Wahhabisme

Wahhabisme

Le wahhabisme est mouvement religieux et politique arabe et musulman[1] sunnite d'inspiration hanbalite[2], fondé par Mohammed ibn Abd el-Wahhâb (1703 - 1792) vers 1745. L'intention de ce dernier était de ramener l'islam à sa pureté d'origine. Ses fidèles rejettent toute tradition extérieure au Coran et à la sunna ainsi qu'ils refusent tant le culte des saints que la vénération du prophète Mahomet lui-même à travers les formes de culte qui lui sont rendues par les mystiques. Parfois perçu comme une secte[2], ce courant rigoriste radical se réclamant de l'orthodoxie sunnite est régulièrement présenté comme un mouvement ultra-orthodoxe. Le wahhabisme est étroitement lié à la notion de « salafisme », un courant fondamentaliste dont il se distingue difficilement et dont la description est l'objet de débats[3]. Selon certains commentateurs, ces courants issus de la salafiyya[4] connaissent un certain succès sur le web notamment auprès de la jeunesse[5].

Pour le chercheur tunisien Riadh Sidaoui, l'utilisation habituelle du terme wahhabisme est scientifiquement fausse, et il conviendrait de lui substituer le concept de « wahhabisme saoudien »[6]. En effet, il s'agit selon lui d'une doctrine islamique qui s'appuie sur l'alliance historique entre le pouvoir politique et financier représenté par Ibn Saoud et l'autorité religieuse représentée par Mouhammad ibn Abd al-Wahhab et cette doctrine continue a exister depuis cette alliance jusqu'à nos jours par le financement de plusieurs chaines religieuses et la formation de plusieurs shickhs[6].

Sommaire

Histoire

Le wahhabisme désigne pour ses adeptes la revivification du salafisme dans la péninsule Arabique, mais pour ses détracteurs c'est un terme péjoratif laissant sous-entendre que ce serait une nouvelle voie (minhaj en arabe) sans rapport avec les salafs, nom par lequel on désigne les premiers musulmans des trois premiers siècles après Mahomet. On doit ce néologisme (wahabiyya en arabe) à Souleyman ibn Abd al-Wahhâb, le propre frère du fondateur de cette doctrine, qui la dénonça en se fondant sur les écrits de Ibn Taymiyya dans son ouvrage intitulé Les foudres divines réfutant le wahhabisme (Al-sawaiq al-ila-hiyya fi al-radd ala al-wahabiyya)[7]

Ce mouvement a été initié par le cheikh Mouhammad ibn Abd al-Wahhab, né à Uyaynah en 1703. Son père était un cadi (juge)[8], et son grand-père Soulayman ibn Ali le savant de Nejd de son époque. Mouhammad apprit le Coran par cœur à l'âge de dix ans et étudia le fiqh hanbalite. Sa mémoire lui valut l'admiration de son père. Le jeune homme entreprit de voyager pour acquérir une certaine culture. Il sillonna tout d'abord la région du Nejd même, puis se rendit à La Mecque où il étudia auprès de savants. Il continua son périple vers Médine où il reçut l'instruction du cheikh Abdullah ibn-Ibrahim Al-Shammari. Le fils de ce dernier, Ibrahim Al-Shammari, lui apprit les règles de l'héritage et lui fit rencontrer le cheikh Mohammed Hayat al-Sindi, avec qui Mouhammad apprit les sciences du hadith et ses rapporteurs (ilm ar-rijal). Le cheik lui décerna l'autorisation d'enseigner les livres principaux tels que le sahih al-Bukhari, sahih Muslim etc.

À cette époque, les gens de la péninsule Arabique étaient revenus à toutes sortes de pratiques idolâtres (asch-shirk) et a fortiori, ne se conformaient que peu aux rituels (al-ahkam) de l'islam. Le cheikh les incita à retourner à l'islam des origines, celui de son prophète Mahomet et ses compagnons.

