Festival de Cannes

Festival de Cannes

43°33′03.10″N 7°01′02.10″E / 43.5508611, 7.01725

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Festival de Cannes
Image associée au festival
Date de création 1946
Voir les festivals par année
Prix principal Palme d'or
Voir la liste des prix décernés
Président Gilles Jacob
Délégué général Thierry Frémaux
Édition courante Festival de Cannes 2011
Durée 12 jours
Lieu Palais des festivals et des congrès de Cannes, Drapeau de France France
Site web festival-cannes.fr

Le Festival de Cannes, fondé en 1946 sous l'égide de Jean Zay[1], ministre des Beaux-arts du Front populaire, et appelé jusqu’en 2002 le Festival international du film, est un festival de cinéma international se déroulant chaque année à Cannes (Alpes-Maritimes, France) durant douze jours.

Il est devenu, au fil des années, le plus médiatisé au monde[2], et son influence n'a cessé de croître grâce aux médias et sponsors présents à cette occasion, notamment lors de la cérémonie d'ouverture et de la traditionnelle montée des marches : le célèbre tapis rouge et ses vingt-quatre « marches de la gloire »[3]. Malgré ce prestige, le Festival a souvent été critiqué, et il fut à l'origine de plusieurs scandales ou controverses que relayèrent magazines et journaux, français et étrangers.

Chaque année, durant la seconde quinzaine de mai, la ville de Cannes est envahie par des cinéastes et prise d'assaut par des milliers de photographes. C'est au Palais des Festivals et des Congrès, situé sur le boulevard de la Croisette, que les principales projections ont lieu.

Parallèlement au Festival, plusieurs sections ont été créées au fil des ans. Parmi elles, on retrouve la Quinzaine, la Cinéfondation, la Semaine de la critique, Un certain regard, et surtout le Marché du film de Cannes, le premier au monde, en importance. Durant ces festivités, l'occasion est donnée aux nombreux producteurs et distributeurs présents sur place de trouver des partenaires pour le financement de leurs projets de films, ou de vendre les œuvres déjà tournées aux distributeurs et télévisions du monde entier.

Bien que faisant initialement figure de manifestation touristique et mondaine[4], le Festival a été créé pour récompenser le meilleur film, le meilleur réalisateur ou le meilleur acteur et la meilleure actrice d'une compétition internationale de films. Pourtant, au fil des années, d'autres prix décernés par un jury de professionnels, d'artistes et d'intellectuels, sont apparus et sont venus se rajouter au prestige cannois, comme le Prix du Jury, le Grand Prix et surtout la Palme d'or. Aujourd'hui, la sélection officielle se veut le reflet de la production cinématographique mondiale. La compétition met généralement en exergue le cinéma d'auteur ou de recherche.

Sommaire

Histoire

Genèse et première édition (1939)

Affiche du film Le Magicien d'Oz de Victor Fleming qui aurait dû faire partie de la sélection du 1er festival avorté en 1939

L'Exposition spécialisée de 1937 avait mis à jour le besoin, pour la France, d'organiser une compétition internationale de films afin de consolider son prestige culturel. Un évènement parallèle va précipiter la décision de l'État français. À la fin des années 1930, choqués par l’ingérence des gouvernements fascistes allemand et italien dans la sélection des films de la Mostra de Venise — inaugurée en août par le docteur Joseph Goebbels —, Émile Vuillermoz et René Jeanne soumettent à Jean Zay, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, l'idée d'un festival international de cinéma en France[5]. Jean Zay est fortement intéressé par la proposition[6], les Américains et les Britanniques, qui boycottent la Mostra de Venise, l'encouragent dans ce sens : Harold Smith, le représentant à Paris de la Motion Picture Association of America et Neville Kearney, le délégué officiel du cinéma britannique en France s'engagent personnellement à soutenir la manifestation et à y amener des vedettes[7]. Le festival dès ses débuts se veut être un partenariat franco-américain voulant créer le plus grand marché du film mondial[8]. Plusieurs villes sont alors candidates, notamment Vichy, Biarritz et Alger mais c'est Cannes, dont Henri-Georges Clouzot apprécie l’agrément et l’ensoleillement, qui remporte les suffrages. Philippe Erlanger, associé à l'entreprise sera le premier délégué général du Festival[9].

En juin 1939, Louis Lumière accepte d'être le président de la première édition du Festival qui doit se dérouler du 1er au 20 septembre. Il avait alors déclaré vouloir « encourager le développement de l’art cinématographique sous toutes ses formes et créer entre les pays producteurs de films un esprit de collaboration ». La sélection française est arrêtée et comprend L'Enfer des anges de Christian-Jaque, La Charrette fantôme de Julien Duvivier, La Piste du nord de Jacques Feyder et L'Homme du Niger de Jacques de Baroncelli.

Parmi les films étrangers, on retrouve Le Magicien d'Oz de Victor Fleming, Pacific Express (Union Pacific) de Cecil B. DeMille, Au revoir Mr. Chips (Goodbye Mr Chips) de Sam Wood et Les Quatre Plumes blanches (The Four Feathers) de Zoltan Korda.

Le peintre Jean-Gabriel Domergue, cannois par adoption, crée l'affiche du 1er Festival, qui est d'ailleurs devenue célèbre depuis.

Dès le mois d'août, les vedettes commencent à affluer, la Metro-Goldwyn-Mayer affrète un paquebot transatlantique pour amener les stars d'Hollywood : Tyrone Power, Gary Cooper, Annabella, Norma Shearer ou encore George Raft. On prévoit des fêtes mémorables ; inspirés par le film Quasimodo, les Américains ont même dans l'idée de construire une réplique de Notre-Dame de Paris sur la plage de Cannes[9]. Le 1er septembre, jour de l'ouverture officielle, les troupes allemandes pénètrent en Pologne, mettant du même coup fin à cette première édition d'un Festival mort-né, et le 3 septembre, c'est la déclaration de guerre de la France et du Royaume-Uni à l'Allemagne.

Les débuts du Festival

La première véritable édition du Festival se déroule après la guerre, du 20 septembre au 5 octobre 1946 dans l'ancien casino de Cannes grâce, entre autres, à la volonté de Philippe Erlanger alors chef du service des Echanges artistiques au ministère des Affaires étrangères et à celle de la confédération générale du travail[10], dont le réalisateur Louis Daquin est alors membre. La première édition du Festival est financée par le Ministère des Affaires étrangères et la ville de Cannes[11],[12],[13]. À l'origine le Festival devait concurrencer la Mostra de Venise mais l'Italie et la France étant redevenues des nations amies, il fut un temps pressenti que le Festival de Cannes et la Mostra de Venise aient lieu chaque année en alternance[14].

Ce contrat ne fut pas annoncé au départ[15]. La France et les professionnels du cinéma n'étaient donc pas au courant des échanges entre la Mostra et le Festival. En 1946, le Festival avait eu un succès considérable et les cinéastes attendaient avec impatience l'édition suivante de 1947[15]… Cependant, lorsque cet accord sera dévoilé, il sera vivement critiqué, certains parleront même d'« une capitulation de la France »[15], ainsi que l'annoncera le magazine La Technique Française.

Le Palais des Festivals et des Congrès, construit spécialement pour le Festival en 1979

L'édition suivante, en 1947, se fera de justesse, le Palais des Festivals étant construit par le syndicat dans la précipitation[16], le gouvernement de l'époque refusant de financer un Festival annuel. C'est pour cela que la Fédération CGT des syndicats du spectacle siège au conseil d'administration du Festival encore aujourd'hui[17]. D'ailleurs, cette année-là, sera instauré le principe d'égalité. C'est-à-dire que les organisateurs du Festival avaient décidé que le jury ne devait être composé que d'un représentant par pays[18].

Ainsi, en 1947, a lieu l'inauguration du Palais des Festivals et des Congrès (également appelé Palais Croisette) qui sera remplacé par un nouveau palais en 1983. L'inauguration du Palais Croisette se fera le soir du 11 septembre 1947 (et le Festival du 12 au 25). C'est grâce au docteur Picaud, maire de Cannes, que ce nouveau palais voit le jour. Seule la toiture n'est pas terminée[19] et elle s'envolera lors d'un violent orage en fin de Festival. C'est le Casino municipal qui servira de relais pour le bal de clôture et la remise des prix[20].

C'est aussi en 1947 que Robert Favre Le Bret rejoint la direction du Festival de Cannes. Il instaurera alors la Commission de sélection. Le principe était simple : le Centre national de la cinématographie devait donner à la commission de sélection les dates et règlements des autres festivals internationaux en précisant les délais de l'envoi des films. Les producteurs étaient ensuite informés et pouvaient ainsi envoyer leur(s) film(s) à la Commission. Celle-ci établissait ensuite la sélection. Ces films devaient être conformes aux règles de censure de l'époque. Malgré ce choix libre, la liste devait tout de même être validée par le Ministère qui s'occupait de la Cinématographie, et celui des Affaires étrangères, du moins durant la période de la Guerre froide[21]. Ainsi, durant l'année 1947, le Festival s'institutionnalise, s'organise, et trouve ses marques au sein de l'Europe, dont les festivals de cinéma se multiplient, même s'il n'aura pas lieu en 1948 et en 1950 officiellement en raison de problèmes budgétaires[22], ou peut-être officieusement à cause du contrat avec la Mostra de Venise, qui visait à les faire se dérouler en alternance un an sur deux[14].

À la fin de l'accord avec la Mostra de Venise, en 1951, le Festival aura enfin lieu durant le printemps, et n'aura plus à subir la concurrence de la Mostra de Venise et du Festival de Locarno qui se déroulaient sensiblement à la même date. Quatre ans plus tard, en 1955, est créée la Palme d'or, à l'initiative de Robert Favre Le Bret. Jusque là, c'était le Grand prix qui était remis au réalisateur du meilleur film de la compétition. Le Délégué Général avait alors réuni tout le Conseil d'Administration du Festival et invité des joailliers de toute l'Europe pour présenter leur représentation de la Palme d'or[23]. C'est le dessin de Lucienne Lazon qui remporte l'approbation du Conseil. C'est cette même année que Delbert Mann se voit remettre la première Palme de l'histoire, pour Marty. Mais, de 1964 à 1974, le Grand prix reprend sa place, pour finalement disparaître à jamais.

Les hésitations des premières années se résolvent donc à partir des années 1950, Cannes s'impose comme la grand-messe du cinéma mondial et redonne une légitimité culturelle à la France[8]. Le désir du critique André Bazin, qui voulait que le festival s'occupe un peu moins de mondanités, de patriotisme ou de diplomatie (jusque dans les années 1970, ce sont les différentes ambassades qui présentent leurs films choisis par leurs gouvernements respectifs) et un peu plus de cinéma, devient réalité[24]. Les plus grands cinéastes y présentent certaines de leurs œuvres majeures : Roberto Rossellini, Federico Fellini, Ingmar Bergman, Elia Kazan, Joseph L. Mankiewicz, Robert Wise, William Wyler, Michelangelo Antonioni, Vittorio De Sica, Andrzej Wajda, Satyajit Ray, Luis Buñuel ou encore Akira Kurosawa.

De nouvelles ambitions

En 1959, le Prix de la mise en scène vient récompenser François Truffaut pour Les Quatre Cents Coups, lui qui en tant que critique avait fustigé un festival de promotion et de théâtre politique, condamné à disparaître donc : la boucle est bouclée d'autant qu'à ce moment-là, Alain Resnais revient trois ans après avoir fait scandale avec son documentaire sur les camps de concentration Nuit et Brouillard et présente Hiroshima mon amour qui est un choc[24]. La Nouvelle Vague est lancée. C'est d'ailleurs cette même année qu'est fondé le Marché du film. Il va alors donner au Festival une dimension commerciale d'ampleur, il rendra aussi plus facile les échanges entre vendeurs et acheteurs de l'industrie du cinéma. Depuis cinquante deux ans d'activité, le Marché du film est devenu la première plate-forme mondiale pour le commerce international du film[25]. En 2007, il a accueilli plus de 10 000 participants provenant de 91 pays différents[26].

