Jean le Baptiste

Jean le Baptiste
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Saint Jean Baptiste
Image illustrative de l'article Jean le Baptiste
Saint Jean Baptiste (1513-1516), par Léonard de Vinci (musée du Louvre).
prophète
Naissance premières décennies avant J.-C.
Décès vers 35 après J.-C.  (? ans)
Vénéré par Tous les chrétienns et les musulmans
Fête 24 juin (nativité)
29 août (mort)
Serviteur de Dieu • Vénérable • Bienheureux • Saint

Jean le Baptiste (hb : Yo'hanan HaMatebil), est un personnage de la tradition chrétienne sous le nom de saint Jean-Baptiste et de la tradition musulmane sous celui de Yahyâ. Il fut prédicateur en Palestine au temps de Jésus de Nazareth. Le personnage de Jean Baptiste est évoqué symboliquement dans les Évangiles. L'historien juif Flavius Josèphe fait une mention de « Jean surnommé baptiste » un petit peu plus développée que celle des évangiles[1]. Les Actes des Apôtres en parlent très brièvement. Ce qui est dit à son sujet provient surtout du report de traditions chrétiennes dans les écrits de Pères de l'Église effectué au IIIe siècle et surtout au IVe siècle.

Dans le christianisme, c'est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth, qui l'a baptisé sur les bords du Jourdain, après l'avoir désigné comme « l'agneau de Dieu » tout au moins d'après l'Évangile selon Jean[N 1], et lui avoir donné ses propres disciples. Précurseur du Messie, il est donc présenté dans les évangiles comme partageant beaucoup de traits avec le prophète Élie[2].

La religion mandéenne en fait son prophète principal.

C'est un saint chrétien et un prophète de l'islam descendant de 'Îmran.

Sommaire

Jean Baptiste selon la tradition chrétienne

La naissance de Jean le Baptiste

L'Évangile selon Luc est le seul à évoquer la naissance de Jean le Baptiste :

« Mais l'ange lui dit : Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l'Esprit saint dès le sein de sa mère ; il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. (…)” Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l'enfant, et ils l'appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit : “Non, il sera appelé Jean”[3]. »

Il était le fils du prêtre Zacharie et d'Élisabeth, une cousine de Marie, la mère de Jésus. Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l'archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l'Esprit saint et aura la puissance d'Élie.

(Pour plus de précisions sur la famille de Jean et de Jésus, voir plus bas: La famille 'Imran à l'époque de Jean et de Jésus)

Carrière publique

Le Baptême du Christ, par Verrocchio.
Le baptême de Jésus (vitrail de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois)

Jean mena une vie d'ascèse « caché dans le désert », se nourrissant de « sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu III:4), et pratiquant le jeûne. La description que fait l'évangile de la vie de Jean est celle d'un nazir[4],[5]. Si le choix du prologue de l'évangile attribué à Marcion que l'on retrouve dans l'Évangile selon Luc pour dater le début de la carrière publique de Jésus, est correct, vers l'an 29, Jean Baptiste est installé sur les bords du Jourdain, où il pratique le « baptême de repentir pour la rémission des péchés » par immersion dans l'eau prophétisé par Isaïe. Flavius Josèphe précise de son côté qu'il ne prétendait laver par ce baptême les âmes de leurs péchés, mais seulement le corps de ceux qui avaient préalablement purifié leurs âmes en pratiquant la justice[N 2].

Jean réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue du Messie : « Moi, je vous baptise avec de l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu » (Matthieu III:11).

Selon Matthieu (III:13-17), Jésus vint voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi », et Jésus lui répondit : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Jean baptise donc Jésus et c'est au sortir de l'eau que ce dernier reçoit l'Esprit saint sous la forme d'une colombe, tandis que Dieu fait entendre depuis le ciel une déclaration en faveur de Jésus, « mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. »

Jean Baptiste demanda alors à ses disciples de suivre Jésus.

La mort de Jean le Baptiste

La Décollation de saint Jean Baptiste, par Le Caravage.
Détail de la façade de la chapelle des Pénitents-Noirs d'Avignon : deux anges portent la tête de saint Jean le Baptiste.

Quelque temps après, la colère d'Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de Pérée, s'abattit sur Jean, lequel lui reprochait son union avec Hérodiade, l'épouse de son demi-frère Hérode Philippe.

Selon Marc (VI:14-29), Hérode, excédé, fait arrêter Jean et « le fait lier en prison ». Sa femme Hérodiade voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le « connaissait pour un homme juste et saint » et « l'écoutait avec plaisir ».

Cependant lors de la fête donnée pour son anniversaire, la fille d'Hérodiade, Salomé, dansa tant que le gouverneur et tous ses convives furent subjugués, et il lui dit : « Demande-moi ce que tu voudras… Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. » Salomé demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à Salomé qui l'offrit à sa mère Hérodiade[N 3].

Rien dans cette anecdote n'est historiquement impossible, mais elle est isolée, présente les traits d'une légende populaire et est inconnue de l'historien Flavius Josèphe qui de son côté dit simplement que Hérode Antipas craignait que ce prophète n'utilise l'emprise qu'il avait sur la population pour la pousser à la révolte, et que ce fut à Machéronte qu'il fut exécuté après y avoir été incarcéré.

Les disciples de Jean le Baptiste

En 36, une défaite infligée à Hérode Antipas par le roi arabe Arétas IV fut interprétée par la population comme un châtiment divin pour l'exécution de Jean. La plupart des chrétiens estiment que cet événement eut lieu sept ans après sa mort, que conformément aux traditions écclésiastiques avérées dès le VIe siècle, ils fixent donc en 29[6], l'année même du début de sa prédication. Cette datation entre en contradiction avec ce qu'indique Flavius Josèphe et on ne sait sur quoi s'appuyaient les autorités de Rome pour dire cela. Malgré quelques travaux, on ne sait pas non plus si une raison particulière les motive pour arrêter cette date-là, à ce moment-là.

Nous sommes mal renseignés sur le sort des disciples du Baptiste après sa mort, certains d'entre-eux ont probablement rejoint Jésus, si celui-ci était encore vivant. Dans les évangiles, nous voyons certains d'entre eux s'interroger sur la prédication de Jésus, pendant l'incarcération de Jean. Pour Laurent Guyénot, si Jésus a bien été le disciple de Jean Baptiste et l'a reconnu comme « plus qu'un prophète », en revanche, Jean Baptiste n'a jamais soutenu le ministère de Jésus, et ne l'a pas proclamé Messie[7]. En revanche, il est clair que le mouvement de Jésus s'est réclamé du sien.

