré le 6 septembre 2011. Celui-ci, réputé "le plus moderne des Balkans", a été construit pour faire face à l'augmentation du trafic prévue pour les années à venir, en remplacement d'installations désuètes.
Skopje est reliée par avion toute l'année à Amsterdam, Belgrade, Berlin, Budapest, Bursa, Bruxelles, Dusseldorf, Hambourg, Istanbul, Ljubljana, Londres, Podgorica, Prague, Rome, Sofia, Vienne, Zagreb, et Zurich[115].
Sécurité et pollution
En 2001, une enquête a révélé que 40% des Skopiotes se sentaient en insécurité, contre seulement 6,4% des Macédoniens vivant en zone rurale[116]. Parmi les principaux problèmes que connaît la ville se trouve l'existence de nombreux pickpockets, surtout dans le centre-ville. Ceux-ci se servent parfois d'enfants afin de déjouer la surveillance des victimes[117] et certains pickpockets sont mineurs[118]. Le taux de criminalité en Macédoine est toutefois largement en dessous des moyennes occidentales[119].
La ville doit également faire face à un problème de chiens errants. Il y en aurait entre 15 000 et 25 000 et ils deviennent parfois dangereux, surtout en été, lorsqu'ils ne trouvent plus d'eau à boire. Leur présence en groupe dans les parcs et les rues est souvent un répulsif pour les promeneurs, surtout les enfants et les personnes âgées. Leur nombre est difficile à évaluer car ils se déplacent souvent entre la ville et les villages voisins. Afin de remédier à ce problème, la ville opère un programme de capture et de mise en fourrière ; en 2010, 3 400 chiens ont ainsi été attrapés et 700 ont été euthanasiés. Ce programme, ainsi que les conditions d'enfermement des chiens, déclenche cependant la colère des organismes de protection des animaux[120],[121],[122].
La dégradation de l'environnement est toutefois un problème bien plus préoccupant que la sécurité car les causes sont multiples et les risques souvent importants. Skopje est, avec Bitola, Tetovo et Vélès, l'une des zones les plus menacées du pays par la pollution. L'une des sources de pollution est la circulation automobile, qui ne fait que croître. Le parc automobile skopiote est aussi plutôt vétuste (11 ans de moyenne), les voitures n'ont pas toutes de pots catalytiques et l'essence utilisée est parfois de mauvaise qualité (trop de plomb). Au cours de l'année 1999, il y eu par exemple quatre jours pendant lesquels la concentration de dioxyde de soufre dans l'air était au delà de la limite acceptée, et 134 jours pour le dioxyde de carbone[116]. Il existe aussi à Skopje plusieurs usines très nuisibles pour l'environnement, comme l'usine ArcelorMittal et la raffinerie de pétrole Okta, qui rejette chaque année près de 10 000 tonnes de dioxyde de soufre[123].
La croissance rapide de la ville et l'existence de constructions illégales aggrave le mitage des terres agricoles avoisinantes et menace la nature. La mauvaise gestion des déchets, laissés dans une décharge à ciel ouvert, compromet la qualité des sols et de l'eau, particulièrement dans le cas des déchets chimiques et industriels. La décharge municipale se trouve à 15 km du centre et reçoit chaque jour 1 500 mètres cube de déchets ménagers, 400 mètres cube de déchets industriels et 1 100 mètres cube de déchets provenant des services de la ville. Le taux de mortalité à Skopje est toutefois plus faible que dans le reste du pays, et il n'a pas été trouvé de corrélation directe entre la mauvaise qualité de l'environnement et la santé de la population[116].
Afin de résoudre les problèmes de pollution en Macédoine, il existe un Plan national d'Action environnementale. Skopje fait partie des régions prioritaires et l'un des objectifs les plus importants est l'amélioration du traitement des eaux usées.
