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Basile II Empereur byzantin
Basile II (enluminure du XIe siècle)Règne Coempereur : 22 avril 960 - 10 janvier 976
Empereur : 10 janvier 976 - 15 décembre 1025
49 ans, 11 mois et 5 joursPériode macédonienne Prédécesseur(s) Jean Ier Tzimiskès Co-empereur(s) Constantin VIII (962 - 1028)
Nicéphore II Phocas (963 - 969)
Jean Ier Tzimiskès (969 - 976)Successeur(s) Constantin VIII Biographie Naissance v. 958
(probablement Constantinople)Décès 15 décembre 1025 (~67 ans)
(Constantinople)Père Romain II Mère Théophano Épouse(s) Aucune femme Descendance Aucune Liste des empereurs byzantins Basile II le Bulgaroctone (en grec Basileios Bulgaroktonos — Βασίλειος Β΄ Βουλγαροκτόνος : tueur de Bulgares) est empereur byzantin de 960 à 1025, né vers 958[1], mort le 15 décembre[2] 1025, fils de Romain II et de Théophano. C’est la figure la plus marquante de la dynastie dite « macédonienne » installée sur le trône par Basile Ier, issue d’une famille d’origine arménienne établie en Macédoine.
La période d’expansion de l’empire byzantin, qui avait commencé en 945, a été l’œuvre de plusieurs hommes politiques et administrateurs remarquables. Basile II est de ceux-là. Il donne à l’Empire ce qui correspond à son espace géographique à son apogée de l'époque méso-byzantine: la péninsule des Balkans, l’Asie Mineure, le nord de la Syrie, la Haute Mésopotamie, l’Arménie et l’Italie du Sud : l’Empire qu’il laisse à son frère Constantin VIII est le plus vaste de l’histoire byzantine depuis le temps de Justinien.
Le règne effectif de Basile II dure près de 50 ans[3] et est le plus long de toute l’histoire byzantine. Avec Justinien son règne est sûrement l’un des plus glorieux. Cependant les deux empereurs sont différents à bien des égards. Alors que Justinien était un intellectuel, Basile II est d’abord un soldat qui passe une grande partie de son temps avec son armée. Autocrate, il gouverne seul et ne possède aucune attirance pour l'art ou les sciences[4]. Néanmoins, Basile est un très bon gestionnaire et un extraordinaire homme politique ; mais avant d’arriver à son but, le basileus a dû conquérir le pouvoir et écarter des usurpateurs.
Sommaire
- 1 Accession au trône
- 2 Administration intérieure
- 3 Affaires religieuses
- 4 Politique extérieure
- 5 Bilan
- 6 Famille
- 7 Notes
- 8 Bibliographie
- 9 Voir aussi
Accession au trône
Prise du pouvoir
À la mort de son époux Romain II, survenue en 963, Théophano, mère de Basile et de Constantin, assume la régence avec l’eunuque Joseph Bringas; en effet, Basile, bien que déjà couronné co-empereur de son père le 22 avril 960[5] n'est alors âgé que de 5 ans. Peu après, une révolte militaire impose Nicéphore II comme co-empereur. Il épouse Théophano, mais celle-ci se débarrasse de lui six ans plus tard, en 969, pour mettre sur le trône son amant Jean Ier Tzimiskès. Pour asseoir son autorité et sa légitimité, celui-ci reconnaît Basile et son jeune frère Constantin co-empereurs.
La mort de Jean Ier, en janvier 976, sans enfants, laisse le trône aux jeunes empereurs, sous la tutelle du parakoimomène Basile Lécapène, leur grand-oncle. Dès le début du règne des jeunes empereurs, l’aristocratie militaire et terrienne s’efforce de garder le pouvoir acquis. Mais, le heurt des ambitions des grandes maisons avec la famille impériale provoque une rivalité qui dégénère en 13 années de guerre civile. Bardas Sklèros, déchu de ses fonctions de chef des armées byzantines d’Orient et relégué en Mésopotamie par Basile[6], s’efforce tout d’abord d’enlever au parakoimomène la tutelle des empereurs. Acclamé Basileus par ses troupes, il met en déroute plusieurs armées byzantines grâce à son alliance avec d’autres peuples (arméniens, arabes)[7]. Bardas Sklèros arrive assez vite en vue de Constantinople. Le parakoimomène fait alors appel à Bardas Phocas qui chasse l’usurpateur du Bosphore mais se fait battre à Amorium le 19 juin 978. L’année suivante, de nouveau près d’Amorium, les deux Bardas s’affrontent en duel singulier et Bardas Phocas est vainqueur[8].
A l’issue de cette longue guerre civile, le prestige de l’Empire est touché, des difficultés surviennent avec les Arabes, les Bulgares et Otton II en Italie. Basile II, à ce moment, commence à s’intéresser aux affaires de l’État et à intervenir. Le parakoimomène n’apprécie pas cet engagement du jeune basileus et s’allie avec Bardas Phocas et Léon Melissénos. Basile, conscient du danger, fait enfermer le parakoimomène dans un monastère, retire la dignité de Domestique des Scholes à Bardas Phocas, qui devient duc d’Antioche, et pardonne à Léon Melissénos. Basile II est dès lors seul au pouvoir. Son frère Constantin VIII co-empereur n’intervient jamais dans les affaires de l’État.
