George Washington

George Washington
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George Washington
Gilbert Stuart Williamstown Portrait of George Washington.jpg
Mandats
1er président des États-Unis
30 avril 17894 mars 1797
&&&&&&&&&&&028657 ans, 10 mois et 4 jours
Élection 1789
Réélection 1793
Vice-président John Adams
Prédécesseur Fonction créée
Successeur John Adams
Commandant-en-chef de l'Armée continentale
15 juin 177523 décembre 1783
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Henry Knox
Biographie
Date de naissance 22 février 1732
Lieu de naissance Drapeau du Royaume-Uni comté de Westmoreland, Colonie de Virginie
Date de décès 14 décembre 1799 (à 67 ans)
Lieu de décès États-Unis Mount Vernon, Virginie
Nationalité Américaine
Parti politique Aucun
Conjoint Martha Washington
Profession Topographe, planteur, politicien
Religion Église d'Angleterre
Église épiscopale des États-Unis
Signature George Washington signature.png

Seal Of The President Of The United States Of America.svg
Présidents des États-Unis

George Washington (22 février 1732[1] - 14 décembre 1799) est le chef d’état-major de l’Armée continentale pendant la guerre d’indépendance (1775-1783) avant d'être le premier président des États-Unis (1789-1797). Né à Pope's Creek dans la colonie britannique de Virginie, il est l'un des planteurs les plus riches de la région sur son domaine de Mount Vernon. Grâce à sa participation à la guerre de Sept Ans (1756-1763), il devient rapidement célèbre des deux côtés de l'Atlantique et s'intéresse aux questions politiques. Son engagement dans la Révolution américaine ainsi que sa réputation le portent au poste de commandant des troupes américaines, qu'il organise et mène à la victoire finale, avec l'aide des Français, sur la métropole britannique. Après le conflit, il participe à la rédaction de la Constitution américaine et fait l’unanimité lors de la première élection présidentielle. Pendant ses deux mandats, George Washington montre ses qualités d'administrateur habile, malgré les difficultés internes et la guerre en Europe. Il a laissé son empreinte sur les institutions du pays et sur l’histoire nationale.

Considéré comme l'un des Pères fondateurs des États-Unis par les Américains, George Washington a fait l'objet de nombreux hommages depuis la fin du XVIIIe siècle : son nom a été donné à la capitale des États-Unis, à un État du nord-ouest de l'Union, ainsi qu'à de nombreux sites et monuments. Son effigie figure depuis 1932 sur la pièce de 25 cents (quarter) ainsi que sur le billet d'un dollar[2]

Son anniversaire est un jour férié fédéral aux États-Unis.

Sommaire

Biographie

Généalogie

George Washington descend en droite ligne du premier émigré français en Virginie en Amérique, un huguenot originaire de l'île de Ré, nommé Nicolas Martiau (1591-1657)[3], qui débarqua du Francis-Bonaventure, le 11 mai 1620, cinq mois avant l'arrivée des Pères pèlerins du Mayflower. Cet ancêtre français avait exercé la fonction d'ingénieur militaire, de juge de paix et de député à l'assemblée locale de Jamestown, où il fut élu représentant de la presqu'île de Pamunkey. En 1631, 150 ans avant la bataille décisive de Yorktown pendant la guerre d'indépendance américaine Nicolas Martiau avait acquis un terrain sur lequel son descendant allait s'illustrer en 1781 à « York-town » contre les troupes britanniques. Il est aussi à noter que Mary Warner, la sœur de sa Grand-mère paternelle est une ascendante directe de Elizabeth Bowes-Lyon épouse du roi George VI, parents de l'actuelle reine Élisabeth II du Royaume-Uni.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nicolas Martiau
(1591-1657)
 
Jane Berkeley
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lawrence Washington
(1602–1655)
 
Nathaniel Pope
 
 
 
colonel
George Reade
(1608 -1674)
 
Elisabeth Martiau
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
John Washington
(1631-1677)
 
Anne Pope
 
colonel
Augustine Warner
(1642-1684)
 
Mildred Reade
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lawrence Washington
(1659-1698)
 
 
 
Mildred Warner
 
Mary Warner
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jane Butler
 
 
Augustine Washington
(1694-1743)
 
Mary Ball
(1708-1789)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lawrence Washington
(1718-1752)
 
 
George Washington
(1732-1799)
 
Martha Washington
( 1731–1802)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
George VI du Royaume-Uni
(1895-1952)
 
Elizabeth Bowes-Lyon
(1900-2002)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Élisabeth II du Royaume-Uni

Jeunesse et famille

George Washington est né le 22 février 1732, sur le domaine de Pope's Creek, sur les rives du fleuve Potomac, au sud-est de l’actuelle Colonial Beach, dans le comté de Westmoreland en Virginie. Ses parents, Augustine Washington et Mary Ball, faisaient partie de l’élite économique et culturelle des planteurs de Virginie, dans le sud des treize colonies. Le père était un planteur mais aussi un juge à la cour du comté de Westmoreland ; il fut d’abord marié à Janet Butler qui décéda en 1729 et dont il eut trois enfants : Lawrence, Augustine Jr. et Jane[4]. Il épousa Mary Ball en 1731 qui lui donna plusieurs enfants[5], dont George Washington était l’aîné. En 1735, la famille s’installa dans une maison sur la plantation de Little Hunting Creek, qui allait par la suite devenir Mount Vernon. Trois ans plus tard, elle déménagea une nouvelle fois à Ferry Farm, une plantation située sur le fleuve Rappahannock : c'est ici que George Washington passa la plus grande partie de sa jeunesse[4].

