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Maison Carrée
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Maison Carrée de Nîmes
Lieu de construction Nîmes Date de construction l'an 6 apr. J.-C. Ordonné par Marcus Vipsanius Agrippa Type de bâtiment Temple romain Liste des monuments de la Rome antique Série Rome antique La Maison Carrée est un temple romain édifié entre le IIe et le Ve siècle après Jésus-Christ devenu, notamment, une maison consulaire (capitole), une église au Moyen Âge puis un musée des arts antiques aujourd'hui, situé place de la Maison-Carrée dans le centre de Nîmes. À cette époque, cette ville était connue sous le nom de Nemausus. La Maison Carrée est dédiée par Auguste à la gloire des deux petits-fils de l'empereur : les consuls et chefs militaires Lucius Caesar et Caius Julius Caesar.
Ce monument fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840[1]. Il s'agit du temple romain le mieux conservé au monde.
Sommaire
Architecture
Son architecture est inspirée de celle du temple d'Apollon à Rome, comme en témoignent ses proportions (26 mètres de longueur, 15 de largeur, 17 de hauteur) et l'influence grecque antique manifeste. Ses colonnes sont sculptées, ses chapiteaux sont ornés de feuilles d'acanthe (chapiteaux corinthiens), et d'une corniche agrémentée d’une frise très ornementée sur trois des côtés, le temple portait sur son frontispice, inscrite en lettres de bronze scellées dans la pierre, une dédicace expliquant le rôle de l'édifice. Cette dédicace est aujourd'hui disparue, mais grâce à la disposition des trous de scellement encore visibles, le grand érudit nîmois Jean-François Séguier est parvenu en 1758 à recomposer le texte original : « À Caius Cesar consul et Lucius Caesar consul désigné, fils d'Auguste, princes de la jeunesse. ».
Historique
Époque romaine
Monument emblématique de la ville, construit au tournant de l'ère chrétienne, entre 2 et 5 après J.-C. par le général et homme politique Marcus Vipsanius Agrippa (gendre d'Auguste), la Maison Carrée est le seul temple de l'antiquité à être complètement conservé. Le temple était dédié aux petits-fils de l'empereur (les enfants de sa fille Julia et d'Agrippa, constructeur du temple) : les Consuls et chefs militaires Lucius Caesar et Caius Julius Caesar, morts en 2 et 4 ap. J.-C., devenus ses fils adoptifs après leur adoption.
Ce petit temple romain, l'un des temples les plus célèbres et les mieux conservés du monde romain, surélevé sur son haut podium, dominait le forum, centre administratif et cœur économique de la ville antique. Un portique, dont on peut encore observer la base des colonnes sur la place attenante, entourait la Maison Carrée et s’étendait bien au-delà vers le nord, figurant ainsi l’emplacement du forum nîmois.
Moyen Âge
L'histoire de l’édifice est mouvementée. Il est quasi miraculeux qu’il soit parvenu à ce jour en si bon état. Après avoir été un temple, l'édifice servit d'assemblée aux juges.
Du XIe au XVIe siècle, la Maison Carrée fut utilisée comme maison consulaire de Nîmes, c'est-à-dire comme bureau des consuls (nom donné au Moyen Âge à certains échevins du Midi de la France) (sorte d'hôtel de ville). On connait alors le bâtiment sous le nom de Capitole ou Cap-duel[2].
L'édifice subit alors de nombreuses transformations pour l'adapter aux besoins de ses nouveaux occupants. L’historien nîmois Léon Ménard donne une description de ces transformations imposées à l'ancien temple romain :
« D’abord on divisa l’intérieur en plusieurs pièces, et même en deux étages ; on y forma des voûtes, on y construisit une cheminée, qui fut adossée contre le mur du levant, et un escalier à vis contre celui du couchant. De plus, pour éclairer ces nouveaux appartements, on y fit plusieurs fenêtres carrées. Les consuls ajoutèrent dans la suite quelque chose à cet ordre. Ils firent fermer le vestibule par une muraille, qui allait d’une colonne à l’autre, alors, on ouvrit d’autres fenêtres et l’on fit une cave de la voûte souterraine du vestibule, On abattit aussi le perron. »Il devint par la suite une maison d'habitation, une écurie, puis une église (l'église des Augustins). Propriété des ecclésiastiques, il fut convoité par la duchesse d’Uzès pour en faire un tombeau pour son mari.