Révolte de l’armée
Cependant la prise de pouvoir n’est pas du goût des généraux. Ces derniers, lors de la première campagne de l’Empereur, font preuve de beaucoup de mauvaise volonté. Bardas Sklèros, qui s’est réfugié en territoire arabe, se fait de nouveau entendre, et, une nouvelle fois se fait proclamer basileus. Bardas Phocas décide de s’allier avec l’usurpateur. Cependant, cet accord ne tient pas longtemps et Bardas Phocas enferme Sklèros dans un château, puis s’approche de Constantinople. Basile II a peu de troupes à opposer à son adversaire qui possède ceux des thèmes d’Asie. Mais l’empereur fait appel au grand-prince de Kiev Vladimir Ier[9], qui songe à épouser une princesse porphyrogénète. Un accord est signé entre les deux empereurs et l’empereur russe envoie 6000 hommes au basileus. Basile II force le prétendant à se replier sur Abydos et c’est à cet endroit que ce dernier livre une bataille où ses troupes sont défaites et y meurt[10]. Avec ces troupes russes, Basile crée la Garde varangienne.
Mais Bardas Sklèros réussit à s’enfuir de la forteresse où il était gardé et se met tout de suite en campagne. Basile II réussit cependant à le convaincre que s’il arrête son entreprise, il obtiendra son pardon. Le basileus tient sa promesse et Sklèros se retire à Dymotika où il meurt le 6 mars 991[11]. Ces 13 années de guerres civiles qui affaiblissent l'empire contribuent aussi à renforcer le caractère de Basile II. Celui-ci perd toute attirance pour les plaisirs auxquels il goûtait sans limitation du temps de sa jeunesse. Il devient méfiant, ne fait confiance à personne et refuse tout conseil[12]. Il est un autocrate au sens premier du terme et cette opposition à sa montée sur le trône motive sa politique intérieure centrée sur l'opposition à l'influence trop prégnante des puissants sur la destinée de l'empire.
Administration intérieure
Une fois le trône solidement acquis, Basile peut s’occuper des affaires de l’État. Se rappelant les troubles qui ont émaillé son début de règne, Basile II ne prend aucun premier ministre. Cependant le basileus sait s’entourer d’hommes de confiance, capables d’exécuter les tâches que l’empereur leur confie. Tout au long de sa vie le but principal de Basile dans sa politique intérieure a été d’accroître le Trésor grâce à ses nombreuses conquêtes et aux butins qu’il a rassemblés. À sa mort Basile laisse 200 000 livres d’or et énormément de bijoux et autres joyaux enfouis dans un labyrinthe[13]. Basile doit aussi maintenir l’ordre dans l’Empire et n’a à réprimer qu’un seul mouvement sécessionniste (1022), celui de Nicéphore Xiphias, stratège des Anatoliques, et du fils de Bardas Phocas.
En 989, l’empire connaît une mauvaise année, l’hiver y est extrêmement froid et le 25 octobre un tremblement de terre à Constantinople détruit plusieurs tours de défense et églises dont la grande coupole de la basilique Sainte-Sophie qui s’effondre et que Basile fait reconstruire par Tiridate[14].
Protection des pauvres
Une des grandes œuvres de Basile est la protection des paysans petits propriétaires. En effet, les nobles, en prenant les terres des pauvres, oppriment la population, ce qui est dangereux pour l’État car cela coupe le lien direct entre les citoyens et l’Empereur [15]. Le 1er janvier 996, Basile II publie une novelle dans laquelle il rend aux pauvres tous les biens qui leur avaient été confisqués depuis Romain Ier Lécapène. La loi est appliquée avec la plus grande sévérité et ne tolère aucun écart[16], à l’image de Philocalès, simple paysan ayant acquis des biens illégalement et qui fut rabaissé à sa condition première (ses édifices furent même détruits)[17].
En 1004, Basile II remet en place l’Allèlengyon (caution mutuelle) qui oblige les puissants à payer les impôts à la place des pauvres, sans pour autant pouvoir tirer profit des terres pour lesquelles ils s'acquittent de cet impôt[18]. Les grands propriétaires, ainsi que le patriarche Sergius II, sont révoltés par ces mesures, mais Basile reste inflexible[19]. Cette résistance patriarcale démontre que les biens de l'Église ne dérogent pas à la règle. C’est certainement lors de ses voyages en Orient et dans le Caucase, alors qu’il est reçu en grande pompe par les puissantes familles d’Anatolie et de Cappadoce qui occupent abusivement des domaines impériaux et communaux, qu’il devient convaincu de la nécessité d’une telle mesure[20]. Néanmoins, cette dernière s'avère peu efficace car bien souvent il n'y a plus de paysans indépendants envers qui être solidaire.
Affaires religieuses
À Byzance
Basile s’immisce aussi dans les affaires religieuses. Le basileus, selon certains chroniqueurs, manifeste son esprit autoritaire dans les affaires de l’Église et souvent les patriarches sont choisis par lui plutôt que par le synode, à l’image de Nicolas Chrysoberge qui est élu patriarche après un interrègne de quatre ans, ce qui laisse penser à un conflit entre le gouvernement et le synode[21]. La question des rapports entre Constantinople et Rome a sûrement influencé le choix des différents patriarches. Les papes, subissant une certaine ingérence de la part des empereurs germaniques qui ont aussi repris leurs attaques sur les thèmes byzantins d’Italie, l’empereur byzantin soutient logiquement les papes issus de l’aristocratie romaine plutôt que ceux pro-germaniques. Le successeur de Sergius, Eustathe fait néanmoins une visite à Rome pour demander au pape Jean XIX une division en deux du gouvernement de l’Église[22]. Ce projet est sur le point d’aboutir mais l’affaire est révélée par plusieurs hauts dignitaires de l’Église occidentale et le pape doit y renoncer. Le dernier acte d’ingérence de Basile II dans les affaires de l’Église est l’intronisation sans l’avis du synode de l’higoumène du monastère de Stoudios, Alexis, au patriarcat (remplaçant Eustathe mort peu de temps auparavant) le 15 décembre 1025[23]..
