- 1789 en France
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Romain • Chinois • Grégorien • Hébraïque • Hindou • Musulman • Persan • RépublicainChronologie de la France
Cette page concerne l'année 1789 du calendrier grégorien.
Sommaire
Événements
Janvier
- 2 janvier : Jean-Georges Lefranc de Pompignan, archevêque de Vienne, est élu député du clergé dauphinois aux États généraux.
- 4 janvier : Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord est sacré évêque d'Autun.
- 24 janvier : Lettre de convocation des États généraux, règlement qui ouvre la campagne électorale.
- 27 janvier : Affrontements à Rennes entre nobles et étudiants.
- Parution de la brochure de l'abbé Sieyes « Qu'est-ce que le tiers état ? »
Février
- 2 février : Le ministre Loménie de Brienne, banni de France, reçoit à Nice le chapeau de cardinal et fait d’abondantes aumônes au milieu de la disette générale.
- 7 février : Ordre de rédiger des Cahiers de doléances.
Mars
- En mars, Élection des États généraux.
- 15 mars : Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, le nouvel évêque d'Autun, est intronisé dans la cathédrale d'Autun.
- 21 mars : Gilbert de Riberolles est élu, par la sénéchaussée de Riom, par 265 voix sur 393 votants, député du tiers état de la province d'Auvergne aux États généraux.
- Emeutes frumentaires au printemps (400).
Avril
- 6-8 avril : Élections des députés du bailliage de Saint-Omer.
10 avril : Parution du Le Patriote français, journal de Brissot (fin le 2 juin 1793).
- 20 avril : Élections des députés d'Artois à Arras.
- 26-28 avril : Affaire Réveillon. Manifestations ouvrières à Paris, au faubourg Saint-Antoine, suite à un mot mal interprété d’un entrepreneur de papier peint. Pillage de la manufacture Réveillon : la troupe ouvre le feu (12 soldats et près de 300 manifestants tués).
- 29 avril : Protestation des nobles entrants, dont Pierre-Louis-Robert de Briois, contre toute modification des droits et prérogatives de la noblesse des États d’Artois.
- 30 avril :
- Création de la société des amis de la Constitution à Versailles, qui prendra le nom de Club des Jacobins en octobre lors de son installation à Paris.
- Émeute à Marseille, où la foule s'empare de trois forts et tue l'un de leurs commandants, le chevalier de Beausset, major du fort St-Jean.
Mai
- 2 mai : Parution, sous le titre d'États généraux, du premier numéro du premier journal écrit par un député, gazette fondée par Mirabeau.
- 5 mai : Ouverture des États généraux à Versailles dans une salle de l'Hôtel des Menus Plaisirs.
- 6 mai :
- Les députés du Tiers se réunissent dans la salle des États, tandis que le clergé et la noblesse décident de vérifier séparément leurs pouvoirs respectifs.
- Brissot publie le premier numéro du « Patriote français ». Un arrêt du Conseil d'État interdit la publication toute espèce de journaux sans autorisation expresse.
- 7 mai : Saisie du journal de Mirabeau (le Courrier de Provence). Interdiction de publier des comptes rendus des séances des États. Mirabeau n'en tint pas compte et continua à publier le compte rendu des séances de l'Assemblée ainsi que les analyses sur les questions politiques à l'ordre du jour, d'abord sous le titre Lettres du comte Mirabeau à ses commettants du 10 mai au 25 juillet 1789, puis sous le titre Courrier de Provence, qui parut jusqu'au 30 septembre 1791.
Juin
- 1er juin : Necker réussit à obtenir le doublement du Tiers état. Noblesse et clergé rejettent la vérification des mandats en commun et le vote par tête proposés par le Tiers. Les débats sont bloqués.
- 4 juin : décès de Louis, dauphin de France, fils ainé de Louis XVI
- 13 juin : 2 membres du clergé se joignent au tiers état.
- 17 juin : Proclamation de l'Assemblée nationale : après une proposition de Sieyès, le Tiers état décide de se constituer en Assemblée nationale.