Il reçut une éducation soignée, celle du milieu des riches planteurs du Sud et apprit les bonnes manières, la morale et les connaissances qu’un gentilhomme de cette époque pouvait recevoir[6]. Il a sans doute fréquenté une école locale ou bien il a pu recevoir l’enseignement d’un précepteur. Il était doué pour les mathématiques et se familiarisa avec les rudiments de la topographie[4]. En revanche, il n’apprit ni le latin et ni le grec ancien, ni même de langue étrangère[4]. Il quitta l’école vers l’âge de 15 ans sans faire d'études supérieures[4].

George Washington en habit de franc-maçon

Il n’avait que 11 ans lorsque son père mourut ; ses demi-frères héritèrent de la plupart des terres. Son frère aîné, Lawrence Washington, s'occupa de la plantation de Little Hunting Creek qu'il rebaptisa par la suite « Mount Vernon » en l'honneur de l'amiral britannique Edward Vernon. Il prit en charge l'éducation de George et c'est grâce à lui qu'il s’intéressa à la compagnie de l’Ohio qui revendiquait les territoires à l’Ouest des Appalaches. George Washington hérita de la plantation du Rappahannock où il vécut avec sa mère, ses frères et ses sœurs, mais les revenus de cette exploitation ne permettaient pas de maintenir un train de vie aristocratique[7].

Vers l’âge de 16 ans, George Washington devint arpenteur sur les propriétés de Lord Fairfax[4],[3],[6] et cartographia les terres à l’ouest des Blue Ridge Mountains. La rémunération de ce travail lui permit d'acquérir des biens fonciers dans la Vallée de Shenandoah.

En 1751, il accompagna son demi-frère Lawrence à la Barbade, où ce dernier espérait que le climat tropical l'aurait soulagé de la tuberculose qu'il avait contractée. George Washington attrapa la variole pendant son voyage et la maladie marqua son visage.

En décembre 1752, après la mort de Lawrence Washington, George hérita du domaine de Mount Vernon ; il remplaça aussi son demi-frère dans la milice de Virginie au poste de commandant. Le 4 novembre 1752, à l’âge de 21 ans, il fut élevé au grade de maître franc-maçon de la loge de Fredericksburg.

Guerre de Sept Ans (1754-1763)

À l’automne 1753, George Washington fut envoyé par le gouverneur de Virginie, Robert Dinwiddie dans la vallée de l’Ohio, qui était alors le théâtre de rivalités coloniales entre les Britanniques et les Français. Il était chargé d'apporter un message au Fort Le Boeuf, exigeant le retrait des Français de la région de l'actuelle Pittsburgh. Confronté à un refus, Washington attaqua et tua un groupe de 30 éclaireurs menés par Joseph Coulon de Jumonville[8] (bataille de Jumonville Glen). Le 27 mai 1754, il laissa exécuter cet officier. Les François protestèrent d'avoir été pris en embuscade, affirmant être venus sous la protection du drapeau blanc et du statut d’émissaires, pour délivrer une sommation de retrait des terres du roi de France Louis XV. Washington se justifia par la suite en disant l'avoir pris pour un espion plutôt qu'un émissaire. Claude de Contrecœur réagit en envoyant un détachement de 500 hommes chargé de capturer Washington et en confia le commandement à Louis Coulon de Villiers, le frère de Jumonville. Celui-ci fit prisonnier Washington au Fort Necessity, mais le libéra après avoir obtenu des aveux qu’il récusa ensuite, prétextant avoir signé un papier en français, qu'il n’avait pas compris. La mort de Joseph de Jumonville fit scandale en France et le Britannique Horace Walpole évoqua même « cette décharge tirée par un jeune Virginien dans les sous-bois américains [qui] mit le Monde en feu »[réf. nécessaire]. Établi en terrain inondable et trop faiblement défendu, Fort Necessity se révéla inutile : le 3 juillet, Washington dut se rendre (bataille de Great Meadows) et négocia son retour en Virginie en laissant les Français maîtres de la vallée. Ces opérations constituèrent les premières escarmouches de la guerre de Sept Ans (1754-1763). Elles furent rendues célèbres à Londres et Williamsburg[4] et contribuèrent à faire connaître George Washington.

En 1755, George Washington était l'aide-de-camp du général Edward Braddock. Il fut chargé de mener une expédition visant à déloger les Français de la région de l’Ohio. Bien que n'ayant aucune fonction officielle dans la chaîne de commandement, Washington parvint à maintenir un certain ordre dans l'arrière-garde pendant la bataille de la Monongahela. Selon le biographe Joseph Ellis, Washington aurait montré son courage pendant la bataille et permit d'éviter un désastre[9]. Il vit trois chevaux tués sous lui et son manteau fut percé de quatre balles. Il montra son sang-froid en transformant une débâcle en retraite organisée. Cela lui valut plus tard le surnom de « Hero of the Monongahela[10]».

À partir de l'automne 1755, Washington reçut la mission de défendre la frontière occidentale avec une troupe réduite, ce qui lui permit de renforcer son expérience de commandant. En 1758, il participa à l'expédition menée par le général John Forbes qui délogea les Français de Fort Duquesne. Une fois le succès britannique assuré dans la vallée de l’Ohio, il retourna sur son domaine de Mount Vernon et fit éditer le récit de sa mission, ce qui consolida sa notoriété[11].

Mariage et vie à Mount Vernon

George Washington, sa femme Martha, et ses deux enfants, à Mount Vernon.

Le 6 janvier 1759, Washington épousa Martha Dandridge Custis, la veuve d’un des plus riches Virginiens[7]. Elle avait déjà deux enfants, John Parke Custis et Martha Parke Custis, qu'il adopta et qui moururent avant la fin du siècle[3]. La cérémonie eut lieu sur le domaine de Martha, à White House. Ce mariage permit à Washington d'accroître ses terres. Le couple n'eut jamais d'enfants, du fait de la supposée stérilité de George Washington[12].

