- Bibliotheque de la Pleiade
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Bibliothèque de la Pléiade
Pour les articles homonymes, voir Pléiade.La Bibliothèque de la Pléiade est une des collections majeures de l'édition française, publiée par Gallimard. Elle constitue une référence en matière de prestige, de qualité rédactionnelle, et de reconnaissance littéraire des auteurs. Être publié dans l'édition de la Pléiade représente une sorte d'intemporalité pour leurs auteurs, dont un nombre réduit ont été publiés de leur vivant : René Char, Paul Claudel, André Gide, Julien Gracq, Julien Green, Eugène Ionesco, Claude Lévi-Strauss, André Malraux, Roger Martin du Gard, Henry de Montherlant, Nathalie Sarraute, Saint-John Perse et Marguerite Yourcenar. Des volumes de Borges, Céline, Giono, Sartre et Claude Simon étaient en cours de réalisation avec leur collaboration au moment de leur mort.
Aujourd'hui, elle publie non seulement les œuvres majeures de la littérature française, mais également de la littérature mondiale. À ce jour, la collection regroupe plus de 550 volumes, 45 albums et 195 auteurs (hors collectif).
Sa reliure en cuir pleine peau et dorée à l'or en fait une édition de luxe. De plus, imprimés sur papier bible, les exemplaires sont très compacts, d'un rapport nombre de mots/poids élevé.
La Bibliothèque de la Pléiade, dont cet article traite, est distincte des autres publications estampillées La Pléiade, telles que l'Album, l'Agenda, l'Encyclopédie alors que l'usage fait que par abus de langage on parle d'une Pléiade pour désigner un ouvrage issu de cette collection.
Sommaire
Histoire
En 1931, un jeune éditeur indépendant, Jacques Schiffrin des éditions La Pléiade/J. Schiffrin & Cie, crée une collection innovante : la Bibliothèque de la Pléiade. Schiffrin père souhaitait offrir au public des œuvres complètes d'auteurs classiques en format poche. Le premier exemplaire à paraître est le premier tome de l'œuvre de Baudelaire le 10 septembre 1931. André Gide et Jean Schlumberger, créateurs de la Nouvelle Revue française (NRF), s'intéressent au travail de ce nouvel éditeur et intègrent cette collection aux éditions Gallimard le 31 juillet 1933[1].
Rapidement, la Bibliothèque de la Pléiade développe l'appareil critique qui entoure le texte et offre une approche scientifique qui en fait une collection de référence. La parution, en 1953, des Œuvres d'Antoine de Saint-Exupéry fait entrer la Pléiade dans la cour des éditions à grand succès. Avec Les Portiques le Club français du livre envisagea d'affronter Gallimard mais y renonça pour des raisons stratégiques. Au cours des années 1960, la collection s'étend à la littérature étrangère et explore des corpus nouveaux : textes sacrés, classiques asiatiques, textes philosophiques, etc.
C'est aujourd'hui une collection à caractère encyclopédique, véritable référence dans le monde universitaire. Caractérisée par la richesse de son contenu et la rigueur de sa forme, elle est parfois considérée[réf. nécessaire] comme la « Rolls-Royce de l'édition ».
Les directeurs littéraires
- Jacques Schiffrin (1931-1940)
- Jean Ducourneau (1959-1966)
- Pierre Buge (1966-1987)
- Jacques Cotin (1988-1996)
- Hugues Pradier (depuis 1997)
La Pléiade en chiffres
Les dix titres les plus vendus
Selon le palmarès de la dernière mise à jour de mars 2007[1] :
- Antoine de Saint-Exupéry, Œuvres (1953) : 340 000 ex.
- Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome I (1954) : 250 000 ex.
- Albert Camus, Théâtre – Récits et Nouvelles (1962) : 218 000 ex.
- Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome II (1954) : 208 000 ex.
- Paul Verlaine, Œuvres poétiques complètes (1938) : 207 000 ex.
- Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome III (1957) : 198 000 ex.
- André Malraux, Romans (1947) : 160 000 ex.
- Guillaume Apollinaire, Œuvre poétique (1956) : 143 000 ex.
- Blaise Pascal, Œuvres complètes (1936) : 135 000 ex.
- Léon Tolstoï, Guerre et paix (1945) : 134 000 ex.
Les domaines d'exploration
- 20 domaines linguistiques explorés (dont 22 auteurs anglais et 14 auteurs russes)
- Une prédominance d'auteurs du XXe siècle (62 auteurs du XXe siècle pour 58 du XIXe siècle et 17 pour l'Antiquité et le XVIe siècle)
- Plus de 30 anthologies, dont certaines bilingues (en allemand, anglais, italien)
- Environ de 550 titres disponibles et 45 albums
- 11 nouveaux titres par an en moyenne
- 16 volumes pour l'ensemble de la Correspondance et une partie de l'œuvre de Voltaire, qui possède donc le plus grand nombre de volume dans la collection. Il est suivi de Balzac (15 volumes actuellement, mais 18 à terme, quand les Œuvres diverses (trois volumes, dont deux déjà parus) et la Correspondance (trois volumes aussi, dont un déjà paru) seront achevées), Saint-Simon et Dickens (9 volumes chacun). Gustave Flaubert comptera à terme 10 volumes : des Œuvres complètes en cinq volumes, dont un déjà paru (il s'agit d'une nouvelle édition, qui remplace une ancienne édition d'Œuvres en deux volumes) et cinq volumes de Correspondance. Victor Hugo comptera aussi 10 volumes, quand les tomes IV et V des Œuvres poétiques seront publiés. Toutefois ces 10 volumes ne couvriront pas l'ensemble des écrits hugoliens : il est donc imaginable que ce nombre soit un jour dépassé. Le catalogue de la Pléiade compte 10 numéros attribués à Stendhal. Mais seulement six correspondent à des volumes disponibles : la nouvelle édition des Œuvres romanesques complètes ne comporte encore que deux volumes sur trois prévus, et les trois volumes de la Correspondance, parus dans les années 1960, sont non seulement épuisés mais aussi rayés du catalogue, cas unique.
