- Mas-d'Agenais
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Le Mas-d'Agenais
Le Mas-d'Agenais Administration Pays France Région Aquitaine Département Lot-et-Garonne Arrondissement Marmande Canton Mas-d'Agenais Code Insee abr. 47159 Code postal 47430 Maire
Mandat en coursSylvie Barbe
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Val de Garonne Démographie Population 1 412 hab. (2009) Densité 67 hab./km² Gentilé Massais, Massaises Géographie Coordonnées Altitudes mini. 17 m — maxi. 120 m Superficie 21,18 km² Le Mas-d'Agenais (Lo Mas d'Agenés en occitan) est une commune française, située dans le département de Lot-et-Garonne et la région Aquitaine.
Ses habitants sont appelés les Massais, Massaises.
Géographie
Situation
Le Mas-d'Agenais est une commune de l'ouest du département de Lot-et-Garonne (entre Marmande et Tonneins) située en limite du Queyran sur la rive gauche de la Garonne. Bâti sur un site en terrasse, le bourg domine le canal latéral à la Garonne et la Garonne d'une vingtaine de mètres.
Communes limitrophes
Communes limitrophes de LE MAS-D'AGENAIS Caumont-sur-Garonne Sénestis Sainte-Marthe Lagruère Sainte-Gemme-Martaillac Calonges Topographie
Le territoire communal est composé de trois ensembles d'inégales importance et altitude mis en contact par des talus[1].
À l'ouest de la commune, l'ensemble le plus vaste est également le plus élevé : il s'abaisse lentement du sud (altitude 100 m) au nord (altitude 80 m). Il s'agit de la partie orientale de la haute terrasse[2] de la Garonne dont les limites sont la vallée de la Garonne (au nord), la vallée de l'Avance (à l'ouest), les collines en limites de la commune de Sainte-Gemme-Martaillac (au sud) et la moyenne terrasse de la Garonne (à l'est). Sur la commune du Mas-d'Agenais, les vallées de petits ruisseaux affluents de la Garonne (Mayne et Pichagouille) entaillent profondément sa partie septentrionale et individualisent des sous-ensembles : à l'ouest, entre Mayne (qui sert de limite communale avec Caumont-sur-Garonne) et Pichagouille, se trouve le plateau de Revenac ; à l'est, entre Pichagouille et le talus oriental, se situe le plateau de "Camparome haute"[3]
Séparé de ce premier ensemble par un talus rectiligne (orienté nord-sud) d'une trentaine de mètres de dénivelé, le deuxième ensemble, moins vaste, occupe le nord-est de la commune. Il s'agit d'une haute plaine (altitude supérieure à 40 mètres) adoptant une forme grossièrement triangulaire et dont le village occupe le sommet nord. Ce deuxième ensemble, qui porte le nom de "plaine de Camparome" ou "Camparome basse"[3], n'est finalement que l'extrémité occidentale de la moyenne terrasse[2] qui borde la Garonne depuis Damazan.
Également de forme triangulaire, le troisième ensemble, le plus petit et le moins élevé (altitude inférieure à 25 mètres), occupe le nord-ouest de la commune. Il s'agit d'une partie de la basse terrasse[2] formant le lit majeur de la Garonne (la bassure) reliée au premier ensemble par un fort talus (dénivelé d'une soixantaine de mètres). Ce dernier ensemble porte le nom de "plaine de Varennes"[4].
Géologie
Les terrains affleurant sur les terrasses sont des formations d'origines fluviatiles datant du quaternaire. La haute terrasse, qui prend sa plus grande ampleur au niveau de la commune, fait partie d'un ensemble plus vaste débutant aux abords de Puch-d'Agenais et se poursuivant vers Samazan. Datée du Pléistocène inférieur terminal, elle est formée d'un épais épandage alluvionnaire (20 à 25 m) de sable plus ou moins argileux jaunâtre à rougeâtre, feldspathique, et de graviers et gros galets de quartz et quartzite gris. La surface est recouverte par 1 à 3 m de limon beige-marron. Les minéraux lourds sont représentés surtout par andalousite, sillimanite et tourmaline. La phase argileuse se caractérise par l'association kaolinite-illite[5]. La moyenne terrasse (qui débute en amont de Damazan) est un ensemble alluvionnaire, daté du Pléistocène moyen, d'une épaisseur moyenne de 10 m. Elle est constituée, à la base, de sables jaune orangé grossiers, accompagnés de graviers et galets de 3 à 4 cm, alors que le sommet voit apparaître des galets (10 à 15 cm) de quartz à patine jaunâtre et de quartzite. La surface est recouverte par un limon brun rougeâtre argilo-sableux[6]. La basse terrasse est un ensemble alluvionnaire composite plus récent. Il s'agit essentiellement d'alluvions à dominante limoneuse datées de l'Holocène. D'une épaisseur d'environ 3 à 4 mètres, elle a pour base (40 cm)des sables fins gris clair micacés, surmontés par des silts grisâtres micacés légèrement plus foncés (50 cm). La partie supérieure est composée de 2 mètres d'argile limoneuse brun clair à brun plus foncé. Il existe également des alluvions actuelles, situées au niveau du lieu-dit "l'Ile" (extrême nord de la commune) à proximité immédiate du lit actuel de la Garonne. Composées de sables légèrement argileux micacés, gris à brun clair, entrecoupés de limons grisâtres, elles ont une épaisseur moyenne d'un mètre et demi[7].
Les talus présentent des terrains affleurants plus divers tant par leur chronologie que par leur formation. En ce qui concerne les talus dominant le lit majeur de la Garonne et les vallées de ses affluents, affleurent (en plus des dépôts alluvionnaires cités précédemment pour la terrasse haute et la terrasse moyenne) deux types de molasses datées de l'Oligocène inférieur : partie supérieure des molasses du Fronsadais et partie inférieure des molasses de l'Agenais. Les molasses de l'Agenais affleurent sur la partie supérieure du talus de la terrasse haute entre le Pichagouille (à l'ouest) et le bourg du Mas-d'Agenais (à l'est). Les molasses du Fronsadais affleurent sur la partie inférieure du talus de la terrasse haute entre le Mayne (à l'ouest) et le bourg du Mas-d'Agenais (à l'est) ; elles affleurent également sur le talus de la terrasse moyenne en limite est de la commune au niveau de la station de pompage (lieu-dit Salomon). En ce qui concerne le talus reliant la terrasse haute à la terrasse moyenne, l'affleurement est constitué du même dépôt alluvionnaire que la terrasse haute. Cependant, sur les 600 derniers mètres avant la limite sud de la commune, le terrain affleurant est formé de colluvions issues des formations alluvionnaires et molassiques.
Pédologie
D'un point de vue pédologique, il convient de différencier deux espaces différents. La haute terrasse, composée d'alluvions anciennes, porte des sols argilo-sableux, évoluant vers des types podzoliques et appartenant souvent à la catégorie des "boulbènes de terrasses". Ces terres, présentant un horizon limono-sableux surmontant un horizon d'accumulation imperméable, sont battantes et de fertilité inégale. La terrasse moyenne, formée d'alluvions modernes, porte des sols bruns, lessivés, profonds et riches, de valeur agricole élevée[8].
Paysages
La terrasse supérieure est largement dominée par un paysage forestier, ce qui est une singularité pour une commune située dans la moyenne vallée de la Garonne. En effet, si le taux de boisement de ce dernier espace est inférieur à 5 %[9], le taux de boisement communal atteint quant à lui les 42 %. Ce boisement est constitué par la forêt communale du Mas-d'Agenais (654 ha) et de Sénestis (238 ha) qui couvre 892 hectares[10]. Il est constitué d'un mélange de futaies de chênes pédonculés ou rouvres et de taillis de chênes et de charmes (certaines parcelles étant en voie de conversion en futaie). D'autres parcelles ont fait l'objet d'enrésinement en bandes de pin maritime[11]. Cette forêt, qui porta le nom de "Bois de Saint-Vincent" (lo Bosc de Sant-Vincen) ou de "Padouen" (lo padoene, terme désignant un terrain de jouissance commune), apparaît pour la première fois dans l'histoire communale à travers un acte de 1266[12]. Elle est la partie la plus importante d'un massif forestier de 1 367 ha, appartenant à sept communes limitrophes (Le Mas-d'Agenais, Sénestis, Caumont-sur-Garonne (76 ha), Fourques-sur-Garonne (75 ha), Sainte-Marthe (58 ha), Sainte-Gemme-Martaillac (58), Labastide-Castel-Amouroux) et à des particuliers (Calonges : 220 ha)[10]. Les cultures, sous forme d'openfield céréalier, sont rejetées au nord de l'autoroute.
La terrasse inférieure est quant à elle entièrement humanisée. Elle présente un paysage d'openfield majoritairement céréalier. Le boisement est rejeté sur les talus est et nord ou, au nord de la D 143 dans les vallées creusées par les deux ruisseaux traversant la terrasse pour se jeter dans la Garonne.
La vallée de la Garonne présente, elle aussi, un paysage entièrement humanisé. Il s'agit également d'un openfield céréalier mais largement complété de peupleraies.
Hydrographie et hydrologie
Le drainage hydrographique est imposé par l'axe principal de direction SE-NW constitué par la Garonne (dont le milieu du cours forme la limite nord de la commune). Les quatre kilomètres du fleuve qui concernent Le Mas-d'Agenais forment un segment presque rectiligne compris entre deux méandres de plaine alluviale (le premier, en amont, au niveau de la commune de Lagruère ; le second, en aval, au niveau de la commune de Caumont-sur-Garonne). Au niveau du territoire communal, le lit mineur du fleuve est d'une largeur moyenne comprise entre 125 m (amont) et 200 m (aval)[1]. Le chenal d'étiage est unique sauf à 800 m en aval du pont où un banc de galets (ayant une largeur maximale d'une cinquantaine de mètres) crée deux bras sur environ 300 m (le bras nord étant plus large et profond que le bras sud)[13].
Le débit moyen de la Garonne, au Mas-d'Agenais, est de 590 m3/s[14]. Cependant, le fleuve ayant un régime pluvio-nival cela entraîne de hautes eaux en hiver et au printemps, des basses eaux en été et parfois en automne[15]. Seul l'extrême nord du territoire communal, situé dans le lit majeur du fleuve, est touché par le phénomène récurrent des crues de la Garonne. Pouvant avoir lieu de l'hiver jusqu'à la fin du printemps, ces inondations ou "aïgats"[16] scandent l'histoire de la moyenne vallée de la Garonne. Les mieux documentées pour la commune[17] sont :
- l'Aïgat de la San Barnabé, en juin 1712 ;
- l'Aïgat des Rameaux, en avril 1770, avec un débit de 7 400 m3/s au Mas-d'Agenais ;
- l'Aïgat de la Paour, en février 1793 ;
- la crue de janvier 1843, avec un débit de 6 500 m3/s au Mas-d'Agenais ;
- l'Aïgat de la Saint-Jean, en juin 1875, avec un débit de 7 500 m3/s au Mas-d'Agenais ;
- la crue de février 1879, avec un débit de 7 000 m3/s au Mas-d'Agenais ;
- la crue de mars 1927 (ayant pour origine une grande crue du Lot), avec un débit de 6 300 m3/s au Mas-d'Agenais ;
- la crue de mars 1930 (ayant pour origine une formidable crue du Tarn aggravée par le Lot), avec un débit de 7 500 m3/s au Mas-d'Agenais ;
- la crue de mars 1935, avec un débit de 6 150 m3/s au Mas-d'Agenais ;
- la crue de février 1952, avec un débit de 6 700 m3/s au Mas-d'Agenais ;
L'extrême nord du territoire communal est protégé des inondations par une série de digues (les mattes[16]) qui longent le cours du fleuve. Une deuxième série de digues complète ce dispositif en enserrant également les cours du Pichagouille et du Mayne[1]. En effet, lorsque la Garonne est en crue, elle refoule l'eau de ses affluents vers l'amont provoquant par là-même leur crue.
