Fernando Pessoa

Fernando Pessoa
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Fernando Pessoa
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Nom de naissance Fernando António Nogueira Pessoa
Autres noms Bernardo Soares, Alberto Caeiro, Ricardo Reis, Alvaro de Campos
Activités Poète
Naissance 13 juin 1888
Lisbonne, drapeau du Portugal (1830) Royaume de Portugal
Décès 30 novembre 1935
Lisbonne, Drapeau du Portugal Portugal
Langue d'écriture Portugais Anglais

Fernando António Nogueira Pessoa[note 1] est un écrivain, critique, polémiste et poète portugais trilingue[1] (anglais, dans une faible mesure français[note 2], et principalement portugais). Né le 13 juin 1888 à Lisbonne, ville où il meurt des suites de son alcoolisme le 30 novembre 1935, il a vécu un cinquième de sa vie en Afrique du Sud.

Théoricien de la littérature engagé dans une époque troublée par la guerre et les dictatures, inventeur inspiré par Cesário Verde[2] du sensationnisme[cf 1], ses vers mystiques et sa prose poétique ont été les principaux agents du surgissement du modernisme au Portugal.

« ... est-ce que je sais que je vis, ou bien seulement que je le sais[note 3] ? »

— Poèmes inconnus d'Alberto Caeiro[3].

Sommaire

L'homme fait œuvre

Etudiant anglais prometteur.

« Je ne suis rien.
Ne serai jamais rien.
Ne puis vouloir qu'être rien.
A part ça, je possède en moi tous les songes du monde. »

— Alvaro de Campos, exergue à Le bureau de tabac, 15 janvier 1928[4].

Une œuvre transoécanique

Maison Fernando Pessoa à Lisbonne, dernier domicile, aujourd'hui musée.
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Prolifique et protéiforme, Pessoa est un auteur majeur de la littérature de langue portugaise dont le succès mondial croissant depuis les années quatre vingt a été consacré par la Pléiade. Son œuvre, dont de nombreux textes écrits directement en anglais, a été traduite dans un grand nombre de langues, des langues européennes au chinois. Des hommes de théâtre, des chorégraphes, des compositeurs se sont désormais emparés de cette œuvre très riche pour des spectacles. Le cinéma également a produit des films inspirés par ce poète.

Pessoa a la singularité d'être simultanément un écrivain anglophone. En volume, approximativement un dixième de sa production est anglaise[5], nonobstant l'apport qualitatif de cette production à la littérature. Elevé à Durban, capitale du Natal britannique, brillantissime diplômé de l'Université du Cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud, c'est en tant que dramaturge shakespearien qu'il y commence en 1904 le métier d'écrivain et en tant que poète anglais qu'il le poursuit jusqu'en 1921 dans sa Lisbonne natale. De son vivant, sa production en portugais a été principalement celle d'un critique et les poèmes portugais qu'il a alors donné l'ont été bien souvent pour le service de cette critique.

When shall we rest?
The ceaseless waves
They have no quest.
The trees peace‑rife.
Their lifeless life
From sorrow saves.
Première strophe d'un des poëmes du
Violoneux fou - 24 avril 1917.

Pessoa a aussi écrit, souvent à des dates inconnues, en français, langue de la relation privilégiée avec une mère[6] réinventée par delà les conflits familiaux[7][note 4]. Cinq dossiers de ses archives[8] regroupent ses poèmes français[9], sa prose française[10] et les traductions qu'il a faites de ses poèmes anglais[11]. De cette production, seuls trois poèmes ont été publiés en 1972, Trois chansons mortes, Aux volets clos de ton rêve épanoui, Le sourire de tes yeux bleus[12]. Les poèmes français de Pessoa, tel Je vous ai trouvé, ressemblent plus souvent à des chansons.

Le portugais deviendra, cependant, la langue de sa grande créativité, la perfection de son anglais donnant en revanche à celui-ci un air factice[13]. Il affirmera avec force « ma patrie est la langue portugaise » alors même qu'il ne cessera[14] de penser en anglais, passant naturellement d'une langue à l'autre au cours d'un même écrit[15].

Hétéronymie

Fernand Pessoa en flagrant délit vers 1928.

Pessoa a créé une œuvre poétique multiple et complexe sous différents hétéronymes en sus de son propre nom :

Bernardo Soares est considéré par lui comme son semi-hétéronyme, plus proche de l'auteur orthonyme. Il signe aussi quelques textes en prose sous son propre nom, comme Le Banquier anarchiste. L'hétéronymie deviendra sa façon d'être. De multiples autres hétéronymes auront des fonctions diverses, de l'astrologie à l'auteur de rébus.

Il reste que les grands hétéronymes littéraires auront une telle force, seront à l'origine d'une si unique création littéraire que l'auteur leur trouvera même à chacun une biographie justifiant leurs différences. Fernando Pessoa deviendra "le cas Pessoa" pour grand nombre d'intellectuels, de critiques, de littérateurs, de simples lecteurs.

« Nombreux sont ceux qui vivent en nous;
Si je pense, si je ressens, j’ignore
Qui est celui qui pense, qui ressent.
Je suis seulement le lieu
Où l’on pense, où l’on ressent.. »

— Version du je est un autre rimbaldien de Ricardo Reis, double philosophe de Fernando Pessoa[17].

Le jour triomphal

« J’ai eu envie un jour de faire une blague à Sá-Carneiro – inventer un poète bucolique, de l’espèce compliquée, et le lui présenter, je ne sais plus comment, d’une façon plausible quelconque – Je passais quelques jours à tenter d’élaborer le poète mais je ne parvins à rien. Un jour où j'avais finalement renoncé — c'était le 8 mars 1914 — je m'approchai d'une haute commode et, prenant une feuille de papier, je me mis à écrire, debout, comme je le fais chaque fois que je peux. Et j'ai écrit trente et quelques poèmes d'affilée, dans une sorte d'extase dont je ne saurai saisir la nature. Ce fut le jour triomphal de ma vie et je ne pourrai en connaître d'autres comme celui-là. Je débutai par un titre : Le Gardeur de troupeaux. Et ce qui suivit fut l'apparition en moi de quelqu'un, à qui j'ai tout de suite donné le nom d'Alberto Caeiro. Excusez l'absurdité de la phrase : mon maître avait surgi en moi. »

— Lettre à Adolfo Casais Monteiro du 13 janvier 1935 sur la naissance des hétéronymes[18].

Ecrivain posthume

. Les cendres de Fernando Pessoa, monument de la littérature, ont été transférées en 1988 pour le centenaire de sa naissance au Monastère des Hiéronymites à une centaine de pas de Camoens et Gama.
La fameuse malle, devant la «bibliothèque anglaise» de l'écrivain.

De son vivant, Fernando Pessoa a régulièrement écrit dans des revues littéraires portugaises dont celles qu'il a créé. En outre, il a fait paraître en anglais deux ouvrages mais sa mort prématurée ne lui a laissé le temps de publier qu'un seul livre en portugais, qui eut toutefois un succès retentissant: le recueil de poèmes Message, en 1934.

À sa mort, on découvrit 27 543 textes enfouis dans une malle que l'on a exhumés peu à peu. Le Livre de l'intranquilllité n'a été publié qu'en 1982 et son Faust en 1988. Tous ces manuscrits se trouvent depuis 1979 à la Bibliothèque Nationale de Lisbonne.

Son apport à la langue portugaise a été comparé au cours de l'hommage national officiel rendu le jour anniversaire de sa naissance, en 1988, à celui de Luís de Camões.

Escudos du centenaire.

