Al Gore

Al Gore
Al Gore
Al Gore, Vice President of the United States, official portrait 1994.jpg
Portrait officiel d’Albert A. Gore, Jr en 1994.

Mandats
45e vice-président des États-Unis
20 janvier 199320 janvier 2001
Président Bill Clinton
Prédécesseur Dan Quayle
Successeur Dick Cheney
Sénateur du Tennessee
3 janvier 19852 janvier 1993
Prédécesseur Howard Baker
Successeur Harlan Mathews
Biographie
Nom de naissance Albert Arnold Gore, Jr.
Date de naissance 31 mars 1948 (1948-03-31) (63 ans)
Lieu de naissance Drapeau : États-Unis Washington, D.C. (États-Unis)
Nationalité américaine
Conjoint Mary Elizabeth Aitcheson
Enfants Karenna Gore
Kristin Gore
Sarah Gore
Albert Gore, III
Diplômé de Université Harvard
Profession Homme d’affaires
Signature Al Gore Signature.svg

US Vice President Seal.svgNobel prize medal.svg
Vice-présidents des États-Unis

Prix Nobel de la Paix 2007

Albert Arnold Gore, Jr., plus connu sous le nom d’Al Gore, est un homme politique et homme d’affaires américain né le 31 mars 1948 à Washington (États-Unis). Il a été membre de la Chambre des représentants de 1977 à 1985, sénateur du Tennessee de 1985 à 1993 et Vice-président des États-Unis sous Bill Clinton de 1993 à 2001.

Il a été le candidat du parti démocrate lors de l’élection présidentielle de 2000. Bien que majoritaire en voix et en dépit des recours et contestations consécutifs au comptage des voix en Floride devant la Cour suprême, il a été battu par le candidat du Parti républicain, George W. Bush, majoritaire en nombre de grands électeurs.

En 2007, il est colauréat, avec le GIEC, du Prix Nobel de la paix pour « leurs efforts afin de mettre en place et diffuser une meilleure compréhension du changement climatique causé par l’homme, et de jeter les bases des mesures nécessaires pour contrecarrer un tel changement »[1].

Sommaire

Carrière

Jeunesse

Al Gore est né le 31 mars 1948 à Washington. Son père, Albert Arnold Gore Sr., fut sénateur du Tennessee de 1952 à 1970. Il étudie au prestigieux collège St. Albans avant d’intégrer Harvard, où il partage sa chambre avec Tommy Lee Jones[2]. Il sort diplômé en juin 1969 avec un Bachelor of Art (équivalent d’une licence). Bien qu’opposé à la guerre du Viêt Nam, il s’engage dans l’armée le 7 août de la même année pour y participer. Il est envoyé au Viêt Nam en 1971, après avoir subi un entraînement de journaliste militaire. Après son retour, il devient reporter au Tennessean et suit parallèlement des études de droit.

Débuts en politique (1976-1992)

Il commence sa carrière politique en 1976, en étant candidat à la Chambre des représentants, dans la quatrième circonscription du Tennessee. Il bat le sortant Stanley Rogers aux primaires démocrates et est élu sans opposant pour son premier poste au Congrès. Il est réélu sans discontinuité en 1978, 1980 et 1982 avec de très confortables avances. En 1984, il brigue le poste de Sénateur laissé libre par le retrait du chef de la majorité au Sénat, le républicain Howard Baker, et bat très largement son adversaire Victor Ashe.

À la Chambre des Représentants comme au Sénat, Al Gore se fait remarquer par ses connaissances très pointues dans les domaines de la défense, des nouvelles technologies et de l’environnement. Démocrate élu dans un État du Sud, il est alors relativement conservateur sur les questions de société, en se prononçant par exemple contre le droit à l’avortement.

En 1988, il se présente aux primaires démocrates. Malgré une belle performance lors des primaires se tenant dans le Sud, il est finalement battu par Michael Dukakis, qui fut lui-même défait à l’élection présidentielle par le Vice-Président sortant George H. W. Bush. En 1989, le très grave accident d’automobile dont est victime son fils de six ans, Albert III, l’incite à prendre du recul par rapport à la politique. Ainsi, il refuse de se présenter aux primaires démocrates de 1992. Mais il est choisi comme colistier par le candidat démocrate Bill Clinton le 9 juillet 1992 pour l’élection présidentielle se tenant la même année. Il est élu le 3 novembre 45e Vice-Président des États-Unis, et est réélu en novembre 1996.

