Insurrection décabriste

Insurrection décabriste
Révolte des décembristes, tableau peint par le peintre russe Vasili Timm (1820-1895).

L'insurrection décembriste ou insurrection décabriste — de décabr, décembre en russe — est une tentative de coup d'État militaire qui s'est déroulée à Saint-Pétersbourg le 14 décembre 1825 afin d'obtenir du futur tsar Nicolas Ier une constitution. L'insurrection fut durement réprimée par le nouvel empereur.

Sommaire

Origine

La révolte des décabristes en décembre 1825.
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La campagne de Russie en 1812 se conclut en 1814 puis en 1815 par la défaite de Napoléon Ier et la fin du Premier Empire. Parmi les vainqueurs, le tsar Alexandre Ier, inspirateur de la Sainte-Alliance, avait poussé ses troupes jusque dans Paris. Monarque aux idées modernes, c'est lui qui avait imposé une constitution à Louis XVIII comme condition à sa montée sur le trône restauré de France.

Rentrés au pays, les jeunes officiers, tous issus de l'aristocratie, se mirent à rêver de réformes du régime tsariste inspirées des institutions nées en Occident. Leur attente fut déçue par les tergiversations d'Alexandre. En Russie comme en Ukraine naquit un mouvement réformateur organisé en sociétés secrètes inspirées du carbonarisme italien. Selon d'autres sources, la plupart des conspirateurs sont francs-maçons, la maçonnerie est alors mise hors-la-loi et persécutée après la répression de l'insurrection[1]. Le prince Alexandre Nikolaïevitch Golitsyne ordonna une enquête sur une éventuelle participation des francs-maçons lors du soulèvement. Au sein de ces sociétés ou loges s'affinaient les idées réformatrices et s'élaborait un texte constitutionnel. C'est de cette mouvance que partit une insurrection plus ou moins improvisée lors de l'interrègne indécis qui succéda à la disparition subite et mystérieuse du monarque le 19 novembre 1825 à Taganrog.

Le 14 décembre 1825

Tandis que l'héritier légitime, le grand-duc Constantin[2], avait depuis longtemps refusé la couronne (refus officiel, mais cependant tenu secret) et que le futur Nicolas Ier hésitait encore à succéder à son frère, le 14 décembre 1825, à l'occasion de la prestation de serment du sénat et des régiments de la garde au nouveau tsar, le prince Serge Troubetzkoï réunit à 11 heures du matin trois régiments de mutins soit trois mille hommes sur la place du Sénat de Saint-Pétersbourg où encore plus de civils s'étaient rendus et tenta de soulever la garnison pour imposer par ce coup d'État un train de réformes abolissant le servage dont souffraient les moujiks, et une constitution garantissant la liberté d'opinion et d'expression.

Cependant, malgré les apparences, l'insurrection était mal engagée car A. I. Iakoubovitch, qui était chargé de la prise du palais d'hiver et de l'arrestation de la famille impériale, refusa sa mission et Sergueï TroubetzkoÏ ne se rendit pas au sénat car il avait anticipé l'échec de l'entreprise. De plus, les soldats ne connaissaient pas le fin mot de leur participation et n'étaient là que par obéissance à leurs officiers. Ceux-ci les avaient abusés en leur faisant croire que la renonciation au trône de Constantin était apocryphe et que c'était à lui qu'ils devaient prêter serment, donc ils n'eurent aucun mal à crier « Vive Constantin » ni à crier « Vive la constitution » car, le mot constitution ne faisant pas partie de leur culture, ils crurent que c'était le prénom de l'épouse de Constantin[3].

Ainsi les troupes restèrent toute la journée sur la place, en carré, face à l'amirauté, tournant le dos au sénat. Ils repoussèrent avec le peuple attroupé une attaque de la cavalerie qui était restée fidèle au tsar. Le gouverneur de la capitale, Michel Miloradovitch, venu parlementer, fut malencontreusement tué et le grand-duc Nicolas se décida à donner, dans la soirée, l'ordre de tirer au canon. Ce fut une débandade sanglante : on dénombra 70 morts.

Les martyrs d'une révolution manquée

Le nouveau règne s'inscrivit dans le conservatisme le plus absolu et réprima avec un soin maniaque toute trace de l'insurrection. Nicolas Ier chargea Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski de superviser le règlement judiciaire de l'affaire car le soupçonnant de sympathie envers les décembristes, il pensa ainsi qu'il pourrait en apprendre davantage et que les sanctions seraient mieux acceptées ce qui démontrerait leur culpabilité. Les tribunaux voulant prouver leur dévouement au nouveau tsar, environ 3 000 personnes civiles et militaires furent arrêtées, des centaines d'interrogatoires vigoureux furent menés et débouchèrent sur cinq exécutions par pendaison, tandis que 121 décabristes furent condamnés aux travaux forcés, à l'exil, au bagne, à la déportation à vie pour certains en Sibérie et les soldats ayant participé à l'insurrection furent mutés dans des unités disciplinaires.

Les princes Volkonski et Sergueï Troubetzkoï firent partie des exilés et quand la foule vit les princesses Maria Volkonskaïa et Ekaterina Troubetskaïa, une Française née Loubrevie de Laval, leurs épouses renoncer à leurs biens pour suivre les condamnés au bagne, elle fut durablement émue par leur sort et secrètement gagnée à des idées révolutionnaires. Neuf autres épouses prirent elles aussi le long chemin de la Sibérie pour rester avec leur mari dont Prascovia Egorovna Annenkova, une Française née Pauline Gueble épouse de Ivan Alexandrovitch Annenkov et leur fille Olga Ivanovna qu'elle emmena, dont Camille Ivachova, une Française née Le Dantu épouse de Vassili Ivachiev, dont Alexandra Grigorievna épouse de Nikita Mouraviov, dont Natalia Dimitrievna Fonvizina épouse de Mikhaïl Fonvizine, dont Elizaveta Petrovna épouse de Mikhaïl Narychkine. Vu la jeunesse des conjurés, très peu étaient mariés. Ce n'est qu'en 1852 que quelques survivants furent autorisés à rentrer chez eux.

Alexandre Herzen rapporte dans Passé et méditation l'impact considérable des condamnations sur son jeune esprit. Dans son autobiographie, il rapporte que le public ne semblait pas considérer que la peine de mort s'appliquerait : « Tout le monde s'attendait à ce qu'on atténue la sentence des condamnés : le Couronnement était tout proche. Mon père lui-même, nonobstant sa prudence et son scepticisme, assurait que l'exécution n'aurait pas lieu, que tout cela n'était conçu que pour frappper les esprits. Mais comme tout le monde, il connaissait mal le jeune monarque. Nicolas quitta Pétersbourg et, sans entrer dans Moscou, s'arrêta au palais Petrovsky. Les Moscovites n'en purent croire leurs yeux quand ils lurent, dans Les Nouvelles de Moscou, l'atroce compte rendu du 14 juillet[4].  » Herzen précise encore : « Nicolas introduisit la peine de mort dans notre procédure criminelle, illégalement d'abord, après quoi il la fit entrer dans son Code[5] ».

L'idée de venger un jour les décembristes fit son chemin depuis 1830. Elle anima entre autres l'anarchiste Bakounine. Elle inspira diverses tentatives au XIXe siècle et ne disparut qu'après la révolution russe de 1917.

Les décabristes condamnés à mort

  • Le colonel Pavel Ivanovitch Pestel (1793-1826), décabriste, fondateur de l' « Union » puis la « Société du Midi », une société secrète composée d'officiers. Cet officier milita pour le renversement de la monarchie impériale en Russie et avait rédigé une thèse politique La Vérité russe ; il fut l'un des principaux insurgés de la révolte de décembre 1825. Jugé, il fut condamné à mort par pendaison (1826)[6]. Sur sa poitrine, une pancarte où l'on pouvait lire « Régicide ».
  • Kondrati Ryleïev, officier fondateur de l' « Union du Nord », société secrète regroupant des officiers de la Garde impériale de Russie, il fut l'un des insurgés du 14 décembre 1825, après avoir été jugé il fut pendu en 1826 avec fixée sur sa poitrine une pancarte où l'on pouvait lire « Régicide ». Lors de la pendaison, la corde se rompit, trente minutes plus tard, Conrad Ryleïev fut une seconde fois pendu.
  • Mikhail Bestoujev-Rioumine, insurgé lors de la journée du 14 décembre 1825, il fut pendu en 1826 avec comme ses compagnons d'infortune une pancarte où l'on pouvait lire « Régicide ».
  • Sergueï Ivanovitch Mouraviov-Apostol, (1796-1826), capitaine au Régiment de la Garde Semionovski, frère des Décembristes Ipollite Ivanovitch Mouraviov-Apostol et de Matveï Ivanovitch Mouraviov-Apostol, cousin des décembristes Nikita Mikhaïlovitch Mouraviov-Apostol et Artamon Zakharevitch Mouraviov-Apostol, membre de la Société l'Union du Salut dont il fut l'un des fondateurs puis fut un membre actif de la Société du Midi, il partagea l'idée du complot qui consista à assassiner le tsar, il fut l'un des mutins participant à la révolte du 14 décembre 1825, jugé et condamné, il fut pendu en 1826 avec inscrit sur une pancarte fixée sur la poitrine « Régicide ». Lors de la mise à exécution de la sentence de mort la corde se rompit, trente minutes plus tard, il fut pendu une seconde fois.
  • Piotr Grigorievitch Kakhovsky, il fut l'un des insurgés de la journée du 14 décembre 1825, au cours de ces évènements, il tira une balle sur le général Mikhaïl Andreïevitch Miloradovitch, il fut pendu en 1826 avec accroché sur sa poitrine une pancarte où l'on pouvait lire « Régicide ». Lors de la pendaison la corde se rompit, trente minutes plus tard, il fut pendu une seconde fois.

Alexandre Mikhaïl Boulatov : (1793-1826), pendant la Guerre patriotique de 1812, il servit dans le Régiment des Grenadiers de la Garde, lieutenant-colonel et commandant du 12ème régiment de Chasseurs, il devint l'adjoint de l'un des chefs décabristes, le prince Sergueï Petrovitch Troubetskoy, il rejoignit les troupes sur la place du Sénat. Incarcéré, le lieutenant-colonel après une grève de la faim se fracassa la tête sur le mur de sa prison, transporté à l'hôpital il décéda des suites de ses blessures[7].

Les décabristes condamnés à l'exil

Le lieutenant Mikhaïl Mikhaïlovitch Narychkine en 1820

Il y eut onze catégories de condamnation.