Sur le territoire communal, la Garonne a comme affluents une série de quatre ruisseaux (plus ou moins temporaires) dont les plus importants, situés à l'ouest du village, sont le Pichagouille et le Mayne[1]. Le nom de ce dernier a largement varié au cours des siècles : appelé Muing ou Maing au moins jusqu'au XVIIe siècle, il était connu sous le nom de Magne au début du XXe siècle[18]. De très courte longueur (le Pichagouille ne fait que 5,2 kilomètres et le Mayne 4,7 kilomètres)[19], ils prennent naissance sur la commune ou en limite immédiate. Pour atteindre la Garonne, leurs vallées entaillent profondément la partie nord du plateau sur lequel ils naissent[1].
Deux de ces ruisseaux servent de limites orientales et occidentales à la commune : à l'est, la Clousasse sert de frontière avec la commune de Lagruère ; à l'ouest, le Mayne sert de frontière avec la commune de Caumont-sur-Garonne.
Climat
Le Mas-d'Agenais se situe dans la zone climatique océanique. Mais, il s'agit d'un climat océanique dégradé avec une amplitude thermique annuelle (16°C) plus marquée (supérieure de 2°C) et des précipitations moins abondantes que sur le littoral aquitain. De plus, à la différence du littoral, le printemps (surtout à sa fin) y est plus arrosé que l'hiver, révélant une certaine tendance à la continentalité. Les vents dominants sont d'ouest/nord-ouest mais des vents d'est/sud-est sont fréquents[20]. Bien que soumise au climat moyen du département, la commune présente un état hygrométrique plus élevé et des brouillard fréquents[21].
Données climatiques Mas-d'Agenais (Agen)[22] Moyenne nationale Insolation 1984 heures / an 1973 heures / an Précipitations 716 millimètres / an 770 millimètres / an Brouillard 70,6 jours / an 40 jours / an Orage 30 jours / an 22 jours / an Neige 4,8 jours / an 14 jours / an La pluviosité, inférieure à 700 mm en moyenne entre 1961 et 1990 dans la zone en bordure de la vallée de la Garonne, a dépassé les 800 mm entre 1996 et 1999[23].
Mois Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année Températures minimales moyennes °C (Agen)[22] 3,1 4,5 5,0 6,7 10,6 13,2 15,4 15,1 13,0 10,6 6,6 4,0 8,2 Températures maximales moyennes °C (Agen)[22] 8,5 10,8 13,6 16,4 20,2 23,8 26,9 26,2 24,1 19,0 12,5 8,8 17,6 Températures moyennes °C (Agen)[22] 5,1 6,7 8,6 11,3 14,8 18,2 20,8 20,2 18,0 14,0 8,6 5,6 12,6 La température moyenne annuelle (station d'Agen) était de 12,7°C environ entre 1961 et 1990 mais elle a atteint 13,5°C entre 1996 et 1999[23].
Risques naturels
Les risques naturels sur la commune du Mas-d'Agenais sont de deux ordres : inondation et rupture de barrage[24]. Ils se limitent à la terrasse inférieure de la Garonne c'est-à-dire l'extrême nord de la commune (plaine de Varennes)[25]. Par ailleurs, les aléas retrait-gonflement des argiles sont considérés comme faible sur tout le territoire communal[26].
Voies de communication et transports
Le territoire du Mas-d'Agenais dispose de deux types de voies de communication.
Voies routières
On peut distinguer deux catégories de voies routières selon leurs fonctions.
La première catégorie regroupe les voies desservant la commune et la reliant aux communes limitrophes. Elle est essentiellement composée de cinq voies départementales secondaires classées "routes étroites régulièrement entretenues", à l'exception de la D 6 considérée comme une route de moyenne viabilité[1]. Deux de ces départementales (la D 6 et la D 143) se coupent au niveau du village du Mas-d'Agenais qui fait fonction de carrefour routier.
Pour approfondir...Le réseau de voies départementales traversant la commune du Mas-d'Agenais est formé des routes suivantes :
- voie départementale 6 traversant le territoire du nord au sud (du pont sur la Garonne au sortir de la forêt) et reliant le Mas-d'Agenais à Sénestis et Fauguerolles (sur la D 813, ex-N 113) au nord, à Casteljaloux au sud.
- voie départementale 289 se connectant à la D 6 à 1,5 km au sud du Mas-d'Agenais et reliant celui-ci à Sainte-Marthe et par-delà à la D 933 et à l'échangeur autoroutier de l'A 62/E 72.
- voie départementale 260 se connectant à la D 6 à 3 km au sud du Mas-d'Agenais et reliant celui-ci à Grézet-Cavagnan et puis à la D 933.
- voie départementale 143 traversant le territoire d'est en ouest et reliant le Mas-d'Agenais à Calonges à l'est (et puis à la D 120) et à Caumont-sur-Garonne à l'ouest (et par-delà à Fourques-sur-Garonne et la D 933).
- voie départementale 234 se connectant à la D 143 à 1 km à l'est du Mas-d'Agenais et reliant celui-ci à Lagruère et par-delà à la D 120 et Tonneins.
A l'exception de la D 289 et de la D 234, ces routes formaient déjà le maillage routier principal du territoire contrôlé par le Mas-d'Agenais dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle puisqu'elles sont représentées sur la carte de Cassini[27] (sous forme de chemin pavé[28], ce qui semble pour le moins optimiste), ainsi que sur la carte de Belleyme[29].On peut même avancer, en se basant sur la disposition des portes de l'enceinte médiévale du Mas-d'Agenais, que ces routes structurent ce territoire depuis le XIIe ou XIIIe siècle[30]. En effet, si l'on ne tient pas compte des portes du château, l'enceinte urbaine comptait 3 portes[31] :
- la porte de Paû commandant la route vers la forêt du Mas (future D 6) ;
- la porte Notre-Dame qui ouvrait la route vers Calonges (future D 143) ;
- la porte Galliane qui commandait la route vers Caumont (future D143).
La deuxième catégorie de voie automobile est constituée par les voies traversant la commune sans la desservir : c'est le cas de l'A 62/E 72 dite "Autoroute des Deux Mers". Cette autoroute traverse la bordure nord de la forêt du Mas-d'Agenais selon un axe nord-ouest/sud-est. Si la commune n'est pas desservie par l'autoroute (l'échangeur le plus proche étant situé sur la commune de Samazan : échangeur 5 MARMANDE sur la D 933), on y trouve par contre une aire de services (au nord de l'autoroute) accessible dans les deux sens de circulation. Elle a été ouverte le 4 janvier 2006, sur l'emplacement de l'ancienne aire de repos du Mas-d'Agenais, en remplacement des stations-service des aires du Bazadais et du Queyran[32]. Gérée par l'enseigne de grande distribution Carrefour, elle se compose d'une station-service, d'une boutique et d'un établissement de restauration rapide[33].
Ponts routiers
Le pont suspendu du Mas-d'Agenais est un ouvrage d'art de la première moitié du XIXe siècle (rénové durant la première moitié du XXe siècle) dont la charge maximale est limitée à quinze tonnes[34]. Constitué de trois travées reposant sur deux piles, il franchit le canal latéral à la Garonne et la Garonne. De par son étroitesse, il oblige à une circulation alternée en fonction de feux tricolores.
Pour approfondir...De part sa largeur, l'instabilité de son cours et l'impossibilité de l'endiguer de manière continue, la Garonne à l'aval du confluent du Lot fut un fleuve sans pont en dur jusqu'au XIXesiècle[35]. De rares ponts de bateaux furent construits qui ne furent jamais qu'éphémères : un pont de bateaux fut ainsi construit au Mas-d'Agenais, au moment de la guerre de Cent Ans, pour faciliter les communications de l'armée du roi de France. Sa durée de vie fut des plus brèves puisque construit début 1339[36], il fut détruit par les crues du printemps 1340[37]. Donc, avant 1840, seul un service de bac permettait de traverser la Garonne : au début du XIXe siècle trois "passagers" assuraient la traversée du fleuve[38]. Le passeur d'eau prenait ses clients sur l'emplacement de l'ancien abattoir du Mas-d'Agenais et les déposait au lieu-dit "Le Passage" à Sénestis[39].
Suite aux délibération des conseils municipaux du Mas-d'Agenais et de Sénestis (avril et juin 1834), l'autorisation de construction d'un pont suspendu sur la Garonne fut accordée par le roi Louis-Philippe Ier en septembre 1837[40]. En septembre 1838, une nouvelle ordonnance royale porta autorisation de la Société anonyme du pont du Mas d'Agenais[41]. Une concession de soixante-douze ans[42] fut accordée à cette société qui confia la construction de l'ouvrage à la société Escarraguel frères[39]. En mai 1840[43], l'ouvrage fut ouvert au public (et l'exploitation du bac interrompue définitivement par arrêté préfectoral[39]) : il faisait 225 mètres de longueur entre les culées et 4,4 mètres de largeur[42]. Son tablier était formé de poutres jointives, le garde-fous étant également en bois[43]. L'usage du pont était soumis à péage[40] (la maison du gardien se situait au pied des escaliers des allées[39]) et deux grilles (situées côté Mas) fermaient l'accès au pont la nuit[43]. La loi du 30 juillet 1880 relative au rachat des ponts à péage[44] permit un rachat par anticipation de la concession du pont du Mas qui devint gratuit en août 1893[39].
Le pont fut entièrement rénové entre 1928 et novembre 1930. Le tablier de bois (plancher et garde-fous) fut remplacé par des éléments métalliques et élargi (d'un mètre[45]) par creusement de la maçonnerie supérieure des piles. Les masses d'ancrage pour les câbles furent également renforcées. La circulation fut rouverte le 29 novembre 1930[46]. Le pont connut à nouveau des travaux d'entretien importants durant les années 1970 : réparation du tablier en 1974 et surtout remplacement des câbles (partielle en 1973 ; totale entre mai et août 1976). En 1987, ce fut au tour des piles d'être renforcées avec du béton[45]. Les derniers travaux d'importance datent de 1997[47].