Avant le début de la Révolution américaine, Washington se consacra à son domaine de Mount Vernon en cherchant à améliorer ses productions agricoles : il expérimenta de nouvelles semences, des engrais, des rotations culturales, des outils (il met au point une nouvelle charrue[3]). Il s'employa à sélectionner les animaux et croisa des ânes et des juments, ce qui lui valut le surnom de « père des mulets américains »[3]. Il exploita également des pêcheries sur le fleuve Potomac sur lequel il avait installé des moulins[3]. La principale culture commerciale de son exploitation était le tabac, qui était exporté vers la Grande-Bretagne. Washington disposait de dizaines d’ouvriers agricoles et de 150[3] à 274 esclaves[7]. Il étendit son domaine de façon considérable par des achats. Il maintint un genre de vie aristocratique sur sa propriété : il acheta de beaux meubles, fit venir les meilleurs vins européens pour sa cave, acquit des purs-sangs et organisa de somptueuses réceptions. Il prit part aux débats de la chambre des Bourgeois de Virginie à Williamsburg à partir de 1758[13],[3], date de sa première élection à cette assemblée. Pendant cette période, il occupa également la fonction de juge du comté de Fairfax au tribunal d’Alexandria (1760-1774)[7].

Comme les autres planteurs de Virginie, il fut frappé par les mesures économiques imposées par la métropole britannique et supporta de moins en moins les règles imposées par Londres, ainsi que le monopole des marchands britanniques. En 1769, il présenta la proposition de son ami George Mason appelant au boycott des produits britanniques jusqu'à l'abrogation des Townshend Acts.

Guerre d'indépendance

Charles Willson Peale, Portrait de George Washington, 1772. Cette peinture est l'un des plus anciens portraits de George Washington. Il est représenté en uniforme de colonel du Régiment de Virginie

En 1774, George Washington fut élu par la première convention de Virginie au poste de délégué au Premier Congrès continental[7]. Il fit partie des sept représentants de Virginie au Second Congrès continental en mai 1775[6]. Le 15 juin, sur une proposition de John Adams[11], le Congrès continental le désigna de manière unanime commandant en chef de l’armée continentale créée la veille, charge qu’il devait occuper plus de huit ans[14]. Pourtant, si Washington jouissait d’un certain prestige et d’une expérience du terrain, il n’avait jamais dirigé plusieurs milliers d’hommes. Le 2 juillet 1775[7], à Cambridge dans le Massachusetts, il se retrouva à la tête d'une armée mal préparée, hétéroclite, peu nombreuse et faiblement équipée. Il renforça la discipline et améliora l’hygiène des régiments[6]. Il réorganisa le corps des officiers. Il fit lire aux soldats les pamphlets de Thomas Paine pour leur donner du courage[15]. Il devait faire face à l’armée britannique, les fameuses « tuniques rouges », composée de 12 000 soldats entraînés, ce qui l’amena à ordonner le recrutement de Noirs libres.

En mars 1776, après un long siège, les Britanniques évacuèrent Boston et se retirèrent à Halifax au Canada. Washington marcha ensuite sur New York pour se préparer à la contre-offensive britannique. Les troupes de William Howe, arrivées par l'océan Atlantique, prirent la ville après la bataille de Long Island et un débarquement sur Manhattan (août 1776). Le commandant américain parvint à sauver ses forces lors de la bataille de Harlem Heights, après laquelle il se retira plus au nord. Une nouvelle défaite à White Plains puis, le 16 novembre 1776, la reddition du Fort Washington, marquèrent le recul de l’armée continentale qui dut se réfugier dans le New Jersey puis en Pennsylvanie.

Mais au lieu d’écraser le reste d’une armée américaine en pleine décomposition, le général William Howe décida de prendre ses quartiers d’hiver, défendus par deux postes avancés à Trenton et Princeton. Le soir de Noël, les forces de Washington traversèrent le Delaware et remportèrent la bataille de Trenton, puis celle de Princeton quelques jours plus tard. Ces deux défaites, qui occasionnèrent peu de pertes du côté britannique, marquèrent pourtant un tournant, dont Washington comprit vite la portée : l’enthousiasme suscité par ces succès auprès de l’opinion américaine devait être exploité, d’autant que la France de Louis XVI venait d'entrer dans le conflit aux côtés des insurgents. En 1777, Washington ne put empêcher William Howe de s’emparer de Philadelphie, la ville où se réunissait le Congrès américain, et subit deux revers (batailles de Brandywine et de Germantown). L'armée américaine passa l'hiver 1777-1778 à Valley Forge au nord de Philadelphie, dans des conditions épouvantables : 2 500 hommes sur 10 000 moururent à cause du froid et des épidémies.

En 1778, le général britannique Henry Clinton, qui avait remplacé William Howe, évacua Philadelphie pour défendre New York contre une attaque maritime française. Lors de la bataille de Monmouth (28 juin 1778) Washington prit à revers les forces britanniques alors qu'elles quittaient Freehold Court-House. Soutenu par les renforts français, il écrasa l'armée de Charles Cornwallis à la bataille de Yorktown en 1781. En 1782, Washington créa la médaille du « Purple Heart » qui est, encore de nos jours, la distinction remise aux militaires américains blessés au combat. En 1783 était signé le traité de Paris qui rétablissait la paix et reconnaissait l'indépendance des États-Unis.