Conversion de la Russie au christianisme
L’événement religieux le plus considérable de l’époque de Basile II est sans doute la conversion de la Russie au christianisme, ce qui contribue à agrandir la zone d’influence de l’Empire. Depuis 989, le christianisme est déjà présent en Russie par l’intermédiaire de missionnaires venus de Scandinavie et de Moravie. Selon plusieurs textes, Vladimir se serait fait baptiser de son propre chef par des prêtres russes deux années avant son mariage avec la princesse byzantine. Basile II ayant trop tardé à lui envoyer sa sœur Anne, en échange de l'intervention russe durant la guerre civile[24], Vladimir a annexé la ville de Kherson. Finalement le basileus envoie la princesse Anne à Vladimir qui restitue Kherson et l’aide à chasser les derniers Khazars de Crimée, nouvel exemple de l’adresse qu’eut toujours Byzance à combiner la force des armes, l’habileté diplomatique et la propagande religieuse[25] . À Kiev, le prince russe convertit son peuple de gré ou de force. Une certaine résistance a lieu à Novgorod. L’organisation de l’Église russe à ses débuts est inconnue du fait du manque de sources mais les nouvelles autorités religieuses sont des métropolites grecs (Théophylacte, métropolite de Sébaste devient le premier métropolite de Russie)[26]. Il semble cependant certain que la venue de la princesse Anne contribue à accroître l’influence byzantine en Russie. L'évolution culturelle de la Russie étant un temps subordonné à Byzance[27]. Pendant plusieurs années encore, les rites russes sont empruntés à la fois à l’Église orientale et à l’Église latine, mais finalement le rite grec finit par s’imposer.
Politique extérieure
Les prédécesseurs immédiats de Basile avaient concentré leurs forces sur la lutte contre les Arabes. La politique de Basile II est de plus grande envergure. Le basileus trouve les ressources nécessaires pour lutter sur quatre fronts différents. Son effort principal est dirigé contre les Bulgares, mais il conquiert encore des territoires aux émirs arabes, pousse la pénétration byzantine jusqu’aux peuples caucasiens et réussit à préserver les territoires en Italie. Basile II connaît parfaitement l’organisation de l’armée et a lu énormément d’ouvrages de stratégie. Pendant 39 ans (986-1025), le basileus conduit son armée sur tous les champs de batailles. Il trouve les points faibles de l’adversaire, toutes ses offensives sont raisonnées et il n’hésite pas à lancer des campagnes en hiver.
Soumission des Bulgares (980-1018)
Renaissance de la Bulgarie (980-989)
Les prédécesseurs de Basile n’avaient pu soumettre que la partie orientale de la Bulgarie. Le tsar Samuel Ier s’était réfugié en Macédoine occidentale. Les Bulgares étant une menace directe pour l’Empire, Basile y concentre le plus de troupes. De 976 à 989, les troubles du début de règne de Basile II profitent aux Bulgares qui reconstituent leur État. En 980, Samuel décide d’attaquer la Grèce, prend Larissa en 986[28] et s’avance jusqu’à Corinthe. Basile, impatient d’en découdre, chasse Samuel de Grèce mais est battu par les Bulgares le 17 août 986 devant Sofia dans la bataille des Portes de Trajan (en). À la suite de cet échec, la révolte des deux Bardas se déclenche.
Expansion de la Bulgarie (989-1001)
De 989 jusqu’à l’année 1001, deuxième partie du règne, Basile II est en paix avec la Russie et le calife fatimide ; les efforts du basileus se tournent vers la Bulgarie. Les Bulgares marchent sur Thessalonique, s’emparent de Veria (cité barrant l’accès occidental de Thessalonique)[29] et gagnent la Bataille de Thessalonique (996). Pendant la guerre civile, Samuel s’est déjà emparé de la Dalmatie, du port de Dyrrachium et règne sur les deux tiers de la péninsule balkanique. Basile organise la défense de Thessalonique et après une lutte de 4 ans, reprend Veria. Appelé sur le front oriental, Basile confie à Nicéphore Ouranos les forces luttant contre les Bulgares. Apprenant le départ de Basile, Samuel avance vers Thessalonique, mais, devant la grande ville, renonce à l’assiéger et se dirige vers Corinthe, puis bat en retraite vers Sperchios, où il se fait battre par Nicéphore Ouranos. Les Bulgares, subissant une grave défaite, doivent s’enfuir vers les monts de Thessalie. Basile ne peut exploiter cette victoire et ordonne à Nicéphore de ravager la Bulgarie. Malgré cela, Samuel envahit la Dioclée (actuel Monténégro)[30].
Coup d’arrêt à l’expansion bulgare (1001-1005)
Basile, en 1001-1002, mène campagne dans la plaine de Sofia. Le basileus récupère la Bulgarie danubienne et s’y maintient. Ensuite, il reconstruit les places-fortes de Thessalie. Peu après il s’empare d’Edessa, puis en 1004 conquiert Vidin après huit mois de siège. Samuel tente une diversion en s’emparant d’Andrinople, dont il massacre les habitants[31], mais le tsar, apprenant l’arrivée de Basile, bat en retraite. Finalement, les deux armées se rencontrent sur le Vardar devant Skopje. Les Bulgares sont défaits et doivent abandonner le butin d’Andrinople. Pour parachever sa victoire, Basile II conquiert Skopje. En quatre ans, Samuel a perdu la moitié de son empire. Les Byzantins, pour compléter leur succès, récupèrent Dyrrachium (l’actuelle Durrës), vendue par son gouverneur, gendre de Samuel[32].