  • Nikolaï Pavlovitch Akoulov : (1798-?), lieutenant, arrêté le 15 décembre 1825, il fut placé en détention provisoire à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Petersbourg. Condamné de onzième catégorie, la Haute Cour pénale lui infligea une peine de dégradation, comme simple soldat il fut transféré dans une garnison éloignée de la capitale. Il fut incorporé au 42ème Régiment de Chasseurs stationné à Tomsk. Entre 1826 et 1828, il fut engagé dans la guerre russo-persanne, puis de 1828 à 1829, il s'illustra lors de la Guerre russo-turque de 1828-1829. En 1829, en qualité de sous-officier, il fut affecté au Régiment de Chasseurs Kabardinski[8].
  • Andreï Nikolaïevitch Andreev : (1803 ou 1804-1831), lieutenant au Régiment de la Garde Izmaïlovski, membre de la Société du Nord en 1825, arrêté en décembre 1825, il fut incarcéré à la forteresse Piere et Paul à Saint-Petersbourg. Condamné de huitième catégorie, en juillet 1826, la Cour Suprême criminelle le condamna à l'exil à perpétuité, cette peine fut réduite à 20 ans. En août de la même année, il fut transféré à Iakoutsk, puis, envoyé dans une colonie à Olekminsk (province Iakoutsk). Transféré dans une autre colonie sur ordre impérial, en chemin, il fit étape dans la petite ville de Verkhoïansk. Dans la nuit du 28 septembre 1831, avec Nikolaï Petrovitch Repine, il périt dans l'incendie qui se déclara dans la petite où il séjournait[9].
  • Iakov Maksimovitch Andreïevitch : (1801-1840), lieutenant à la 8ème Brigade d'artillerie, membre de la Société des Slaves Unis, il se proposa pour l'arrestation du Grand-duc Konstantin Pavlovitch de Russie. Il appela le Régiment d'infanterie de Tchernigov au soulèvement. Lors de son interrogatoire, il nia tout implication dans le soulèvement de décembre 1825. Condamné de 1ère catégorie, le tribunal lui infligea une peine de réclusion à perpétuité. Le 22 août 1826, cette peine fut réduite à 20 ans. Le 23 juillet 1826, il fut incarcéré à la forteresse de Schlusselbourg et le 2 octobre de la même année, transféré en Sibérie où, le 20 décembre 1827, il retrouva ses camarades décembristes. En septembre 1830, il fut transféré à l'usine Petrovski (usine d'extraction de minerai de fer dans la région Transbaïkalie). Le 8 novembre sa peine fut réduite à 13 ans d'emprisonnement[10].
  • Anton Petrovitch Arbouzov : Lieutenant, accusé de tentative de régicide et d'assassinat sur les membres de la famille impériale, le tribunal lui infligea une peine de 20 ans de travaux forcés en Sibérie. Condamné de 1ère catégorie.
  • Ivan Borissovitch Avramov : (1802-1840) lieutenant d'intendance issu d'une famille noble de la province de Toula, membre de la Société du Sud, condamné de septième catégorie, le 10 juillet 1826, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de deux ans de travaux forcés réduite à un an. Le 15 février 1827, il fut transféré en Sibérie. Le 15 avril 1827, avec ses camarades décembristes il fut emprisonné à la forteresse de Tchita. Fin avril 1828, sa peine de travaux forcés purgée, il fut transféré dans une colonie située dans le village de Touroukhansk[11].
  • Pavel Vassilievitch Avramov : Colonel au 64ème Régiment d'Infanterie Kazanski, condamné de quatrième catégorie, le tribunal lui infligea une peine de douze ans de servitude pénale réduite à huit ans de travaux forcés qu'il purgea en Sibérie.
  • Ivan Alexandrovitch Annenkov : (1802-1878), lieutenant au régiment des chevaliers gardes, membre de la Société du Sud (1824), condamné de 2ème catégorie. Le tribunal lui infligea une peine de 20 ans de travaux forcés réduite à 15 ans. Le 22 août 1826, enchaîné il fut déporté en Sibérie. Le 10 décembre 1826, il rejoignit ses camarades décembristes incarcérés à la forteresse de Tchita, le 28 janvier 1827, il fut transféré à l'usine Petrovski. En septembre 1830, sa peine fut réduite à 10 ans. Le 14 décembre 1835, sa peine de travaux forcés fut levée, sous surveillance policère, il vécut à Irkoutsk. Le 5 octobre 1837, il s'installa à Tourinsk (oblast de Sverdlovsk), le 26 août 1856, il bénéficia de l'amnistie. Il décéda dans la ville de Nijni-Novgorod où il fut inhumé.
  • Alexandre Petrovitch Bariatinski, (1798-1844), prince, capitaine en second d'un Régiment de Hussards, aide de camp du commandant de la 2e armée, membre de la Société du Sud, ami de Pestel condamné de 1ère catégorie, le tribunal le condamna à 20 ans de réclusion, sa peine fut réduite à 20 ans, il fut exilé en Sibérie.
  • Nikolaï Vassilievitch Basarguine : (1800-1861), lieutenant au Régiment des Chasseurs de la Garde, haut conseiller du quartier général de la 2ème Armée, membre de la Société du Bien-Être, de la Société du Sud. Condamné de 2e catégorie, la tribunal lui infligea une peine de de 20 ans de travaux forcés. Le 22 août 1826, il fut transféré en Sibérie. Le 21 janvier 1827, il rejoignit ses camarades décembristes à la forteresse de Tchita. Le 7 mars 1827, il fut transféré à l'usine Petrovski. En septembre 1830, il bénéficia d'une remise de peine de 10 ans. Amnistié le 22 août 1856, il s'installa à Moscou[12].
  • Gavriil Stepanovitch Batenkov : (1793-1863), lieutenant-colonel du Corps ferroviaire, membre de la Société du Nord (1825). Condamné de 3ème catégorie, la Haute Cour pénale lui infligea une peine de 20 ans de travaux forcés. De 1827 à 1846, il fut emprisonné à la forteresse Alexeïevski Ravelin où il fut maintenu au secret puis exilé à Tomsk. En 1857, il s'installa à Kalouga où il décéda d'une pneumonie le 10 novembre 1863.
  • Alexandre Petrovitch Beliaev, enseigne de vaisseau de l'équipage de la garde, condamné de 4e catégorie, relégué en Sibérie et au Caucase.
  • Piotr Petrovitch Beliaev, (le frère d'Alexandre Beliayev), condamné de quatrième catégorie, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de douze ans de travaux forcés, celle-ci fut réduite à huit ans qu'il purgea en Sibérie.
  • Alexandre Karlovitch Berstel : (1788-1830), lieutenant-colonel dans une brigade d'artillerie, issu d'une famille noble de la province de Kazan, en septembre 1825, il appartint à la Société des Slaves-Unis. Arrêté en janvier 1826, il fut incarcéré à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Petersbourg. Condamné de septième catégorie, en juillet 1827, la Cour Suprême criminelle le condamna à deux ans de travaux forcés. Transféré à Bobrouïsk en juillet 1826, le mois suivant sa peine fut réduite à un an. En août 1827, ayant purgé sa peine, comme simple soldat, il intégra le 45ème Régiment de Chasseurs stationné dans le Caucase, puis en janvier 1829, il servit au 41ème Régiment de Chasseurs. Au cours de la Guerre russo-turque de 1828-1829, il fut grièvement blessé[13].
  • Vladimir Alexandrovitch Betchasnov, sous-lieutenant de la 8e brigade d'artillerie, condamné au bagne à perpétuité, sa peine fut réduite à 20 ans.
  • Alexandre Alexandrovitch Bestoujev : (1795-1837), capitaine au Régiment de Dragons de la Garde, écrivain. Pour sa participation au complot des Décembristes, la Haute Cour criminelle le condamna à l'exil à Iakoutsk. En 1829, il fut affecté dans un régiment stationné au Caucase. Il participa à de nombreuses batailles. Il fut tué au cours d'une escarmouche au fort du Saint-Esprit à Adler, sa dépouille ne fut jamais retrouvée[14].
  • Mikhaïl Alexandrovitch Bestoujev. : (1800-1871), frère de Mikhaïl Alexandrovitch Bestoujev et de Nikolaï Alexandrovitch Bestoujev. capitaine en second au Régiment de la Garde Moskovski, membre de la Société du Nord condamné de 2e catégorie, le tribunal militaire le condamna aux travaux forcés à perpétué, sa peine fut réduite à 20 ans. En août 1826, il fut emprisonné dans la forteresse de Schlusselbourg. Déporté en Sibérie le 28 septembre 1827, il fut écroué à la prison de Tchita, la même année il fut transféré aux mines de Petrovski à Petrovsk-Zabaikalsky. Le 8 novembre 1838, il bénéficia d'une réduction de peine de 5 ans et le 14 décembre 1835, sa condamnation fut réduite à 13 ans. Le 10 juillet 1839, les deux frères Mikhaïl et Nikolaï furent transféré à Selenguinsk. Le 22 avril 1862, il reçut l'autorisation de s'installer à Moscou, en 1867, il quitta Selenguinsk et s'installa à Moscou où il décéda du choléra le 22 juin 1871[15].
  • Nikolaï Alexandrovitch Bestoujev : (1791-1855), frère des précédents, capitaine en second du 8e équipage de la Marine, membre du la Société du Nord (1824), condamné de 2e catégorie, La Haute Cour pénale lui infligea une peine de réclusion à parpétuité, celle-ci fut réduite à 20 ans de travaux forcés dans les mines de Nertchinsk en Sibérie[16].
  • Piotr Alexandrovitch Bestoujev : (1804-1840), frère cadet du précédent, sous-lieutenant de marine, membre de la Société du Nord (1825), il participa également au soulèvement Place du Sénat le 14 décembre 1825. Arrêté, dans l'attente de son procès, il fut placé en détention provisoire à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Petersbourg. Condamné de onzième catégorie, la Haute Cour pénale lui infligea une peine de rétrogadation et d'exil dans une ville garnison éloignée de la capitale impériale. Il fut incorporé dans un bataillon stationné à Kizilsky, le décret impérial du 22 août 1826 lui permit d'intégrer le régiment d'infanterie Chivanski, au sein de cette unité, il participa à la Guerre russo-persane de 1826-1828, au conflit opposant la Russie impériale à l'Empire ottoman. Blessé, au cours ce cette guerre, le 22 mai 1828, il fut transféré au Régiment d'infanterie Kourinski. Il fut renvoyé de l'armée pour cause de maladie (il souffrait de graves désordres mentaux), il fut placé sous la responsabilité de sa mère avec l'interdiction formelle de pénétrer dans la capitale impériale russe. Il vécut dans la province de Novgorod, mais son état empirant, son père, le maréchal de la noblesse P.M. Bestoujev demanda au tsar la permission de placer son fils dans un établissement spécialisé pour malades mentaux. Interné dans un hôpital psychiatrique, il mourut le 22 août 1840[17].
  • Pavel Sergueïevitch Bobrichtchev-Pouchkhine : (1802-1865), lieutenant, il appartint à la Société secrète Vérité du Sud, condamné de quatrième catégorie, le 10 juillet 1826, le tribunal lui infligea une peine de 12 ans de travaux forcés, le 22 août de la même année cette peine fut réduite à huit ans. Le 17 mars 1827, il retrouva ses camarades décembristes à la forteresse de Tchita puis, en septembre 1830, il fut transféré à l'usine Petrovski. Le 12 juin 1839, il reçut l'autorisation de se rendre dans la ville de Tobolsk, ville où son frère fut interné dans un asile d'aliénés[18].
  • Nikolaï Sergueïevith Bobrichtchev-Pouchkhine : (1800-1871), frère cadet du précédent, lieutenant d'intendance, membre des Sociétés secrètes l'Union du Bien-Être (1820 ou 1821) et Société du Sud. Appréhendé en décembre 1825, il fut conduit à la forteresse Pierre et Paul où il fut emprisonné. Condamné de huitième catégorie, en octobre 1826, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de bannisssement à vie. Cette sanction pénale fut ramenée à vingt ans d'exil. En août 1826, il fut envoyé à Srednekolymsk en Iakoutie puis, en 1827, il fut exilé dans la ville de Touroukhansk (krai de Krasnoïarsk). Quelques mois plus tard, déclaré aliéné par le gouverneur de Sibérie orientale, il fut interné au monastère de la Trinité situé près de la ville de Touroukhansk. En 1827, le Saint-Synode décréta son internement au monastère Ienisseï-Spasski. Puis de 1828 à 1829, il séjourna à l'hôpital d'Ienisseï. Après une minutieuse enquête sur son état mental, il fut placé dans un asile d'aliénés à Krasnoïarsk. En 1833, son frère cadet le rejoignit dans cette petite ville de Sibérie et ce dernier fut autorisé à héberger son frère malade à son domicile personnel. Le décret de juin 1839, permit aux deux frères Bobrichtchev-Pouchkhine de s'établir à Tobolsk. Dans la capitale sibérienne, Nikolaï Sergueïevitch Bobrichtchev-Pouchkhine fut à nouveau placé dans un hôpital psychiatrique. En 1856, après plusieurs demandes réitérées de leurs proches, les deux frères reçurent la permission de s'établir dans la province de Toula[19].
  • Boris Andreïevitch Bodisko : (1800-1828), lieutenant, issu d'une famille noble luthérienne de la province de Toula, il fut l'une des acteurs du soulèvement de la Place du Sénat. Mis en état d'arrestation dans la nuit du 15 décembre au 16 décembre 1825, il fut transféré à la forteresse Saint Pierre et Paul à Saint-Petersbourg. Condamné de huitième catégorie, la Cour Suprême criminelle prononça contre lui la peine de bannissement à vie commuée à vingt ans d'exil. Il purgea une partie de sa peine à Vladikavkaz. Le 26 septembre 1826, il s'enrôla dans le Régiment d'infanterie Tifliski, dans ses rangs, il participa à la Guerre russo-persane de 1826-1828. Le 24 mai 1828, il fut tué lors des combats[20].