En mars 1783, Washington empêcha un complot militaire préparé par des officiers qui menaçaient le Congrès des États-Unis d’instaurer une dictature (conspiration de Newburgh)[16]. Le 2 novembre, Washington prononça un discours d’adieu éloquent devant ses soldats[17]. Le 23 décembre 1783, il présenta officiellement sa démission en tant que général devant le Congrès réuni à Annapolis et abandonna toute ambition d’accéder aux affaires publiques, comme l'avait fait Lucius Quinctius Cincinnatus dans l'Antiquité : il préféra se consacrer à sa plantation de Mount Vernon.

George Washington devint président de la Potomac Company, chargée d’améliorer la navigation sur le fleuve Potomac. Il constata le blocage des nouvelles institutions américaines et évoqua dans sa correspondance avec James Madison la nécessité d’une Constitution solide. Il mit en avant les rivalités entre la Virginie et le Maryland au sujet de la navigation sur le Potomac pour réunir une convention à Annapolis en 1786[18]. Il fut choisi comme délégué de la Virginie puis comme président de la Convention de Philadelphie de 1787, réunie pour réformer les Articles de la Confédération. Il présida à cette occasion la commission de rédaction de la Constitution. Il ne participa pas vraiment aux débats mais intervint pour emporter la ratification de certains États fédérés, dont la Virginie. Une fois la constitution votée, il fut élu le 4 mars 1789[11] à l’unanimité par le collège électoral comme premier Président des États-Unis[19]. Le 30 avril 1789, depuis le Federal Hall de New York, ville choisie pour servir de capitale provisoire, il prit officiellement ses fonctions de chef du pouvoir exécutif[6],[7]. En prêtant serment de fidélité sur la Bible, il inaugurait une tradition qui existe encore aujourd'hui, même si elle n'est plus pratiquée le 30 avril mais le 20 janvier suivant l'élection[20]. Washington était alors au sommet de sa popularité[21] et devint président d'une association d'anciens combattants, la société des Cincinnati[22].

Carrière politique

George Washington fut le président des États-Unis pendant deux mandats soit une durée de pouvoir de huit ans. Il dut faire face aux difficultés financières nées de la guerre d'indépendance et dut affirmer la position de la nouvelle nation dans les relations internationales. Au cours de son premier mandat (1789-1793), le président œuvra pour rendre le pouvoir exécutif et l’administration fédérale plus solides. Pour cela, il rassembla autour de lui une équipe d'hommes qui s'étaient illustrés pendant la révolution[23] : Alexander Hamilton s'occupa du département du Trésor, Thomas Jefferson fut son secrétaire d'État, Henry Knox son secrétaire de la guerre, Edmund Randolph à la justice et John Adams son vice-président. James Madison fut l’un de ses principaux conseillers.

Premier mandat

George Washington fut le président des États-Unis pendant deux mandats soit une durée de pouvoir de huit ans. Il dut faire face aux difficultés financières nées de la guerre d'indépendance et dut affirmer la position de la nouvelle nation dans les relations internationales. Au cours de son premier mandat (1789-1793), le président œuvra pour rendre le pouvoir exécutif et l’administration fédérale plus solides. Pour cela, il rassembla autour de lui une équipe d'hommes qui s'étaient illustrés pendant la révolution[23] : Alexander Hamilton s'occupa du département du Trésor, Thomas Jefferson fut son secrétaire d'État, Henry Knox son secrétaire de la guerre, Edmund Randolph à la justice et John Adams son vice-président. James Madison fut l’un de ses principaux conseillers.

Dans le domaine des affaires intérieures, le secrétaire au Trésor Alexander Hamilton s'efforça de résoudre la crise budgétaire et de réduire la dette du pays. Le 25 février 1791, Washington signa le décret instituant une banque fédérale[24]. C'est également à cette époque que l'on choisit de construire la capitale fédérale dans le District de Columbia : le président sélectionna un site sur le Potomac et confia le soin de dessiner les plans de la ville au Français Pierre Charles L'Enfant[25]. Pendant les travaux, le gouvernement déménagea de New York à Philadelphie en 1790. Washington posa la première pierre du Capitole en 1793[26]. Mais il mourut avant la fin des travaux.

Les guerres indiennes se poursuivirent après l'indépendance : l'armée américaine affronta les Miamis, au début des années 1790 et les Amérindiens des territoires du Nord-Ouest. Les Britanniques et les Espagnols entravaient l’expansion américaine vers l’Ouest. Madison et Jefferson contestaient la politique menée par Hamilton. Devant ces difficultés, Washington souhaita d'abord se retirer des affaires politiques. Cependant, sous la pression de son cabinet et de Thomas Jefferson qui vint le convaincre à Mount Vernon, il finit par accepter de se présenter pour un second mandat (1793-1797).

Second mandat

Lorsque la guerre éclata entre la France révolutionnaire et la Grande-Bretagne (1793), le président décida de rester neutre (neutrality proclamation, 22 avril 1793) en attendant le renforcement du pays[4]. Selon lui, l’entrée des États-Unis dans le conflit aurait été un désastre pour le commerce et les finances. L’avenir du pays reposait sur la croissance économique et l’expansion vers l’ouest. Le principe de neutralité devait marquer la politique étrangère américaine pour de nombreuses décennies. George Washington n’écouta ni Thomas Jefferson qui était francophile, ni Alexander Hamilton qui était favorable aux Britanniques.

En 1794, le président fut confronté à la Révolte du Whisky qui grondait parmi les producteurs de l'ouest, mécontents des taxes levées sur les spiritueux. Washington mena lui-même la milice armée qui arrêta la rébellion. Il n'y eut pas d’affrontements violents et le pouvoir exécutif sortit renforcé de cette crise.

Avec la signature du traité de Greenville en 1795, onze nations amérindiennes abandonnèrent leurs droits sur l'Ohio et l'Indiana. La même année, la navigation commerciale sur le Mississippi fut finalement ouverte aux Américains[27].