Il existe également un pont sur le Pichagouille (RD 289) et deux ponts sur le canal latéral à la Garonne en direction de Caumont-sur-Garonne[1]. Le pont sur le Pichagouille est un pont de fond de vallée qui derrière un aspect général simple masque une structure double plus complexe. La partie sud du pont (voie de gauche en se dirigeant vers Sainte-Marthe) est la partie la plus ancienne du pont. Il s'agit d'un pont en maçonnerie à une arche avec voute en berceau. La partie nord du pont (voie de droite en se dirigeant vers Sainte-Marthe) n'est qu'un élargissement du pont par un tablier horizontale en béton. En ce qui concerne les ponts sur le canal, le premier, immédiatement à la sortie du bourg, se situe au niveau de l'écluse : il s'agit d'un pont en maçonnerie et pierre de taille ; le second se situe au lieu-dit "Larriveau" (environ 1,1 km en aval) : il s'agit d'un pont en béton armé. Pour ces deux ouvrages d'art, la charge maximale est limitée à seize tonnes et la circulation y est alternée à cause de leur étroitesse[34].
Il existe enfin trois ponts sur l'autoroute A 62[1]. Les plus anciens permettent le franchissement de cet axe par la départementale D 6 en direction de Casteljaloux et la départementale D 289 en direction de Sainte-Marthe et Samazan. Le plus récent dessert l'aire de services du Mas-d'Agenais.
Voie cyclable
La voie verte des Deux Mers, piste cyclable reliant Castets-en-Dorthe (Bordeaux à terme) à Toulouse et Sète en longeant le canal de Garonne, traverse le nord du territoire communal sur environ 4,5 kilomètres selon une direction nord-ouest/sud-est. Il s'agit d'une voie en site propre empruntant le chemin de halage nord du canal. L'aménagement consiste en une piste en grave émulsion calcaire asphaltée, de 2,5 mètres de large , épaulée de part et d’autre par une bande de 0,5 mètre de revêtement stabilisé. Commencé fin 2005, cet aménagement a été réalisé en deux étapes au niveau du territoire communal : en 2006, ouverture de la section Agen-Le Mas-d'Agenais ; en 2007, ouverture de la section Le Mas-d'Agenais-Fontet. Le département en assure la gestion[48].
Voies d'eau
Garonne
La Garonne est de nos jours totalement délaissée comme voie de communication. Elle fut pourtant (depuis la protohistoire) l'axe de communication structurant de la région mais également de la commune.
Pour approfondir...L'importance de la navigation sur la Garonne dans l'histoire du Mas-d'Agenais se mesure au fait que le bourg fut (avec La Réole, Saint-Macaire, Agen et Port-Sainte-Marie) partie prenante du plus vieux traité de navigation connu pour la Garonne (1227). Assurant la liberté de circulation ("per terra e per aiga") à tous les habitants des communautés citées[49], il fut étendu à Marmande et Moissac en 1240[50]. Au XVIIe siècle, Le Mas-d'Agenais restait l'une des étapes de la navigation garonnaise[51].
Si, dès 1826, Marmande était reliée à Bordeaux par un service organisé de bateaux à vapeur, Le Mas-d'Agenais dut attendre 1836 pour voir la mise en place d'une ligne d'exploitation de bateaux à vapeur le reliant à Bordeaux et Agen[52]. L'arrêté préfectoral du 20 mai 1840 (Police des bateaux à vapeur), dressant le tableau des escales pour la garonne lot-et-garonnaise, classait cinq villes en Première classe (celles qui avaient des embarcadères fixes[53]) dont Le Mas-d'agenais[54]. Concurrencée, pour le service passagers, par la ligne Bordeaux - Sète de la Compagnie des Chemins de fer du Midi, la Compagnie Gironde et Garonne interrompit cependant sa desserte du Lot-et-Garonne en 1864. En 1866, une compagnie lot-et-garonnaise tenta la remise en service de cette desserte mais disparut dès 1870. Cette même année, la Compagnie Gironde et Garonne réouvrit la desserte Bordeaux-Agen[55]. En 1875, le bateau à vapeur « le Courrier du Commerce », assurait la liaison pour Bordeaux (les lundis et jeudis) et pour Agen (les dimanches et mercredis)[56]. Le service voyageurs connut à nouveau des interruptions, à partir de 1894, avant de disparaître définitivement en 1897[57].
Canal latéral à la Garonne
Le canal latéral à la Garonnne traverse le nord de la commune du Mas-d'Agenais selon une direction nord-ouest/sud-est sur 4,5 km[1]. Il s'agit d'un canal au gabarit Freycinet équipé d'une écluse automatique (n° 44) et d'une halte nautique.
Le trafic marchandise entre Agen et Bordeaux ayant cessé en 2001[58], il ne subsiste plus qu'une navigation de plaisance. Cependant, les données de fréquentation et d'évolution du trafic[59] (2007) font apparaître Le Mas-d'Agenais comme un terminus dans le cadre de cette navigation. En effet, si la fréquentation entre le bourg et l'amont du canal (1 000 à 2 5000 passages annuels) est conforme à la fréquentation sur le reste des secteurs lot-et-garonnais, la fréquentation à l'aval du bourg est faible (inférieure à 1 000 passages annuels). De plus, la baisse du trafic tant vers l'amont (- 3%) que vers l'aval (- 5%) est plus importante que celle constatée sur l'ensemble du Canal de Garonne (- 2%).
Pour approfondir...A l'initiative de Jean-Baptiste de Baudre, l'étude préalable du canal fut lancée sur le terrain dès octobre 1830 et le projet établit par M. Douin en 1835 [60]. Cependant, le tracé à l’aval d’Agen déclencha de vives discussions entre les communes lot-et-garonnaises pour l’obtention du passage du canal. La loi du 3 juillet 1838 ayant tranché pour la rive gauche[61], les travaux de creusement (et donc les procédures d'expropriation pour cause d'utilité publique) débutèrent en 1839[62] en plusieurs points du département à la fois (Saint-Romain-le-Noble, Agen, Baïse, Le Mas-d’Agenais)[63].
En ce qui concerne Le Mas-d'Agenais, dès septembre 1839, les ouvrages d’art entrepris pour conquérir sur la Garonne l’espace que devait occuper le canal étaient presque terminés[61]. En 1841, dans son compte-rendu de l'avancement des travaux, M. Job (ingénieur en chef des Ponts et Chaussées) donnait une description de l'état des travaux sur la commune du Mas-d'agenais : la construction de l'écluse était déjà avancée et, en amont vers la Baïse, le creusement du canal était partout achevé ; en aval vers l'Avance, les terrassements avaient beaucoup progressé[64]. En 1844, le canal était établi dans le lit de la Garonne sur une longueur de 2 500 mètres[65]. Cependant, alors que le projet de 1838 prévoyait une durée des travaux d'environ cinq ou six ans[60], le canal ne permit la navigation à l'amont et l'aval du Mas-d'Agenais qu'au cours des années 1852 et 1853. Encore fallut-il attendre mars 1856 pour qu'il fut officiellement déclaré navigable sur toute sa longueur[66]. Ce retard s'explique par la décision de l'Assemblée nationale, en 1844, d'arrêter le canal à Agen et de combler la tranchée du canal en aval pour y faire passer la future ligne de la voie ferrée de Bordeaux à Sète[67]. Ce nouveau projet fut définitivement abandonné en 1853 et dès lors les travaux laissés en suspens purent reprendre et être menés à bien[68].
Lors de sa construction, l'écluse du Mas-d'Agenais avait une largeur de six mètres entre les bajoyers (murs latéraux de l'écluse) et une longueur de 34,7 mètres d'un busc à l'autre (saillies au fond de l'écluse sur lesquelles vient buter la partie inférieure des portes)[60]. Un éclusier (logé dans une maison de fonction située de l'autre côté de la route) était chargé de manœuvrer les volants actionnant l'ouverture et la fermeture[69] des portes en bois [70]. Au cours du XXe siècle, elle a connu un certain nombre de modifications. A partir de la fin des années vingt, les portes en bois furent remplacées par des portes métalliques[71]. Enfin, durant les années soixante-dix, l'écluse fut allongée jusqu'à 40 mètres (c'est-à-dire portée au gabarit Freycinet préconisé dès 1879) et automatisée[72].
Voie ferrée
Le Mas-d'Agenais n'est pas desservi par la voie ferrée. Lors de sa création (du milieu du XIXe siècle au début du XXesiècle), le réseau ferré, dans l'ouest du Lot-et-Garonne, emprunta les vallées de la Garonne par la rive droite, de l'Avance et de l'Ourbise. On assista donc à un contournement de la commune du Mas-d'Agenais par ce nouveau réseau de transports.
La gare de desserte la plus utilisée est Marmande sur la ligne Bordeaux-Toulouse (la gare de Tonneins, plus proche, ne proposant pas la même fréquence d'arrêts).
Pour approfondir...Le projet de construction de la ligne Bordeaux - Sète, qui existait dès 1842, prévoyait primitivement un tracé sur la rive gauche de la Garonne. Cependant, ayant obtenu la concession de la ligne en 1852, la Compagnie des Chemins de fer du Midi opta, à partir de Langon, pour un tracé de rive droite qui permettait de desservir les principales villes de la moyenne vallée de la Garonne. Dès lors Le Mas-d'Agenais se retrouvait tenu à l'écart des bénéfices économiques de cette nouvelle voie de communication.
En 1899, le Conseil général du Lot-et-Garonne lança un programme de voies ferrées d'intérêt local afin de desservir les populations rurales jusque-là délaissées par le réseau principal ou secondaire. Il devait se composer de neuf lignes dont une ligne Le Mas-d'Agenais-Feugarolles (25,6 km), elle-même prolongée par une ligne Feugarolles-Agen (21,6 km). Cependant, les difficultés financières du concessionnaire, puis la Première Guerre mondiale, retardèrent la construction des lignes commencées en 1909. Finalement, en 1925, le Conseil général abandonna définitivement le projet de ligne Le Mas-Agen, sans que les travaux n'aient jamais commencé[73].
Densité moyenne et répartition de la population.
Avec une densité moyenne de 66,5 habitants au kilomètre carré (2009), la commune du Mas-d'Agenais se situe au-dessus de la densité moyenne lot-et-garonnaise (qui était estimée à 60 h/km2 au 1er janvier 2009[74]). Elle demeure cependant très inférieure à la densité moyenne nationale (112 h/km2 : estimation au 1er janvier 2006[75]).
Cette densité moyenne masque une répartition très inégale de la population sur le territoire communal. La moyenne terrasse de la Garonne concentre l'essentiel de la population massaise, que cela soit dans le bourg lui-même ou de manière dispersée sous forme de fermes. La basse terrasse et la terrasse supérieure de la Garonne sont très peu peuplées.
Histoire
Toponymie et problèmes de localisation.