Culture
Skopje est le principal foyer culturel de la République de Macédoine. La ville compte ainsi la plupart des grands musées du pays et connaît au cours de l'année plusieurs grands évènements culturels macédoniens. Elle est aussi la ville d'origine ou de résidence de nombreux artistes macédoniens et joue un rôle déterminant pour la culture nationale. L'écrivain Slavko Janevski y a ainsi publié en 1952 le premier roman en langue macédonienne standard, Le village derrière les sept frênes. Le romancier skopiote Venko Markovski est lui aussi considéré comme l'auteur de classiques macédoniens. Les peintres skopiotes Petar Gligorovski et Petar Mazev et le couturier Nikola Eftimov sont quant à eux les figures marquantes de l'art contemporain macédonien ; Petar Gligorovski a également été un pionnier dans la bande-dessinée et le film d'animation yougoslaves.
C'est toutefois dans le domaine musical que Skopje compte le plus d'artistes reconnus, comme le pianiste Simon Trpčeski et le ténor Blagoj Nacoski et surtout les anciens groupes de rock Leb i Sol et Aleksandar Makedonski. La scène skopiote compte ou a compté quelques autres groupes aux styles variés, comme les Badmingtons (punk rock), les Cilindar (ska), les Bastion (électro). Les groupes Mizar, Arhangel et Padot na Vizantija se distinguent par des styles originaux, allant du rock yougoslave au post-punk pour les deux premiers, au metal mêlé de chants byzantins pour le dernier. La scène pop, également importante, est représentée par des chanteurs comme Vlado Janevski ou Elena Risteska et le producteur Darko Dimitrov. Une autre voix emblématique de Skopje est celle de la chanteuse romani Esma Redžepova.
L'industrie cinématographique est enfin représentée par le réalisateur Milcho Manchevski, qui a par exemple réalisé son film Shadows à Skopje en 2007. Le serbe Emir Kusturica tourna son film Le Temps des Gitans en 1989 à Šutka, le grand quartier tsigane de Skopje. La première projection cinématographique à Skopje eu lieu en 1912 et fut organisée par les frères Manákis[124].
Skopje est enfin le siège de plusieurs institutions culturelles nationales, comme la Bibliothèque nationale et universitaire Saint Clément d'Ohrid, l'Académie macédonienne des Sciences et des Arts, le Théâtre national, la Bibliothèque Brakja Miladinovci (qui compte plus d'un million d'ouvrages) et le Centre culturel macédonien[124]. La ville compte également plusieurs centres culturels étrangers, comme le Goethe-Institut[125], le British Council[126], l'Alliance française[127] et le Club culturel bulgare[128].
Festivals
Le plus important des festivals skopiotes est le Skopje Jazz Festival (Скопје џез фестивал). Lancé en 1981, il grandit d'année en année et est devenu une institution pour les amateurs de jazz de tous les Balkans. Le festival, qui a lieu en octobre, a notamment accueilli Ray Charles, Youssou N'Dour, Tito Puente, Sierra Maestra, Rabih Abou-Khalil, Gotan Project[129]... Plus récent, le Blues and Soul Festival se tient en juillet.
Le Skopje Summer débute tous les ans le 21 juin, soit le jour de la fête de la musique, et dure jusqu'à la fin du mois de juillet. Crée en 1980 et membre de l'International Federation of Festival Organizations, ce festival est l'occasion d'enrichir la vie culturelle de la ville par la mise en place de nombreuses animations, comme des concerts et des expositions qui ont souvent lieu dans des endroits ouverts à tous (rues, parcs, sites touristiques...)[130]. May Opera Evenings existe quant à lui depuis 1972. Le programme inclut généralement des opéras, de la musique symphonique et des récitals[131].
Le Festival du film de Skopje (Скопје Филм Фестивал) a lieu tous les ans en mars et une cinquantaine de films sont présentés. Ces films sont principalement macédoniens et européens[132]. Le festival Kota 2023 (Кота 2023), lancé en 2008, est un autre concours cinématographique, axé sur les courts-métrages irréels et minimalistes[133].
Parmi les autres festivals qui existent à Skopje, se trouvent également les Journées de la musique macédonienne, le Séminaire international de photographie, l'International Student Folklore Festival, fondé en 1967, le Young Open Theatre et le Dance Fest[131]. Le Skopje Fest, festival emblématique de la ville, fut fondé en 1968 et exista jusqu'en 1980. Alors l'un des plus grands festivals de musiques actuelles des Balkans, il connu un renouveau en 1994 avant d'être regroupé au MakFest de Chtip. Plusieurs tentatives eurent lieu par la suite pour le faire revivre, et il se tient à nouveau chaque année à Skopje depuis 2008. Son fonctionnement est toutefois assez particulier puisqu'il sert à qualifier l'artiste qui représentera la Macédoine au Concours Eurovision de la chanson[134].