À la mort de son père, il commença à prêcher le message essentiel de l'islam, le « tawhid », à la manière des « pieux prédécesseurs » (as-salaf). Il dénonçait le polythéisme (ash-shirk), les innovations (bidaa), et les choses détestables (al-munkar). Il retourna vers sa terre d'origine où il se heurta tout d'abord à des problèmes avec les notables, puis conclut en 1744 une alliance avec le prince Mohammed ben Saoud ben Mohammed, prince de Dariya, village proche de Riyadh. Selon les termes de cette alliance concrétisée par le mariage du fils d'Ibn Saoud avec la fille d'Ibn Abd al-Wahhâb, les deux hommes se promirent une aide mutuelle pour que l'un enseigne la « vraie » religion et que l'autre œuvre à la réunification des émirats.

L'idéologie d'Ibn Abd al-Wahhâb servira en s'appuyant sur la loi islamique à établir la légitimité de la domination des Al Saoud sur les tribus arabes voisines. Grâce au prêche (dawah) du cheikh, ainsi qu'à l'autorité et la puissance du prince, ils réussirent à unifier les tribus arabes, ce qui permit à Mohammed ben Saoud de devenir l'imam du premier État saoudien et de transmette cette fonction de l'imamat à ses descendants. Charles Saint-Prot présente Mouhammad ibn Abd al-Wahhâb comme le précurseur du réformisme salafiste qui se développera avec Jamal al-Din al-Afghani, Mohammed Abduh, Mohammed Rachid Rida et Abd al-Rahman al-Kawakibi à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Ce mouvement va se propager à l'exterieur des frontières saoudiennes grâce à la télévision, aux ouvrages, aux radio cassettes puis par internet[9].

La réaction du califat musulman

Le califat ottoman de l'époque s'inquiéta rapidement de l'ampleur que prenait le mouvement et de la menace qu'il faisait peser sur son pouvoir. A la suite du pillage et de la profanation des villes saintes de Kerbala (1801), de La Mecque et de Médine (1803-1806)[10], le sultan Mahmud II ordonna au Khédive (vice-roi) d'Égypte Mohammed 'Ali Pacha d'envoyer une armée en Arabie pour détruire cette dissidence.

Mohammed 'Ali Pacha

Celui-ci nomma son fils Ahmed Toussoune Pacha (1793-1816), âgé de 17 ans, comme général commandant la première campagne militaire, qui quitta le port de Suez le 3 septembre 1811 et s'empara du port de Yanbu' la même année, de Médine en 1812 et de la Mecque en 1813.

La deuxième expédition se déroula entre 1813 et 1815. Durant cette campagne, Mohammed 'Ali Pacha accomplit le pèlerinage (Hajj) et supervisa les opérations militaires conduites par son fils Toussoune. Le troisième imam Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud fut tué sous les murs de Ta’if en décembre 1814 et le pouvoir passa aux mains de son oncle Abdallah, car aucun de ses douze fils n'étaient de taille à le remplacer. Mais les wahhabites ne purent résister à l’offensive et furent vaincus à Koulakh le 10 janvier 1815. Le quatrième imam Abdallah ben Saoud déposa les armes et accepta un humiliant traité, mais réussit à conserver le Nedjd et sa capitale Dariya.

Une troisième expédition égyptienne fut envoyé en Arabie en 1816, commandée par Ibrahim Pacha, autre fils (adoptif ?) du Khédive. Après une campagne très difficile, l'armée égyptienne détruisit la capitale Dariya le 3 septembre 1818. Elle captura l'imam Soulaymân petit-fils de Mohammed ibn 'Abdelwahhâb, qui fut fusillé, et Abdallah ibn Saoud, qui fut envoyé au sultan Mahmoud II. Ce dernier le fit décapiter et exposa son corps sur la place publique à Istanbul. Mais certains membres de la famille de Saoud réussirent à fuir vers d'autres régions de l'Arabie.