  • Mikhaïl Andreïevitch Bodisko : (1803-1867), frère cadet du précédent. Aspirant, il prit personnellement part au soulèvement du 18 décembre 1825 et incita les soldats de rangs subalternes à la rébellion. Condamné de cinquième catégorie, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de cinq ans d'exil à Bobrouïsk.
  • Piotr Ivanovitch Borisov : (1800-1854) lieutenant à la 8ème Brigade d'artillerie, avec son frère Alexandre Ivanovitch Borisov et Ioulian Kazimirovitch Lioublinski il fonda la Société des Salves Unis. Condamné de première catégorie le 10 juillet 1826, il fut condamné aux travaux forcés. Le 23 juillet 1826, avec son frère il fut envoyé en Sibérie. Le 22 août 1826, sa peine fut réduite à 20 ans. Il fut incarcéré à Irkoutsk puis à la forteresse de Tchita. Le 8 novembre 1832 sa peine fut commuée à 15 ans de travaux forcés, le 14 décembre 1835 à 13 ans[21].
Dmitri Irinarkhovitch Zavalichine
  • Andreï Ivanovitch Borisov : (1798-1854) frère aîné du précédent, ancien lieutenant à la 8ème Brigade d'artillerie, avec son frère cadet et Ioulian Kazimirovitch Lioublinski il fonda la Société des Slaves Unis. Condamné de 1ère catégorie le 10 juillet 1826, il fut frappé de 20 ans de travaux forcés. Avec son frère il fut envoyé en Sibérie. le 22 juillet 1826 sa peine fut réduite à 20 ans. Il fut incarcéré à Irkoutsk puis à la forteresse de Tchita. Le 8 novembre 1835 sa peine fut réduite à 15 ans, le 14 décembre 1835 à 13 ans[21].
  • Nikolaï Iakovlevitch Boulgari : (1805-1841), lieutenant au Régiment de cuirassiers de la Garde de Sa Majesté, en 1825, il rejoignit les membres de la Société du Sud, mis en état d'arrestation à Odessa le 18 décembre 1825, il fut transféré à la forteresse Pierre et Paul de Saint-Petersbourg en janvier 1826. Condamné de septième catégorie, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de deux ans de travaux forcés, en août 1826, elle fut réduite à un an. Il fut incarcéré dans la forteresse de Dinabourskoï. Il fut autorisé à purger la fin de sa peine au 45ème Régiment de chasseurs Finliandski. En octobre 1827, il fut transféré au Régiment de cavalerie Severski, en janvier 1832, au grade de lieutenant, il servit au Régiment de Lanciers Tchougouevski, en 1834, il quitta l'armée et remplit diverses missions auprès du gouverneur de Kertch, en 1839, il s'établit définitivement à Revel[22].
  • Alexandre Fiodorovitch Brig : (1792-1859), né Alexandre von der Briggs, colonel en retraite du Régiment de la Garde Izmaïlovski, homme politique russe, il milita au sein de la Société du Sud (1825). Condamné de septième catégorie, en juillet 1826, la Cour Suprême criminelle le condamna à une peine de deux ans de servitude, le mois suivant elle fut réduite à un an. En février 1827, il fut exilé en Sibérie, en avril de la même année, il rejoignit ses camarades décembristes à la prison de Tchita. Au cours de sa détention, il travailla aux mines Nertchinski. En avril 1828, sa peine purgée, il fut envoyé dans une colonie située sur les rives de la Pelym. En 1856, après avoir bénéficié de l'amnistie, il s'établit à Peterhof. Il décéda le 27 juin 1859 à Saint-Petersbourg[23]
  • Fiodor Petrovitch Chakhovskoï : (1796-1829), prince, capitaine en retraite du Régiment de la Garde Semionovski, franc-maçon, il fut membre des Amis-Unis, des Trois Vertus, du Sphinx. Il siégea au Conseil d'administration de la société secrète l'Union du Bien-Être dont il fut l'un des fondateurs. Arrêté à Saint-Petersbourg le 9 mars 1826, il fut l'un des rares Décembristes à refuser de plaider coupable. Condamné de huitième catégorie au bannissement à vie, celle-ci fut quelque temps plus tard réduite à vingt ans d'exil. En 1826, il fut envoyé à Touroukhansk, puis, le 14 septembre 1827 transféré à Ienisseïsk. Au cours de son exil, il décrivit la flore locale et rédigea des notes sur la région de Touroukhansk. Très affligé par la séparation de sa famille, à l'hiver 1828, il donna des signes d'aliénation mentale. Nicolas Ier de Russie autorisa le transfert du prince au monastère de Saint-Euthymius à Souzdal où son épouse fut autroisée à lui prodiguer des soins. Le 6 mai 1829, il refusa toute nourriture, il poursuivit sa grève de la faim jusqu'à sa mort le 22 mai 1829. Il fut inhumé dans le cimetière du monastère[24].
  • Andreï Ivanovitch Chakhirev : (1799-1828), lieutenant au Régiment d'infanterie Tchernigov, membre de la Société des Slaves-Unis (1825), mis en état d'arrestation en février 1826 à Moguilev, il fut transféré à la forteresse Saint Pierre et Paul à Saint-Petersbourg. Condamné de huitième catégorie, le 7 octobre 1826, il fut condamné au bannissement à vie, commué à vingt d'exil. De 1826 à 1828, il purgea sa peine à Sourgout où il décéda le 17 mai 1828[25].
  • Ivan Fiodorovitch Chimkov : (1804-1836), enseigne au Régiment d'Infanterie Saratovski, membre de la Société des Slaves-Unis (1825). Condamné de quatrième catégorie, le 10 juillet 1826, le tribunal lui infligea une peine de douze ans de travaux forcés, le 22 août de la même année, sa peine fut réduite à huit ans. Le 22 août 1826, il fut transféré dans une forteresse en Sibérie, le 27 janvier 1827, il rejoignit ses camarades décembristes à la prison de Tchita, en septembre 1830, il fut transféré à l'usine Petrovski[26].
  • Dmitri Alexandrovitch Chtchepine-Rostovski : (1798-1858), lieutenant au Régiment de la Garde Moskovski, membre de la Société du Nord (1825), il prit une part active dans le soulèvement de la Place du Sénat. Condamné de 1ère catégorie, le tribunal lui infligea une peine de prison à vie en Sibérie. De 1826 à 1839, il purgea sa peine à la forteresse de Tchita puis à l'usine Petrovski. En 1856, il bénéficia de l'aministie[27].
  • V. P. Davidov.
  • Vassili Lvovitch Davydov : (1793-1855), poète russe, lieutenant au 5ème Régiment de hussards Alexandriski, condamné de 1ère catégorie, le tribunal lui infligea une peine de réclusion à perpétuité, sa peine fut réduite à 20 ans de travaux forcés.
  • Vassili Abramovitch Divov : Aspirant, condamné de 1ère catégorie, accusé de tentative de régicide et de l'assassinat de la famille impériale, il fut privé de ses titres de noblesse, le tribunal lui infligea une peine de 20 ans de travaux forcés en Sibérie.
  • Ilia Andreïevitch Dolgoroukov :
  • Andreï Vassilievitch Entaltsov : Condamné de septième catégorie, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de deux ans de travaux forcés en Sibérie, la durée de cette peine fut ramenée à un an.
  • Piotr Ivanovitch Falenberg : Condamné de quatrième catégorie, il purgea une peine de huit années de travaux forcés en Sibérie.
  • Ivan Fioforovitch Fogt : (1794-1842), capitaine au Régiment d'infanterie d'Azovski, issu d'une famille noble luthérienne de la province de Courlande. Membre de la Société du Sud (1824). Arrêté en décembre 1825 à Toultchine, en janvier 1826, il fut incarcéré à la forteresse Saint Pierre et Paul. Condamné de huitième catégorie, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de bannissement à vie, quelque temps plus tard tard cette sanction pénale fut ramenée à vingt ans. De 1828 à 1829, il fut détenu dans la forteresse de Berezov[28].
  • Alexandre Alexandrovitch Fok : (né Alexandre von Falk) (1803-1854), lieutenant au régiment de la Garde Izmaïlovski. Le 15 décembre 1825, il fut arrêté dans l'enceinte de la caserne de son régiment puis dans l'attente de son procès, il fut placé en détention provisoire à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de onzième catégorie, la Cour suprême criminelle le dégrada et l'exila dans une garnison très éloignée de la capitale. En août 1826, comme simple soldat, il fut affecté au 41ème régiment de chasseurs stationné dans le Caucase. Sous-officier en 1827, en 1828, il fut affecté au 44e régiment de chasseurs, en 1830, au grade d'enseigne, il servit au 10e bataillon de ligne d'Orenbourg. Blessé, il fut mis à la retraite, il vécut en résidence surveillée à Oufa ville située dans la province de Birsk[29].
  • Mikhaïl Alexandrovitch Fonvizine : (1787-1854), major-général, philosophe, représentant du Socialisme utopique, condamné de 4e catégorie, la Haute Cour pénale le condamna à 15 ans de bagne et à l'exil en Sibérie. Le 10 juin et le 22 août 1826, il bénéficia d'une réduction de peine de douze ans puis de huit ans qu'il purgea à la forteresse de Tchita puis à l'usine Petrovski à Petrovsk-Zabaikalsky. En 1832, il fut exilé à Enisseïsk, puis en 1838 à Krasnoïarsk puis en résidence surveillée à Tobolsk[30].
  • Alexandre Filippovitch Frolov : (1804-1885), lieutenant au Régiment d'infanterie Penzenski, membre de la Société des Slaves-Unis (1825), condamné de 2ème catégorie, le tribunal le condamna à purger une peine de 20 ans de travaux forcés qui fut réduite à 15 ans. Le 22 août 1826, il fut déporté en Sibérie et incarcéré dans la forteresse de Tchita. Le 7 mars 1827, il fut transféré à l'usine Petrovski. En septembre 1830, il bénéficia d'une remise de peine de cinq ans. Le 26 août 1856, comme ses camarades, il bénéficia de l'amnistie. Il décéda à Moscou le 6 mai 1885[31].
  • Andreï Fiodorovitch Furman : (1795-1835), issu d'une famille saxonne appartenant à la noblesse de la province de Kiev, lieutenant au Régiment d'infanterie Tchernigov, il commanda six compagnies de mousquetaires. Membre de la Société des Slaves-Unis (1825). Après son arrestation en mai 1826, dans l'attente de son procès, il fut détenu dans la forteresse Saint Pierre et Paul. Souffrant d'aliénation mentale, au cours de sa détention préventive, il fut à plusieurs reprises hospitalisé. Condamné de huitième catégorie, la Haute Cour pénale lui infligea la peine de bannissement à vie. Exilé dans la ville de Kondisk (province de Tobolsk) où il décéda le 8 mars 1835[32].
  • Fiodor Nikolaïevitch Glinka, poète, journaliste, écrivain, historien, exilé à Petrozavodsk.
  • Mikhaïl Nikolaïevitch Glebov : (1804-1851), greffier adjoint à la Commission d'État chargé du recouvrement des dettes, il prit part au soulèvement sur la Place du Sénat. Les enquêteurs ne purent déterminer son appartenance à une société secrète. Arrêté le 17 décembre 1825, il fut incarcéré à la forteresse Pierre et Paul. Condamné de cinquième catégorie, le 10 juillet 1826, la Cour suprême criminelle lui infligea une peine de 10 ans de travaux forcés, le 22 août 1826, cette peine fut réduite à six ans. Le 5 février 1827, il fut transféré en Sibérie. Le 22 mars 1827, il rejoignit ses camarades décembristes à la forteresse de Tchita, en septembre 1830, comme beaucoup de ses compagnons de détention, il fut transféré à l'usine Petrovski. En août 1832, il fut placé en résidence surveillée dans le village de Kabansk (aujourd'hui en République de Bouriatie). En raison de son mauvais état de santé, il demanda son transfert dans la ville de Bratsk située dans la province d'Irkoutsk, mais cette demande fut rejetée le 5 juin 1841. Officiellement, il décéda des suites de coups et d'empoisonnement le 19 octobre 1851 dans la colonie de Kabansk[33].
  • Valerian Mikhaïlovitch Golitsyne : (1803-1859), lieutenant, greffier, membre de la Société du Nord (1825), appréhendé le 23 décembre 1825, il fut incarcéré à la forteresse Pierre et Paul. Lors des premiers interrogatoires, il nia toute appartenance à la Société, puis avoua, mais il déclara ignorer la tentative de régicide fomenter contre le tsar et sa famille, son seul désir consistait à libérer les moujiks de leur servitude et d'instaurer une monarchie constitutionnelle en Russie. Condamné de huitième catégorie, le 10 juillet 1826, la Cour suprême criminelle lui infligea une peine de bannissement à vie. Le 31 juillet de la même année il fut envoyé dans la ville de Kirensk (oblast d'Irkoutsk). Le 22 août 1826, sa peine fut ramenée à vingt ans d'exil. Le 1er juillet 1829, il s'enrôla au 42e régiment de Chasseurs, en 1834 au 80e régiment d'infanterie Kabardianski. Le 22 juillet 1838, en raison de son état de santé, il fut renvoyé de l'armée. Il décéda du choléra le 8 octobre 1859, il fut inhumé dans le monastère Danilov à Moscou[34].
  • Ivan Ivanovitch Gorbatchevski : (1800-1869), sous-lieutenant à la 8e brigade d'artillerie, membre de la Société des Salves Unis, partisan de l'assassinat de la famille impériale, pendant le soulèvement du régiment Tchernigov il tenta de soulever les unités militaires voisines condamné de 1ère catégorie, il fut frappé de réclusion perpétuelle. En 1826, sa peine fut réduite à 20 ans d'emprisonnement. Déporté en Sibérie, en 1827, il fut incarcéré à la forteresse de Tchita. Après le décès de Nicolas Ier de Russie, il bénéficia de l'amnistie accordée à tous les décembristes.