Expansion byzantine (1005-1014)
Entre 1005 et 1014, on possède peu de renseignements sur les opérations de Basile, on sait surtout qu’il se rapproche peu à peu du centre de l’empire bulgare. Il ne reste plus à Samuel que la région des grands lacs, les montagnes de l’Albanie ainsi que la région du Strymon[33]. C’est dans cette région que se livre une bataille cruciale pour l’avenir de la Bulgarie. Le 29 juillet 1014, Basile emprunte la passe de Kimbalongos, barrée par l’armée bulgare. Finalement Basile contourne cette dernière et enlève la victoire lors de la bataille de la Passe de Kleidion. Le basileus fait crever les yeux des soldats survivants et renvoie les 15 000 Bulgares aveugles au tsar conduits par un borgne épargné pour cent aveugles[34]. Devant l’arrivée de cette troupe, Samuel meurt d’apoplexie.
Ultimes combats (1014-1018)
Le fils de Samuel, Gabriel Radomir, succède à son père à la tête des Bulgares. Basile, exploitant sa victoire, occupe Melnik (fin 1014) et envahit la Macédoine occidentale, les Bulgares ne possédant alors plus que les hautes terres de Pélagonie. Basile prend en 1016 la forteresse de Mogléna dans le sud-est de la Macédoine. Pendant cette année éclate une guerre civile chez les Bulgares et Gabriel Radomir est tué par son cousin Iwan Wladislav. Ce dernier tente de faire la paix avec le basileus mais Basile refuse[35]. Basile II continue la conquête de la Bulgarie en prenant Ohrid (la capitale de Samuel). Les Bulgares tentent alors de s’allier avec les Petchenègues. Lorsqu’il apprend cela, Basile abandonne le siège de Castoria et remonte vers le nord. Puis, apprenant l’échec de cette alliance, il revient en Pélagonie où Iwan Wladislav tente de l’arrêter ; ce dernier est finalement battu (fin 1017). Dans une tentative désespérée, le dernier tsar bulgare lève une armée et tente de reprendre Dyrrachium (janvier 1018) mais il est tué dans le combat. L’expédition de Basile en 1018 est une promenade et son retour à Constantinople est un triomphe[36].
La victoire des Byzantins sur les Bulgares est sûrement due à la supériorité de l’organisation de leur armée, ainsi qu’à l’habileté stratégique de Basile II qui a su diviser l’ennemi. Il acquiert la victoire aussi grâce à la grande mobilité de ses troupes ; Basile est aussi toujours prêt à abandonner un champ de bataille pour réparer une erreur commise sur un autre.
La conquête de la Bulgarie permet à l’empire byzantin de repousser sa frontière sur le Danube et élimine un empire qui depuis sa création a toujours été un grand danger, menaçant à plusieurs reprises Constantinople et nécessitant la présence de nombreuses troupes qui ont manqué de nombreuses fois aux expéditions des empereurs byzantins contre les Arabes. Cependant, cela ne fait pas disparaître tout danger pour l’empire byzantin sur le front danubien, du fait du danger russe qui se fait de plus en plus pressant et de l’apparition agressive des Petchenègues.
À la suite de la conquête de la Bulgarie, Basile fait preuve d’une très grande intelligence dans l’organisation de cette nouvelle province, elle n’est pas transformée en thème mais est dirigée par un basilikoi selon un principe similaire au système des comtes mis en place par Charlemagne. Le basileus impose le respect des coutumes locales[37]. Il est aussi très tolérant dans l’organisation ecclésiastique de l’Église bulgare dont le patriarcat, ramené au rang d'archevêché n'est soumis qu'à la volonté de l'empereur et reste indépendant du patriarche de Constantinople[38]. Ceci a permis d’éviter toute tentative de révolte des Bulgares.
Enfin, il ne faut pas négliger l'importance de cette extension de l'empire sur la politique intérieure byzantine. En repoussant les frontières de Byzance sur le Danube, Basile II réduit considérablement l'influence des grandes familles aristocratiques d'Asie Mineure qui perdent la prééminence qu'elles possédaient depuis plusieurs siècles. En cela, la politique extérieure de Basile II concorde avec sa politique intérieure où il combat le poids trop important de la noblesse[39].
Guerre contre les Arabes (979-999)
Sans se désintéresser du front arabe, Basile II s’occupa plutôt du sort des Bulgares. Néanmoins, stratège avisé, le basileus continue la politique d’expansion et conquiert quelques territoires arabes.
Premier répit (979-995)
De 976 à 989, l’émir d’Alep Saïd se tient à l’écart des guerres civiles bien qu’il tente de s’affranchir du tribut que son prédécesseur Bagkour s’était engagé à payer à l’empire byzantin. Il avait fallu trois expéditions de Bardas Phocas (en 981, 983 et 986) pour le faire rentrer dans le rang. Après la dernière expédition, Basile II entre en conflit avec le califat fatimide, Saïd s’étant mis sous la protection de ce dernier. Mais, en pleine guerre civile, il signe un traité avec le calife dans lequel il s’engage à ne pas attaquer l’émir d’Alep et que son nom soit prononcé dans les prières de la mosquée de Constantinople présente depuis le VIIIe siècle[40]. Basile II doit aussi lutter contre les Arabes en Sicile.
Lutte contre le califat fatimide (995-999)
En 992, le nouveau calife fatimide al-Aziz, profitant de la mort de l'émir hamdanide Sa`d ad-Dawla (991) qui laisse un fils en bas âge, assiège Alep. Le régent de l'émir hamdanide Loukoul el Kébir fait alors appel à Basile pour l’aider face aux Fatimides qui ont vaincu le duc d’Antioche Michel Bourtzès à la bataille des gués de l’Oronte (15 septembre 994)[41]. Basile alors qu’il lutte contre les Bulgares décide en 995 de transférer ses troupes à Alep. Ordonnant à ses soldats de monter chacun une mule rapide, il réussit l’exploit de traverser l’Asie Mineure en 16 jours et en plein hiver. Devant l’arrivée subite des Byzantins qui ont rejoint les forces du duc d’Antioche, les Arabes prennent peur et se replient à Damas. Après la prise de quelques places syriennes, Basile II est de retour à Constantinople en 995[20].