Le nom ou l'image-symbole de Fernando Pessoa ont été donnés à de nombreuses institutions portugaises. Depuis 1996, il existe une Université Fernando Pessoa à Porto.

Éthique

« L’Homme est un animal qui s’éveille sans qu’il sache où ni pourquoi. »

— L'heure du diable[19].

Fernando Pessoa invitant à rejoindre sa table au café A Brasileira dans le Chiado.
« S'il est un fait étrange et inexplicable, c'est bien qu'une créature douée d'intelligence et de sensibilité reste toujours assise sur la même opinion, toujours cohérente avec elle-même. Tout se transforme continuellement, dans notre corps aussi et par conséquent dans notre cerveau. Alors, comment, sinon pour cause de maladie, tomber et retomber dans cette anomalie de vouloir penser aujourd'hui la même chose qu'hier, alors que non seulement le cerveau d'aujourd'hui n'est déjà plus celui d'hier mais que même le jour d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier ? Être cohérent est une maladie, un atavisme peut-être ; cela remonte à des ancêtres animaux, à un stade de leur évolution où cette disgrâce était naturelle. »
« Un être doté de nerfs moderne, d'une intelligence sans œillères, d'une sensibilité en éveil, a le devoir cérébral de changer d'opinion et de certitude plusieurs fois par jour. »
« L'homme discipliné et cultivé fait de son intelligence les miroirs du milieu ambiant transitoire ; il est républicain le matin, monarchiste au crépuscule ; athée sous un soleil éclatant et catholique transmontain à certaines heures d'ombre et de silence ; et ne jurant que par Mallarmé à ces moments de la tombée de la nuit sur la ville où éclosent les lumières, il doit sentir que tout le symbolisme est une invention de fou quand, solitaire devant la mer, il ne sait plus que l’Odyssée. »
« Des convictions profondes, seuls en ont les êtres superficiels. Ceux qui ne font pas attention aux choses, ne les voient guère que pour ne pas s'y cogner, ceux-là sont toujours du même avis, ils sont tout d'une pièce et cohérents. Ils sont du bois dont se servent la politique et la religion, c'est pourquoi ils brûlent si mal devant la Vérité et la Vie. »
« Quand nous éveillerons-nous à la juste notion que politique, religion et vie en société ne sont que des degrés inférieurs et plébéiens de l'esthétique — l'esthétique de ceux qui ne sont pas capables d'en avoir une ? Ce n'est que lorsqu'une humanité libérée des préjugés de la sincérité et de la cohérence aura habitué ses sensations à vivre indépendantes, qu'on pourra atteindre, dans la vie, un semblant de beauté, d'élégance et de sincérité. »

(Extrait de Chronique de la vie qui passe, 5 avril 1915)

« Surviens toi à toi même. »

— Le chemin du serpent, recueil posthume[20].

« Substitue-toi à Dieu sans vergogne. C’est la seule attitude réellement religieuse. (Dieu est partout sauf en lui-même). »

— Le chemin du serpent, recueil posthume[20].

Esthétique (citations)

Pessoa flâneur,
poëte de l'errance[21], auteur d'une flânerie, Lisbon revisited, et d'un guide tourisique posthume anglais.
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« Être poète n'est pas une ambition que j'aie, c'est ma manière à moi d'être seul[22]. »

— Le Gardeur de troupeaux et autres poèmes.

« Il n'est pas suffisant de ne pas être aveugle pour voir les arbres et les fleurs. Il faut aussi n'avoir aucune philosophie. Quand il y a philosophie, il n'y a pas d'arbres: il y a des idées, sans plus[23]. »

— En bref.

« Ce qui aurait pu être, ce qui aurait dû exister, ce que la loi ou le Destin n'ont pas donné, je l'ai jeté à pleines mains dans l'âme de l'Homme et elle s'est troublée de sentir la vie vivante de ce qui n'existe pas[19]. »

— Le Diable rêveur dans L'heure du diable.

« Oh, quelle horreur, quelle horreur intime dénoue la voix de notre âme et les sensations de nos pensées et nous fait parler et sentir et penser quand tout en nous demande le silence et le jour et l’inconscience de la vie[24]... »

— Le Marin.

« J’agis à coup de fer et de vitesse, va et vient, démence, rage contenue,
Attaché au sillage de tous les rouages je tournoie, heures ahurissantes,
Et l’univers entier de grincer, crépiter, s’estropier en moi[25]. »

— Alvaro de Campos in Le passage des heures.

« La mer est la religion de la Nature[26]. »

— En bref.

« La science consiste à vouloir adapter un rêve plus petit à un rêve plus grand[27]. »

— En bref.

« Définir la beauté, c'est ne pas la comprendre[27]. »

— En bref.

« C’est ailleurs seulement que la mer est belle. Celle que nous voyons nous donne toujours la nostalgie de celle que nous ne verrons jamais[28]... »

— Le Marin.

Biographie

Maria Magdalena Pinheiro Nogueira,
sa mère.

« Ma vie tourne autour de mon oeuvre littéraire - qu’elle soit, ou puisse être, bonne ou mauvaise. Tout le reste, dans la vie, n’a qu’un intérêt secondaire[29]. »

— Lettre de Fernando Pessoa à son « Opheline », Ofélia Queiroz.

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Fernando Pessoa est porté le 21 juillet 1888 sur les fonds baptismaux par le général Chaby sous la patronage de son prétendu aïeul Fernando de Bulhões dont la fête coïncide avec le jour de sa naissance.

Enfance orpheline (1888-1898)

Maison natale, aujourd'hui musée.
Le petit Fernand en 1894 portant le deuil de son père et de son frère.
Beau-père & mère.

L'enfant, qui a grandi en face de l'opéra de Lisbonne, 4 place Saint Charles dans le quartier du Chiado, perd à l'âge de cinq ans son père, emporté le 13 juillet 1893 dans sa quarante quatrième année par la tuberculose. Ce père, fils d'un général qui s'était illustré durant la Guerre civile portugaise, travaillait comme fonctionnaire du secrétariat à la Justice et publiait régulièrement des critiques musicales dans le Diário de Notícias (il a en outre publié une brochure sur le Hollandais Volant). Le 2 janvier 1894, c'est au tour de son frère né en juillet 1893, Jorge, de mourir. Le garçon, alors que la famille a dû en novembre emmenager avec une grand-mère maternelle dans une maison plus modeste 104 rue Saint Marcel, s'invente un double, le Chevalier de Pas[note 5], et dédie un premier poème annonciateur de prédilections futures A ma chère maman[cf 2].

Sa mère, îlienne de Terceira, femme de culture quadrilingue et versificatrice à ses heures, dont le père, directeur général du ministère de la Reine, fréquentait entre autres personnalités le poëte Tomás Ribeiro, avait appris l'anglais auprès du précepteur des infants. Elle est remariée, par procuration, en décembre 1895 avec le consul du Portugal à Durban, le commandant João Miguel Rosa qui lui avait été présenté à Lisbonne quatorze mois plus tôt, avant la nomination de celui ci. Elle embarque avec son fils le 7 janvier 1896 pour rejoindre son nouvel époux au Natal, colonie autonome d'Afrique du Sud, où l'éducation de l'enfant se poursuivra en anglais. Celui ci franchit en deux années les quatre de l'enseignement primaire dispensé par les sœurs irlandaises et françaises de l'école catholique Saint Joseph[note 6].

Adolescence anglaise (1899-1904)

Introverti et modeste dans ses échanges, Fernando Pessoa se montre un frère amuseur en organisant des jeux de rôles ou en faisant le clown devant la galerie, attitude ambivalente qu'il conservera toute sa vie[1].

