- Salomon (Bible)
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Salomon, fils de David et de Bethsabée, est un roi d'Israël[1] (de 970 à 931 avant Jésus-Christ selon la chronologie biblique usuelle). Sa sagesse et sa justice firent de lui le roi le plus sage et juste de l'Ancien Testament. Il fait construire le premier Temple de Jérusalem. Son histoire est contée dans le Premier livre des Rois. Il eut 700 femmes de rang princier et 300 concubines qui le détournèrent de YHWH (1R, 11:3-8)[2].
Sommaire
Préalable
Cet article repose exclusivement sur la littérature religieuse (Bible, Midrash, Coran...).
Pour les informations historiques et archéologiques voir Données archéologiques sur David et Salomon.
Pour des informations épigraphiques voir Histoire de la recherche sur le Pentateuque.
Salomon, fils et successeur du roi David
Salomon est le deuxième fils que le roi David eut de sa femme, Bethsabée, que celui-ci avait prise à Urie le Hittite.
Quand David fut vieux, son fils Adonias tenta de se faire proclamer héritier. Alors David ordonne au prêtre Sadoq d'oindre Salomon comme roi après lui. David, mourant, confie ces paroles à son fils de douze ans : « Je m'en vais par le chemin de toute la terre. Tu seras fort et te montreras un homme, et tu prendras garde à Dieu, ton Dieu, en marchant dans Ses voies, en gardant Ses statuts, Ses commandements et Ses ordonnances, comme il est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu réussisses dans tout ce que tu feras et où que tu te tourneras » (I Rois 2, 2 et 3). Après 40 ans de règne, David meurt. Salomon devient ainsi roi d'Israël.
Le jugement de Salomon
Considéré comme « Sage parmi les hommes », il se rendit populaire en début de règne par ses jugements pleins de sagesse. Il avait d'ailleurs demandé à Dieu (2° livre des Chroniques chapitre 1 verset 7 à 12 ) de le munir d'un cœur qui sache écouter. Le Premier livre des Rois (3, 16-28) raconte ainsi le différend qui opposa deux femmes ayant chacune mis au monde un enfant, mais dont l'un était mort étouffé. Elles se disputèrent alors l'enfant survivant. Pour régler le désaccord, Salomon réclama une épée et ordonna : « Partagez l'enfant vivant en deux et donnez une moitié à la première et l'autre moitié à la seconde ». L'une des femmes déclara qu'elle préférait renoncer à l'enfant plutôt que de le voir sacrifié. En elle, Salomon reconnut la vraie mère, et il lui fit remettre le nourrisson. Alors « tout Israël apprit le jugement qu'avait rendu le roi, et ils vénérèrent le roi car ils virent qu'il y avait en lui une sagesse divine pour rendre la justice ». Ce célèbre épisode de la vie du Roi Salomon a donné lieu à l'expression « jugement de Salomon ». Il peut signifier soit que face à l'impossibilité d'établir la vérité dans un litige, on partage les torts entre deux parties, soit on met ces mêmes parties devant une situation qui oblige l'une d'elles au moins à changer sa stratégie. Ce cas fait partie de ceux étudiés en théorie des jeux à somme non-nulle au même titre que la Crise des missiles de Cuba, avec laquelle elle a des affinités (mettre l'une des parties dans une position intenable, et forcer l'issue en faveur du gagnant-perdant et non du perdant-gagnant). Anachroniquement on pourrait dire aujourd'hui que le roi Salomon a fait un coup de bluff, un coup de poker menteur.
Un règne de paix et de prospérité
À son avènement, Salomon doit faire face à de nombreuses (1445) rivalités et révoltes au sein de son royaume. Il élimine les partisans de son demi-frère Adonias. Le prêtre Abyatar (Abiathar) est exilé et Joab est exécuté.
Le pharaon Siamon profite de la mort de David pour organiser une expédition en Palestine. Il prend et détruit Gezer. Mais devant l’armée de Salomon, il préfère une paix de compromis. Il donne sa fille en mariage à Salomon avec pour dot Gezer. Salomon s’engage probablement à ne pas attaquer la pentapole philistine. Avec ce mariage Salomon signe un traité avec Siamon où il est autorisé à fixer, de manière permanente, les frontières méridionales de son royaume en occupant Gezer, qui dorénavant, restera une région d'Israël.
Salomon organise une expédition militaire à Hamath et Zoba pour contrôler Tadmor (Palmyre) et la route des caravanes.
Son règne marque cependant une période de paix, de prospérité et d'abondance. Le roi-bâtisseur fait ériger dans sa capitale des édifices colossaux (le Temple, le palais royal et les fortifications de Jérusalem). Il bâtit le premier Temple de Jérusalem. C'est dans sa quatrième année de règne que Salomon se mit à bâtir le temple, qui fut achevé en sept ans et demi. C'est le temple et non plus le tabernacle, qui fut alors le centre du culte public.
L'organisation du royaume de Salomon
Salomon organise l’administration de son Empire, tâche qui lui vaut la réputation de « sage » (hâkâm) :
- Comme David, il s’entoure de hauts fonctionnaires et de conseillers (prêtre, secrétaire, héraut, chef de l’armée) mais crée de nouvelles fonctions (maître du palais, chef des préfets et chef de la corvée). La famille du prophète Nathan est très influente dans ce cabinet. Salomon crée un corps de fonctionnaires (lévites), dévoués au service de l’État. Il institue des écoles pour les former.