Architecture
Malgré les lourdes destructions occasionnées par le tremblement de terre de 1963, Skopje a gardé quelques traces remarquables de son passé. Le quartier ottoman est sans doute l'endroit de la ville le plus pittoresque et le plus riche en patrimoine, puisqu'il a été en grande partie épargné par la catastrophe et par les plans d'urbanisme modernes. La ville possède également quelques édifices contemporains intéressants.
Le monument le plus vieux de Skopje encore debout est l'aqueduc, dernier vestige de l'occupation romaine. Il fut néanmoins probablement reconstruit par les Byzantins et sauvé plus tard de la ruine par les Turcs, qui s'en servirent notamment pour alimenter en eau les hammams. La portion aujourd'hui visible est portée par 55 arches[135]. La ville antique de Scupi est encore visible à travers diverses ruines.
La forteresse de Kale, assise sur sa colline et dominant le centre-ville, possède des origines très anciennes puisque des fouilles ont révélé des traces d'occupation préhistoriques. L'ensemble est constitué d'un mur de ceinture massif, ponctué de tours carrées et de portes. La forteresse fut maintes fois détruite et reconstruite, et les éléments actuels furent édifiés du Moyen Âge à la période ottomane[136]. En plein coeur du centre moderne se dresse un autre témoin militaire de l'époque ottomane, une tour féodale plutôt mystérieuse, puisqu'on ne connaît ni sa date de construction, ni son commanditaire[137].
Près de la forteresse se situe le cimetière militaire français de Skopje, où reposent les corps des soldats de l'Armée française d'Orient tombés durant l'expédition de Salonique. Le cimetière abrite 930 tombes de soldats identifiés et 2100 soldats inconnus. Il a été inauguré en 1923[138].
Le pont de pierre, est sans conteste le monument le plus célèbre et le plus emblématique de Skopje. Ses douze arches, construites par les Turcs, furent mentionnées pour la première fois en 1469. Désormais réservé aux piétons, il relie les deux rives du Vardar et son statut de symbole vient du fait qu'il connecte non seulement la vieille-ville au centre moderne, mais aussi la communauté macédonienne et la communauté albanaise, qui vit surtout au nord du fleuve[139].
La partie ottomane, Starata Skopska Tcharchia (en macédonien Старата Скопска чаршија) est située sur la rive nord du Vardar et a conservé sa vocation de bazar. Il est constitué de maisons basses, de cafés traditionnels et de magasins qui vendent toutes sortes de produits artisanaux. On y trouve aussi des caravansérails, des mosquées et des hammams, témoins de la richesse de la ville à l'époque ottomane. L'ensemble, plutôt délabré, est sujet à une grande opération de rénovation et de revitalisation[140]. Au nord du quartier se tient tous les jours l'immense marché de Bit Pazar, qui perpétue lui aussi par son ambiance le souvenir ottoman[141].
Les caravansérails sont remarquablement conservés et typiques de l'architecture ottomane dans les Balkans. Kapan An et Suli An furent construits par Isa-Beg Isaković, gouverneur de Bosnie pendant la première moitié du XVe siècle. Le premier accueille plusieurs restaurants, et le second, qui couvre une surface de 2 101 mètres, abrite l'Académie de peinture, qui y organise des expositions. Kurshumli An fut quant à lui construit au milieu du XVe siècle et a été transformé en annexe du Musée macédonien, dont il renferme les collections lapidaires. Le Bezisten est un marché couvert dont les origines remontent au XVe siècle, il se dissimule derrière un petit dédale de rues très étroites[139].
Le hammam Daut Pasha, le plus grand de la ville, date du XVe siècle. Il abrite aujourd'hui sous ses quinze coupoles en cuivre la Galerie nationale d'art, un des grands musées de Macédoine. Plus petit, le hammam Cifte, construit à la même époque, a été en partie détruit par le tremblement de terre, mais soigneusement rénové. Il accueille une galerie d'art contemporain[139].