Dans les années 1960, la notion de « film de festival » fait débat[24] mais on découvre de nouveaux réalisateurs dont le talent est immédiatement reconnu et le travail largement récompensé : Andreï Tarkovski, Miklós Jancsó, István Szabó ou encore Glauber Rocha.

On remarquera en 1962 la première Semaine internationale de la critique[27], alors créée dans le but « de mettre à l’honneur les premières et deuxièmes œuvres des cinéastes du monde entier »[28]. Depuis un certain temps, on parle, dans les rues de Cannes, de projections privées, à propos de la Semaine internationale de la critique. Effectivement, des projections du Miramar, une salle de cinéma de Cannes, ont tendance à être réservées aux célébrités du cinéma, comme avec l'entrée de Alejandro González Iñárritu, Walter Salles, Guillermo del Toro, Javier Bardem, Carlos Reygadas et Harmony Korine, qui eux n'ont pas pris la file d'attente, contrairement à des cinéphiles qui ont dû attendre deux heures pour ne pas entrer, finalement. D'autre part, la Semaine internationale de la critique accueille sept courts et sept longs métrages en compétition mais visionne plusieurs autres films hors compétition. Ainsi François Ozon, Alejandro González Iñárritu, Julie Bertuccelli ou encore Éléonore Faucher y ont été découverts[29]. Deux ans plus tard, en 1965, le Festival rend hommage à Jean Cocteau, décédé le 11 octobre 1963, en le nommant président d'honneur du Festival à vie. L'année d'après, le président du jury est une femme, c'est Olivia de Havilland ; c'était la première fois qu'une femme occupait ce poste.

Mais, malgré ce développement considérable, le Festival de Cannes 1968 sera interrompu le 19 mai. Alors que des universités se ferment, les séances de projections officielles du Festival sont souvent annulées à cause de manifestants étudiants[30]. Dès le 13 mai, ces étudiants avaient commencé à envahir le Palais des Festivals. Le 18 mai, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Lelouch, Claude Berri, Roman Polanski, Louis Malle et Jean-Pierre Léaud se mêlent au mouvement étudiant qui agite Cannes[27]. Ils se révolteront aussi contre le ministre de la culture André Malraux qui avait alors démis Henri Langlois de son poste de directeur de la Cinémathèque française[30]. Pour aider ces célébrités, Alain Resnais, Carlos Saura et Miloš Forman retirent leur film en compétition de la sélection cannoise. Le Festival est pris d'assaut, et devient un lieu politique. C'est ainsi que le 19 mai, les organisateurs décident d'annuler le Festival, ce qui constitua une première dans l'histoire du cinéma[30].

Des changements majeurs

La devanture du Palais des Festivals en 2001

En 1969, Pierre-Henri Deleau créa la Quinzaine des Réalisateurs et la dirigera durant trente ans. Ce nouvel événement avait alors été créé pour présenter des films étrangers réalisés par des cinéastes encore peu connus du public[31], et qui ne faisaient pas partie de la sélection. Le maxime de la Quinzaine était alors « Cinéma en liberté ». Pour sa première édition, l'événement est organisé en à peine deux mois, ce qui n'a pas laissé le temps à une sélection de films : soixante deux longs métrages, et vingt six courts métrages sont donc projetés[32] gratuitement : le public est libre d'y entrer. Le premier film à faire l'ouverture de la Quinzaine est celui du cubain Manuel Octavio Gómez : La Première charge. Ce long métrage recevra directement après sa projection un distributeur japonais.
La Quinzaine des Réalisateurs rendra, en 1977, un hommage à Henri Langlois, décédé le 13 janvier 1977, en le mettant au premier plan sur l'affiche du Festival. Puis, de 1981 à 1983, la Quinzaine créera la section Super 8, mais qui n'eut pas un grand succès[33].

En 1972, le Festival de Cannes changera de figure : Robert Favre Le Bret est nommé président et Maurice Bessy est élu délégué général. Ce changement majeur a donné un renouveau à la cérémonie. Avant cette date, les États choisissaient les films qui les représenteraient au Festival[34]. Désormais, le nouveau délégué général instaura les deux comités de sélection, un pour la France, et un autre pour le cinéma international. Ce renouveau amènera quelques problèmes pour la sélection du Festival de Cannes 1972[34]. L'année suivante, une nouvelle section est inaugurée, Perspectives du cinéma français (aujourd'hui disparue). C'est en 1978 que les plus grandes modifications eurent lieu[35].

Gilles Jacob arrive alors au poste de délégué général du Festival et crée la Caméra d'or qui récompense le meilleur premier film de toutes les sections par l'intermédiaire d'un jury indépendant et la section Un certain regard. Cette section a été créée pour aider les films en marge à la distribution. Un film ressort gagnant d'une sélection de vingt films. Le Cinéma de genre est souvent mis à l'honneur dans cette section. De plus, Gilles Jacob en profitera pour réduire la durée du Festival à treize jours (elle était auparavant de deux semaines), ce qui diminuera en même temps le nombre de films sélectionnés[35]. Sous son impulsion, le festival cherche à défendre au mieux la liberté d'expression et de création contre la censure et les pressions internationales[24]. De fait, des réalisateurs comme Carlos Saura, Luis García Berlanga et Juan Antonio Bardem paraissent mieux armés pour lutter contre les prescriptions de la dictature franquiste et le Géorgien Otar Iosseliani arrive à éviter les foudres de Moscou grâce à l'accueil favorable des festivaliers[36]. Des cinéastes issus de pays en voie de développement comme le Malien Souleymane Cissé trouvent de surcroît, grâce aux égards de la sélection, une audience internationale et un certain confort dans le financement et la diffusion de leurs œuvres[24].

Le festival s'émancipe et devient une manifestation autonome. D'autres modifications surviennent, surtout dans la constitution des jurys. En effet, alors que depuis ses débuts le jury est en grande partie composé de membres de l'Académie française, il est désormais essentiellement constitué de célébrités de l'industrie du cinéma. Cette orientation avait déjà été prise à partir des années 1960 : après que Georges Simenon, président du jury en 1960, a notamment couronné La dolce vita de Federico Fellini sous les huées d'une partie de l'assistance ; Fritz Lang devient le premier grand cinéaste à présider le jury en 1964 et consacre Jacques Demy avec Les Parapluies de Cherbourg. Même si les jurés sont parfois des artistes n'appartenant pas au monde du 7e art ou des intellectuels (journalistes, écrivains, critiques…), le président du jury est aujourd'hui obligatoirement une personnalité du cinéma internationalement reconnue. Le dernier non-professionnel à avoir présidé le jury est l'auteur américain William Styron en 1983.

Studio de télévision annuel Canal+ sur la plage de l'Hôtel Martinez pendant le Festival de Cannes

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On remarque aussi la présence du Festival sur les écrans télévisés par l'intermédiaire d'Antenne 2 dans les années 1970 et 1980 puis de Canal+ dans les années 1990, 2000 et 2010. Depuis 1993, les cérémonies d'ouverture et de clôture sont télédiffusées en clair et en direct. Elles sont centrées autour d'un maître ou d'une maîtresse de cérémonie connu qui appelle sur scène les différents jurys et les célébrités choisies pour remettre les prix.

Le Palais des Festivals et des Congrès devait être agrandi. L'ancien palais méditerranéen se transforme alors en « bunker »[37]. Ce nouveau palace est plus confortable et spacieux. Mais il ne fera pas l'unanimité au départ[38]. Les travaux sont pris en charge trop tard et causent plusieurs problèmes lors de la projection des films. La remise des prix de l'édition 1983 se fait dans la poussière. Ces incidents ont failli provoquer l'arrêt du festival[37].

Les marches du Palais du Festival

L'architecture du nouveau palais est assez monumentale et présente 10 000 m2, les festivaliers le surnommeront alors « Le Bunker »[37]. On remarque aussi cette année la montée des marches houleuse d'Isabelle Adjani dont l'attitude lors de la présentation de L'Été meurtrier (refus de poser pour le photocall et de venir à la conférence de presse) provoque la colère puis la grève des journalistes[39]. Lorsque la star arrive au palais, les photographes lui tournent le dos, les appareils posés au sol.

L'année 1984 voit l'élection de Pierre Viot au poste de Président du Festival, en remplacement de Robert Favre Le Bret.

La Cinéfondation

Puis, en 1998, Gilles Jacob créé la Cinéfondation pour soutenir la création d'œuvres de cinéma dans le monde et aider à l'entrée des nouveaux cinéastes dans le cercle des célébrités[40]. C'est chaque année une dizaine de réalisateurs ayant réalisé un ou deux courts métrages de fiction qui est accueillie à Cannes. Depuis sa création jusqu'en 2007, ce sont une quarantaine de pays et soixante-dix cinéastes qui se sont rassemblés pour les treize jours de Festival. La Cinéfondation met à disposition des réalisateurs une résidence à Paris et une aide à l'écriture d'un scénario. De plus, elle leur offre 800 € par mois, et un accès gratuit à plusieurs salles parisiennes[40]. On remarque depuis les années 2000 la projection de plus de mille films d'étudiants, qui sont témoins de la diversité et du dynamisme de la jeunesse des cinéastes.
En 2005, l'Atelier est créé. L'Atelier est une section de la Cinéfondation. Il a été prévu pour mettre en contact les jeunes réalisateurs avec des célébrités pour la production ou la distribution de leur film[41].

En 2002, le Festival international du film prend officiellement le nom de Festival de Cannes, qui le désignait couramment[42].

Un Festival toujours d'actualité

Voir l' article connexe Festival de Cannes 2011

Dans les années 2000, l'explosion du phénomène festivalier dans le monde entier voit la prééminence de Cannes sur celui de Venise et de Berlin. Le festival de Cannes est désormais concurrencé par celui de Toronto, ce dernier privilégiant la logique commerciale alors que Cannes garde son approche plus culturelle[43].

En 2007, à l'occasion de sa 60e édition mais soixante et une années après sa première édition en 1946, le Festival fête ses soixante ans. Cette édition est marquée par l'histoire du Festival, ce qui conduit ce dernier à inviter Bernard Thibault, qui salue la volonté de « marquer sa fidélité à l'histoire d'un Festival où la CGT est presque chez elle, même s'il a beaucoup changé »[44].

Le Festival bat à cette occasion son record de la projection du film le plus long. Précédemment détenu par Parsifal (4 heures et 40 minutes), et Nos meilleures années (6 heures), c'est le film de Ken Burns nommé The War, un documentaire sur la Seconde Guerre mondiale durant 14 heures, qui établit un nouveau record.

Pour le 60e anniversaire du Festival de Cannes, Luc Besson, président du Festival de Cannes 2000, a créé le Festival Cannes et Banlieues[45], dont le slogan est : Si tu ne peux pas aller à Cannes, c'est Cannes qui viendra à toi !. Ce Festival a pour but d'organiser dans plusieurs villes de la banlieue parisienne des projections de films de la sélection officielle, accompagnées d'un court métrage qui retracera les 60 ans du Festival de Cannes.

Depuis soixante ans, le Festival de Cannes a toujours innové et mis en lumière des réalisateurs ou des cinématographies. De La Bataille du rail à Indigènes, de Michèle Morgan à Penélope Cruz, l'histoire du cinéma a été écrite sur un tapis rouge[46]. Il innove aussi avec la récente installation du numérique dans les salles cannoises, et l'entrée du cinéma de genre et d'animation dans la sélection.