Selon les Actes des Apôtres, vers 50 à Éphèse (province proconsulaire d'Asie), un juif de naissance, venant d'Alexandrie et nommé Apollos (ou Apollonios[8]), est considéré par des disciples de Paul de Tarse (saint Paul) comme faisant partie de leur mouvement, « bien qu'il connût seulement le baptême de Jean[9],[10] (le Baptiste) ». Ainsi, la prédication de Jean le Baptiste aurait atteint l'Égypte à peine 15 ans après sa mort. Selon François Blanchetière, Appolos, « formé à Alexandrie dans un milieu qui ressemblait aux thérapeutes de Philon, avait adopté le baptême de Jean. Les membres du mouvement attendaient avec impatience la venue du Christ, du roi messianique, qui les délivreraient de la domination des Romains[10]. » Comme les membres de la communauté d'Éphèse, Apollos devient alors « adeptes de la Voie du Seigneur » (ou instruit de la Voie du Seigneur), ce qui est le nom des partisans de Jésus, qui ne s'appellent pas encore chrétiens, ni même Nazôréens[N 4]. Les communautés messianistes d'Égypte, qu'elles soient baptistes, Nazaréennes, thérapeutes ou autres ont de toute façon probablement disparu dans le quasi génocide qui a suivi la révolte des exilés (116 - 117 en Égypte).

Il est néanmoins vraisemblable que des communautés juives baptistes se réclamant de lui aient continué à exister y compris après la répression des trois grandes révoltes juives (grande révolte (66-73), révolte des exilés (115117), révolte de Bar Kokhba (132-135)) et notamment après la destruction de Jérusalem (135) et l'interdiction à tout juif d'y pénétrer. Un phénomène antique que selon certains auteurs, il ne faudrait pas confondre avec l'existence de quelques groupes de Mandéens survivant actuellement en Irak et en Iran et dont la survivance est d'ailleurs fortement menacée, surtout depuis le déclenchement de la seconde guerre d'Irak. Toutefois, ce point de vue est loin d'être unanime et des historiens ayant notamment particulièrement étudié le judéo-christianisme comme André Paul et Simon Claude Mimouni, estiment au contraire que les Mandéens sont membres du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu'à aujourd'hui[11],[12]. (voir plus bas : Les mandéens, baptistes d’Iran et d’Irak).

Jean surnommé Baptiste chez Flavius Josèphe

Une succession convoitée

Le personnage qui apparaît fortuitement au XVIIIe livre des Antiquités judaïques est assez différent des traditions ecclésiastiques. Flavius Josèphe raconte une guerre entre le roi Arétas IV de Pétra (roi des Nabatéens) et Hérode Antipas qui résulte d'un conflit de succession après la mort d'Hérode Philippe Ier (en 34). Jusqu'à cette date, Philippe, le demi frère d'Antipas, était tétrarque (gouverneur) de « la Batanée, avec la Trachonitide et l’Auranitide, une partie de ce qu’on appela le domaine de Zénodore[13] ».

Depuis la mort de Philippe, la succession est ouverte et c'est l'empereur romain Tibère qui seul a le pouvoir de désigner son successeur. Comme il en a l'habitude, si on en croit Tacite, Tibère prend son temps pour faire connaître sa décision. Les prétendants à la succession ne semblent pas manquer. Il y a bien sûr Hérode Antipas, mais aussi Hérode Agrippa Ier, qui d'ailleurs finira par l'emporter. Peut-être qu'Arétas IV fait lui aussi partie des prétendants, après tout, un de ses prédécesseurs avait acheté le royaume de Zénodore et en avait été frustré sur décision de l'empereur Auguste. Il y en a probablement d'autres, on s'est même posé la question de savoir si Jean Baptiste était l'un d'entre eux.

Un mariage prometteur

Les tétrarchies d'Hérode Philippe et d'Antipas:
     Territoires sous l'autorité d'Hérode Philippe     Territoires sous l'autorité d'Hérode Antipas     Province romaine de Judée     Possessions directes de l'empereur romain     Province romaine de Syrie     Citées autonomes (Decapolis)

Après les « obsèques somptueuses[14] » de Philippe, qu'Antipas a probablement présidées, celui-ci se prépare à aller à Rome, là où tout se décide. Avant de partir, il passe proposer le mariage à Hérodiade, la veuve de son frère Hérode Philippe. Hérodiade et sa fille Salomé ont été rendues célèbres par les Évangiles. Ils conviennent « qu'elle cohabiterait avec lui dès son retour de Rome et qu'il répudierait la fille d'Arétas ». En effet, pour sceller une alliance avec Hérode le Grand, Arétas IV a donné en mariage une de ses filles appelée Phasaelis à Hérode Antipas, qui est l'un des fils d'Hérode (vers 4 av. J.-C.).

Hérodiade s'empresse d'accepter ce projet de mariage, mais celui-ci doit rester secret, au moins jusqu'à ce qu'Antipas revienne de Rome[15],[N 5]. La manœuvre est habile car Hérodiade est non seulement la veuve de celui qui régnait sur les territoires convoités, mais aussi une descendante des Hasmonéens (la dynastie légitime) et la sœur du futur Hérode Agrippa Ier, adversaire potentiel, qui d'ailleurs gagnera finalement ce combat d'influence.

Pourtant Hérode Agrippa s'est ruiné dans la vie luxueuse de Rome. Rentré en Palestine, « il se retira dans un fort à Malatha d'Idumée » et pense même au suicide. Toutefois sa femme Cypros va s'entendre avec Hérodiade (« la sœur d'Agrippa »), pour qu'Antipas lui donne une fonction assez bien rémunérée (probablement après le retour de Rome d'Hérode Antipas, vers 34 - 35)[16].

« Cypros (la femme d'Agrippa) essayait elle-même par tous les moyens de soulager son époux sans avoir autant de ressources qu'Hérode et Hérodiade. [Ceux-ci] firent venir Agrippa, lui assignèrent comme résidence Tibériade avec une somme limitée pour vivre et l'honorèrent des fonctions d'agoranome (inspecteur des marchés) de Tibériade[17]. »

Désormais Agrippa n'est plus un danger, il est devenu un obligé d'Antipas et il est quasiment assigné en Galilée. Mais cette belle stratégie va quand même être mise en défaut.

