- Samuel Ier de Bulgarie
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Samuel Ier de Bulgarie (bulgare: Самуил, Samouïl) (mort le 6 octobre 1014) fut commandant militaire bulgare (général) de 980 à 997, et tsar de 997 à 1014.
Sommaire
Biographie
Samuel était le quatrième fils du comte Nicolas gouverneur de la région de Sredets et de son épouse Rhipsime peut être d’origine arménienne[1]. Avec ses trois frères aînés aux noms bibliques : David, Moïse et Aaron que les auteurs grecs dénomment les « Comitopouloï » ((i.e fils du comte), il entreprend de reconstituer le royaume Bulgare soumis à Byzance depuis 971.
Sur les quatre frères selon Jean Skylitzès: David est tué dès 976 entre Kastotia et Prespa par un « brigand » valaque, Moïse meurt au siège de Serrès frappé par une pierre ou tué par un homme du duc byzantin Mélissènos.Samuel se débarrasse ensuite de son autre frère Aaron [2] lorsqu'il le fait assassiner le 14 juin 987. Pendant ce temps il avait libèré la Roumélie, envahit la Thessalie jusqu’aux Thermopyles (983), puis la Grèce jusqu’à Corinthe et occupe l’Albanie (986). L'Empereur byzantin Basile II subit une défaite face aux bulgares le 17 août 986 à la bataille des Portes de Trajan (en) (Trayanovi Vrata, près de Sofia)[3]. L’empire bulgare atteint la mer Noire. Après sa victoire, le tsar Samuel se tourne contre la Dalmatie. Il occupe le port de Dyrrachium et le littoral de l’Albanie. Il assiège tour à tour les villes dalmates de Cattaro, Raguse, Spalato, Traù et Zara, qui résistent, mais leur territoire est mis à sac et incendié, puis se tourne vers la Dioclée, alliée de Byzance, qu'il occupe (986-989)[4].
C'est à cette époque que ramportant la victoire dans la Bataille de Thessalonique (996), Samuel estimant qu'il avait rétabli la Bulgarie dans son étendue du temps du tsar Siméon et après la mort de Roman de Bulgarie se proclame basileus en 997. Il est un temps considéré comme invincible même par les Byzantins: jouant sur le nom « Cometopoulos », le poète Jean Géomètre le compare à une comète apparue en 989.
À partir de 1001, Basile II envahit la Bulgarie chaque année jusqu’en 1014. En 1004 il reprend Vidin, Skopje et Vodéna (Maintenant Édessa en Grèce) et coupe l’empire de Samuel en deux, soumet la partie orientale puis se dirige vers l’ouest. L'année suivante Dyrrachion fait défection à Samuel mais l’« Empire bulgare », progressivement réduit à l’Albanie, résiste jusqu’en 1014.
Le 29 juillet 1014, Basile II est victorieux des Bulgares à Stoumitza (Cimbalougou). Les troupes de Nicéphore Xiphias font prisonnière l’armée bulgare. Samuel s’échappe : 15 000 prisonniers ont les yeux crevés et les mains coupées à l’exception de 150, qui sont éborgnés pour pouvoir guider les autres auprès du tsar Samuel, qui meurt de chagrin le 6 octobre suivant.
Hypothèse
Il y a aussi une autre version de l'origine de Samuel. Au XIe siècle l’historien Stepanos Asoghik a écrit que Samuel a eu seulement un frère, déclarant qu’ils étaient tous les deux Arméniens du quartier de Derjan, une terre arménienne incorporée à l'Empire Byzantin. Ils ont été envoyés pour combattre les Bulgares en Macédoine mais ont fini par se rallier à eux[5]. Cette version est soutenue par l’historien Nicolas Adontz, qui a analysé les événements et les faits du siècle et a conclu que Samuel a eu seulement un frère, David[6].
La version d'Asoghik est aussi soutenue par l’historien bulgare Jordan Ivanov[7]; de plus, selon l’Inscription de Samuel, il a eu seulement un frère appelé David. Yahya, un historien arabe, indique que le fils de Samuel, Gavril, a été assassiné par le dirigeant des Bulgares, le fils d’Aaron, parce qu’Aaron a appartenu à la famille qui a régné sur la Bulgarie. Asoghik et Yahya distinguent clairement la famille de Samuel de celle d’Aaron ou la famille du Cometopouli de la famille royale. Selon eux, Moïse et Aaron ne sont pas de la famille du Cometopouli. David et Samuel étaient d’origine arménienne mais Moïse et Aaron étaient arméniens par leur mère[8].