Devenu le crac solitaire[30] et inapte au sport[31] du lycée de Durban (il est premier en français en 1900), il est admis en juin 1901 au lycée du Cap de Bonne Espérance. C'est l'année où meurt sa seconde demi sœur, Madalena Henriqueta, âgée de deux ans[note 7], et où il s'invente le personnage d'Alexander Search dans lequel il se glisse pour écrire des poèmes, en anglais, langue qui restera, sans exclusivité[cf 3], celle de son écriture jusqu'en 1921. Il y en aura cent dix sept, le dernier datant de 1909[32]. Ses tentatives d'écrire des nouvelles, parfois sous le pseudonyme de David Merrick ou de Horace James Faber, sont des échecs.

Cependant à la rentrée scolaire, il est avec sa famille sur le paquebot qui conduit via Alexandrie le corps de sa sœur jusqu'à une sépulture lisboéte. En mai 1902, le voyage familial se prolonge aux Açores où habite la famille maternelle. Sa belle famille, rentrant sans lui, le laisse visiter de son côté sa famille paternelle à Tavira en Algarve. C'est seul qu'il regagne Durban en septembre. Préparant seul son entrée à l'université, il suit parallèlement des cours du soir au Lycée de Commerce de Durban. En novembre 1903, il est lauréat d'anglais, sur huit cent quatre vingt dix neufs candidats[33], à l'examen d'admission à l'Université du Cap de Bonne Espérance.

C'est toutefois de nouveau au lycée de Durban qu'il suit l'équivalent d'une khâgne. Eblouï par Shakespeare, il compose alors, en anglais, Le Marin[34], première et seule pièce achevée des cinq œuvres dramatiques qu'il produira[35]. Il est publié pour la première fois en juillet 1904 par Le Mercure du Natal pour un poème[note 8] signé Charles Robert Anon, comme anonyme. Le journal du lycée de décembre 1904 révèle par un article intitulé Macaulay ses talents de critique[33]. Il achève ses études « undergraduate » en décembre 1904 en obtenant précocément le diplôme « Intermediate Examination in Arts ».

Immigré à Lisbonne, exilé à soi même (1905-1911)

La dictature ne favorise pas la jeunesse. Les plus riches s'exilent à Paris. Fernando Pessoa rêve alors de s'éditer lui même. C'est un échec.

En 1905, à l'âge de dix sept ans, il part pour Lisbonne vivre auprès de sa grand-mère paternelle atteinte de démence à éclipses, Dionísia Perestrelo de Seabra, laissant sa mère à Durban, ce dans le but de devenir diplomate. Une santé fragile qu'il tente de maintenir par psychothérapie et gymnastique suédoise lui fait perdre une année universitaire et en octobre de l'année suivante, il s'inscrit au Cours Supérieur de Lettres, qui n'était pas encore faculté, mais son cursus est compromis par sa participation aux grèves estudiantines suscitées par le coup d'état du dictateur João Franco.

Fernando Pessoa à vingt ans en 1908. Devenu indépendant, tout en poursuivant en autodidacte des études littéraires et philosophiques, il entre alors dans la vie active et simultanément en écriture.
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À la mort de sa grand-mère en août 1907, il se fait engager par l'agence américaine d'information commerciale R.G. Dun & Company. En septembre, il utilise la part d'héritage que sa grand-mère lui a laissé, pour ouvrir, 38 rue de la Conception de Gloire, un atelier de typographie et d'édition intitulé Ibis[note 9] et écrit sa première nouvelle aboutie, A very original dinner, récit d'humour noir et de cannibalisme. En quelques mois, l'affaire tourne au désastre financier et en 1908 il se fait embaucher au journal Comércio comme « correspondant étranger ».

Il trouve également à travailler comme rédacteur de courrier commercial et traducteur indépendant pour différents transitaires du port. C'est en tant que traducteur commercial qu'il tirera jusqu’à la fin de sa vie son revenu de subsistance, revenu précaire qui l'aura fait passer par vingt maisons différentes, parfois deux ou trois simultanément.

C'est encore en 1908 qu'il inaugure une recherche intérieure, « une longue marche vers soi, vers la connaissance[36] » d'un soi qui se révèle multiple, sous la forme d'un journal intime transcrivant dans ce qui devait devenir un drame en cinq actes, Tragédie subjective[37], le monologue de Faust, monologue qui ne s'arrétera qu'avec la mort de l'écrivain et dont seuls des fragments ont été publiés[36]. Cette quête intérieure répond à une errance physique, de chambre louée en chambre louée, de quartier en quartier, qui ne cessera qu'en 1921 et se ponctue de crises cénesthopathiques[38][cf 4].

Conscient de son état[38], il lit en 1910 Max Nordau, qui décrit le fou comme un dégénéré enfermé dans une subjectivité artistique, lecture qui le persuade que son génie à objectiver la perception du monde l'écarte[39][cf 5] de la folie[40]. Aussi[41], en 1911, commence-t il la rédaction, en anglais, de poèmes sensationnistes. Dépassant l'interprétation symboliste[42] des correspondances de Baudelaire, le poëte tend à travers celles ci à restituer une perception non teintée de subjectivité d'un au delà présent[43]. Il réalise ainsi le projet nietzschéen d'une tragédie délivrée du moi de l'artiste[44] à travers le mysticisme Edgar Poe qu'il a beaucoup lu depuis son arrivée à Lisbonne[45] et qu'il traduira[46] à l'instar d'un Mallarmé[47] qu'il a également étudié de façon approfondie[48]. Après le refus de Constable & Robinson de l'éditer, le 6 juin 1917[14], l'expérience sensationniste s'achèvera là[49] sous cette forme laissant place entièrement au projet futuriste avant d'être repris comme testament de l'artiste. Les cinquante deux poèmes composant The mad fiddler ne seront publiés qu'après 1979[50], quatre autres volumes et une tragédie en anglais, que l'auteur jugeait imparfaits, restant inédits[51].

Du critique au pasticheur maniaque (1912-1914)

Fernando Pessoa en 1914.

En 1912, il publie sa première critique en portugais[note 10] suivies de deux autres[note 11] dans la revue nostalgiste L'Aigle, organe de la Renaisance Portugaise. Introduit par le frère de son beau-père, le général retraité Henrique Rosa, il entre dans le cercle littéraire[note 12] qui se forme autour de celui ci et qui se réunit au moderne café A Brasileira. Il propose régulièrement de publier leurs créations[52] à Alvaro Pinto, rédacteur de L'Aigle dans laquelle il prophétise la venue d'un « super Camoens[53] ». À la fin de l'année, il trouve un hébergement, qu'il conservera jusqu'à la guerre, chez sa marraine et tante maternelle, Ana Luísa Pinheiro Nogueira dite Anica, 18 place des Carmes.

C'est alors, en 1913, qu'il verse dans l'ésotérisme et qu'il entame en la « personne » lusophone de Bernardo Soares, la rédaction décousue du Livre de l'intranquillité qui s'étalera également jusqu'à la mort de l'écrivain[54]. La même revue, L'Aigle, innove en en publiant un extrait, Dans la forêt du songe, premier poème en prose portugaise, et entérine la mutation, fortement encouragée par l'amitié du poète, dramaturge et novelliste Mário de Sá-Carneiro, du critique en poëte. Cependant une divergence grandit entre les écrivains avides d'ouverture que soutient Fernando Pessoa et la ligne nostalgiste de L'Aigle[55]. En deux jours, du 11 au 12 octobre, Fernando Pessoa reprend le manuscrit de sa pièce Le Marin qu'il destinait au public anglais dans le but de surpasser en raffinements le prix Nobel de littérature Maurice Maeterlinck[56], ce à quoi il parvient excessivement[57].