- 19 juin :
- 20 juin : Serment du Jeu de Paume. Les députés de l'Assemblée nationale jurent de ne pas se séparer avant d'avoir donné une Constitution à la France.
- 22 juin :
- Le roi concentre ses troupes qui arrivent autour de Paris (40 000 hommes) sous les ordres du maréchal de Broglie.
- L'Assemblée nationale se réunit à l'église Saint-Louis à Versailles.
- 23 juin :
- Séance royale. Le roi ordonne aux députés de siéger par ordre séparé, annule toutes les décisions du Tiers et propose un programme de réforme conforme aux pratiques de la monarchie consultative. À l’issue de la séance royale, le Tiers refuse de quitter la salle.
- Apostrophe apocryphe de Mirabeau : « Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes ».
- L'Assemblée nationale déclare inviolable la personne de ses députés.
- Création du Club breton.
- Le 24 juin, le clergé vient siéger avec le Tiers.
- 27 juin : Le roi ordonne aux députés de la noblesse de rejoindre les élus du Tiers état et du clergé. Le vote se fera par tête et non par ordre.
- 28 juin : 1er numéro du Patriote français de Brissot.
Juillet
- Les Parisiens craignent un coup de force et que soient bloqués les convois de blé. Des émeutes éclatent début juillet aux barrières d’octroi.
- 9 juillet : L’Assemblée présidée par l’ archevêque de Vienne, Jean-Georges Lefranc de Pompignan, se déclare « Assemblée nationale constituante ».
- 11 juillet :
- Louis XVI renvoie Jacques Necker, remplacé par Breteuil aux finances, contribuant à provoquer le mouvement révolutionnaire. Le futur Maréchal d'Empire Louis-Alexandre Berthier est nommé Lieutenant-colonel.
- Mécontentement, agitation dans Paris
- Joseph-Gilbert Motier, marquis de La Fayette présente un projet de déclaration des droits de l'homme à l'Assemblée constituante.
- 12 juillet :
- Paris est en état d'émeute généralisée. Il y a des heurts entre les manifestants et les cavaliers du Royal allemand. Les gardes-françaises passent du côté des émeutiers.
- Harangue de Camille Desmoulins au Palais-Royal.
- 13 juillet :
- L’émeute s’étend (saisie des stocks de grains, destruction des octrois, ouverture des prisons).
- Création d'une milice bourgeoise pour assurer l'ordre dans la capitale, avec un effectif de 48 000 hommes. Elle reçoit des armes (armuriers, invalides). Les officiers sont élus. Dès le lendemain, 14 juillet, elle participe à la prise de la Bastille, et le 15, elle est placée sous le commandement du général de La Fayette et prend le nom de Garde nationale.
- 14 juillet : Prise de la Bastille à Paris qui détenait, à ce moment, sept prisonniers. Le gouverneur de la forteresse, Launay, trois officiers et trois invalides sont massacrés par la foule. Flesselles, prévôt des marchands, accusé de trahison, est lui aussi massacré. Le 15 juillet au matin, le roi annonce devant l’assemblée qu’il a donné l’ordre de retirer les troupes de Paris.
- 15 juillet :
- 16 juillet : Rappel de Necker, qui tente de s’opposer à la confiscation des biens du clergé.
- 16 juillet : Premiers départs en émigration : le comte d'Artois, frère de Louis XVI, le prince de Condé, affolés par la tournure que prennent les évènements s'exilent.
- 17 juillet :
- La Fayette fait adopter la cocarde tricolore par la Garde Nationale.
- A dix heures du matin, Louis XVI, accompagné de cent membres de l'Assemblée nationale, se rend à Paris, recevoir l'hommage de ses sujets. Il est reçu à l'hôtel de ville de Paris par le maire Jean Sylvain Bailly. À cette occasion, il arbore la cocarde de la garde parisienne. On a dit, à tort que c'était l'origine des trois couleurs nationales. Il reparaît à Versailles vers onze heures du soir.
