Siméon de Jérusalem

Siméon de Jérusalem
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Siméon ou Simon[1] (mort crucifié en 107) fut le deuxième chef de l'Église de Jérusalem de 70 à 107, après la mort de Jacques le Juste (v. 62) et la chute de Jérusalem.

Eusèbe de Césarée le dit « cousin du Sauveur », fils de Clopas et de Marie de Clopas, ce dernier étant selon lui le frère de Joseph, le « père » de Jésus, dans un passage qui est une citation de l'historien Hégésippe (Hist. eccl. 3, 11, 32). Siméon paraît donc être l'un des cousins de Jésus, et de son frère Jacques le Juste, auquel il a succédé à la tête de la communauté judéo-chrétienne (Sur la question des frères de Jésus, voir l'article Proches de Jésus). Certains l'identifient à Simon, frère de Jésus.

Il est cité dans quatre chapitres de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée :

  • HE 3, 11

« Après le martyre de Jacques et la destruction de Jérusalem qui arriva en ce temps, on raconte que ceux des apôtres et des disciples du Seigneur qui étaient encore en ce monde vinrent de partout et se réunirent en un même lieu avec les parents du Sauveur selon la chair (dont la plupart existaient à cette époque). Ils tinrent conseil tous ensemble pour examiner qui serait jugé digne de la succession de Jacques, et ils décidèrent à l'unanimité que Siméon, fils de ce Clopas dont parle l'Évangile, était capable d'occuper le siège de cette église : il était, dit-on, cousin du Sauveur : Hégésippe raconte en effet que Clopas était le frère de Joseph. »

  • HE 3, 22

« À Antioche, après Evodius qui en fut le premier évêque, en ce temps-là, Ignace en a été le second. Siméon fut pareillement le second qui, après le frère de notre Sauveur, eut à cette époque la charge de l'église de Jérusalem. »

  • HE 3, 32

« Après Néron et Domitien, sous le prince dont nous examinons actuellement l'époque, on raconte que, partiellement et dans certaines villes, le soulèvement des populations excita contre nous une persécution. C'est alors que Siméon, fils de Clopas, dont nous avons dit qu'il était le second évêque de Jérusalem, couronna sa vie par le martyre, comme nous l'avons appris. Ce fait nous est garanti par le témoignage d'Hégésippe, auquel nous avons déjà emprunté maintes citations. Parlant de divers hérétiques, il ajoute qu'à cette époque Siméon eut alors à subir une accusation venant d'eux ; on le tourmenta pendant plusieurs jours parce qu'il était chrétien ; il étonna absolument le juge et ceux qui l'entouraient; enfin, il souffrit le supplice qu'avait enduré le Sauveur. Mais rien ne vaut comme d'entendre l'écrivain dans les termes dont il s'est servi et que voici : “C'est évidemment quelques-uns de ces hérétiques qui accusèrent Siméon, fils de Clopas d'être descendant de David et chrétien ; il subit ainsi le martyre à cent vingt ans sous le règne de Trajan et le consulaire Atticus.” Le même auteur dit encore qu'il arriva à ses accusateurs dans la recherche qu'on fit des rejetons de la race royale des Juifs, d'être mis à mort comme appartenant à cette tribu. Siméon, on peut l'inférer à bon droit, est lui aussi un des témoins qui ont vu et entendu le Seigneur ; on en a la preuve dans sa longévité et dans le souvenir que l'Évangile consacre à Marie, femme de Clopas, qui fut sa mère comme nous l'avons dit plus haut. Le même auteur nous apprend encore que d'autres descendants de Jude, l'un de ceux qu'on disait frères du Seigneur, vécurent jusqu'au temps du même règne de Trajan, après avoir, sous Domitien, rendu témoignage à la foi chrétienne ainsi que nous l'avons déjà noté. Voici ce que nous raconte cet écrivain : “Ils vont donc servant de guides à chaque église en qualité de martyrs et de parents du Seigneur. Grâce à la paix profonde dont l'église entière jouissait alors, ils vivent jusqu'à Trajan. Sous le règne de ce prince, Siméon, dont il a été question plus haut, fils de Clopas, l'oncle du Seigneur, dénoncé par des hérétiques, fut lui aussi jugé comme eux sous le consulaire Atticus, pour le même motif. Ses tortures durèrent de longs jours et il rendit témoignage de sa foi de façon à étonner tout le monde et le consulaire lui-même, qui était surpris de voir une telle patience à un vieillard de cent vingt ans. Il fut condamné à être crucifié.” »

  • HE 4, 22

« Le même Hégésippe expose aussi les débuts des hérésies de son temps, en ces termes : “Après Jacques le Juste, qui subit le martyre comme le Seigneur, pour la même doctrine, Siméon, fils de Clopas, oncle du Christ, fut établi second évêque de Jérusalem ; tous le préférèrent parce qu'il était cousin de Jésus…” »

Un texte attribué à Hippolyte de Rome (Hyppolite sur les douze apôtres) assimile ce Siméon à Simon le Zélote, le disciple du Christ. L'extrait dit ceci :

« Simon le Zélote, le fils de Clopas, qu'on appelle aussi Jude, devint évêque de Jérusalem après Jacques le Juste et il s'endormit dans la mort et fut enterré là à l'âge de 120 ans. »

Notes et références

Articles connexes


Précédé par :
Jacques Ier
Évêque de Jérusalem Suivi par :
Juste Ier

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Siméon de Jérusalem de Wikipédia en français (auteurs)

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