  • Ivan Nikolaïevitch Gorstkine
  • Piotr Fiodorovitch Gromnistski : lieutenant au régiment d'infanterie Penzenski, il fut accusé de tentative de régicide, de participation au soulèvement décembriste, condamné de 2ème catégorie, il purgea une peine de 15 ans de travaux forcés en Sibérie.
Ioulian Kazimirovitch Lioublinski
  • Ivan Dmitrievitch Iakouckine : (1794-1857). Un des fondateurs de la Société secrète l'Union du Salut, membre de l'Union de la Prospérité. En service au 37ème Régiment de chasseurs. Refusant de livrer les noms de ses camarades décembristes, sur l'ordre de l'empereur Nicolas Ier de Russie, il eut les pieds et les mains entravés. Condamné à 20 ans de réclusion, par le décret du 22 août 1826, sa peine fut réduite à 15 ans de captivité. Incarcéré un temps à la forteresse finlandaise de Kotka, en novembre 1827, il fut transféré en Sibérie et incarcéré à la forteresse de Tchita.
  • Alexandre Ivanovitch Iakoubovitch (1792-1845), capitaine au Régiment de Dragons de Nijni-Novgorod, membre de la Société du Nord, le 18 décembre 1825, il fut désigné pour assassiner Alexandre Ier de Russie sur la Place du Sénat. Condamné aux travaux forcés, il fut envoyé aux mines d'or du district d'Ienisseï, d'après le témoignage du colonel du Corps de gendarmerie I.D. Kazirmirski, le condamné souffrait d'une maladie grave qui lui fit perdre l'usage de ses jambes, des blessures à la tête provoquèrent chez cet homme des accès de folie. Le 2 décembre 1845, il fut transporté à l'hôpital proche d'Eniseïsk, le lendemain, il décéda d'hydropisie dans la poitrine[35].
  • Konstantin Gustavovitch Igelström : (1799-1851), issu d'une famille de la noblesse suédoise, capitaine, il fut l'un des fondateurs et chef de la Société secrète des Amis militaires, il fut l'initiateur de la révolte du bataillon des pionniers de Livonie. Arrêté le 27 décembre 1825, il fut placé sous surveillance policière dans la ville de Białystok. Condamné de première catégorie, la Haute Cour criminelle lui infligea la peine capitale, par le décret impérial de Nicolas Ier de Russie, le 15 avril 1827, sa peine fut commuée à dix ans de travaux forcés et à la privation de tous ses titres de noblesse. Sa peine purgée, interdit de séjour dans les villes de Moscou et de Saint-Pétersbourg, il s'établit à Taganrog où il décéda le 11 décembre 1851, il fut inhumé dans le vieux cimetière de cette ville[36].
  • Alexandre Petrovitch Iouchnevvski : commissaire général à la 2ème Armée, membre de la Société du Sud, il préconisa l'assassinat du tsar et de la famille impériale, condamné de 1ère catégorie, le tribunal lui infligea une peine de réclusion à perpétuité, cette peine fut réduite à 20 ans d'emprisonnement. Il fut exilé en Sibérie.
  • Vassili Petrovitch Ivachev, capitaine de cavalerie du régiment de la garde, condamné de 2e catégorie, le tribunal lui infligea les peines de 15 ans de travaux forcés et la déportation en Sibérie.
  • Ilia Ivanovitch Ivanov : membre de la Société des Slaves-Unis (1825), coupable de tentative de soulèvement au sein du régiment Tchernigov, il fut un condamné de quatrième catégorie, le tribunal lui infligea une peine de douze ans de prison, celle-ci fut réduite à huit ans d'emprisonnement. Exilé en Sibérie, il fut incarcéré à la prison de Tchita puis fut transféré à l'usine Petrovski. En 1833, il fut envoyé en exil dans la région d'Irkoutsk, il décéda le 28 décembre 1838.
  • Pavel Katénine
  • Ivan Vassilievitch Kireev : Enseigne à la 8ème Brigade d'artillerie, membre actif de la Société des Salves-Unis, il fut accusé de tentative de régicide, de participation au soulèvement du 18 décembre 1825, condamné de 2ème catégorie, il purgea une peine de 15 ans de travaux forcés en Sibérie.
  • Nil Pavlovitch Kojevnikov : (1804-1837), lieutenant au régiment de la Garde Izmaïlovski, entre 1824 et 1825, il siégea à la Société du Nord. En décembre 1825, il fut arrêté et placé en détention provisoire à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Petersbourg. Condamné de neuvième catégorie, la Cour suprême criminelle le priva de son titre de noblesse et de ses privilèges, en outre, il fut condamné à l'exil dans une ville de garnison éloignée de la capitale. Il fut incorporé dans un régiment stationné dans la ville d'Orenbourg puis quelques mois plus tard, il fut transféré dans la région du Caucase[37].
  • Piotr Petrovitch Konovnitsyne (1803-1830) : lieutenant, fils du comte Piotr Petrovitch Konovnitsyne, frère aîné d'Ivan Petrovitch Konovnitsyne, membre de la Société du Nord (1825). Arrêté en décembre 1825, dans l'attente de son procès, il fut placé en détention provisoire dans la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de neuvième catégorie, la Cour suprême criminelle le condamna à une peine de prison, à la rétrogradation, à servir dans des casernes éloignées de la capitale impériale. Enrôlé dans un bataillon caserné à Semipalatinski puis, le 22 août 1826, il servit dans la région du Caucase où il intégra un bataillon de pionniers, il s'illustra au cours de la guerre russo-turque de 1828-1829)[38].
  • O. P. Kolesnikov.
  • Alexandre Osipovitch Kornilov : (1800-1834), historien et écrivain, membre de la Société du Sud (1825), il prit part à la préparation du soulèvement, présent sur la Place du Sénat le 14 décembre 1825, il fut mis en état d'arrestation le soir même. Condamné de quatrième catégorie, le 10 juillet 1826, il tribunal lui infligea une peine de douze ans de servitude pénale en Sibérie, celle-ci fut réduite à huit ans. Le 9 mars 1827, il fut incarcéré à la prison de Tchita. En 1827, la Chancellerie de Sa Majesté Impériale reçut une dénonciation du romancier Faddeï Venediktovitch Boulgarine, ce dernier accusa Kornilov d'espionnage au profit du gouvernement autrichien. Le Décembriste fut immédiatement transféré de la prison de Tchita à Saint-Petersbourg où il subit un interrogatoire, mais sa culpabilité ne fut pas démontrée. Il continua de purger sa peine à la forteresse Pierre-et-Paul. En novembre 1832, il fut transféré au Régiment d'infanterie Chirvanski à Tiflis où, le 30 août 1834, il décéda d'une lithiase biliaire[39].
  • Semion Grigorievitch Krasnokoutski : (1787-1840), conseiller d'État et procureur au 5e Bureau du ministère du Sénat, en 1817, il fut admis à siéger à l'Union du Bien-Être et à la Société du Sud, il fut l'un des artisans de la préparation du soulèvement de la Place du Sénat. Arrêté le 27 décembre 1825 à Saint-Pétersbourg, il fut emprisonné dans la forteresse de Pierre et Paul. Condamné de huitième catégorie, la Cour Suprême criminelle le condamna à vingt ans d'exil. Le 25 juillet 1826, il fut déporté Verkhoïansk en Iakoutie. En 1827, il fut transféré à Iakoutsk puis à Vitym. Sur la demande de ses parents, le 31 janvier 1827, il fut transféré de la colonie de Vitym à celle de Minoussinsk. Souffrant de rhumatismes aux jambes, le 9 juillet 1831, il lui fut permit de quitter la colonie pour recevoir les soins médicaux nécessaires dans la station thermale de Tourkinskie, il arriva à Krasnoïarsk où il resta en raison de la paralysie de ses jambes. Le 26 novembre 1837, il fut transféré à Tobolsk où il décéda le 3 février 1840[40].
  • Nikolaï Alexandrovitch Krioukov : lieutenant d'intendance, il fut accusé de tentative de régicide, d'assassinat de la famille impériale, de participation au soulèvement sur la Place du Sénat, d'appartenance à une société secrète, condamné de 2ème classe, il purgea une peine de 15 ans de travaux forcés en Sibérie.
  • Alexandre Alexandrovitch Krioukov : (1796-1866). Frère du précédent. Lieutenant dans un Régiment de cavalerie de la Garde. Membre de l'Union du Bien-être (1820), membre de la Société du Sud. Le 18 décembre 1825, il fut mis en état d'arrestation. Condamné de 2ème catégorie, le tribunal lui infligea une peine de travaux forcés de 20 ans, sa peine fut réduite à 15 ans. Le 19 janvier 1827, il fut incarcéré dans la forteresse de Tchita. Le 3 mars 1827, il fut transféré à l'usine de Petrovski. En septembre 1830, il bénéficia d'une remise de peine de 10 ans. Le 26 août 1856, il bénéficia de l'aministie, il s'installa à Moscou[41].
  • Sergueï Ivanovitch Krivtsov : (?-1864), lieutenant au régiment d'artillerie à cheval de la Garde (1822), membre de la Société du Sud (1824), condamné de septième catégorie, le 10 juillet 1826, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de deux ans de travaux forcés, la même année elle fut réduite à un an. Le 9 avril 1827, il fut incarcéré à la prison de Tchita[42].
  • Mikhaïl Karlovitch Küchelbecker, (1798-1859), lieutenant de marine, en 1819, à bord du brick Terre nouvelle (Novaïa Zemlia), il prit part à une expédition en Océan Arctique et longea les côtes de la Nouvelle-Zemble, de 1821 à 1824, sur le navire Apollon il participa à une expédition au Kamchatka. Il ne milita dans aucune société secrète mais prit une part active au cours du soulèvement de la Place du Sénat. Le 15 décembre 1825, il fut incarcéré à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Le 7 janvier 1826, il fut emprisonné dans la forteresse de Vyborg, le 2 juin de la même année, il fut de nouveau transféré à la forteresse Pierre et Paul. Condamné de cinquième catégorie, la Haute Cour criminelle lui infligea une peine de huit ans de travaux forcés, le 22 août 1826, cette condamnation fut réduite à cinq ans. Le 22 juillet 1826, il fut exilé Kexholm. Le 5 février 1827, il fut exilé en Sibérie, le 22 mars 1827, il rejoignit ses compagnons Décembristes à la prison de Tchita, en novembre 1830, il fut transféré à l'usine Petrovski. Au cours de sa détention, il étudia l'histoire, la géographie, l'économie, prit des leçons de chant. Sa peine purgée, il s'établit Bargouzine. L'amnistie du 26 août 1856, lui restitua ses privilèges et ses titres de noblesse. Il décéda dans la ville de Bargouzine le 29 septembre 1859[43].
  • Wilhelm Karlovitch Küchelbecker : (1797-1846), poète, frère du précédent, le 14 décembre 1825, il tenta d'assassiner le frère du tsar, le grand-duc Mikhaïl Pavlovitch de Russie. Après l'échec du soulèvement des Décembristes, il prit la fuite à l'étranger, identifié et arrêter à Varsovie le 19 janvier 1826, il fut transféré à Saint-Pétersbourg. Condamné de 1re catégorie, le tribunal lui infligea une peine de 20 ans de travaux forcés. Le 27 juillet 1826, il fut transféré à la forteresse de Priozersk, le 22 août 1826 sa peine fut réduite à 15 ans. Le 30 avril 1827, il fut incarcéré à la forteresse de Schlusselbourg, le 12 octobre 1827, par décret du tsar, il fut transféré à la forteresse de Daugavpils en Lettonie, le 15 avril 1831, un nouveau transfert le mena à Revel puis le 31 octobre 1831 à Sveaborg. Le 20 janvier 1836, il rejoignit son frère à Bargouzine[44].
  • Matveï Demianovitch Lappa : (né Michael Lapp), (1799 ou 1800-1841), lieutenant au Régiment de la Garde Izmaïlovski, membre de la Société du Nord (1824), le 23 décembre 1812 arrêté, il fut incarcéré à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de onzième catégorie, la Haute Cour criminelle le dégrada et l'exila dans une lointaine garnison. En juillet 1826, il fut envoyé dans le Caucase, en 1835, au grade d'enseigne, il fut mis à la retraite[45].
  • Vladimir Nikolaïevitch Likharev : officier d'intendance, condamné de septième catégorie, la Cour suprême criminelle lui infligea une peine de travaux forcés de deux ans, cette peine fut réduite à un an.
  • Ioulian Kazimirovitch Lioublinski : (1798-1873), il fut l'un des fondateurs de la Société des Salves-Unis. Arrêté le 15 février 1826, il fut incarcéré à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Petersbourg. Condamné de sixième catégorie, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de cinq ans de travaux forcés, le 22 août 1826, cette peine fut réduite à trois ans. Exilé en Sibérie, le 4 avril 1827, il fut placé en détention à la forteresse de Tchita où il étudia la philosophie, l'Économie politique, les Sciences naturelles. Après l'obtention de son diplôme il fut transféré dans une forteresse dans la province d'Irkoutsk. En 1845, sur sa propre demande, il fut autorisé à s'installer avec son épouse et ses enfants dans le village de Jilkino (province d'Irkoutsk). Le 26 août 1856, il bénéficia de l'amnistie, avec sa famille il s'installa dans la province de Volynie puis, en 1872, il s'établit à Saint-Pétersbourg où il décéda le 26 août 1873[46].