L'honneur de Phasaelis

Antipas reste probablement quelques mois à Rome, pour y faire sa cour auprès de Tibère[N 6]. Pendant son séjour à Rome les informateurs, clients ou ambassadeurs d'Arétas IV ont dû avoir vent du projet de mariage, qui est un véritable camouflet pour lui, mais qui annonce peut-être aussi le viol de certaines dispositions de l'accord passé autrefois avec Hérode le Grand, le père d'Antipas.

Arétas en informe probablement sa fille, puis il se met en quête de trouver des alliés vers les royaumes d'Adiabène et d'Édesse[18], il construit aussi probablement des alliances avec les grandes familles de l'ancienne tétrarchie de Philippe.

Lorsque vers 35, Hérode Antipas rentre de Rome, tout est prêt :

« Quand il revint, ayant réglé à Rome les affaires pour lesquelles il s'y était rendu, sa femme, instruite de son accord avec Hérodiade, le pria, avant qu'il eût découvert qu'elle savait tout, de l'envoyer à Machaero – sur les confins du territoire d'Arétas et de celui d'Hérode (Antipas) – sans rien dévoiler de ses intentions. Hérode l'y envoya, supposant que sa femme ne se doutait de rien. Mais elle, qui avait envoyé quelque temps auparavant des émissaires à Machaero, lieu dépendant alors de son père, y trouva préparé par le commandant tout ce qui était nécessaire à son voyage. À peine y fut-elle arrivée qu'elle se hâta de gagner l'Arabie, en se faisant escorter par les commandants de postes successifs ; elle arriva aussi vite que possible chez son père et lui révéla les intentions d'Hérode[15]. »

Intervention de Jean surnommé Baptiste

C'est là qu'intervient « Jean surnommé Baptiste » qui montre que probablement la population de l'ex tétrarchie de Philippe, voyait aussi d'un très mauvais œil, le fait de passer sous le pouvoir d'Antipas. Jean le Baptiste rassemble un grand nombre de gens autour de lui « qui sont très exaltés en l'entendant parler[1] ».

Il est possible que comme d'habitude, cette opposition ait été assise aussi sur des arguments religieux, particulièrement efficaces pour rassembler les Juifs à cette époque dans cette région. L'Évangile attribué à Marc retient un de ces arguments qui rendaient les gens « très exaltés en l'entendant parler ». Il disait à Hérode Antipas : «  Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère[19],[N 7] », marquant ainsi son opposition au mariage avec Hérodiade, essentiel dans le dispositif mis en place par Antipas. Il faut noter que cette prise de position est presque l'inverse de la recommandation figurant dans la Torah (Loi dite du Lévirat[20],[N 8]). Si ces interventions de Jean Baptiste ont bien eu lieu, cela veut dire que les populations à qui il s'adressait étaient sensibles à ce genre d'argument et donc ne suivaient pas, au moins dans ce domaine, les prescriptions de la Torah, telle que nous la connaissons.

« Hérode (Antipas) craignait qu'une telle faculté de persuader ne suscitât une révolte, la foule semblant prête à suivre en tout les conseils de cet homme. Il aima donc mieux s'emparer de lui avant que quelque trouble se fût produit à son sujet, que d'avoir à se repentir plus tard, si un mouvement avait lieu, de s'être exposé à des périls. A cause de ces soupçons d'Hérode, Jean fut envoyé à Machaero, la forteresse dont nous avons parlé plus haut[N 9], et y fut tué[15]. ». On situe cet évènement vers 35 - 36.

L'armée d'Hérode est taillée en pièce en juste vengeance de Jean surnommé Baptiste

Ruines de la cité fortifiée de Gamala, enjeu de la guerre entre Arétas IV et Hérode Antipas. (On entrevoit au fond, le lac de Tibériade.)
« Arétas chercha un prétexte d'hostilités dans une contestation au sujet des frontières du territoire de Gamala. Tous deux réunirent leur armée en vue de la guerre et y envoyèrent à leur place des généraux. Une bataille eut lieu et toute l'armée d'Hérode fut taillée en pièces à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode (Antipas)[15] ».

Les « transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode » sont probablement les habitants de la Batanée (que Flavius Josèphe appelle souvent des Babyloniens) et qui fournissent traditionnellement une « aile » de cavalerie aux rois ou tétrarques juifs. Moïse de Khorène nous apprend que le roi d'Adiabène, Izatès II[N 10] « fournit des auxiliaires » au roi Nabatéen, Arétas IV. Ceux-ci combattent « sous la conduite de Kosran[N 11] Ardzrouni[N 12], pour faire la guerre à Hérode (Antipas) »[21].

Selon Flavius Josèphe, l'armée d'Hérode Antipas est « taillée en pièce à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe (Hérode Philippe qui est mort deux ans plus tôt (en 34)), étaient au service d'Hérode (Antipas) ». Cette trahison est intervenue « en juste vengeance de Jean surnommé Baptiste (Jean Baptiste)[15] » qui venait d'être exécuté par Hérode Antipas.

Jean Baptiste dans la tradition musulmane

Comme dans la tradition chrétienne, Jean Baptiste et Jésus (Yahya et Îsa) sont cousins.

La famille 'Imran à l'époque de Jean et de Jésus

Maryam

Article détaillé : Maryam.

Le Coran fait référence à Maryam (la vierge marie chez les chrétiens) comme faisant partie de la maison d'Imran (en hébreu 'Amram). Maryam (Marie) y est appelée la « fille d'Imran »[22], ce qui est plus une référence à son ancêtre que le nom de son père réel, qui n'est pas nommé dans le Coran. La tradition musulmane interprète d'ailleurs le Coran, comme faisant référence à un père ancestral plutôt qu'à un père littéral. Le père ancestral dont il question est Amrân[23], haut fonctionnaire de pharaon, père de Moïse et de Aaron[24].