L'organisation du Festival

Sections du Festival de Cannes

Le Festival de Cannes comprend deux grandes sections qui englobent plusieurs sous-parties, dont la plus ancienne est La Semaine de la critique[47], créée en 1962. Voici la liste de ces sections :

Entrée pour la section Un certain regard
La sélection officielle :
Les sections parallèles créées par le Festival :
Les sections parallèles créées par un organisme extérieur :

Sélection d'un film

Être sélectionné dans la compétition cannoise est un privilège et un enjeu crucial pour les cinéastes comme pour les producteurs qui souhaitent souvent présenter des films dont le tournage n'est pas terminé. Les œuvres parvenues au comité de sélection subissent une longue file d'attente. D'ailleurs le public et les cinéphiles ne découvrent la sélection finale qu'un mois avant le Festival : certains films sont effectivement sélectionnés tardivement, mais d'autres sont réservés officieusement depuis plusieurs mois, pour que le Festival ait l'exclusivité de l'œuvre. Pour être sélectionné à Cannes, un film ne doit pas avoir participé à un autre festival international, ne pas avoir été projeté en salle ailleurs que dans son pays d'origine et son tournage doit avoir été achevé moins de douze mois avant le Festival. Pour les courts métrages, la durée maximum est de quinze minutes[48].

Le délégué du Festival, Gilles Jacob, instaure, dès sa première année à ce poste, le principe du film surprise avec L'Homme de marbre de Andrzej Wajda alors que le film était interdit en Pologne. Les bobines sont cachées dans des boîtes sur lesquelles est inscrit un faux titre, ce qui permet au film de passer la frontière et de concourir au Festival de Cannes. L'Homme de fer, encore de Andrzej Wajda, a même été sélectionné alors que la compétition avait déjà commencé. De l'aveu de Gilles Jacob dans une interview au magazine Studio, « c'est le seul cas de figure où un autre candidat aurait pu protester ».
Au départ, les films étaient sélectionnés par leurs États qui tentaient ensuite de faire pression sur le jury[49]. Cela durera jusqu’à la création de la Détente, comité de sélection, en 1972.

De nos jours, il existe deux comités de sélection[50]. L'un, créé par Gilles Jacob et dirigé aujourd'hui par Thierry Frémaux, choisit les films étrangers. Ce comité est composé de quatre membres : un journaliste, un réalisateur, un cinéphile et Laurent Jacob, le fils de Gilles Jacob. Le deuxième choisit les films français en compétition. Une part de mystère est gardée sur la composition de ce jury. Ces comités visionnent plus de six films par jour. De plus, avec l'arrivée des documentaires, des films d'animation et des films de genre, le comité a dû visionner quelques 3 200 longs métrages en 2005, et 4 000 en 2007[50].

Prix décernés

Clint Eastwood qui a reçu en 2008, le prix spécial du 61e anniversaire

Alors qu'en 1946, un Grand Prix était remis à un seul film, en 1947, les prix sont attribués par catégories : on retrouve celle des films d’aventures et policiers, des dessins animés, des films psychologiques, d’aventures et d’amour, des films sociaux, et des comédies musicales. C’est d'ailleurs la seule année où ce système de récompenses sera utilisé. Dès le début, des prix pour la meilleure interprétation et la meilleure réalisation sont décernés.

Dans les années 1950, et particulièrement sous la présidence de Jean Cocteau, certains prix à l'appellation fantaisiste sont décernés tels que le Prix du film lyrique (1952), le Prix International du film de la bonne humeur (1953) ou encore le Prix International du film le mieux raconté par l'image (1953). Néanmoins, le Prix du Jury s'impose comme un classique et devient la seconde récompense majeure après le Grand Prix du Festival.

Avec l'arrivée de la Palme d'or, le titre des prix octroyés s'homogénéise même si l'on trouve encore un Prix de l'humour poétique en 1957. Dans les années 1960, le Prix Spécial du Jury fait son apparition en complément du Prix du Jury et change régulièrement d'intitulé, entre « Grand Prix Spécial du Jury » et « Grand Prix du Jury » avant d'être finalement « Grand Prix ». À l'origine il avait la même valeur que la Palme, le premier allant au meilleur film dans la catégorie « Art et Essai » et la seconde au meilleur film destiné au grand public[51]. Mais cette définition ne fut jamais comprise, ni vraiment appliquée par les jurys successifs et cette distinction est aujourd'hui définitivement perçue comme inférieure à la Palme d'or même si elle reste l'honneur le plus important après celle-ci[52]. Il sera toutefois encore créé par la suite des prix pour récompenser certains films n'ayant pas obtenus de prix « officiels » mais méritant tout de même, selon le jury, d'être mentionné au palmarès. Ainsi furent distribués des prix tels que le prix de la meilleure évocation d’une épopée révolutionnaire en 1963 à La Tragédie optimiste de Samsonov, ou le Grand prix du cinéma de création en 1983 remis à Bresson et Tarkovski car le jury ne pouvait les départager[53].

Ces prix ont la plupart du temps été créés pour l'occasion. Ainsi, pour que Mort à Venise de Luchino Visconti, ne reparte pas bredouille en 1971, on lui attribue le prix du 25e anniversaire. Le réalisateur dira : « celui-là, au moins, personne d'autre ne l'aura ! »[54]. Cette idée originale fait aujourd'hui partie de l'institution. Depuis, les membres du jury peuvent, s'ils le souhaitent, attribuer un prix spécial en l'honneur des grandes dates anniversaires du festival tous les cinq ans. Généralement, cette distinction couronne l'œuvre d'un grand metteur en scène présent dans la compétition. Pour récompenser la carrière de Clint Eastwood et de Catherine Deneuve, le jury présidé par Sean Penn a eu, dans cet esprit, l'autorisation de créer un prix spécial pour le 61e anniversaire en 2008[55]. De même, la présidente du jury Isabelle Huppert a pu décerner un Prix exceptionnel à Alain Resnais en 2009 pour souligner sa contribution majeure à l'histoire du cinéma[56]. Ce dernier s'est dailleurs déclaré surpris et ravi d'obtenir « un prix non attendu dans une catégorie tout à fait surprenante »[57].

Depuis 1955, le plus prestigieux des prix décernés à Cannes reste la Palme d'or, remise au meilleur film de la compétition. Le deuxième prix le plus prestigieux est donc le Grand Prix.

Constitution et décisions du jury

L'acteur et réalisateur américain Sean Penn, président du jury en 2008

Les jurés du long métrage attribuent les 7 récompenses majeures : Palme d'or, Grand Prix, Prix de la mise en scène, Prix d'interprétation féminine et masculine, Prix du scénario et Prix du Jury[59]. Les membres du jury sont choisis selon leur degré de notoriété en France et à l'international ou le niveau de reconnaissance par leurs pairs. Le jury, présidé par une personnalité du cinéma de renommée mondiale, est élaboré selon plusieurs critères diplomatiques et artistiques. Il se veut généralement le reflet d'une certaine diversité, tant sur le plan des nationalités, des horizons (écrivains, critiques, artistes...) que des sensibilités esthétiques. S'y côtoient alors aussi bien des représentants du Star Stystem que des personnes apparentées au cinéma de recherche.

Les personnalités françaises et étrangères appelées à composer le jury sont nommés par le conseil d'administration du festival[60]. Ne peut en faire partie quiconque a participé ou est intéressé à la production, la distribution ou la promotion d'un film en compétition[60].

Le règlement concernant les délibérations a évolué avec le temps afin de pallier les excès. Après que Barton Fink, en plus de la Palme d'or, obtint les prix de la meilleure réalisation et de la meilleure interprétation masculine en 1991, les jurés n’eurent alors plus le droit de donner plusieurs prix à un même film. Seul l'un des deux prix d’interprétation pouvait s’ajouter à une autre récompense[61]. Par trois fois, les membres du jury ont toutefois dérogé à la règle, à savoir en 1999 et en 2001 avec le Grand Prix et les deux prix d'interprétation attribués respectivement à L'humanité de Bruno Dumont[62] et à La Pianiste de Michael Haneke[63] puis en 2003, année où 4 films seulement ont été récompensés. Le président du jury Patrice Chéreau avait en effet, à ce moment-là, réclamé une « violation exceptionnelle du règlement » qu'il s'était vu accorder et trois films étaient repartis avec deux trophées chacun dont Elephant de Gus Van Sant, auréolé de la Palme d'or et du Prix de la mise en scène[64].

Depuis, pour assurer un certain équilibre du palmarès, le règlement s'est durci : le jury n'a droit qu'à une seule mention ex æquo pour un prix et cette disposition ne peut plus s'appliquer à la Palme d'or[59]. De plus, une œuvre ne peut obtenir qu'une seule récompense au palmarès même si le film lauréat du Prix du Jury ou du Prix du scénario peut éventuellement, et uniquement sur autorisation du président du festival, recevoir l'un des deux prix d'interprétation en complément[59].

Le contenu des discussions du jury n'est pas révélé à la presse. Il n'est pas interdit aux jurés de lire les journaux ou de regarder la télévision mais cela leur est fortement déconseillé[65]. Il leur est défendu d'échanger leur opinion à d'autres qu'eux ou de la rendre publique[66]. En clôture de leurs débats, ils procèdent à un vote à scrutin secret pour désigner les gagnants[60]. La décision des votants est prise à la majorité absolue aux deux premiers tours de scrutin et à la majorité relative aux deux tours suivants[60]. Le président du festival et le délégué général assistent aux délibérations mais n'y participent pas[60]. Ils veillent malgré tout à leur bon déroulement[67] et le président valide le palmarès[67]. Il est interdit au jury de prendre ses décisions avant le dimanche de la cérémonie de clôture et celles-ci ne sont révélées qu'au soir, lors de la proclamation du palmarès par le président du jury[67]. Ce dernier n'a pas de double voix même s'il lui appartient de trancher en cas d'égalité. Toutefois, le choix du nombre impair de jurés (neuf au total) depuis les années 2000 évite ce problème[67]. Le lieu de la délibération finale a longtemps été gardé secret pour éviter les fuites et les tentatives d'espionnage. Depuis les années 1990, elle se déroule dans la villa Domergue, ancienne demeure du peintre Jean-Gabriel Domergue et actuelle propriété de la mairie de Cannes, située sur les hauteurs de la ville[68]. Le dernier jour du festival, le quartier est bouclé par la police et est interdit aux photographes, aux badauds ou aux curieux[65]. Le jury y passe la journée coupé du monde, privé d'Internet et de téléphones portables[69]. Depuis 2004, il a la possibilité de s'exprimer sur ses choix lors d'une conférence de presse suivant la remise des trophées[70].

Direction du Festival

Année Nom Rôle
1949 Jean Touzet ► Secrétaire général
1952 Robert Favre Le Bret ► Délégué général
1972 Robert Favre Le Bret ► Président
1972 Maurice Bessy ► Délégué général
1978 Gilles Jacob ► Délégué général
1984 Pierre Viot ► Président
1984 Robert Favre Le Bret ► Président d'honneur
1985 Michel P. Bonnet ► Secrétaire général
1991 François Erlenbach ► Secrétaire général
2001 Gilles Jacob ► Président
2001 Véronique Cayla ► Directrice générale
2001 Thierry Frémaux ► Délégué artistique
2005 Catherine Démier ► Directrice générale
2007 Thierry Frémaux ► Délégué général

Le Festival de Cannes est dirigé par plusieurs personnes, aux postes très différents. Ces différentes fonctions s'expliquent de l'évolution et de la croissance du Festival : jusqu'en 2000, deux personnes s'occupaient de la direction : le Président et le Délégué général, qui occupait lui-même les places de directeur général et de directeur artistique. Le secrétaire général était placé à l'intendance.

