- Thomas Jefferson
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Thomas Jefferson, né le 13 avril 1743 à Shadwell, une plantation de la famille Jefferson dans le Comté d'Albemarle et mort le 4 juillet 1826 à Monticello, a été le troisième président des États-Unis de 1801 à 1809. Cet homme d'État était également philosophe, agronome, inventeur, architecte et il ne cachait pas ses sympathies francophiles. Jefferson était attaché aux Droits de l'homme pour lesquels il lutta au sein de son État et du pays. Il faisait partie de l'élite des Lumières et a connu les plus grands esprits de son temps. Rédacteur d'une partie de la Déclaration d'indépendance, il doubla la superficie des États-Unis par l'achat de la Louisiane.
Biographie
Débuts en Virginie (1743-1773)
Thomas Jefferson naît le 13 avril 1743 à Shadwell dans le comté d'Albemarle en Virginie. Ses parents, Peter Jefferson et Jane Randolph, font partie de familles de notables installés dans la région depuis plusieurs générations. Thomas Jefferson est le premier fils d'une famille de dix enfants. Son père est propriétaire d'une plantation dans le comté d'Albemarle et consacre une partie de son temps à la cartographie et à l'autodidaxie ; ce dernier tient à ce que son fils Thomas ait une solide éducation.
En 1752, Thomas Jefferson fréquente une école dirigée par le révérend écossais William Douglas qui lui enseigne plusieurs langues, dont le latin, le grec ancien et le français. À la mort de son père en 1757, il n'est âgé que de 14 ans et il hérite de son immense propriété, sur laquelle travaillent des dizaines d'esclaves. Jefferson parfait sa culture classique, apprend les sciences naturelles et l'histoire auprès du révérend James Maury à Fredericksburg.
En 1760, Jefferson entreprend des études supérieures au College of William and Mary à Williamsburg où il se forme à des disciplines variées (botanique, géologie, cartographie, grec, latin, droit, histoire, philosophie). Il perfectionne son français. Son professeur de philosophie, William Small, lui donne le goût pour les auteurs anglais John Locke, Francis Bacon, Isaac Newton et lui apprend à utiliser le doute méthodique. Jefferson fréquente le Flat Hat Club (en), une société secrète et une fraternité étudiante. Diplômé en 1762, il étudie ensuite le droit auprès de son ami et mentor George Wythe. Il est admis au barreau en 1767 avant d’être élu à l'Assemblée de Virginie en 1769. Jefferson siège à la chambre des Bourgeois de Virginie, entre 1767 et 1775. Après l'incendie du manoir familial en 1770, Jefferson commence la construction de sa maison qui devient plus tard Monticello. En 1772, il épouse une veuve, Martha Wayles Skelton, avec laquelle il a six enfants : Martha (1772-1836), Jane (1774-1775), un fils mort-né (1777), Mary (1778-1804), Lucy Elisabeth (1780-1781) et Lucy Elisabeth II (1782-1784).
Peter Jefferson
(1708 - 1757)Jane Randolph
(1720 - 1776)Martha Wayles Skelton
(1748 - 1782)Thomas Jefferson
(1743 - 1826)9 autres enfants Martha
(1772-1836)Jane
(1774-1775)un fils mort-né
(1777)Mary
(1778-1804)Lucy Elisabeth
(1780-1781)Lucy Elisabeth II
(1782-1784)Engagement dans la Révolution américaine (1774-1779)
Articles détaillés : Déclaration d'indépendance des États-Unis et Révolution américaine.La montée du mécontentement des colons américains contre la Grande-Bretagne provoque l’engagement de Jefferson en politique. Il décide de rejoindre le groupe contestataire de Patrick Henry. Il ne se distingue pas par ses talents oratoires mais la valeur de ses écrits est appréciée.
Nourri des œuvres des philosophes du siècle des Lumières, Jefferson publie en 1774 son célèbre pamphlet Aperçu sommaire des droits de l'Amérique britannique[1], rapport destiné aux délégués de Virginie du premier Congrès continental. Cet essai ouvre une nouvelle voie vers l'indépendance des colonies et range Jefferson parmi les patriotes du peuple américain.
Au printemps 1775, Jefferson est choisi pour être délégué du Second Congrès continental à Philadelphie. En juin 1776, Jefferson prend part à la rédaction de la constitution de la Virginie, ce qui lui permet de proposer les principes auxquels il croit.
Le 1er juillet 1776, l'assemblée de Philadelphie décide la rédaction de la Déclaration d'indépendance des États-Unis ; un comité de rédaction est formé qui comprend cinq hommes, John Adams, Roger Sherman, Benjamin Franklin, Robert Livingston et Thomas Jefferson. Ce dernier est chargé de préparer une ébauche et devient de fait le principal auteur du texte. Jefferson reprend les idées de John Locke sur les droits naturels. Après plusieurs modifications, le document est approuvé le 4 juillet 1776 : la déclaration représente l'un des textes fondamentaux du pays puisqu'il proclame l'indépendance américaine et le droit de se révolter contre la Grande-Bretagne.
En septembre, Jefferson se fait élire à la nouvelle chambre des délégués de l'État de Virginie. Dans le cadre de cette fonction, il collabore à la réforme législative vers plus de démocratie : dans le domaine de la religion, la liberté de culte ainsi que la séparation des Églises et de l’État sont établies[2]. Les religions ne sont plus financées par l’argent public. La fonction publique est désormais ouverte à tous, sans distinction de croyance. Jefferson cherche à faire de la Virginie une République modèle pour le monde entier. Il fait des propositions pour réformer le système éducatif et esclavagiste de sa région. Sous son impulsion, la traite des Noirs est interdite en 1778[3].