En 999, Basile II doit de nouveau abandonner le théâtre bulgare. En effet, le calife fatimide Al-Hakim, successeur de al-Aziz, inflige une déroute au duc d’Antioche Damien Dallassenos qui est tué en combattant (19 juillet 998). Le basileus a comme but de dégager Antioche, ensuite de soumettre les émirs et de s’assurer l’obéissance de ceux qui étaient les vassaux de l’Empire. Basile est à Antioche le 20 septembre, il s’empare de Césarée et de Homs (en octobre), mais échoue devant Tripoli (6-17 décembre). À la suite de cette campagne, il passe l’hiver à Tarse[42]. L’empereur ne peut continuer la lutte car il doit assurer les positions byzantines du Caucase. Il signe donc un traité de paix de dix ans avec Al-Hakim [43]. La paix entre Byzance et les Arabes permet à Basile II de concentrer toutes ses forces dans la campagne de Bulgarie.
Guerres dans le Caucase (1000-1023)
Campagne de Géorgie (1000)
En 1000, à la suite de sa campagne de Syrie, Basile II s’apprête, après avoir passé l’hiver à Tarse, à repartir en campagne contre les émirs arabes lorsqu’il apprend l’assassinat de David, le roi de Haute Géorgie[44]. Ce dernier, qui avait apporté son aide à Bardas Phocas qui s’était révolté, s’était engagé pour éviter de perdre son royaume à le céder à sa mort à l’Empire. Basile marche donc vers le royaume de Haute Georgie pour récupérer son dû. Le basileus arrive à Mélitène, où il est accueilli en grande pompe par les chefs arméniens. Continuant sa route il passe à proximité des sources du Tigre et franchit l’Euphrate. Finalement il arriva à Havatchich sur l’Araxe où il est accueilli par les princes géorgiens auxquels il distribue des titres et des terres. Après avoir annexé toutes les terres de David et reçu le serment de fidélité de ses vassaux, il revient à Constantinople après une campagne militaire facile. Ces nouvelles conquêtes font grandir le prestige de l’Empire chez les peuples caucasiens[45].
Campagne de Transcaucasie (1018-1022)
Très peu de temps après la destruction de l’État bulgare, Basile II part en campagne en Transcaucasie, car Georges I, roi de Géorgie, a pris en sa possession les territoires de son père Bagarat mort en 1014 qui avait cédé ses terres ainsi que de la région de Basian (entre la haute vallée de l’Araxe et le bras oriental de l’Euphrate) à l’empire byzantin en échange du titre de curopalate. Craignant la migration des Turcs seldjoukides, Basile attache beaucoup d’importance à ces terres et veut montrer à ses vassaux que malgré leur éloignement il viendrait toujours ramener l’ordre. Le basileus sans dévoiler le but de son expédition rassemble son armée à Philomélion dans le thème des Anatoliques. L’empereur se dirige vers Karin (Erzeroum) au printemps de l’année 1021. Devant le refus de Georges I de se soumettre[46], il rejoint la plaine de Basian en traversant la chaîne séparant l’Araxe de l’Euphrate. Il rencontre l’armée de Giorgi, qu'il vainc à la difficile bataille de Shirimni le 11 septembre 1021 et qui se replie vers l’Abkhazie poursuivie par les Byzantins. Après avoir brûlé les villes de Géorgie, Basile pénètre dans la région de Tiflis où aucun empereur n’avait pénétré depuis Héraclius.
Basile II passe l’hiver à Trébizonde, où le roi de la Grande Arménie, Jean Sempad, ancien allié de Giorgi, lui fait sa soumission et lui promet de transférer son royaume à l’Empire à sa mort. Le basileus traite aussi avec le roi du Vaspourakan (sud du lac de Van) qui, ne pouvant pas se défendre contre les Turcs Seldjoukides, donne son royaume à Basile en échange du poste de stratège du thème de Sébastée qui lui est donnée en apanage[47]. Giorgi, apprenant que Basile II se prépare à attaquer l’Abkhazie, se soumet à l’empereur byzantin et lui cède les territoires en litige[48].
Révolte de Nicéphore Xiphias (1022-1023)
Basile se prépare à quitter le Caucase lorsqu’il apprend que Nicéphore Xiphias, stratège des Anatoliques, un des meilleurs généraux de la campagne de Bulgarie se révolte de concert avec Nicéphore « au col tors », fils de Bardas Phocas. Basile envoie le stratège des Arméniaques contre les rebelles alors que lui se dirige contre Giorgi instigateur de cette révolte. Exaspéré par le comportement du chef caucasien qui a refusé de renouveler sa soumission, il marche dans la plaine de Basian et lui inflige une déroute complète (11 septembre 1022)[46]. Giorgi s’enfuit en abandonnant son camp. Suivi de près par l’armée impériale, il implore la paix, Basile II la lui accorde dans les mêmes termes que le traité précédent mais le chef caucasien doit en plus livrer de nombreux otages dont son fils unique à Basile. Le basileus continue sa marche et fait une démonstration de forces aux limites des terres chrétiennes aux alentours du lac d’Ourmiah. Finalement, Basile bat en retraite et rentre à Constantinople au début de l’année 1023[49]. Il a achevé la conquête de l’Arménie et de la Géorgie. Ces nouvelles terres auraient pu devenir un glacis face aux peuplades asiatiques mais le sort en décide autrement.
Campagne contre les Khazars (1016)
Bien que la puissance du khaganat khazar a été mise à mal par les princes de Kiev au cours des années 960, les Byzantins n’ont pas pu exploiter cette baisse de pouvoir des Khazars et reconstituer leur domination sur l’ensemble de la Crimée et d’autres secteurs autour de la mer Noire. En 1016, l’armée byzantine, avec celle de Mstislav de Tchernigov, attaque la Crimée. Kedrenos rapporte que le chef khazar Georgius Tzoul, battu à Kertch, est capturé et son royaume détruit. Les Byzantins rétablissent ensuite leur domination sur la Crimée méridionale.