Mais, en 2001, lorsque Gilles Jacob est promu Président, deux personnes supplémentaires furent employées pour remplacer les anciennes fonction du nouveau président : une directrice générale, et un délégué artistique qui s'occupera de la sélection des films. Un contrôleur financier rentrera en 2001 dans le cercle de la direction du Festival de Cannes.

Ci-droite, les personnes qui ont occupé ces places depuis la création du Festival, jusqu’à aujourd'hui[48] :

Thierry Frémaux, Gilles Jacob et Véronique Cayla accueillant les équipes nommées au Festival de Cannes 2009.
Secrétaire général 
Le Secrétaire général s'occupe de la réception d'œuvres
Délégué artistique 
Pour être Délégué Artistique au Festival de Cannes, il faut avoir une connaissance sur l'histoire de l'art. Cette personne devra ensuite suivre une formation aux techniques cinématographiques, puisqu'elle s'occupe de la sélection des films
Délégué général 
Le Délégué général est recruté par le Président du Festival. Il s'occupe de vérifier que les tâches se déroulent normalement, en les coordonnant. Il est aussi le représentant des techniciens auprès du Président
Président 
Le Président est le « directeur » du Festival. Il accueille les célébrités du monde du cinéma en haut des marches. Mais il est aussi là pour diriger les autres personnes travaillant pour le Festival
Directeur général 
Le Directeur général est là pour superviser les tâches. C'est la deuxième place la plus importante du Festival.

Le cinéma français au Festival

Descente des marches par l'équipe du film Entre les murs, lauréat français de la Palme d'or en 2008.

Bien qu'organisé en France, le Festival de Cannes ne privilégie pas pour autant le cinéma français. En effet les lauréats français de la Palme d'or sont rares : on remarque Claude Lelouch (avec Un homme et une femme) en 1966 et Maurice Pialat (avec Sous le soleil de satan) en 1987, mais, plus récemment, Laurent Cantet (avec Entre les murs), Palme d'or en 2008. En 2007, trois films français sur vingt-deux étaient en compétition. Depuis 1966, c'est donc tous les vingt ans qu'un Français est récompensé par le prix suprême. Les organisateurs se justifient en disant que le Festival n'est pas seulement national mais international. D'ailleurs la France est le quatrième pays dans le classement du nombre de lauréats de la Palme[71].

Par ailleurs, le cinéma français, est soumis à un comité de sélection spécifique, et fournit généralement trois des vingt deux candidats de la sélection officielle. Jusque dans les années 1980, le Comité de sélection français, composé de quatre à vingt personnes selon les années, était nommé par le ministre de la Culture. En 1983, Daniel Toscan du Plantier et Alain Terzian persuadèrent le ministre de laisser le Festival sélectionner les films français. Pour éviter une surcharge de travail, Gilles Jacob créera la même année un comité de sélection dédié aux films français dont il choisit lui-même les conseillers et dont le nombre n’est pas prédéfini[72]. Les lauréats français de la Palme d'or sont au nombre de huit, avec notamment Claude Lelouch (avec Un homme et une femme) en 1966 et, dernier à ce jour, Laurent Cantet (avec Entre les murs) en 2008.

Depuis 1946, les lauréats français du Grand prix ou de la Palme d'or, le prix principal du Festival, selon la date, sont Jean Delannoy avec La symphonie pastorale en 1946, Henri-Georges Clouzot avec Le Salaire de la peur en 1953, Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle avec Le Monde du silence en 1956, Henri Colpi avec Une aussi longue absence en 1961, Jacques Demy avec Les Parapluies de Cherbourg en 1964, Claude Lelouch avec Un homme et une femme en 1966, Maurice Pialat avec Sous le soleil de Satan en 1987 et en 2008, Laurent Cantet avec Entre les murs.

Les leçons

Le Festival de Cannes inaugurera en 1991 La leçon de cinéma. Cette leçon est dirigée par un célèbre cinéaste[73]. On remarque notamment Nanni Moretti, Oliver Stone, Stephen Frears, Francesco Rosi, Wong Kar-wai, Martin Scorsese, Quentin Tarantino et Sydney Pollack. Ainsi, de par leur style, ils illustrent leurs moments forts, leur parcours d'artiste dans le monde du cinéma et leurs visions du film idéal. Ces leçons ont été conçues pour faire aimer et découvrir le cinéma dans un esprit de dialogue créatif et ouvert. Les admirateurs de célébrités pourront ainsi les découvrir plus concrètement qu'à la montée des marches, par exemple. Le public pourra par ailleurs apprendre à connaître le métier de réalisateur, et découvrir la cinématographie. Des leçons de cinéma de cette envergure n'ont jamais été présentées dans des festivals internationaux auparavant, comme à la Mostra de Venise ou durant la Berlinale, il aura fallu attendre l'idée de Gilles Jacob pour pouvoir y participer.

En 2003, La leçon de musique est créée sur le modèle des Leçons de cinéma. C'est ici qu'un grand compositeur de musiques de film partagera sa carrière musicale avec le public. Se sont succédé Nicola Piovani, Howard Shore et Alexandre Desplat par exemple.

Puis, en 2004, c'est au tour de la Leçon d'acteur d'être innovée. On a déjà retrouvé Catherine Deneuve, Max Von Sydow et Gena Rowlands.

Le public, qui a rarement accès aux projections officielles, peut alors avoir un contact direct avec les célébrités devenues « professeurs ». C'est sur le ton de la confession intime qu'un échange unique dans le monde a été mis en place par Gilles Jacob. C'est un partage concret où chaque professionnel se livre aux questions des plus curieux, en racontant ses expériences vécues.

Protocole cannois

Une Starlette à Cannes

Pendant une douzaine de jours, la ville de Cannes est entièrement chamboulée par le Festival. La Croisette est envahie par plus de 4 500 journalistes. Durant les deux premières semaines de mai[74], les foules du cinéma affluent. Ainsi, un protocole s'est instauré dans ce Festival International. Quelques Cannois évoquent le Festival d'antan avec nostalgie[75]. D'ailleurs, Marina Vlady avouera dans le documentaire Cannes, 60 ans d'histoire qu'avant les starlettes venaient à Cannes pour un rendez-vous d'amour et d'amitié, que les célébrités pouvaient parler aux passants dans la rue. Tandis que maintenant, elle blâme les voitures blindées, les gardes du corps... L'actrice dira que le Festival de Cannes vient de perdre un rapport social[76].

Chaque soir durant le Festival, est projeté un film de la compétition. La presse est conviée la veille pour la projection de ce même film ou bien aux séances du matin ouvertes aux personnes possédant une invitation officielle, et aux médias. Effectivement, les projections officielles du soir se font en présence de l'équipe du film visionné, après la célèbre montée des marches. Des invités sont aussi présents, comme des célébrités, des notables, et des représentants de certains grands organismes dont l'influence est importante. On voit tout de même quelques festivaliers amateurs, n'ayant pas d'invitation, attendre au pied des marches qu'on leur en donne une, mais rares sont ces privilégiés.
De plus, il existe une priorité d'entrée aux projections pour la presse. Les accréditations des milliers de journalistes, photographes ou rédacteurs présents sont réparties selon cinq niveaux stricts qui déterminent l'ordre d'entrée dans la salle[75]. L'attribution des niveaux d'accréditation est décidée par le service de presse, qui tranche en fonction de l'importance des tirages, de l'ampleur de la couverture par le titre, de la fréquence de parution et du nombre d'accréditations demandées[77].

Les accréditations considérées comme les « moins importantes » étant les « Cannes Cinéphiles », ceux-ci ont plus de difficultés à assister aux projections, cela variant en fonction du nombre de personnes voulant y assister. Au cours de l'édition 2009, la réglementation a subitement changé et les « Cannes Cinéphiles », même munis d'un billet pour la projection, n'ont plus eu les moyens d'entrer dans le Grand Palais. Aucune explication n'a été donnée à cette subite interdiction d'entrer mais il semble simplement que les hauts lieux du Festival de Cannes ne considèrent pas les « Cannes Cinéphiles » comme assez importants pour entrer. Nombre de festivaliers considèrent cela comme un coup porté à la culture, puisque le Festival se prive d'un coup de milliers de cinéphiles[78].

Une tenue stricte est exigée lors de la montée des marches[75]. Les hommes sont tenus traditionnellement au smoking et les femmes à une robe de soirée, souvent signée par des couturiers de renommée mondiale[79], ce qui n'a pas empêché Pablo Picasso de monter les marches avec une veste en peau de mouton lors du Festival 1953[80].
Mais, depuis le début des années 2000, le Festival a tendance à s'ouvrir plus largement au public, les dirigeants ont créé des soirées de projections de longs métrages divers hors-compétition gratuites, où tout le monde peut entrer.

Musique

Pendant toute la durée du festival, on entend le même extrait musical avant la diffusion de chaque film dans la salle du Palais des Festivals : il s'agit d'Aquarium, l'une des pièces musicales de la suite Le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns. L'organisation du festival a essayé d'en changer, mais elle a dû faire marche arrière tant cet extrait est dorénavant une "marque auditive" du festival[81]. Depuis quelques années, lors de chaque remise de prix à la cérémonie de clôture, on entend un extrait d'une musique de film comme par exemple lors du 63° festival (2010), pour la remise du "Grand Prix" on entend la musique I Rise, You Fall de Steve Jablonsky qui est une musique du film Transformers 2 : La Revanche.

Le thème "If We Hold On Together" interprété par Diana Ross, dans le film Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles de Don Bluth, est aussi utilisé de manière récurrente pour le générique des cérémonies du festival.

Cannes fait le mur

Rendez-vous annuel depuis 2004, « Cannes fait le mur » est une exposition de diverses photographies grandeurs nature de cinéastes, exposées entre les maisons, ou sur des monuments. Ces photos sont imprimées sur des kakémonos, de grandes bâches perforées pour ne pas se balancer avec la pression du vent. Attaché au projet, c'est Denis Rouvre, photographe professionnel, qui s'occupe du choix des images, et des lieux où elles seront suspendues. On les retrouve notamment sur l'espace Ranguin, l'immeuble Alexandra à la Bocca, sur le lycée Jules Ferry, la mairie, ou encore sur l'hôtel Renoir.

Pour ce faire, Corbis-Outline place ses œuvres dans le domaine public et Multiplast fourni gratuitement les baches[82]. Malgré ce volontariat, ce sont 40 000  dépensés pour le montage, et le démontage des toiles.
Cet évènement est organisé en collaboration entre la mairie de Cannes et le Festival de Cannes.

Loin des photographes et des touristes, le studio montable n'est en fait qu'un photomaton, et seul, le cinéaste photographié est totalement libre de faire ses photographies, comme il l'entend. Dévoilés au cannois, sept artistes sont exposés durant le Festival de Cannes dans toute la ville.

Parmi les célébrités exposées, on retrouve Samuel L. Jackson, Elijah Wood, Rossy de Palma, Kevin Bacon ou encore Maïwenn.

La portée et l'influence du Festival

Le Marché du film

Créé en 1959, le Marché du film est une des facettes commerciales du Festival international du film de Cannes[83]. Il est l'un des rendez-vous les plus importants au monde en ce qui concerne les rencontres, négociations et transactions de l'industrie du cinéma[83]. Il sert aussi à faire découvrir des projets aux distributeurs. Chaque année, il offre un aperçu de la production internationale actuelle en projetant plus de quatre milles films, du cinéma d'auteur aux grosses productions[83]. Le Marché est devenu très important, il comptait dix milles participants de quatre-vingt-onze pays en 2000[83].
Il se déroule sur douze jours pendant le Festival de Cannes. Pour les producteurs, ce marché est très significatif, puisque porter son badge revient à pouvoir participer à toutes les projections officielles[83].
Il se démarque des projets parallèles en étant le premier et le seul à proposer trente salles équipées en matériel numérique.