Retour en Virginie (1779-1785)
Jefferson occupe ensuite le poste de gouverneur de Virginie entre 1779 et 1781. C'est sous son mandat que la capitale de la Virginie est transférée de Williamsburg à Richmond. Pendant la guerre d'indépendance, son État est envahi à deux reprises par les Anglais. Il faillit être capturé par la cavalerie britannique à Charlottesville, mais il réussit à s'enfuir. Son action est durement critiquée : on lui reproche son manque d’efficacité lors de l'attaque anglaise. Jefferson finit par se retirer sur ses terres de Monticello pour s’occuper de sa femme enceinte et malade. Le décès de celle-ci en 1782 le plonge dans un profond chagrin et il promet de ne jamais se remarier. Pendant cette période de retraite, Jefferson rédige les Observations sur la Virginie (en anglais Notes on Virginia), dans lesquelles il analyse les statuts de l’État.
Jefferson revient aux affaires en décembre 1782 : il devient délégué de la Virginie au congrès continental ; il propose en 1784 une procédure d’adhésion et de découpage pour les nouveaux territoires de l’Union. Le Congrès s'inspire de ces propositions qui servirent de base à l'ordonnance du Nord-Ouest de 1787.
L’ambassadeur (1785-1789)
Au cours de l’été 1784, Jefferson arrive en Europe pour négocier des traités aux côtés de Benjamin Franklin. Il lui succède en tant qu'ambassadeur en France, de mai 1785 au mois d’août 1789[4]. Après avoir résidé dans plusieurs hôtels parisiens, l’ambassadeur se fixe à l'hôtel de Langeac, près des Champs-Élysées actuels. Il prend goût à la vie parisienne, fréquente les salons littéraires et les libraires de la capitale. Il visite plusieurs contrées d’Europe de l’Ouest (France, Italie, Angleterre, Hollande, Rhénanie). Son action en tant qu’ambassadeur vise à développer les relations commerciales entre les deux pays. Il s’emploie à redresser l’image des États-Unis auprès des élites françaises.
Jefferson n'a donc pas pu participer aux débats portant sur la constitution américaine en 1787. Il les suit de loin, grâce à sa correspondance, et affirme son soutien à la déclaration des droits (en anglais Bill of Rights). C'est en 1785 que paraissent en France ses Notes on Virginia[5]. Lors de son séjour français, Jefferson profite de la vie culturelle de Paris. Il est très attaché à la France, mais se montre critique vis-à-vis de la monarchie absolue et des mœurs des Français, qu'il juge dissolues[6]. Il est témoin des premiers épisodes de la Révolution française. Jefferson commente et annote un projet de déclaration des droits[7] présenté par son ami La Fayette[8] au cours des débats sur la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen de 1789. Jefferson rentre aux États-Unis en novembre 1789.
Jefferson au gouvernement (1790-1800)
En mars 1790, Jefferson est choisi comme secrétaire d’État[9] du premier gouvernement de George Washington (1789–1793). Ses fonctions lui permettent d’organiser le secrétariat d’État et d'unifier les poids et les mesures. Jefferson soumet l’idée d’un système métrique pour le pays, mais sa proposition n’est pas retenue. Il entre en confrontation avec le secrétaire au Trésor Alexander Hamilton au sujet de l'importance des dépenses qui creusent le déficit en 1790. Ces dissensions prennent une dimension nationale et contribuent à la formation de deux partis politiques distincts (en anglais two-party system) : les démocrates-républicains[10] de Jefferson, contre les Fédéralistes d’Hamilton. Le premier prône un pouvoir fédéral très restreint et veut donner aux États fédérés la quasi totalité des pouvoirs sur la politique intérieure. Les deux formations politiques utilisent la presse pour convaincre l’opinion et les membres du Congrès. C'est le début du First Party System aux États-Unis.
Jefferson et Hamilton ne sont pas plus d’accord sur la politique extérieure : le premier soutient le parti français à Washington lorsque la Grande-Bretagne déclare la guerre à la Convention en 1793. Le second ne cache pas ses sympathies anglophiles. Après le traité de Londres (Jay Treaty) qui accorde le soutien de Washington à Londres contre la France, Jefferson préfère se retirer sur ses terres de Monticello. Il se présente à l’élection présidentielle en 1796 : il arrive deuxième derrière John Adams, et devient son vice-président[11]. Sa fonction lui permet de retourner fréquemment en Virginie.
Avec la Quasi guerre navale contre la France (1798-1800), les fédéralistes menés par John Adams font construire une marine de combat et lèvent de nouveaux impôts. Le Congrès adopte les Alien and Sedition Acts (Lois sur les étrangers et la sédition) auxquels s’oppose Jefferson. En 1800, Jefferson se lance à nouveau dans la campagne présidentielle.
Ses adversaires politiques le décrivent comme un déiste, un athée et un ennemi de la religion chrétienne. Jefferson est également accusé d'entretenir une relation avec une de ses esclaves noires, dont il aurait eu plusieurs enfants. Son rival Alexander Hamilton le traite de démagogue. Jefferson réplique en accusant Hamilton de vouloir établir un régime monarchique. Ce dernier veut soumettre les intérêts individuels à la grandeur de la nation. Jefferson considère que la République doit assurer les droits individuels exprimés dans la Déclaration d’Indépendance.
Finalement, les fédéralistes perdent l’élection présidentielle. Le Collège électoral se réunit le 3 décembre 1800 mais il ne peut départager les deux candidats démocrates-républicains Thomas Jefferson et Aaron Burr. Conformément à la Constitution, c'est la Chambre des représentants qui élit alors le président ; après 36 tours[12], Jefferson emporte la présidence le 17 février 1801, paradoxalement grâce au soutien de son ennemi Alexander Hamilton. Ce dernier le préfère en effet à Aaron Burr, qu'il trouve malhonnête et qui ne mérite pas, selon lui, d'accéder au pouvoir. Jefferson avait également promis à Hamilton de supprimer toutes les taxes intérieures, le gouvernement fédéral n'étant financé qu'à partir des droits de douane. Jefferson proposera la même année une abolition progressive de l’esclavage qui sera rejetée par le Sénat.