La tradition établit qu'une période de 1800 ans séparerait l'ancêtre 'Imran et Maryam, la mère de Jésus-Îsâ. Le Dictionnaire du Coran se contente lui de parler d'une période de plus de mille ans. Bien que ce ne soit pas absolument exclu, il est peu probable que cela recouvre une réalité. Il s'agirait alors de la conservation d'une tradition orale existant encore à l'époque de l'écriture du Coran et remontant à plus de mille ans. De toute façon, ce qui est recherché dans cette filiation, qu'elle soit réelle ou qu'elle ne se fonde que sur la similitude des noms et des situations, c'est de montrer que les êtres exceptionnels que sont Marie (Maryam), Jean le Baptiste (Yahya), Jésus (Îsâ), ont bien été élus par Dieu, puisque cela était écrit par avance dans le livre saint que deviendra la Bible. Les auteurs de cette comparaison, agissent ici strictement comme les auteurs des évangiles canoniques, ce qui est normal puisqu'ils appartiennent au même mouvement, à la même société, partagent la même culture juive, ont pour référence les mêmes livres et habitent probablement la même région, tout en parlant les mêmes langues.

Joachim

En revanche, la tradition chrétienne nous donne le nom juif du grand-père maternel de Jésus, dont le Coran nous dit seulement qu'il appartient à la famille 'Îram, il s'agit de Joachim. C'est ce que rapporte l'Évangile de Jacques, un évangile qui ne parle que de l'enfance de Jésus et qui pour cette raison est appelé protévangile de Jacques. Des pères de l'Église comme Origène, qui ont fait des études sur la généalogie de Jésus, nous rapportent aussi le même nom pour le père de Marie. Il convient de dire que ces études sur la généalogie de Jésus, ont peut-être été interdites très tôt dans l'église de Rome, comme le montre par exemple une phrase écrite dans une lettre faussement attribuée à saint Paul qui déconseille fortement « de faire des généalogies ». Les travaux d'Origène font peut-être ici figure d'exception. Ils contredisent frontalement les deux généalogies que l'on trouve dans les évangiles attribués à Matthieu et à Luc, celles-ci étant d'ailleurs incompatibles entre elles dès le grand-père paternel de Jésus. La plupart des éxégétes considèrent d'ailleurs ces deux généalogies comme contenant beaucoup plus d'éléments symboliques qu'historiques.

Maryam et Élisabeth sont parentes

La tradition musulmane ainsi que des érudits et des commentateurs du Coran font un parallèle entre « Maryam fille d'Imran » selon le Coran, c'est-à-dire Marie fille de Joachim et mère de Jésus selon les évangiles et Élisabeth la mère de Jean le Baptiste (Yahya), descendante d'Aaron dans l'Évangile de l'enfance ajouté à l'évangile attribué à Luc[25]. Ce qui n'est qu'un parallèle dans la tradition musulmane est plus précis dans l'évangile attribué à Luc, puisque Élisabeth est décrite comme une « parente » de Marie dans cet évangile.

Dans la tradition chrétienne, Jean le Baptiste est le fils du prêtre Zacharie et d'Élisabeth, qui serait une cousine de Marie, la mère de Jésus (l'évangile attribué à Luc dit qu'Élisabeth est « une parente » de Marie, « cousine » serait une précision apportée par la tradition orale).

Dans la tradition musulmane, Élisabeth s'appelle Îsha (ou Ashâ`) et est bien sûr, l'épouse de Zacharie et la mère de Yahya (le Baptiste). Selon le Dictionnaire du Coran, des historiens anciens indiquent que Îsha et Hannah (Élisabeth et Anne) « seraient deux sœurs, filles de Fâqûdh[26]. »

Une famille de rang royal

Dans la tradition musulmane, la mère de Maryam porte le nom de Hannah, l'équivalent arabe d'Anne, qui est le nom par lequel les chrétiens désignent la mère de Marie. Hannah est également honorée par les musulmans comme femme très vertueuse, à l'instar de sa fille.

Le lien familial entre Jean le Baptiste et Jésus est encore renforcé par le fait que selon la tradition chrétienne, Marie aurait été élevée par Zacharie, le père de Jean le Baptiste, probablement après la mort prématurée de Joachim. Le père de Jean le Baptiste est donc en quelque sorte, le grand-père adoptif de Jésus.

De même dans la tradition musulmane, « dès sa conception, Marie est consacrée à Dieu[27] et confiée à sa naissance à Zacharie, le père de Jean le Baptiste[28]. Comme dans les évangiles apocryphes, Marie est élevée au Temple de Jérusalem[29] »

Îmran est ici le nom de la famille ou de la dynastie, si l'on tient compte du fait que d'après les deux traditions, Jésus appartient à une famille pouvant prétendre à la royauté. Les pratiques de mariages entre membres proches de la famille que l'on retrouve dans les traditions chrétienne et musulmane, correspondent d'ailleurs aux pratiques des nombreux petits rois de la région à cette époque.

Arbre généalogique de Jean et de Jésus

Nous pouvons déduire de ce qui précéde l'arbre généalogique suivant:


   'Îmran Joachim    Îsâ - Jésus;
     Maryam - Marie 
 (Hannah) Anne ° 
 (Ashâ`) Élisabeth ° 
     Yahyâ - Jean-Baptiste 
   Zacharie 
 ° Personnage non cité par son nom dans le Coran

'Îmran : parallèle avec le père de Moïse dans le Coran

Le Coran se réfère au père de Moïse comme `Imran. `Imran est également, pour les musulmans, le nom du père de Marie et époux de Anne, qui n'apparaît pas dans le Nouveau Testament mais que les traditions chrétiennes appellent Joachim (Protévangile de Jacques[30]).

La sourate III du Coran porte le nom de la famille de `Imrân ou `Imrân[31] (en arabe : al ʿimrān, آل عمران).

Cette sourate fait l'éloge de la famille d'`Imrân. Elle crée un parallèle (d'aucuns disent une confusion), entre la famille de Jésus et celle de Moïse, Myriam, la sœur de Moïse étant comparée (confondue selon certains) avec Myriam (= Marie) la mère de Jésus. Jésus devenant un nouveau Moïse (Mūsā ou Moussa dans la tradition musulmane).