Le patrimoine moderne se concentre plutôt sur la rive sud du Vardar. Centre névralgique de Skopje, la vaste place de Macédoine, est entourée de la plupart des grands magasins et des bars de la ville. S'y trouvent notamment le centre commercial ultramoderne Soravia et le palais Ristiḱ, construit en 1926, l'un des rares édifices de cette époque à avoir survécu au tremblement de terre[142]. Non loin se trouvent l'extravagante Grande Poste et le sobre Parlement, tous deux représentatifs de la reconstruction après 1963. Souvenir de la catastrophe, l'ancienne gare est encore debout, et présente sa façade mutilée au fond de la rue de Macédoine, artère piétonne toute en béton.
La ville possède quelques monuments commémoratifs, disséminés dans le centre et qui datent tous du XXe siècle. Près du Bit Pazar se trouve la statue de Gjergj Kastriot Skanderbeg, grand seigneur albanais du XVe siècle, haute de près de quatre mètres[139]. Un monument aux Partisans, libérateurs de la ville en 1944, se dresse quant à lui à côté du siège du gouvernement. Enfin, la maison-mémorial Mère Teresa est située à l'emplacement de l'église où la célèbre Skopiote fut baptisée. Cette construction, achevée en 2009, possède une architecture très audacieuse et abrite un musée dédié à la religieuse[143].
Musées
Le musée le plus grand de Skopje est le Musée macédonien. Ses collections, rassemblées à partir du début du XXe siècle, présentent l'histoire du pays depuis le Paléolithique. Ses galeries d'icônes sont particulièrement riches, tout comme ses collections lapidaires, conservées dans le caravansérail voisin de Kurshumli An[144]. Autre grande institution, le Musée national d'art contemporain a été construit après le séisme par le gouvernement polonais et ses collections enrichies grâce à l'aide internationale. Les collections présentent des créations nationales et internationales, parmi lesquelles des œuvres de Fernand Léger, André Masson, Pablo Picasso, Hans Hartung, Victor Vasarely, Alexander Calder, Pierre Soulages, Alberto Burri, Christo[145],[146]...
Installé dans les ruines de l'ancienne gare, le Musée de la ville de Skopje présente l'évolution de la ville à travers quatre départements, l'archéologie, l'ethnologie, l'histoire et l'histoire de l'art[147]. Enfin, le Musée macédonien d'Histoire naturelle, fondé en 1926, présente à travers 4 000 pièces les richesses naturelles du pays[148].
Édifices religieux
La ville conserve plusieurs édifices religieux remarquables par leur âge ou leur architecture. Les mosquées, héritées de l'époque ottomane et encore utilisées par la communauté albanaise, sont les édifices les plus caractéristiques de la vieille ville. Les édifices chrétiens sont globalement moins nombreux et moins vastes, à cause notamment de la loi ottomane qui interdisait tout monument se dressant plus haut que les mosquées. Le territoire de Skopje compte toutefois de nombreux monastères orthodoxes, disséminés dans les montagnes qui avoisinent l'agglomération.
A l'entrée du Bit Pazar se trouve la mosquée Allaxha, la plus vieille de la ville. Elle fut construite durant la première partie du XVe siècle et le turbe voisin possède encore ses décors en faïence (c'est, avec la mosquée Jeni de Bitola, le seul édifice d'ex-Yougoslavie à les avoir conservé). Toute proche, la mosquée Sultan Murat fut construite en 1436 et son nom honore le sultan ottoman Murat II. Sa cour conserve les ruines d'une médersa, deux turbes et surtout la Tour de l'Horloge (Sahat Kula)[139], qui domine le Bit Pazar situé en contrebas. Au centre de Tcharchia, la mosquée Murat Pasha fut reconstruite après l'incendie de la ville en 1689 et son minaret est bien plus vieux que la structure d'ensemble. Enfin, la mosquée Mustafa Pasha, construite sur une colline voisine de la forteresse, est souvent décrite comme l'une des plus belles du pays. Elle fut construite à la fin du XVe siècle et son jardin renferme un turbe de la même époque[139].