Première présidence (1801-1805)
Le premier mandat présidentiel de Thomas Jefferson est marqué par d'importants succès (achat de la Louisiane), des réformes politiques et une certaine popularité. Le président prend officiellement ses fonctions le 4 mars 1801. La cérémonie se déroule pour la première fois à Washington DC, qui devient la capitale fédérale. La présidence de Jefferson marque une étape importante dans la tradition démocratique américaine : elle représente en effet la première alternance entre les deux principaux partis politiques du pays.
Réformes politiques
Sur le plan législatif, plusieurs réformes sont entreprises : les impôts directs, l’impôt sur l’alcool et la loi de 1798 sur les étrangers sont supprimées. Le gouvernement fédéral ne peut se financer que sur les droits de douane. Jefferson favorise l'immigration en assouplissant les règles d'entrée sur le territoire américain. Il lutte avec succès contre l'endettement du pays. Le président parvient à calmer l'opposition fédéraliste.
D'autre part, le premier mandat de Jefferson marque un approfondissement des institutions du pays. En 1803, la décision de justice Marbury contre Madison donne à la cour suprême la faculté de vérifier la constitutionnalité des lois. En 1804, est adopté le XIIe amendement à la Constitution qui modifie le système des grands électeurs qui dorénavant votent séparément pour le président et le vice-président, diminuant ainsi le risque d’une cohabitation entre deux personnalités politiquement opposées.
Politique étrangère
Article détaillé : Vente de la Louisiane.Jefferson envoie deux émissaires auprès de Napoléon pour négocier l'achat de la Nouvelle-Orléans. Ils se voient offrir l'ensemble de la Louisiane française, soit un territoire de 1,5 million de km²[13], pour la somme de 60 millions de francs-or (15 millions de dollars). Jefferson approuve cet achat qui est ratifié par le Congrès le 30 avril 1803. La souveraineté américaine entre en vigueur le 20 décembre 1803 (acte du Louisiana Purchase). Cette annexion, la première du genre, double la surface des États-Unis. Elle représente l'un des plus beaux succès politiques de Jefferson. Elle constitue un moyen de stabiliser la jeune république en donnant des terres aux colons.
L'expédition Lewis et Clark
Article détaillé : Expédition Lewis et Clark.Jefferson envoie l'expédition Lewis et Clark (1804-1806) vers la côte ouest pour reconnaître les territoires situés entre ceux de l'Union et l'océan Pacifique et trouver un passage fluvial à travers la barrière des Montagnes Rocheuses. Il obtient du Congrès une subvention de 2 500 dollars afin de financer l'expédition. Jefferson rêve de trouver des mammouths, des volcans et des montagnes de sel, et surtout de rechercher le meilleur passage vers l'océan Pacifique à travers les montagnes Rocheuses. L'expédition permet l'étude des tribus amérindiennes, de la flore, de la faune et de la géologie de ces contrées. Jefferson peut donc être considéré comme l'un des initiateurs de la conquête de l'Ouest. Ordre avait été donné à Meriwether Lewis et à William Clark d'être amicaux et compréhensifs avec les tribus indiennes (majoritairement pacifiques - Sioux lakota mis à part), ce qu'ils firent. L'idée de Jefferson était de les prévenir de l'arrivée inecluctable de l'homme blanc au delà de la "Fontier" (territoires indiens)[14].
La fin du premier mandat de Jefferson est ternie par un drame familial : en avril 1804, sa fille Mary meurt des suites d’un accouchement difficile ; Martha est alors la seule survivante de ses six enfants. Jefferson se présente pour un deuxième mandat et remporte les élections le 5 décembre 1804.
Deuxième présidence (1805-1809)
Le second mandat présidentiel de Thomas Jefferson est plus difficile que le premier. Avec son vice-président George Clinton, il doit faire face à plusieurs problèmes : sur le plan des affaires étrangères, Jefferson tente de préserver la neutralité de son pays face aux troubles des guerres napoléoniennes. En outre, le parti de Jefferson est affaibli par la scission de John Randolph qui forme le groupe des « Quids » ou « Vieux Républicains », qui se rangent aux côtés de James Monroe. Enfin, la conspiration de Burr menace l'unité du pays.
Affaires intérieures
Article détaillé : Conspiration de Burr.Au début de l'année 1805, Jefferson apprend la rumeur d'un complot mené par Aaron Burr, qui avait été vice-président durant sa première présidence. Le personnage intriguait pour entraîner une sécession des États de l’Ouest américain. Burr préférait détruire l’Union plutôt que d’accepter la réélection de Jefferson. Après une longue période d'attentisme, le président se décide à le faire arrêter. Burr est finalement jugé en 1807, mais le tribunal décide de l'acquitter.
À la fin du mandat présidentiel, le Congrès vote l'interdiction de la traite des Noirs (1808). Jefferson aurait sans doute remporté une troisième élection présidentielle, mais il décide de se retirer comme l’avait fait George Washington avant lui.
Politique étrangère
Article détaillé : Embargo Act.Sur le plan des relations internationales, Jefferson essaie de maintenir la neutralité des États-Unis dans les guerres napoléoniennes : il refuse de choisir entre la Grande-Bretagne et la France. Le président tente aussi de maintenir ouvertes les voies maritimes face aux attaques des corsaires et pirates, ce qui l’amène à renforcer la marine de guerre.
À ce moment la marine britannique impose un blocus à la France et de nombreux navires marchands américains sont saisis par les Britanniques. Ces derniers tentent parfois d'enrôler de force les marins américains.
En réponse à ces pratiques, Jefferson fait voter l'Embargo Act (« Loi sur l'embargo ») en 1807 : aucun bateau ne peut entrer ni sortir des ports américains. Seuls perdurent quelques échanges clandestins, le commerce entre les États-Unis et le reste du monde disparaissant presque totalement. Cette mesure, destinée à affaiblir la Grande-Bretagne a en fait largement nuit à la prospérité américaine, faisant chuter le revenu réel des États-Unis de 8 %[15] impact inattendu étant donné la faiblesse des échanges américains avec le reste du monde à cette époque.