L'imam Turki Ben Abdallah Ben Mohamed Ben Saoud réussit à créer en 1824 le second état wahhabite avec Riyad pour capitale. La famille rivale des Al-Rachid profita des luttes fratricides au sein du clan Al-Saoud pour mettre fin à ce second état et s'emparer du pouvoir à Riyad avec l'aide des Turcs en 1892. L'empire britannique, qui souhaitait voir le départ de l'empire ottoman de la région, instrumentalisa le wahhabisme à des fins géopolitiques. Il apporta un large soutien et un appui à ce mouvement dans sa conquête et aida le wahhabisme à se répandre. En 1902, Abdelaziz ben Abderrahman ben Fayçal Al Saoud de l'ancienne famille régnante réfugiée au Koweït, reconquit Riyad puis tout le Nedjd entre 1902 et 1912, avant d'arracher le Hedjaz et de prendre possession de La Mecque le 14 octobre 1924, de Médine le 5 décembre de la même année, de Djeddah le 23 décembre 1925 pour finalement fonder les royaumes du Hedjaz le 29 août 1926 et du Nedjd en mai 1927, qu'il réunit le 22 septembre 1932 pour créer le troisième Royaume d'Arabie Saoudite.

Après la disparition du Califat en 1924, la conquête du pouvoir en 1932 et l'exploitation des gisements pétrolifères d'Arabie à partir de mars 1938, la famille des Saoud et le wahhabisme prirent leur essor grâce au pacte géostratégique « pétrole contre protection », qui fut conclu sur le croiseur USS Quincy le 14 février 1945 entre le roi Abdelaziz ben Abderrahman ben Fayçal Al Saoud et le président des USA Franklin Delano Roosevelt[11]. Ce pacte permet la protection du régime wahhabite des saouds en échange de la protection des USA. Ainsi, le wahhabisme a pu se développer grâce aux pétrodollars et à la protection militaire des USA sur le régime wahhabite.

La doctrine wahhabite

Les doctrines salafiste et wahabite sont souvent qualifiées d'anthropomorphistes par leurs détracteurs. Les adeptes de ces deux mouvements se défendent de cette accusation et disent suivre la doctrine des « gens de la tradition et du consensus » (ahl as-sunna wal-jama`a). Le cheikh Ibn Taymiyya, la référence de ces deux mouvements, a dit :

« La foi en Allah inclut de croire à toutes les qualités qu'Allah s'est attribué dans son livre et à celles que son messager Mahomet lui a attribué sans déformation, ni dépouillement, ni définition du comment, ni assimilation.[...] Les sunnites ne nient pas les qualités qu'il s'est attribué, ne dénaturent pas les propos, ne déforment pas le sens de Ses superbes noms, de même qu'ils ne définissent pas le comment et n'assimilent pas Ses attributs à ceux de Ses créatures[12]. »

Ils prétendent que leur préceptes sont conformes à ceux des Salaf, les premières générations de musulmans, bien que les Sunnites ne reconnaissent pas cela. Les wahhabites disent ainsi :

  1. Dieu est un et n'a pas de partenaire.
  2. Dieu est sans corps ressemblant aux êtres humains.
  3. Dieu crée ex nihilo (en partant de rien).
  4. Dieu est créateur avant de créer.
  5. Dieu sera vu (de visu) dans l'au-delà, et Il est au-dessus de Son trône.
  6. La main, le visage, le tibia, les yeux sont des attributs de Dieu compris de manière littérale, comme l'ouïe et la vue, même si ils ne ressemblent pas à ceux des êtres humains.
  7. Le Coran est la parole de Dieu incréée et éternelle[13].

Dans un ouvrage récent se réclament de ce mouvement, intitulé Lumière sur la voie des Pieux Prédécesseurs, écrit par Shaykh Abd Allah Ibn Salih Al Ubaylan, et commenter par Shaykh Salih al-Fawzan, cinquante-quatre règles sont exposés spécifiant le suivi de cette méthodologie, notamment concernant les attributs divins, l'Unicité de Dieu, le retour aux Coran et à la Sunna, la suprématie de la Législation de Dieu sur celle des hommes, le rejet de l'innovation, comment atteindre les nobles caractères, la nécessité d'apprendre la religion ainsi que les règles spécifiques à la prédication[14].

