- Jeunes-Turcs
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Les Jeunes-Turcs (turc: Jöntürk au singulier et Jöntürkler au pluriel) étaient un parti politique nationaliste révolutionnaire et réformateur ottoman, officiellement connu sous le nom de Comité Union et Progrès (CUP) [en turc Ittihat ve Terakki Cemiyeti], dont les chefs ont mené une rébellion contre le sultan Abdülhamid II (renversé et exilé en 1909), planifié le génocide arménien et mis en œuvre la turquification de l'Anatolie.
Sommaire
Genèse et objectif du mouvement
Le CUP voit le jour le 14 juillet 1889, jour centenaire de la prise de la Bastille[1]. Le mouvement avait pour premier but de restaurer la Constitution ottomane de 1876. Le mouvement était principalement constitué de Turcs mais s'allia à des partis nationalistes réformistes d'autres peuples ottomans comme le Dashnak arménien, puis se retourna contre eux pour promouvoir l'avènement d'un État turc homogène d'un point de vue ethnique et religieux, dont la traduction concrète fut la déportation et l'extermination des Arméniens en 1915. Il dirigea à plusieurs reprises le gouvernement de l'Empire ottoman entre 1908 et la fin de la Première Guerre mondiale en 1918.
Les « Jeunes-Turcs » trouvent leur origine dans les échecs politiques et militaires du gouvernement ottoman, et son déclin progressif tout au long du XIXe siècle. Ils recrutent leurs membres dans les sociétés secrètes des étudiants progressistes des universités et des cadets militaires, qui voulaient moderniser et occidentaliser de fond en comble la société, en se démarquant des « Vieux-Turcs ». Leur organisation est principalement composée d'intellectuels et d'officiers. Influencé par la franc-maçonnerie, les formalités d'admission étaient inspirées du rituel maçonnique. Le candidat avait les yeux bandés et était reçu par trois individus masqués et portant une pèlerine. Le candidat devait prêter serment en posant la main successivement sur le Coran et sur une épée. Il jurait d'assurer un meilleur avenir au pays, en obéissant aveuglément à tous les ordres venant de l'association [2].
Les « Jeunes-Turcs » reprochaient au Sultan de ne pas avoir été capable de résister aux pressions étrangères et ils dénonçaient également son autoritarisme et sa brutalité.
En 1908, le Sultan s'inquiète de l'agitation qui règne dans l'Empire et envoie des agents pour enquêter sur les « Jeunes-Turcs » en Macédoine.
Des officiers membre du CUP se savent découverts par les agents du Sultan et ils lancent une guérilla contre lui avec le soutien d'une partie de la population. Niazi, l'un des dirigeants du CUP quitte avec son unité la ville de Resne et se retranche dans les montagnes de la Macédoine méridionale. Enver Pacha se dépêche de publier un manifeste dénonçant l'autoritarisme du Sultan et annonçant le début de la révolution. Rien n'était organisé, le CUP comptait à peine trois cents membres, les chefs n'avaient aucun plan et les troupes pas de consignes. La réaction de l'armée demeurait inconnue. Le Sultan dépêcha un régiment pour combattre les rebelles, mais les soldats fraternisèrent avec les insurgés. Il donna alors l'ordre d'envoyer une division d'élite en Macédoine, mais elle refusa de marcher. Par la suite il appela des unités spéciales de l'intérieur de l'Anatolie, mais comme pour les autres unités, elles se solidarisèrent avec les révolutionnaires.
Le Sultan surnommé le « renard rouge » réagit avec promptitude ; il annonça la remise en vigueur de la constitution de 1876, la création d'un gouvernement constitutionnel, rejeta toutes les fautes du régime sur ses conseillers et salua les révolutionnaires qu'il considéra officiellement comme les sauveurs du pays. Enver Pacha promulgue la nouvelle constitution du haut d'un balcon de l'Olympia Palace le 19 juillet 1908.
Grâce à la restauration de cette Constitution l'Empire s'ouvre à une ère nouvelle et se dirige vers un régime constitutionnel et libéral, doté d'un parlement et la réinsertion des Chrétiens dans la communauté nationale. Des partis sont formés en vue d’élections, que le CUP gagna haut la main.
