- Mohammed Al-Bukhari
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Mohammed al-Bukhârî
Mohammed al-Boukhari (en arabe : محمد البخاري), connu populairement sous le nom de Boukhari, Al-Boukhari ou d'Imam Boukhari (°810 - +870) est un célèbre érudit musulman sunnite ouzbek. Son nom complet est Abou ‘Abdillah Mouhammad ibn Isma’il ibn Ibrahim ibn al Moughira. Ce dernier, est le premier converti à l'islam parmi les ancêtres de Boukhari[1] [2].
l'imam Bukhari est natif de la ville de Boukhara en Ouzbékistan.
Sommaire
Biographie
L’imam Al-Boukhârî naquit le 13e jour du mois de Chawwâl en l’année 194 de l'Hégire (20 juillet 810) à Boukhara, dans la province perse de Khorassan.
Son père mourut alors qu’il était encore enfant et c'est sa mère qui l'éleva.
À dix ans, il commença à acquérir la connaissance du hadîth. Déjà à l’age de 11 ans, al-Bukhari corrigeait des erreurs de hadiths de son enseignant al-Dakhili. Il voyagea à La Mecque à seize ans, accompagné par sa mère et son frère aîné. Il choisit d'y rester et offrit ce qu’il avait à sa mère et son frère. Il y resta deux ans puis se rendit à Médine. Après six ans à Al-Hijâz (La Mecque et Médine), il partit pour Bassorah, Al Koufa et Bagdad et visita de nombreuses contrées, notamment l'Égypte et la Syrie. Il visita Bagdad plusieurs fois et y rencontra beaucoup de savants, dont l’imam Ahmad Ibn Hanbal. En tout, al-Bukhari a voyagé pendant 16 ans, et il a fait sa maîtrise de la jurisprudence chaféite chez Abdallah ibn Zubayr al-Hamidi, et il visitait à chaque occasion Ahmad ibn Hanbal qui avait pour lui un grand respect. Une chose très peu connue d'al-Bukhari est qu'il est également historien, il a en effet rédigé deux ouvrages de chroniques spécialisé sur les biographies des premiers musulmans jusqu'à son époque, le Tarih'ul Kabîr et le Tarîh'ul Saghîr.
Les récits sur la persévérance de l’imam Al-Boukhârî, qui ne cessa de voyager vers l'un ou l'autre des territoires islamiques pour rassembler les propos du prophète de l'islam Mahomet, à rassembler les hadîth sont nombreux. Il aurait rassemblé près de 600 000 Hadîths (voir l'introduction de l'auteur dans son al-Jâmi'us-Sahih) et en aurait mémorisé 200 000 (dont quelques-uns étaient peu fiables).
Il mourut le premier jour du mois de Chawwâl en l’année 256 de l'Hégire (870) et fut enterré à Khartank, un village près de Samarkand.
Œuvres de Bukhari
Al-Jâmi'us-Sahih (7275 hadiths authentiques)
Al adabul mufrad (traité sur le bon comportement en islam)
At-tarih’ul kebir (traité sur la bibliographie des rapporteurs de hadith)
At-tarih’ussaghir (synthèse du tarih’ul kabir)
Ad-duafa’ussaghir (collection de hadith faibles)
Tawarıh wa’l ansab (traité sur certains rapporteurs de hadiths)
At-tafsir’ul kebir (Exégèse du Coran, dısparu…)
Ra’fil yadayni fıl’l salat (La position des mains pendant la prière)
Kitab’al kiraati khalf’al imam (La récitation après l’imam)
Al Aqida (le dogme musulman)
Khalqu ef’alil-ıbad wa’l raddu ala’jahmiya (réfutation au Jahmites)
Akhbaru’sifat (traité sur les Qualités Divines)
Et-tarih fi marifati Ruwad’il hadith (Au sujet des rapporteurs de hadiths) Etc.
