- Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski
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Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski, né le 1er janvier 1772 à Tsherkootin petit village de la région de Vladimir, décédé le 11 avril 1831[réf. nécessaire] à Saint-Petersbourg.
Juriste et homme politique russe, il servit Alexandre Ier de Russie et Nicolas Ier de Russie, il fut surnommé le Père du libéralisme russe. Il fut l'ami d'Alexandre Radichtchev (1749-1822).
Sommaire
Biographie
Fils d'un prêtre de village, il étudia dans un établissent ecclésiastique puis enseigna les mathématiques et la physique dans un séminaire de Saint-Petersbourg. Ses brillantes qualités intellectuelles attirèrent l'attention du gouvernement, il devint le secrétaire du prince Alexandre Borissovitch Kurakine. Rapidement, il devint l'homme le plus compétent parmi les fonctionnaires impériaux.
Carrière politique
L'un des moments les plus importants de sa carrière politique fut le jour où Alexandre Ier de Russie le prit à ses côtés afin de prendre part au Congrès d'Erfurt (27 septembre au 14 octobre 1808), le tsar chargea Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski de s'entretenir avec Napoléon Ier. A l'initiative d'Alexandre Ier de Russie, Speranski eut de longs entretiens avec le tsar concernant le projet de réforme de la Russie. La même année le souverain le nomma adjoint du ministre de la Justice.
Réformes
Le projet de réforme mis en place par Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski se basèrent sur la création de différentes Doumas, l'assemblée nationale (volost), l'élection de la Douma de district, la Douma de l'Empire. Après sa médiation entre le pouvoir autocrate et la Douma, il fut nommé au Conseil d'État.
Ce projet de réforme élaboré en 1809 fut presque totalement abandonné, seul le Conseil d'Empire vit le jour en janvier 1810, mais néanmoins Speranski domina l'histoire constitutionnelle de la Russie impériale du XIXème et XXème siècle. En 1810 le tsar le nomma secrétaire d'État. En 1905 fut créée la Douma de l'Empire, ce fut lui qui donna cette appellation.
En 1864, Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski proposa l'institution d'une autonomie locale pour les districts et les régions (le zemstvo). Les travaux de Speranski portèrent également leurs fruits dans la constitution qu'accorda le tsar à la Finlande et la Pologne.
De 1809 à 1812, Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski devint un homme très puissant. Auprès d'Alexandre Ier de Russie, il remplaça les anciens favoris, les membres du comité officieux, le tsar lui accorda sa pleine confiance, il devint pratiquement l'unique ministre de l'Empire, chaque question posées par Speranski fut débattue entre l'empereur et lui. Lors de l'arrivée du tout-puissant ministre de la Guerre, le comte Alexeï Andreïevitch Arakcheïev, Speranski fut placé au second plan. Il utilisa son influence à des fins personnelles. Il fut un idéaliste, ce qui précipita sa chute.
En 1810 et au cours des six premiers mois de l'année 1811, Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski conserva la faveur de l'empereur, il fut le confident d'Alexandre Ier de Russie dans la diplomatie secréte précédant l'invasion de l'empire russe par l'armée napoléonienne.
En 1809, Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski commit une grave erreur, il fut un fervent franc-maçon, il conçut l'idée de réorganiser l'ordre en Russie, avec l'aide de Ignace Aurèle Fessler qu'il fit venir à Saint-Pétersbourg pour ce faire il tenta d'éduquer le clergé de l'Église orthodoxe, le tsar accepta les premières mesures prises, mais méfiant envers les sociétés secrètes, Speranski dut abandonner son projet, il ne fit que provoquer l'animosité du clergé à son encontre.
A la veille du conflit qui opposa Napoléon Ier à Alexandre Ier de Russie, le tsar conscient de son manque de popularité en Russie, conçut de faire de Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski un bouc-émissaire. En procédant de la sorte, il put en utilisant le sentiment patriotique de la veille Russie obtenir le soutien de l'aristocratie contre la France révolutionnaire. Par ses propres erreurs, Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski provoqua sa propre chute. Entourés d'espions, ces derniers relatèrent au tsar les critiques formulés par Speranski concernant les actes des ministres et de l'empereur, il poussa même la vanité de déconseiller au tsar de pas prendre le commandement suprême des armées impériales dans le conflit à venir.
Quelques hauts personnages de l'empire russe comme la grande-duchesse Katarina Pavlovna de Russie, Ignace Aurèle Fessler, Nikolaï Karamzine, Fédor Rostoptchine et le général suédois Gustave Maurice Armfeldt mirent en place un complot afin que Speranski soit accusé de haute trahison. Alexandre Ier de Russie refusa d'écouter ses accusations, mais il tint pour responsable Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski de son impopularité provoquées par ses réformes honnies. En mars 1812, Alexandre Ier de Russie procéda à son renvoi.
En 1816, Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski fut nommé gouverneur général de Sibérie, dans cette région il établit un nouveau système de gouvernement. En 1801, il fut admis au Conseil d'État. Nicolas Ier de Russie le mit à la tête de la deuxième section de la Chancellerie impériale, à cette fonction, il œuvra en grande partie à l'élaboration de la codification du droit russe (publié en 1830 en soixante-cinq volumes, d'environ huit cent pages chacun), il rédigea quelques commentaires. Cette codification fut connue sous le nom de "Collection complète des lois" (Polnoje Sobranije Zakonov), elle fut proposée à Nicolas Ier de Russie, il constitua le socle pour le "Recueil des lois de l'Empire russe" (Svod Zakonov Rossiskoj imperii) le droit en vigueur dans l'empire russe jusqu'à la Révolution russe. En 1826, Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski fut l'un des membres du Tribunal suprême chargé de juger les Décembristes, pour ce faire il étudia les lois remontant à l'époque médiévale, afin de répondre aux mesures d'exception exigées par Nicoles Ier de Russie, il s'évertua à découvrir si d'autres faits similaires eurent lieu à cette époque.
Les idées libérales développées par Mikhaïl Mikhaïlovitch Speranski furent ensuite étudiées par Constantin Dimitrievitch Kavelin (1818-1885) et Boris Nicolaïevitch Chicherin (1828-1904).
Bibliogrpahie
- Nicolas Ier de Russie, Alexandre Ier de Russie de Henri Troyat
- Georges Florovsky, Les Voies de la théologie russe, Paris, 1937 en dresse un portrait intellectuel sévère et insiste sur ses liens à la franc-maçonnerie: « Il n'était courageux et fort que dans les constructions intellectuelles et les schémas abstraits, dans la réalité, il perdait tout de suite pied, incapable d'observer un certain decorum moral »[1] « Son intelligence claire n'était pas profonde et son monde était mou et silencieux, sans vigueur ni courage » [2]
Voir aussi
Liens internes
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mikhail Speransky » (voir la liste des auteurs)
Notes et références
- Georges Florovsky, Les Voies de la théologie russe, Paris, 1937; trad. et notes de J.C. Roberti, Paris, Desclée de Brouwer, 1991, p193
- Georges Florovsky, Les Voies de la théologie russe, Paris, 1937; trad. et notes de J.C. Roberti, Paris, Desclée de Brouwer, 1991, p194
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