Les chefs du CUP se donnent alors pour tâche principale de régénérer l'Empire en lui appliquant des institutions calquées sur celles des États occidentaux. Mais la structure ethnique, sociale et religieuse de l'Empire n'avait rien de semblable avec celle des autres États européens, le plus gros problème pour eux étant celui des minorités nationales. Il était impossible pour les Jeunes-Turcs de réunir les Grecs, les Turcs, les Arméniens, les Kurdes et les Arabes au sein d'un même État. Norbert Von Bischoff affirme que « Chacun de ces hommes appartenait à un monde physique et spirituel différent de celui de ses voisins et n'avait, avec ses collègues, aucune idée commune sur la forme et la mission de l'État à créer. »[3] Néanmoins, les Jeunes-Turcs n'ont pas eu le temps d'appliquer leur programme, une nuée de vieux politiciens exilés par Abdülhamid étaient revenus ; il y avait parmi eux des grands vizirs, des princes, des ministres, de hauts fonctionnaires… Ils profitèrent des élections pour évincer les révolutionnaires du CUP, et prendre le contrôle du parti. Les artisans de la révolution quittèrent alors l'Anatolie, Niazi vers l'Albanie où il se fit assassiner, et Enver à Berlin où il avait été nommé attaché militaire. La corruption était alors à son comble, et des mutineries éclatèrent en Albanie et en Arabie. Six mois après la promulgation de la Constitution, la situation était pire qu'elle ne l'avait jamais été.
En avril 1909,constatant que l'anarchie grandissait de jour en jour, des partisans du Sultan retrouvèrent leur assurance. Ils dépêchèrent partout des prêtres et des hodjas pour prévenir que le but des Jeunes-Turcs était la destruction de l'Islam et du Califat. Les régiments de la garnison d'Istanbul se mutinèrent et des islamistes et des cadets de l'armée tentèrent de réaliser une contre-révolution pour dissoudre entre autres le parlement et pour arrêter plusieurs membres du CUP. Ils réclamaient le retour du pouvoir du Sultan, l'abolition de la constitution et la mise en place d'un régime islamiste dur. La situation était alors très grave pour le CUP qui venait de se faire expulser d'Istanbul ; les officiers appelèrent alors l'armée de Macédoine dirigée par un général d'origine arabe, Mahmoud Chevket. Il donna l'ordre à la deuxième et à la troisième armée de marcher sur Istanbul ; elle y pénétra le 24 avril 1909. Enver, revenu en toute hâte de Berlin, commandait le détachement de la cavalerie de la première division mixte, quant à Mustafa Kemal il occupait les fonctions de chef d'état-major. Il est possible que le Sultan ait manipulé cette opposition islamiste, en particulier les étudiants des Softa, fer de lance de l'opposition. Le Sultan Abdülhamid II se fait alors interner dans la villa Allatini à Salonique et il est remplacé par son frère Mehmed V (1909-1918) qui n'aura aucun pouvoir réel, marquant la fin de la monarchie absolue ottomane.
Les Jeunes-Turcs rendent alors à l'Empire ottoman sa constitution, et lui donnent une devise empruntée à la France : « Liberté, Égalité, Fraternité », qui laisse dans un premier temps espérer un avenir meilleur aux minorités de l'Empire.
Les Jeunes-Turcs arrivent au pouvoir
Avec l'exemple de l'Égypte comme avertissement, les Jeunes-Turcs ont dû moderniser les communications de l'Empire et les réseaux de transport (qui se fondaient toujours sur des caravanes de chameaux) sans se placer entre les mains des conglomérats et des banquiers européens. Les Européens possédaient déjà le réseau de chemins de fer (5.991 kilomètres de chemins de fer à voie unique dans la totalité des territoires de l'Empire ottoman en 1914), et depuis 1881 l'administration de la dette extérieure avait été transférée de l'Empire ottoman, l'homme malade de l'Europe aux mains des Européens.
L'Empire ottoman s'effondrait dans les Balkans ; l'Autriche-Hongrie avait profité de la désorganisation de l’Empire pour annexer la Bosnie-Herzégovine en 1908. La Libye et l'île de Rhodes devaient être annexées par l'Italie en 1912 ; des rébellions avaient lieu en Albanie, laquelle allait proclamer son indépendance en 1912. Des rumeurs de débarquement français en Syrie circulaient. Enfin, la Bulgarie allait proclamer son indépendance et la Crète se rattacher à la Grèce.