En 1794, George Washington envoya John Jay, président de la Cour Suprême en Grande-Bretagne afin de régler les derniers contentieux nés de la guerre d'indépendance. Le traité de Londres ratifié en 1795, permit d'apaiser les tensions avec l'ancienne métropole et de jeter les bases de nouvelles relations commerciales entre les deux pays. Le traité mécontenta pourtant les républicains de Jefferson et une partie de la population américaine. La presse critiqua John Jay et le président après la signature de l’accord[7]. Ces critiques l'incitèrent à ne pas briguer un troisième mandat.

En septembre 1796, avec l’aide d’Alexander Hamilton, Washington écrivit son discours de fin de mandat qu'il adressa à la nation américaine et dans lequel il avertit des dangers des divisions partisanes. Publié dans un journal de Philadelphie, le document préconisait la neutralité et l’union du pays et annonçait la doctrine Monroe[28]. Sur le plan institutionnel, il appelait au strict respect de la Constitution. Washington quitta la présidence en mars 1797 et fut remplacé par John Adams. Il établissait ainsi la coutume d’un maximum de deux mandats qui devint une règle constitutionnelle par le 22e amendement voté en 1947. C'est sous la présidence de Washington que naquirent le parti fédéraliste et le Parti démocrate-républicain.

Dernières années et décès

Tombe de George Washington, Mount Vernon

Après son second mandat présidentiel, George Washington se retira sur ses terres de Mount Vernon. Il continua de faire prospérer son exploitation et fit aménager une grande distillerie qui produisait du brandy. En 1798, le deuxième président américain John Adams le nomma lieutenant-général à la tête d’une armée provisoire qui serait levée en cas d’invasion française. Pendant plusieurs mois, Washington se consacra à l’organisation du corps d’officiers. Mais il refusa d’assumer un rôle public et rejeta la proposition de devenir à nouveau Président[4].

Le 12 décembre 1799, Washington prend froid dans ses vêtements mouillés. Une infection bactérienne de l'épiglotte va lentement l'étouffer sous l'enflure croissante à l'intérieur de sa gorge ; il mourut deux jours plus tard en présence de sa femme[4], de ses médecins et de son secrétaire personnel Tobias Lear. Il avait alors 67 ans. Il fut enterré à Mount Vernon quatre jours après son décès. Son épouse Martha Washington brûla toute la correspondance du couple sauf trois lettres. Après la mort de George Washington, la jeune nation américaine porta le deuil pendant plusieurs mois[6],[4].

Les médecins pensent aujourd’hui que le traitement qu’il a subi, une saignée, des incisions au cou et des purges, a entraîné un choc, une asphyxie et une déshydratation. Il est enterré dans le cimetière familial de Mount Vernon.

Portrait et pensée

Portrait physique et caractère

Portrait officiel du président George Washington (1796, National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

George Washington était de grande taille : il mesurait en effet 1,90 mètre[4]. M. de Broglie a inséré dans ses Relations inédites cette description :

«  […] il est grand, noblement fait, très bien proportionné ; sa figure est beaucoup plus agréable que ses portraits ne le représentent ; il était encore très beau il y a trois ans, et quoique les gens qui ne l'ont pas quitté depuis cette époque disent qu'il leur paraît fort vieilli, il est incontestable que ce général est encore frais et agile comme un jeune homme. Sa physionomie est douce et ouverte, son abord est froid quoique poli, son œil pensif semble plus attentif qu'étincelant, mais son regard est doux, noble et assuré. »[réf. nécessaire]

François de Moustier, assistant au discours du 30 avril 1789 à New York, a écrit[29] :

« […] Il a l'âme, le regard et la taille d'un héros. Né pour commander, il ne paraît jamais embarrassé des hommages qu'on lui rend. »

Aujourd'hui, il est possible de connaître la physionomie de Washington grâce au masque réalisé par le sculpteur français Jean-Antoine Houdon en 1785 à Mount Vernon[30]. Le masque servit ensuite à sculpter un buste en terre cuite destiné à la rotonde du capitole de Virginie. Washington avait alors 53 ans et la statue était la plus réaliste selon son entourage[31].

Comme beaucoup d’aristocrates, Washington avait des caries à cause d’une consommation excessive de sucre de canne. Il perdit sa première dent à l'âge de 22 ans et n'en avait plus qu'une seule en 1789 lorsqu'il devint président[32]. Selon John Adams, il les perdit parce qu'il s'en servait pour casser des noix du Brésil ; mais pour les historiens, c'était probablement à cause du traitement qu'il avait reçu contre la variole et la malaria[32]. Il possédait plusieurs dentiers, dont un, selon une légende populaire, aurait été en bois[33]. Il s'agissait plutôt d'ivoire[réf. nécessaire]. Ces problèmes dentaires gênèrent fortement le président, ce qui le poussait à prendre du laudanum.

Dans sa jeunesse, Washington avait les cheveux roux[34]. Contrairement à la légende populaire, il ne portait pas de perruque mais il se poudrait les cheveux[35], comme on peut le voir sur de nombreux portraits, dont celui de Gilbert Stuart[36].

Washington a toujours regretté de ne pas avoir fait d’études supérieures, c’est pourquoi il a beaucoup lu et appris par lui-même dans sa vie d’adulte[4]. Il constitua notamment une bibliothèque qui rassemblait de nombreux livres sur l’élevage, l’agronomie et fut abonné à plusieurs journaux[4]. Dans son testament, il légua une partie de sa fortune pour fonder une école à Alexandria et une université.

Par ailleurs, Washington appréciait les courses de chevaux, les jeux de cartes et le billard[3].