  • Nikolaï Fiodorovitch Lisovski : (1802-1844), issu d'une famille noble de la province de Poltava, lieutenant au Régiment d'infanterie Penzenski, membre de la Société des Slaves-Unis (1825), condamné de septième catégorie, le 10 juillet 1826, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de deux ans de travaux forcés réduite à un an. Le 4 avril 1827, il fut incarcéré à la prison de Tchita[47].
  • Nikolaï Ivanovitch Loraire : (1794-1873), issu d'une famille noble de la province de Kherson, major au 102e régiment d'infanterie Viatski, membre de la Société du Nord (1824), de la Société du Sud (1825). Condamné de quatrième catégorie, le 10 juillet 1826, le tribunal militaire lui infligea une peine de douze ans de travaux forcés, celle-ci fut réduite à huit ans de servitude pénale. Le 17 mars 1827, il fut incarcéré à la prison de Tchita, en 1830, il rejoignit ses compagnons à l'usine Petrovski. En 1832, avec Mikhaïl Mikhaïlovitch Narychkine, il fut exilé à Kourgan (province de Tobolsk). En 1837, avec certains autres décembristes, il fut transféré dans le Corps du Caucase et servit dans le régiment d'infanterie Tenginski. Amnistié en 1856, il s'établit à Poltava où il décéda en 1873[48].
  • Mikhaïl Sergueïevitch Lounine : (1787-1845), officier, philosophe, écrivain et vice-roi de Pologne, condamné de 2ème catégorie, emprisonné puis exilé à vie en relégation en Sibérie le 11 avril 1828; la peine fut commuée en peine de 15 ans puis de 10 ans.
    Tombe de Mikhaïl Fotievitch Mitkov au Cimetière de la Trinité de Krasnoïarsk
  • Alexandre Nikolaïevitch Loutski : (1804-1882), sous-officier au Régiment de la Garde Moskovski, il prit une part active au soulèvement de la place du Sénat le 14 décembre 1825. Dans la nuit du 15 décembre au 16 décembre 1825, il fut mis en état d'arrestation et placé en détention provisoire dans la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Le 22 janvier 1826, la Haute Cour criminelle lui infligea la peine capitale par pendaison, celle-ci fut commuée en travaux forcés, à l'exil en Sibérie et à vingt coups de fouet. Transféré à Tobolsk en 1828, sa santé se détériora. Exilé à Irkoutsk, sur le chemin, il tenta d'obtenir les noms d'autres détenus, en punition, il lui fut infligé cent coups de fouet. En 1830 (selon certaines sources en 1831), il s'évada de la prison de Novo-Zerentuyskoy, après trois mois d'errance en Sibérie, il fut repris[49]. Son petit-fils, le Bolchevik et espion Alexeï Nikolaïevitch Loutski fut, en mai 1920, jeté vivant dans le four d'une locomotive par les Cosaques de l'Armée blanche, il périt avec deux autres révolutionnaires Sergueï Georguevitch Lazo et Vsevolod Mikhaïlovitch Sibirtsev[50].
  • Mikhaïl Fotievitch Mitkov : (1791-1849), colonel au Régiment de la Garde Finliandski, membre de l'Union du Bien-Être (1818), membre de la Société du Nord (1821). Il fut désigné pour préparer le soulèvement de l'armée à Moscou où il fut arrêté en décembre 1825. Condamné de 2ème catégorie, le 10 juillet 1826, le tribunal lui infligea une peine de 20 ans de travaux forcés, réduite à 15 ans. Le 22 août 1826, il fut emprisonné dans la forteresse de Sveaborg. En mars 1828, transféré en Sibérie. Le 24 avril 1828, il fut exilé Irkoutsk, le 18 juin 1826, il rejoignit ses camarades détenus à la forteresse de Tchita. A la fin du mois de juin de la même année, il entra à l'usine Petrovski. En septembre 1830, il bénéficia d'une remise de peine de 10 ans. Il décéda six ans plus tard à Krasnoïarsk[51]
  • Piotr Alexandrovitch Moukhanov, capitaine en second du régiment de la Garde Ismaïlovski de la garde impériale, condamné de 4ème catégorie, la Haute Cour pénale lui infligea une peine de 8 ans de bagne, déporté en Sibérie et assigné à résidence au fortin de Bratsk.
  • Artamon Zakharovitch Mouraviov : (1794-1846), colonel d'artillerie, membre de la Société du Sud. Condamné de 1ère catégorie, le tribunal lui infligea une peine de 20 ans de travaux forcés[52].
  • Alexandre Nikolaïevitch Mouraviov : (1792-1863) Commandant, l'un des fondateurs du mouvement Décembriste et de la Société l'Union du Salut, membre de l'Union du Bien-Être. Condamné de catégorie VI, à son encontre, il fut prononcé une peine d'exil en Sibérie sans privation de rang et de titre de noblesse. Il vécut son exil à Ialoutorovsk (région de Tioumen) puis à Oudan-Oudz (ville de Sibérie orientale).
  • Alexandre Mikhaïlovitch Mouraviov : (1802-1853), cornette au Régiment de cavalerie de Sa Majesté Impériale Maria Fiodorovona (1824), membre de l'Union du Bien-Être (1820), il rejoignit la Société du Nord en mai 1821, en état d'arrestation en 1825, condamné de quatrième catégorie, la Cour suprême criminelle lui infligea une peine de douze ans de travaux forcés, en août de la même année cette peine fut réduite à huit ans. Le 10 décembre 1826, avec son frère aîné, Ivan Alexandrovitch Annenkov et Konstantin Petrovitch Torson, il fut exilé en Sibérie. En 1830, il fut transféré à l'usine Petrovski, en 1832, libéré, il refusa de quitter son frère, il demeura à l'usine. En 1835, il s'établit à Urik, un petit village de la région d'Irkoutsk. En 1844, il obtint la permission de s'établir à Tobolsk où il décéda en 1853[53].
  • Nikita Mikhaïlovitch Mouraviov : (1796-1843), frère aîné du précédent, un des principaux idéologues du mouvement décembriste. Il prit une part active dans la fondation de l'Union du Salut (1816), l'un des co-fondateurs de l'Union du Bien-Être (1818). Membre de l'Union de prospérité. Condamné de catégorie I, le 10 juillet 1826, il fut condamné à purger une peine de 20 ans de réclusion mais le 22 août 1826 sa peine d'emprisonnement fut ramené à 15 ans. Il fut incarcéré dans la forteresse de Tchita puis en septembre 1830, il fut envoyé dans les usines Petrovski où il enseigna l'Histoire russe et l'Histoire militaire. En novembre 1832, sa peine d'emprisonnement fut réduite à 10 ans[54].
  • Matveï Ivanovitch Mouraviov-Apostol, (1793-1886), frère aîné des décembristes Sergueï Ivanovitch Mouraviov-Apostol et d'Ippolit Ivanovitch Mouraviov-Apostol, ancien lieutenant-colonel du régiment d'infanterie Poltava, membre des Société secrètes Les Amis-Unis et des Trois Vertus, avec son frère, il prit part au soulèvement du 29e régiment d'infanterie Tchernigov. condamné de 1re catégorie à 30 années de travaux forcés puis à la relégation en Sibérie.
  • Epafrodit Stepanovitch Mousine-Pouchkine : (1791-1831), lieutenant, il n'appartint à aucune société secrète, mais une enquête approfondie révéla sa présence sur la Place du Sénat le 14 décembre 1825. Mis en état d'arrestation le 15 décembre 1825, il fut placé en détention provisoire à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de onzième catégorie, la Haute Cour pénale lui infligea la peine de dégradation, comme simple soldat, il fut incorporé dans un régiment stationné dans le Caucase[55].
  • Pavel Dmitrievitch Mozgan : Lieutenant au Régiment Penzenski, condamné de quatrième catégorie, le tribunal lui infligea une peine de douze ans de travaux forcés réduite à huit années de servitude pénale, il fut exilé en Sibérie.
  • Nikolaï Osipovitch Mozgalevski : (1801-1844), issu d'une famille noble de la province de Tchernigov, lieutenant au Régiment d'Infanterie Saratovski, membre de la Société des Slaves-Unis (1825). Arrêté en 1826, il fut placé en détention provisoire à la forteresse Pierre et Paul. Condamné de huitième catégorie, le 7 octobre 1826, la Cour suprême criminelle lui infligea une peine de bannissement à vie, quelques mois plus tard sa peine fut réduite à vingt ans. Exilé à Narym (province de Tobolsk). Il décéda le 14 juin 1844 à Minoussinsk[56].
  • Mikhaïl Mikhaïlovitch Narychkine, (1798-1863), colonel au régiment d'infanterie Taroutinski, membre de l'Union du Bien-Être (1818), de la Société du Nord. Condamné de 4e catégorie, le 10 juillet 1826 sa peine fut confirmée, il fut condamné à 12 ans de travaux forcés mais sa peine fut ramenée à huit ans, il fut incarcéré à la forteresse de Tchita en Sibérie.
  • Mikhaïl Alexandrovitch Nazimov : (1800-1888), président de la région de Pskov, membre de la Société secrète du Nord, arrêté le 27 décembre 1825, il comparut devant Haute Cour pénale, condamné de huitième catégorie, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de bannissement à vie. Il fut tout d'abord exilé à Verkhnekolymsk, ville de la région d'Irkoutsk puis s'installa dans la ville de Vitym en Sibérie orientale. Par le décret du 30 avril 1830, il reçut l'autorisation de s'établir dans la ville de Kourgan où il vécut pendant sept ans. En 1837, comme plusieurs autres Décembristes, il fut envoyé dans le Caucase et s'engagea dans 80e régiment d'infanterie Kabardianski. Il prit part à la guerre du Caucase. Après avoir servi dans le Caucase pendant près de neuf ans, pour raison de santé, le 23 juin 1846, il quitta l'armée au grade lieutenant. Il s'établit dans la province de Pskov où il fut réputé pour sa philanthropie. Lors de son accession au trône impérial, Alexandre II de Russie l'amnistia. Il prit une part active à la réforme agraire et, pendant plusieurs années il siégea comme président du conseil provincial du district de Pskov. Il décéda le 9 août 1888 à Pskov[57].
  • Vassili Sergueïevitch Norov : (1793-1853), ancien lieutenant-colonel du 5ème régiment d'infanterie Kaloujski, membre de l'Union du Bien-Être (1818) et de la Société du Sud. Condamné de 2ème catégorie, le tribunal le condamna à purger une peine de 15 ans, celle-ci fut réduite à 10 ans. Le 22 août 1826, il fut emprisonné dans la forteresse de Sveaborg, le 23 février 1827, il fut transféré à la forteresse de Schlusselbourg, le 10 décembre 1827, il fut incarcéré à la prison de Babrouïsk. Transféré à Revel, il décéda dans cette ville, le 10 décembre 1853[58].
Alexandre Mikhaïlovitch Mouraviov, un portrait de Piotr Fiodorovitch Sokolov (1822)
  • Evgeni Petrovitch Obolenski, prince. Lieutenant au régiment de la Garde Finliandski. Il fut l'un des fondateurs de la Société du Nord, au cours du soulèvement du 14 décembre 1825, d'un coup de baïonnette, il blessa mortellement le général Mikhaïl Andreïevitch Miloradovitch. Le 10 juillet 1826, il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité, le 22 août 1826, sa peine fut réduite à 20 ans.
  • Alexandre Ivanovitch Odoïevski, (1802-1839), cornette dans le régiment des Gardes à cheval et poète, membre de la Société du Nord (1824-1825) emprisonné à la forteresse Pierre et Paul, condamné de quatrième catégorie, la Cour suprême criminelle lui infligea une peine de 15 ans de bagne en Sibérie, à Tchita, cette peine fut réduite à huit ans, en 1833, il fut transféré près du lac Baïkal, puis dans une colonie près d'Irkoutsk puis dans la province de Tobolsk. En 1837, sur ordre du tsar, il servit comme simple soldat dans l'armée du Caucase (régiment de dragons de Nijni-Novgorod). Souffrant d'une fièvre paludéenne, il décéda le 27 août 1839 à Fort Lazarev situé près de Sotchi[59].
  • Nikolaï Nikolaïevitch Orjitski : (1796-1861), arrêté, il fut placé en détention provisoire à la forteresse Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de neuvième catégorie, la Haute Cour pénale le condamna à l'exil dans une garnison éloignée de la capitale, en outre, il fut privé de son titre de noblesse et de ses privilèges. Il fut incorporé dans un bataillon en garnison dans la ville de Kizliar. Le 22 août 1826, un décret impérial le transféra dans un régiment de dragons stationné à Nijni-Novgorod. Il s'illustra au cours de la Guerre russo-turque de 1828-1829. La permission de s'établir à Saint-Pétersbourg refusée il dut s'établir dans un petit village, en 1834, il s'installa dans la ville de Oranienbaum, en 1839, il put s'établir à Saint-Pétersbourg. En 1856, bénéficiant de l'amnistie, il recouvra ses privilèges et son titre de noblesse[60].
  • Mikhaïl Fiodorovitch Orlov : (1788-1842), major-général, fils illégitime du comte Fiodor Grigorievitch Orlov, puis légitimé le 27 avril 1791. Après la journée du 14 décembre 1825, il fut arrêté et placé en détention provisoire à la forteresse Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg. Son frère aîné, l'adjudant-général Alexeï Fiodorovitch Orlov ayant plaidé la clémence devant la Haute Cour criminelle, le major-général ne subit qu'une peine légère, il fut démis de ses fonctions et exilé dans la province de Kalouga. En 1831, il reçut l'autorisation de s'établir à Moscou où il décéda le 31 mars 1842, il fut inhumé au monastère Novodievitchi[61].