L’affirmation de Venise
Pendant son règne, Basile II entreprend de s’allier avec Venise et, par ce geste, il contribue en grande partie à la naissance en tant que grande puissance maritime de Venise. Il est significatif que Basile ne sépare pas la question de l’Italie de celle de l’Adriatique, dont les rives sont occupées par Venise encore en partie vassale de l’Empire, par la Croatie, par le thème de Dyrrachium et par celui d’Italie. Tous ces territoires sont menacés par les mêmes ennemis : les Bulgares, les pirates slaves et les Sarrasins[50]. Basile, qui se consacre à la guerre en Bulgarie, décide donc de s’allier avec Venise dont il se considère le suzerain. En 992, il accorde des droits commerciaux à la jeune puissance maritime et abaisse le droits de passage de ses navires à la douane d’Abydos à deux sous d’or. En échange les Vénitiens doivent mettre leurs navires à la disposition du basileus si ce dernier veut débarquer des troupes en Italie. En 998, Basile autorise le doge Pietro II Orseolo à défendre les villes du thème de Dalmatie contre les attaques des pirates slaves. Ce dernier s’acquitte très bien de cette tâche ; en effet l’expédition d’Orseolo en 1001 est un triomphe pour Venise. Cet événement marque le début des prétentions vénitiennes sur les villes dalmates. Enfin en 1004, les Vénitiens envoient une flotte au secours de la capitale du thème byzantin d’Italie, Bari, assiégée par les Arabes et qui s’apprêtait à succomber[51]. En remerciement de cet acte, Basile autorise le fils du doge à venir à Constantinople pour se marier avec une patricienne ; une nouvelle puissance maritime est alors née dans l’Adriatique.
Guerres en Italie
Invasion germanique (981-983)
Pendant la guerre civile, l’Italie est abandonnée à son sort, mal défendue et protégée seulement par des milices locales. Alors que les Sarrasins de Sicile continuent leurs raids en Italie, Otton II, l’empereur germanique, malgré son mariage avec la porphyrogénète Théophano Skleraina veut continuer le projet de son père et envahir les possessions byzantines. Le gouvernement byzantin tente sans succès de dissuader l’empereur germanique qui commence ses incursions à partir de l’été 981. Il est dans l’Italie centrale lorsqu’un de ses meilleurs alliés, Pandolf prince de Salerne et de Bénévent meurt. Malgré cette perte, Otton II envahit en 982 l’Apulie byzantine qu’il parcourt pendant 5 mois en prenant la plupart des villes. Cependant, alors qu’il arrive en Calabre, Otton II se heurte aux Sarrasins de Sicile qui lui infligent une lourde défaite près de Stilo (le 13 juillet 982). L’empereur ne doit son salut qu’en poussant son cheval dans les flots où il est recueilli par un navire byzantin. Reformant son armée à Rossano, Otton se replie et meurt à Rome au mois de décembre 983[52]. Finalement la victoire des Byzantins leur permet de rétablir leur domination sur l’Apulie.
Incursions arabes (991-1002)
À la fin du Xe siècle, il ne se passe que peu d’événements importants en Italie et les possessions byzantines ne sont guère menacées. Cependant, des incursions des Arabes de Sicile (siège de Tarente en 991, prise de Matera en Calabre en 994)[53] et des révoltes lombardes (Smaragdus qui s’allie avec les Sarrasins et tient la campagne de 997 à l’an 1000) oblige les Byzantins à rester sur leurs gardes, les milices locales ne sont pas assez fortes pour tenir tête aux envahisseurs. La conséquence directe de ce manque de défense est la vie misérable qu’ont les habitants de l’Apulie. Heureusement pour les Byzantins, il n’y a plus d’incursions germaniques notamment parce que Théophano meurt en 991. Otton III envoie donc une ambassade en 996 dirigée par Jean Philathagos et Bernard Hidesheim pour réclamer la main d’une nouvelle porphyrogénète à Basile II. Cependant il faut attendre 1001 et une nouvelle ambassade menée par Arnulf, l’archevêque de Milan, pour que les négociations aboutissent. Mais lorsque la porphyrogénète arrive en Italie à Bari (1002), elle apprend qu’Otton III est mort à l’âge de 22 ans.
Révolte lombarde
Pendant que les Arabes continuaient leurs incursions sur le territoire byzantin, un grand danger pour l’Italie byzantine se profile. En effet, le 9 mai 1009 éclate une insurrection à Bari dirigée par deux aristocrates lombards : Mélès et son beau-frère Datto. Ces derniers chassent la garnison byzantine de la ville sans chef depuis la mort du catépan[54]. Les forces byzantines en Italie trop faibles ne pouvant pas protéger la population des Arabes et l’insolence des fonctionnaires avec les indigènes sont les causes directes de la révolte. Avec l’aide des milices, le mouvement s’étend à toute l’Apulie. Finalement, dix mois après le début de la révolte, Basile envoie des forces en Italie (mars 1010).
Après un siège de 61 jours, Basile Argyre reprend Bari et y rétablit l’autorité byzantine. Mélès qui allait être capturé, s’enfuit à Bénévent et de là en Allemagne. L’empereur germanique Henri II lui confère le titre de prince d’Apulie[54].