En 2004, le Marché crée le Producers Network, sous-section de ce dernier, qui aura un succès dès sa première édition[84]. Cette section est réservée aux producteurs d'au moins un film sorti en salles au cours des trois années précédentes. Le Producers Network aide à la coproduction internationale, par le biais de dialogues entre professionnels. Pour se faire, les producteurs possèdent chacun vingt minutes pour présenter leur projet à d'autres producteurs plus importants. Chaque année, il accueille cinq cents producteurs étrangers[85].

Pour faciliter ces échanges de vingt minutes, et la production, le Producers Network a inauguré en 2004 une salle où sont disposées des tables rondes, où tous les matins, pendant le Festival, les producteurs viendront déjeuner, et discuter de leurs projets[85]. Le Producers Network se déroule au cœur du Village International.
Il a aussi créé en 2007 le Speed dating, soirée thématique, réalisé en collaboration avec la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) et le Centre national de la cinématographie (CNC).

Les sponsors et les médias

Penélope Cruz, lauréate du Prix d'interprétation féminine en 2006 et critiquée pour son parrainage de la firme L'Oréal

Si le Festival de Cannes est le deuxième évènement le plus médiatisé au monde, c'est grâce aux trois cents chaînes de télévision présentes sur place, comme Canal+ qui a déboursé six millions et demi d'euros pour l'édition 2007 par exemple[86], et aux multiples parraineurs. On remarque en particulier Kerry Washington, Gong Li et Andie MacDowell lors de la montée des marches 2007, représentant L'Oréal, groupe industriel français spécialisé dans les cosmétiques et la beauté. D'ailleurs, Penélope Cruz qui avait remporté le Prix d'interprétation féminine pour Volver avait été critiquée pour son parrainage avec ce groupe industriel[87]. La collaboration entre le Festival et L'Oréal a fêté ses dix ans en 2007.

De multiples journaux de presse écrite sont aussi présent sur la Croisette, comme Paris Match, ou Le Monde. On retrouve de même des magazines de cinéma avec Première, ou Ciné Live.

Le transport des célébrités dans Cannes est très prisé. Renault, transporteur officiel des célébrités jusqu'au Palais des Festivals et des Congrès, et sa Vel Satis, qui, en 2007, fêtaient leurs vingt cinq ans de collaboration[88], mais aussi Audi, qui a d'ailleurs signé un contrat avec Jean-Roch, directeur du VIP Room, pour trois ans[88].

Aussi, les maîtres de cérémonie sont-ils habillés par des « grands de la mode », qui en profitent pour être vus du public : Diane Kruger, maîtresse de cérémonie de l'édition 2007, a porté une robe drapée en satin bleu nuit de Chanel, firme de la haute couture. Cette robe avait été spécialement créée pour elle par Karl Lagerfeld. C'est ici une autre manière de se faire remarquer par les foules[89].

Des cinéphiles critiqueront d'ailleurs la présence imposante des médias. Ils remarqueront le fait que les prix remis soient aussi touchés par les sponsors : la Palme d'or qui a été refondue par le joaillier suisse Chopard, lui a aussi été décernée en tant que producteur de cinéma. Mercedes-Benz s'occupe de la remise du prix de la Semaine internationale de la critique, et la Fondation Gan sponsorise le prix de la section Un certain regard.

Le Festival cherche ainsi à être sponsorisé, les médias retransmettent l'évènement dans le monde entier, et les sponsors en font de la publicité. Ceci attire les foules. Mais, ce phénomène évènement mondial marche aussi à l'inverse : les publicitaires se battent pour devenir partenaire officiel du Festival et ainsi être vus de tous. Voici les propos du groupe Maxell : « Ce sponsoring est une excellente opportunité pour Maxell, le Festival de Cannes est un évènement planétaire, diffusé dans le monde entier, et qui jouit d’une reconnaissance importante »[90].

Voici en quelques chiffres la présence des médias en 2007[91] :

L'influence du Festival

Le Festival de Cannes est devenu au long des années l'une des plus importantes cérémonies de cinéma au monde. Ce même Festival qui a été reconnu d'utilité publique et comme Première grande manifestation culturelle internationale de l'Après-guerre en 1972 par le Ministère de la Culture[92]. Dans le livre European Cinema : An Introduction (ISBN 978-0-333-75210-4), Jill Forbes et Sarah Street affirment que « Cannes est devenue extrêmement important pour les intérêts de la critique et du commerce, de plus les cinéastes peuvent y promouvoir leurs films, … »[93].

Le Festival a acquis une notoriété qui se fonde sur l'équilibre entre la qualité artistique des films et leur impact commercial. De nombreuses célébrités mondiales du cinéma souhaitent venir pour la célèbre montée des marches, et se créer ainsi une image de marque auprès des nombreux médias présents pour l'évènement. La presse attaque parfois le Festival, mais celui-ci garde son image, de plus son influence tend à augmenter d'année en année[94], avec un nombre toujours plus grand de visiteurs venus de l'étranger[95].

Le Festival a aussi un impact local : durant les deux semaines de Festival, la ville de Cannes voit sa population tripler, de 70 000 à 210 000 habitants[96], le chiffre d'affaires des commerces, hôtels, restaurants de Cannes augmente énormément. Dans les heures précédant l'ouverture du Festival, l'aéroport et la gare de Cannes sont bouleversés. La ville est entièrement rénovée pour le Festival international du film qui rend Cannes rayonnante[97].

Les personnes les plus récompensées

Cannes se veut la célébration des plus grands cinéastes internationaux. Parmi tous les réalisateurs en compétition à Cannes, nombre d'entre eux ont été privilégiés pour leur art, leur style ou leur genre. Leur cinéma leur a valu d'être récompensés plusieurs fois. D'ailleurs, sur l'affiche officielle du Festival de Cannes 2007, mémoire des 60 ans du Festival, ont été rassemblées neuf célébrités chouchous du Festival. On retrouve Souleymane Cissé, Penélope Cruz, Wong Kar-Wai, Juliette Binoche, Jane Campion, Gérard Depardieu, Bruce Willis, Samuel L. Jackson, et Pedro Almodóvar[98].

Certains réalisateurs ont obtenu deux Palmes d'or : Francis Ford Coppola (avec Conversation secrète et Apocalypse Now — partagé avec un autre film dans le deuxième cas) ; Bille August (avec Pelle le conquérant et Les Meilleures Intentions — accompagné du Prix d'interprétation féminine pour Pernilla August dans le second cas) ; Shōhei Imamura (avec La Ballade de Narayama et L'Anguille — partagé avec un autre film dans le deuxième cas) ; Emir Kusturica avec (Papa est en voyage d'affaires et Underground) ; Luc et Jean-Pierre Dardenne avec (Rosetta et L'Enfant). Le cinéaste suédois Alf Sjöberg avait aussi reçu la récompense suprême du festival à deux reprises mais il ne s'agissait pas encore de la Palme d'or. Notons qu'en plus de ses deux palmes, Emir Kusturica a obtenu à Cannes le Prix de la mise en scène (meilleur réalisateur) pour Le Temps des Gitans et le Prix de l'Éducation nationale pour La Vie est un miracle. Les frères belges Jean-Pierre et Luc Dardenne ont quant à eux reçu en complément un Grand Prix pour Le Gamin au vélo, un Prix du scénario pour Le Silence de Lorna et leurs comédiens Émilie Dequenne et Olivier Gourmet se sont vu décerner un prix d'interprétation chacun, respectivement pour Rosetta et Le Fils.

Beaucoup d'autres cinéates ont été récompensés à plusieurs reprises : les frères Coen, lauréats d'une Palme d'or (pour Barton Fink), ont gagné le Prix de la meilleure réalisation à trois reprises : pour Barton Fink en 1991, Fargo en 1996 et The Barber en 2001. L'un de leurs comédiens fétiches, John Turturro, a par ailleurs reçu le Prix du meilleur acteur pour Barton Fink en 1991 et Irma P. Hall, comédienne principale de Ladykillers, le Prix du Jury en 2004. Wim Wenders, lui aussi récipiendaire d'une Palme en 1984 pour Paris, Texas, est reparti avec le Prix du meilleur réalisateur pour Les Ailes du désir trois ans plus tard ainsi qu'avec le Grand Prix en 1993 pour Si loin, si proche !. Michelangelo Antonioni a également obtenu plusieurs fois les faveurs du jury avec la Palme d'or pour Blow-Up, le Prix Spécial du Jury pour L'avventura et L'Éclipse puis le Prix du 35e anniversaire pour Identification d'une femme.

Lars von Trier, récompensé à plusieurs reprises au Festival

Par ailleurs, avant d'être palmés, certains réalisateurs sont passés par plusieurs récompenses intermédiaires comme Lars von Trier, d'abord détenteur de deux Prix de la Commission supérieure technique (pour Element of Crime et Europa), d'un Prix du Jury (pour Europa) et d'un Grand Prix (pour Breaking the Waves) avant de triompher avec Dancer in the Dark et de permettre à trois de ses actrices de remporter le Prix d'interprétation féminine (Björk en 2000, Charlotte Gainsbourg en 2009 et Kirsten Dunst en 2011). Ken Loach a été deux fois vainqueur du Prix du Jury, pour Riff-Raff et Raining Stones et a offert à Peter Mullan l'occasion de recevoir le Prix d'interprétation masculine pour My Name Is Joe avant la consécration du Vent se lève en 2006. Theo Angelopoulos a reçu le Prix du scénario et le Prix FIPRESCI de la Critique internationale pour Voyage à Cythère et Le Regard d'Ulysse et le Grand Prix (pour Le Regard d'Ulysse) avant la Palme décernée à L'Éternité et Un Jour. Costa Gavras a, de son côté, gagné le Prix du Jury pour Z (qui a également valu le Prix d'interprétation à Jean-Louis Trintignant) et le Prix de la mise en scène pour Section spéciale avant de remporter la Palme d'or en 1982 grâce à Missing, porté disparu qui permet de plus à Jack Lemmon d'être élu « meilleur acteur ». Michael Haneke a, quant à lui, été auréolé d'un Grand Prix pour La Pianiste (également lauréat d'un double prix d'interprétation pour Isabelle Huppert et Benoît Magimel) et d'un Prix de la mise en scène pour Caché avant le sacre du Ruban blanc en 2009.

En outre, plusieurs cinéastes sont des habitués du palmarès même s'ils n'ont jamais gagné la Palme d'or comme Robert Bresson ou encore Andreï Tarkovski qui a obtenu trois fois le Grand Prix, à savoir pour Solaris, Nostalghia et Le Sacrifice. Bruno Dumont, lui, a remporté deux fois le Grand Prix du jury  : pour L'humanité (qui a de plus permis à Séverine Caneele et Emmanuel Schotté, acteurs non professionnels, de gagner le Prix d'interprétation) et pour Flandres. Il a également reçu une mention spéciale Caméra d'or pour la Vie de Jésus, son premier long métrage. On note aussi la présence répétée dans les palmarès du Français René Clément, du Japonais Masaki Kobayashi ou plus récemment du Turc Nuri Bilge Ceylan.

Peu d'acteurs ont obtenu deux Prix d'interprétation masculine : Marcello Mastroianni (pour son rôle dans Drame de la jalousie et Les Yeux noirs) ; Dean Stockwell (pour son rôle dans Le Génie du mal et Long Voyage vers la nuit —à chaque fois partagé avec deux autres acteurs) ; Jack Lemmon (pour son rôle dans Missing et Le Syndrome chinois).