Vice-président (1993-2001)

À la vice-présidence, il est considéré par les historiens comme l’un des vice-présidents les plus influents et les plus actifs de l’Histoire américaine. Une des principales réformes dues à Al Gore est celle de la réforme de l’État (National Performance Review), laquelle a conduit à la simplification et à la réduction des codes administratifs, ainsi qu’à la lutte contre les fraudes au sein de l’administration fédérale.

Il promeut l’expression autoroutes de l’information (Information highways), comparant leur importance pour le commerce à celle des chemins de fer ou des transports routiers à d’autres époques. L’Internet existe déjà depuis plus de dix ans pour les universités et les fournisseurs militaires, mais c’est à son initiative que celui-ci atteindra directement le grand public et le commerce de détail, faisant passer au second plan les réseaux privés comme Compuserve, Prodigy ou le premier MSN.[réf. nécessaire]

Al Gore contribue aussi nettement à l’adoption par la Chambre des représentants de l’accord de libre-échange sur l’Alena. Lors d’un débat télévisé contre Ross Perot en 1993, il convainc l’opinion du bien fondé de l’accord, et pousse les représentants à approuver la loi par 234 voix contre 200.

Il œuvre aussi au développement d’Internet, par le biais de programmes dans les écoles et les bibliothèques. Déjà, au Sénat, il avait permis la création d’un centre de recherche sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

En 1997, il est chargé par le président Bill Clinton de suivre l’avancement des projets Y2K (passage informatique à l’an 2000) aux États-Unis.

Intéressé par l’environnement et sa protection, il prend diverses mesures contre le réchauffement climatique, la déforestation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre impactant la couche d’ozone, et, lors de la signature du Traité de Kyoto, il se prononce pour la signature du traité par les États-Unis.

Élection présidentielle de 2000

En 1999, Al Gore annonce sa candidature à l’élection présidentielle. Après avoir facilement battu son principal adversaire lors de la primaire démocrate, Bill Bradley (ancienne star du basket-ball et sénateur du New-Jersey), il est distancé dans les sondages par son opposant républicain, George W. Bush, alors que tous lui prédisaient une victoire facile. Le choix comme colistier de Joseph Lieberman lors de la Convention démocrate de Los Angeles et une campagne orientée plus à gauche le remettent dans la course.

Le 7 novembre 2000, Al Gore obtient 550 000 voix de plus que son adversaire au niveau national, mais le système des grands électeurs rend la Floride indispensable à la victoire d’un des deux candidats. Bush, dont le frère Jeb est gouverneur de l’État, y obtient 2 700 voix d’avance sur Gore. Après plus d’un mois de décomptes incertains, la Cour suprême des États-Unis ordonne l’arrêt des vérifications, décidant de fait de l’élection de George W. Bush à la présidence, celui-ci obtenant officiellement 537 bulletins de plus que son adversaire, sur un total de six millions. En 2001 et 2002, deux nouveaux recomptes financés par les grands journaux américains démontrent que les résultats diffèrent selon les méthodes de recompte employées permettant à Bush soit de l’emporter avec une marge allant jusqu’à 3 000 voix d’avance soit de perdre par 3 voix contre Al Gore.

Depuis 2000 : un militant très actif

À contre-courant aux États-Unis

Al Gore lors d’une conférence.

Après avoir soutenu George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001, Al Gore prend très vite ses distances avec l’administration républicaine. Ainsi, en novembre 2002, il déclare son opposition à la guerre en Irak, alors que tous les leaders démocrates soutiennent ce projet ou gardent le silence. De même, il s’oppose à la politique économique du Président Bush, et dénonce les privations de libertés contenues dans le USA PATRIOT Act.

En décembre 2002, il annonce qu’il ne sera pas candidat contre George W. Bush le 2 novembre 2004, malgré les sondages le plaçant en bonne position pour les primaires démocrates. Mais, il mène toutefois campagne pour Howard Dean lors des primaires, puis pour John Kerry, le candidat démocrate.

Al Gore est aujourd’hui le président et un des co-fondateurs de la chaîne télévisée américaine Current TV, lancée le 1er août 2005 et destinée à un public jeune et internaute. Il appartient au comité de direction d’Apple, et sert comme conseiller officieux au moteur de recherche sur Internet Google.

Prix Nobel de la Paix 2007

Toujours préoccupé par les questions écologiques, il est l’acteur et l’orateur du documentaire réalisé par David Guggenheim, An Inconvenient Truth (Une vérité qui dérange). Présenté au Festival du film de Sundance et au Festival de Cannes de 2006, ce film montre les effets dramatiques du réchauffement climatique sur la planète. Il rencontre un grand succès public aux États-Unis pendant l’été 2006.