Après le déclenchement de la Première guerre balkanique, l'Empire ottoman était en danger, les Serbes, les Grecs et les Bulgares menaçaient d'envahir le pays. Après plusieurs assauts repoussés, un armistice de paix fut signé entre l'Empire ottoman et les Alliés. La Bulgarie exigeait la restitution d'Andrinople qu'elle considérait comme bulgare. Après connaissance de ces conditions, l'Empire ottoman était divisé et deux camps s'affrontaient. D'un côté les partisans de la paix menés par le grand vizir Kiamil Pacha qui était favorable à la restitution d'Andrinople et de l'autre un certain nombre d'officiers qui trouvaient ce traité déshonorant et inacceptable. Mais les troupes militaires qui n'en pouvaient plus de la guerre, ne souhaitaient qu'une chose, la paix. Des mutineries éclatèrent alors au sein de l'armée, personne n'était en mesure de mettre fin au chaos qui régnait alors dans le pays.
Enver Pacha qui était en poste en Libye revint en urgence à Istanbul. Il convoqua le comité directeur d'« Union et Progrès » et avec des officiers radicaux il décida de prendre le pouvoir, il envahit le palais impérial et tua à bout portant le ministre de la guerre Nazim, et chassa Kiamil Pacha et les membres du cabinet. Après avoir renversé le gouvernement, il constitua un triumvirat composé de lui même, de Talaat Pacha et de Djemal Pacha tandis que Mahmoud Chevket devint grand vizir. Le triumvirat se fit alors octroyer les pleins pouvoirs par une chambre terrorisée et mit le parlement en vacances. Un groupe de politiciens protesta contre les agissements autoritaires d'Enver, ils se firent arrêter et pendre. Quant aux mutineries, elles furent écrasées dans le sang.
Une fois l'ordre rétabli, le nouveau gouvernement repoussa les conditions de paix présentées par les États balkaniques.
Après une première défaite militaire, Andrinople passa aux mains des Bulgares, mais suite à la seconde guerre balkanique entre les Alliés, l'Empire ottoman en profita pour reprendre la ville. Les Jeunes-Turcs étaient alors considérés comme des héros par les Turcs de la ville. Au milieu des festivités, le grand vizir Mahmoud Chevket se fit assassiner.
Le gouvernement CUP était alors dirigé par le ministre de l'Intérieur et grand vizir (premier ministre) Talaat Pacha (1874-1921). Travaillaient avec lui le ministre de la guerre Enver Pacha (1881-1922) et le ministre de la marine Djemal Pacha (1872–1922).
Enver Pacha prévoyait qu'une guerre allait bientôt éclater, et en 1913 l'Empire ottoman acheta des armes et des bateaux de guerre et se rapprocha de Berlin. L'armée ottomane dont la réorganisation était alors confiée aux Allemands fût sommée par le ministre de la guerre d'accélérer celle-ci. Berlin remplaça alors le baron von Marschall par l'ambassadeur von Wangenheim. L'état-major allemand envoya à Istanbul une importante mission militaire, commandée par le général Liman von Sanders. Il fut nommé inspecteur général de l'armée ottomane, tandis que Goltz Pacha reçut le commandement du corps d'armée de la Mer Noire. Le général Liman plaça le colonel Bronsart von Schellendorf auprès d'Enver comme conseiller technique, le colonel Kress von Kressenstein auprès de Djemal, comme chef d'état-major tandis que le général Kannengiesser s'occupait de la remise en état de l'artillerie et des forts. À la fin de 1913, la mainmise allemande sur l'armée turque était totale.
Repoussés par les puissances européennes, les Jeunes-Turcs ont amené, au terme de négociations diplomatiques secrètes, l'Empire ottoman à s’allier avec Berlin pendant la Première Guerre mondiale, dans l'espoir de reconquérir les provinces de l'Est (Kars, Ardahan et Batum), perdues au profit de l'Empire russe lors de la guerre de 1877-78. Le rôle de l'Empire en tant qu'allié des puissances centrales a fortement influé sur cette guerre.