Famille 'Îmran, généalogies parallèles

La tradition musulmane ainsi que des érudits et des commentateurs du Coran font un parallèle entre « Maryam fille d'Imran » selon le Coran, et Élisabeth, descendante d'Aaron dans la Bible[32]. Ils interprètent ces deux phrases comme faisant référence à un père ancestral plutôt qu'à un père littéral. Dans l'islam, Maryam est aussi appelée la « sœur d'Aaron »[réf. nécessaire], ce qui serait une autre référence à l'ancêtre, dont elle descendrait. Le père littéral de Maryam porte aussi le nom d''Îmran dans la tradition musulmane, bien qu'il doive être distingué du père de Moïse et Aaron, et qu'il corresponde à Joachim dans le Nouveau Testament. Il est également considéré par les musulmans comme l'un des hommes vertueux présents à Jérusalem à cette époque. La mère de Maryam porte le nom de Hannah, l'équivalent arabe d'Anne. Elle est également honorée par les musulmans comme femme très vertueuse, à l'instar de sa fille.

     Aaron*
 `Amrâm 
   Moïse*
 Jokébed ° 
     Myriam * 
 et 
   'Îmran
Joachim * 
   Îsâ - Jésus * 
     Maryam 
 (Hannah)
Anne ° 
 Élisabeth ° 
     Yahyâ - le Baptiste
   Zacharie 
 ° Personnage non cité par son nom dans le Coran
 * Personnage cité sous un autre nom dans le Coran

« (Rappelle-toi) quand la femme d'`Imran dit : « Seigneur, je T'ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C'est Toi certes l'Audient et l'Omniscient ». Puis, lorsqu'elle en eut accouché, elle dit: « Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille » ; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché ! Le garçon n'est pas comme la fille. « Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni. » »

— Le Coran, « La Famille d’Imran », III, 35-36 ; (ar) آل عمران.

Ces deux versets font penser à la mère de Marie mère de Jésus (Anne dans la tradition chrétienne), et dans ce cas `Imran est celui que la tradition chrétienne du Protévangile de Jacques, appelle Joachim.

La sourate XIX (Marie / Myriam) est en principe consacrée à Marie la mère de Jésus :

« Sœur de Haroun, ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée[N 13]. »

— Le Coran, « Marie », XIX, 28 ; (ar) مريم.

Dans d'autres passages du Coran, le mot « sœur » peut prendre le sens d'appartenance tribale ou clanique[réf. nécessaire], ainsi en traitant des autres prophètes le Coran mentionne parfois « Hûd, frère de ʿĀd (en) ». Or ʿĀd est un nom de tribu, ainsi le prophète Hûd qui s'adressait à sa tribu fut qualifié de « frère » de sa tribu. Ainsi, Marie, dont la piété était bien reconnue peut être assimilée à la « sœur d'Haroun » du point de vue de son engagement spirituel. Ainsi, l'appellation « sœur d'Haroun »[33] serait un renvoi aux qualités et la proximité spirituelle avec Aaron qui à l'instar de Marie aussi adorait son Dieu avec piété et ferveur.

Jean Baptiste dans le Coran

Le Coran parle de Jean le Baptiste qui se nomme Yahya en arabe, le Livre saint des musulmans décrit Jean le Baptiste comme un prophète d'Allah envoyé à son peuple.

Voici le passage concerné (Sourate 19 : Marie, versets 2 à 15):

  • 2. C'est un récit de la miséricorde de ton Seigneur envers Son serviteur Zacharie,
  • 3. Lorsqu'il invoqua son Seigneur d'une invocation secrète,
  • 4. et dit : « Ô mon Seigneur, mes os sont affaiblis et ma tête s'est enflammée de cheveux blancs. [Cependant], je n'ai jamais été malheureux [déçu] en te priant, ô mon Seigneur.
  • 5. « Je crains [le comportement] de mes héritiers, après moi. Et ma propre femme est stérile. Accorde-moi donc, de Ta part, un descendant
  • 6. « qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob. Et fais en sorte, Seigneur, qu'il te soit agréable»
  • 7. « Ô Zacharie, Nous t'annonçons la bonne nouvelle d'un fils. Son nom sera Yahya [Jean]. Nous ne lui avons pas donné auparavant d'homonyme[34]. »
  • 8. Et [Zacharie dit] : « Ô mon Seigneur, comment aurai-je un fils, quand ma femme est stérile et que je suis d'un âge très avancé? »
  • 9. [L'ange] lui dit : « Ainsi sera-t-il ! Ton Seigneur a dit : Ceci m'est facile. Et avant cela, Je t'ai créé alors que tu n'étais rien. »
  • 10. « Seigneur, dit [Zacharie], accorde-moi de Ta part un signe. » « Ton signe, lui a-t-on dit, sera que tu ne pourras point parler aux gens pendant trois nuits consécutives tout en étant bien portant. »
  • 11. Il sortit donc du sanctuaire et s'en alla vers son peuple ; puis il leur fit signe de prier matin et soir.
  • 12. ... « Ô Yahya, tiens fermement au Livre (la Torah) ! » Nous lui donnâmes de la sagesse dès son jeune âge,
  • 13. ainsi que de la tendresse de Notre part et de la pureté. Il était certes pieux,
  • 14. dévoué envers père et mère ; et ne fut ni violent ni désobéissant.
  • 15. Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra, et le jour où il sera ressuscité vivant.


Au verset 7, Allah dit : « Son nom sera Yahya [Jean]. Nous ne lui avons pas donné auparavant d'homonyme ». Pour Pierre Lory, « le Coran insiste sur le nom donné à l'enfant, nom qu'il serait le premier à porter. il y a là sans doute un écho à l'évangile de Luc[35]. Faut-il voir dans la tendresse ("hanân" ; sourate 19, verset 3) que lui accorde Dieu une allusion à son nom hébraïque Yohanan ? Quoi qu'il en soit, le nom coranique de Jean, Yahyâ, évoque des connotations très particulières, la racine h. y. y. signifiant la vie[36]. »


Jean le Baptiste dans la théologie et liturgie chrétienne

Les quatre Évangiles[37] citent, au sujet de Jean Baptiste, la prophétie d’Isaïe : (Is 40, 3) «  Voix de celui qui crie dans le désert : rendez droit le chemin du Seigneur ».

Comme il est le tout dernier prophète ayant annoncé et préparé la venue du Christ, Jean Baptiste occupe une place tout à fait spéciale dans le christianisme, qui l'appelle le Précurseur, c'est-à-dire le héraut qui annonce l'arrivée imminente du Messie. Luc s'est fait aussi l'écho d'une tradition selon laquelle Jean et Jésus auraient été cousins, et nés à six mois d'intervalle.