Quatre actrices ont également obtenu deux Prix d'interprétation féminine : Isabelle Huppert (pour son rôle dans Violette Nozière et La Pianiste — partagé avec une autre actrice dans le premier cas) ; Helen Mirren (pour son rôle dans Cal et La Folie du roi George) ; Barbara Hershey (pour son rôle dans Le Bayou et Un monde à part — partagé avec deux autres actrices dans le deuxième cas) ; Vanessa Redgrave (pour son rôle dans Morgan et Isadora). En 1981, Isabelle Adjani reçoit un double prix d'interprétation pour deux films présentés en compétition : Possession et Quartet; un cas sans précédent qui ne s'est encore jamais reproduit. À noter qu'Isabelle Huppert détient le record de films en sélection officielle pour une comédienne (17 au total)[99].

Certains cinéastes ont souvent vu leurs films sélectionnés par le Festival de Cannes. On peut citer Federico Fellini et Carlos Saura (avec 11 films sélectionnés) ; Ingmar Bergman et André Téchiné (avec 10 films sélectionnés) ; Wim Wenders, Luis Buñuel, Michael Cacoyannis, Ettore Scola et Andrzej Wajda (avec 9 films sélectionnés) et enfin Claude Lelouch (avec 7 films sélectionnés).

Autour du Festival

Le Festival et Cannes

La baie de Cannes

Évoquer Cannes dans le monde revient à parler du Festival international du Film de Cannes[100]. « Cannes » évoque les célébrités du monde du cinéma et la montée des marches, représentant simplement la cérémonie. Il est étonnant que les Cannois ne se plaignent pas de la réduction de leur ville à quelques mètres de tapis rouge[100].

Le Festival de Venise ou le Festival de Berlin interpellent le public pour d'autres éléments que les films en compétition. D'ailleurs évoquer les noms de ces capitales ne revient pas à parler de leurs cérémonies internationales. Des chansons existent sur ces villes, contrairement à Cannes, qui ne connaît que Cannes la braguette de Léo Ferré, d'ailleurs quelque peu péjorative[101] et Cannes[102] des VRP qui en donne une image peu reluisante.

C'est ainsi que certains diront que le Festival profite de sa popularité sans pour autant être populaire[103]. Ils utiliseront le fait que le public n'a pas l'accessibilité aux sélections officielles contrairement aux professionnels.

Les fêtes du Festival

Le « Martinez »

À ses débuts, le Festival était surtout un événement mondain et les films n'étaient en fait qu'un prétexte pour se rencontrer. Ce qui comptait vraiment c'était les réceptions et les fêtes dans les villas de la Côte d'Azur. Ces fêtes organisées pour la plupart par La Begum, la femme de l'Agha Khan, dans sa villa Yakimour ont fait la réputation de Cannes[104].

Aujourd'hui, le Festival est considéré comme un lieu de promotion unique à l'international pour les films et les acteurs. En dehors des conférences de presse habituelles, la tradition s'est imposée de donner une fête pour les grosses productions. Ces fêtes ont un thème qui est lié aux films, et leur organisation donne lieu à une surenchère de moyens pour marquer les esprits. Il est aussi difficile d'y entrer que dans les projections de la compétition officielle.
Par ailleurs, tous les soirs, dans les discothèques au VIP Room, sur la plage du Palm Beach, les stars se mêlent au public pour danser toute la nuit. De nombreuses célébrités s'y présentent, avec aux platines des Discs jockey internationaux. C'est l'occasion pour beaucoup de se montrer[105].

Les soirées organisées depuis le début des années 2000 dans les franchises éphémères des plus grandes discothèques du monde ont néanmoins donné un sérieux coup de frein à l'esprit des fêtes organisées dans des villas sur les collines environnantes de Cannes[106]. Pour des raisons économiques, mais aussi par facilité, de plus en plus de sociétés font appel à ces grandes discothèques (ou sont démarchées par celles-ci plusieurs mois à l'avance) afin d'y organiser leur soirée annuelle, au détriment des soirées en villa[107]. De l'avis général (festivaliers et journalistes), les soirées dans ces discothèques conventionnelles sont très loin d'être aussi exceptionnelles que celles en villa, et servent surtout à promouvoir des marques n'ayant aucun rapport avec le cinéma[108]

Le CCAS sur l’esplanade Pantiero

Depuis 1995, la Caisse centrale d'activités sociales des électriciens et gaziers s'installe sur l'Esplanade Pantiero située à Cannes, lors du Festival de Cannes. Sur une superficie de 3 000 m², l'espace offre près de 300 places aux cannois et touristes. L'entrée est libre et gratuite[75]. Les films projetés proviennent de pays peu présentés pendant la cérémonie[109]. En 1998, le cinéma algérien avait été présenté.
Puis en 1999, c'est le cinéma africain qui a été présenté ainsi que le cinéma noir américain. On y a projeté le film de Jacques Kébadian sur les Sans papiers, celui de Paul Vecchiali sur Victor Schoelcher et l'abolition de l'esclavage.
Le but de ce projet était à la base de se ré-approprier ce qui, au départ, leur appartenait[109], la CGT et le mouvement ouvrier ayant joué un rôle prépondérant lors de la création du Festival en 1946.

Lors de ce rendez-vous, le Soleil d'or est remis par les organisateurs de la CCAS à un film de la Quinzaine des Réalisateurs.

Critiques adressées au festival

Le Festival de Cannes a souvent été attaqué par la presse[110].

Certains grands réalisateurs n'ont jamais remporté la Palme d'or, malgré le talent dont ils ont pu faire preuve et la place majeure qu'ils occupent dans l'histoire du 7e art. On peut citer le cas d'Ingmar Bergman, qui n'a jamais remporté de Palme, sans doute parce que ses films ont souvent été sélectionnés hors compétition[111]. Mais le jury du Festival de Cannes 1992 a attribué la Palme d'or aux Meilleures Intentions du Danois Bille August que le réalisateur avait choisi pour raconter l'histoire de ses parents et pour lequel il avait signé le scénario. Le cinéaste suédois s'est d'ailleurs vu offrir la Palme des palmes pour le cinquantenaire du Festival en 1997. Woody Allen, qui rejette catégoriquement la mise en concurrence des artistes a, lui, toujours refusé les égards de la compétition cannoise[112]. Mais il est lui aussi venu plusieurs fois présenter ses films hors compétition et a également accepté une Palme d'honneur en 2002[113].

On peut aussi citer, dans la liste des non palmés, Alfred Hitchcock, Stanley Kubrick, Andreï Tarkovski, Michael Powell, Clint Eastwood, Steven Spielberg, Satyajit Ray, Sergio Leone, John Cassavetes, Douglas Sirk, Manoel de Oliveira, Claude Sautet, Bertrand Tavernier, André Téchiné, François Truffaut[114], Alain Resnais[57] ou encore Pedro Almodóvar qui, malgré plusieurs sélections et un statut de favori, n'est reparti qu'avec des prix subsidiaires (mise en scène, scénario...). Il est d'ailleurs surnommé « le Poulidor de la Croisette » par la presse[115]. Jean-Luc Godard non plus n'a jamais eu droit à cet honneur, certainement parce que ses films ont été sélectionnés tardivement en compétition, à savoir seulement à partir des années 1980 avec Sauve qui peut (la vie) puis plus tard avec Détective et Nouvelle Vague[24]. D'ailleurs si l'on met de côté l'année 1959, on remarque que le festival est resté assez distant face au phénomène « Nouvelle Vague » puisque les films de réalisateurs tels qu'Éric Rohmer, Jacques Rivette ou encore Claude Chabrol ont été assez peu sélectionnés[24].

Ce n'est qu'en 1993 qu'une femme obtient la Palme d'or, en la personne de Jane Campion avec La Leçon de piano, une Palme qu'elle doit d'ailleurs partager avec Chen Kaige pour Adieu ma concubine.

Le Festival est aussi critiqué pour ses largesses vis-à-vis de l'industrie cinématographique occidentale : depuis sa création, 377 films américains, 351 français et 185 italiens ont été présentés en sélection officielle au détriment d'œuvres venues d'Asie, du Moyen-Orient et d'Afrique[116]. D'ailleurs, sur les 67 Palmes d'or décernées, 49 sont revenues à des longs métrages nord-américains ou européens (à savoir plus de 73%[116]). À noter que le cinéma américain se taille la part du lion dans ce classement avec 16 Palmes d'or remportées depuis 1955 (plus de 23%) contre 9 pour l'Italie (plus de 13%) et 8 pour la France (un peu plus de 12%)[116].

Le bilan s'aggrave pour le jury, exclusivement présidé par des personnalités occidentales. Il faut attendre 2006 pour qu'un réalisateur asiatique, à savoir le Chinois Wong Kar-wai, accède à cet honneur[117]. De même, peu de femmes ont occupé cette fonction. Sur 64 éditions, seules neuf d'entre elles ont eu cette chance : Olivia de Havilland, Sophia Loren, Michèle Morgan, Ingrid Bergman, Jeanne Moreau, Françoise Sagan, Isabelle Adjani, Liv Ullmann et Isabelle Huppert[118]. Catherine Deneuve, qui n'a jamais accepté la présidence du jury[119], fut vice-présidente en 1994.

Certains notent par ailleurs que les films de genre sont très peu représentés à Cannes : peu ou pas de films d'horreur, de kung-fu, etc. ont été sélectionnés en compétition officielle[120]. Depuis quelque temps, le cinéma de genre est entré dans le cercle fermé des projections officielles. Un journal écrira même : « Où va le Festival de Cannes ? »[110] à propos de ce nouveau style. Les organisateurs répondront qu'« il va là où va le Cinéma ». Avec l'émergence du cinéma d'animation, ou du documentaire, le Festival de Cannes devait se mettre à jour. 2009 semble avoir marqué un renouveau puisque la sélection a fait la part belle aux films de genre revisités.

Cannes donne avant tout aux auteurs une crédibilité artistique. À l'étranger, Cannes est idéalisée[110]. Apichatpong Weerasethakul, réalisateur thaïlandais, a été connu grâce, en partie, au Festival de Cannes, il déclare d'ailleurs : « une sélection donnait un bol d'air à toute la production nationale pendant deux ans » à Thierry Frémaux. Ainsi, beaucoup de réalisateurs encore méconnus ont pu bénéficier d'une audience internationale grâce à Cannes et jouir d'une reconnaissance de leur travail. Le festival joue le rôle de tremplin et a lancé plusieurs carrières dont celle de Quentin Tarantino avec la sélection en 1992 de son premier long-métrage Reservoir Dogs en séance spéciale puis avec la Palme d'or décernée à Pulp Fiction deux ans plus tard. Très reconnaissant, le réalisateur déclare d'ailleurs : « Cannes m'a fait gagner dix ans. »[121].

La presse est un pilier central du Festival de Cannes et elle s'attend à voir les chefs d'œuvre qui font vibrer le monde. Si Cannes la déçoit, elle attaque.

Critiques d'un festival commercial

Clint Eastwood en mai 2005

Depuis les années 2000, certains reprochent au Festival de Cannes un mélange des genres contre-productif, à savoir de mettre sur un même plan les paillettes et le cinéma d'auteur puis d'autres déplorent le fait qu'il n'invite que des personnalités internationales dont la renommée est acquise et qui n'ont fondamentalement pas besoin des lumières de la sélection officielle[122]. La presse lui donnera même le nom de « Festival désuet, » et le comparera aux grandes marques, dont la nécessité n'est pas évidente, mais dont l'intérêt commercial est mis en valeur[122]. Certains lui accorderont le rang de publicitaire[123] aux blockbusters, par exemple avec la fin de la saga Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith. Ou en 2006, avec le Da Vinci Code, qui après sa projection à Cannes est sorti dans 20 000 salles. Au box-office, il a alors généré 24 000 000 de dollars en un week-end. Second meilleur démarrage financier de l'histoire du cinéma[124]. Pourtant, lors de l'ouverture du Festival, ce film a reçu un accueil des moins chaleureux des 2 000 journalistes, par des rires glaciaux ou des critiques poignantes, à l'inverse du public.