Ouvrages

Les trois principales œuvres de Mouhammad ibn Abd al-Wahhab :

  • Al Oussoul Al-Thalatha, les Trois Principes Fondamentaux, exposant et expliquant les fondements de l'islam.
  • Kitâb ut-Tawhîd ou Livre de l'unicité, écrit à Huraymalah et enseigné partout en Arabie. Ce livre détaille point par point toutes les conditions nécessaires à vouer un culte unique à Allah.
  • Kashf ash-Shubuhât fit-Tawhîd, l’Élucidation des Équivoques Concernant le Tawhîd.

D'autres, moins célèbres, sont toutefois notables :

  • Résumé du Sahîh Al-Bukhârî (recueil de paroles prophétiques) ;
  • Kitâb ul-Kabâ’ir (le Livre des Péchés graves) ;
  • Arba'a Qawâ'id fit-Tawhîd (quatre règles concernant l’Unicité) ;
  • Résumé de Zâd ul-Ma'âd (d’Ibn ul-Qayyim) ;
  • Istinbât ul-Qur’ân (les déductions faites à partir du Coran) ;
  • Ahâdîth ul-Fitan (les traditions concernant les troubles) ;
  • Mukhtasar us-Sîrat in-Nabawîyya (le résumé de la biographie du Prophète) ;
  • Fadhâ’il ul-Islâm (les mérites de l’islam) ;
  • Usûl ul-‘Imân (les fondements de la foi) ;
  • Tafsîr ul-Qur’ân (le commentaire du Coran) ;
  • Résumé de al-Insâf ;
  • Résumé de al-Sharh ul-Kabîr ;
  • Massâ’il ul-Jâhilîyya (les questions concernant les pratiques de la période anté-islamique) ;
  • Mufîd ul-Mustafîd ;
  • Adâb ul-Mashyi ilâ-s-Salât (la façon dont il convient de se rendre à la prière).

Dès le milieu du XVIIIe siècle à la Mecque, les maîtres et les muftis des quatre Ecoles de droit sunnites avalisent une réfutation contre « l'égaré qui égare » intitulée le livre de la prévention de l'égarement et de la répression de l'ignorance[15]. Il en est de même avec les oulémas chiites zaïdites au Yémen et jafarites en Irak[16]. Les premières réfutations apparaissent au Maghreb après la prise des lieux saints par les wahhabites entre 1803 et 1806. La doctrine wahhabite fut réfutée (radd en arabe) par toutes les écoles chiites et sunnites avec plus ou moins de virulence selon la puissance de la dynastie Saoud protectrice, pratiquement dès sa naissance et jusqu'à la création du troisième Royaume d'Arabie saoudite en 1932. Le wahhabisme est alors perçu comme une reviviscence de l'aube glorieuse de l'islam en proposant une tradition « revivifiée » coïncidant avec une lutte anticolonialiste victorieuse et la manne pétrolière : à partir de ce moment, il n'est plus considéré comme une secte « déviante » mais comme l'orthodoxie-même de l'islam en Arabie.

La démolition des lieux profanes

Le cimetière de Médine, aujourd'hui rasé.

Origine

La plupart des musulmans non-wahhabites sont attachés aux lieux et aux mausolées associés à l'Islam ancien[17].

Les lieux saints du Hedjaz sont restés longtemps des lieux de pèlerinage en particulier la tombe du prophète Mahomet. Toutefois la doctrine wahhabite désapprouve l’intérêt des sites construits autour des défunts. La visite de sites archéologiques, religieux ou historiques, est formellement proscrite. Elle est assimilée à de l'idolâtrie par le culte wahhabite. La démolition de ces sites est un phénomène qui s'est passé surtout en Arabie Saoudite, dont le régime est wahhabite. La province du Hedjaz est la plus touchée, contrairement au Nejd, qui n'a été occupé que depuis 1924 et sur une courte période au début du XIXe siècle par les Ibn Saoud et était restée dans le dévoiement de l'idéologie wahhabite. Les villes saintes de La Mecque et de Médine ont subi la destruction d'une grande partie de leur patrimoine historique et archéologique[18] .

