- Alexander Hamilton
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Alexander Hamilton Alexander Hamilton, par John TrumbullMandats 1er Secrétaire du Trésor des États-Unis 11 septembre 1789 – 31 janvier 1795 Président George Washington Successeur Oliver Wolcott, Jr. Biographie Date de naissance 11 janvier 1755 ou 1757 Lieu de naissance Île Niévès (Antilles britanniques, aujourd'hui partie de Saint-Christophe-et-Niévès) Date de décès 12 juillet 1804 Profession officier militaire, avocat Signature
Secrétaires du Trésor des États-Unis modifier
Alexander Hamilton, né le 11 janvier 1757[1] sujet britannique dans l'île antillaise de Niévès, mort le 12 juillet 1804 à New York (des suites d'un duel dit Duel Hamilton-Burr avec le colonel Aaron Burr), était un homme politique, financier, intellectuel et officier militaire américain.Il fonda le parti fédéraliste. Juriste constitutionnaliste des plus brillants, il fut un délégué influent de la convention constitutionnelle américaine en 1787 et était l'auteur le plus éminent du Fédéraliste (The Federalist Papers) (1788), l'interprétation la plus importante jamais écrite sur la Constitution.
Sommaire
Biographie
Son père, James Hamilton, est un marchand écossais de St Christopher, fils d'Alexander Hamilton of Grange, Lanarkshire, et sa mère, Rachael Fawcett, est une descendante d'Huguenots français. Suite à la banqueroute de son père, et à la mort de sa mère en 1768, le jeune Alexander, doit, à douze ans, se préoccuper de son existence matérielle et devient employé dans la maison de comptes de Nicholas Cruger. Suite à un voyage, ce même Cruger laisse Hamilton seul responsable des affaires. La correspondance qu'il nous reste de cette époque atteste d'une étonnante maturité chez le jeune Hamilton et d'une ambition assumée. Il est entouré d'amis qui l'encouragent à la lecture et aux études intellectuelles. Il connait couramment le français, chose rare dans les colonies anglaises, mais très commune dans les Antilles, et qui lui sera très utile dans sa future carrière.
En 1772, à la suite d'une tempête décrite à ses amis new-yorkais dans sa correspondance, qui fera forte impression sur eux, il rejoint ses amis pour compléter son éducation. A l'automne 1772, il prépare son entrée au collège à Elizabethtown. Il entre au King's College (aujourd'hui appelé Université Columbia) à New York en 1774. Ses études furent cependant interrompues par la guerre d'indépendance américaine.
Il organise une compagnie d'artillerie qui montrera sa bravoure lors des affrontements de 1776 autour de New York. Il entre sous le commandement de George Washington en mars 1777 avec le grade de lieutenant-colonel. Il sera pendant quatre ans son secrétaire personnel et son aide de camp. Mais son ambition de gloire militaire le rend impatient et il saisit la moindre réprimande administrée par Washington comme excuse pour quitter son état-major (février 1781)[2]. Il mène une colonne américaine à la victoire à la bataille de Yorktown.
Il se marie en 1780 avec Elizabeth, fille du général Philip Schuyler, et s'allie ainsi à une des familles les plus distinguées de New York.
Alexander Hamilton fut le premier et plus influent Secrétaire au Trésor. Il avait beaucoup d'influence sur le reste du gouvernement et la formation de sa politique, y compris la politique étrangère. Avançant l'utilisation de la puissance fédérale pour moderniser la nation, il convainquit le Congrès d'interpréter largement la Constitution pour passer des lois audacieuses. Elles comprirent la création d'une dette nationale, la garantie fédérale des dettes des États, la création d'une banque nationale et un système de taxes à travers des tarifs sur les importations et une taxe sur le whisky qui paierait le tout. En affaires étrangères, il favorisa les Anglais; il donna les instructions à Jay pour le traité de Londres signé en 1794. Il s'opposa vigoureusement à la Révolution française.
Hamilton créa et domina le parti fédéraliste, le premier parti politique américain qu'il construisit par un système de clientèle, un réseau de dirigeants d'élite et une politique éditoriale agressive. Son grand adversaire était Thomas Jefferson, qui s'opposait à sa vision urbaine, industrielle et pro-britannique et créa un parti rival. Hamilton se retira du Trésor en 1795 pour pratiquer le droit mais fit son retour dans l'arène politique en 1798 comme organisateur d'une nouvelle armée, destinée à se défendre contre les Français en attaquant les colonies de leur alliée l'Espagne ; Hamilton s'en servit également pour menacer l'État de Virginie. Il s'employa à défaire aussi bien Adams que Jefferson aux élections de 1800; mais lors du blocage de la Chambre des représentants, il aida à sécuriser l'élection de Jefferson contre Aaron Burr.
Les historiens voient Hamilton comme le Père Fondateur qui défendit le plus efficacement le principe d'un gouvernement fort, centralisé et fédéral, et une interprétation élastique de la constitution. Il soutint l'idée d'une défense nationale forte, des finances nationales solides basées sur une dette nationale liant le gouvernement national aux hommes riches du pays, et un système bancaire fort.
Pensée économique
Son Rapport sur les Manufactures[3], publié le 5 décembre 1791, imaginait une nation industrielle dans ce qui était alors un pays rural. Il soutenait les aides aux industries naissantes, l'établissement de tarifs modérés et de restrictions à l'importation. Le Congrès adopta les deux derniers points de ce rapport, mais refusa d'accorder de subventions aux manufactures. Il s'inquiétait de la disparité des aides entre le Nord manufacturier et le Sud agricole. Sous l'influence d'Hamilton, les droits à l'importation furent relevés en 1791, 1792, 1794, puis diminués, puis de nouveau relevés en 1797 et 1800. En 1801, les revenus des douanes s'élevaient à 10.751.000 dollars[4].