L'intérêt pour les super-productions des journalistes est aussi déçu par le nombre d'entrées des films ayant reçu la Palme d'or : depuis vingt ans, seuls cinq lauréats de la palme ont dépassé le million d'entrées en France.

D'après certains journalistes, être sélectionné dans la compétition cannoise signifie une sortie dans les salles françaises. En ce qui concerne les autres sections, les films bénéficieront d'une vente prononcée à l'étranger. Effectivement, la présence de plus de 4 000 distributeurs offre une perspective formidable pour les producteurs.

Cannes est devenu depuis quelques années un festival pour les grands auteurs. En compétition, on retrouve beaucoup de célébrités du monde du cinéma, qui ont déjà concouru en sélection officielle. David Lynch, Clint Eastwood ou David Cronenberg sont des habitués du Festival (mais l'on remarquera, en 2007, que treize films sur vingt-deux sont de réalisateurs encore jamais venus à Cannes)[125]. En 2009, la comédienne Sandrine Bonnaire a par ailleurs exprimé sa déception face à ce qu'elle estime être un « manque d'audace » de la part des sélectionneurs, ajoutant : « Lars Von Trier, Quentin Tarantino, Pedro Almodovar… : on voit toujours les mêmes. »[126]

On lui reproche ainsi de n'inviter que des stars confirmées. Pourtant, lorsque des amateurs sont récompensés, la salle les siffle[127]. Effectivement, en 1999, le Prix d'interprétation masculine revient à Emmanuel Schotte, celui de l'interprétation féminine à Séverine Caneele et Émilie Dequenne. Lors de leur discours de remerciements, les deux jeunes femmes sont sifflées par le public. Certains confieront à des journalistes : « On veut du strass et des paillettes. »

Le journal Le Monde diplomatique[128] écrira que des réalisateurs ne réalisent des films que pour être sélectionnés au Festival et utilisent ainsi cette sélection officielle comme une justification de leur travail dans leur pays, malgré le peu de succès commercial qu’ils y rencontrent.

Une partie de la presse regrette également une quasi-absence de prise de risques chez les sélectionneurs et une sous-représentation des cinémas du Sud[129] avec oubli systématique de films venus d'Afrique ou d'Inde[122]. En effet, pour certains, si quelques films de pays en voie de développement sont sélectionnés, c'est qu'ils bénéficient de crédits internationaux et qu'ils imposent une lecture simple ou schématique des problèmes, de la culture ou du mode de pensée de leur pays, faite uniquement pour toucher le public occidental[122]. Cannes, en ce sens, sous couvert de défendre une forme cinématographique originale et avant-gardiste, deviendrait le temple des nouveaux académismes[122].

Les organisateurs du Festival international seront aussi accablés d'avoir oublié que le cinéma était un art populaire plutôt qu'une industrie[130].

Scandales et controverses célèbres

Le Festival de Cannes a souvent été animé par des scandales et des controverses, impliquant indifféremment des journalistes, des célébrités ou le monde politique. D'autres festivals internationaux comme la Mostra de Venise ou la Berlinale semblent moins exposés à ce phénomène, peut-être en partie parce qu'ils sont moins médiatisés. En effet, si certains professionnels du cinéma essaient ostensiblement d'éviter les photographes, il n'est pas impensable que d'autres cherchent à faire évènement, sinon scandale, pour tirer profit de la grande concentration de médias durant le Festival de Cannes.

À cause du public

Le public s'est quelquefois manifesté contre les professionnels du cinéma durant la remise des prix. En 1960, le long métrage L'avventura, premier volet d'une trilogie aussi composée de L'Éclipse et La Nuit, de Michelangelo Antonioni reçut un accueil très froid à Cannes. Ce film fut hué par le public lors de sa projection car l'absence d'éclaircissement sur la disparition d'Anna avait été mal comprise. De plus, le public lança des tomates sur le réalisateur et l'actrice lors de la remise du prix du Jury[131]. Une réaction plus isolée mais non moins radicale eut lieu durant le Festival de 1987. Cette année-là, le film Yeelen de Souleymane Cissé représentait le cinéma africain à Cannes — pour la première fois depuis 1946 — et remporta le prix du Jury. Lors de la remise du prix, un homme s'empara du micro et cria : « Alors, sale nègre, quel effet ça te fait d’avoir un prix ? ». Le réalisateur lui arracha le micro et lui lança au visage. Maurice Pialat, qui avait été encouragé par Souleymane Cissé lorsque le public huait son film, s'interposa. Ce fut la première fois que deux réalisateurs présents au Festival de Cannes s'unissaient contre un membre du public[132].
Les séances de remises de Palmes d'or ne furent pas épargnées par les réactions hostiles du public, notamment durant l'édition 1987, lorsque Maurice Pialat fut récompensé pour Sous le soleil de Satan, ou encore en 1994 lors de la remise du prix à Quentin Tarantino pour son Pulp Fiction. Les deux réalisateurs réagirent vivement : Pialat répondit au public « Si vous ne m'aimez pas, sachez que je ne vous aime pas non plus ! », et leva le poing au ciel ; Tarantino répondit par un doigt d'honneur[133].

À propos du jury

Les décisions du jury ont à plusieurs reprises suscité des polémiques, et furent souvent mal accueillies par la presse et le public. Les présidents du jury, en particulier, furent impliqués dans de nombreuses controverses, notamment pour leur népotisme supposé, leur point de vue jugé hasardeux ou leur parti pris censé outrepasser le simple jugement artistique[134],[135].

L'écrivain Françoise Sagan fut l'actrice d'un des plus grands scandales ayant éclaboussé la manifestation. Sept mois après avoir présidé l'édition 1979, elle dénonça le fonctionnement de l'institution dans Le Matin de Paris. Selon Sagan, la direction du Festival aurait tenté d'influencer le jury (qui penchait plutôt pour Le Tambour de Volker Schlöndorff) en faveur d'Apocalypse Now de Francis Ford Coppola[136]. Normalement, les membres du jury sont tenus de garder le secret à vie sur les délibérations conduisant au choix des gagnants. Françoise Sagan ne tint donc pas promesse. Finalement, les deux films partagèrent la Palme d'or ex æquo. Cette révélation provoqua un mouvement de révolte dans les magazines qui critiquèrent largement le Festival. Ce dernier répondit à ces provocations en rendant publiques les notes de frais faramineuses laissées par Sagan[136].

Il n'était pas rare de voir l'organisation faire preuve d'ingérence dans les choix des jurés. Ces derniers ne jouirent d'une entière souveraineté que dans les années 1980 ce que fut l'objet de nombreuses discordes. Par exemple, lorsque Roberto Rossellini présida le 30e Festival, la préférence du président du festival Robert Favre Le Bret pour la Palme allait à Une journée particulière d'Ettore Scola[137]. Pour éviter toute prescription, le jury dut ruser pour ne pas dévoiler son opinion et chercha à se réunir sans jamais prévenir les organisateurs. La décision finale fut prise en toute hâte[138]. La Palme d'or revint à Padre padrone des frères Taviani et le film de Scola repartit bredouille ce qui déclencha la colère de Favre Le Bret qui boycotta la cérémonie de clôture et menaça de supprimer la compétition ou du moins de ne plus nommer au jury des « amateurs éclairés »[139].

Il arriva aussi que les controverses prennent origine dans les désaccords, les conflits ou les coups d'éclats au sein du jury. Lors du Festival de Cannes 1987, le long métrage Les Yeux noirs de Nikita Mikhalkov était largement favori. Mais le réalisateur soviétique Elem Klimov aurait déclaré : « Si cette ordure, ce salopard de Mikhalkov est récompensé, je me retire du jury et ferai connaître ma décision avec éclats »[136]. Ses camarades auraient cédé à cette exigence impérieuse et décernèrent la Palme d'or à Maurice Pialat pour Sous le soleil de Satan, hué, lors de la cérémonie de clôture, par l'assistance dont les faveurs allaient au film de Mikhalkov et aux Ailes du désir de Wim Wenders[136]. Néanmoins, Yves Montand, qui présidait l'édition, justifia fièrement ce choix en affirmant que la Palme avait été attribuée à l'unanimité : « Nous avons considéré que le travail qu'a essayé de faire Pialat et qu'il a réussi, mettait le cinéma sur un autre niveau, à un autre étage. On peut forcément être sensible à des films un peu plus abordables, un peu plus faciles mais heureusement qu'il y a des Pialat, des Godard et des Resnais pour porter le cinéma à une autre hauteur. Je me réjouis que nous ayons voté à l'unanimité. »[140]

Avec la publication de ses mémoires La Vie passera comme un rêve (éditions Robert Laffont, 2009), l'actuel président du festival Gilles Jacob rompt le silence et dévoile les coulisses de la manifestation[141]. Il n'hésite alors pas à dévoiler le secret de délibérations, mettant à jour l'autoritarisme de certains présidents du jury. Kirk Douglas, par exemple, imposa un ex æquo en 1980 pour la Palme d'or et put ainsi voir triompher Que le spectacle commence de Bob Fosse. Il prétexta ensuite une maladie pour ne pas rejoindre ses camarades qui souhaitaient revoter le prix pour le seul Akira Kurosawa avec Kagemusha, l'ombre du guerrier[142]. En 1991, Roman Polanski n'aimait aucun film et privait ses jurés de toute parole[143] jusqu'à ce qu'arrive Barton Fink des frères Coen. Ce fut la seule œuvre qu'il apprécia car elle était un hommage évident à son cinéma[144],[134]. Il n'hésita pas à désorganiser le vote et à multiplier les entorses au règlement[145] : la veille des délibérations, il fit voter la Palme d'or à ses collègues après les avoir fait boire et refusa toute remise en cause du prix le lendemain[146]. Polanski œuvra ensuite pour que deux nouveaux trophées (ceux de la meilleure mise en scène et du meilleur acteur) soient décernés aux frères Coen à défaut de toutes les récompenses du palmarès comme le fut son souhait[147]. Le cas ne s'était jamais produit et Barton Fink devint le film le plus primé de l'histoire du festival[148]. Gilles Jacob dut prendre des mesures pour éviter qu'un film ne puisse, à l'avenir, gagner trop de prix[149]. En 1997, la présidence d'Isabelle Adjani fut aussi émaillée d'incidents. La comédienne régenta d'une main de fer l'emploi du temps de ses collègues, les forçant notamment à assister aux séances du matin et à suivre son régime alimentaire[150]. En conséquence, elle déclencha une fronde au sein du jury et ne sut affirmer son choix pour la Palme qu'elle convoitait, sans en faire mystère, à De beaux lendemains d'Atom Egoyan[69]. Suite à une proposition manœuvrière du cinéaste italien Nanni Moretti, elle accepta que la récompense suprême soit attribuée ex æquo à deux films, sans s'assurer au préalable que son poulain soit l'un d'entre eux. Le vote fut sans appel : L'Anguille de Shohei Imamura et Le Goût de la cerise d'Abbas Kiarostami furent palmés et De beaux lendemains se contenta du Grand Prix[151].

Plus récemment, les critiques ont accueilli avec circonspection la décision des présidents Quentin Tarantino (en 2004) et Isabelle Huppert (en 2009), soupçonnés de partialité et de favoritisme dans l'attribution de la Palme d'or[152],[153]. Le premier récompensa Michael Moore pour Fahrenheit 9/11 (les deux cinéastes étaient produits par Bob et Harvey Weinstein et Moore dénonçait violemment la politique de George W. Bush avant les élections présidentielles de 2004)[154]. La seconde honora Michael Haneke pour Le Ruban blanc, un cinéaste qui compte parmi ses amis et avec qui elle a tourné deux films (La Pianiste lui avait d'ailleurs valu le second Prix d'interprétation cannois de sa carrière)[155].