En février 1914, la Renaissance publie dans ce qui fut l'unique numéro de la revue[note 13] ses poèmes Impressions du crépuscule et O cloche de mon village qui rallient la jeune garde littéraire à la bannière d'une forme de post Symbolisme initié par Camilo Pessanha, le paulisme ou succédentisme[58]. Dès lors, il se sentira, comme maints de ses prédécesseurs portugais, investi d'une mission de promouvoir une sorte de révolution culturelle pour sauver la nation de la stagnation[59]. En l'occurrence[59], il se fait une religion de l'intersectionnisme[cf 6] ou « sensationnisme à deux dimensions[60] », application à la littérature du simultanéisme[61] qu'avaient expérimentée Apollinaire[62] et Sá-Carneiro[63]. Le 8 mars 1914[64], lui apparait[64] au cours d'une transe « l'hétéronyme » Alberto Caeiro, syncope de Carneiro, qui, pendant plusieurs jours, lui dicte[65] en portugais les trente neuf poèmes en vers libres du Gardeur de troupeau. Suivront les deux disciples de cette allégorie du Poëte[66], le portuan Ricardo Reis, Richard Rois, figure intellectuelle[66] auteur des Odes, et le judéo algarvois Alvaro de Campos, Aubéron des Champs, écrivain du cœur[66] qui lui rédigera « sans pause ni rature[65] » les quelques mille vers de l'Ode maritime.

Le génie du modernisme (1915-1919)

Le n° du 28 juin 1915
dont la rédaction était dirigée
par Pessoa & Sá-Carneiro
sera le dernier de la revue.

L'effervescence du moment est amplifiée par le retour consécutif à l'entrée en guerre de la France d'une jeunesse exilée, durant le régime de Jean Franco, à Paris où elle a vécu les expériences d'un surréalisme[note 14] naissant[67].

Le 28 mars 1915, avec son alter ego[68] Mário de Sá-Carneiro et l'argent du père de celui ci[69], ainsi que d'autres artistes engagés contre les mouvements réactionnaires opposés ou favorables à la Première République, Fernando Pessoa lance une revue, Orpheu, référence à l'Orphisme[61][note 15]. Plus qu'une revue moderne et plus qu'un objet d'art, Orpheu se veut un acte créateur et même l'art en acte. Calligrammes, vers libres, détournement de la ponctuation, éclectisme de l'orthographe et des styles, néologismes, archaïsmes, anachronismes[70], ruptures et synchronie du discours, paradoxes amphigouriques et antithèses ironiques[71], ekphrâsis[72] à satiété, interjections[cf 7], pornographie[73] et allusions homosexuelles[74], outrance déclenchent le fracas dans toute la presse lisboète et jusqu'en province[75]. L'avant-gardisme provocateur et suicidaire de la revue, la dénonciation d'une sexualité bourgeoise et hypocrite[76][cf 8], le défi lancé à une littérature compassée et conformiste, le mépris affiché pour une critique étouffante choquent tant celle ci que le public et révèlent au sein de la rédaction des clivages politiques envenimés par une diatribe[note 16] de Fernando Pessoa contre le chef du Parti Républicain, Afonso Costa. C'est à cette occasion qu'il « tue » le maître sensationniste[34] Alberto Caeiro. Malgré les maquettes qu'il s'obstinera à concevoir, la revue ne survit pas à l'opposition du pseudo[note 17] éditeur, António Ferro et au suicide dandy[77][note 18] de Mário de Sá-Carneiro. Elle ne comptera que deux numéros (premier & deuxième trimestre 1915; le troisième numéro imprimé ne fut pas diffusé).

Thème astral de l'hétéronyme Ricardo Reis élaboré par Pessoa. Après le deuil de Sá-Carneiro, traduction des ouvrages de théosophie et séances de spiritisme lui ont été un secours au point d'envisager la carrière d'astrologue[78].

En septembre 1917[79], en pleine guerre, Alvaro de Campos, inspiré par le Manifeste du futurisme du nationaliste italien Marinetti, appelle, par un Ultimatum aux générations futuristes portugaises du XXe siècle[note 19] publié dans le premier et dernier numéro de la revue Portugal futuriste, au renvoi de tous les « mandarins » européens[note 20] et à l'avènement d'une civilisation technicienne de surhommes. Quelques mois après, en 1918, parce qu'ils contiennent des insultes[note 21] tant contre les Alliés que contre le Portugal qui attisent les divisions entre germanophiles et républicains[80], la police de Sidónio Pais, dans les suites de l'arrestation d'Afonso Costa et du coup d'état du 5 décembre 1917[81] que pourtant Fernando Pessoa approuve, saisit les exemplaires restants et poursuit les auteurs[79] au prétexte qu'un des dix poèmes d'Almada Negreiros y figurant, Apologie du triangle féminin, est pornographique[82]. Inversement, Antinoüs, poésie où passion charnelle et spiritualité s'entremêlent, et 35 sonnets, plus élizabethains que Shakespeare lui-même[13] et tout emprunts de métaphysique, valent à Fernando Pessoa une critique élogieuse venue de Londres[83].

L'écrivain mélancolique (1920-1928)

Fernando Pessoa à vingt six ans.

En 1920, il s'installe Campo de Ourique, un quartier de Lisbonne, au 16 rue Coelho da Rocha, avec sa mère invalide devenue une seconde fois veuve et bientôt reléguée dans un hospice de Buraca, campagne du nord ouest de Lisbonne. Il déserte désormais le café A Brasileira pour l'antique café Martinho da Arcada, place du Commerce. Une correspondance amoureuse et une relation intense avec une secrétaire de dix neuf ans très entreprenante[84] rencontrée en janvier chez un de ses employeurs[note 22], Ofélia Queiroz, coïncide avec un état qui lui fait envisager son propre internement et se solde en octobre par la rupture.

La prestigieuse revue londonienne Athenaeum avait publié le 30 janvier de cette année Meantime[85][cf 9], un des cinquante deux poèmes de The Mad Fiddler qui avait été refusé en 1917, classant ainsi son auteur au Parnasse anglais. L'année suivante, il fonde avec deux amis la librairie Olisipo[note 23] qui opère également comme maison d’édition. Celle ci publie English Poems en trois séries[86]. À partir de 1922, il donne de nombreux textes à la revue littéraire Contemporânea[note 24]dont Le banquier anarchiste, brûlot à l'humour provocateur[87] fustigeant tant l'ordre bourgeois que l'intellectualisme des révolutionnaires[88][note 25]. Destinée à une traduction anglaise, ce fut la seule œuvre que l'auteur considéra comme achévée[89] quoique la naïvété de sa construction la fit dédaigner des spécialistes[90]. En octobre 1924, il fonde avec Ruy Vaz la revue de poësie Athena dans laquelle il continue de publier comme quatre mais en portugais.

Fernando Pessoa à quarante ans,
martyre[91] de la génération montante des modernes.

Le 17 mars 1925, il perd sa mère, dont il ne désespérera jamais retrouver par delà la mort l'affection[6] éteinte par la maladie, renonce à poursuivre sa revue Athena, et c'est sa première demi sœur Henriqueta[note 26] et son beau-frère, le colonel Caetano Dias, qui viennent habiter avec lui. En 1926, alors qu'il envisage à son tour le suicide[92], un de ses demi frères le fait venir à ses côtés à la direction de la Revue de Commerce et de Comptabilité.