Historique

La plus importante destruction de sites a commencé en 1806 lorsque l'armée wahabite a occupé Médine. Les armées wahabites ont rasé le Baqi', ou cimetière qui contenait les restes des figures centrales de l'Islam des débuts. Les mosquées ont également été visées et la tombe du prophète Mahomet faillit être démolie[19].

Mais, suite aux protestations des musulmans non-wahabites dans le monde, l'Empire Ottoman envoya une armée et en 1818 Mohammed Ali Pacha reprit le Hedjaz aux islamistes puristes et ces monuments furent reconstruits pour un coût de 700 000 Livres de l'époque[20].

Durant la Révolte arabe à la fin de la Première Guerre mondiale, les Hachémites soutenus par les Britanniques s'emparèrent du Hedjaz. Le 21 avril 1925, les compagnons d'Abdelaziz Ibn Saoud, ou Ikhwan le reprirent et débarrassèrent ces lieux de tous monuments en rapport avec des saints ou des imams, comme ce fut le cas à La Mecque pour les tombes de la famille du prophète Mahomet[21]. Alors que certains mausolées détruits à Médine comprenaient ceux des premiers chefs chiites, ceux-ci commémorent annuellement cette destruction.

En 1994 le fameux Abdelaziz ben Baz, mufti, plus haute autorité religieuse du Royaume Wahhabite, lança une fatwa stipulant qu'« il n'est pas permis de glorifier les bâtiments et les sites historiques. De telles actions mènent au polythéisme[22]. » Entre 500 et 600 mausolées et d'autres structures de l'Islam des origines ont été démolies pour empêcher les populations de pratiquer des commémorations contraires aux valeurs du wahhabisme[23]. Il a été estimé que 95 % des bâtiments âgés de plus de 1000 ans ont été rasés dans les 20 dernières années[24]. Toutefois les populations du Hedjaz semblent être moins convaincues de cette politique que ceux du Nejd, des voix se sont élevées pour protester contre la destruction de ces sites religieux, en particulier avec les futurs développements des mosquées de Médine et de La Mecque[25].

Sites détruits

Parmi les croyances contre lesquelles le wahhabisme lutte, il y a notamment le tawassoul, une forme d'invocation qui consiste à demander l'intercession d'un prophète ou d'un saint pour se rapprocher d'avantage d'Allah. Sans interdire complètement la pratique dont ils considèrent une partie comme étant conforme à la tradition islamique, ils préfèrent détruire tout lieu de culte qui pourrait éventuellement amener les adeptes à commettre des actes de polythéisme (chirk). Ceux-ci se comptent désormais par centaines :

Mosquées
  • La mosquée de la tombe de Hamza ibn `Abd al-Muttalib ;
  • La mosquée de Fatima Zahra ;
  • La mosquée d'al-Manaratain ;
  • La mosquée et la tombe de `Ali al-Ouraydhi ibn Ja`far as-Sadiq, détruite le 13 août 2002[26] ;
  • Quatre Mosquées de la Bataille du fossé à Médine ;
  • La mosquée d'Abou Rashid[27] ;
  • La mosquée Salman al-Farsi, à Médine[27] ;
  • La mosquée Raj'at ash-Shams, à Médine[27].
Cimetières et tombeaux
  • Jannat al-Baqi à Médine qui aurait été entièrement rasé ;
  • Jannat al Mu'alla, l'ancien cimetière de La Mecque[27] ;
  • Tombeau de Hamida al-Barbariyya, la mère de l'Imam Musa al-Kazim ;
  • Tombeau d'Amina bint Wahb, la mère de Mahomet, qui fut détruit et brûlé en 1998 ;
  • Tombeau des Banu Hashim à La Mecque[27] ;
  • Tombeaux de Hamza et d'autres martyrs de la bataille d'Uhud[27] ;
  • Tombeau d'Eve à Djeddah, scellée avec du béton en 1975[27] ;
  • La tombe de `Abdullah ibn `Abd al-Muttalib, le père de Mahomet à Médine[27].
Sites religieux historiques
  • La maison de Mahomet où il serait né en 570. Au départ devenue un marché d'animaux[28]. Un bâtiment a ensuite été construit par dessus au début du XXIe siècle suite à un compromis ;
  • La maison de Khadija, première femme de Mahomet. Les musulmans pensent qu'il aurait reçu la plupart de ses premières révélations en ce lieu. Après sa redécouverte pendant les travaux d'extension de la Mecque en 1989, elle fut recouverte par des toilettes publiques[29] ;
  • La maison de Mahomet à Medine où il vécut après son départ de la Mecque ;
  • La première école islamique (Dar al-Arqam) où Mahomet enseigna sa religion. Elle est maintenant sous l'extension de la Mecque[30].