Trois toponymes sont liés à l'histoire du Mas-d'Agenais : Ussubium, Pompeiacum et Le Mas. Chacun nomme l'agglomération dominant le territoire massais à des moments successifs de son histoire. Cependant, les deux premiers (Ussubium et Pompeiacum) ont donné lieu à de vigoureux débats historiographiques entre érudits lot-et-garonnais et girondins au XIXe siècle (voire jusqu'à la première moitié du XXe siècle) quant à leur localisation.
Ussubium correspond à une période allant du Ier siècle au IIIe siècle de notre ère et désigne l'agglomération et/ou le sanctuaire situé sur le plateau de Revenac, à l'ouest du bourg actuel. On trouve ce toponyme dans trois sources : il apparaît sous la forme "Ussubio" sur un balustre de marbre blanc (daté du Ier siècle ou du IIe siècle de notre ère) portant une dédicace à la Tutuelle Auguste d'Ussubium[76]. On le retrouve également dans l'Itinéraire d'Antonin sous la forme Ussubium, mais également Usubium voire Vassubium et dans la Table de Peutinger sous la forme Vesubio[77]. Si l'on s'accorde à y voir un toponyme d'origine celtique, sa signification fait par contre débat. S. Gutenbrunner (à la suite de R. Much) le rattachait à la racine "ves(u)-" signifiant "valable, bon, digne de". Cependant cette racine semble devoir être abandonnée[78]. G. R. Isaac , quant à lui, propose de lire le toponyme selon un découpage us(s)u-bio basé sur une racine "*ued-, *ud-" signifiant "mouillé, eau". Dès lors, le toponyme pourrait signifier "eau tranchante ?"[79].
Chronologie sommaire de la controverse sur la localisation d'UssubiumEn 1895, Tholin (tenant de la localisation d'Ussubium au Mas-d'Agenais) résumait la controverse historiographique comme suit. D'Anville, suivi par Saint-Amans et Jouannet localisèrent Ussubium à Hure (Gironde). Walckenaer pencha lui aussi pour une localisation girondine mais à Uzeste. Longnon fut le premier à proposer une localisation lot-et-garonnaise, aux environs de Montpouillan. Lapie proposa à nouveau une localisation girondine (Lamothe-Landerron). Enfin, Sainte-Bazeille (Lot-et-Garonne) fut proposée par Desjardins et la Commission de la carte des Gaules[80].
Pompeiacum correspond à la période suivante et semble attesté à partir du VIe siècle. Ce toponyme s'explique, selon les connaissances toponymiques du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle, par le suffixe -acus (désignant une grande propriété foncière de l'Antiquité gallo-romaine) complétant l'anthroponyme Pompeius désignant le propriétaire dudit domaine[81] (peut-être un client ou un affranchi de la famille romaine de même nom[82]). Cependant, depuis les années 1950 (à la suite des travaux de M. Roblin), ce type d'explication semble moins assuré. En effet, on n'accorde plus qu'un sens très général au suffixe -acus ("le lieu de ...") et, le plus souvent, on ne voit plus dans la première partie du toponyme qu'un nom commun (désignant le relief, la qualité du terrain, etc) et non un anthroponyme. Enfin, on remet en cause la valeur chronologique de la toponymie[83] : beaucoup de ces toponymes de forme latine ont pu se constituer après la disparition de l'empire romain[84]. Le toponyme Pompeiacum, qui fut par la suite remplacé par celui de "Le Mas", resta cependant conservé dans une paroisse et un quartier de la commune sous la forme Pompéjac[81].
Chronologie sommaire de la controverse sur la localisation de PompéjacLe problème de la localisation du toponyme "Pompeiacum" se posa, dès sa redécouverte au XVIIe siècle, aux Bollandistes qui venaient de publier pour la première fois les Actes de saint Vincent d'Agenais. Au XVIIIe siècle, les érudits agenais (Argenton, Labrunie puis Saint-Amans) l'identifiaient sans hésitation à Pompiey, s'accordant à voir dans Le Mas-d'Agenais le toponyme "Vernemetis" des Actes de saint Vincent d'Agenais. Les érudits lot-et-garonnais du XIXe siècle (Magen[85] suivi en cela par Tholin) et du début du XXe siècle (abbé Dubos), reprenant la question, l'identifièrent finalement avec Le Mas-d'Agenais[86]. En 1895, l'érudit girondin Nicolaï proposa d'identifier à nouveau Le Mas-d'Agenais avec "Vernemetis/Velanum"[87] et de chercher "Pompeiacum" dans un rayon de quatre à cinq milles autour du Mas-d'Agenais[88]. Sa thèse ne fut finalement par retenue et la "Carte archéologique de la Gaule - Lot-et-Garonne" retient l'identification avec Le Mas-d'Agenais[89].
Enfin, Le Mas correspond à la troisième période et ne semble apparaître qu'après l'an Mil. La forme romane du toponyme, "Mas", est attestée dès le premier tiers du XIIe siècle[90]. Au début du XIXe siècle, en s'inspirant du Dictionnaire étymologique de Vossius, les érudits de l'époque proposent pour étymologie le terme "mansio" à prendre, en latin classique, au sens de "lieu de gîte pour les troupes en marche, ou bien lieu connu pour offrir aux voyageurs des facilités de logement et de nourriture"[91]. Cependant, les documents médiévaux utilisent invariablement le terme latin "mansus" et non "mansio"[92].
Néolithique.
Vers 5 600 avant notre ère, la néolithisation du sud de l'actuel territoire français a été faite par le courant de colonisation méditerranéen, dit courant cardial[93]. Cependant, nous ignorons tout à la fois quand se fit la rencontre avec les populations mésolithiques de la moyenne vallée de la Garonne, combien de temps prit la néolithisation de cet espace (en effet, il est prouvé que des populations du mésolithique final ont pu perpétuer leur mode de vie traditionnel, alors que la majorité des régions proches étaient déjà néolithisées)[94] et sous quelle forme elle se fit (colonisation, acculturation ou combinaison des deux phénomènes). Cette ignorance des détails de la néolithisation de la moyenne vallée de la Garonne se retrouve, a fortiori, lors de l'étude d'un territoire de taille restreinte comme celui du Mas-d'Agenais et l'archéologie ne nous donne, de plus, aucune information sur l'occupation du territoire communal durant cette période.
Protohistoire.
Nous ignorons qu'elle influence a pu avoir la sphère culturelle de la céramique campaniforme (présente sur les deux rives de l'estuaire de la Gironde et sur la rive droite de la Dordogne entre environ -2 700 et - 2 000) dans la moyenne vallée de la Garonne[95]. Il semble avéré par contre que la culture d'Artenac (vers 2 300 - 1 800 avant notre ère), caractéristique du centre-ouest de la France, ait rayonné jusqu'à la moyenne vallée de la Garonne[96], avant que cet espace géographique ne fasse partie du complexe culturel atlantique qui s'individualisa entre 1 600 et 800 avant notre ère[97]. Cependant, en ce qui concerne plus précisément le territoire actuel de la commune, aucune preuve archéologique n'atteste (ou n'infirme) une occupation durant ces périodes de l'Age du Bronze.
À la fin de l'Age du fer, le territoire de l'actuelle commune se situait aux limites des territoires des Nitiobroges, des Vasates et des Sotiates. Ce territoire a longtemps été couramment attribué aux Nitiobroges plutôt qu'aux Vasates ; cependant, les frontières et le monnayage restent à déterminer avec exactitude[98]. De plus, il convient de noter que les sources antiques[99] donnent toujours la Garonne comme frontière entre Gaulois et Aquitains. Deux auteurs nous renseignent sur les peuples de la rive gauche de la Garonne : César (qui donne une liste de onze à douze peuples) et Pline l'Ancien (qui en dénombre vingt-huit et les regroupe sous le nom d'Aquitani). La liste de Pline suit un ordre géographique qui, selon l'interprétation de B. Fages, amènerait à placer la rive gauche de la Garonne, entre Avance et Baïse, sous la domination du peuple aquitain des Vassei[100]. Il faut malgré tout garder à l'esprit que cette localisation reste conjecturale et que nous sommes dans l'impossibilité de savoir si cet espace sud-garonnais doit être considéré comme une civitas à part entière ou comme un simple pagus. Il nous est, a fortiori, également impossible de savoir si l'actuel territoire de la commune du Mas-d'Agenais avait une individualité quelconque à cette époque.
Nous demeurons également dans l'ignorance quant à l'organisation sociale et politique précise de ce territoire. Nos connaissances pour une approche de la société de la fin de l'âge du Fer, dans la moyenne vallée de la Garonne, restent peu étoffées. Pour B. Fages, "les trop brèves mentions de César, concernant cet espace, laissent transparaître une société très hiérarchisée de type pyramidal avec un "roi" à sa tête s'appuyant sur des groupes armés sous sa totale dépendance. Cependant, le fondement de la société reste agricole même si paraissent émerger quelques groupes spécialisés d'artisans et de commerçants."[101] Nous ne pouvons cependant pas juger dans quelle mesure cette description vaut pour le territoire précis que nous étudions. Enfin, d'un point de vue politique, si nous pouvons soupçonner l'existence d'une aristocratie dominant la société, il est impossible en l'état de nos connaissance de définir les relations diplomatiques qu'elle pouvait entretenir avec les peuples ou territoires voisins. Ainsi, lors de la guerre des Gaules, Publius Crassus (légat de César) arriva en Aquitaine avec douze cohortes légionnaires et une cavalerie importante durant l'été -56. Son but était d'empêcher les Aquitains (et notamment les Sotiates) d'envoyer des secours aux Gaulois. Avant d'attaquer les Sotiates, il renforça son armée d'auxiliaires recrutés localement, probablement des Nitiobroges et leurs clients aquitains de la rive gauche de la Garonne. [102]. Il nous est cependant impossible de savoir si l'aristocratie du territoire qui nous intéresse faisait alors partie de la clientèle nitiobroges ou était alliée aux Sotiates.
Si l'attribution du territoire et l'approche de la société restent problématiques, l'étude de l'habitat l'est à peine moins. Le site à fosses du plateau de Revenac (à environ deux kilomètres à l'ouest du site actuel du village du Mas, délimité à l'ouest par le ruisseau du Mayne, au nord par un talus dominant la vallée de la Garonne et à l'est par le ruisseau de Pichagouille) laisse supposer l'existence d'un sanctuaire ou/et d'une "agglomération"[103]. Les fouilles de sauvetage de B. Abaz, en 1986, montrent que l'occupation a probablement débuté au IIe siècle avant notre ère. Pour l'heure, aucune structure d'habitat protohistorique n'a été découverte dans la zone des fosses, mais l'émission pré-augustéenne des monnaies à légende Cubio et ΕΦΕ rattachée à cette région, laisse cependant penser à l'existence d'une "agglomération"[104]. Cependant, le manque de preuves d'une architecture de défense (fossés par exemple) empêche encore les archéologues de parler d'oppidum.