À l'époque de Jésus, la tradition juive s'attendait à ce que la venue du Messie soit précédée par le retour du prophète Élie mystérieusement élevé au ciel dans un char de feu (2R 2, 16). Dans l'Évangile de Jean (Jn 1, 19-34), Jean Baptiste nie être Élie. Dans les Évangiles de Marc (Mc 9, 9-13) et Matthieu (Mt 17, 9-13), Jésus le considère comme le précurseur annoncé sous la figure d'Élie : « Je vous le dit : Élie est bien déjà venu et ils l’ont traité à leur guise. »

Fêtes de Saint Jean-Baptiste

Article détaillé : Fête de la Saint-Jean.

Les Églises chrétiennes fête sa nativité, aussi bien en Orient qu'en Occident, six mois avant Noël, le 24 juin, au moment du solstice d'été ; c'est une exception à la tradition de fêter les saints le jour de leur mort[38],[N 14]. Parmi les nombreux rites qui sont associés à cette fête, certains semblent venir directement des anciennes grandes fêtes celtes du solstice d'été, lorsque cette nuit était réputée surnaturelle, et des feux cérémoniels allumés. La pratique des feux de la Saint-Jean, directement hérités des fêtes païennes du solstice d'été, reste très vivace dans de nombreuses villes et villages du monde occidental.

Comme la fête de Noël pour la date de naissance de Jésus, la date du 24 juin pour fêter celle de Jean Baptiste a été choisie au Ve siècle[39]. Les deux naissances sont ainsi placées à six mois d'écart, trois jours après chaque solstice, moment où avec un moyen d'observation rudimentaire, on peut voir que la durée des jours commence à augmenter (25 décembre), ou à diminuer (24 juin). Pour l'Eglise catholique parvenue récemment au pouvoir, il s'agit à la fois de « recouvrir » deux fêtes païennes par des fêtes devenues chrétiennes, mais aussi d'illustrer la phrase qu'aurait prononcé le Baptiste en parlant de Jésus: « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse[40]. » Pour Alexandre Najjar, « l'église a ainsi christianisé le vieux rite païen qui célébrait l'astre du jour: le soleil qui commence sa descente à partir du 21 juin symbolise Jean-Baptiste; quand il recommence sa montée à partir du 22 décembre, il représente Jésus[39]. »

Icône orthodoxe de saint Jean Baptiste.

La fête de la Nativité de saint Jean Baptiste est aussi la fête nationale des Canadiens français depuis 1834 lors de la création de la Société Saint-Jean-Baptiste. Jean le Baptiste a été décrété patron des Canadiens français en 1908 par le pape Pie X. En 1977, la fête de la Saint-Jean devint la fête nationale du Québec, incluant les Québécois de toutes origines. La fête de la Saint-Jean-Baptiste est aussi une fête maçonnique importante à travers le monde.

La mort de Jean le Baptiste est célébrée le 29 août aussi bien en Orient qu'en Occident : c'est sa Décollation (ou décapitation). On fête aussi plusieurs anniversaires de l'invention (la découverte) de son chef (son crâne).

Reliques

De nombreuses églises ont pensé détenir tout ou partie de la tête de Jean Baptiste, par exemple, pour ce qui concerne la France, entre autres Saint-Jean-d'Angély et Notre-Dame d'Amiens ; elle serait aussi conservée dans la Grande mosquée des Omeyyades à Damas.

En Bulgarie, lors de fouilles sur l'île Saint-Jean à côté de la ville de Sozopol, les archéologues ont mis à jour les vestiges d'une église orthodoxe qui date du IVeVe siècle. Sous son autel, ont été trouvées une partie de la face, une dent et une partie de la main d'un homme, qui pour certains chrétiens seraient celles de Jean le Baptiste.

Plusieurs textes anciens font état au IVe siècle de l'existence du tombeau de Jean Baptiste à Sebaste en Samarie. Certains écrits chrétiens et notamment saint Jérôme, Théodoret de Cyr, Rufin d'Aquilée[41] accusent même l'empereur Julien (361-363) d'avoir ordonné la destruction de celui-ci et l'incinération du corps qui s'y trouvait, « les os brulés[42] et jetés au vent[43] ». Toutefois, les historiens n'accordent que peu de crédit à ces relations polémiques et tardives, émanant d'auteurs chrétiens contre un empereur qui avait voulu revenir à la tolérance religieuse. En 333, le pélerin anonyme de Bordeaux ne signale pas la présence de ce tombeau.

Minaret de Jésus de la Grande mosquée des Omeyyades à Damas qui, selon la tradition musulmanne, contient le tombeau de Jean Baptiste.

Alexandre Najjar n'a toutefois aucun doute et raconte cette « terrible profanation[43] ». D'après lui, des moines auraient toutefois sauvé une partie des ossements « qu'ils transportèrent à Jérusalem et qu'ils remirent à l'abbé Philippe qui les confia à son tour à saint Athanase, évêque d'Alexandrie[43]. »

En suivant ce cheminement, certains pensent donc que le corps du prophète, se trouverait sous le mur Nord de la grande église d'Alexandrie, découvert en 1976[43],[N 15]. Mais de nombreuses églises pensent, ou ont pensé, détenir ce corps. Un tombeau de Jean surnommé Baptiste (Yahya) se trouve même dans la mosquée de Damas. Les textes historiques, mentionnent à plusieurs reprises la destruction du tombeau de Jean Baptiste, dans divers points d'Europe ou au Moyen-Orient, au cours de conflits divers.

Une hypothétique main droite du prophète, constitue, avec l'icône de la Vierge de Philerme, le trésor des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Elle est aujourd'hui conservée au monastère de Cetinje au Monténégro.

Rappelons toutefois que Jean a été tué en Palestine et a probablement été enterré dans la région dont il était originaire dans l'ex-tétrarchie de Hérode Philippe Ier (c'est-à-dire soit en Batanée, soit en Auranitide, soit en Trachonitide, soit en Gaumalitide, soit en Iturée) en un endroit inconnu. S'il est donc logique, que la ville de Damas s'en réclame, au vu de la proximité géographique, il est bien-sûr improbable que ce soit le corps, ou la tête de Jean qui soit dans le catafalque de Damas. Les autres localisations sont encore plus improbables. Toutes les parties de son corps sont vraisemblablement à jamais perdues.