L'église orthodoxe Saint-Spas se trouve dans le quartier de Tcharchia et fut construite à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle, après le grand incendie de 1689. Elle obtint son aspect actuel au XIXe siècle. L'église est réputée pour son iconostase, long de 10 mètres, achevé en 1824, et pour la tombe de Gotsé Deltchev, héros national du début du XXe siècle. De l'autre côté du Vardar se dresse l'église de la Vierge Marie, construite en 1835, elle servit de cathédrale avant d'être brûlée par l'Armée bulgare en 1944. Elle est actuellement en reconstruction. L'actuelle cathédrale Saint-Clément d'Ohrid est une audacieuse réalisation contemporaine. Elle fut construite en 1970 afin de remplacer l'église de la Vierge Marie[139].
Dans les environs, à Gorno Nerezi, se trouve le monastère Saint-Panteleimon, magnifique exemple d'art byzantin et célèbre pour ses fresques. Il fut construit en 1164 par la famille Comnène, issue de la noblesse byzantine. Le monastère de Marko fut fondé sur le mont Kitka par le souverain gréco-serbe Vukašin Mrnjavčević en 1345. Son fils Andrija fonda à Treska le monastère Saint-Andrea en 1389. Egalement à Treska, le monastère Saint-Nikola a des origines incertaines puisque sa première mention écrite date du XVIIe siècle mais sa structure d'ensemble est médiévale. Ses fresques datent du XVIIe siècle. Au dessus du village de Goriani se trouve enfin le monastère Saint-Nikita, dont l'église fut construite par le roi serbe Stefan Uroš II Milutin[149].
Également en dehors de la ville, sur le mont Vodno, a été construite en 2002 la Croix du Millénaire, le plus grand calvaire du monde. Il mesure 66 mètres de haut et 20 mètres de large. Le monument fut financé par l'Église orthodoxe macédonienne à l'occasion des 2000 ans du christianisme en Macédoine et dans le monde[150].
Médias
Skopje est le plus important centre médiatique de Macédoine. Sur les 818 journaux recensés en 2000 par le ministère de l'information, plus de 600 possédaient leur siège à Skopje. Le quotidien Dnevnik, fondé en 1996, est avec ses 60 000 tirages par jour, le premier du pays. Lui aussi basé à Skopje, Večer est tiré à 50 000 exemplaires et l'État possède un tiers de son capital, tout comme Nova Makedonija, tiré à 20 000 exemplaires. Les autres journaux importants de Skopje, totalement privés, sont Utrinski Vesnik (30 000 exemplaires), Vest (25 000 exemplaires) et Denes (15 000 exemplaires). Le journal sportif SportFakti est tiré à 10 000 exemplaires et le quotidien en albanais Flaka à 3 000 exemplaires. Les magazines Fokus (12 000 exemplaires), Start (10 000 exemplaires), et Denes (7 500 exemplaires) possèdent eux aussi leur siège à Skopje[151],[152].
La ville abrite les studios de Makedonska Radio Televizija (MRT), la compagnie publique de radio et de télévision. Fondée en 1966, elle opère trois chaînes à diffusion nationale, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les chaînes publiques sont notamment concurrencées par les compagnies privées A1 TV et Sitel TV. A1 TV possède un programme similaire à celui de la chaîne américaine MTV, avec un cinquième de programmation réservé aux informations. Sitel TV est plus orientée vers les sports et les loisirs[151]. Kanal 5 est une autre grande compagnie de télévision privée[153]. MRT opère également des stations de radio à couverture nationale ; la station privée skopiote Kanal 77 est la seule à avoir une telle envergure[151]. Antenna 5 et Metropolis Radio sont deux autres stations privées importantes possédant leur siège à Skopje[154].
La ville regroupe enfin les grandes agences d'information du pays, qu'elles soient publiques, comme l'Agence macédonienne d'Information, ou privées, comme l'agence Makfax[151].
Sports
En tant que capitale et plus grande ville de Macédoine, Skopje possède plusieurs infrastructures sportives importantes. Ainsi la ville possède trois grandes piscines, dont deux sont équipées de bassins olympiques. Ces piscines servent particulièrement à l'entraînement des équipes de water polo. Skopje compte aussi de nombreux stades de football, comme celui d'Ilinden, de Čair et de Železarnica, qui peuvent accueillir entre 4 000 et 4 500 spectateurs. Le stade de basket-ball de Kale peut lui accueillir 5 000 personnes et celui de Jane Sandanski, 4 000 personnes[155].