Al-Jâmi'us-Sahih
L'imam Al-Boukhârî est l'auteur de nombreux livres, mais le plus connu est le Sahîh Al-Boukhârî -Al-Jâmi'us-Sahih- qui est un recueil de hadîth. Son livre contient 7 275 Hadîth avec répétition et environ 2 230 sans répétition.
Beaucoup de savants musulmans ont essayé de trouver une faille dans cette grande et remarquable collection, mais sans succès. C’est pour cette raison qu’il est établi chez les savants sunnites à l'unanimité que le livre le plus authentique après le Coran est le Al-Jâmi'us-Sahih.
Al-Jâmi'us-Sahih a été transmis par une voie double, écrite et orale. Bedruddin Aynî et ibn Hajar comptent parmi les plus illustres savants qui ont fait l'exégèse de cette œuvre magistrale; ils rapportent trois chaînes de transmissions différentes. Il n'existe entre les sources de l'un et l'autre exégètes que d'infimes variations...
Le plus ancien manuscrit connu et qui figure à Berlin remonte au XVe siècle. "Alī al-Yūnīnī, frère de Qutb al-Dīn al-Yūnīnī, historien du XIIIe siècle, a établi son manuscrit autographe du Sahih d'al-Buhārī à partir de quatre manuscrits et de trois traditions orales. Il a détaillé les différentes voies de la tradition dans son épître intitulée Rumūz. Au XVe siècle, le 'muhaddith' Muhammad al-Badrāni a ajouté cette épître à son propre manuscrit d'al-Jâmi'us-Sahih. C'est un exemplaire de ce Sahih et des Rumūz, qui est maintenant conservée à Berlin." (Source CNRS [3]. Al-Jâmi'us-Sahîh est, après le Coran, l'œuvre la plus fiable au sujet de l'Islam originel...
Anecdotes
On rapporte qu’Abu Abdullah, Muhammed al-Bukhari a perdu la vue lors de sa petite enfance, et qu’il a retrouvé la vue après une invocation de sa mère qui avait fait un rêve pieux…
Il est aussi rapporté que l’imam Al-Boukhârî naquit au temps où on falsifiait les hadîth pour faire plaisir aux souverains et aux rois ou pour corrompre la religion de l’islam. L’imam Al-Boukhârî (avant de rassembler le Sahih Al-Boukhârî) avait vu dans un rêve, comme s’il était debout devant Mahomet portant un chasse-mouches à la main qu’il utilisait pour chasser les mouches autour de ce dernier. L’imam Al-Boukhârî demanda l'interprétation de ce rêve et on lui dit qu’il chasserait les mensonges attribués au prophète de l'islam.
Al-Bukhari dit que chaque fois qu’il enregistrait un hadîth dans son recueil, il faisait les ablutions, effectuait une prière de deux Rakaas et suppliait son Seigneur (Dieu) - voir. Al-Fath'ul Bâri, d'Ibn Hajar Al-Askalâni.
Al-Bukhari connaissait 200.000 hadiths avec leurs chaînes de transmissions. Il collectionna 600.000 hadiths dont il retira son fameux Al jami’us-Sahih.
L’imam était tellement réputé pour sa mémoire surnaturelle, que les savants de Bagdad auraient décidé de le tester [4]. Ils lui auraient cités cent hadiths erronés avec des chaînes de transmissions volontairement manipulées. A leur grand étonnement, al-Bukhari non seulement aurait retenu les quelques 100 hadiths avec leurs erreurs, mais les aurait corrigés scrupuleusement l’un après l’autre avec plusieurs chaînes de transmissions. Ce genre de test basé sur des hadiths dont la chaine de transmission est volontairement tronquée (hadith maqlub) était pratiqué de temps en temps par les savants du hadith et n'est pas spécifique à Al-Bukhari. Par exemple, Yahya ibn Maîn et Ahmad ibn Hanbal ont pareillement testé, Abu Nuaym à la même époque en lui présentant 30 de ses hadiths en y en ajoutant 3 n'étant pas d'Abu Nuaym[5].