En 1914 et en 1915, la Russie envahit l'est de l'Empire (le Caucase) avec l'aide de volontaires et insurgés arméniens, ce fait constituant un prétexte pour exterminer à partir de 1915 les Arméniens vivant dans l'Empire ottoman. La Russie arrête toutefois la guerre en 1917 en raison de la révolution bolchévique, et un traité de paix est finalement signé le 3 mars 1918 entre l'Empire ottoman et la Russie, le traité de Brest-Litovsk qui assure l'évacuation des provinces de l'est anatolien et le retour d'Ardahan, de Batoum et de Kars, annexées par la Russie lors du traité de Berlin de 1878.
En 1917 les Britanniques prennent les villes de Bagdad et de Jérusalem, et leurs alliés arabes, avec la promesse de création d'un Royaume arabe après la guerre, faite à l'émir Hussein de La Mecque, s'emparent de Damas.
Avec l'effondrement et la capitulation de la Bulgarie et de l'Allemagne, l'Empire ottoman se retrouve isolé sur la scène européenne, sa fin approche. Le traité de Sèvres signé le 10 août 1920 entre les alliés et l'Empire ottoman officialise la fin de la guerre et le démembrement de l'Empire.
Les Jeunes-Turcs ont fait de profondes réformes, complétant ainsi les Tanzimat, les efforts du gouvernement ont été orientés vers une modernisation rapide de la société, en particulier dans les domaines de l'urbanisation, de l'agriculture, de l'industrie, de la sécularisation de l'État et de l'émancipation des femmes. Ils laïcisent les écoles et les tribunaux et des écoles sont spécialement ouvertes pour les femmes de l'Empire, dont les droits progressent également. Les premières années de gouvernance furent les plus démocratiques de toute l'histoire de l'Empire ottoman.
Les troubles intérieurs du parti
Les Jeunes-Turcs ont eu au départ une politique libérale, ils avaient pour but d’instaurer un État réformé et multiethnique. Puis, pendant la révolution, les unionistes (homologues des Jacobins français) et les fédéralistes se disputèrent le sort du pays. Les fédéralistes voulaient un empire fédéral afin d’assurer le ralliement des minorités à la citoyenneté ottomane. Les unionistes voulaient quant à eux un empire centralisé et unitaire.
Les fédéralistes libéraux sont accusés par la population d'avoir bradé l'empire après la défaite des deux guerres balkaniques. L'assassinat du grand vizir Mahmoud Chevket, le 21 juin 1913, marque la défaite définitive des fédéralistes.
Les unionistes gagnent en légitimité et se font les gardiens d’une structure unitaire de l’Empire. Le pouvoir passe à un triumvirat constitué par Talaat, Djemal et Enver. Un nationalisme strict est alors mis en place, une répression accrue frappe alors les "minorités" (majoritaires dans de nombreuses provinces), et le triumvirat conduit l'Empire ottoman déclinant à commettre plusieurs massacres et un génocide.
Génocide arménien
Article détaillé : Génocide arménien.Après avoir coopéré avec les autonomistes arméniens pour renverser le sultan, les Jeunes-Turcs les considèrent désormais comme un obstacle face à leurs aspirations panturquistes. De plus, la crainte d'un ralliement des Arméniens aux troupes russes ennemies se répand dans l'Empire. Les Jeunes-Turcs commencent par désarmer les soldats arméniens engagés dans l'armée ottomane[4], puis prononcent des arrestations contre des centaines d'intellectuels et notables arméniens d'Istanbul en avril 1915, avant de les exécuter[5]. Viendront ensuite les ordres de déportation des populations arméniennes, aussi bien dans les régions proches du front russe qu'en Anatolie centrale et occidentale[6]. Bien que les Jeunes-Turcs parlent officiellement d'une simple relocalisation des Arméniens, la population est décimée durant ces déportations. Les Arméniens sont déplacés la plupart du temps à pied — plus rarement en train —, dans de mauvaises conditions, subissant maladies et famine, attaqués par des bandes kurdes ou par les gendarmes eux-mêmes. Arrivés à Alep, ils sont répartis dans des camps où ils seront exterminés (notamment Chedaddiyé et Deir ez-Zor) dans le désert syrien[7]. Les massacres sont orchestrés par l'Organisation spéciale (Teşkilat-i Mahsusa), qui prend ses ordres du pouvoir Jeune-Turc[8].