Démolition en projet

Concernant la mosquée de Médine où est enterré Mahomet, Abou Bakr et Omar ibn al-Khattâb. Le ministère saoudien des affaires islamiques a publié en 2007 un rapport soutenu par Abdul Aziz ibn Abdillah Ali ash-Shaykh, le mufti d'Arabie Saoudite, qui statue que « le dôme vert doit être démoli et les trois tombes doivent être aplanies dans la mosquée du prophète. ». Ce point de vue a fait écho lors d'un discours du défunt Ibn 'Uthaymîn, l'un des religieux wahhabites les plus illustres d'Arabie saoudite, décédé en 2001 : « nous espérons qu'un jour nous serons en mesure de détruire le dôme vert du prophète Mouhammed [...][22]. ».

Extension dans le monde

Suite à l'envoi de Mutawas saoudiens en Afghanistan pour aider le gouvernement des talibans à former leur police de répression du vice et de promotion de la vertu, le gouvernement taliban fut convaincu de démolir les Bouddhas de Bâmiyân, sachant que toute représentation humaine est interdite par la doctrine wahhabite[31].

Notes et références

  1. Dominique Chevallier, article Wahabisme, in Encyclopaedia Universalis, édition 2011, extrait en ligne
  2. a et b Gérard Hervouet et alii, Asie centrale et Caucase : une sécurité mondialisée, éd. Presses de l'université de laval, 2004, p. 193, note 6, extrait en ligne
  3. Cédric Baylocq Sassoubre, « Livre : Le salafisme mondialisé », in Religion.info, 02/10/2010, article en ligne
  4. en arabe, as-salafiyya provient du mot salaf, « prédécesseur » ou « ancêtre »
  5. « Samir Amghar : Le Net est le principal pourvoyeur de radicalité », in Le Parisien, 20/09/2011, article en ligne
  6. a et b [Le wahhabisme saoudien est le plus dangereux des courants religieux (الوهابية السعودية أخطر الحركات الدينية), Alkhabar al ousboui, Algérie, 30 aout 2010]
  7. Le Pacte de Nadjd (Où comment l'islam sectaire est devenu l'islam) par Hamadi Redissi, aux éditions du Seuil (la couleur des idées), septembre 2007, ISBN 978-2-02-096081-6, page 98. L'ouvrage de Suleyman ibn Abd al-Wahhâb fut édité pour la première fois à Bombay en 1899.
  8. L'islam d'Arabie : le wahhabisme sur www.clio.fr
  9. Charles Saint-Prot. Islam. l'avenir de la Tradition entre révolution et occidentalisation. Paris: Le Rocher, 2008
  10. Le Pacte de Nadjd, op.cit, pages 52-59
  11. Le Pacte de Nadjd, op.cit, pages 205-216
  12. Extrait du livre : Al 'aquida al wasityya, La profession de foi d'Ibn-Taymiya.
  13. Extrait du livre : Al fiqh al Akbar de l'imam abou hanifa
  14. Lumière sur la voie des pieux prédécesseurs, Edition Gheras Koweit 2009
  15. Le Pacte de Nadjd, op.cit, page 101
  16. Le Pacte de Nadjd, op.cit, pages 105-109
  17. (en) John Renard, Seven Doors to Islam, Berkeley, University of California Press, 1996, poche (ISBN 978-0-520-20417-1) (LCCN 95045130), « Devotion », p. 66 
  18. (en)Los Angeles Time, 17 septembre 2007
  19. (en)History of the Cemetery of Jannat al-Baqi| History of the Shrines, Al-Islam.org (Ahlul Bayt Digital Islamic Library Project). Accessed online 16 December 2008.