Cette liste est bien-sûr non-exhaustive, les reliques attribuées à Jean Baptiste, existent naturellement dans presque tous les pays chrétiens et à Damas, en pays musulman.

Principales églises

Archibasilique Saint-Jean-de-Latran de Rome

Les mandéens, baptistes d’Iran et d’Irak

Articles détaillés : Mandéisme et Mandéens.

De la communauté qui s'est formée autour de Jean Baptiste, serait née une religion aujourd'hui ultraminoritaire qui le reconnaît comme seul prophète et considère Jésus-Christ, puis Mahomet, comme des usurpateurs. Cette religion a pour obligation de vivre auprès des fleuves pour pouvoir baptiser les fidèles. C'est en partie à cause de cette particularité qu'elle serait restée confidentielle, et qu'elle ne subsiste que dans quelques régions d'Iran et d'Irak.

Jusqu'au déclenchement de la guerre d'Irak (2003), l’immense majorité des Mandéens vivait en Irak, particulièrement le long des cours inférieurs du Tigre et de l’Euphrate et près du Chatt-el-Arab, avec une minorité notable en Iran dans le Khuzestan. La plupart se sont depuis dispersés, en particulier en direction de l’Iran, mais aussi de la Syrie, de la Jordanie et de pays occidentaux. En 2007, il ne restait que 5 000 d'entre eux en Irak et ils sont menacés de disparition totale de ce pays. La plupart des 50 000 mandéens existant dans le monde sont extrêmement dispersés.

La « secte » mandéenne a été révélée en 1652 par un missionnaire carme, qui décrivait ses membres sous le nom de «chrétiens de saint Jean»[44]. Le terme mandéen a un rapport avec la gnose (manda, en araméen). Les Mandéens sont nommés Mandaiuta en mandéen (un dialecte de l'araméen), et en arabe Mandā'iyya مندائية‎. D’après l’étymologie, les «mandéens» (mandaya) seraient les hommes de la connaissance (manda), mais ils se désignent eux-mêmes d’un autre nom, celui de "nasoraia" ("nazoréens")[44]. D'après André Paul: « la secte gnostique des mandéens, dans ses Écritures rédigées dans un dialecte araméen oriental, se nommait indistinctement mandayya ou nasôrayya [45]. » Un troisième nom leur est attribué, celui de sabéens,Sabiens ou sabaya صابئة‎ («baptistes»)[N 16], qui souligne l’importance prise dans cette « secte » par les rites du baptême. C’est de cette troisième appellation que les auteurs musulmans se servent de préférence.

Selon certains auteurs, cette religion gnostique et baptiste n'aurait pas de liens réels avec Jean le Baptiste mais se serait tardivement rattachée à ce personnage pour survivre [réf. nécessaire]. D'autres, comme André Paul et Simon Claude Mimouni estiment au contraire que les Mandéens sont membres du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu'à nos jours[11]. Tous deux mentionnent la possibilité que ce courant soit un héritier du mouvement Elkasaïte[12],[11].

En peinture

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En sculpture

Notes et références

Notes

  1. Les évangiles canoniques présentent deux traditions différentes. Dans l'évangile selon Jean, Jean le Baptiste est « l'agneau de Dieu », ce qu'il n'est pas dans les évangiles dits synoptiques.
  2. Selon le texte de Flavius Josèphe, Jean surnommé Baptiste « excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être justes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour recevoir le baptisme (ou pour se joindre à lui par le baptême) ; car c'est à cette condition que Dieu considérerait le baptême comme agréable, s'il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour purifier le corps, après qu'on eût préalablement purifié l'âme par la justice. »
  3. Alexandre Najjar écrit: « [Salomé] serait-elle donc un peu comme Judas, "l'instrument nécessaire" - imaginaire ou non - à l'accomplissement du destin de Jean Baptiste ? À la réflexion, Salomé n'a d'existence que parce qu'elle est, précisément, l'instrument prédestiné de la mort du saint. L'acte devait se réaliser et il fallait un coupable. Ce fut Salomé. »
  4. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:24-26: « Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C'était un homme éloquent, versé dans les Écritures. Il avait été instruit de la Voie du Seigneur, et, dans la ferveur de son âme, il prêchait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il connût seulement le baptême de Jean. Il se mit donc à parler avec assurance dans la synagogue. Priscille et Aquilas, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie. »
  5. Par la suite, cette entente fera scandale, car il sera dit que l'accord sur ce mariage, avait été passé alors qu'Hérode Philippe était encore vivant.
  6. Le voyage prenait 15 jours, lorsque tout allait bien (autant pour le retour). Quand un roi client, se rendait à Rome c'était pour régler un ensemble d'affaires. De plus Tibère est réputé (cf. Tacite) pour faire attendre ses obligés avant de les recevoir.
  7. À comparer avec le rouleau du Temple des manuscrits de la mer Morte, 11Q19-20, colonne 65 qui dit : « Aucun homme n'épousera l'ex-femme de son frère, car cela constituerait une atteinte aux droits de son frère, même dans le cas où les frères ont seulement le même père et seulement la même mère. »
  8. Le Lévirat au sens des Hébreux est défini dans la Bible au Livre du Deutéronome, Dt 25. 5-10. Chez les Hébreux, le frère d'un homme mort sans enfant mâle devait épouser la veuve de celui-ci ; la femme pouvait néanmoins échapper à cette contrainte par la cérémonie de la 'Halitsa durant laquelle elle devait cracher sur la chaussure de son beau-frère, ce qui avait pour effet de délier les deux protagonistes de leur mutuelle obligation. On en trouve également trace dans l'histoire d'Er, d'Onan et de Tamar, Gn 38. 1-26 et dans celle de Ruth, Rt 4. 1-13.
  9. Machaero est la forteresse de Machéronte. À noter que le texte de Flavius Josèphe semble nous raconter une histoire incohérente, puisque Jean surnommé Baptiste aurait été tué sur ordre d'Antipas dans cette forteresse, alors qu'il est aussi écrit que c'est Arétas IV qui en avait le contrôle. On voit mal comment Arétas IV aurait pu permettre à son ennemi de venir assassiner Jean dans cette forteresse. On voit mal aussi, comment la défaite d'Antipas aurait pu être considérée comme une juste vengeance du meurtre de Jean, si Arètas IV était à ce point impliqué dans ce meurtre. Plusieurs historiens ont considéré que c'était la preuve que le passage sur Jean Baptiste avait été remanié. Il faut dire qu'il se trouve à proximité de quatre autres passages qui sont eux aussi soupçonnés d'avoir été remaniés ou interpolés, dont le célèbre Testimonium flavianum.
  10. Moïse de Khorène appelle Abgar tous les rois d'Adiabène d'environ l'an 15, jusqu'à Sanatruk Ier, du nom de la dynastie à laquelle ils appartiennent. Izatès II est donc lui aussi appelé Abgar, pour autant il ne s'agit pas du roi Abgar V, puisqu'il fait de cet Abgar le roi légitime du royaume d'Arménie.
  11. Khosran est peut-être une altération pour Khouran qu’on lit dans Thomas Arçrouni.
  12. Probablement un ancêtre des Arçrouni, qui régneront sur la Sophène puis deviendront une des quatre grandes familles arméniennes (avec les Mamikonian, les Bagratouni et les Siouni).
  13. À comparer avec l'Évangile selon Thomas, où Jésus dit: « Celui qui connaît son père et sa mère, peut-on l'appeler fils de prostituée ? » ou l'Évangile selon Jean où les opposants Juifs à Jésus lui répondent : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution. »
  14. Augustin d'Hippone, Œuvres complètes de saint Augustin, vol. 20, Louis Vivès, Paris, 1873, sermon CXCVI, p. 326 : « La nativité de saint Jean Baptiste est la seule que l'Église solennise à côté de l'anniversaire trois fois sacré de la naissance de notre Seigneur. Pour les autres saints, pour les autres élus de Dieu, nous avons appris à fêter le jour où la vie présente les enfants aux joies éternelles, après la consommation de leur tâche, leur victoire et leur triomphe sur le monde ; c'est la fin glorieuse qui consacre leurs mérites que nous célébrons en eux ».
  15. Pendant des fouilles destinées à renforcer les fondations pour restaurer l'église, les ouvriers ont trouvé une crypte. On a retrouvé dans cette crypte des reliques de la grande église d'Alexandrie, (cf. Marc Jeanson, La Lumière du désert (DVD)). Cette découverte ainsi que des traditions remontant au Moyen Âge qui disent que le « corps [de Jean Baptiste] se trouve dans la grande église de Saint Macaire sous le mur Nord », suffisent à certains chrétiens pour penser qu'il est enterré ici.
  16. Terme englobant un certain nombre de croyants de religions considérées comme non idolâtriques, et non seulement les Sabéens du Yémen.