Mais un autre danger se profile pour l’Empire : depuis le XIe siècle, les Normands quittent leur pays à cause d’une population trop grande pour les ressources qu’il peut offrir et d’un gouvernement qui ne leur laisse pas assez d’indépendance. Ces guerriers et marchands se trouvent partout en Europe. En effet, ils vont souvent en pèlerinage. Certains de ces Normands fréquentaient le pèlerinage de saint Michel au Monte Gargano. C’est à cet endroit que Mélès les rencontre et les exhorte à combattre les Byzantins. Cependant il est plus probable que ce soit le prince de Salerne, Guaimar, qui ait fait appel aux chevaliers normands par l’intermédiaire d’émissaires. Finalement les Normands se joignent aux Lombards révoltés et Mélès vainc à plusieurs reprises le catapan Léon Tornikios durant le printemps 1017. En quelques mois les révoltés occupent toutes les Pouilles. Basile II décida de remplacer Léon Tornikios par Basile Bojoannès, homme plus énergique. En dix mois, ce dernier réprime la révolte lombarde et en octobre 1018, inflige un désastre à l’armée lombardo-normande à Cannes (actuelle Barletta) sur la rive droite de l’Ofanto. Mélès réussit à s’échapper en Allemagne où il meurt en 1020[55].
À la suite de cette victoire, l’autorité impériale est rétablie en Italie méridionale et Basile Bojoannès crée une marche militaire qui bloque le massif du Gargano et construit une ville nouvelle, Troia, qui protège la route de Bénévent ainsi que toute une ligne de forteresses contre laquelle vient échouer Henri II[56].
Suite à sa campagne en Arménie, Basile II a comme projet de réduire le repaire des pirates arabes qu’est la Sicile[57]. En avril 1025, une armée dirigée par le protospathaire Oreste débarque en Italie et se dirige vers Reggio di Calabria. Basile Bojoannès commence la campagne de Sicile en s’emparant de Messine, mais il ne peut continuer car Oreste a subi un échec[58]. Basile, qui s’apprête à embarquer pour l’Italie, meurt le 15 décembre 1025 ; ceci stoppe les opérations en Sicile.
Bilan
- Sur le plan politique Basile II, mort sans enfant, laisse l’empire à son frère Constantin VIII plus puissant et plus étendu qu’il ne l’avait jamais été depuis Justinien. Pour la première fois depuis plusieurs siècles, l’autorité impériale est rétablie dans les Balkans grâce à l’élimination de l’État bulgare. Basile a aussi écarté le danger arabe, grâce notamment à des démonstrations de force qui lui ont permis au passage de conquérir plusieurs villes importantes comme Césarée, tout en se rapprochant de Jérusalem et du cœur du christianisme. Il réussit en outre à étendre son autorité aux lointains royaumes caucasiens, terres où aucun Byzantin n’avait pénétré depuis Héraclius[59]. Basile a réussi grâce à une politique audacieuse, tant sur le plan diplomatique que militaire, à conserver toutes les possessions byzantines en Italie et ouvre la voie à ses successeurs pour la conquête de la Sicile arabe.
- Sur le plan économique Basile II fut un bon gestionnaire et il laisse à sa mort un trésor considérable. L’administration a été réformée, les petites propriétés ont été rétablies, réduisant ainsi l’oppression des pauvres et permettant à l’État d’être plus puissant. En effet, en empêchant l’acquisition de territoires et de biens au détriment des pauvres, il empêche l’aristocratie byzantine d’être trop puissante et de devenir dangereuse.
- Enfin dans le domaine religieux, Basile a sensiblement augmenté l’aire d’influence de Byzance: avec la conversion de la Russie au rite grec, l’empire byzantin acquiert un grand prestige spirituel dans le monde slave. Sur le plan matériel, sa richesse y suscite cependant des convoitises.
- Selon Michel Choniatès dont l'analyse est reprise par Georges Ostrogorsky, Basile II est le plus grand empereur byzantin avec Héraclius[60]. Prolongeant l'analyse du chroniqueur byzantin, Ostrogorsky identifie ces deux règnes comme les bornes de la période glorieuse de l'Empire byzantin sous sa forme médiévale[61].
Famille
Basile II est le fils de Théophano et de Romain II, il est donc de la famille des Macédoniens, il a eu pour frère et sœur :
- Constantin VIII né en 961, mort en 1028 (co-empereur avec Basile II puis empereur seul de 1025 à 1028)
- Anne, qui est donnée en mariage au prince de Kiev Vladimir.
En véritable ascète, Basile II ne se maria pas et n'eut donc aucun enfant[12].
Notes
- Théophane Continué, Jean Skylitzès ou Michel Psellos aucun ne donne une date exacte et lui donnent des âges différents à sa mort. Les chroniqueurs divergent sur la date de sa naissance. Que ce soit
- Le 12 décembre selon Yahyā d’Antioche
- À partir du 10 janvier 976
- Ostrogorsky, Histoire de l'Etat byzantin, éditions Payot, p.331
- Jean Skylitzès, Synopsis historiôn, p. 248
- Jean Skylitzès, Synopsis historiôn, p. 315
- Roman Emperors
- Zonaras, Epitôme, XVII, p. 108-109
- Michel Kaplan, Alain Ducelier, Byzance : du IVe au XVe siècle
- Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, p. 180
- Yahyā d’Antioche, t. II, p. 430
- Ostrogorsky, Histoire de l'Etat byzantin, éditions Payot, p.331
- Michel Psellos, Chronographie 676-1077, p. 19-20
- Yahyā d’Antioche, t. II p. 430
- La thèse ancienne de la féodalisation de l’Empire byzantin est abandonnée de nos jours.
- Paul Lemerle, Histoire de Byzance, p. 92
- Basile le punit avant même la publication de sa novelle (Louis Bréhier).