À partir de 1927, il est, avec maints de ses jeunes admirateurs[note 27], des collaborateurs de la nouvelle revue Presença, laquelle revendique la ligne moderne de l'éphémère revue Orpheu. En 1928, il publie dans la brochure gouvernementale L'interrègne[note 28] une Justification de la dictature militaire au Portugal, appelant à la remise en ordre du pays et soutenant la repression militaire de février 1927, position qu'il regrettera et reniera après l'instauration de la dictature civile[86]. Alvaro Campos écrit son désenchantement ironique dans Bureau de tabac[cf 10] et lui-même entame à partir de son poème Mer portugaise publié en 1922 dans Contemporânea la rédaction de ce qui deviendra Message.

Fidèle à l'esthétique paronomastique du futurisme que lui avait fait partager Mário de Sá-Carneiro de trouver la poësie dans la réclame, il forge cette même année le slogan pour Coca Cola nouvellement implanté au Portugal[note 29]. Il concevra aussi la publicité d'une laque pour carosseries d'automobiles[93].

Appronfondissements intérieurs (1929-1935)

Crowley, à gauche, & Pessoa partageaient la fascination de maints artistes modernes pour l'occultisme et les Templiers.

En septembre 1929, il renoue avec Ophélie, seule histoire d’amour qui lui soit connue, mais leur liaison ne connaitra pas de suite après 1931. En septembre 1930, il rencontre, en tant que disciple gnostique de la société secrète dite de l'Ordre des Templiers[86],[note 30], le thélémite Aleister Crowley, qu'il avait impressionné au cours de leur correspondance par son érudition astrologique, alors que celui ci est de passage en compagnie d'une « magicienne » de dix neuf ans, Hanni Larissa Jaeger[note 31]. La farce du faux suicide de son hôte à la Bouche de l'Enfer[94], rivage prédestiné à l'ouest de Lisbonne, est tout à fait dans l'esprit mystificateur du poëte et devait servir, en alertant toutes les polices d'Europe, au lancement d'une série[95] de romans policiers qui restera à l'état d'ébauche[96], les enquêtes du Docteur Parcequime, déchiffreur[95][note 32] qui se seraient voulues une méthode d'investigation[97] de la criminalité de l'homme[98]. Fernando Pessoa fait l'objet d'un article paru à Paris[99]

En 1931, il écrit Autopsychographie[100][cf 11], art poétique en trois quatrains. Il observe la mode du « freudisme » auquel il reproche de rabaisser l'homme au sexe[101] tout en prétendant dépasser la psychanalyse[102] et conçoit une nouvelle en forme d'étude psychiatrique, Marcos Alves[103]. Sa candidature au poste de bibliothécaire du musée de Cascais est rejetée en 1932. En 1933, paraissent les premières traductions de ses textes[104]. Dans un poème[105], il rationalise son sentiment d'une vie double, l'une rêvée et vraie, l'autre vécue et fausse.

En 1934, il publie son premier recueil en portugais, Message. Ces quarante cinq poèmes mystiques composent en trois parties une sorte d’épopée rosicrucienne[106] dont le messianisme sébastianiste prophétise une humanité nouvelle et l'avénement du « Cinquième Empire de paix universelle[106] ». Présentés par ses soins au jury du prix Antero de Quental fondé l'année précédente par l'ex éditeur de la revue Orpheu, António Ferro devenu chef de la propagande de l'État Nouveau, ils lui valent de remporter le second prix, sa création étant jugée trop éparse pour un premier prix.

Fernando Pessoa vieilli prématurément peu avant son décès à l'âge de 47 ans.

À la suite d'un projet de loi d'interdire les sociétés secrètes, il publie dans la presse une apologie de la franc maçonnerie[107] et des pamphlets contre Salazar. L’année suivante, il refuse d’assister à la cérémonie de remise de son prix présidée par celui ci. En octobre, en guise de protestation contre la censure, il décide de cesser de publier au Portugal[106].

Il est enterré un mois et demi plus tard, le 2 décembre 1935, pauvre et méconnu du grand public, estimé d'un petit cercle d'amis. Le 29 novembre, veille de son décès et jour de son admission à l’hôpital Saint-Louis des Français pour une cirrhose décompensée, il écrivait son dernier mot, I know not what tomorrow will bring[14],[note 33]


I know not what tomorrow will bring

.

Ses œuvres complètes seront éditées de 1942 à 1946. Des recherches plus complexes ont permis de faire resurgir son théâtre en 1952 et des inédits en 1955 et 1956. L'inventaire dressé par la Bibliothèque Nationale du Portugal à la suite de son achat, à l'hiver 1978-1979[50], des manuscrits aux héritiers a permis de composer un certains nombres de publications dont Le Livre de l'intranquillité en 1982 et Faust en 1988. Les articles publiés de son vivant ainsi que les manuscrits inédits font l'objet de reconstitutions qui paraissent sous formes d'essais ou de recueils.

Œuvres

« La vérité est la seule excuse de l’abondance. Nul homme ne devrait laisser vingt livres à moins de pouvoir écrire comme vingt hommes différents. »

— Erostratus[108].

Fictions

  • Alexander Search, Un souper très singulier[note 34] inédit en langue originale (nouvelle gothique écrite en 1907 en anglais d'environ 60 pp).
  • Tsarkresko, in . M.L. Machado de Sousa, O Horror na Literatura Portuguesa, Instituto de Cultura Portuguesa, Lisbonne, 1989 (conte gothique en anglais).
  • Le vainqueur du temps, inachevé, in Textos Filosóficos, vol. II, Ática, Lisbonne, 1968 (conte métaphysique).
  • Bernardo Soares, Le Livre de l'intranquillité, Ática, Lisbonne, 1982 (journal aphoristique).
  • Fables pour les jeunes nations, Pessoa Inédito, pp. 266-270, Livros Horizonte, Lisbonne, 1993
    (cinq fables[note 35] auxquelles s'ajoute Soie rose, parue in Le Journal nº1, Lisbonne, 4 avril 1915).
  • Le Pèlerin, Mealibra nº 23, Centro Cultural do Alto Minho, Viana do Castelo (Portugal), 2009 (nouvelle d'environ 88 pp).
  • Le Banquier anarchiste, Contemporânea, Lisbonne, 1922 (pamphlet social).
  • Marcos Alves, inachevé, in T.R. Lopes, Pessoa por Conhecer - Textos para um Novo Mapa, Estampa, Lisbonne, 1990 (portrait psychologique).
  • Quaresma, déchiffreur, Assírio & Alvim, Lisbonne, 2008, 477 pages (nouvelles policières).

Essais en portugais

Attribués à des hétéronymes

  • Álvaro de Campos, Ultimatum, Portugal Futurista no 1, Lisbonne, 1917.
  • Álvaro de Campos, Notes en mémoire de mon maître Caeiro, in Textos de Crítica e de Intervenção, Ática, Lisboa, 1980 (étude littéaire posthume rassemblant autour d'articles publiés du vivant de l'auteur sous ce titre des manuscrits portant sur le même sujet).
  • António Mora, Introduction à l'étude de la métaphysique, titre prévu par l'auteur[109] d'un essai dont divers manuscrits écrits sous divers hétéronymes à différentes époques font la substance, in Textos Filosóficos, vol. I & II, Ática, Lisbonne, 1968.
  • António Mora, La morale, titre prévu par l'auteur[110] d'un essai dont la substance (morale de la Force, morale de la Domination de soi, morale de l'Idéal, l'Humilité, l'Ascétisme)[111] a été retrouvé dans divers manuscrits, in Textos Filosóficos, vol. I, p. 226, Ática, Lisbonne, 1968.
  • António Mora, Le retour des dieux, inachevé, in G.R. Lind & J. do Prado Coelho, Páginas Íntimas e de Auto-Interpretação, Ática, Lisbonne, 1996 (apologie d'un retour à une réligion polythéiste).
  • Bernardo Soares ou baron de Teive, L'éducation du stoïcien, Assirio & Alvim, Lisbonne, 1999 (essai sur le suicide).