Les nouveaux faits sont en faveur de cette version :
- Le portrait de l’Empereur Samuel, reconstruit selon son crâne par Nikolaos Moutsopoulos, est indicatif du type égéen et caucasien du personnage.
- Le Blason de l’Empereur Samuel, décrit par Edouard Selian, contient un certain nombre d’éléments qui soutiennent fortement l’origine arménienne de l’Empereur Samuel[9].
Précédé par Samuel Ier de Bulgarie Suivi par Roman Tsar de Bulgarie 997-1014 Gabriel Radomir Notes
- Inscription funéraire des parents de Samuel : "Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, moi, Samuel, serviteur de Dieu, je fais mémoire de mon père, de ma mère et de mon frère sur ces croix. Voici les noms des défunts: Nicolas, serviteur de Dieu; Ripsimé et David. Écrit en l’an de la création 6501, indiction VI"
- Jean Skylitzès « qui était favorable aux Romains » selon
- Guérin Songeon, Histoire de la Bulgarie, Paris, Nouvelle Librairie nationale, 1913 [présentation en ligne]
- Histoire de Dalmatie Textor Verlag, 1934 (ISBN 978-3-938402-16-0) Louis Comte de Voinovitch
- Asołik de Tarôn, L'histoire universelle, traduit de l'arménien et annoté par Frédéric Macler, Paris, E. Leroux, 1917 [Publications de l'École des langues orientales vivantes ; Sér. 1,18,2].
- p. 347-407. Nicolas Adontz. Samuel l’Arménien, Roi des Bulgares. Bruxelles, Palais des académies, 1938. Published also in: Études Arméno-Byzantines. Livraria Bertrand. Lisbonne, 1965,
- Йордан Иванов (Jordan Ivanov). Произход на цар Самуиловия род (L'Origine de la famille du roi Samuel). In : Сборник в чест на В. Н. Златарски, София, 1925.
- p. 387-390. Adontz, Nicolas. Etudes Armeno-Byzantines. Livraria Bertrand. Lisbonne, 1965,
- http://www.americanchronicle.com/articles/view/95387) and Macedonian Digest, Edition 40 – April 2009(http://www.maknews.com/html/articles/stefov/digest_40.html). Edouard Selian, « The Coat of Arms of Emperor Samuel ». In: American Chronicle, March 21, 2009 (
Sources
- Gustave Schlumberger, L’Épopée byzantine à la fin du Xe siècle [lire en ligne]
- Christian Settipani Continuité des élites à Byzance durant les siècles obscurs. Les princes caucasiens et l’Empire du VIe au IXe siècle, Paris (2006).
- Louis Bréhier, Vie et Mort de Byzance, Albin Michel, mai 2006, 632 p. (ISBN 2-226-17102-9) [présentation en ligne]
- John Julius Norwich (trad. Dominique Peters), Histoire de Byzance (330-1453) [détail des éditions]
- Jean Skylitzès Empereurs de Constantinople « Synopsis Historiôn » traduit par Bernard Flusin et annoté pat Jean-Claude Cheynet éditions P.Lethilleux Paris 2003 (ISBN 2283604591) p.216,275-277, 283, 285-295, 297-299, 302-303, 314,338-340.
- (ru) Степанос Таронеци-Асохик [Stepanos Taroneci-Asoghik, 10e - 11e siècle]. Всеобщая история Степаноса Таронского - Асохика по прoзванию, писателя ХІ столетия. Перевод с армянскoго и объяснения Н.Эминым. Москва, Типография Лазаревского института восточных языков. 1864. ХVІІІ.
- (bg) Йордан Иванов (Jordan Ivanov), « Произход на цар Самуиловия род » (« L'origine de la famille du roi Samuil »). Dans : Сборник в чест на В. Н. Златарски, София, 1925.
- Asołik de Tarôn, L'histoire universelle, traduit de l'arménien et annoté par Frédéric Macler, Paris, E. Leroux, 1917 [Publications de l'École des langues orientales vivantes ; Sér. 1,18,2].
- Stépanos Taronetsi, Tiezerakan patmutyun, Erevan, 2000.
- Nikoghayos Adontz, Samuel l'Arménien, roi des Bulgares. Bruxelles, Palais des académies, 1938.
- Nicolas Adontz, Études Arméno-Byzantines. Livraria Bertrand. Lisbonne, 1965, p. 347-407.
- (en) Lang, David Marshall. The Armenians. A People in Exile. London, 1981, p. 105.
Voir aussi
- Samuil's Inscription (en)
Catégories :- Souverain de Bulgarie
- Décès en 1014
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