- 18 juillet : Les grands du royaume (Le prince de Condé et le comte d'Artois) quittent la France : c'est le début de l'émigration et le commencement de la Grande Peur (autour du Mans le 15 juillet, en Franche-Comté le 19, à Nantes et à Estrées le 20, à Ruffec le 28), marquée par des émeutes en Province et la formation de milices bourgeoises par les électeurs qui s’emparent du pouvoir dans les principales villes (Rennes le 16 juillet, Saint-Malo le 17, à Grenoble le 16, à Nîmes le 20, etc.) avant la fin du mois.
- 20 juillet : Sac de l'hôtel de ville de Strasbourg.
- 22 juillet : Le contrôleur général des finances, Foullon et l’intendant de Paris, Bertier de Savigny, sont massacrés au cours d’une émeute.
- 23 juillet :
- Arrivant de Bâle, Necker rentre à Versailles et réinstalle son ministère. Il reprend le contrôle des Finances. Ses amis Montmorin et Saint-Priest, écartés avec lui, reviennent aux Affaires étrangères et à la Maison du roi.
- Les soixante districts parisiens sont invités à choisir chacun deux commissaires pour former l'administration municipale de Paris
- 27 juillet : Les ouvriers de Montmartre se répandent armés dans la plaine de Saint-Denis, détruisant les blés.
- 29 juillet : L'Assemblée nationale se donne un règlement.
Août
- 1er août : A l’approche de la Grande Peur, les communes de Puget et Roquesteron demandent des secours à Nice.
- 3 août : A Rouen, le peuple est incité à piller les demeures des riches par Bordier et Jourdan. Bordier, acteur du spectacle des Variétés-Amusantes, au Palais-Royal à Paris, sera arrêté le 5 et pendu le 29.
- 4 août : Nuit du 4 août. Abolition des privilèges par l'assemblée nationale constituante en réponse à l’agitation paysanne (4-11 août).
- 9 août : Émission d'un premier emprunt de trente millions lancé par Necker.
- 10-14 août : Décret pour le rétablissement de l'ordre et de la tranquillité dans le royaume. L'armée à l'obligation de prêter serment à la Nation, au Roi et à la Loi[1].
- 14 août : Armand-Gaston Camus est nommé archiviste à la Commission des archives de l'Assemblée Constituante ; il sera à l'origine de la création des Archives nationales.
- 18 août: Insurrection à Liège[2].
- 24 août : Proclamation de la liberté de la presse (suspendue en 1792).
- 26 août : Lecture à l'Assemblée nationale de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, qui doit servir de guide dans la rédaction de la Constitution (Mirabeau).
Septembre
- 10-11 septembre : L’Assemblée adopte le principe du monocamérisme et règle le droit royal de s’opposer à ses décisions par un veto suspensif pour deux législatures.
- 12 septembre : Premier numéro du Publiciste parisien de Jean-Paul Marat, qui devient L'Ami du peuple le 16 septembre.
- Fin septembre, 19 articles de la future constitution sont adoptés. Le roi refuse de promulguer les décrets qui ne sont pas appliqués et commence à concentrer les troupes.
Octobre
- 1er octobre : À Versailles, banquet des Gardes du corps.
- 3 octobre : Adresse de l’assemblée nationale à ses commettants de Mirabeau, diffusée dans tout le royaume.
- 5 et 6 octobre 1789 : Au cours des journées révolutionnaires des 5 et 6 octobre 1789, une foule, composée majoritairement de femmes, se dirige de Paris à Versailles, officiellement pour réclamer du pain à Louis XVI qui répondit favorablement à cette demande. Elle réclamait aussi que les gardes du corps de sa majesté soit remplacés par la Garde nationale, commandée par La Fayette. L'assemblée constituante en profita pour exiger la ratification des décrets relatifs à la constitution et à la déclaration des droits. Au fur et à mesure du déroulement de ces journées, elle finit par exiger la venue du Roi à Paris. Sur ce point, Louis XVI se laisse la nuit pour réfléchir. Mais il est réveillé par une foule plus revendicative. Chargé désormais de la sécurité du château, La Fayette, en retard, est incapable d'empêcher son invasion meurtrière. Il sauve néanmoins à Versailles la famille royale. Le roi accepte de venir résider à Paris au palais des Tuileries et d’y appeler l’Assemblée, qui s’y installe le 19 octobre.