Attribués à Fernando Pessoa

  • Chronique de la vie qui passe in M.I. Rocheta & M.P. Morão, Ultimatum e Páginas de Sociologia Política, Ática, Lisbonne, 1980
    (recueil des articles parus dans cette rubrique du Journal en 1915).
  • Erostratus in Páginas de Estética e de Teoria Literárias, Ática, Lisbonne, 1966 (essai sur la création littéraire).
  • Recueil de critiques d'économie politique parus dans la presse, Páginas de Pensamento Político, vol. II, Europa-América, Mem Martins (Portugal), 1986.
  • Lisbonne: ce que le touriste doit voir, Livros Horizonte, Lisbonne, 1992.
  • Le Paganisme Supérieur, titre prévu par l'auteur[112] d'un recueil d'articles ésotériques et métaphysiques parus dans diverses publications posthumes.
  • Théorie de la République aristocratique, titre prévu par l'auteur[113] d'un essai dont des articles parus de son vivant dans des journaux et des manuscrits de nature sociologique et politique parus dans diverses collections posthumes font la substance.
  • De la dictature à la république, inachevé, in M.I. Rocheta & M.P. Mourão, Da República (1910 - 1935), Ática, Lisbonne, 1979 (histoire politique du Portugal moderne).
  • Le sens du sidonisme, inachevé, in M.I. Rocheta & M.P. Mourão, Da República (1910 - 1935), Ática, Lisbonne, 1979.
  • Le préjugé des révolutionnaires, inachevé, in M.I. Rocheta & M.P. Mourão, Ultimatum e Páginas de Sociologia Política, Ática, Lisbonne, 1980.
  • Cinq dialogues sur la tyrannie, inachevé, in M.I. Rocheta & M.P. Morão, Ultimatum e Páginas de Sociologia Política, Ática, Lisbonne, 1980 (défense de la liberté individuelle et dénonciation de la dictature).

Poésie portugaise

De Fernando Pessoa, orthonyme

Message, 1ª ed., 1934,
troisième et dernier recueil de Pessoa publié de son vivant après ceux parus en anglais
en 1918 et en 1921
(hors mis son manifeste Ultimatum, les poèmes de la revue Athéna, les textes parus dans Orpheu et Contemporânea, ainsi que ses nombreux articles...).
  • Message, Império, Lisbonne, 1934.
  • Rubaiyat, trente deux quatrains.
  • Cancioneiro, titre[114] prévu par l'auteur[115] du recueil paru épars en éditions posthumes
    • Poésies, Ática, Lisbonne, 1942 (reprend en sus les poèmes parus en revue du vivant de l'auteur).
    • Poèsies inédites, Ática, Lisbonne, 1956.
    • Oeuvre poètique, José Aguilar, Rio de Janeiro, 1960.
    • Nouvelles poèsies inédites, Ática, Lisbonne, 1973.
    • Oeuvre poétique et en prose, vol. I, Lello, Porto, 1986.
  • Patés[note 36] d'un goût populaire, Ática, Lisbonne, 1965.
  • Pessoa inédit, Livros Horizonte, Lisbonne, 1993 (poèmes satiriques).

D'Alberto Caeiro, hétéronyme

  • Le Gardeur de troupeaux in João Gaspar Simões & Luís de Montalvor, Poemas de Alberto Caeiro, Ática, Lisbonne, 1946.
  • Le Berger amoureux in João Gaspar Simões & Luís de Montalvor, Poemas de Alberto Caeiro, Ática, Lisbonne, 1946.
  • Autres poèmes et fragments, titre prévu par l'auteur[112] de poèmes parus en éditions posthumes
    • Fragments in T. Sobral Cunha, Pessoa por conhecer - Textos para um novo mapa, Estampa, Lisbonne, 1990.
    • Poèmes inconnus in T. Sobral Cunha, Poemas Completos de Alberto Caeiro, Presença, Lisbonne, 1994
      (Certains étaient parus dans Athena, Presença ou l'édition de 1946).

D'António Mora, pseudonyme d'Alberto Caeiro

  • Le Retour des Dieux, titre prévu par l'auteur[112] de poèmes néopaïens parus dans diverses publications posthumes.

De Ricardo Reis, hétéronyme

  • Livre premier, Presença no 1, Lisbonne, 1924
  • Odes, Ática, Lisbonne, 1946.
  • Poèmes, INMC, Lisbonne, 1994.

D'Alvaro de Campos, hétéronyme

  • Opiacé[note 37], Orpheu no 1, Lisbonne, 1er trimestre 1915.
  • Ode triomphale, Orpheu no 1, Lisbonne, 1er trimestre 1915.
  • Ode maritime, Orpheu no 2, Lisbonne, 2e trimestre 1915.
  • Poésies d'Álvaro de Campos, Ática, Lisbonne, 1944.
  • Livre de vers, Estampa, Lisbonne, 1993.

Poésie des autres hétéronymes lusophones

in T.R. Lopes, Pessoa por Conhecer - Textos para um Novo Mapa, Estampa, Lisbonne, 1990.

Théâtre

« Le point central de ma personnalité, en tant qu’artiste, c’est que je suis un poète dramatique[116]. »

— Pessoa s'expliquant dans une lettre à un jeune universitaire[102].

  • Le marin, drame statique en un tableau, Orpheu no 1, Lisbonne, 1er trimestre 1915.
  • L"heure du Diable, Rolim, Lisbonne, 1988.
  • Un soir à Lima, inachevé.
  • Fragments
    • Dialogue à l'ombre in A. de Pina Coelho, Textos filosóficos vol. I - Fernando Pessoa, Ática, Lisbonne, 1968.
    • Mort du Prince in T.R. Lopes, Fernando Pessoa et le drame Symboliste, Fondation Calouste Gulbenkian, Paris, 1977..
    • Salomé in T.R. Lopes, Fernando Pessoa et le drame Symboliste, Fondation Calouste Gulbenkian, Paris, 1977.
    • Dialogue dans le jardin du Palais in T.R. Lopes, Fernando Pessoa et le drame Symboliste, Fondation Calouste Gulbenkian, Paris, 1977.
  • Sakyamuni (fragments) in T.R. Lopes, Fernando Pessoa et le drame Symboliste, Fondation Calouste Gulbenkian, Paris, 1977.
  • Tragédie subjective en cinq actes, inachevée, publiée sous le titre Faust (Presença, Barcarena, 1988).
  • The Duke of Parm, tragedy[117], inédit.