L'Embargo Act est de plus critiqué car il est en contradiction avec les droits individuels et il affecte l'activité des marchands de la côte atlantique. Il provoque des manifestations dans les villes. Des libelles contre Jefferson circulent :
« Thomas Jefferson, vous êtes le plus fieffé imbécile auquel Dieu ait donné vie. Que Dieu vous voue au diable[16] »
Finalement le congrès obtient le pouvoir de réguler le commerce extérieur et décide d'abolir l'Embargo Act, qui est remplacé par la Nonintercourse Law[17]. Cependant, les relations commerciales avec la France et la Grande-Bretagne demeurent suspendues.
Les années de retraite (1808-1826)
Après son second mandat présidentiel, Jefferson se retire dans sa propriété de Monticello, où il dessine les plans de l'université de Virginie et s'adonne à satisfaire sa curiosité (voir paragraphe suivant). Il collectionne les livres, gère sa plantation et suit de loin la politique de son pays.
Jefferson meurt le 4 juillet 1826, à une heure de l'après-midi à l'âge de 83 ans. Le hasard voulut qu'il décède exactement 50 ans après la signature de la Déclaration d'Indépendance, dont il était le père. John Adams, lui aussi acteur majeur de la Révolution américaine, s'éteint le même jour, quelques heures après son ami. Les derniers mots de Jefferson auraient été « Sommes-nous déjà le 4 ? » ; ceux de John Adams : « Thomas Jefferson vit-il toujours ? » [18]. À l'époque, Jefferson fut célébré comme l'un des pères de la nation, une sorte de « saint laïque »[19].
Jefferson est enterré à Monticello, aux côtés de sa femme et de ses filles. Il est l'auteur de sa propre épitaphe, qui ne fait aucune référence à son rôle de président :
« Ici repose Thomas Jefferson, Auteur de la déclaration d'indépendance des États-Unis Auteur de la loi sur la liberté religieuse en Virginie Fondateur de l'université de Virginie » Jefferson, un homme des Lumières
Thomas Jefferson a reçu une éducation classique et a côtoyé les élites culturelles de son temps : dès ses études à Williamsburg, il fréquentait le milieu cultivé du palais du gouverneur. Il consignait ses notes de lecture dans un cahier (le Commonplace Book), ce qui permet aux historiens de reconstituer ses influences philosophiques : Henry Home, Charles de Montesquieu, Cesare Beccaria, Thomas Hobbes, Henri Saint Jean de Bolingbroke[20]. Jefferson a beaucoup lu et s'est sans doute inspiré de John Locke pour rédiger la Déclaration d'Indépendance. Jefferson discutait avec les meilleurs esprits français de son temps (d'Alembert, Condorcet, Destutt de Tracy, madame de Corny)[21] dans son hôtel parisien de Langeac ou à l'Hôtel des Monnaies. Il a aidé Jean-Nicolas Démeunier à rédiger ses articles sur les États-Unis dans l’Encyclopédie méthodique. Esprit curieux et éclairé, engagé en politique, Jefferson fait partie des élites intellectuelles du siècle des Lumières. Il était associé étranger de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et membre, puis président, de la Société philosophique américaine, un cercle de discussions fondé par Benjamin Franklin.
Portrait
Selon les critères du XVIIIe siècle, Jefferson avait un physique agréable, sans être particulièrement beau[22]. Il était mince et mesurait 1,87 mètre[22]. Ses cheveux étaient blonds roux et ses yeux gris. Il souffrait de migraines périodiques[23]. On sait peu de choses sur la vie privée et le caractère de Jefferson car il ne se livrait pas beaucoup dans ses écrits. En public, on le disait réservé et timide[19],[24], les Français le trouvaient froid. Ses contemporains louaient ses bonnes manières et sa générosité : les banquets qu’il donnait en tant que président des États-Unis étaient fastueux. Il accueillait ses amis et sa famille dans sa propriété de Monticello, qui pouvait héberger jusqu'à 50 personnes. Mais toutes ces dépenses finirent par le ruiner[21]. Ses talents d'écrivain et de diplomate (il était « doué pour les relations humaines »[25]) ont servi sa carrière politique. Sa vie privée reste mal connue : on sait qu'il s'était épris d'une certaine Rebecca Burwell pendant ses études et qu'il était sincèrement amoureux de sa femme[26]. Pour le reste, beaucoup de rumeurs circulaient sur ses relations avec Maria Cosway à Paris[27], avec Betsey Walker (la femme de son ami d’enfance), et enfin avec son esclave Sally Hemings. Ces rumeurs émanaient souvent de ses ennemis politiques, en particulier du camp fédéraliste.
Article détaillé : Sally Hemings.Idéaux
Thomas Jefferson a toujours défendu l'idée d'une république : dans la Déclaration d'Indépendance de 1776, il affirmait que le pouvoir royal est tyrannique. Lorsqu'il séjourna en France en tant qu'ambassadeur, il critiqua la monarchie absolue de Louis XVI. Il soutenait les valeurs de liberté et d'égalité dans ses œuvres et dans sa correspondance. Jefferson voulait limiter les pouvoirs du président : en 1787, il souhaitait restreindre son mandat à sept ans non renouvelables[28]. Il était opposé à tout faste cérémonial qui rappellerait la monarchie : lorsqu’il était président, il a toujours refusé de prononcer en personne le message annuel au Congrès, parce que cela lui rappelait le discours du trône du roi d’Angleterre.