Références

  1. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 2.
  2. Jean-Baptiste est-il Élie ?
  3. Évangile selon Luc, Lc 1. 13-60
  4. Cf. Évangile selon Luc, I, 13-15.
  5. (en) Talmud de Babylone, Tractate Nazir Folio 2a
  6. Voir par exemple: Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 87, ou du même auteur: Comme un aigle en dérive, Publisud, 1993, chap. 1.
  7. Laurent Guyénot, Jésus et Jean Baptiste: enquête historique sur une rencontre légendaire, Imago, 1999 - 381 pages.
  8. En 18, 24 du Texte occidental des Actes des Apôtres.
  9. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:25.
  10. a et b François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Cerf , p. 229.
  11. a, b et c André Paul, Les mouvements baptistes
  12. a et b Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, p. 228,229.
  13. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVII, XI, 4.
  14. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, IV, 6.
  15. a, b, c, d et e Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 1.
  16. Heinrich Graetz, Histoire des Juifs, chapitre XV — Les Hérodiens : Agrippa Ier ; Hérode II — (37-49), sur http://www.histoiredesjuifs.com.
  17. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, VI, 2.
  18. Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie, livre II chapitre XXIX, sur remacle.org.
  19. Évangile selon Marc, 6, 18.
  20. Bible, livre du Deutéronome, Dt 25. 5-10
  21. Moïse de Khorène, « Histoire de l'Arménie », Livre II chapitres 29, sur http://remacle.org
  22. Voir la sourate 66, 12 du Coran.
  23. Bible, Exode 6, 18-20.
  24. Mohamad Ali Amir-Moezzi Dir., Dictionnaire du Coran, article « 'Imrân et sa famille », LAFFONT, Paris, 2007, p. 417.
  25. Luc 1, 5. Voir la version Crampon sur Wikisource.
  26. Mohamad Ali Amir-Moezzi Dir., Dictionnaire du Coran, Article « 'Imrân et sa famille », LAFFONT, Paris, 2007, pp. 417-418.
  27. Coran, sourate 3, 35.
  28. Coran, sourate 3, 37-39.
  29. Jean-Marc Moschetta, Jésus, fils de Joseph: comment comprendre aujourd'hui la conception virginale de Jésus, L'Harmatan, Paris, 2002, p. 153.
  30. Jacques le Mineur, « Protévangile de Jacques le Mineur. (chapitre IV) » sur L'Antiquité grecque et latine.
  31. Le Coran, « La Famille d’Imran », III ; (ar) آل عمران.
  32. Nouveau Testament, Évangile selon Luc, 1, 5. Voir la version Crampon sur Wikisource.
  33. Le Coran, « Marie », XIX, 28 ; (ar) مريم
  34. Selon Pierre Lory, « il y a là sans doute un écho à l'évangile de Luc (Lc 1. 59-64) » ; il rapproche le nom coranique de Jean, Yahyâ, à la racine h. y. y. signifiant la vie, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 435..
  35. Evangile selon Luc, 1, 59-64.
  36. Pierre Lory in Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 435.
  37. Mt1, 3, Mc 1 1-8, Lc 3, 1-18, Jn 1, 19-34. Les citations sont dans la version des Septante.
  38. « Nativité de saint Jean-Baptiste », sur catholique.org.
  39. a et b Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 123.
  40. Evangile attribué à Jean, 3, 30, Traduction de la Bible de Jérusalem, édition du Cerf.
  41. Pour cette liste d'auteurs chrétiens voir: Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 108.
  42. Alexandre Najjar qui cite ici: Eugenio Alliata et Michele Piuccirillo, La tombe de Jean Baptiste, Le Monde de la Bible, pp. 35-36.
  43. a, b, c et d Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 108.
  44. a et b Encyclopædia Universalis, Article « Mandéisme ».
  45. André Paul, Encyclopædia Universalis, Article « NAZARÉENS, religion »

Voir aussi

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Articles connexes


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