Poésie anglaise

Hillier did first usurp the realms of rhyme
To parody the bard of olden time:
Haggar then followed and, in shallow verse,
Proves that to every bad there is a worse.
Some nameless critic then in furious strain
Causes the reader cruel pain
While after metre pure he seems to thirst
But shows how every worse can have a worst.
Charles Robert Anon,
Natal Mercury, July 6, 1904.
  • 117 poèmes signés Alexander Search[32], Poesia Inglesa, Livros Horizonte, Lisbonne, 1995, devant composés[118]
  • Poësie signée Charles Robert Anon[120], pseudonyme d'Alexander Search[121], Pessoa Inédito, Livros Horizonte, Lisbonne, 1993, dont le poème
  • Poësie inédite signée Thomas Crosse[120].
  • Le violoneux fou[note 38], INCM, Lisbonne, 1993, 1er pub. non critique Presença, Lisbonne, 1988.
  • Antinoüs, Monteiro, Lisbonne, 1918 (composera Poèmes anglais I).
  • 35 Sonnets, Monteiro, Lisbonne, 1918.
  • Poëmes anglais I & II (Antinoüs & Inscriptions), Olisipo, Lisbonne, 1921.
  • Poëmes anglais III (Epithalamium), Olisipo, Lisbonne, 1921.
  • Deux poèmes anglais de Fernando Pessoa sur la Première Guerre Mondiale in Ocidente nº 405, Lisbonne, janvier 1972.
  • Huit poèmes anglais inédits in G.R. Lind[120], Estudos sobre Fernando Pessoa, INCM, Lisbonne, 1981.
  • 30 poèmes non hétéronymiques, certains fragmentaires, écrits entre 1911 et 1935[32], Pessoa Inédito, Livros Horizonte, Lisbonne, 1993.

Essais en anglais

EPITAPH
Here lies who thought himself the best
Of poets in the world's extent;
In life he had not joy nor rest.
Alexander Search, 1907.

Œuvres de jeunesse inachevées signées Alexander Search

Fragments destinés à une publication portugaise

  • Le temple de Janus in Pessoa Inédito, Livros Horizonte, Lisbonne, 1993.

Le reste de la prose anglaise de Pessoa ou ses hétéronymes anglais n'est pas organisé (correspondance, notes diverses, brouillons...)

Publiés en collection

  • Notes en souvenir de mon maître Caeiro
  • Chronique de la vie qui passe (œuvres en prose en dehors du Livre de l'intranquillité)
  • Ode maritime et autres poèmes (1915)
  • Le Gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec Poésies d'Alvaro de Campos (1914)
  • Erostratus (Erostrate)
  • Lisbonne
  • Le Marin
  • Selected Poems by Jonathan Griffin - Penguin Poetry (ISBN 0-14-018845-2)
  • Bureau de tabac, 1990 - édition définitive
  • Sur les hétéronymes, 1993 - édition définitive
  • Le Gardeur de troupeaux, 1986. E.O
  • Opium à bord, 1993 - nouvelle édition
  • Le Livre de l'intranquillité, 1987. E.O
  • Quatrains complets, 1988. E.O
  • Ultimatum, 1993 - trad. par Michel Chandeigne et Jean-François Vargas E.O
  • Cent cinquante-quatre quatrains, 1986
  • Quaresma, déchiffreur, 2010

Publiés dans la collection « Pléiade » (Gallimard), sous le titre Œuvres poétiques, préface par Robert Bréchon, traduction, notices et notes de Patrick Quillier.

Correspondance

Fernando Pessoa, José Blanco, Pessoa en personne, Paris, La Différence, 1986, rééd. coll. "Minos", 2003.

  • Corresponance avec Ofélia Queiroz, Cartas de Amor, Ática, Lisbonne, 1978 .
  • Correspondance avec Armando Cortes Rodrigues, Cartas de Fernando Pessoa a Armando Côrtes-Rodrigues, Confluência, Lisbonne, 1944.
  • Correspondance avec João Gaspar Simões, Cartas de Fernando Pessoa a João Gaspar Simões, Europa-América, Lisbonne, 1957.
  • Correspondance diverse in Escritos Íntimos, Cartas e Páginas Autobiográficas, Europa-América, Mem Martins (Portugal), 1986 & in Pessoa Inédito, Livros Horizonte, Lisbonne, 1993.