Afin d'établir un régime républicain, Jefferson croyait aux vertus de la raison et de l’éducation. Il voulait généraliser l’enseignement primaire en Virginie : à la fin des années 1770, il souhaitait ouvrir les écoles primaires à tous les enfants libres, garçons et filles. Il imagina un enseignement secondaire gratuit pour les pauvres. Mais ces propositions ne furent pas retenues à cause de leur coût jugé trop élevé pour l'État. C’est sous son premier mandat présidentiel que fut fondé West Point, qui était à l’origine une école d’ingénieurs. En 1819, Jefferson organisa l'Université de Virginie et en devint le recteur. Cependant, il préférait la démocratie représentative à la démocratie directe et considérait que tous les Hommes ne sont pas égaux en intelligence[2]. Comme les autres Père fondateurs, il se méfiait des excès du peuple. La liberté de la presse fut l’un de ses principaux chevaux de bataille. Il l'estimait nécessaire à la bonne marche de la démocratie, à la formation du citoyen et de l'opinion publique.
Selon Jefferson, l’égalité devait passer par l’abolition du droit d'aînesse, afin d’empêcher la concentration des terres dans les mains des grands propriétaires. Inspiré par les idées de Rousseau, Jefferson rêvait d'une société de petits propriétaires terriens libres et égaux[29]. Quant à l'égalité politique, elle excluait les femmes, les Noirs et les Indiens. Il était persuadé que la démocratie ne pouvait pas s’épanouir si la majorité de la population restait pauvre.
Pour Jefferson, le bonheur fait partie des droits inaliénables de l'Homme, comme la vie et la liberté[30]. Les historiens et les philosophes ont beaucoup débattu sur le sens donné au mot « bonheur ». Il faut sans doute y voir un concept des Lumières, associé au droit de propriété, tel que l'entendait John Locke[31].
Comme bien d'autres personnalités du XVIIIe siècle, Thomas Jefferson avait des idées qui peuvent sembler contradictoires avec ses actions sur la question de l'esclavage. Ses opinions et ses décisions ont évolué en fonction des événements et de son parcours personnel. Pendant la Révolution américaine, Jefferson semblait vouloir supprimer l'esclavage et la traite des Noirs ; mais il n'était pas suivi par le Congrès. Il connut plus de succès en Virginie, qui décida d'abolir le commerce des esclaves en 1778[32]. En 1782, Jefferson fit passer une loi facilitant l’affranchissement personnel des esclaves[3].
Pourtant, Jefferson était lui-même propriétaire de plusieurs dizaines d'esclaves sur son domaine. Il en affranchit quelques-uns[33], mais la main d'œuvre servile était nécessaire au fonctionnement de sa plantation de tabac, d'autant qu'il était couvert de dettes. Sa correspondance témoigne enfin d'arguments racistes : selon Jefferson, les Afro-Américains étaient inférieurs aux Blancs. En 1791, Benjamin Banneker, un mathématicien et inventeur noir affranchi, envoya à Jefferson un exemplaire de son Almanach, afin de le convaincre sur les capacités intellectuelles des Noirs[34]. Jefferson a été choqué par la révolte des esclaves de Saint-Domingue en 1790-1791 : il suggéra de transporter les Noirs libres au Sierra Leone, en Afrique[35]. À cette époque, il était convaincu que les Noirs ne pouvaient s’assimiler et que la question de l’esclavage menaçait la fragile unité du nouveau pays.
Article détaillé : Thomas Jefferson et l’esclavage.De récentes études font penser que Jefferson eut une maîtresse noire, Sally Hemings, qu'il n'a jamais émancipée de son vivant[19]. Les analyses de l'ADN, menées par le docteur Eugene Foster sur les descendants connus de Jefferson et de Sally Hemings, semblent prouver qu'Eston Hemings était bien le fils de l'ancien président et de son esclave noire[36]. La question des esclaves noirs révèle les contradictions de la pensée jeffersonienne ainsi que la part d'ombre de sa vie privée.
Passionné par les cultures précolombiennes, Jefferson prit la défense des Amérindiens. Il les disait « doués de raison »[37]. Dans sa deuxième adresse inaugurale en 1805, il dit que les Indiens devaient être traités à égalité avec les Blancs[38], mais il souhaitait également assimiler les indigènes[39] :
« […] La chasse est devenue insuffisante pour la fourniture de vêtements et de nourriture aux Indiens. C’est pourquoi la promotion de l’agriculture et l’industrie à domicile sont essentielles dans leur préservation, et je suis disposé à les aider et à les encourager largement. Ceci les rendra capables de vivre sur des espaces plus restreints et rendra donc leurs vastes forêts sans utilité, sauf pour le bétail [...]. »
Pourtant le président proposait aussi leur transfert à l’Ouest, sur les territoires vendus par la France : la plupart des tribus ont refusé, sauf celle des Chickamaugas qui se sont installés au nord-ouest de l’Arkansas[40].
Enfin, Jefferson niait la divinité de Jésus[21] et souhaitait la séparation des Églises et de l'État : dans l'une de ses lettres envoyée à une association baptiste, il évoquait le besoin d’un « mur de séparation » entre l’État et les Églises[41]. Pourtant, la Déclaration d'Indépendance fait clairement référence au Créateur, sans mention d'aucune religion : Jefferson était un déiste éclairé[42] favorable à la laïcité, comme en témoignent ses écrits :
« J'ai toujours considéré qu'il s'agissait d'une affaire entre l'homme et son créateur, dans laquelle personne d'autre, et surtout pas le public, n'avait le droit d'intervenir[42]. »
On sait qu'il ne se passionnait pas pour la théologie et qu'il empêcha sa fille de devenir catholique au cours de son séjour à Paris. Contrairement aux autres universités américaines de l’époque, et conformément aux vœux de Jefferson, l’université de Virginie ne donnait pas de cours de théologie. Ses détracteurs ont utilisé son déisme pour lui nuire et l'accusaient de manquer de foi[43].