Article détaillé : Journées des 5 et 6 octobre 1789.- 10 octobre :
- Les députés décrètent que le souverain portera le titre de roi des Français.
- Le docteur Joseph-Ignace Guillotin propose à l'Assemblée la guillotine[3].
- 12 octobre : Le comte d'Artois, frère de Louis XVI demande à l'empereur Joseph II d'intervenir en France.
- 28 octobre : Les Révolutions de France et de Brabant, journal de Camille Desmoulins.
- 19 octobre : Fondation du club des Jacobins rue Saint-Honoré par Lanjuinais et le Chapelier rejoint par Barnave, Duport, La Fayette, Lameth, Mirabeau, Sieyès, Talleyrand, Brissot, Robespierre.
- 21 octobre : Institution de la loi martiale.
- 28 octobre : Armand-Gaston Camus est élu président de l'Assemblée nationale constituante. L’Assemblée constituante vote l’interdiction provisoire de prononcer des vœux de religion.
Novembre
- 2 novembre : Nationalisation des biens du clergé, mis à la disposition de la Nation.
- 7 novembre : Interdiction aux députés de devenir ministre.
- 21 novembre : Stanislas de Clermont-Tonnerre (° 1757- † 1792), député de la noblesse de la prévôté et de la vicomté de Paris, tente un tour de force juridique, en essayant de faire adopter, sans motion, la question de l'accès des Juifs aux emplois publics, maintes fois repoussée. Mais cette manœuvre habile, qui aurait permis aux Juifs d'obtenir leur première émancipation, échoua.
- 28 novembre : Le docteur Joseph Guillotin présente aux députés de l'Assemblée Constituante une nouvelle machine servant à exécuter les condamnés à mort. L'engin, mis au point en collaboration avec le chirurgien Antoine Louis, est selon ses inventeurs le moyen « le plus sûr, le plus rapide et le moins barbare » pour réaliser une exécution capitale. Il sera d'abord appelé « Louison » ou « Louisette » (en référence au prénom du roi), mais très vite les parlementaires et les journalistes lui donneront le nom de « guillotine » en souvenir du nom de son créateur.
- 30 novembre : La Corse est définitivement rattachée à la France.
Décembre
- 9 décembre : Décret de la division de la France en départements.
- 14 décembre : Loi sur les municipalités.
- 19 décembre : Création des assignats, billets gagés sur la vente des biens nationaux.
- 22 décembre : Loi sur les départements. La France divisée en 83 départements.
- 24 décembre : Les Protestants accèdent à la citoyenneté.
- 26 décembre : Claude-Pierre Dellay d'Agier, député de la noblesse de la province du Dauphiné, demande la publication de la liste des déclarants et des sommes déclarées pour la contribution patriotique.
- 27 décembre : Émancipation des Protestants et des Juifs.
Économie & Société
- L’hiver exceptionnellement froid entrave la future récolte par le gel des semences. Le gel paralyse les transports, les activités des moulins à eaux. Le prix du froment est au plus haut du siècle le 13 juillet à Paris (30 livres et 12 sols). La population de Paris se trouve alors dans une situation très précaire.
- Vendanges médiocres en Champagne et en Bourgogne.
Liens internes
Notes et références
- Collection complète des lois, Volume 1 Recueil Sirey, 1834
- Histoire de Liége depuis César jusqu'à la fin du XVIIIe siècle H. Goemaere, 1859 Etienne-Constantin Gerlache
- Louis Blanc, Histoire de la Révolution française, vol. 1, Libr. internationale, 1869 [présentation en ligne]
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