Fernando Pessoa

Apparat critique

Notes

  1. Son nom de famille, qui signifie « personne », comme Ulysse sauvé de l'ogre Polyphème, et qui vient du mot latin signifiant « masque de théâtre », était orthographié Pessôa sur son acte de naissance. L'accent circonflexe fut supprimé par lui-même le 4 septembre 1916 après une réforme ultérieure de l'orthographe portugaise. Cet acte hautement symbolique voulait marquer une renaissance personnelle à la modernité et un engagement pour la modernisation soutenue par la nouvelle république du Portugal. Persona en latin, person en français (cf. J.-P. Gibert, Usages de l'Église gallicane concernant les censures et l'irrégularité, p. 695, Jean Mariette, Paris, 1724.), pessoa en portugais, parson en anglais et en breton, désigne le titulaire d'un personat, bénéfice ecclésiastique attribué au chef de paroisse (Cf. Dictionnaire de L'Académie française de 1694). Habituellement, le person était donc également recteur. Dans les paroisses où siégeait un évèque, un abbé ou un de ses représentants, la cure d'âme revenait à ce dernier et le person, déchargé du titre de curé, se contentait d'un bénéfice mineur, amputé d'une part du personnat. Dans ce cas, il était un membre du chapitre ne dependant pas temporellement de l'évêque ou de l'abbé à la différence des autres chanoines qui tiraient leur prébende de celui ci.
  2. Chansons et traductions de ses propres œuvres, accessoirement correspondance, réflexions personnelles et notes de travail...
  3. Paul Ricoeur (Soi-même comme un autre, p. 25, Paris, Seuil, 1990) caractérise la conscience moderne comme «non pas l'inverse du Cogito cartésien, mais la destruction de la question même à laquelle le Cogito était censé apporter un réponse absolue». La subversion de la conception classique de l'homme transparait explicitement dans le projet de Pessoa quand il écrit par exemple «Je pense donc je ne suis pas et je suis d’autant moins que je pense davantage».
  4. La belle famille a fait disparaître la correspondance adressée à sa mère habitant Durban alors qu'il s'était lui même installé à Lisbonne.
  5. Au delà de la métonymie entre "pas" et "non" (et "nom" puis "personne"...), il s'agit peut être d'une réminiscence de l'histoire d'un croisé de la famille de Pas.
  6. Sise à l'angle de West street et de Grey street, renommées depuis 2008 respectivement avenue du Docteur Pixley KaSeme et avenue Yusuf Daddoo. L'église paroissiale a été démolie avec son séminaire et reconstruite dans le quartier excentré de Greyville en 1903, puis, en 1976, reléguée dans le quartier septentrional de Morningside, 212 Florida road.
  7. Outre Madalena Henriqueta, née à Durban le 22 octobre 1898, mourra prématurément une autre demi sœur, Maria Clara, née en août 1904, morte à deux ans.
  8. "Hillier did first usurp the realms of rhyme...". Quatre autres, sous le même pseudonyme, suivront de février à juin 1905, Joseph Chamberlain, To England I, To England II et Liberty
  9. L'ibis est l'oiseau de Thot, dieu des scribes. L'espèce hagedash était aussi un souvenir de l'enfance au Natal.
  10. Une nouvelle poësie portugaise considérée du point de vue sociologique.
  11. Rechute. et Une nouvelle poësie portugaise considérée sous son aspect psychologique.
  12. Mário de Sá-Carneiro, Almada Negreiros, António Ferro, Alfredo Guisado, Ângelo de Lima, Raul Leal, Mário Saa, Violante de Cysneiros, Luís de Montalvor, Armando Côrtes-Rodrigues, José Pacheco, Ronald de Carvalho, Camilo Pessanha, les peintres Amadeo de Souza-Cardoso, Santa-Rita Pintor...
  13. Une autre revue rendra hommage à cette tentative éditoriale de 1914 en adoptant le nom de La nouvelle Renaissance
  14. Outre l'influence déterminante sur le Lisbonne littéraire et Pessoa en particulier du Mercure de France, P.M. Pinho Martins (opus cité, p. 45) note la riche correspondance d'Almada Negreiros, très proche collaborateur de Fernando Pessoa, échangée avec Sonia et Robert Delaunay et surtout la présence du couple de surréalistes au Portugal durant la guerre, en 1915, c'est-à-dire durant le temps que Fernando Pessoa avait pris la direction de la revue Orpheu.
  15. Orphelin se dit Órfão en portugais. Fernando Pessoa, orphelin à cinq ans, appelait sa bien aimée Ophelina.
  16. Il a écrit dans une lettre citée dans Le Capital du 9 juillet 1915 que le tramway qui faillit tuer en plein coup d'état (14 mai) Afonso Costa et la démocratie marquait l'avénement du futurisme à « l'heure si délicieusement mécanique où la Divine Providence elle-même se sert des tramways pour ses grands enseignements ». Fernando Pessoa échappera aux poursuites en invoquant un état d'ébriété.
  17. Les titres un peu ronflants donnés à chacun donnaient un façade de sérieux à une revue qui se voulait canular. Par exemple, l'« éditeur » était mineur.
  18. Après avoir annoncé par courrier son suicide et rédigé un faire part à la seule femme qu'il avait connue, le jour fixé, il enfila un smoking, reçu à l'heure convenue José Araújo et donna à celui ci le bref spectacle des contorsions de son corps causées par l'absorption du contenu de trois flacons de strychnine (Cf. entre autres A. Rodrigues, Jorge Barradas, ch. V, Casa da Moeda, Lisbonne, 1995.).
  19. Le titre est une référence à l'humiliation infligée le 11 janvier 1890 par l'Empire britannique au Portugal en imposant la cession de la future Rhodésie et donc la scission des territoires portugais de l'Angola et du Mozambique. Après la perte du Brésil, cette perte a signé le repli du Portugal sur lui même et le boulversement de sa politique intérieure pour des décennies.
  20. Anatole France, comme le préconiseront les surréalistes, George Bernard Shaw, Rudyard Kipling, Gilbert Keith Chesterton, William Butler Yeats, Herbert George Wells, Maurice Maeterlinck, Edmond Rostand, Gabriele d'Annunzio, David Lloyd George, Guillaume II de Hohenzollern.
  21. Le texte éparpille le mot « merde » entre tous les noms propres évoqués.
  22. Félix, Valladas & Freitas, Lda.
  23. Olisipo est le nom antique de Lisbonne
  24. Mer portugaise qui sera repris dans Message, Le fiston à sa maman, Lisbon revisited, le poëme anglais Spell (mars 1923)...
  25. Fernando Pessoa, contempteur tant de l'autoritaire João Franco accusé d'avoir brimer les étudiants et favoriser le régicide que du démocrate Afonso Costa, se définit lui même comme un libéral conservateur, monarchiste par principe, républicain par pragmatisme, radicalement opposé au conservatisme réactionnaire qui triompha au Portugal (Cf. F. Pessoa, fiche autobiographique, opus cité infra).
  26. Henriqueta Madalena, née le 27 novembre 1896. Ses deux demi frères ont également survécus, Luís Miguel, né en janvier 1900, et João Maria, né à Lisbonne en janvier 1902 alors que la famille voyageait en métropole.
  27. José Régio, Joáo Gaspar Simóes, Adolpho Casais Monteiro...
  28. Publiée par le Centre d'Action Nationale (Núcleo de Acção Nacional).
  29. Primeiro estranha-se, depois entranha-se. Le marché fut aussitôt réfermé par le gouvernement portugais.
  30. D'après la fiche signée de sa main qu'il a laissé peu avant sa mort (ref. supra), il avait franchi à la fin de sa brève vie les trois premiers des douze grades de l'ordre et était donc qualifié de « magicien ».
  31. Toute l'attirance exercée sur Fenando Pessoa par la maîtresse d'alors du maître transparait dans un poëme datée du 10 septembre 1930. C'est peut être la raison de l'interruption de sa correspondance amoureuse avec Ophélie.
  32. Le Dr. Dr. Quaresma. Quatre ébauches ont été retrouvées dans les manuscrits de Pessoa, Le cas Vargas, Une lettre magique, Le vol de la ferme viticole, Le cas de la fenêtre étroite.
  33. Je n'ai pas la connaissance de ce que demain apportera, expression d'un rapport au monde, d'une quête initiatique de la connaissance d'une altérité occulte, d'un au delà océanique qui aura empli de paroles toute sa vie.
  34. A very original dinner
  35. Moi, le Docteur, L'âne et les deux rives, La grêle, Le secret de Rome, Si vis bellum para pacem
  36. « Quadras » est un jeu de mots entre « pâté de sable » enfantins du poète et « paté » au sens d'étalement de l'encre par une plume maladroite et une allusion aux misérables pâtés de maisons de l'habitat populaire.
  37. Opiaro traduit parfois par Opium à bord
  38. The mad fiddler

Renvois & citations

  1. « ..le Sensacionisme ne s'appuie sur aucune base (…). Le Sensacionisme est ainsi car, pour le Sensacioniste, chaque idée, chaque sensation à exprimer doit l'être d'une manière différente de celle qui en exprime une autre. » (F. Pessoa, Páginas Intimas e de Auto-Interpretação, p. 159, Ática, Lisbonne, 1966)
  2. « O terres du Portugal
    O terres où je naquis
    Pour autant que je vous chéris
    Inde a ma préférence. »
  3. Exemple de poèmes en portugais datant de cette époque, Quand il passe.
  4. Une de mes complications mentales (...) est la peur de la folie, laquelle, en soi, est déjà de la folie. (...) Des impulsions, tantôt criminelles, tantôt démentes, qui arrivent, au milieu de ma souffrance crucifiante, à une tendance horrible à l'action, une terrible muscularité, je veux dire ressentie dans les muscles, ─ ce sont des choses fréquentes en moi, et leur horreur et leur intensité ─ maintenant plus grandes que jamais en nombre comme en intensité─ sont indescriptibles (1908, ref. citée)
  5. « Je ne nie pas, toutefois ─ je favorise même ─, l'explication psychiatrique (...) Il ne m'est pas difficile d'admettre que je sois fou, mais j'exige que l'on comprenne que je ne suis pas différemment fou de Shakespeare, quel que soit la valeur relative des produits du côté sain de notre folie » (ref. citée).
  6. Cf. article Fernando Pessoa in Petit Larousse.
  7. V.g. les avant derniers vers de l'Ode triomphale
    "Hup-lá, hup-lá, hup-lá-hô, hup-lá!
    Hé-la! He-hô! H-o-o-o-o!
    Z-z-z-z-z-z-z-z-z-z-z-z!".
  8. « Et dont les filles de huit ans — Comme c'est beau, oui j’aime çà!
    Masturbent des hommes d'allure respectable au détour d'un escalier. »
  9. Cf. le poème Meantime dans la base de données du fonds Pessoa de la Bibliothèque Nationale du Portugal
  10. Cf. en ligne Tabacaria.
  11. Cf. en ligne Autopsychographie

Références

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  4. Obra poética, p. 362, Aguilar, Rio de Janeiro, 1972.
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Catalogue exposition "Univers Pessoa", Europalia Portugal 91, Bruxelles 1991 (commissaire exposition et du catalogue Pierre Léglise-Costa)

Liens externes

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Sources


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