- Revolte de Bar Kokhba
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Révolte de Bar Kokhba
Révolte de Bar Kokhba Informations générales Date 132 à 135 Lieu Judée, Iudaea (province romaine), aujourd'hui Israël et Palestine Issue Victoire de l'Empire romain Belligérants Empire romain Juifs de Iudaea Commandants Hadrien Simon Bar Kokhba Pertes Inconnu 580000 Juifs , 50 villes fortifiées et 985 villages rasés (Selon Dion Cassius). Guerres judéo-romaines Batailles Première guerre judéo-romaine - Guerre de Kitos - Révolte de Bar Kokhba La révolte de Bar Kokhba (132-135), ou la seconde guerre judéo-romaine, est la seconde insurrection des juifs de la province de Judée contre l'Empire romain, et la dernière des guerres judéo-romaines. Certaines sources la mentionnent comme la troisième révolte, en prenant en compte les émeutes de 115-117, connues sous le nom de guerre de Kitos, qui ont été écrasées par le général Lusius Quietus qui gouvernait la province à l'époque.
Sommaire
Contexte
Malgré la ruine dans laquelle les Romains avaient plongé le pays au cours de la première guerre judéo-romaine, une autre rébellion juive eut lieu 60 ans plus tard, malgré l'opposition d'une partie de la classe sacerdotale. Bar-Kokhba organise une armée, instaure un État juif indépendant en terre de Judée, projette de reconstruire le Temple, fait battre monnaie.
Les Romains, faisant face à une force juive fortement unifiée et motivée, furent pris au dépourvu. L'annihilation d'une légion romaine avec ses auxiliaires obligea Rome à expédier 12 légions, ce qui représentait entre le tiers et la moitié de l'armée romaine, pour reconquérir la province rebelle.
Désavantagés par le nombre et subissant de lourdes pertes, les Romains décidèrent de pratiquer une tactique de terre brûlée, qui décima la population judéenne et entama petit à petit leur moral et leur détermination à poursuivre la guerre.
Bar-Kokhba se replia dans la forteresse de Betar, au sud-ouest de Jérusalem, mais les Romains finirent par la prendre, et massacrèrent tous ses défenseurs en 135. Simon bar Kochba était considéré comme le Messie par nombre de ses partisans, dont le plus célèbre est Rabbi Akiva.
Suite à la défaite de Bar Kokhba, Jérusalem fut rasée par Hadrien, interdite aux Juifs, et une ville romaine, Ælia Capitolina, fut bâtie sur son site. L'école pharisienne de Jamnia émigre pour Pombitta, en Perse. D'après Dion Cassius, la fondation d'Aelia Capitolina est, à l'inverse, la cause de la révolte juive.
12. La fondation à Jérusalem, en place de la ville qui avait été renversée, d'une colonie, à laquelle il donna le nom d'Aelia Capitolina, et la construction d'un nouveau temple à Jupiter en place du temple de Dieu, donnèrent naissance à une guerre terrible et qui dura longtemps. Les Juifs, irrités de voir des étrangers habiter leur ville et y établir des sacrifices contraires aux leurs, se tinrent tranquilles tant qu'Adrien fut en Égypte et lorsqu'il fut retourné en Syrie ; seulement, ils fabriquèrent mal à dessein les armes qu'on leur avait commandées, afin de pouvoir s'en servir comme d'armes refusées par les Romains ; mais, lorsque le prince fut éloigné, ils se soulevèrent ouvertement. Ils n'osaient pas, néanmoins, les affronter en bataille rangée ; mais ils se saisissaient des positions favorables et les fortifiaient de murailles et de souterrains, qui devaient leur servir de refuges lorsqu'ils seraient refoulés, et assurer entre eux des communications secrètes par terre, creusant, dans la partie supérieure de leurs routes souterraines, des ouvertures destinées à leur donner de l'air et du jour.
13. Les Romains, tout d'abord, ne firent aucune attention à leur entreprise; mais, lorsque le mouvement eut envahi toute la Judée, et que les Juifs se mirent partout à s'agiter et à se réunir, lorsque, en secret et au grand jour, ils leur eurent causé de grands maux, lorsque beaucoup d'autres nations étrangères, poussées par l'espérance du gain, eurent embrassé la cause des rebelles, voyant la terre entière, pour ainsi dire, profiter de l'occasion pour s'ébranler, alors, mais seulement alors, Adrien envoya contre eux ses meilleurs généraux, parmi lesquels le premier fut Julius Sévérus, qu'il manda de la Bretagne, où il commandait, pour lui confier la guerre contre les Juifs. Celui-ci n'osa nulle part en venir à un engagement face à face avec des ennemis dont il voyait le nombre et le désespoir; mais, les attaquant séparément, grâce au nombre de ses soldats et de ses lieutenants, il parvint, en leur coupant les vivres et en les enserrant, il parvint, dis-je, lentement, il est vrai, mais sans hasarder ses troupes, à écraser, à étouffer, à anéantir leur sédition.
14. Il y en eut peu qui échappèrent à ce désastre. Cinquante de leurs places les plus importantes, neuf cent cinquante-cinq de leurs bourgs les plus renommés, furent ruinés ; cent quatre-vingt mille hommes furent tués dans les incursions et dans les batailles (on ne saurait calculer le nombre de ceux qui périrent par la faim et par le feu, en sorte que la Judée presque entière ne fut plus qu'un désert, comme il leur avait été prédit avant la guerre : le monument de Salomon, que ce peuple a en grande vénération, s'affaissa de lui-même et s'écroula ; des loups et des hyènes en grand nombre fondirent dans les villes avec des hurlements. Les Romains aussi éprouvèrent de grosses pertes dans cette guerre ; c'est pourquoi Hadrien, dans sa lettre au Sénat, ne se servit pas du préambule ordinaire aux empereurs : « Si vous et vos enfants vous vous portez bien, les affaires sont en bon état ; moi et les légions, nous nous portons bien ». Il envoya Sévérus en Bithynie, où il avait besoin, non d'une armée, mais d'un gouverneur et d'un chef, juste, sage et digne, qualités qui toutes se trouvaient dans Sévérus. Celui-ci régla et administra les affaires particulières et les affaires publiques de cette province avec tant de ménagement, que nous avons constamment gardé souvenir de lui jusqu'à ce jour ; [la Pamphylie, en place de la Bithynie, fut remise au Sénat et au sort.]
L'expulsion des juifs qui eut lieu à la suite de la révolte a contribué à la construction du mythe du juif errant et à un autre mythe historique, que la diaspora commencerait à cette date alors qu'elle existait depuis longtemps, fournissant le terreau de l'expansion du christianisme[réf. nécessaire].
Notes
Sources
Bibliographie
- Dion Cassius, Histoire romaine depuis l'arrivée d'Enée en Italie jusqu'à l'année de son consulat, livre LXIX Histoire Auguste, Vie d'Hadrien.
- Marguerite Yourcenar : Mémoires d'Hadrien (1951) (roman fondé sur une très solide documentation).
Voir aussi
Articles connexes
- Bar Kokhba
- Hadrien
- Guerres judéo-romaines
- Première guerre judéo-romaine
- Histoire des Juifs (Graetz) dans Wikisource
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