Un collectionneur et un bibliophile passionné
À la manière des humanistes de la Renaissance, Jefferson constitua une collection importante d'objets, qui vinrent agrémenter sa maison de Monticello. Lorsqu'il était en poste à Paris, il fit envoyer en Virginie des livres, des graines, des plantes, des statues, des meubles, des objets d'art, des instruments scientifiques et des dessins d'architecture du Vieux Continent. Jefferson chargea Lewis et Clark de collecter divers objets de l'Ouest américain (peaux d'animaux, cornes, os et artisanat indien). Une partie de ces collections sont toujours visibles à Monticello.
Jefferson disposait de la plus importante bibliothèque privée des États-Unis (6 500 ouvrages environ en 1815). Il décida de les vendre à la Bibliothèque du Congrès après l'incendie de celle-ci par les troupes britanniques[34]. Cela lui permit de rembourser une partie de ses dettes. Il mit au point un système de classification original des livres, retenu par la Bibliothèque du congrès.
On crédite souvent Thomas Jefferson de l'invention des bibliothèques publiques et de la notion de fair use qui leur est attachée[44].
Des centres d'intérêt divers
En tant qu'homme des Lumières, Jefferson s'intéressait à de multiples domaines de la connaissance tels que l'éducation, la musique, la linguistique ou la botanique. Il devait en même temps s'occuper de ses terres et de sa propriété.
Architecture
Articles détaillés : Monticello (Virginie) et Université de Virginie.Thomas Jefferson a manifesté un intérêt constant pour l'architecture. Il fut initié à cette discipline par son père dans sa jeunesse et sensibilisé au cours de ses voyages en Europe. Il prenait de nombreux croquis des bâtiments qui l’intéressaient et étudiait l’œuvre de l’architecte Palladio dans les Quatri Libri dont il posséda plusieurs exemplaires. Son séjour en France le mit en contact avec l’architecture romaine (Maison Carrée de Nîmes, Pont du Gard) et classique (Hôtel de Salm). De retour en Amérique, il souhaite créer des édifices qui reflètent ses idéaux républicains et démocratiques. Il contribua à développer le style fédéral dans son pays et à adapter l'architecture néoclassique européenne aux valeurs républicaines nées de la Révolution américaine.
Alors qu’il était secrétaire d’État, Jefferson a participé aux travaux de la commission chargée d’établir les plans de la nouvelle capitale Washington DC. À une autre échelle, il a élaboré plusieurs plans d'édifices situés en Virginie, parmi lesquels sa maison de Monticello, près de Charlottesville. Jefferson contribua également au plan de l'université de Virginie, construite à partir de 1817. Pour le Capitole de Richmond (1785-1796), Jefferson a pris le parti d'imiter la Maison Carrée de Nîmes, mais en choisissant l'ordre ionique pour ses colonnes. Il fut secondé par l'architecte français Charles-Louis Clérisseau.
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Entrée du capitole de Richmond en Virginie, de style néoclassique, dont le bâtiment fut inspiré par la Maison Carrée de Nîmes
Archéologie
Thomas Jefferson s'intéressait aussi à l'archéologie, une science nouvelle, et les Américains le surnommaient « le père de l'archéologie » en référence aux techniques d'excavation qu'il avait développées. C'est à partir de 1784 que Jefferson décida de fouiller systématiquement les tertres amérindiens de sa propriété en Virginie. Pour comprendre le site, il mit au point une méthode archéologique (la stratigraphie) toujours utilisée par les archéologues : il creusa un fossé autour pour y pénétrer et étudia les différentes couches au lieu d'utiliser la technique prévalant à l'époque, creuser jusqu'à ce qu'on trouvât quelque chose. Les fouilles révélèrent des témoignages archéologiques des Mound Builders.
Œnologie
Jefferson était aussi œnologue et amateur de bonne cuisine. Ainsi, pendant sa présidence, il offrait toujours les meilleurs vins à ses convives. Il aurait introduit aux États-Unis la crème glacée, les gaufres et les macaronis. Pendant son séjour en tant qu'ambassadeur en France (1784-1789) il fit de nombreux voyages et ramena le meilleur aux États-Unis. Il était convaincu qu'il était possible « de faire de nombreux vins aux États-Unis, pas exactement les mêmes, mais aussi bons ». Il fit pousser de la vigne à Monticello mais elle fut affaiblie par des maladies locales. Jefferson ne put jamais produire du vin comme en Europe.
Sciences et techniques
D'une manière générale, Jefferson s'intéressait aux mathématiques, aux sciences et aux techniques. En France, il étudia le canal du Midi. Il s'intéressa notamment à l'amélioration de techniques agricoles : il tenait des carnets de notes agronomiques et correspondait avec l’agronome britannique Arthur Young. Sur son exploitation virginienne, il expérimenta plusieurs rotations des cultures il essaya d’améliorer la charrue. Il se passionnait pour l'agronomie et cherchait de nouvelles semences pour améliorer les rendements.
Jefferson inventa ou améliora aussi divers objets comme la machine de cryptage à rouleaux, la machine à macaronis, le polygraphe, le cylindre de Jefferson et divers objets (horloges, chaise tournante...) dont certains sont visibles dans sa villa de Monticello. Il participa à l'établissement du bureau américain des brevets (US Patent and Trademark Office, USPTO), mais défendit une vision restrictive de la notion de brevet, en s'opposant notamment au brevetage des idées[45].
Il rencontra le naturaliste allemand Alexandre de Humboldt en 1804. Il collectionnait et classait les fossiles. Il faisait des relevés météorologiques[22]. Il s'intéressa de près à l'exhumation d'un squelette de mastodonte, trouvé près de Newburgh par Charles Willson Peale.