Pour B. Abaz et J.-P. Noldin, il s'agit "incontestablement d'un haut-lieu préaugustéen ayant joué un rôle important durant la romanisation de la moyenne Garonne et de l'Aquitaine". Ils notent que "l'étendue du site, l'abondance des vestiges et l'importante circulation monétaire en faisait, notamment vers le milieu du Ier siècle avant notre ère, un centre commercial tourné, d'une part vers le monde méditerranéen (et donc la Provincia romaine), via la Garonne, et d'autre part vers le nord de l'Espagne par voies terrestres"[98]. La diversité monétaire de Revenac montre également l'ouverture de cette place vers la Gaule celtique [105].
Antiquité
Ussubium
Une fois la conquête des Gaules achevée en 51 avant notre ère, Rome mit en place ses cadres administratifs. Vers 16-13 avant notre ère, Auguste établit un nouveau découpage provincial qui eut des conséquences importantes au sud de la Garonne. On perd alors définitivement toute trace des Vassei et des Sotiates[106]. La rive gauche de la Garonne est alors intégrée à la cité des Nitiobroges. Cependant le débat historiographique n'est pas clos quant à la date d'intégration de la partie située entre Baïse et Avance, c'est-à-dire le territoire qui intéresse notre étude : la synthèse des différentes hypothèses historiques donne une fourchette (beaucoup trop large pour être utilisable) allant de l'époque d'Auguste au début du XIIe siècle[107].
La découverte d'un balustre de marbre blanc (conservé dans l'église du Mas), portant une dédicace latine à la Tutelle Auguste d'Ussubium, datée du Ier ou du IIe siècle de notre ère, a permis d'envisager de faire correspondre le site de Revenac avec la station Ussubium de la table de Peutinger et de l'Itinéraire d'Antonin, sur la voie Bordeaux-Agen[108]. Si la nature du site de Revenac reste encore problématique, l'existence d'un culte officiel à la tutelle Auguste permet de croire à celle d'une agglomération[109]. Située le long de la Garonne, tout en étant station routière d'un grand itinéraire, elle peut être considérée comme faisant partie du réseau d'agglomérations secondaires[110] de la cité des Nitiobroges (tout comme Aiguillon, Sainte-Bazeille et Excisum-Eysses)[111]. En l'état actuel de nos connaissances[112], Ussubium doit être considéré comme un bourg vivant d'activités commerciales et artisanales. Sa superficie est estimée à 25 hectares mais on ne connaît jusqu'ici aucun plan de bâtiment ou d'habitation[113].
Le site connut une forte fréquentation aux Ier et IIe siècles[114]. L'abondant matériel qu'on y a récolté (en particulier la sigillée et les amphores), tout comme la "Vénus" et la dédicace de marbre à la Tutèle des Ussubiens, montrent la prospérité du bourg[115]. Si pour les autres sites urbains du Lot-et-Garonne (Aginnum, Excisum, Aiguillon) le IIe siècle fut une période de déclin, la situation d'Ussubium (bien que mal connue) paraît meilleure : des fosses étaient encore creusées et comblées. L'absence de déclin du site pourrait s'expliquer par sa double nature : à la fois sanctuaire et proche du monde rural, c'est-à-dire moins sensible aux aléas de la classe dirigeante[116]. Dès le dernier tiers du IIIe siècle, les sites urbains du Lot-et-Garonne s'enfoncèrent dans une crise. La fréquentation d'Ussubium déclina, pour paraître résiduelle après 260-280, avant un abandon complet au milieu du IVe siècle[117]. L'idée que les villes aient eu à souffrir de possibles invasions barbares est, aujourd'hui, délaissée et B. Fages formule une double interprétation à l'abandon du site de Revenac : une possible non-satisfaction "des attentes religieuses nouvelles et pressantes d'une population inquiète et appauvri" en liaison avec le déclin présumé (à partir de l'essor de la voie Bordeaux-Bazas-Eauze-Auch au IVe siècle) de la voie commerciale garonnaise Bordeaux-Agen[118].
Antiquité tardive et Haut Moyen Âge
Au XIXe siècle, au hasard de travaux, "des aires bétonnées, des pièces de monnaie, des débris de poteries, des maçonneries" furent mis au jour dans le bourg du Mas-d'Agenais. Cependant, faute d'intérêt des autorités, "ce qui a été signalé ainsi par aventure au Mas-d'Agenais a (...) été irrémédiablement perdu"[119]. Pour cette période, les fouilles archéologiques sont donc très insuffisantes. L'histoire de la commune transparaît par contre, de manière marginale, dans quatre sources littéraires d'époques et de natures fort différentes. Ce sont, dans l'ordre chronologique d'écriture : pour le VIe siècle, deux poèmes de Venance Fortunat et le livre septième des Historiae regnum francorum de Grégoire de Tours ; pour le VIIe siècle, la Charte ou Testament de Nizezius ; et enfin pour le VIIIe siècle, la Passion de saint Vincent d'Agen[120]. Faisant la synthèse des travaux érudits du XIXe siècle sur ces textes, L. Dubos semble être le premier a tenter une histoire du Mas-d'Agenais durant l'Antiquité tardive et le Haut Moyen Age[121].
Pompeiacum ou l'apparition du site actuel.
Le site actuel du bourg du Mas-d'Agenais fut occupé, certainement à partir du IVe siècle, sous le nom de Pompeiacum ou Pompéjac[122]. B. Fages estime que l'attribution à l'Antiquité est difficile et que des structures moins anciennes, en relation avec le probable sanctuaire chrétien implanté au haut Moyen Age sont envisageables[123].
Première Guerre mondiale (1914-1918)
Les mobilisés
Les morts
Cinquante-deux noms sont inscrits sur le monument aux morts communal pour la période allant de la déclaration de guerre et l'armistice de 1918. Le bilan officiel pour cette période fut en réalité de quarante-huit morts et disparus parmi les Massais mobilisés lors du conflit[124]. Cela ne présume en rien du nombre total des morts dû à la Première Guerre mondiale puisque nous ignorons le nombre de décès survenu après cette période parmi les blessés démobilisés. Si l'on rapporte le nombre des pertes au recensement de 1911, on constate une perte de 3,07 % de la population totale de la commune. Ces pertes sont légèrement inférieures aux pertes départementales (3,14 %) mais significativement inférieures aux pertes de l'arrondissement de Marmande (3,41 %) ou au perte nationale (3,94 %)[125]. Si ces chiffres sont pratiques pour faire une comparaison rapide, ils ont le défaut de comparer des structures démographiques différentes et il eut été plus intéressant d'avoir le rapport des pertes aux mobilisés.
Liste des morts de la Première Guerre mondiale suivant l'inscription du monument aux morts communal avec informations complémentairesLes lignes en jaune correspondent à des personnes ne vivant plus au Mas lors de leur mobilisation. Elles ne sont donc pas administrativement décomptées parmi les morts massais[126].
Nom et prénom Date de mort Age Régiment Recrutement Commune de décès Type de décès Lieu de sépulture autre que la commune Fiche sur "Mémoire des Hommes" Castex Arsène 22 août 1914 25 14e R.I. Agen Anloy (Belgique) Blessures de guerre [29] Guichené Jean 31 août 1914[127] 30 220e R.I. Marmande Thionville (Moselle) Blessures de guerre Nécropole nationale de Thionville (Moselle)[128] [30] Ducasse Gabriel 4 septembre 1914 22 1.e R. Dragons Marmande Saint-Barthélémy (Seine-et-Marne) Tué au combat Cimetière militaire de Signy-Signets (Seine-et-Marne)[129] [31] Carreté François 7 septembre 1914 42 9e R.I. Marmande Sompuis (Marne) Blessures de guerre Nécropole nationale de Vitry-le-François (Marne)[130] [32] Dureau Pierre 8 septembre 1914 31 20e R.I. Marmande Le Mesnil-lès-Hurlus (Marne) Tué au combat Disparu [33] Lacoste André 15 septembre 1914 24 57e R.I. Agen Corbeny (Aisne) Tué au combat [34] Dubouil Félicien 20 septembre 1914[131] 25 11e R.I. Marmande Bataille de la Marne Tué au combat [35] Renaud Léon 16 octobre 1914 27 280e R.I. Marmande Annequin (Pas-de-Calais) Tué au combat [36] Deluc Georges 10 novembre 1914 33 15e R.I. Marmande Heuvelland (Belgique) Tué au combat [37] Duffau Fernand[132] 17 novembre 1914 26 24e R.I. coloniale Marmande Troyes (Aube) Fièvre typhoïde [38] Vigneron Henri 1er décembre 1914[133] 25 88e R.I. Marmande Hurlus (Marne) Tué au combat [39] Ducasse Barthélémy 7 décembre 1914 31 280e R.I. Marmande Annequin (Pas-de-Calais) Tué au combat Nécropole nationale "Notre-Dame-de-Lorette" à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais)[134] [40] Vigneau Félicien 7 décembre 1914 Fiche non trouvée Laporte Marcel 20 décembre 1914 23 20e R.I. Marmande Le Mesnil-lès-Hurlus (Marne) Tué au combat [41] Théodore Georges 21 décembre 1914 25 59e R.I. Marmande Perthes-lès-Hurlus (Marne) Tué au combat Nécropole nationale "La Ferme de Suippes" à Suippes (Marne)[135] [42] Laliman Narcisse 23 décembre 1914 26 11e R.I. Marmande Le Mesnil-lès-Hurlus (Marne) Tué au combat [43] Dubourg Georges 16 janvier 1915 28 Fiche non trouvée Philippon Victor 18 janvier 1915 24 88e R.I. Marmande Somme-Suippe (Marne) Blessures de guerre Nécropole nationale de Somme-Suippe (Marne)[136] [44] Vigneron Roger 12 février 1915 22 9e R.I. Marmande Perthes-lès-Hurlus (Marne) Tué au combat Nécropole nationale "La Crouée" à Souain-Perthes-lès-Hurlus (Marne)[137] [45] Mirambeau Pierre 8 avril 1915 38 288e R.I. Marmande Vaux-lès-Palameix (Meuse) Tué au combat Nécropole nationale de Lacroix-sur-Meuse (Meuse)[138] [46] Philippon Pierre 9 avril 1915 37 220e R.I. Marmande Lacroix-sur-Meuse (Meuse) Tué au combat [47] Badie Jean 28 avril 1915 27 122e R.I. Marmande Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus (Marne) Tué au combat [48] Seré Albert 9 mai 1915 22 20e Bataillon de chasseurs à pied Marmande Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais) Tué au combat Nécropole nationale "Notre-Dame-de-Lorette" à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais)[139] [49] Dubouilh Jean 17 juin 1915 34 146e R.I. Marmande Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) Tué au combat [50] Bruhé Pierre 30 juin 1915 25 10e R. Dragons Marmande Bagatelle (Marne) Tué au combat [51] Vigneau Joseph 2 juillet 1915 29 44e R.I. coloniale Marmande Fontaine Madame (Marne) Tué au combat [52] Torres Joseph 25 septembre 1915 36 248e