  • Alexeï Ouchnevski.
  • Nikolaï Alexeïevitch Panov :(1803-1850), lieutenant du régiment des Grenadiers de la Garde, il fut l'un des membres de la Société du Nord (1825), il participa activement au soulèvement de l'armée sur la Place du Sénat. De lui-même, il se livra aux autorités. Condamné de 1ère catégorie, la justice impériale le condamna à 14 années de bagne. En juin 1827, il fut envoyé en Sibérie, il fut incarcéré dans la forteresse de Tchita, en septembre 1830, il fut transféré aux usines Petrovski, sa peine fut réduite à 13 ans[62].
  • Alexandre Semionovitch Pestov : Lieutenant à la 9ème Brigade d'artillerie. Sur l'accusation de tentative de régicide, le tribunal lui infligea une peine de 20 ans de travaux forcés en Sibérie. Condamné de 1ère catégorie.
  • Alexandre Viktorovitch Podgio : (1798-1873), Frère cadet de Iosif Viktorovitch Podgio, membre de la Société du Sud puis de la Société du Nord. Il préconisa la création d'une république et l'assassinat de la famille impériale. Condamné de 1ère catégorie, le tribunal lui infligea une peine d'emprisonnement à perpétuité, elle fut réduite à 20 ans. En 1839, il fut transféré en Sibérie[63].
  • Iosif Viktorovitch Podgio : (1792-1848), ancien capitaine du régiment de la Garde Préobrajensky, membre de la Société du Sud (1824), condamné de 4e catégorie, le 10 juillet 1826, la Haute Cour pénale lui infligea une peine de 12 ans de travaux forcés, réduite à huit ans. Le 22 août 1826, il fut incarcéré à la forteresse de Sveaborg.
  • Ivan Iourevitch Polivanov : (1798 ou 1799-1826), colonel en retraite du Régiment de cavalerie de la Garde, il rejoignit les membres de la Société du Sud en 1824, il prit également part aux différentes réunions de la Société du Nord. A Moscou, le 28 décembre 1825, il fut mis en état d'arrestation, le 1er janvier 1826, il fut incarcéré dans la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de septième catégorie, le 10 juillet de la même année, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de deux ans de travaux forcés, réduite à un an. Il décéda le 9 février 1826, il fut inhumé dans le cimetière de Smolensk[64].
  • Ivan Ivanovitch Pouchtchine : (1798-1859), membre de l'Union de la protection sociale (1817) membre de l'Union du Bein-être (1818), la Haute Cour le juge coupable de tentative de régicide. Condamné de 1re catégorie, le tribunal le condamna à la peine capitale, cette peine fut commuée en réclusion à vie. Le 29 juillet 1826, il fut incarcéré à la forteresse de Schlusselbourg, puis fut exilé en Sibérie où il fut emprisonné dans la forteresse de Tchita puis travailla aux usines Petrovski. Aminisié en 1856, il rédigea les Notes de Pouchkhine[65].
  • Mikhaïl Ivanovitch Pourchtchine : (1800-1869), captaine d'un escadron d'un régiment de cavalerie de la Garde de pionniers, membre de la Société du Nord (1825), arrêté en décembre 1825, il fut placé en détention provisoire à la forteresse Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de dixième catégorie[66].
  • Ivan Semionovitch Povalo-Chveïkovski : (1787-1845), colonel du Régiment d'infanterie Saratovski, membre de la Société du Sud. Il donna son accord pour l'assassinat du tsar et le soulèvement de l'armée, mais refusa de participer au soulèvement du Régiment d'infanterie Tchernigov. Condamné de 1ère catégorie, le tribunal le condamna à la peine capitale, en 1826, celle-ci fut commuée à 20 ans de travaux forcés qu'il purgea dans les mines de Nertchinsk[67].
  • Vladimir Fedoseevitch Raïevski, poète, exilé en Sibérie.
  • Nikolaï Petrovitch Repine : capitaine au régiment de la Garde Finliandski, condamné de cinquième catégorie, la Cour suprême criminelle lui infligea une peine de huit ans de servitude pénale, cette peine fut réduite à cinq ans qu'il purgea en Sibérie.
  • Andreï Ievgenevitch Rozen : (1799-1884), baron, lieutenant au Régiment de la Garde Finliandski, membre de la Société du Nord (1825), le 18 décembre 1825, il prit part au soulèvement de la Place du Sénat. Condamné de cinquième catégorie, la Cour suprême criminelle lui infligea une peine de dix ans de travaux forcés, réduite à six ans, De 1827 à 1832, il fut exilé à Tchita puis à Kourgan dans la province de Tobolsk. En 1856, il bénéficia de l'amnistie[68].
  • Viktor Osipovitch Sizinevski : (1801-?), lieutenant au 23e régiment Tchernigovski, issu d'une famille noble de la province de Grodno, il prit part au soulèvement de son unité. Il prit la fuite mais, rapidement il se constitua prisonnier. La Cour militaire siégeant à Mogilev prononça à son encontre la peine capitale par pendaison, en juin 1827, cette peine fut commuée à l'exil dans des garnisons lointaines et à la perte de ses titres de noblesse. Il fut affecté dans un bataillon de ligne en Sibérie, quelques années plus tard, il servit dans un régiment de chasseurs de Tiflis[69].
  • Beniamin Nikolaïevitch Soloviov : (1798-1866 ou 1871), baron, capitaine au 29ème Régiment Tchernigovski, issu de la noblesse de la province de Kazan, membre de la Société des Slaves-Unis, partisan du régicide et d'une insurrection armée contre l'autocratie, il prit une part active dans l'insurrection du régiment Tchernigovski. La Haute Cour militaire lui infligea la peine capitale, le 12 juin 1826, cette peine fut commuée en travaux forcés à perpétuité et à la déchéance de ses titres de noblesse. Le 12 février 1828, il fut incarcéré à la prison de Tchita et en mars 1828, il fut placé en détention dans la prison de Zerentouiski située près de Nertchinsk. Après la conspiration Zerentouiski dirigé par le Décembriste Ivan Ivanovitch Soukhinov (tentative des décembristes exilés pour obtenir la libération des prisonniers de la prison de Tchita en mai 1828), Soloviov fut de nouveau incarcéré à la prison de Tchita (février 1829). En septembre 1830, il fut transféré à l'usine Petrovski. En 1831, libéré de sa peine aux travaux forcés, il fut transféré à Krasnoïarsk. À l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de l'accession au trône de Nicolas Ier de Russie, sous une stricte surveillance policière, il lui fut permis de se déplacer librement en Sibérie. Grâce à l'amnistie accordée aux Décembristes le 26 août 1856, ses titres de noblesse lui furent rendus, il lui fut permis de s'établir dans toutes villes russes à l'exception de la capitale impériale. Le 24 mars 1857, il s'établit à Riazan et il fut libéré de la surveillance policière le 12 décembre 1858. Il vécut à Riazan avec son frère, le baron Mikhaïl Nikolaïevitch Soloviov, il décéda en 1866 ou 1871[70].
  • Ivan Ivanovitch Soukhinov : (1795 ou 1797-1828), lieutenant au régiment d'infanterie Alexandriski, il était issu d'une famille noble de la province de Kherson. Il milita au sein de la Société de Slaves-Unis (1825) et prit une part active dans l'insurrection du Régiment Tchernigovski. Après cette tentative de soulèvement, il parvint à prendre la fuite mais, en février 1826, il fut arrêté à Kichinev. La Haute Cour militaire établit à Mogilev prononça à son encontre la peine capitale, celle-ci fut commuée en travaux forcés à vie et à la suppression de ses titres de noblesse. Transféré à Kiev, ce fut à pied qu'il effectua le trajet jusqu'en Sibérie. En février 1827, il rejoignit ses camarades décembristes à la prison de Tchita puis, en mars 1828, il fut transféré dans les mines Zerentouiski située près de la ville de Nertchinsk (dans le kraï de Transbaïkalie). En mai 1828, il dirigea l'insurrection Zerentouiski (tentative des décembristes exilés pour obtenir la libération des prisonniers de la prison de Tchita), il fut condamné à recevoir 300 coups de fouet, à la marque infamante et à la peine capitale. Il n'attendit pas la mise à exécution du châtiment, le 1er décembre 1828, il se donna la mort[69].
  • Alexandre Nikolaïevitch Soutgof : (1801-1872), lieutenant au régiment des grenadiers de la Garde, il milita au sein de la Société du Nord (1825) et prit part au soulèvement de la Place du Sénat le 14 décembre 1825. Arrêté, il fut placé en détention provisoire dans la forteresse Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de 1ère catégorie, la Haute Cour criminelle lui infligea une peine de travaux forcés à perpétuité, peine qu'il purgea en Sibérie. Le 8 août 1826, cette peine fut réduite à vingt ans. Il rejoignit ses camarades décembristes à la prison de Tchita en juin 1827. En août 1827, il fut transféré à l'usine Petrovski. En septembre 1830, sa peine de servitude pénale fut ramenée à quinze ans. En août 1856, il bénéficia de l'amnistie. Il décéda à Borjomi le 12 mai 1870, il fut inhumé dans le cimetière de l'église[69]
  • Mikhaïl Matveevitch Spiridov, (1796-1855), capitaine au 121ème régiment d'infanterie Penzenski, membre de la Société du Sud, partisan de l'assassinat de la famille impériale, les jours précédents le 14 décembre 1825, il fut l'un des principaux acteurs du soulèvement du régiment d'infanterie Tchernigov, il dirigea la propagande au sein de l'armée russe. Condamné de 1ère catégorie, le tribunal le condamna à la réclusion à perpétuité, le 26 juillet 1826, il fut incarcéré dans la tour ronde de la forteresse de Priozersk, le 21 décembre 1826 à l'isolement en cellule, le 22 décembre 1826, sa peine fut réduite à 20 ans d'emprisonnement. Le 21 avril 1827, il fut placé en détention à la forteresse dans la forteresse de Schlusselbourg, le 20 octobre 1827, il fut transféré en Sibérie où le 20 décembre 1827, à la forteresse de Tchita, il retrouva ses camarades décembristes. Le 8 novembre 1832, sa peine d'emprisonnement fut réduite à 15 ans, le 14 décembre 1835 à 13 ans. Petit-fils de l'amiral Grigori Andreïevitch Spiridov.
  • Piotr Nikolaïevitch Svistounov : (1803-1889), Cornette au Régiment de Cavalerie de Sa Majesté Impériale Maria Fiodorovna, membre de la Société du Sud (1823). Il fut accusé de tentative de régicide, de tentative d'assassinat sur les membres de la famille impériale. Condamné de 2ème catégorie, le tribunal lui infligea une peine de 15 ans de travaux forcés en Sibérie.
  • Vladimir Ivanovitch Steinheil : (1783-1862), baron, lieutenant-colonel de la Flotte de la Baltique, il fut l'un des leaders dans la préparation du soulèvement décembristes, membre de la Société du Nord (1824), il prit part au soulèvement du 18 décembre 1825, il fut l'auteur d'un manifeste adressé au peuple russe. Arrêté à Moscou, condamné de 3ème catégorie, la Haute Cour pénale lui infligea une peine de 20 ans de travaux forcés, celle-ci fut réduite à 10 ans. Il fut incarcéré à la prison de Tchita puis transféré aux mines Petrovski à Petrovsk-Zabaikalsky. En 1835, il s'installa dans diverses villes sibériennes comme le village d'Elan (province d'Irkoutsk), en 1837, il fut transféré à Ichim (oblast de Tioumen), en 1840, il vécut à Tobolsk puis en 1843 à Tara, en 1852, de nouveau à Tobolsk. En 1856, comme ses camarades décembristes il bénéficia de l'amnistie et s'installa à Tver. En novembre 1856, il fut autorisé à revenir à Saint-Pétersbourg où il décéda le 20 décembre 1862[71].
  • Nikolaï Alexeïevitch Tchijkov : (1803-1848), lieutenant de marine, membre de la Société du Nord (1825), il fut l'un des acteurs du soulèvement de la Place du Sénat, appréhendé en décembre 1825, il comparut devant la Cour suprême criminelle. Condamné de huitième catégorie, il fut condamné au bannissement à perpétuité, cette sanction pénale fut réduite à 20 ans d'exil. En août 1826, il fut envoyé à Olekminsk (région de Iakoutsk), en 1832, il fut transféré à Irkoutsk. En 1833, il lui fut permis de s'engager dans une brigade d'infanterie, en septembre 1839, il incorpora un bataillon de Tobolsk, en 1842, il quitta l'armée et s'établit dans la province de Toula[72].
  • Alexeï Ivanovitch Tcherkasov : (1799-1855), baron et lieutenant dans une unité de l'intendance, en 1824, il rejoignit la Société du Sud, puis fut membre de la Société du Nord, il ne fut pas directement impliqué dans les évènements de la Place du Sénat. Condamné de septième catégorie, malgré tout, il fut reconnu coupable et condamné à deux ans de travaux forcés, le 3 septembre 1826, cette peine fut réduite à un an. Du 27 avril 1827 à avril 1828, il purgea sa peine à la forteresse de Tchita. Libéré, il vécut en exil à Berozovo, ville située dans la province de Tobolsk, puis il fut autorisé à s'établir dans la région de Tioumen à Ialoutorovsk. Le 9 août 1837, ayant purgé sa peine, il fut incorporé au 77e régiment d'infanterie Tenginski et servit dans le Caucase, le 15 mai 1839, il fut transféré au 80e régiment de chasseurs Kabardianski. Le 8 février 1843, il prit sa retraite[73].