Le plus grand stade reste toutefois la Philip II Arena. Ce stade, construit en 1947 et baptisé jusqu'en 2008 Skopje Gradski Stadion (soit Stade de la ville de Skopje)[156] connaît une rénovation totale, commencée en 2009, afin d'atteindre les normes de la FIFA. Il devrait contenir à terme 33 000 places, et un centre de spa et de fitness[157]. Le Boris Trajkovski Sports Hall est quant à lui le plus grand complexe sportif du pays. Il fut ouvert en 2008 et porte le nom du président de la république Boris Trajkovski, mort en 2004. Il comprend des salle dédiées au handball, basket-ball et au volleyball, ainsi qu'un bowling, un espace de fitness et des restaurants. Son grand hall, qui accueille régulièrement des concerts, peut contenir 10 000 personnes[158].
Le FK Vardar et le Rabotnički Kometal sont les deux grandes équipes de football de la ville ; elles jouent en première ligue nationale. Leurs entraînements ont lieu au Philip II Arena, tout comme ceux de l'équipe nationale. La ville est aussi le siège de nombreux petits clubs de football, comme le Makedonija GP Skopje, le Sloga Jugomagnat Skopje ou le FK Madžari Solidarnost, qui jouent en deuxième ou troisième ligue nationale. Autre sport populaire en Macédoine, le basket-ball est notamment représenté à Skopje par le KK Rabotnički, le KK MZT et le KK Vardar, qui sont en première ligue nationale. Le handball skopiote est enfin illustré par le HC Vardar PRO, le club féminin HC Kometal Gjorče Petrov Skopje et le RK Metalurg, eux aussi en première ligue macédonienne.
Par le passé, la ville a accueilli les championnats du monde de canoë-kayak slalom 1975 mais aussi, conjointement avec Ohrid, l'Euro 2008 de handball féminin[159].
Jumelages
La ville de Skopje a conclu ses premiers jumelages en 1961, avec Bradford, au Royaume-Uni, et Dijon, en France, alors que la Yougoslavie avait rompu ses relations avec l'URSS. Jusqu'à la chute du bloc de l'Est et l'indépendance de la Macédoine, elle crée des partenariats avec plusieurs villes de l'Ouest ; seules Dresde et Nanchang, respectivement en RDA et en Chine, sont des villes communistes. Après l'indépendance, la municipalité marque une pause dans ses jumelages et ne signe des partenariats qu'à partir de 2001. Elle se rapproche alors de grandes villes, comme Pittsburgh et Istanbul, et de capitales de l'ex-Yougoslavie[160]. Des jumelages sont en préparation avec Belgrade[161], Zagreb[162], et Saragosse[163].
Skopiotes célèbres
La plus célèbre des Skopiotes est sans doute Mère Teresa, qui y est née le 26 août 1910. Issue de la minorité albanaise catholique, son vrai nom était Agnès Gonxha Bojaxhiu. Lors de son dernier voyage à Skopje en 1980, elle répondit à des journalistes qui lui demandaient sa véritable nationalité : « Je me sens citoyenne de Skopje, ma ville natale, mais j'appartiens au monde »[165]. Autre personnalité issue d'une minorité, la chanteuse romani Esma Redžepova est née en 1945 à Chouto Orizari. Le poète turc Yahya Kemal Beyatlı est né à Skopje en 1884, lorsque la ville était encore ottomane.
Parmi les autres personnalités skopiotes les plus importantes se trouvent le peintre Petar Gligorovski, né à Skopje en 1938 et mort dans la même ville en 1995. Le réalisateur Milcho Manchevski, le diplomate Srgjan Kerim et le poète bulgaro-macédonien Venko Markovski y sont nés, respectivement en 1959, 1948 et 1915. Plusieurs footballeurs, comme Darko Pančev, Berat Sadik, Darko Tasevski, Aleksandar Vasoski et Blagoja Vidinić sont également natifs de la ville, tout comme le basketteur Dragan Lukovski.
Voir aussi
Bibliographie
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Liens externes
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