  20. Irfan Ahmed, The Destruction of Holy Sites in Mecca and Medina, page 1, Islamica Magazine (Center for Inter-Civilizational Dialogue Inc.), Issue 15. Accessed online 16 December 2008.
  21. (en) Robert Goss, Dead But Not Lost, Walnut Creek, Rowman Altamira, 2005, poche (ISBN 978-0-7591-0789-2) (LCCN 2004018325), « Chapter 5 », p. 204 
  22. a et b Wahabi/Saudi Government destroying Islamic heritage, The New Republic, March 26, 2008. Consulté le 2008-12-24
  23. (en) Angel Rabasa, The Muslim World After 9/11, Santa Monica, Rand Corporation, 2004 (ISBN 978-0-8330-3712-1) (LCCN 2004021173), « The Middle East: Cradle of the Muslim World », p. 103, note 60. 
  24. (en) The destruction of Mecca: Saudi hardliners are wiping out their own heritage
  25. (en)Destruction of Islamic Architectural Heritage in Saudi Arabia: A Wake-up Call
  26. (en)Irfan Ahmed, The Destruction of Holy Sites in Mecca and Medina, page 2, Islamica Magazine (Center for Inter-Civilizational Dialogue Inc.), Issue 15. Accessed online 16 December 2008.
  27. a, b, c, d, e, f, g et h (en)History of the cemetery of Jannat Al-Baqi
  28. Irfan Ahmed, The Destruction of Holy Sites in Mecca and Medina, page 4, Islamica Magazine (Center for Inter-Civilizational Dialogue Inc.), Issue 15. Accessed online 16 December 2008.
  29. Islamica Magazine. Accessed 16-12-08
  30. Irfan Ahmed, The Destruction of Holy Sites in Mecca and Medina, page 3, Islamica Magazine (Center for Inter-Civilizational Dialogue Inc.), Issue 15. Accessed online 16 December 2008.
  31. Inside the Kingdom: Kings, Clerics, Modernists, Terrorists, and the Struggle for Saudi Arabia par Robert Lacey 2009 (ISBN 0670021180)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Ouvrages

  • Stéphane Lacroix, Les islamistes saoudiens, Une insurrection manquée, éd. PUF, 2010

Essais

  • Hamadi Redissi, Le Pacte de Nadjd ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam, éd. Seuil, 2007

Littérature confessionnelle

  • Le commentaire des trois principes fondamentaux de Muhammed ibn Salih al-`Uthaymin, éditions Anas (2005)
  • La profession de foi d'Ibn Taymiyya (`aquidat-ul-Wasitiyya), Ibn Taymiyya, éditions Dar el muslim (2007)
  • Al fiqh Al akbar . L'imam abou hanifa . Version française : Les fondements de la foi sunnites ; éditions : Sabil ; année : 2006
  • Kitab al tawhid . Cheikh mohammed ibn abdel wahad . Version française : L'unicité de Dieu ; éditions : Al Qalam ; année : 1992

Articles

  • Stéphane Lacroix, « Les islamistes saoudiens : le wahhabisme », in Le Monde de Clio sur le site clio.fr, avril 2010, article en ligne
  • Stéphane Lacroix, « Les nouveaux intellectuels religieux saoudiens : le Wahhabisme en question », in Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, n° 123, juillet 2008, pp. 141-159, article en ligne

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