  • Zakhar Grigorievitch Tchernychiov : (1797-1862), comte, capitaine dans un régiment de cavalerie, membre de la Société du Sud (1825), condamné de septième catégorie, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de deux ans de travaux forcés commuée à un an. Le 9 avril 1827, il rejoignit ses camarades décembristes à la prison de Tchita. En mai 1828, ayant purgé sa peine, il fut transféré dans une colonie située dans la ville de Iakoutsk. Le 4 septembre 1829, il fut incorporé au 41ème Régiment de Chasseurs. Le 26 août 1856, il bénéficia de l'amnistie. En mai 1862, il décéda à Rome où il fut inhumé avec son épouse[74].
  • Alexeï Ivanovitch Tioutchev : Capitaine au Régiment d'infanterie Penzenski, il fut accusé de tentative de régicide, de participation au soulèvement. Condamné de 2ème catégorie, il purgea une peine de 15 ans de travaux forcés en Sibérie.
  • Vassili Karlovitch Tiesenhausen : (1779 ou 1780-1857), issu d'une famille de la noblesse de la province de Livonie, colonel au Régiment d'Infanterie Potalvski. Membre de la Société du Sud (1824), condamné de septième catégorie, le 10 juillet 1826, la Cour suprême criminelle lui infligea une peine de deux ans de travaux forcés, la même année elle fut réduite à un an. Le 9 avril 1827, il rejoignit ses camarades décembristes à la prison de Tchita. Le 26 août 1856, il bénéficia de l'amnistie. Avec sa famille, il s'établit à Narva où il décéda le 29 octobre 1857[75].
  • Vladimir Sergueïevitch Tolstoï (1806-1888), enseigne au 65e régiment d'infanterie Moskovski (1825), membre de la Société du Sud (1824), condamné de septième catégorie, le 10 juillet 1826, la Cour suprême criminelle lui infligea une peine de deux ans de travaux forcés, cette dernière fut réduite à un an. Le 4 septembre 1826, il fut emprisonné à la forteresse de Tchita. Le 4 septembre 1827, Nicolas Ier de Russie lui accorda la permission de s'établir dans une colonie de la province d'Irkoutsk, en août 1826, il fut incorporé au 41ème Régiment de Chasseurs, le 18 septembre 1829, il fut intégré dans un bataillon du Caucase, le 13 novembre 1837, il servit au régiment d'infanterie Navaginski, le 20 août 1839, il entra au dans un régiment d'infanterie de ligne Cosaques du Caucase. Le 20 août 1856, il bénéficia de l'amnistie[76].
  • Konstantin Petrovitch Torson (1793-1851), officier de la Marine impériale de Russie, membre de la Société du Nord, il ne prit aucune part au soulèvement du 18 décembre 1825. Condamné de 2ème catégorie, le tribunal militaire le condamna à une peine de 20 ans de travaux forcés, cette dernière fut réduite à 15 ans. Le 22 août 1826, il fut déporté en Sibérie, le 10 décembre 1826, il écroué à la forteresse de Tchita, le 28 juillet 1827, il fut transféré aux mines de Petrovski. Le 8 novembre 1832, sa peine fut commuée à 10 ans de travaux forcés. Il décéda le 14 décembre 1851 à Selenguinsk, il fut inhumé près de la rivière Selenga aux côtés de son camarade décembriste Nikolaï Alexandrovitch Bestoujev.
  • Nikolaï Ivanovitch Tourguenev : (1789-1871), scientifique et économiste, conseiller d'État, fonctionnaire au ministère des Finances de la Russie impériale, il rédigea L'Expérience de la théorie de la fiscalité il fut l'un des membres de l'Union du Salut. En séjour à l'étranger, il fut absent lors des évènements du 18 décembre 1825. Prié de se présenter devant la Commission d'enquête siégeant à Saint-Pétersbourg, celui-ci refusa, condamné de 1ère catégorie, le tribunal le condamna par contumace aux travaux forcés à vie. Amnistié le 26 août 1856, il fut de retour à Saint-Pétersbourg en mai 1857[77].
  • Sergueï Petrovitch Troubetzkoï, prince et colonel, dirigea la société secrète l'Union du Nord, condamné à mort, sa peine fut commuée en peine d'exil en Sibérie.
  • Nikolaï Romanovitch Tsebrikov : (1800-1862). Condamné de onzième catégorie, il reçut une peine d'emprisonnement et fut détenu à la forteresse d'Oust-Kamenogorsk puis, fut transféré dans la ville de garnison d'Orenbourg et il continua sa carrière militaire. Sur la demande de ses proches, il fut transféré dans la Caucase et prit part à la guerre russo-turque de 1828-1829. En 1836, il fut affecté au 80ème Régiment d'infanterie Kabardianski, en 1838, il fut promu enseigne. En 1840, pardonné, il s'établit à Saint-Pétersbourg et vécut sous une surveillance policière, en 1846, toujours en résidence surveillée, il vécut à Temnikov où il décéda en 1862[78].
Tombe de Konstantin Petrovitch Torson
  • Fiodor Fiodorovitch Vadkovsky (1800-1844), poète, musicien, enseigne au 18ème Régiment de Chasseurs à cheval Nejinski, membre de la Société du Nord, siégea au Conseil de la Société du Sud (1823). Arrêté le 11 décembre 1825. Condamné de 1ère catégorie, le tribunal lui infligea une peine de mort commuée en banissement à vie. Le 22 août 1826, cette peine fut réduite à 20 ans de réclusion. Le 27 juillet 1826, il fut incarcéré à la forteresse de Keksgolmskoï, le 24 avril 1827, il fut emprisonné à la forteresse de Schlusselbourg. Transféré en Sibérie le 17 novembre 1827, il retrouva ses camarades décembristes à la forteresse de Tchita[79].
  • Nikolaï Alexandrovitch Vasiltchikov : (1799-1864), cornette dans un régiment de cavalerie, membre de la Société du Sud, arrêté à Moscou le 25 décembre 1825, il fut transféré puis incarcéré dans la forteresse Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg. La Haute Cour criminelle lui infligea une peine d'un mois de prison. Le 7 juillet 1826, il fut affecté au 16e régiment de dragons Tverskoï stationné au Caucase, puis, plus tard, il fut transféré au Régiment de Lanciers Serpoukhovski. En avril 1828, il rejoignit le 4e régiment de lanciers Karkovski au sein duquel il prit part à la guerre russo-persane de 1826-1828. Au cours de la guerre russo-turque de 1828-1829, il se distingua par sa bravoure au combat au cours duquel il fut blessé. Le 14 août 1830, il fut placé en retraite au grade de cornette. Mais toujours, sous surveillance policière, il ne put séjourner dans la capitale et les grandes villes de la Russie impériale. Ce fut en 1831, qu'il reçut l'autorisation de s'établir à Moscou où il décéda le 1er août 1834, il fut inhumé au monastère Simonov[80].
  • Appolon Vassilievitch Vedeniapine : (1803-1872), (condamné de huitième catégorie), lieutenant dans une brigade d'artillerie, il fut un membre de la Société des Salves-Unis (1825), arrêté en février 1826, il fut incarcéré à la forteresse Pierre et Paul, traduit devant la Cour Suprême criminelle, il fut condamné au bannissement à vie (octobre 1826). La même année, il fut transféré à Iakoutsk puis, deux mois plus tard, il fut transféré dans la colonie de Kirensk. Sa peine de bannissement à vie fut commuée à 20 ans d'exil. En mai 1844, il fut nommé au poste de Directeur général adjoint de l'hôpital d'Irkoutsk, en juillet 1849, il en devint le directeur. En 1856, l'amnistie lui rendit sa liberté et ses titres, il s'établit dans la province de Tambov[81].
  • Alexeï Vassilievitch Vedeniapine : (1804-1847), frère cadet du précédent, issu d'une famille de la noblesse de la province de Tambov, membre de la Société secrète des Salves-Unis (1825), lors du soulèvement de la Place du Sénat, il servait au grade d'enseigne à la 9e brigade d'artillerie, arrêté le 5 février 1826 dans la ville de Jitomir, il fut, quelques jours plus tard transféré à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de onzième catégorie, la Haute Cour criminelle lui infligea une peine d'emprisonnement et à la rétrogation comme simple soldat dans le bataillon de la garnison de Verkhneouralski (juillet 1826). Le 13 septembre 1826, il fut incorporé au 42ème Régiment de Chasseurs Egerski, au sein de cette unité il prit part à la guerre Russo-persane, il s'illustra également dans conflit qui opposa la Russie à la Turquie. Sous-officier, il fut incorporé au Régiment d'infanterie Tenginski. En 1829, il quitta l'armée pour raison de santé. Interdit de séjour dans la capitale de la Russie impériale, en 1833, il fut placé sous résidence surveillée dans la province de Tambov. Il décéda le 13 mars 1843[82].
  • Fiodor Gavrilovitch Vichnevski : (1799-1865), lieutenant de marine, il navigua à bord de la frégate Gektor (1815), sous le commandement du célèbre capitaine Mikhaïl Petrovitch Lazarev il fit le tour du monde à bord de la frégate Kreïser (1822-1825). Il n'appartint à aucune société secrète mais fut présent lors du soulèvement de la Place du Sénat. Arrêté, il fut placé en détention dans la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de onzième catégorie, la Haute Cour criminelle le rétrograda au rang de simple de soldat et l'envoya dans le Caucase. Sous le commandement du feld-maréchal Ivan Fiodorovitch Paskevitch il prit part à l'assaut de la ville de Kars. En 1829, promu sous-officier, il fut transféré au 7e équipage, en 1832 au 15ème équipage. En 1833, il fut mis à la retraite il occupa un poste administratif à Moscou. En 1838 mis à la retraite, il vécut à Moscou puis s'établit dans la province de Kostroma. En 1846, il revint à Moscou où il décéda le 23 avril 1865[83].
  • Sergueï Grigorievitch Volkonsky : (1788-1865), prince, major-général de cavalerie. Il fut l'unique général en service actif à prendre une part directe au soulèvement des Décembristes. Membre de l'Union de la protection sociale (1819), membre de la Société du Sud (1821). Sur l'accusation de tentative de soulèvement dans les rangs du Régiment d'infanterie Tchernigov, de tentative de régicide. Condamné de 1re catégorie, il lui fut condamné à 20 ans de bagne avec assignation à vie au territoire sibérien. Le 22 août 1832, cette peine fut ramenée 15 ans, en 1832 à 10 ans. Il fut interné dans la forteresse de Tchita et travailla dans les mines de Petrovski puis fut transféré à Urik près d'Irkoutsk. Amnistié le 26 août 1856, il put retourner en Russie, ses titres de noblesse et de prince lui furent rendus[84].
  • Vassili Ivanovitch Vranitski : (1785 ou 1786-1832), lieutenant d'intendance, il milita au sein de la Société du Sud (1825). Le 10 janvier 1826, il fut arrêté à Jytomyr puis, dans l'attente de son procès, il fut détenu dans la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de huitième catégorie, la Haute Cour pénale prononça contre lui une peine de bannissement à vie commuée à vingt ans d'exil. Il fut envoyé à Pelym où il décéda le 2 décembre 1832[85].
  • Christian Ferdinand Bogdanovitch Wolf : médecin militaire à la 8ème Armée, condamné de 2ème catégorie. Le tribunal lui infligea une peine de 15 ans de travaux forcés en Sibérie.
  • Nikolaï Alexandrovitch Zagoretski : ((1797-1885), lieutenant d'intendance issu d'une famille noble de la province de Smolensk, membre de la Société du Sud (1825), condamné de septième catégorie, le 10 juillet 1826, la Cour Suprême criminelle lui infligea une peine de travaux forcés de deux ans, celle-ci fut réduite à un an. Incarcéré à la forteresse Pierre et Paul, le détenu Zagoretski fut transféré en Sibérie le 22 août 1826. Le 17 février 1827, il fut emprisonné dans la forteresse de Tchita. Sa peine purgée, il fut transféré dans une colonie de la province d'Irkoutsk. Incorporé comme simple soldat dans le Régiment Havaginski, puis en janvier 1838, il intégra le Régiment d'infanterie Navaginski. Le 10 avril 1839, il devint sous-officier, en 1843, il quitta l'armée[86].
  • Nikolaï Fiodorovitch Zaïkine : (1801-1833), lieutenant d'intendance issu d'une famille de la noblesse de la province de Koursk. Membre de la Société du Sud (1825), arrêté en janvier 1826, il fut incarcéré dans la forteresse de Saint Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Condamné de huitième catégorie, en octobre 1826, la Haute Cour pénale lui infligea la peine de bannissement à vie. Transféré à Okhotsk (kraï de Khabarovsk), sa peine fut, quelques mois plus tard réduite à vingt ans d'exil. En 1828, il fut transféré dans la ville de Vitym où il décéda le 23 juillet 1833. Il fut l'auteur de divers poèmes[87].
  • Dmitri Irinarkhovitch Zavalichine : (1804-1892), lieutenant de la flotte russe, journaliste et mémorialiste, fils du major-général Irinarkh Ivanovitch Zavalichine, il ne fut pas officiellement un membre des organisations décembristes, néanmoins il partagea leurs idées. Absent lors du soulèvement du 18 décembre 1825, il fut malgré tout arrêté en janvier 1826 pour interrogatoire puis relâché. En mars 1826, de nouveau arrêté, condamné de 1ère catégorie, il fut accusé de régicide le tribunal lui infligea une peine de travaux forcés à vie, il travailla à la mine de Nertchinsk puis envoyé en résidence à Tchita[88].