- Les éditions Einaudi ont développé depuis quelques années en collaboration avec Gallimard une édition identique en tout point à La Pléiade mais intégralement en italien dédiée principalement aux auteurs italiens (Tacite, Ovide, Machiavel, Cesare Pavese, Beppe Fenoglio...) et quelques auteurs étrangers (Blaise Pascal, Voltaire, Bertolt Brecht...). Intitulée La Biblioteca della Pléiade cette collection possède actuellement 50 volumes parus.
Les albums de la Pléiade
Publiés chaque année au mois de mai depuis 1960, ces albums dédiés à un auteur mis en lumière par l'éditeur sont offerts gracieusement pour l'achat de trois volumes de la collection au moment de la Quinzaine de la Pléiade. Ils ne sont pas mis en vente, ni réimprimés. À ce jour, 49 albums ont été édités :
- 1970 : Théâtre classique
- 1971 : Apollinaire
- 1972 : Flaubert
- 1973 : Sand
- 1974 : Baudelaire
- 1975 : Dostoïevski
- 1976 : Rousseau
- 1977 : Céline
- 1978 : Pascal
- 1979 : Montherlant
Esthétique de la collection
Depuis sa création, la collection obéit à une charte de fabrication rigoureuse et extrêmement précise. Les dimensions de l'ouvrage sont de 11 x 17,5 cm. Les livres sont imprimés sur papier bible opacifié (36 g), cousus-collés, reliés sous couverture pleine peau souple et dorés à l'or fin (23 carats). Si plusieurs imprimeurs se partagent les parutions, surtout Normandie Roto et Aubin, traditionnellement, la reliure est effectuée par un unique prestataire : Babouot, à Lagny.
La charte intérieure
Les livres de La Pléiade sont imprimés en caractère de type Garamond de corps 9, une référence classique en matière de typographie. La recherche de l'élégance esthétique est illustrée par les nombreuses ligatures qu'on retrouve au fil des pages. La finesse du papier impose un parfait calibrage de la mise en page et de l'impression : le moindre décalage de lignes entre un recto et un verso, mais aussi entre deux pages proches apparaît par transparence et pourrait gêner la lecture. Dans cette même optique de confort de lecture, le papier bible est d'ailleurs opacifié chimiquement.
Par ailleurs, l'utilisation du nombre d'or dans le calcul des blancs (dans les pages de titre, avant et après les titres et intertitres) a pour but de définir un parfait équilibre dans les pages de chaque ouvrage.
Aspect extérieur des livres
Depuis l'origine, l'extérieur des livres est vierge de toute inscription, sauf sur le dos qui ne présente que le nom de l'auteur et le contenu du volume (roman, œuvres complètes, théâtre, lettres...).
Les couleurs de référence
Depuis les tout débuts de la collection, la couleur de la reliure d'un volume dépend du siècle où a vécu son auteur. Le code des couleurs n'a jamais varié :
- havane pour la littérature du XXe siècle
- vert émeraude pour la littérature du XIXe siècle
- bleu pour la littérature du XVIIIe siècle
- rouge vénitien pour la littérature du XVIIe siècle
- corinthe pour la littérature du XVIe siècle
- violet pour la littérature du Moyen Âge
- vert antique pour la littérature antique.
Deux exceptions à ce code, qui concernent des ouvrages d'un type particulier :
- gris pour les textes de référence des principales religions monothéistes
- rouge Churchill pour les anthologies ainsi que pour la première édition de la Comédie humaine de Balzac (l'édition actuelle respecte la couleur normale du XIXe siècle).
On retrouve cette couleur sur la tranche supérieure des livres.
Le dos
Le dos des livres de la Bibliothèque de la Pléiade est décoré par des filets dorés horizontaux (l'encyclopédie se différenciant par un dos décoré d'étoiles). La pièce de titre est écrasée pour améliorer sa visibilité. Particularité pour les œuvres du XXe siècle : la couleur havane étant trop proche de l'or, la pièce de titre est de couleur verte. Autre particularité pour les volumes de Jean-Jacques Rousseau, qui sont légèrement différents des autres du XVIIIe siècle : la pièce du titre, sur le dos, est noire au lieu d'être bleue comme le reste de la reliure.
Notes et références
- ↑ [pdf]L'histoire de la Pléiade « Mon ami Schriffrin » par André Gide sur le site de Gallimard
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Le Cercle de la Pléiade
- La Bibliothèque de la Pléiade sur le site des Éditions Gallimard
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Catégorie : Collection littéraire
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