R.I. Marmande Entre Souain-lès-Hurlus et Perthes-lès-Hurlus (Marne) Blessures de guerre Nécropole nationale "La Crouée" à Souain-Perthes-lès-Hurlus (Marne)[140] [53] Traversat Pierre 25 septembre 1915 26 88e R.I. Marmande Roclincourt (Pas-de-Calais) Tué au combat [54] Dubouil Jean 26 septembre 1915 21 107e R.I. Marmande Habarcq (Pas-de-Calais) Blessures de guerre Cimetière militaire "communal extension Habarcq" à Habarcq (Pas-de-Calais)[141] [55] Ducasse Maurice 16 janvier 1916 23 20e R.I. Marmande Arras (Pas-de-Calais) Tué au combat [56] Lacourrège Félix 25 février 1916 20 22e R.I. coloniale Marmande Eclusier-Vaux (Somme) Tué au combat Disparu [57] Piraube André 4 avril 1916 30 220e R.I. Marmande Grenoble (Isère) Blessures de guerre [58] Lombard Étienne 15 juin 1916 38 Fiche non trouvée Durand Jean 28 juin 1916 19 10e R. génie Marmande Maricourt (Somme) Tué au combat [59] Conté André 29 juillet 1916 38 Fiche non trouvée Soulagnet Daniel 7 août 1916 29 81e R.I. Marmande Les Souhesmes-Rampont (Meuse) Blessures de guerre Nécropole nationale "Fontaine-Routhon" à Les Souhesmes-Rampont (Meuse)[142] [60] Bourdos André 9 septembre 1916 22 12e R.I. Marmande Bar-le-Duc (Meuse) Maladie contractée en service [61] Bellaubre Léon 9 septembre 1916 37 220e R.I. Marmande Fleury-devant-Douaumont (Meuse) Tué au combat [62] Lestrade Henri 9 septembre 1916[143] 23 73e R.I. Marmande Somme-Tourbe (Marne) Blessures de guerre Nécropole nationale de Saint-Jean-sur-Tourbe (Marne)[144] [63] Ducasse René 15 décembre 1916 30 3e R. zouaves Marmande Douaumont (Meuse) Tué au combat Disparu [64] Dubrana Maurice 24 mars 1917[145] 30 215e R.I. Marmande Région de Soultzeren (Haut-Rhin) Blessures de guerre Nécropole nationale "Le Wettstein" de Orbey (Haut-Rhin)[146] [65] Lamon René 13 avril 1917 24 58e R. artillerie Marmande Courlandon (Marne) Blessures de guerre Nécropole nationale "La Maison bleue" de Cormicy (Marne)[147] [66] Seré Joseph 19 avril 1917 22 Fiche non trouvée Lestrade René 5 mai 1917 21 79e R.I. Marmande Braye-en-Laonnois (Aisne) Tué au combat Disparu [67] Soulagnet Jean 5 juin 1917[148] 33 25e ? R.I. Marmande Secteur de Beaumont-en-Verdunois (Meuse) Tué au combat [68] Théodore Lucien 5 septembre 1917[149] 39 202e R.I. Marmande Rouville (Oise) Tué au combat Nécropole nationale de Noyon (Oise)[150] [69] Chaigne Camille 4 mai 1918 21 9e R. chasseurs à cheval Marmande Nixéville-Blercourt (Meuse) Décédé subitement au cantonnement Nécropole nationale "Glorieux" de Verdun (Meuse)[151] [70] Bosch Marcel 12 juin 1918 24 6e R. chasseurs d'Afrique Marmande Coeuvres-et-Valsery (Aisne) Tué au combat Nécropole nationale de Villers-Cotterets (Aisne)[152] [71] Andiran Guillaume 17 août 1918 39 204e R.I. Marmande Moulin-sous-Touvent (Oise) Tué au combat [72] Girou Louis 31 août 1918 32 20e R.I. Marmande Attichy (Oise) Blessures de guerre Nécropole nationale de Vic-sur-Aisne (Aisne)[153] [73] Coste Henri 3 septembre 1918 31 218e R. artillerie de campagne Marmande Rennes (Ille-et-Vilaine) Maladie contractée en service [74] Castagnet Gérard 20 octobre 1918 34 6e R. de tirailleurs Marmande Béziers (Hérault) Maladie contractée en service [75] La vie à l'arrière
La commune du Mas-d'Agenais, étant très éloignée du Front, ne fit pas partie des communes françaises ayant connu des destructions plus ou moins massives. Cependant la Première Guerre mondiale, par la mobilisation générale des hommes et donc leur absence, perturba profondément la vie de la commune. Si l'on met de côté les souffrances individuelles dues à la séparation des couples, à l'absence de nouvelles régulières, à l'angoisse de la mort et au deuil, qui furent des éléments prégnants de la vie durant ces années de conflit mais qui restent mal documentés dans le cadre de la commune elle-même, on peut aborder quatre problèmes importants de cette période à travers les délibérations du conseil municipal[154].
On trouve d'abord deux problèmes qui ne furent que l'aspect local de phénomènes nationaux voire européens. Le plus immédiat fut celui du manque de main-d'œuvre engendré par le départ des hommes. Comme dans le reste de la France, femmes, enfants et vieillards durent remplacer les hommes dans les activités productives. Cependant, cela se fit non sans mal et ne put résoudre entièrement le problème de main-d'œuvre. Ainsi, en septembre 1915, pour exploiter la forêt communale, le conseil municipal dut demander un sursis d'appel de deux mois pour les ouvriers forestiers. Toujours en relation avec l'exploitation de la forêt communale mais également pour l'entretien des chemins vicinaux, en août 1917, il déposa une demande pour l'emploi de prisonniers de guerre du dépôt de Marmande. D'autre part, l'illusion d'une guerre courte s'étant estompée dès la fin de 1914, l'État dû envisager de mettre en place une économie de guerre. Apparut donc le problème des réquisitions pour l'effort de guerre. Le Mas-d'Agenais étant une commune rurale, ces réquisitions se firent souvent sous la forme de contingents de foin. Dans le cadre de cette économie de guerre intégrée[155], on assista donc à d'intenses négociation entre le maire du Mas et le sous-intendant militaire d'Agen : ainsi, en août 1916, ce dernier refusa finalement toute réduction sur un contingent de foin de 400 quintaux métriques ; en juin 1918, ce fut le conseil municipal qui se déclara dans l'impossibilité de livrer quoi que ce soit des 300 quintaux métriques exigés. Enfin, en septembre 1918 (comme dans toutes les communes traversées par le canal de Garonne), tous les chevaux de halage durent être présentés par leurs propriétaires devant les commissions militaires de réquisition[156].
On trouve ensuite deux problèmes, qui sans être exceptionnel en France, furent plus spécifiquement locaux. On assista à un effondrement de l'activité commerciale locale. Elle transparaît à travers la baisse du bail à ferme des droits de location des rues, places et halles de la ville du Mas et des Poids Publics. Ce bail fut ramené progressivement de 1720 francs (année de référence 1913), à 200 francs pour l'année 1915. Compte tenu de l'inflation importante engendrée par la guerre, il s'agit d'une baisse dépassant les 90 %. De plus, la récolte de blé déficitaire de 1915 entraîna un début de problèmes alimentaires dès février 1916.
Cependant, comme dans le reste du pays, le conflit put être également un moment d'expansion pour certaines entreprises en contrat avec l'armée. Ainsi, entre fin 1915 et fin 1916[157], la scierie mécanique Duthil occupa près de cent personnes à la fabrication de cent baraquements en bois préfabriquées et démontables dits "baraquements Adrian"[158].
Administration
Découpage administratif
Commune de la région Aquitaine, située dans le département de Lot-et-garonne (arrondissement de Marmande) Le Mas d'Agenais est le chef-lieu d'un canton regroupant neuf communes (Calonges ; Caumont-sur-Garonne ; Fourques-sur-Garonne ; Lagruère ; Le Mas d'Agenais ; Sainte-Marthe ; Samazan ; Sénestis ; Villeton ). Jean-Luc Barbe en a été élu conseiller général en 2008.
Pour ce qui concerne l’ordre judiciaire, les habitants du Mas-d’Agenais dépendent du Tribunal d'instance de Marmande (le Tribunal de grande instance de Marmande ayant disparu lors de la réforme de la carte judiciaire de 2008), de la Cour d'appel d'Agen, du Tribunal pour enfants d'Agen, du Conseil de prud'hommes de Marmande et du Tribunal de commerce d'Agen. Pour ce qui est de l'ordre administratif, ils ressortent du Tribunal administratif et de la Cour administrative d'appel de Bordeaux[159].
Le Mas-d’Agenais fait partie de la nouvelle paroisse de Saint-Vincent de Garonne dans le doyenné de Marmande[160]. Ce dernier constitue le nord-ouest du diocèse d’Agen (correspondant au département de Lot-et-Garonne), dans la province ecclésiastique de Bordeaux[161].
Intercommunalité
Le Mas d'Agenais fait partie (depuis sa création en 1996) de la Communauté de communes du Val de Garonne[162], l'un des sept établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de l'arrondissement marmandais[163]. Depuis 2005, la commune fait également partie du Pays Val de Garonne-Gascogne[164]. Parallèlement, la commune adhère à sept SIVU[165] et un SIVOM[166].
Liste des SIVU et SIVOM auxquels adhère Le-Mas-d'AgenaisLES SIVU
Le Mas-d’Agenais a adhéré le :
- 24/06/1930 au S.I. d'électrification de Casteljaloux (fondé en mai 1928) qui a pour compétence la production et la distribution d'énergie.
Le Mas-d’Agenais est l’une des communes ayant fondé :
- le S.I. d'études, de programmation et de réalisation du Pays des Terrasses de Garonne (21/01/1986). Il a compétence pour la candidature à un contrat de développement économique local. Il se charge de l'étude, de la programmation et de la réalisation de toutes les opérations de nature économique, touristique et ?
- le S.I. des gîtes ruraux de Venteuilh (02/06/1988). Celui-ci s'occupe de la construction et de l'aménagement d'équipements de loisirs et de vacance. Il prend en charge l'exploitation, la gestion et l'entretien des gîtes ruraux appartenant au syndicat et aux communes membres.
- le S.I. Transports Scolaires du CES du Mas d’Agenais (06/09/1990). Cet organisme a pour compétence le ramassage scolaire.
- le S.I. Transports Scolaires de la région du Mas d’Agenais (19/11/1991). Ce SIVU se charge du ramassage scolaire.
- le S.I. de protection contre les inondations des Varennes du Mas-d'Agenais et de Caumont-sur-Garonne (29/02/1996). Celui-ci se dédie à l'entretien, la réparation et le perfectionnement des ouvrages de défense contre les inondations. Il se charge aussi de l'assainissement des zones protégées.
- le S.I.V.U. du chenil-fourrière de Lot-et-Garonne (22/08/2005). Ce SIVU organise et assure le transport des animaux errants ou divaguant sur la voie publique. Il assure la garde des animaux errants ou en état de divagation. Il assure également une surveillance sanitaire et vétérinaire des animaux en garde, ainsi que leur placement auprès des fondations ou associations de protection des animaux disposant d'un refuge agrée.
