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Bataille de Badr
Bataille de Badr
La bataille de Badr; Représentation de la bataille au musée impérial de Topkapi d'Istanbul Informations générales Date 17 mars 624/17 Ramadan, 2 AH Lieu Badr en Arabie saoudite Issue Victoire musulmane Belligérants Quraychite Médine (Arabes musulmans) Commandants Abu Jahl†
Khalid ibn al-WalidMouḥammad
Hamza ibn Abd al-MuttalibForces en présence 1 000 hommes 313 hommes Pertes 70 morts dont Abu Jahl
43-70 prisonniers14 morts Guerres entre Musulmans et Quraychite La bataille de Badr est la première bataille victorieuse des Arabes musulmans. C'est la revanche de Mouḥammad contre le clan quraychite qui l'avait contraint à l'exil vers Médine, et le début de la conquête du pouvoir (624). La troisième manche sera la bataille de Uhud (625).
Sommaire
Cause
En automne 623, la caravane quraychite annuelle vers la Syrie quitta La Mecque[1]. Elle et celle à destination de l'Iraq représentent une grande partie des revenus mecquois[1]. Sa prise ferait passer les musulmans de la pauvreté à la richesse et la part de Mahomet lui permettrait de se fournir en armes dont ses hommes manquent[1].
Histoire
Il s'agit de l'attaque d'une grande caravane commerciale mecquoise, voyageant de Syrie vers La Mecque, dans le but de s'emparer des marchandises. Elle était dirigée par Abû Sufyân, un Quraychite ennemi de Mahomet, qui avait rassemblé une force de 300 hommes pour protéger la caravane. Abû Sufyân réussit à éviter l'affrontement pendant plusieurs jours. Pendant ce temps, Abu Jahl rassemblait à La Mecque une force de 600 à 800 hommes pour défendre la caravane et éliminer Mahomet qui faisait obstacle au commerce mecquois.
Les deux forces se trouvèrent face à face le 15 mars 624 à un emplacement de puits nommés puits de Badr, situés entre Médine et La Mecque. La bataille de Badr tourna à l'avantage du petit groupe des Arabes musulmans alors que leurs adversaires étaient beaucoup plus nombreux. Elle aurait fait 72 morts du côté mecquois (dont Abu Jahl) et seulement 14 de l'autre, qui aurait en outre capturé une cinquantaine de prisonniers. Ce succès, attribué à une aide divine, fit beaucoup pour la réputation de Mahomet comme chef de guerre, grâce au butin qu'elle rapporta.
L'histoire de cette bataille, évoquée dans le Coran[2], est racontée ainsi par Tabarî[3] :
«Pendant qu'ils parlaient ainsi, Gabriel vint avec mille anges, se présenta au prophète et lui dit : Sois content ; Dieu m'a envoyé à ton secours avec mille anges. Puis il lui récita ce verset du Coran :
- “Le jour où vous demandiez l'assistance de votre Seigneur, il vous exauça. Je vous assisterai, dit-il, de mille anges se suivant les uns les autres”[4].
Le prophète dit : “Ô mon frère Gabriel, mille anges !”
Gabriel dit : “Trois mille, Ô Mohammed.”
– “Trois mille !” répéta le prophète.
– “Oui, cinq mille”, répliqua Gabriel.
Aussitôt le prophète sortit en courant de la cabane pour porter aux musulmans cette bonne nouvelle. Il cria à haute voix : “Dieu a envoyé trois mille anges à votre secours.”
Ils répétèrent dans leur joie : “Trois mille !”– “Oui, cinq mille”, répliqua le prophète.
Ensuite Gabriel récita au prophète le verset suivant :- “Dieu vous a secourus à Badr, car vous étiez faibles... Alors tu disais aux fidèles : Ne vous suffit-il pas que votre Seigneur vous assiste de trois mille anges ?”[5]
Le prophète récita le verset aux fidèles. Il vit comment les anges, tenant dans leurs mains des bâtons, se mettaient en ligne avec les musulmans. Dieu leur avait ordonné de se tenir dans les rangs des musulmans; car moi, leur dit-il, j'ai jeté la crainte dans les cœurs des infidèles, et vous, frappez-les sur la tête, sur le cou et sur tout le corps. Il est dit dans le Coran :
- “Ton Seigneur dit aux anges : Je suis avec vous”[6]
Lorsque les anges se disposèrent à charger l'armée impie, le prophète ramassa une poignée de poussière et la jeta contre les infidèles, en disant : Que vos faces soient confondues ! Dieu commanda au vent de porter cette poussière aux yeux des infidèles, qui en furent aveuglés. Chargés par les anges, qui étaient en avant des fidèles, ils se mirent à fuir. Les anges les poursuivirent, les frappèrent de leurs bâtons et les firent tomber. Chaque coup qu'un ange portait à un infidèle lui brisait tous les os de son corps, depuis la tête jusqu'aux pieds, et lui rompait les veines et les nerfs ; l'homme tombait et remuait convulsivement, sans qu'aucune blessure fût visible sur son corps, et sans que son sang coulât. Quand les fidèles arrivaient, ils attaquaient les hommes ainsi frappés, leur faisaient des blessures et faisaient couler leur sang. Les compagnons du prophète ont raconté : Il y eut des hommes dont la tête fut séparée du corps et la nuque brisée avant que notre épée les eût atteints. Il y en avait d'autres qui, lorsque nous les attaquâmes, étaient étendus par terre, agonisant, mais sans blessure. Leurs corps étaient brisés, mais la vie ne les avait pas encore quittés. Nous reconnûmes que cela n'était pas de notre fait, mais l'œuvre de Dieu. Il est dit, en effet, dans le Coran :
- “Ce n'est pas vous qui les avez tués, mais Dieu ; ce n'est pas toi qui as jeté la poussière, mais Dieu”[7] »
Fin de la bataille
Lorsque la bataille s’acheva, les corps des Quraychites tués furent enterrés dans une fosse commune.
Trois jours plus tard, l’armée musulmane leva le camp et se prépara à rentrer à Médine, couronnée de succès. Sur le chemin du retour, Mouḥammad partagea le butin entre les soldats et fit exécuter An-Nadr Ibn Al-Hârith et `Uqbah Ibn Abî Mu`ayt qui s’étaient rendus coupables du meurtre et de la persécution de plusieurs Musulmans avant l’Hégire.
Notes
- ↑ a , b et c (en) Richard A. Gabriel, Campaigns and commanders, vol. 11 : Muhammad: Islam's first great general, University of Oklahoma Press, 2007, 255 p. (ISBN 0806138602), p. 86
- ↑ Le Coran, La Famille d’Imran, III, 13 (ar)آل عمران ; Le Coran, Le Butin, VIII, 5-6, 15-19, 47-48, 65 (ar)الأنفال
- ↑ Tabari (trad. Herman Zotenberg), La Chronique, Histoire des prophètes et des rois (2 volumes), vol. II, Actes-Sud/Sindbadcollection=Thésaurus, 2001 (ISBN 978-274273318-7), p. 137-176
- ↑ Le Coran, Le Butin, VIII, 9 (ar)الأنفال
- ↑ Le Coran, La Famille d’Imran, III, 119-121 (ar)آل عمران
- ↑ Le Coran, Le Butin, VIII, 12 (ar)الأنفال
- ↑ Le Coran, Le Butin, VIII, 17 (ar)الأنفال
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
- Tabari (trad. Herman Zotenberg), La Chronique, Histoire des prophètes et des rois (2 volumes), vol. II, Actes-Sud/Sindbadcollection=Thésaurus, 2001 (ISBN 978-274273318-7)
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