Jefferson s'intéressait également à la géographie, comme le montre l'expédition Lewis et Clark. Il fut l'instigateur de la loi de 1796 qui cadastre les parcelles vendues aux colons : le découpage se faisait selon le principe d'une grille géométrique qui délimitait des parcelles carrées d'un mile de côté, pour une surface de 256 hectares. Jefferson appliquait ainsi au territoire le rationalisme des Lumières
Écriture
Jefferson entretenait une correspondance étendue, particulièrement avec des scientifiques : il écrivit plusieurs lettres à Alexandre de Humboldt[46]Condorcet, Jean-Baptiste Say, Joseph Priestley, Jenner ou encore au comte de Buffon. Il gardait et classait ses lettres avec le plus grand soin. Ses amis lui demandaient souvent conseil. Il a également écrit plusieurs témoignages sur les pays qu'il a visités, en décrivant les problèmes économiques et les plus beaux monuments. Ses principales œuvres restent ses pamphlets au moment de la Révolution, la Déclaration d'Indépendance, les Observations sur la Virginie et une autobiographie, écrite à la fin de sa vie.
Traduction
Jefferson était polyglotte : il avait appris plusieurs langues durant ses études, et avait perfectionné son français lorsqu'il était ambassadeur. Il pratiquait l'anglais, le latin, le grec, le français, l'espagnol et l'italien[22]. Il lisait La République de Platon dans le texte original[22]et a élaboré la première classification des langages amérindiens.
Hommages
Fichier:Washington Jefferson Memorial5.jpgLes Américains affirment « vénérer Washington, aimer Lincoln et se rappeler Jefferson » [47]. Selon un classement dressé par des historiens pour le magazine The Atlantic Montly, il est le troisième Américain le plus influent de l'Histoire, derrière Lincoln et Washington[48]. Pourtant, nombreux sont les hommages rendus au troisième président des États-Unis : 29 comtés et 24 villes (dont la capitale du Missouri, Jefferson City) portent son nom de famille. Jefferson est représenté sur le Mont Rushmore. Il a son sommet (le Mont Jefferson), son monument dans la capitale fédérale (le Jefferson Memorial), son effigie figure sur le billet de deux dollars et sur la pièce de cinq cents. Le Jefferson Day est le jour de la fête officielle du Parti démocrate[49].
L'image de Jefferson a évolué dans l'opinion : en France, il demeure moins connu que Benjamin Franklin. Une plaque commémorative se trouve à Paris au coin rue de Berry et des Champs-Élysées pour indiquer la résidence parisienne de Jefferson, et sa statue se trouve aux abords de la passerelle de Leopold Senghor (rue de Solferino, PARIS 7e arrondissement). Aux États-Unis, on a d'abord vu en lui un Virginien aristocrate et propriétaire d’esclaves. Il a ensuite été sacralisé pendant le New Deal. Enfin, on en a fait un homme progressiste, pragmatique, attaché aux libertés fondamentales et apôtre de l’expansionnisme américain : à Saint Louis (Missouri), le Jefferson National Expansion Memorial célèbre le départ de l'expédition Lewis et Clark. On n‘oublie pas non plus qu‘il fut un homme des Lumières, comme en témoignent le Laboratoire Jefferson (Jefferson Lab) ou encore le Magalonyx Jeffersoni, un animal disparu. Ses talents d’architecte sont reconnus par le classement en 1987 de l’université de Virginie et de Monticello sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité. Le film Jefferson à Paris (Jefferson in Paris), réalisé par James Ivory rappelle qu’il fut un francophile convaincu.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Une fiche biographique sur le site de la Bibliothèque des mathématiques
- (fr) Présentation biographique sur le site de l'encyclopédie en ligne Imago Mundi
- (fr) L'encyclopédie de l'Agora propose une série de liens thématiques (en anglais) sur Thomas Jefferson
- (fr) Bonnes et mauvaises manières : Jefferson et le mal sudiste par Jacques Pothier, professeur de littérature américaine à l'université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines. Problématique de la notoriété de Jefferson.
- (en) Biographie sur le site de la Maison blanche
- (en) textes, discours, lettres de Thomas Jefferson sur le site Avalon Project, université Yale
- (en) Site du centre international d'études jeffersonniennes Robert H. Smith
- (en) L'université de Virginie met en ligne plusieurs lettres de Jefferson.
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
En français
- Jean-Michel Lacroix, Histoire des États-Unis, Paris, P.U.F., 2006, (ISBN 2-13-055477-6) : pour le contexte
- Claude Fohlen, Thomas Jefferson, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1992, (ISBN 2-86480-544-8)
- Claude Fohlen, Jefferson à Paris (1784-1789), Paris, Perrin, 1995, (ISBN 2-262-01101-X)
- Nicole Fouché, Benjamin Franklin et Thomas Jefferson : aux sources de l'amitié franco-américaine, 1776-1808, M. Houdiard, 2000, (ISBN 2-912673-10-0)
- Jean-François Lemaire, Portraits croisés de Thomas Jefferson et Napoléon Bonaparte : la cession de la Louisiane, Paris, SPM, 2005, (ISBN 2-901952-49-6)
- Annie Lechenet, Jefferson-Madison, le débat sur la République, Paris, P.U.F., Collection Philosophies, no 163, (ISBN 2-13-050665-8)
- John Dos Passos, Denise Van Moppès (trad.), Thomas Jefferson, l'apprentissage d'un président, Paris, Seghers, 1969
- Tangi Villerbu, Thomas Jefferson et l'Ouest : l'expédition Lewis et Clark, Neuilly, Atlande, 2006, (ISBN 2-912232-94-5)
- Pierre Lagayette (dir.), Thomas Jefferson et l'Ouest : l'expéditon de Lewis et Clark, Paris, Ellipses, 2005, (ISBN 2-7298-2532-0)
- Gérard Hugues, Daniel Royot, Thomas Jefferson et l'Ouest : L'expédition de Lewis et Clark, Paris, Armand Colin, 2005, (ISBN 2200345135)
Revues :
- Claude Fohlen, « Jefferson et l’achat de la Louisiane », dans L’Histoire, no 5, p. 75-77
- Elise Marienstras, « Thomas Jefferson et la naissance des États-Unis », dans L’Histoire, no 19, p. 30-39
En anglais
N.B. : Le site web de Monticello donne une bibliographie indicative en anglais.