LE SIVOM- Le Mas-d'Agenais adhère au S.I. des Eaux et d'assainissement de la région du Mas-d’Agenais fondé le 08/06/1959 et transformé en syndicat à la carte le 18/12/2003. Celui-ci s'occupe de l'étude, de la réalisation et de l'exploitation d'un réseau commun d'alimentation en eau potable. Il a pour compétences optionnelles à la carte : l'assainissement non collectif, l'étude, la réalisation et l'exploitation d'un réseau commun d'alimentation en eau irrigation. Il se charge également de l'étude des schémas communaux d'assainissement.
Liste des maires du XVIIIe siècle à nos jours
Maire en exercice Période Identité Parti Qualité 2008 2014 Sylvie Barbe DVG Psychologue clinicienne Toutes les données ne sont pas encore connues. Liste des maires du XVIIIe siècle à nos jours[167]Monarchie constitutionnelle 1790 à 1792[167]' Période Identité Parti Qualité 1790 179. M. Boc ainé[170] Toutes les données ne sont pas encore connues. Première république 1792 à 1804[167]Premier Empire 1804 à 1814[167]' Période Identité Parti Qualité 1804 1808 M. Duvigneau Pierre 1808 1813 M. Duvigneau Pierre 1813 1814 M. de Taste François Maurice Toutes les données ne sont pas encore connues. ' Période Identité Parti Qualité 1814 1815 mars 1815 juin 1815 M. Duvigneau Pierre 1816 1821 M. de Taste François Maurice 1821 1826 M. de Taste François Maurice 1826 1830 M. de Taste François Maurice Toutes les données ne sont pas encore connues. Monarchie de Juillet 1830 à 1848[167]' Période Identité Parti Qualité 1830 1831 M. Guyet Laprade Claude Amédé 1831 1831 M. Denelle Jacques Jean 1831 1835 M. Bourdet Pierre Elie 1835 1840 M. de Coquet J. Charles 1840 1843 M. de Coquet J. Charles 1843 1846 M. de Coquet J. Charles 1846 1848 M. de Coquet J. Charles[173] Toutes les données ne sont pas encore connues. Deuxième République 1848 à 1852[167]Second empire 1852 à 1870[167]Troisième république 1870 à juillet 1940[167]' Période Identité Parti Qualité 1870 1871 M. Dheur Charles Ludovic 1871 1874 M. Millot Paul Marie Louis 1874 1877 M. Millot Paul Marie Louis 1877 1878 M. Millot Paul Marie Louis 1878 1881 M. Schneider J. Baptiste 1881 1882 M. Salelles Joseph 1882 1884 M. Dumini 1884 1888 M. Salelles Joseph 1888 1892 M. Salelles Joseph 1892 1896 M. Salelles Joseph 1896 1900 M. Salelles Joseph 1900 1904 M. Salelles Joseph 1904 1908 M. Gimet Pierre 1908 1912 M. Gimet Pierre 1912 1919 M. Gimet Pierre 1919 1925 M. Gimet Pierre 1925 1929 M. Ribiere Valmy 1929 1934 M. Ribiere Valmy 1933 1934 M. Larnaudie Jean 1934 1935 M. Cusson Daniel 1935 1940 M. Heyraud Lodoïs Toutes les données ne sont pas encore connues. État français juillet 1940 à août 1944[167]' Période Identité Parti Qualité 1940 1944 M. Heyraud Lodoïs Toutes les données ne sont pas encore connues. Quatrième république août 1944 à 1958[167]' Période Identité Parti Qualité 1944 1945 M. Tourtet Alexandre 1945 1947 M. Tourtet Alexandre 1947 1953 M. Chateau Pierre 1953 1959 M. Chateau Pierre Toutes les données ne sont pas encore connues. Cinquième république à partir de 1958[167]Liste des maires successifs[167] Période Identité Parti Qualité 1959 1965 M. Chateau Pierre 1965 1971 M. Teyssier Norbert 1971 décédé en 1973 M. Teyssier Norbert 1973 1977 M. Costes Jean-Baptiste PCF[177] 1977 1983 M. Castaing Daniel - Docteur en médecine 1983 décédé en 1988 M. Castaing Daniel Docteur en médecine 1988 1989 M. Dall'Agnol Jean 1989 1995 M. Dall'Agnol Jean 1995 2001 M. Dall'Agnol Jean 2001 2008 M. Confolent Jean-Louis UMP Vétérinaire retraité Toutes les données ne sont pas encore connues. Histoire administrative du Mas-d'Agenais
Évolution du découpage administratif
Au XVIIIe siècle, Le Mas-d'Agenais est un bourg de la province de Gascogne. Il constitue une juridiction faisant partie du diocèse et de l'élection de Condom, dépendant de l'intendance (en 1764, la juridiction du Mas-d'Agenais passe de la subdélégation de Marmande à celle de Casteljaloux[178]) et du parlement de Bordeaux[179].
Comme dans le reste du Lot-et-Garonne, ce fut la juridiction et non la paroisse qui servit de base à la création de la commune lors de la Révolution[180]. Suite à la loi du 14 décembre 1789, la commune du Mas-d'Agenais fut créée par le démembrement (en deux temps) de la juridiction du Mas-d'Agenais qui était composée de cinq paroisses[181]. En 1790, la juridiction du Mas-d'Agenais devint la commune du Mas-d'Agenais mais son territoire n'intégrait plus la paroisse de Saint-Martin de Lesques attribuée à la commune de Caumont-sur-Garonne, ni celle de Saint-Caprais d'Aire (au nord de la Garonne) attribuée à la commune de Lagruère. En 1800, le territoire communal du Mas-d'Agenais perdit la paroisse située au nord de la Garonne (Sénestis) qui forma la nouvelle commune de Sénestis[182].
Le pouvoir temporel des prieurs
Au Moyen Âge, dès avant 1224[183] et jusqu'en 1400[184], le prieur (chef du chapitre collégial de l'église du Mas) était seigneur temporel de la ville du Mas et de sa juridiction.
À partir du XVe siècle, se mit en place un paréage qui dura tout l'Ancien Régime. Par une transaction du 20 mai 1400, le prieur du Mas (Arnaud du Peyrat) abandonna à Arnaud-Amanieu d'Albret la moitié de la ville et juridiction du Mas-d'Agenais moyennant certaines charges et conditions. En 1589, Henri III de Navarre, duc d'Albret, devint roi de France sous le nom d'Henri IV. Les rois de France restèrent co-seigneur du Mas jusqu'en 1651. Le 20 mars de cette année, Louis XIV céda le duché d'Albret (et donc la co-seigneurie du Mas) au duc de Bouillon en échange des principautés de Sedan et Raucourt[184]. A la fin du XVIIIe siècle le paréage se faisait avec le duc d'Aiguillon en tant que co-seigneur engagiste[185].
Liste des Prieurs du chapitre collégialListe des Prieurs du chapitre collégial[186] Période Identité autour de 1130 Arnaldi[187] autour de 1180 Artauld (Artaldi)[188] avant 1216[189] - après 1239[190] Raimundus Bernardi[191] avant 1246[192] - au moins jusqu'en 1266[193] de Pins Guillaume avant juin 1270[194] - après décembre 1271[195] de God Arnaud-Guilhem 1281 de La Molère Guillaume[196] 128. - au moins jusqu'en 1286[197] Bernard Raymond avant juin 1303[198] - vers 1314 Pelet Bernard[197] 1337[199] - 13.. Fargis Bernard avant 1400 - 1416 du Peyrat Arnaud[200],[201] avant 1456 - après 1460 du Mas-Raffin Etienne[202] 1473[203] - 14.. de Maransin Imbert 1494[204] - 1497[204] de Pierrebuffière Jean 15.. - mars 1528[205] du Roure Jean mars 1528[205] - 15.. du Roure Hugues avant 1555 - 15.. Ferron Jehan[206] 1560[207] - 1578[208] Duduc Louis 1579[208] - 159. Dubourg Jean vers 1596[209] - après 1618[210] de Jasse Antoine 20 avril 1623[211] - mars 1637[212] de Montaigne Raymond mars 1637[213] - après le 30 août 1639[214] de Montaigne Nicolas avant 1645[215] - après 1652 de Pichon René avant 1657[216] - 1692[217] de Tartas Jean 10 janvier 1692 - 29 octobre 1731 de Sabarros Jean-Baptiste[217] 29 octobre 1731[218] - 1er décembre 1777[219] de Ferrachapt Jean-Baptiste (Bécheau) 1er décembre 1777[219] - au moins jusqu'en septembre 1790[220] de Meslon Eléazar L'organisation communale avant la Révolution
L'organisation municipale remonte au moins au début du XIIIe siècle puisqu'en 1224, Le Mas-d'Agenais faisait partie de la ligue conclue entre les villes d'Agen, Condom et Mézin. En 1253, les prudhommes du Mas avec ceux des villes de Condom, Penne-d'Agenais, Port-Sainte-Marie, Puymirol, Marmande, Mézin décidaient avec les consuls d'Agen et le sénéchal d'Agenais pour Alphonse de Poitiers des usages à observer dans la construction des nouvelles bastides, conformément aux coutumes du diocèse d'Agen[221]. Un acte de 1266 (concernant la forêt du Mas) prouve l'existence de consuls au Mas d'Agenais dès avant cette date[222].
Si il semble habituel, dans l’historiographie classique, d’avancer que les coutumes furent octroyées par le roi ou par les seigneurs, J.-F. Samazeuilh relevait au milieu du XIXe siècle que ce n’était pas la règle en Gascogne. Ainsi, au Mas-d’Agenais, le livre des coutumes ne mentionne aucune intervention du seigneur pour leur rédaction. Les consuls, jurats et habitants, qui constatent leurs immunités et dressent leur constitution seuls, en donnent eux-mêmes l’explication suivante : « Cum sia usada e acostumada causa al Mas, que los Cosselhs ab los LX jurats e ab la universitat de la dita villa, poden far establimentz al goubernament de la universitat del dit loc et dels habitans. »[223]. Les soixante jurats étaient nommés par les nouveaux consuls et ceux-ci par leur prédécesseurs sortant de charge[224].