Washington et la religion

Contrairement aux autres Pères fondateurs américains, Washington s’exprima peu sur la religion et ses croyances dans ses écrits[37]. Dans sa jeunesse, il fut baptisé dans la foi anglicane, qui était la religion officielle de la colonie de Virginie. Après la Révolution américaine et l’indépendance, il rejoignit les rangs des épiscopaliens, héritiers de l’anglicanisme. Mais les historiens débattent toujours de son engagement chrétien ; certains pensent qu'il était déiste. Quoi qu’il en soit, il fut un partisan convaincu du principe de la tolérance religieuse et de la liberté de culte, en premier lieu au sein de l’armée continentale qu’il dirigea pendant plusieurs années[37].

Washington et l’esclavage

George Washington visitant son exploitation

Le père et le frère de Washington avaient acheté des esclaves, deux d’entre-eux s’appelaient Mary Bowden (née en 1730) et Patty Bowden (née en 1750) ; leurs descendants ont organisé des commémorations pour leurs ancêtres en 1999 devant la plantation des Washington. En 1754, lorsque George Washington épousa Martha, il possédait 28 esclaves et elle 109. Le nombre d'esclaves travaillant sur le domaine de Mount Vernon augmenta par la suite. Pendant la guerre d'indépendance, il avait d'abord interdit les Noirs dans l'armée continentale ; lorsque le 7 novembre 1775, le gouverneur royal de la Virginie annonça l'affranchissement des esclaves combattant pour la Grande-Bretagne, Washington revint sur sa position et autorisa l'engagement des Noirs libres puis des esclaves[38].

Pourtant, Washington milita dès les années 1780 contre le maintien de l’esclavage[39], dans lequel il voyait déjà les problèmes pour l’avenir du pays. Il milita au Congrès américain pour son abolition[40]. Washington considérait que la liberté ne pouvait être donnée qu’aux personnes capables de l’assumer. Dans une lettre adressée à son ami La Fayette en 1786, il exprimait son souhait de prendre des mesures permettant « d'abolir l'esclavage par degrés, de manière lente, sûre et imperceptible[41] » . Il était ainsi partisan d’une phase transitoire pendant laquelle les esclaves noirs seraient sous tutelle. Lorsqu’il écrivit son testament, il décida d’affranchir ses esclaves après sa mort et celle de sa femme[7],[42].

Il est possible qu’il ait eu un fils appelé West Ford avec une esclave nommée Vénus[42]. Ses descendants tentent toujours de démontrer que cet enfant était bien le fils de Washington.

Hommages

Lieux de mémoire et commémoration

Washington est l’un des personnages les plus importants de l’histoire des États-Unis. À ce titre, il a reçu de nombreux hommages : son anniversaire, célébré le troisième lundi de février, est un jour férié fédéral. Le Washington Monument State Park, dans le comté de Washington (Maryland), abrite le premier monument érigé en sa mémoire (1827). Le Washington Monument est l’un des lieux les plus célèbres dédiés au premier président américain : ce grand obélisque de 169 mètres de hauteur se dresse dans la capitale fédérale et fut construit entre 1848 et 1884 grâce à des fonds privés, pour remplacer une statue équestre représentant George Washington[43]. À New York, un arc de triomphe lui est dédié depuis 1895 dans le Washington Square. Le George Washington Masonic National Memorial dans la ville d’Alexandria fut construit uniquement avec les contributions volontaires des membres de la fraternité maçonnique[44]. Washington est l’un des quatre présidents dont le visage est sculpté dans le mont Rushmore, un mémorial national terminé en 1941. À l’occasion du bicentenaire de la Déclaration d’Indépendance (1976), George Washington fut élevé de façon posthume au grade de General of the Armies par une résolution du Congrès américain approuvée par le président de l’époque Gerald Ford.

Une image omniprésente

L’image de George Washington est souvent utilisée comme symbole du pays et constitue une icône de la nation américaine, au même titre que le drapeau et le grand sceau. Son portrait est dessiné sur le billet d'un dollar américain ainsi que sur la pièce de 25 cents (appelée aussi « quarter ») qui a été mise en circulation en commémoration de son deux-centième anniversaire. Il figure aussi sur la pièce d'un dollar[2] mise en circulation en 2007. Il est représenté sur de nombreux timbres d’usage courant, dont l’un des deux premiers des États-Unis, le dix cents noir.

Bâtiments, navires

Le nom de George Washington a été donné à de nombreux lieux : tout d'abord, la capitale des États-Unis : créée officiellement par la Constitution des États-Unis (1787), la capitale fédérale américaine fut fondée ex nihilo en 1800[43]. George Washington et Thomas Jefferson pensaient qu'elle fût la capitale idéale de la nouvelle nation[43]. Le Congrès américain vota le Residence Act en 1790 précisant que George Washington, devait en dessiner les limites et mettre en place une administration provisoire, aidé par des commissaires qui décidèrent d'appeler la cité du nom du président[43]. Le site retenu par Washington se trouvait dans une région qui lui était familière, dans la vallée du Potomac, à proximité de sa plantation de Mount Vernon. Le plan de la nouvelle ville fut l'œuvre de Pierre Charles L'Enfant, un ingénieur militaire français engagé dans la guerre d'indépendance durant laquelle il fit la connaissance de George Washington. Ensuite, il fut le seul président à posséder un État des États-Unis à son nom : celui-ci fut proposé par le représentant Richard H. Stanton pour nommer le territoire situé au nord-ouest des États-Unis. Il prit le nom d'État de Washington lors de son rattachement à l'union en 1889. En outre, un palmier (le Washingtonia), de très nombreux comtés, l'une des subdivisions administratives du pays (voir l'article Comté de Washington), de nombreux sites portent le nom de Washington : parmi les plus importants, on peut noter Mont Washington (New Hampshire) (1 917 mètres), Mont Washington (Oregon) (2 316 mètres), Lac Washington (dans l'État de Washington, 87,6 km²). Le pont George Washington, inauguré le 30 avril 1889 relie la ville de New York à ses banlieues du New Jersey. Le nom du commandant de l'Armée continentale fut choisi pour le premier sous-marin lance-missiles américain (USS George Washington (SSBN 598)) et un porte-avions nucléaire (USS George Washington (CVN-73)). Plusieurs établissements d’enseignement supérieur ont été baptisés en son honneur (Washington and Lee University, George Washington University, Trinity Washington University, université de Washington, université Washington à Saint Louis, etc.).