- Dumas Malone, Jefferson and His Time, 1948-1981 reste la référence anglo-saxonne pour comprendre Jefferson : l'œuvre en six tomes a reçu le prix Pulitzer en 1975.
Parmi les ouvrages les plus récents, on notera :
- Joyce Appleby, Thomas Jefferson, 2003
- R. B. Bernstein, Thomas Jefferson, 2003
- Forrest McDonald, The Presidency of Thomas Jefferson, 1987
- Joseph J. Ellis, American Sphinx : The Character of Thomas Jefferson, New York, Knopf, 1996.
- John P. Kaminski (Sous la direction de), The Quotable Jefferson, Princeton, Princeton University Press, 2006, (ISBN 0-691-12267-9)
- Elbert Hubbard, Thomas Jefferson, Kessinger Publishing, 2005, (ISBN 1-4253-4276-0)
- Thomas Jefferson, Autobiography Of Thomas Jefferson, Dover Publications, 2005, (ISBN 0-486-44289-6)
- George Tucker, The Life of Thomas Jefferson, Third President of the United States, Kessinger Publishing, 2004, (ISBN 1-4179-7043-X)
Notes et références
- A Summary View of the Rights of British America
- Encyclopædia Britannica, 1994, p.324 Article « Jefferson » dans
- J.-M. Lacroix, Histoire des États-Unis, 2006, p.92
- Princeton, 1976 Sur cette période, lire Howard C. Rice, Jr., Thomas Jefferson’s Paris,
- François-Joseph Ruggiu, Historiens et géographes, n°393, février 2006, p.109
- Encyclopædia Britannica, 1994, p.325 Article « Jefferson » dans
- Charte des droits, établie solennellement par le Roi et la Nation
- François-Joseph Ruggiu, Historiens et géographes, n°393, février 2006, p.118
- C’est-à-dire le ministre des Affaires étrangères ; en pratique, le secrétaire d'État s'occupait à l'époque de tout ce que les autres ministères ne faisaient pas.
- 1797 avec James Madison Democratic-Republican Party, fondé par Jefferson en
- 1804 pour avoir deux scrutins séparés, l'un pour élire le président, l'autre pour le vice-président À cette époque en effet, le deuxième élu devenait automatiquement vice-président, même s'il n'était pas de la même tendance politique que le vainqueur. Il faut attendre
- J.-M. Lacroix, Histoire des États-Unis, 2006, p.121 : le vote se fait par État ; pour être déclaré vainqueur, le candidat doit obtenir le vote d’au moins 9 États. Tant que cette majorité n'est pas obtenue, on recommence le vote.
- Jacques Binoche, Histoire des États-Unis, Paris, Ellipses, 2003, p.64
- http://www.gutenberg.org/files/28860/28860-h/28860-h.htm Voir correspondance de Thomas Jefferson
- National Bureau of Economic Research Working Paper, n°8692, décembre 2001 Douglas Irwin, "The Welfare Cost of Autarky : Evidence from the Jeffersonian Trade Embargo, 1807-1809",
- cité dans Merrill Peterson, Thomas Jefferson and The Nation, 1975, p. 904
- J.-M. Lacroix, Histoire des États-Unis, 2006, p.132
- C. Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p.189
- ‘A Decent Respect to the Opinions of Mankind’
- C. Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p.26-27
- Imago Mundi - Thomas Jefferson
- Encyclopædia Britannica, 1994, p.326 Article « Jefferson » dans
- C. Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p.48
- ISBN 0-679-76441-0 ; voir aussi C. Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p.11, 47 et 48 Sur le caractère de Jefferson, lire Joseph Ellis, American Sphinx: The Character of Thomas Jefferson, Vintage Books USA, 1998,
- J.-M. Lacroix, Histoire des États-Unis, 2006, p.121
- C. Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p.22-23
- C. Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p.45
- C. Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p.129
- J.-M. Lacroix, Histoire des États-Unis, 2006, p.124
- Préambule de la Déclaration d'Indépendance, 1776
- Jean-Michel Lacroix, Histoire des États-Unis, 2006, p.77
- C. Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p.34
- Biography of Thomas Jefferson, Author of the Declaration of Independence and third President of the United States
- Creating a Virginia Republic - Thomas Jefferson (Library of Congress Exhibition)
- J.-M. Lacroix, Histoire des États-Unis, 2006, p.158
- le site de PBS ((en) 1998) qui fait le point sur la descendance de Jefferson ; plusieurs articles de la revue britannique Nature reviennent sur les analyses ADN des descendants de Sally Hemings : n°396 (5 novembre 1998) et n°397 (7 janvier 1999) Sur cette question, voir aussi
- ISBN 2-02-079950-2, page 31 Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005,
- C. Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p. 132
- Lettre de Thomas Jefferson à Benjamin Hawkins, Washington, 18 février 1803
- 1994, p.123 Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, Paris, Albin Michel,
- ISBN 2-13-053915-7, p.102 Guy Haarscher, La Laïcité, Paris, PUF, que sais-je ? 3e édition, 2004,
- ISBN 2-02-079950-2, p.96 Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005,
- ISBN 2-02-079950-2, p.101 Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005,
- Ph. Quéau - Intérêt général et proriété... ) Lire à ce sujet : Philippe Quéau, Intérêt général et propriété intellectuelle (
- Thomas Jefferson par exemple. voir sa Lettre à Isaac McPherson dans
- comme celle du 6 décembre 1813 : Thomas Jefferson, Writings, p.1313, New York, édité par Merill D. Peterson (The Library of America), 1984
- C. Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p.191
- Le Monde du 22/11/2006, [lire en ligne] « Abraham Lincoln, l'Américain le plus influent de l'Histoire », dans
- Denise Artaud, L'Amérique en crise. Roosevelt et le New Deal, Paris, Armand Colin, 1987, (ISBN 2200371160), p.98
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