- Abu Lahab
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`Abd al-`Uzza ben `Abd al-Muttalib ben Hicham al-Qurachî[1] (mort en 624) est l'un des oncles paternels de Mahomet, surnommé Abû Lahab[2].
Biographie
Lahab signifie feu, flamme. Sa condamnation est explicite dans la sourate CXI du Coran qui porte selon les traductions le titre de Abû Lahab ou La Corde.
«Que les deux mains d'Abû Lahab périssent et que lui-même périsse !
Ses richesses et tout ce qu'il a acquis ne lui serviront à rien.
Il sera exposé à un feu ardent
Ainsi que sa femme, porteuse de bois,
Dont le cou est attaché par une corde de fibres— Le Coran, « Abou-Lahab », CXI ; (ar) المسد
Abû Lahab a été un des plus farouches opposants au prophète de l'islam. Il est mort de maladie peu après la défaite des Quraychites à Badr (624). Son corps a été abandonné sous les décombres de sa maison démolie après sa mort par son fils. Deux des fils de Abû Lahab avaient épousé deux des filles de Mahomet. Les deux couples durent divorcer. Les deux filles du prophète de l'islam finirent successivement (la première étant morte le lendemain de cette bataille) par épouser le futur khalife `Uthman.
Un ennemi du prophète de l'islam
La tradition islamique donne quelques descriptions d'Abu Lahab. Selon Tabari[3], ce personnage était un oncle de Mahomet. Après avoir reçu le verset n°71 de la Sourate V lui ordonnant de commencer la prédication publique, il se rendit au temple de la Kaaba et le récita devant les hommes. C'est dans la mosquée qu'il leur adressa le premier appel. Ensuite il alla au mont Çafà, éleva la voix, et tous les habitants de la Mecque s'y réunirent. Mahomet leur parla ainsi: "Quelle conduite ai-je tenue parmi vous? Ils répondirent: Tu es un homme véridique et sûr; nous n'avons jamais entendu de toi un mensonge". Mohammed reprit: "Maintenant je dis: Je suis l'apôtre de Dieu, envoyé vers vous. Adorez Dieu et abandonnez les idoles, sinon le châtiment descendra sur vous du ciel et vous serez exterminés". Abu Lahab, son oncle, qui se trouvait dans l'assistance, se leva et dit: "Toi, Mohammed, tu veux nous appeler à une religion. Sois maudit, toi et ta religion". Il engagea le peuple à se retirer, en disant: "Allez, ce Mohammed est fou". Alors le Prophète récita les versets de la Sur. CXI, vers. 1 et suivants. Abu Lahab, par hostilité envers le Prophète, avait paraît-il l'habitude de mettre des épines sur son chemin et sur celui de ses amis, de sorte qu'ils se blessaient les pieds. Sa femme faisait de même.
Mohammed récita le verset suivant: "Adresse l'appel à tes proches parents." (Sur. XXVI, vers. 214.) Le Prophète dit: "Mes parents, ce sont les Beni-Haschim et les Beni Abd-Manâf". Il dit à Ali d'aller préparer un repas. Ali, ayant fait cuire dans le four un mouton sur du gruau, invita lous les Beni Hâschim et les Beni Manâf, de même qu'Abu Tlib, Hamza, Abbas et un grand nombre d'autres personnes, et leur servit ce repas. Ils mangèrent beaucoup, cependant la quantité de la nourriture ne diminuait pas. Abu Lahab dit: "Mohammed nous a invités aujourd'hui pour nous faire voir sa magie". Le Prophète, très affligé de ces paroles, ne leur parla point ce jour-là. Le lendemain, il fit préparer un nouveau repas et les invita. Pendant qu'ils mangeaient, il leur parla ainsi: "Ô mes oncles et mes cousins, je suis l'apôtre de Dieu, envoyé vers tous les hommes en général, et vers vous en particulier. Croyez en Dieu et à ma mission, et Dieu vous donnera le paradis éternel". Personne ne répondit.
Puis Abu Talib dit: "Mon fils, tu as parlé et nous avons entendu; laisse-nous aller et réfléchir jusqu'à demain". Le Prophète dit ensuite: "Mes oncles et mes cousins, si vous ne cherchez pas l'autre monde, au moins recherchez le bonheur de ce monde; car Dieu répandra ma religion, et l'empire de l'Arabie, de la Perse et de Roum m'appartiendra. Y a-t-il quelqu'un parmi vous qui veuille répondre à mon appel, et que je puisse nommer mon vicaire ?". Tous gardèrent le silence. Alors Ali dit: "Ô apôtre de Dieu, si personne ne croit, moi je suis croyant". Le Prophète répondit : "Ô Ali, tu as cru, et tu es mon frère et mon vicaire". Les autres se levèrent et sortirent. Ils se moquèrent d'Abu Talib, en lui disant: "Mohammed a fait de ton fils ton maître"[4].
Selon d'autres traditions, Abu Lahab était présent avec sa femme un jour où le Prophète s'adressait aux fidèles et aux Compagnons. Un ange pris la forme d'un des fidèles pour s'interposer entre le regard de son épouse et le Prophète, car celle-ci souhaitait fixer le Prophète avec ses yeux.
Notes
Catégories :- Famille de Mahomet
- Décès en 624
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