Lorsqu'Al-Bukhari retourna dans sa ville natale après son périple à travers l'Orient, le gouverneur lui demanda de venir animer des séances de hadith à la cour, ce qu'il refusa en expliquant:
" Je ne veux pas rabaisser la science en la traînant à la porte des sultans. Si le gouverneur y tient, qu'il vienne à la mosquée ou chez moi, mais si cela lui déplaît, qu'il m'interdise de professer ; j'aurai ainsi une excuse devant Allah le jour du jugement dernier! "
Il fut alors expulsé de Boukhara, la bourgade qui l'a vu naître. Il implora Dieu contre le gouverneur et en moins d’un mois, ce dernier fut démis de ses fonctions et jeté en prison où il mourut.
Al-Bukhari reçut alors l'invitation des habitants de Samarkand. La nouvelle de son arrivée prochaine dans cette ville suscita la polémique entre les partisans de sa venue et ses détracteurs. Informé de la situation en cours de route, le savant préféra camper en chemin pour attendre la fin du conflit mais il tomba malade et mourut. Il est dit qu’une fois, après la prière d’al-ishâ, il invoqua le secours de Dieu en ces termes :
" Seigneur ! La terre, toute spacieuse qu’elle soit, s’est rétrécie autour de moi ! Reprends moi vers Toi Seigneur ! "
Il mourut le mois même, la veille de l’Aïd al-Fitr, c’est-à-dire pendant la dernière nuit de Ramadân de l’an 256 de l’hégire (870 après J.-C.), à l’âge de soixante-deux ans lunaires et treize jours.[6]
Ibn Huzayma dit a propos de Muhammed al-Bukhari: « Il n’a existé de savant du hadith plus grand qu’Al-Bukhari sous la coupole céleste ».
Références
- ↑ lbrâhîm Ibn al-Mughîra, Al-Hafid Ibn Hajar écrit : "Nous n'avons pas trouvé d'éléments racontant sa biographie" :Hadyu as-Sâry p. 478), cependant certaines sources peu fiables citent le père d'al Mughira comme un persan nommé Bazdirbah, 'cultivateur' en persan, d'autres le nomment al-Ahnaf...
- ↑ (en) [1]
- ↑ Revue / Journal Title Bulletin d'études orientales ISSN 0253-1623 Source / Source 1998, vol. 50, pp. 191-222 (4 p.3/4) Langue / Language Anglais Revue : Multilingue Éditeur / Publisher Institut français de Damas, Damas, SYRIENNE, RÉPUBLIQUE ARABE (1931) (Revue) Mots-clés anglais / English Keywords Islam ; Middle Ages ; Arabic manuscript ; Oral tradition ; Transmission ; Philology ; Al-Yūnīnī (A.) ; Al-Badrānī (M.) ; Mots-clés français / French Keywords Islam ; Moyen Âge ; Manuscrit arabe ; Tradition orale ; Transmission ; Philologie ; Siècle 13 ; Sahīh ; Rumūz ; Al-Yūnīnī (A.) ; Al-Badrānī (M.) ; Localisation / Location INIST-CNRS, Cote INIST : 23104, 35400007327589.0080)
- ↑ voir Tarihu Bagdad du célèbre Khatib-i Baghdadi, Abu Bakr Ahmad ibn ‘Ali ibn Thabit ibn Ahmad ibn Mahdi al-Shafi‘i (1014-1085) ibn Hajar rapporte cela en disant « les savants de Bagdad ont éprouvé al-Bukhari à Bagdad dans al-Fath'ul Bâri.»
- ↑ Dr. Suphi es-Salih, "Hadis İlimleri ve Hadis İstilahları, Terc. Yaşar Kandemir, Ankara 1981, 161" (les sciences du hadith et la terminologie du hadith)
- ↑ [Eléments de réflexion sur le saint Coran][2]
Liens externes
Bibliographie
- Ibn Kathir, Le Début er la fin (version disponible seulement en arabe).
- Résumé du "Sahih Al-Boukhârî", éditions Darussalem, 1999.
- Tarihu Bagdad, al-Khatib-i Baghdadi (en arabe).
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