Révolution Française
Il fut le lieu de réunion du Directoire pendant l’époque révolutionnaire, puis devint la préfecture du département du Gard.
Restaurée, comme les autres monuments nîmois, au XIXe siècle, la Maison Carrée porte, gravé en lettres romaines sur le flanc ouest, un court texte en latin : « Réparé par la munificence du roi et l'argent offert par les citoyens, 1822. ».
Après la révolution, il a abrité les archives municipales.
Aujourd'hui
Depuis 1823, il renfermait les salles d'exposition du musée des Antiques de Nîmes. C'est aujourd'hui un lieu de projection multimédia.
En 1992, la Maison Carrée a reçu une nouvelle toiture, reproduction fidèle de l'original antique, composée de grandes tuiles plates (tegulae) et de tuiles canal (imbrices) moulées à la main.
En 1993, l'architecte britannique Norman Foster construisit en face de la Maison Carrée un bâtiment appelé Carré d'Art, prévu pour accueillir un musée d'art contemporain, et pensé comme le pendant moderne de la Maison Carrée. Il réaménagea également la place attenante afin d'assurer une harmonie entre les deux édifices.
La Maison Carrée a inspiré la création d'autres édifices, notamment l'église néoclassique de la Madeleine, à Paris, ou encore le State Capitol de Virginie aux États-Unis pour lequel Thomas Jefferson était venu admirer le monument .
En 2006-2007, la façade arrière de la Maison Carrée a bénéficié d'une rénovation qui lui permet de retrouver une blancheur pas forcément d'origine ... ( la première restauration s'est faite entre 1684 et 1691 )[3]. Ce long travail se poursuit en 2007-2008 par la façade ouest ; en 2008-2009 par la façade est et enfin 2009-2010 pour ce qui est de la façade principale au sein de laquelle il est envisagé de restituer les lettres de bronze de la dédicace originale. A l'intérieur, on y projette désormais un film 3D, « Héros de Nimes », qui plonge les spectateurs pendant vingt minutes dans la vie quotidienne d’un habitant de Nîmes sous l’Empire Romain, au Moyen âge, ou lors des férias actuelles[4]. Les œuvres précédemment exposées, dont la Vénus de Nîmes et une copie de la Vénus d'Arles, ont été reléguées dans un sous-sol en attendant la construction d'un autre musée pour les accueillir.
À propos du nom
La Maison Carrée porte ce nom depuis le XVIe siècle. En effet, dans l'ancien français, toute figure géométrique ayant quatre angles droits était désignée par le mot « carré » : le « carré long » était le rectangle et le « carré parfait » notre carré actuel. Voici la raison pour laquelle, malgré son appellation, la Maison Carrée est de forme rectangulaire.
Notes et références
- ↑ notice de la base Mérimée
- ↑ Carte archéologique de la Gaule, Nîmes 30/1, 1996, p. 278
- ↑ La première restauration de la Maison Carrée de Nîmes, par Gérard Caillat
- ↑ La Maison Carrée - Le film "Héros de Nîmes"
Voir aussi
Articles connexes
- Carré d'Art
- Culturespaces (société de gestion du musée)
Liens externes
- Site officiel de la Maison Carrée
- La Maison Carrée sur le site officiel de la ville.
- La Romanité à Nîmes, sur le site de l'office de tourisme.
- Nemausensis Histoire de la Maison Carrée.
- Espace dédié au Pont du Gard et aux monuments de Nîmes
Bibliographie
- Jean-Charles Balty, Etudes sur la Maison carrée de Nîmes, coll. Latomus, Vol XLVII, Bruxelles 1960 (épuisé).
- Robert Amy et Pierre Gros, La Maison Carrée de Nîmes, XXXVIIIe supplément à Gallia, Editions du CNRS, Paris 1979. Deux volumes : I - texte, II - Planches (épuisé).
- Martial Monteil, Nîmes antique et sa proche campagne. Étude de topographie urbaine et périurbaine (fin VIe s. av. J.-C.-VIe s. ap. J.-C.), Lattes, UMR 154, 1999.
- L'Expression du pouvoir au début de l'Empire romain autour de la Maison carrée, Martial Monteil, M. Célié sous la direction. Dominique Darde, Michel Christol, Errance, Paris, 2009.
- Ouvrage sous la direction de Jean-Luc Fiches et Alain Veyrac, Carte archéologique de la Gaule - Nîmes 30/1, Paris 1996, p. 278 à 296.
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