Ce film est sorti dans les salles françaises le 11 octobre 2006, jour qu’a choisi Al Gore pour venir le présenter à Paris. Le 25 février 2007, le film est récompensé par deux Oscars : Oscar du meilleur film documentaire et Oscar de la meilleure chanson originale. Dans un jugement en[3] octobre 2007, un juge anglais reconnaît que ce film représente le consensus scientifique sur le sujet, tel que décrit dans les rapports du GIEC, même s’il indique neuf ‘erreurs’ contenues dans le film.

Son activité en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique lui vaut le Prix Nobel de la paix en 2007. Il va verser « 100 % » du montant de son prix à sa fondation, l’ACP (Alliance for Climate Protection)[4]. Il a par ailleurs estimé qu’il fallait mettre les mécanismes de l’économie de marché au service des questions environnementales[5].

Homme d'affaires

Al Gore est le co-fondateur et chairman de Generation Investment Management LPP, fond d’investissements à long terme dans l’économie durable, et qui recueille des capitaux très importants d’investisseurs du monde entier et en particulier de nombreux fonds de pension américains[6]. À sa création en 2004, Generation Investment a drainé 5 milliards de dollars américains[7].

Al Gore s’est lancé également dans le négoce de certificats d’émissions de CO2, ce qui expliquerait sa vigueur à alarmer l’opinion publique sur le changement climatique[8].

Al Gore est également membre du conseil d’administration d’Apple[9], important actionnaire et conseiller de Google, co-créateur et président de Current TV[10].

Publications

Son ouvrage Earth in Balance: Ecology and Human Spirit (« Sauver la planète Terre : l’Écologie et l’Esprit Humain »), publié en 1992, est un plaidoyer en faveur d’une prise de conscience au niveau gouvernemental des problèmes écologiques mondiaux. Il connaît un grand succès aux États-Unis et devient même un best-seller en Allemagne et au Royaume-Uni avec respectivement 2,5 et 1,5 million d’exemplaires vendus.

En 1995, Al Gore publie Common Sense Government: Works better and costs less (Pour un gouvernement responsable : fonctionne mieux et coûte moins). Il s’agit là d’un ouvrage qui définit les grandes lignes du programme de rénovation de l’État lancé par Bill Clinton et confié à son vice-président.

En 2007, Al Gore publie un autre ouvrage The Assault on Reason (La Raison assiégée). Un livre qui évoque l’échec de la démocratie participative telle que désirée par les pères fondateurs de l’Amérique ainsi qu’une critique à l’endroit de l’administration Bush.

En 2009, il publie Our Choice (Titre français Choisir, maintenant)[11] qui traite de toutes les solutions existantes pour vaincre la crise climatique.
Via la société Push Pop Press (créé par deux anciens collaborateurs de la société Apple et racheté par Facebook en 2011), il publie également son livre sur les terminaux iOS, permettant d’être précurseur dans la façon d’aborder la lecture de livre électronique. En effet la politique de Push Pop Press est de sortir une application pour chaque ouvrage à l’inverse d’Apple, qui édite des livres via une application unique, l’iBooks. Dans le livre d’Al Gore, il est possible d’interagir avec les informations lues, comme par exemple d’avoir accès à des vidéos illustrant le texte, d’avoir un commentaire audio pour chaque photographie, d’avoir la position du lieu sur une carte du monde ou d’autres informations[12].

Notes et références

  1. « for their efforts to build up and disseminate greater knowledge about man-made climate change, and to lay the foundations for the measures that are needed to counteract such change » (Site web du Prix nobel de la paix).
  2. Tommy Lee Jones, ex-« coloc » d’Al Gore, codirigera les festivités Nobel, La Dépêche, 7 novembre 2007.
  3. (en) Jugement anglais.
  4. Al Gore et le Giec se partagent le Nobel de la paix, L’Express, 12 octobre 2007.
  5. Al Gore veut placer l’économie de marché au service du climat, 20minutes.fr, 10 décembre 2007.
  6. (en)About Us.
  7. (en)Gore Raises $5 Billion for Investment Fund, dealBook, NY Times, 11 mars 2008.
  8. http://www.claudereichman.com/articles/lintzenrechauffementclimatique.htm
  9. Apple - Press Info - Board of Directors.
  10. (en) Al’s Bio.
  11. Choisir, maintenant,  éd. La Martinière, (ISBN 978-2-7324-4052-1).
  12. http://www.influencia.net/fr/actualites1/gore-lance-livre-pour-ipad,91,1586.html

Voir aussi

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