Un mythe national

Dès les années 1770, George Washington fut célébré comme le « Père de Son Pays » (en anglais : Father of His Country) et fut considéré comme le plus important des Pères fondateurs des États-Unis (en anglais : Founding Fathers of the United States). Benjamin Franklin fut l'un de ses plus proches amis et lui offrit dans son testament la canne avec laquelle il marchait. L'écrivaine afro-américaine Phillis Wheatley lui dédia une ode en 1776[45]. En France, Washington était également très connu. Il était proche du marquis de La Fayette, qui après la guerre d’indépendance, continua de lui écrire et de lui envoyer des cadeaux. Ce dernier baptisa son fils du nom de George Washington Lafayette. Lorsqu’il revint en Amérique en 1824, La Fayette alla se recueillir sur la tombe de son héros et père adoptif[46].

Devenu héros national après sa mort, ses admirateurs firent circuler rapidement des récits apocryphes sur ses vertus, en particulier sur son honnêteté légendaire. Dès l’année qui suivit sa mort, Mason Locke Weems écrivit une véritable hagiographie qui l’érigea au rang de mythe national[11] ; c’est à lui que l’on doit l’anecdote du cerisier[37] : cette histoire rapporte qu’il voulait essayer une nouvelle hache et qu’il a abattu l’un des arbres de son père. Interrogé par ce dernier, Washington aurait déclaré : « Je ne peux pas mentir, c’est moi qui ai abattu le cerisier. » Cette histoire fut publiée pour la première fois dans un livre écrit par Mason Locke Weems, un pasteur épiscopalien et destiné à être un modèle pour les enfants. Le même auteur a aussi fait de Washington un bon chrétien, un homme qui avait réussi parce qu’il était pieux[37].

Dans ses Mémoires d'outre-tombe, François-René de Chateaubriand qui avait rencontré Washington lors de son voyage en Amérique déclarait : « Washington a été le représentant des besoins, des idées des lumières, des opinions de son époque. »[réf. nécessaire]

De nos jours, les Américains affirment « vénérer Washington, aimer Lincoln et se rappeler Jefferson »[47]. Selon un classement dressé par des historiens pour le magazine The Atlantic Montly, il est le deuxième Américain le plus influent de l'Histoire, derrière Lincoln et devant Jefferson[48].

Washington dans la culture

Il existe de nombreuses représentations artistiques de George Washington, aux États-Unis comme en Europe. Dès 1786, le Français Jean-Antoine Houdon (1741-1828) avait réalisé un buste de George Washington, d’après un masque et une terre cuite faits en 1785 à Mount Vernon. Elle donna lieu à 36 répliques d'Hiram Powers (1805-1873)[49]. Giuseppe Ceracchi (1751–1802) travailla un autre buste en marbre en 1795, conservé au Metropolitan Museum of Art. Mais l'une des statues les plus grandes et les plus célèbres est celle élevée dans Federal Hall à New York, où le personnage avait prononcé son premier discours présidentiel en 1789. L'œuvre en bronze, installée devant l'entrée, regarde vers Wall Street. À Chicago, un groupe en bronze de Lorado Taft (1941), représente George Washington, Robert Morris et Hyam Salomon à l'angle de North Wabash Avenue et d'East Wacker Drive. À l’étranger, il existe de nombreuses statues de Washington, comme celle de la place d'Iéna à Paris.

Les plus célèbres portraits de George Washington sont l'œuvre du peintre américain Gilbert Stuart (1755-1828) : ce dernier en exécuta une centaine durant sa carrière[50]. Toutes ces copies découlent de trois portraits effectués du vivant de George Washington : celui de 1795 (type Vaughan, exposé au Metropolitan Museum of Art) ; le portrait dit « de l'Athenaeum » (1796) ; enfin le portrait dit « de Lansdowne » (1796), conservé à la National Portrait Gallery à Washington. Le second portrait (Athenaeum Portrait) a été réalisé à Philadelphie et reste inachevé : le visage de Washington est tourné vers la gauche. Acquis par la bibliothèque de Boston après la mort du peintre, il inspira la figure du billet d’un dollar.

Emanuel Gottlieb Leutze, George Washington traversant le Delaware (1851, Metropolitan Museum of Art)

D'autres peintres représentent George Washington en commandant de l'armée continentale : Charles Peale Polk (1767-1822), par exemple. Emanuel Gottlieb Leutze (1816-1868) a choisi de peindre un épisode héroïque de la guerre d'indépendance, George Washington traversant le Delaware (1851, Metropolitan Museum of Art) (MET). Charles Willson Peale (1741-1827) montre George Washington à Princeton, Tompkins H. Matteson (1813-1884) à Valley Forge. Sur le tableau de John Trumbull (1756-1843), La reddition de Cornwallis à Yorktown (1797), Washington se trouve à droite à la tête d'un régiment. Rembrandt Peale (1778-1860) a réalisé quelque 75 répliques du Porthole Portrait entre 1823-1860 qui montrent Washington en costume militaire (voir l'illustration de l'infobox).