- Le territoire israélite est divisé en douze préfectures dirigés par un préfet (nesîb), nommé par Salomon.
- Chaque préfecture devait assurer l’entretien de la cour royale pendant un mois, charge assez lourde à cause du développement du harem royal, du nombre des hauts fonctionnaires et de la charerie royale. D’autres entrées proviennent du domaine royal, géré par le maître du Palais, de cadeaux et tributs versés par les vassaux. De plus, le roi contrôle le commerce international : caravanes du désert (encens, aromates), commerce de haute mer dans des expéditions conjointes avec les Phéniciens (produits et animaux tropicaux, or), commerce avec la Phénicie (blé, huile, cèdre, cyprès, aide technique).
- Salomon nomme à la tête de l’armée l’ancien chef de la garde personnelle de David. L’effort de modernisation porte sur les chars, peu utilisés dans le passé et la construction de places fortes.
Le déclin
Selon la Bible (1R XI,3), Salomon a pris 700 épouses et 300 concubines. Il laissa se développer des religions païennes dans son entourage « et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son cœur auprès d'autres dieux » (1R XI,4 et 5). L'infidélité de Salomon à garder l'alliance avec Dieu entraîna la colère divine : « Parce que tu as fait cela[3], (…) Je t'arracherai le royaume (…) Seulement, Je ne le ferai pas dans tes jours, à cause de David, ton père. Mais Je l'arracherai de la main de ton fils. » (1R XI,9 à 13)
À la fin du règne, la levée de lourds impôts et l'institution de la corvée provoquent des révoltes qui aboutiront à la partition du royaume d'Israël après la mort de Salomon (-931).
Selon le Coran, Salomon (Soulayman) n'a jamais été mécréant et n'entraina pas la colère d'Allah :
« Et [les gens] suivirent ce que les diables racontent contre le règne de Solayman. Alors que Solayman n’a jamais été mécréant mais bien les diables[4]. »
Livres de Salomon
Les livres bibliques suivants sont attribués à Salomon :
- traditionnellement
- Certaines traditions attribuent le Livre de l'Ecclésiastique à Salomon[5]
Les livres apocryphes suivants sont attribués à Salomon :
- explicitement
Salomon dans l'islam
Salomon fait partie des prophètes de l'islam. Dans le Coran, c'est la 27e sourate qui parle le plus de Salomon (Sulayman), prophète et roi, tout comme son père David (Daoud). Il y est question de sa relation avec la reine de Saba[6]. Plusieurs sourates font allusion[7] aux épreuves et aux pouvoirs que lui aurait accordé Dieu, pouvoirs qui prennent dans les légendes populaires la forme magique du Sceau de Salomon.
Précédé par Roi d'Israël unifiée[1] Suivi par David Salomon
(Maison de David)-970 - -931[8] Royaume de Juda : Roboam Royaume d'Israël : Jéroboam Ier Bibliographie
- Ernest-Marie Laperrousaz, Salomon, roi d'Israël, Hachette Éducation, 2000
- Claude Lichtert et Dany Nocquet (sous la direction de), Le Roi Salomon. Un héritage en question, Lessius (coll. Le livre et le rouleau 33), Bruxelles, 2008
- Jean Koulagna : Salomon de l'histoire deutéronomiste à Flavius Josèphe, Editions Publibook Université 2009, ISBN 978-2-7483-4583-4, extraits Google-books
Voir aussi
- Texte biblique, hébreu et français, du "Jugement de Salomon" (1 Rois 3, 16-28)
- Reine de Saba
- Les Mines du roi Salomon
- Histoire du compagnonnage
- Pour une analyse juridique du jugement de Salomon, Jacques Bellichach, Le Jugement de Salomon est-il un jugement ?, Gazette du Palais, Recueil 2007, p. 3977-3978
- Claude Rappé, Salomon, le roi des femmes, roman publié chez Albin Michel par le journaliste-historien Claude Rappé, très documenté
- Kebra Negast en ge'ez, mythe fondateur de l'empire éthiopien (source : Kebra Negast ; la Gloire des Rois d'Éthiopie traduction française de Samuel Mahler (ISBN 978-2-9530397-0-2)
Notes et références
- Juda et d'Israël) Il s'agit ici du Royaume regroupant les Douze tribus d'Israël (Royaume uni de
- Mohamed Talbi, L'islam n'est pas voile, il est culte, Edition cartaginoiseries, 2011, p.306
- ici, la cause de la colère Divine n'est pas la polygamie, mais l'adoration d'autres divinités
- sur Wikisource Le Coran, traduction de Muhammad Hamidullah, 1990, Sourate 2 : La vache (Al-Baqarah), 102
- 397 Troisième Concile de Carthage,
- hadiths. La reine de Saba est appelée Bilqis dans les
- Voir la sourate 21, versets 81 et 82, la sourate 27, verset 17, la sourate 34, versets 12 à 14, et la sourate 38, versets 29 à 39.
- Comme de nombreuses dates concernant les personnages bibliques de cette époque, celles-ci sont approximatives, et peuvent faire l'objet de débats entre exégètes.
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