- Louis Bréhier, Les institutions de l'Empire byzantin, p. 212
- Jean Skylitzès, Synopsis historiôn, p. 347
- John Julius Norwich (trad. Dominique Peters), Histoire de Byzance (330-1453) [détail des éditions], p. 246-247
- Zonaras, Épitome
- Jugie, Le Schisme byzantin, p. 168
- Gustave Schlumberger, L’Épopée byzantine à la fin du Xe siècle
- Ostrogorsky, Histoire de l'Etat byzantin, éditions Payot, p.330
- Paul Lemerle, Histoire de Byzance, collection Que Sais-je?
- E. Honnigmann, Studies in Slavic Church History, byzantion, 17 (1944-1945), p.128 et suite
- Ostrogorsky, Histoire de l'Etat byzantin, éditions Payot, p331
- Kekauménos, Stratégikon, (Récits d’un grand seigneur byzantin du XIe siècle), p. 169-170
- Léon le Diacre, Histoires, ch. 10, p. 908-909
- Steven Runciman, A History of The First Bulgarian Empire, p. 430-433
- Kedrenos, A history of the first Bulgarian Empire, p. 454-455
- Louis Bréhier, Vie et Mort de Byzance, p. 190
- Mathieu d’Édesse, Chronique arménienne
- Paul Lemerle, Histoire de Byzance, p. 91
- Jean Skylitzès, Synopsis historiôn, p. 353
- Kedrenos, A History of the First Bulgarian Empire, p. 208
- Yahyā d’Antioche, Imperator Vasili Bolgoroboïtsa, p. 190 (extrait de Rosen)
- Ostrogorsky, Histoire de l'Etat byzantin, éditions Payot, p.337
- Ostrogorsky, Histoire de l'Etat byzantin, éditions Payot, p.338-339
- Kedrenos, A History of the First Bulgarian Empire, p. 489-480
- Yahyā d’Antioche, t. II, p. 455-456
- Honigmann, Die Ostgrenze des byzantinisches Reiches von 363 bis 1071
- Yahyā d’Antioche, t. II, p. 457-461
- Gustave Schlumberger, L’Épopée byzantine à la fin du Xe siècle, p. 159
- Yahyā d’Antioche, t. II, p. 184
- Gustave Schlumberger, L’Épopée byzantine à la fin du Xe siècle
- Louis Bréhier, Les institutions de l'Empire byzantin, p. 235
- Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance
- Gustave Schlumberger, L’Épopée byzantine à la fin du Xe siècle, p. 533-536
- Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance
- Gay, L’Italie méridionale et l’empire byzantin, p. 368-369
- Gay, L’Italie méridionale et l’empire byzantin, p. 335-339
- Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, p. 190
- F. Chalandon, Histoire de la domination normande en Italie
- Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, p. 197
- A. Ducellier, M. Kaplan et B. Martin, Le Proche-Orient médiéval, p. 83
- A. Ducelier, M. Kaplan et B. Martin, Le Proche-Orient médiéval, éditions Hachette Université, p. 83
- Gay, L’Italie méridionale et l’empire byzantin, p. 420-429
- Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, p. 194
- Michel Choniatès, II, p.354, éditions Lambros
- Ostrogorsky, Histoire de l'Etat byzantin, éditions Payot, p.340
Bibliographie
Ouvrages utilisés pour la rédaction de l'article
- Louis Bréhier, Vie et Mort de Byzance, Albin Michel, mai 2006, 632 p. (ISBN 2-226-17102-9) [présentation en ligne]
- Louis Bréhier, Les institutions de l'Empire byzantin, Albin Michel, coll. « L'évolution de l'humanité », 1970 (ISBN 2226047220)
- Ostrogorsky, Histoire de l'Etat byzantin, Payot (ISBN 9782228902069)
- Paul Lemerle, Histoire de Byzance, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (ISBN 213045545X)
- Michel Kaplan et Alain Ducellier, Byzance : Du IVe au XVe siècle, Hachette Supérieur, 2004 (ISBN 2011455774)
- John Julius Norwich (trad. Dominique Peters), Histoire de Byzance (330-1453) [détail des éditions]
- Michel Kaplan, Alain Ducellier et Bernadette Martin, Le Proche-Orient médiéval, Hachette université (ISBN 2010055233)
- Catherine Holmes, Basil II and the Governance of Empire (976-1025), Oxford University Press (ISBN 0-19-927968-3)
- Roman Emperors
- Gustave Schlumberger, L'Épopée byzantine à la fin du Xe siècle [lire en ligne]
- Jean Skylitzès, Synopsis historiôn, texte traduit par Bernard Flusin et annoté par Jean-Claude Cheynet, P.Lethielleux, Paris 2003 (ISBN 2283604591) « Basile et Constantin » p.. 263-306 et p. 314-369
Autres ouvrages sur le sujet
- En français
- Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, Albin Michel
- Paul Gautier, Encyclopédie Larousse en 20 volumes, vol. 3, Paris, 1972 (ISBN 2-03-000903-2), partie Basile II
- Paul Gautier, Encyclopédie Larousse en 20 volumes, vol. 4, Paris, 1972 (ISBN 2-03-000904-0), partie Byzantin (Empire)
- (collectif), Byzance, l’empire d’Orient, Sélection du Reader’s Digest, 2003 (ISBN 2-7098-1496-X).
d’après A concise history of Byzantium de Warren Treadgold (Palgrave/Macmillan 2001)
- Jean-Claude Cheynet, Byzance : L’Empire romain d’Orient, Armand Colin, 2e édition, 2006 (ISBN 2200346891)
- Léon Bloy, Byzance et Constantinople, Mercure de France, 1962
- En anglais
- (en) The Oxford Dictionary of Byzantium, Oxford University Press, 1991
- (el) P.C. Ntelta, The Age of the Bulgar-slayer, ESTIAS Publishing co, 1911
- (en) Paul Stephenson, The Legend of Basil the Bulgar-Slayer, Cambridge, 2003
Voir aussi
Articles connexes
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