Listes des premiers consuls successifs' Période Identité Parti Qualité 1615 de Tastes Gaspard[225] Premier consul 1618 de Laroche Guion[226] Premier consul marchand 1623 Duduc Louis[227] Premier consul 1652 Laroque[228] 1687 David Olivier[229] Premier consul 1691 Sterlin[230] Premier consul 1694 Lespine[231] Maire 1718 de Doms François[232] Premier consul 1722 Dunogué[233] Premier consul 1732 de Lavaissière David[234] Premier consul Noble 1738 de Lavaissière Pierre-Guillaume[168] Premier consul Noble Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Evolution de la population
Évolution démographique 1750 1760 1783 1793 700 feux[235] 455 feux[236] 600 feux[237] 2 493 Pour l'étude démographique du Mas-d'Agenais, les données chiffrées antérieures à 1800 doivent être considérées avec précaution. Il convient d'abord de savoir que ces données concernent un territoire plus vaste que l'actuel. Ainsi, les données de 1760 correspondent au territoire de la juridiction du Mas-d'Agenais c'est-à-dire un territoire comprenant cinq paroisses dont deux seulement (plaines de Camparome haute et basse, le bourg) forment la commune actuelle du Mas-d'Agenais. A territoire constant, on ne dénombrerait donc plus que de 285 feux pour 1760[181] et les données de 1783 devraient sûrement être revues selon le même principe. Les données de 1793, quant à elles, correspondent bien à la population communale du Mas-d'Agenais mais, avant 1800, le territoire communal du Mas-d'Agenais incluait le territoire de la commune actuelle de Sénestis [238]
De plus, Deffontaines rappelle la double difficulté de mesurer numériquement l'état démographique sous l'Ancien Régime, dans le cadre géographique de la Moyenne Garonne. La première difficulté provient du fait que les deux recensements de la fin du XVIIIe siècle furent obtenus par extrapolation, ce qui les rend inutilisables à ses yeux. La seconde difficulté vient de l'impossibilité de se servir du dénombrement des feux établi pour la perception des tailles. Les feux n'avaient, en effet, que rarement une valeur démographique et n'étaient souvent qu'une unité fictive représentant d'anciens coefficients fiscaux[239].
Informations sur les données du tableau- Source des données du tableau de 1793 à 1999 : Notice communale de "Le Mas-d'Agenais" dans Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui. Territoire et population, deux siècles d'évolution[76]
- Le recensement de 1826, qui ne serait qu'une réactualisation de celui de 1821, n'a pas été retenu.
- Le recensement de 1871 a été, pour cause de guerre, repoussé à l'année 1872.
- Le recensement de 1941, réalisé selon des instructions différentes, ne peut être qualifié de recensement général, et n'a donné lieu à aucune publication officielle.
La perte énorme de population (près de 30%) entre 1793 et 1800 s'explique non pas par les violences politiques de la Terreur mais par le simple fait que la commune du Mas-d'Agenais a perdu en 1800 la partie de son territoire se situant au nord de la Garonne : celle-ci forme désormais la commune de Sénestis[182]. A territoire constant, la commune a connu son maximum démographique en 1841 (2414 habitants), avant d'entamer un lent déclin : le minimum démographique fut atteint en 1982 (1206 habitants). Durant cette période d'un siècle et demi, la commune perd donc 50% de sa population.
À partir du milieu des années 1980, on assiste à un redémarrage démographique de la commune qui gagne 17% de population en un quart de siècle. Malgré ce renouveau démographique, la commune reste toujours moins peuplée qu'avant la Première Guerre mondiale.
Composition de la population
Le taux de masculinité de la population massaise est de 49,7 %[243] (2004), significativement supérieur aux taux de masculinité départemental (48,3 %[244]) ou national (48,5 %[245]) en 1999. Depuis vingt ans, ce taux est toujours resté supérieur aux taux de masculinité départemental et national et s'est élevé lentement (49,2 % en 1990) alors que ces derniers baissaient[246].
Économie
Le Mas-d'Agenais fait partie de la zone d'emploi de Marmande-Casteljaloux définie par l'Insee et les services statistiques de Ministère du Travail[248]. On y dénombre 24 exploitations agricoles (dont 19 exploitations professionnelles) et 62 entreprises se répartissant de la manière suivante : 6 entreprises industrielles, 15 entreprises de construction, 16 entreprises commerciales et 25 entreprises de services[249].
Agriculture
Vie pratique
Au 1er janvier 1998, l'inventaire communal (mené conjointement par l'Insee et le Service Central des Enquêtes et Études Statistiques (Ministère de l'Agriculture et de la Pêche)) indiquait que Le Mas-d'Agenais disposait des 19 équipements essentiels définis par ces organismes[250]. L'inventaire 2008 n'étant pas encore paru, il est cependant possible d'affirmer la pérennité de ces 19 équipements essentiels, sans préjuger du maintien du nombre d'entreprises ou de personnes par type d'équipement. Ne disposant cependant pas de la totalité des 150 équipements communaux définis par l'inventaire, Le Mas-d'Agenais s'intègre dans le bassin de vie de Marmande[251].
Culture
Antenne de l'office de tourisme du Val de Garonne
Linguistique
Le Mas-d'Agenais appartient à la zone linguistique du gascon garonnais[252]. Nous ne disposons pas d'étude spécifique pour la commune, mais tout laisse à penser que l'évolution linguistique massaise ne diffère en rien de l'évolution linguistique constatée au niveau régional[253].
Éducation
Située dans l'Académie de Bordeaux, la commune du Mas-d'Agenais dépend du Rectorat du Bordeaux et de l'Inspection académique de Lot-et-Garonne. Il est possible d'y suivre sa scolarité de la petite section de maternelle jusqu'à la troisième. Il existe en effet trois établissements publics d'enseignement dans le bourg : l'école maternelle "Pauline Kergomard", une école élémentaire et le collège d'enseignement secondaire "Daniel Castaing"[254]. Ce dernier accueille 308 élèves[255] (rentrée 2008) provenant des communes suivantes[256] : Calonges, Caumont-sur-Garonne, Fauguerolles, Fourques-sur-Garonne, Le Mas-d'Agenais, Sainte-Marthe, Samazan, Sénestis, Taillebourg (le secteur de recrutement ne correspond donc pas exactement au canton du Mas-d'Agenais). Le lycée de secteur pour les élèves du Mas-d'agenais est le lycée "Val-de-Garonne" à Marmande.
Pour approfondir...Il est possible d'entrapercevoir l'histoire de l'enseignement au Mas-d'Agenais sur environ trois siècles.
XVIIe siècle : en 1618, la communauté rémunérait deux régents[257].
XVIIIe siècle : dans les années 1740, Le Mas-d'Agenais disposait encore d'une régence financée officiellement par la paroisse[258]. Au moins dès les années 1750, il existait également un régent de latin[259]. Il était rémunéré pour un tiers par la communauté d'habitants, pour deux tiers par le chapitre[260]. En l'An II, un instituteur assurait l'enseignement à 26 garçons et 21 filles. Le coût de l'instruction était versé à la commune et s'élevait à 20 livres par an et par enfant (au prorata des mois de présence)[261].
XIXe siècle : en 1803 (donc après la séparation de Sénestis d'avec Le Mas-d'Agenais), l'école du Mas-d'Agenais continuait à recevoir les enfants de Sénestis[258]. En ce qui concerne l'enseignement primaire, une école privée confessionnelle de garçons fut tenue par trois frères des écoles chrétiennes entre 1842 et 1905. Il exista jusqu'en 1905 un pensionnat de jeunes filles tenu par les soeurs de la Présentation de Tours[262]. Après la guerre de 1870, l'école laïque de garçons et de filles fut bâtie de part et d'autre de la rue Neuve[263].
XXe siècle : une école confessionnelle de fille continua d'exister jusqu'au début de l'Entre-deux-guerres[262]. Le collège actuel, quant à lui, trouve son origine dans un "Groupe d'Observation Dispersé" ouvert en 1964. Dès 1968, cet établissement devient un "Collège Mixte d'Enseignement Général". Cette création est officialisée en 1971 et ce nouveau C.E.G. est nationalisé en 1976. A l'époque, l'établissement est constitué de préfabriqués installés autour de la place du Foirail. Les bâtiments actuels du collège ne furent mis en construction qu'une décennie plus tard sur des terrains, proches du stade, achetés par la municipalité. Le chantier fut ouvert au début de l'année 1986 et achevé pour la rentrée 1987. Le conseil municipal de l'époque baptisa le nouvel établissement "Daniel Castaing" en l'honneur du maire du Mas-d'Agenais qui fut à l'origine du projet et qui décéda quelques mois après son aboutissement[264].
Lieux et monuments
Collégiale Saint-Vincent : église romane construite entre la fin du onzième et le début du douzième siècle. Elle est décorée de chapiteaux historiés romans (scènes vétéro-testamentaires dans l'absidiole et le bas-côté sud ; scènes néo-testamentaires dans le bas-côté nord et sur l'arc triomphal ; scènes non-bibliques dans la nef) et de vitraux du XIXe siècle (légende de Saint Vincent du Mas). On peut également y voir un "Christ en croix" peint par Rembrandt.
Halle au blé du XVIIe siècle construite avec les poutres récupérées sur le château rasé en 1616.
Fontaine "Galiane" et son lavoir[265].
Reste de l'enceinte du château et porte : le château fut rasé en 1616. On trouve à sa place une vaste esplanade, transformée en parc, dominant le port du canal latéral à la Garonne, ainsi que le fleuve et le pont le franchissant.
Personnalités liées à la commune
Jumelage
Le Mas-d'Agenais est jumelé avec le village alsacien de Biesheim depuis le 8 août 1969.
Bibliographie
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Antiquité
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- ↑ "Inventée par M. Mangin, l'expression désigne toute agglomération qui n'était pas le chef-lieu d'une cité. L'archéologie permet de distinguer trois groupes d'agglomérations secondaires : des agglomérations à parure urbaine, de gros bourgs, dépourvus de monuments publics, et enfin des bourgades et villages" d'après Tassaux Francis, Agglomérations secondaires et premier réseau urbain du Sud-Ouest, Revue de l'Agenais, n°1, janvier-mars 2004, p.24 et p.31
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- ↑ F. Tassaux insiste bien sur le caractère aléatoire de la distinction entre "agglomération à parure urbaine" et "gros bourg" : la parure urbaine pouvant apparaître lors d'une prospection aérienne, Tassaux Francis, Agglomérations secondaires et premier réseau urbain du Sud-Ouest, Revue de l'Agenais, n°1, janvier-mars 2004, p.31, note 49 ; alors que B. Fages rappelle que nous ignorons si la "Vénus du Mas" s'inscrit dans un cadre privé ou public, Fages Brieuc, Carte archéologique de la Gaule - Le Lot-et-Garonne, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Ministère de la Culture, Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, CNRS, Paris 1995, p. 77, ISBN 2-87754-037-5.
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- ↑ On peut voir sur ce site des photos du lavoir
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Documents photographiques
- Visites virtuelles du Mas-d'Agenais créées par Philippe Lainé.
Bords de Garonne, pont, halte nautique.
Place de l'église et halle, intérieur de l'église, lavoir de la fontaine Galianne.
- Collection de cartes postales anciennes du Mas-d'Agenais.
Page personnelle de David Ceccon (natif du Mas-d'Agenais)
Site des Archives départementales de Lot-et-Garonne : Le Lot-et-Garonne en cartes postales
Divers
- Site officiel de la mairie du Mas-d'Agenais
- Le Mas-d'Agenais sur le site de l'Institut géographique national
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Catégorie : Commune de Lot-et-Garonne
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