L'estimation du nombre de morts varie entre 600 000 et 1 500 000. Selon la plupart des spécialistes, il s'agit d'environ deux-tiers de la population avant-guerre qui a disparu, soit 1 200 000.
À la suite de la guerre, le caractère planifié des massacres a été reconnu par les tribunaux ottomans, lesquels ont condamné à mort par contumace les principaux responsables[8].
La fin du parti
Le 13 octobre 1918, le ministre Talaat et le parti au pouvoir CUP démissionnent et quittent le pouvoir ; l'armistice de Moudros est signé à bord d'un navire britannique à la fin du mois d'octobre dans la Mer Égée. Le gouvernement ottoman est alors placé sous l'autorité des puissances européennes dirigées par les Britanniques. Le 2 novembre Talaat et Djemal s'enfuient d'Istanbul avec leurs alliés allemands pour un long exil.
Les criminels de guerre Jeunes-Turcs seront jugés par des tribunaux ottomans, Talaat, Djemal et Enver condamnés à mort en 1919 pour l'extermination d'un peuple entier constituant une communauté distincte, avec cette précision dans le réquisitoire : les déportations "furent conçues et décidées par le Comité central d'Ittihat" (le Comité Union et Progrès) [1].
Soghomon Tehlirian, dont la famille a été tuée dans le génocide arménien, assassinera Talaat qui s'était exilé à Berlin et sera plus tard acquitté par le Tribunal de Première Instance de Berlin au cours d'un jugement qui constituera le point de départ de l'élaboration du concept juridique de génocide. Djemal sera pareillement tué par Stepan Dzaghikian, Bedros Der Boghosian et Ardashes Kevorkian à Tbilissi, en Géorgie. Enver sera quant à lui tué par un bataillon arménien de l'Armée rouge près de Baldzhuan dans le Tadjikistan.
En août 1920 le Sultan Mehmed VI signe le Traité de Sèvres qui consacre le démembrement puis le partage et la fin de l'Empire ottoman après six siècles d'existence.
Un nouveau mouvement nationaliste turc émerge alors en Anatolie sous la direction de Mustafa Kemal (Atatürk), qui mène une guerre d'indépendance et met fin à l'occupation européenne. Il expulse les forces d'occupation grecques, britanniques, françaises et Italiennes puis il fait signer un autre traité européen le Traité de Lausanne en 1923. Ce nouveau traité rend caduc celui de Sèvres, enterre la reconnaissance d'entités indépendantes arménienne et kurde et avalise les épurations ethniques réciproques entre tous les territoires de la région, principalement entre l'Empire ottoman et la Grèce : 1.400.000 citoyens ottomans chrétiens orthodoxes, Grecs, sont expulsés de Turquie et 400.000 citoyens grecs musulmans, Turcs de Grèce, après la guerre gréco-turque de 1923. L'Empire ottoman cesse formellement d'exister en 1923, remplacé par la République de Turquie dirigée par Mustafa Kemal Atatürk.
Voir aussi
- Ismail Enver
- Empire ottoman
- Mustafa Kemal Atatürk
- Génocide arménien
- Grande révolte arabe de 1916-1918
Bibliographie
- Yves Ternon, Empire ottoman : Le déclin, la chute, l'effacement, Paris, édition du Félin, 2002, ISBN 2866456017
Références
- Rendez vous avec l'Islam d'Alexandre Adler, p.175
- Chroniques de l'histoire: Atatürk, p.23
- Mustapha Kémal ou la mort d'un empire de Jacques Benoist-Méchin.
- lire en ligne (page consultée le 28 août 2008)]. Voir le rapport Lepsius, chapitre 2, Les vilayets de l'Anatolie orientale : [
- ISBN 2-70213-718-0), [lire en ligne (page consultée le 28 août 2008)]. Jean-Marie Carzou, Arménie 1915, un génocide exemplaire, Calmann-Levy, (
- lire en ligne (page consultée le 28 août 2008)]. Voir le rapport Lepsius, chapitre 3, Les vilayets de l'Anatolie occidentale : [
- lire en ligne (page consultée le 28 août 2008)]. Lire Raymond Kévorkian : [
- lire en ligne (page consultée le 28 août 2008)]. Lire Yves Ternon, Enquête sur la négation d'un génocide : [
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