Personnalité non condamnée par la Haute Cour criminelle

Baron Andreï Ievgenevitch Rozen
  • Osip-Ioulian Vikentievitch Gorski : (1766-1848), conseiller d'État, issu d'une famille de la province de Minsk, arrêté le 15 décembre 1825, dans l'attente de son procès, il fut placé en détention provisoire à la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Il fut traduit devant la Haute Cour criminelle mais ne fut pas condamné. Par le manifeste de sa Majesté Impériale daté du 5 mars 1827, il fut placé en résidence surveillée à Berezov. En 1831, il fut envoyé à Tara. Suspecté de complicité dans la tentative de soulèvement d'exilés polonais à Omsk, il fut transféré de Tara à Tobolsk puis à Omsk où, de 1833 à 1835, il purgea une peine de prison. Il décéda le 7 juillet 1849 à Omsk[89].

Personnalité graciée

Portrait d'Ilia Gavrilovitch Bibikov en uniforme d'aide de camp de la Garde (1825), peinture sur toile, une œuvre de Benoît-Charles Mituar, Musée de la Garde à Saint-Petersbourg

Les décabristes décédés au cours du soulèvement décembriste

Ippolite Ivanovitch Mouraviov-Apostol, portrait de Domenico Bossi (1919)
  • Ippolit Ivanovitch Mouraviov-Apostol : (1806-1826), Jeune frère des Décembristes Matveï Ivanovitch Mouraviov-Apostol et de Sergueï Ivanovitch Mouraviov-Apostol, membre de la Société du Nord, avec son frère Sergueï, il prit part au soulèvement du 29ème Régiment d'infanterie Tchernigov, blessé à la main gauche, refusant de se rendre, il se tira une balle. Il fut inhumé dans une fosse commune avec ses deux camarades A.D. Kouzmine et M.A Chtchepillo tués au cours de la répression menée contre les Décembristes. A ce jour aucun monument ne marque l'endroit où ses trois hommes reposent. Le jour de l'exécution des décembristes leurs noms furent cloués au gibet[92].

La place du Sénat à Saint-Pétersbourg a porté le nom place des Décabristes pendant de nombreuses années. En 2008, son ancien nom lui a été rendu.

Les décembristes français à Kourgan

De 1826 à 1857, 14 décembristes ont effectué leur exil à Kourgan, dont deux Français. Il y a quelques traces de leur séjour et de l'activité des descendants des Français à Kourgan.

Nicolas Lorraire, un maçon, est arrivé à Kourgan au printemps de 1833; il était membre de la société des décembristes du Sud. Il était accusé d'avoir eu connaissance du projet d’instauration du pouvoir républicain et de menacer la famille du tsar. C'était un parent éloigné du comte Narychkine qui avait reçu une bonne éducation; il avait hérité de ses ancêtres français la vivacité d’esprit, l’amour de l’ordre et de sa mère, princesse géorgienne Tsitsianova, les habitudes gracieuses, une imagination riche, l’amour de la musique. Il écrivait des vers, des récits et était doué en musique. Lorraire connaissait six langues. Son activité et son influence s’étendaient à l’instruction publique. Il a organisé différentes sociétés à Kourgan.


Le nom de l'autre descendant des Français à Kourgan est Alexandre Rozen. Noble, luthérien, il n’était pas considéré comme membre des sociétés des décembristes. Mais la veille de la révolte il avait assisté à une conférence chez Ryléev et le 14 décembre 1825 son peloton et lui ont barré la circulation sur le pont Isakiev jusqu’à la place du Sénat. Il fut exilé à Kourgan pendant 6 ans où il s’est patiemment occupé d'horticulture car autour de sa maison il avait un vaste jardin avec une allée d’acacias, de bouleaux, de tilleuls et de belles fleurs. Il tachait d’hybrider les variétés d'arbres fruitiers sauvages avec les variétés cultivées. La sélection du cerisier sauvage a donné de bons résultats. Rozen voulait faire un grand aménagement mais Nicolas 1er lui a refusé cette demande. Pourtant vers la troisième année passée à Kourgan Rozenn a eu un assez grand terrain qu’il cultivait et fertilisait et cette terre donnait de bonnes récoltes. En même temps sa femme a organisé une pharmacie et elle guérissait avec succès beaucoup de monde de différentes maladies dont certaines très graves y compris la fièvre "chaude". Les Rozen ont offert à la bibliothèque régionale de Kourgan des livres consacrés à l’histoire de la Russie, de l’Angleterre, de la Grèce. Maintenant on garde ces livres avec les autographes dans les archives d’Etat de Kourgan. Il est à noter un fait qui concerne l’activité de Rozen en Russie: il a participé à l’organisation de la réforme de l’abrogation du droit de servage de 1861.

Les Français ont eu beaucoup d’influence sur la culture et la vie du peuple russe. Ils ont donné beaucoup d’idées originales, ils ont organisé beaucoup de sociétés scientifiques, culturelles etc. Quant à notre région ils ont contribué à la modernisation de son agriculture, ils ont changé l'aspect de notre région, sa végétation. Quelques traditions ont été ressuscitées grâce aux recherches des descendants des Français à Kourgan. La famille des Clairs pendant deux siècles a favorisé le développement de la pensée scientifique dans la région de L’Oural. Onésime Clair et son fils Modeste y ont travaillé dans la sphère industrielle; ils en ont étudié les montagnes et l’histoire. Ils étaient professeurs dans l’exploitation des mines. Le père puis son fils ont été présidents de la Société des amateurs des sciences naturelles de L’Oural. Ci-dessous on vous présente les armoiries de l’université de l’Oural, fondée par les Clair).

Dans l’histoire de la Russie il y a encore beaucoup de personnes célèbres qui ont fait un apport considérable dans le développement de la Russie, des relations franco–russes. On peut nommer le nom du décembriste Volkonkij qui avait des livres, édités en France. De nos jours ces livres se trouvent dans la bibliothèque régionale de Kourgan. Les livres sont consacrés à différents domaines :

1) À l’histoire (Le père Duchêne: le journal de la Commune de Paris, № 1, № 50, 1871; Renan Ernest (1823 – 1890) “Histoire du peuple d’Israël”, 1893; Louis Adolphe Thiers (1797 – 1877) “Histoire de la Révolution”, 1857 – 1858); 2) À la langue française (sous la direction de Petit de Julleville (1841 – 1900) “Histoire de la langue et de la littérature française des origines à 1900”, 1899); 3) À la littérature française (Brunetière Ferdinand (1849 – 1906) “Etudes critiques sur l’histoire de la littérature française”, 1911; Guizot Francois – Pierre – Guillaume (1787 – 1874) "Shakespeare et son temps étude littéraire", 1852; La Harpe (1739 – 1803) "Cours de la littérature ancienne et moderne", 1863). Il est à noter que la chrestomathie de La Harpe est marquée par les armoiries de Volkonskij.

En s'appuyant sur ce fait on peut dire que le rôle de la langue française et de la littérature française dans la vie des intellectuels Russes a été considérable. D’après les thèmes abordés dans les livres on peut faire un bilan pour savoir quels domaines et quelles œuvres contemporaines ou anciennes étaient les plus populaires au XIXe et au XXe siècle.

Portraits des décembristes

Notes et références

  1. Encyclopédie de la franc-maçonnerie, Le livre de poche, article « Russie, XIXe siècle », p. 774
  2. Constantin, deuxième fils de Paul Ier
  3. Selon Jules Michelet, Légendes démocratiques du Nord, pages 163 et 164, mais l'anecdote est contestée.
  4. Alexandre Herzen, Passé et méditation tome 1, p. 87
  5. Alexandre Herzen, Passé et méditation tome 1, p. 88.
  6. Alexandre Herzen, Passé et méditation, tome 1, note p. 87
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Sources


Voir aussi

Bibliographie

  • Pauline Annenkova, Souvenirs de Pauline Annenkova traduit du russe et adaptés par Max Heilbronn, Les Éditeurs français réunis, 1975.
  • Ivan Golovine, La Russie sous Nicolas Ier, Paris, 1845, (fac-similé 2011, (ISBN 978-1-14815050-5))
  • Jules Michelet, Légendes démocratiques du Nord, Presses universitaires de France.
  • Julie Morel-Grandhaye, « Les Décembristes et la loi : genèse d’un concept », Journées d’études de l’Institut européen Est-Ouest « La circulation des concepts », ENS-LSH, avril 2006. Publication en ligne
  • Julie Morel-Grandhaye, « La république chez les Décembristes : une interprétation russe des expériences politiques européennes ? », colloque international « La Russie et l’Europe, autres et semblables », université Paris-Sorbonne / Paris IV, mai 2007. en ligne
  • Henri Troyat, Nicolas Ier de Russie
  • Le Petit Futé Sibérie: de l'Oural au Kamtchatka par Dominique Auzias et Jean Paul Labourdette consacre deux pages bien documentées aux décembristes déportés.


Articles connexes

Liens externes


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