Pensée politique
Durant la Révolution, il écrivit une lettre au Congrès Continental afin de mettre en place quatre bataillons d'esclaves pour servir au combat puis les libérer[5] - ainsi que l'armée continentale procédait habituellement avec les esclaves enlistés; plusieurs États y étaient amenés vers la fin de la guerre[6]. Cela aurait été la première unité de combat noire, le Congrès approuva le plan d'acheter 3000 esclaves mais les officiels de Caroline du Sud mirent leur veto[7]. Des plans précédents ne concernaient que les États. En 1785, en tant que chef des forces antiesclavagistes de New York, il aida à stopper le commerce des esclaves basé dans la ville et appuya une loi d'État pour y abolir l'esclavage qui passa finalement en 1799. Ses conceptions raciales, quoique pas entièrement égalitaires, était plutôt progressistes pour l'époque, estime l'historien James Horton.
Hamilton était profondément impliqué en faveur des principes républicains, exprimés le plus clairement dans les Federalist Papers qu'il rédigea avec le concours de John Jay et James Madison sous le pseudonyme de Publius. Il défendit dans ces essais l'adoption de la Constitution.. Sa vision nationaliste et moderniste fut rejetée par la "révolution de 1800" jeffersonienne. Cependant, après la faiblesse mise en évidence par la guerre de 1812, d'anciens opposants en vinrent à promouvoir ses programmes proposant l'institution d'une banque nationale, des tarifs, des améliorations internes et une armée de terre et navale. Les partis postérieurs whig et républicain adoptèrent de nombreux thèmes d'Hamilton mais sa mauvaise réputation après 1800 ne leur permit pas de le reconnaitre comme inspirateur direct jusqu'à ce que son style de nationalisme prit l'ascendant à nouveau vers 1900.
Le fédéralisme hamiltonien
Hamilton était un disciple de Hobbes et de Montesquieu. Pour lui, l’État est garant de l’intérêt général et la créativité humaine est la base de toute économie. Il n'obéit pas toujours sans contraintes aux principes de la raison et de la justice. Un gouvernement doit être énergique, aux mains des plus doués et des plus raisonnables.
La liberté est liée à la propriété dont la distribution inégale est liée à la nature humaine. Hamilton conçoit les treize colonies, unies par un texte, économiquement prospères grâce à l'industrie, vivant dans l'autarcie et le protectionnisme.
Il propose une forme de fédéralisme devant limiter le pouvoir des États et augmenter les droits des citoyens. Le fédéralisme "hamiltonien" est un instrument du libéralisme et de la séparation des pouvoirs, qui freinent la pression de la souveraineté populaire. Il se base sur la primauté des institutions qui émanent des citoyens et qui assument leur pouvoir de décision, mais en écartant toute ligne politique préalable. Cela fait la différence par rapport au fédéralisme intégral à la recherche de doctrines embrassant l'ensemble des domaines politiques et sociaux.
Comme Jefferson, Hamilton est élitiste et individualiste, mais ses idées capitalistes s'opposent à l'utilitarisme et à l'optimisme du futur président.
Citations
« Le peuple est turbulent et changeant, rarement il juge ou décide raisonnablement[8] »
« Le pouvoir étant presque toujours rival du pouvoir, le gouvernement fédéral sera toujours prêt à en repousser les usurpations des États fédérés et ceux-ci seront vis-à-vis du gouvernement fédéral dans la même disposition. »
Postérité
Populaire au moment de la Guerre de Sécession, son portrait figure sur les billets de plusieurs valeurs de l'époque. Depuis, son visage n'apparaît plus que sur les billets de 10 dollars.
De nombreuses villes des États-Unis ont été nommées en son hommage.
L'Alexander Hamilton Custom House de New YorkJugements
James Madison déclarait en 1831 qu'il possédait des capacités intellectuelles de premier ordre, et des qualités morales d'intégrité et d'honneur à un degré captivant. Talleyrand disait de lui qu'il avait la capacité de deviner sans raisonner, le comparait à Fox et à Napoléon et déclarait qu'il avait « deviné l'Europe. »
Notes et références
- Chisholm, Hugh, ed (1911). Encyclopædia Britannica (Eleventh ed.). Cambridge University Press, volume 12, pp. 880-884[9].
- Note: Son année de naissance est incertaine et discutée, et certains avancent qu'il serait né en 1755
- Lettre du 18 février 1781 au général Philip Schuyler Voir la lettre du 18 février au général Philip Schuyler
- Rapport sur les manufactures sur l'Online Library of Liberty.
- Achille Viallate, L'industrie américaine, pp.25-26, F. Alcan, Paris, 1908.
- « De nombreux hommes d'État tels que Washington, Franklin, Jefferson, Madison, Hamilton, John Adams, John Jay, Gouverneur Morris et Rufus King voyaient l'esclavage comme un immense problème, une malédiction, une honte ou une maladie nationale. » Horton; citation de David Brion Davis, Inhuman Bondage p. 154.
- MacManus, 153-8. Arming slaves 192-3
- Mitchell 1:175-77, 550 n.92
- ISBN 2-02-079950-2, p.50 Cité dans Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005,
- The Encyclopaedia Britannica : a dictionary of arts, sciences, literature and general information : Chisholm, Hugh, 1866- : Free Download ; Streaming : Internet Archive
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Secrétaire du Trésor
1789-1795Oliver Wolcott, Jr. Catégories :- Histoire des États-Unis
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- Décès en 1804
- Fédéralisme
- Personnalité américaine d'origine écossaise
- Personnalité américaine d'origine française
- Père fondateur des États-Unis
- Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences
- Mort en duel
- Ordre de Cincinnatus
- Signataire de la Constitution des États-Unis
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