George Washington a également été représenté en modèle de vertu, en héros ou en père fondateur des États-Unis : Frederick Kemmelmeyer (vers 1755–1821), The American Star (George Washington), (vers 1803, MET), Rembrandt Peale, George Washington (Patriae Pater) (1824) en sont quelques exemples. Constantino Brumidi (1805-1880) exécuta la fresque de la coupole du capitole fédéral par une apothéose de Washington (1865).

Enfin, les peintres étrangers se sont également intéressé à George Washington : Jean-Baptiste Le Paon a peint un Georges Washington, président des États-Unis et général en chef dès 1779, d’après un tableau de Charles Willson Peale.

Le plus ancien film mettant en scène George Washington est Washington Under the American Flag réalisé en 1909 par J. Stuart Blackton. Il apparaît également dans de nombreux films consacrés à la guerre d’indépendance comme The Patriot, le chemin de la liberté (2000) où il est incarné par l’acteur Terry Layman.

George Washington est aussi un des dirigeants de la civilisation américaine dans le jeu Civilization IV, est un des pères fondateurs dans le jeu Colonization et tient le rôle d'un personnage secondaire du jeu d'aventure Day of the Tentacle.

Notes et références

  1. NPS Historical Handbook: Park (George Washington Birthplace)
  2. a et b Mise en circulation le 15 février 2007, voir « La fin du billet de un dollar ? », dans Courrier international du 15/02/2007, [lire en ligne]
  3. a, b, c, d, e, f, g, h et i (fr) [PDF] Philippe Wailly, « George Washington (1732-1799), vétérinaire, autodidacte et agronome averti ». Consulté le 20-10-2007
  4. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m et n (en) Jack D. Warren, Jr., « George Washington Biography », Mount Vernon Ladies' Association. Consulté le 17-10-2007
  5. George (1732-1799) ; Betty (1733-1797) ; Samuel (1734-1781) ; John Augustine (1736-1787) ; Charles (1738-1799) ; Mildred (1739-1740)
  6. a, b, c, d, e et f (en) George Washington, The White House. Consulté le 16-10-2007
  7. a, b, c, d, e, f, g, h et i (en) Mark Mastromarino, « Biography of George Washington », The Mount Vernon Ladies Association. Consulté le 21-10-2007
  8. Fred Anderson, Crucible of War, Vintage Books, 2001, p. 6.
  9. Joseph J. Ellis, His Excellency: George Washington, 2004, (ISBN 1-4000-4031-0)
  10. Sur l'attitude des Britanniques, lire John Shy, Numerous and Armed: Reflections on the Military Struggle for American Independence, 1990 p. 39 ; Douglas Edward Leach, Roots of Conflict: British Armed Forces and Colonial Americans, 1677-1763, 1986, p. 106 ; John Ferling, Setting the World Ablaze: Washington, Adams, Jefferson, and the American Revolution, 2002 p. 65
  11. a, b, c et d (en) George Washington, président modeste, Hérodote.net. Consulté le 20-10-2007
  12. John K. Amory, M.D., « George Washington’s infertility: Why was the father of our country never a father? », dans Fertility and Sterility, Vol. 81, No. 3, mars 2004, [lire en ligne]
  13. Joseph Ellis, His Excellency, George Washington, 2004, (ISBN 1-4000-4031-0), pp. 41–42
  14. B. Vincent (dir.), Histoire des États-Unis, 1997, p.39
  15. Elise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, Atlande, 2005, p.79
  16. B. Vincent (dir.), Histoire des États-Unis, 1997, p.61
  17. (en) George Washington Papers at the Library of Congress, 1741-1799: Series 3b Varick Transcripts, Bibliothèque du Congrès. Consulté le 22-05-2006
  18. B. Vincent (dir.), Histoire des États-Unis, 1997, p.69
  19. B. Vincent (dir.), Histoire des États-Unis, 1997, p.76
  20. Claude Fohlen, Les Pères de la Révolution américaine, Paris, Albin Michel, 1989, (ISBN 2-226-03664-4), p.226
  21. Elise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, Atlande, 2005, p.118
  22. Claude Fohlen, Les Pères de la Révolution américaine, Paris, Albin Michel, 1989, (ISBN 2-226-03664-4), p.148
  23. a et b B. Vincent (dir.), Histoire des États-Unis, 1997, p.77
  24. B. Vincent (dir.), Histoire des États-Unis, 1997, p.78
  25. B. Vincent (dir.), Histoire des États-Unis, 1997, p.95
  26. (en) George Washington Biography. Consulté le 25-10-2007
  27. Jacques Binoche, Histoire des États-Unis, Paris, Ellipses, 2003, p. 70
  28. B. Vincent (dir.), Histoire des États-Unis, 1997, p.79
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  40. Bernard Vincent, La Révolution américaine 1775-1783, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1985, tome 2, (ISBN 2-86480-211-2), p.172
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  49. (fr) George Washington, insecula. Consulté le 27-10-2007
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Articles connexes

Bibliographie

En français

En anglais

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  • John Ferling, Setting the World Ablaze: Washington, Adams, Jefferson, and the American Revolution, Oxford U. Press, 2000, 392 p.
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  • Douglas S. Freeman, George Washington: A Biography, 7 volumes, 1948–1957
  • Don Higginbotham, George Washington Reconsidered, University Press of Virginia, 2001, 336 pp.
  • Forrest McDonald, The Presidency of George Washington, 1988
  • Barbara Bennett Peterson, George Washington: America's Moral Exemplar, 2005
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  • Henry Wiencek, An Imperfect God: George Washington, His Slaves, and the Creation of America, (ISBN 0-374-17526-8), Farrar, Strauss and Giroux, New York, 2003

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