Imprévus et coups d'éclat

Les cérémonies et les conférences de presse sont retransmises en direct et sont donc émaillées d'incidents ou doivent faire face à des imprévus de taille.

En 1999, Sophie Marceau, alors remettante de la Palme d'or, suscita les huées et sifflets du public pour ses hésitations et achoppements verbaux durant son discours sur scène. Kristin Scott-Thomas, maîtresse de cérémonie, dut intervenir. Coupant la parole à Sophie Marceau, elle demanda directement à David Cronenberg, président du jury, d'annoncer le nom des deux gagnants (Jean-Pierre et Luc Dardenne, pour Rosetta). Le discours erratique de Sophie Marceau pourrait être transcrit ainsi : « Plutôt que de faire la guerre, on fait du cinéma et je vous dis que ça fait rêver les gens, et ça leur donne un… un but, un projet, euh… à court terme et quelque chose qui reste pour toujours, euh… »[156]. L'incident ne mit pas fin à la carrière de l'actrice (qui tourna sept films depuis lors), et le Festival se poursuivit normalement par un discours des frères Dardenne.

Les célébrités elles-mêmes initièrent parfois volontairement des polémiques durant les cérémonies, en dépit de la pression médiatique, sinon contre elle. En 2007, pour les 60 ans du Festival, trente-cinq réalisateurs avaient participé au film à sketches Chacun son cinéma. L'un d'entre eux, Roman Polanski, critiqua les journalistes lors de la conférence de presse qui les réunissaient après la projection officielle, jugeant que les questions posées n'étaient pas à la hauteur. Il a évoqué, pour la presse, « une occasion unique d'avoir une assemblée de metteurs en scène importants », gâchée selon lui par « des questions tellement pauvres ». Le réalisateur polonais décida ensuite qu'il était temps d'aller manger et quitta la salle [157],[158].

De la politique : une censure

La sélection des films au Festival, qui impliquait initialement la participation des États[159] fut parfois l'objet de rapports de force diplomatiques et politiques pouvant, dans un cas extrême, conduire à la censure d'un film. Le règlement du Festival stipulait que les films projetés ne devaient pas heurter la sensibilité des autres pays présents à Cannes (article 5 du règlement[160]). Ainsi en 1956 la France accéda à la demande de l'Allemagne (Jacques Mandelbaum montre que la France anticipa cette demande[161]), qui souhaitait le retrait de la sélection officielle d'un documentaire d'Alain Resnais, Nuit et Brouillard, qui traitait de la Shoah, des camps de concentration et des camps d’extermination. Cette censure suscita de vives protestations en France et Outre-Rhin[161],[162].
Ce mouvement ne restera pas sans effet, car depuis cette édition du Festival, aucun film n'a été retiré d'une sélection déjà communiquée au public pour des motifs similaires. En 2007, la Fondation du cinéma Farabi, rattachée au ministère de la culture iranien, adressa une critique par courrier à l'attaché culturel de l'ambassade de France de Téhéran, estimant que la sélection du film Persepolis de Marjane Satrapi était « un acte politique ou même anticulturel » qui présentait « un tableau irréel des conséquences et des réussites de la révolution islamique »[163],[164]. Le Festival de Cannes a donc beaucoup évolué depuis 1956, la censure ayant apparemment disparu bien que les pressions diplomatiques demeurent.
Et d'autres fois, malgré une pression de l'État, des acteurs, ou réalisateurs, viendront présenter leurs films à Cannes. On remarque notamment Jiang Wen qui, pour Les Démons à ma porte (Guizi lai le) sélectionné en compétition et récompensé par le Grand prix du jury en 2000, a été interdit de tournage durant cinq ans en Chine [165]. Malgré le prestige mondial et l'entière autonomie dont jouit le Festival aujourd'hui, on remarque que des nombreux scandales politiques éclatent encore en raison la sélection de certains films.

En 2010 par exemple, Sandro Bondi le ministre italien de la Culture décide de boycotter le festival en raison de la projection hors-compétition du film Draquila - L'Italie qui tremble de Sabina Guzzanti traitant de la manière dont le gouvernement Berlusconi a géré les conséquences du séisme de 2009 à L'Aquila[166],[167]. Cette même année, est organisée à l'initiative du député Lionnel Luca, une manifestation pour protester contre la présentation en compétition du film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, taxé de révisionnisme, de falsification de l'histoire franco-algérienne et de dégradation volontaire de l'image des Français lors du massacre de Sétif en 1945[168],[169]. Quelques jours plus tard, c'est la présentation du film Soleil trompeur 2 qui s'accompagne d'une polémique touchant son metteur en scène Nikita Mikhalkov, accusé, par 97 réalisateurs russes pétitionnaires, de despotisme, de détournement des aides publiques et de trop grande proximité avec le Premier Ministre Vladimir Poutine dans sa gestion de l'Union des cinéastes russes[170].

L'Église et la sélection

Il est rare que l'Église s'immisce dans le monde du cinéma et celui du Festival de Cannes. Il lui est toutefois arrivé de condamner certains films. En 1960, l'Osservatore Romano, journal du Vatican, publia sept virulents articles contre le film italien La dolce vita de Federico Fellini qui venait d'obtenir la Palme d'or[171]. Les catholiques étaient menacés d'excommunication s'ils voyaient le film[171], et ce n'est qu'en 1994, quelques mois après la mort du réalisateur Federico Fellini, que l'Église leva son interdiction. En revanche, les Jésuites défendirent le film[172]. Le Ministère de la Culture censurera des parties du film[171].

En 1961, le film Viridiana de Luis Buñuel fut interdit dans son pays, l'Espagne, alors sous dictature franquiste[173] et condamné fermement par l'Église catholique qui le jugeait blasphématoire[174]. Cela n'empêcha pas le jury du Festival de lui décerner la Palme d'or.

Les différends entre Cannes et l'Église catholique se poursuivent de nos jours, par exemple en 2006, pour le Da Vinci Code de Ron Howard. Ce long métrage ouvrit le Festival de Cannes 2006, bien qu'il fut critiqué dans le monde religieux.
Des associations catholiques menèrent plusieurs campagnes contre ce film en détériorant par exemple les affiches publicitaires, même si le Vatican condamnait tout boycott et action contre ce long métrage : il disait qu'« il y avait plus important à faire dans le monde, que les faits du film étaient faux, et qu'il ne servait donc à rien de se défendre »[175].

Controverses

Alfred Hitchcock qui n'eut pas de chance lors de la projection de son film Les Enchaînés

Le Festival de Cannes a souvent eu des imprévus, des controverses. Des starlettes qui se font photographier, à une partie de la poitrine qui sort de la robe, souvent ce sont des imprévus qui créaient du mouvement à la montée des marches. En 1946, première vraie édition du Festival, les organisateurs proposaient des projections gratuites au public et aux professionnels. Mais, les commerçants ne l'entendirent pas de la même oreille, et feront grève durant la totalité du Festival : ils pensaient que cela nuirait à leurs activités économiques[176]. Cette même année, lors de la première projection, celle du film d'Alfred Hitchcock Les Enchaînés, les techniciens mélangèrent les bobines de pellicules et la projection fut une vraie catastrophe[177]. Il n'y eut pas de nouvelle séance et le film repartit bredouille. On remarque aussi l'édition 1955 : Gunther Sachs, le mari de Brigitte Bardot, qui aurait marchandé la venue de sa conjointe en échange de la projection du documentaire Batouk qu'il produisait.
Autre controverse majeure en 1975 avec l'explosion du Palais des Festivals et des Congrès. Cet attentat avait été provoqué par Le Comité de lutte populaire contre la perversion du peuple, fort heureusement pour la direction du Festival, personne ne fut blessé, et la cérémonie put continuer[178].

Des photographes et des célébrités féminines

La Croisette lors du Festival

Les photographes ont parfois provoqué une médiatisation alternative du Festival à cause de quelques célébrités féminines, notamment pour des raisons plus ou moins érotiques.

Lors du Festival de Cannes 1954, alors que le festival n'en était qu'à sa 8e édition, Simone Silva posait au bord de l'eau avec Robert Mitchum pour des photographes. Alors que le soleil chauffait, les photographes demandaient une poses sexy à l'actrice qui finit par enlever son soutien-gorge, l'acteur pressant alors ses seins contre lui[179]. Le cliché fit le tour du monde, provoquant un scandale énorme autour du Festival et de l'actrice. Simone Silva fut contrainte de quitter le festival.

En 1983, alors qu'elle avait refusé de participer à la conférence de presse du film L'Été meurtrier, Isabelle Adjani provoqua la première, et unique, grève des photographes : ils déposèrent leur appareil au pied des marches pour protester contre l'attitude de la star[180].

Un autre évènement fit le tour du monde en 2005 : alors qu'elle montait les marches, une bretelle de la robe de Sophie Marceau se détacha et un de ses seins fut accidentellement mis à nu. Sans le vouloir, elle devint l'un des évènements du Festival de Cannes 2005. En 2008, l'actrice porno Yasmine provoqua quant à elle un scandale volontaire en soulevant sa robe sur les marches alors qu'elle n'avait aucune culotte en-dessous[181].

La critique et les journalistes

Le Festival de Cannes a souvent été critiqué[182]. Mais il n'est pas le seul à avoir été touché, quelques films ont aussi dû subir les commentaires de certains magazines.
Lors du Festival de Cannes 1973, une partie des critiques présents, accompagnés par le public, se déchaîneront contre le long métrage La Grande Bouffe de Marco Ferreri : « Immonde et scatologique » pour Télé 7 jours, « cinéma de pot de chambre » pour Minute, « l'enfer et l'ordure, le cauchemar et la complaisance, l'ennui et les latrines » pour Jean Cau dans Paris Match. Mais l'équipe du film n'en tiendra pas compte et ripostera : Philippe Noiret dira : « Nous tendions un miroir aux gens et ils n'ont pas aimé se voir dedans. C'est révélateur d'une grande connerie »[183]. On verra aussi le réalisateur, Marco Ferreri, du haut d'un balcon, envoyer des baisers aux gens qui le huent, avec la braguette ouverte[184].
Cette même année, La Maman et la Putain de Jean Eustache provoque également une forte polémique du fait de ses dialogues crus et la réception par le réalisateur du Prix spécial du jury, lors de la cérémonie de clôture, sera accompagnée de sifflets[183].
En 1985, ce n'est pas la critique qui se déchaînera, mais le journaliste Noël Godin qui avait alors décidé d'entarter Jean-Luc Godard venu présenter son film Détective.

Quelques beaux moments

Malgré de nombreux scandales qui ont fait le tour du monde, le Festival de Cannes est aussi reconnu pour ses moments émouvants, voire inoubliables.
En 1955, le Prince Rainier de Monaco venait voir La Main au collet d'Alfred Hitchcock en projection officielle. C'est à ce moment qu'il rencontrera la jeune Grace Kelly[185]. Ils se marieront ensuite en 1956, et auront trois enfants. De la même manière, en 1980, c'est Kirk Douglas qui rencontrera sa future épouse Anne Buydens, avec qui il aura d'ailleurs deux enfants.
Peu de temps après la mort de François Truffaut, lors du Festival de Cannes 1985, ses comédiens principaux se réunissent sur scène pour un dernier hommage et une photo de famille. Quelques années plus tard, en 1989, les enfants et petits enfants de Charlie Chaplin montent sur scène et célèbrent ainsi le centenaire de sa naissance. On remarque aussi la prestation de Vanessa Paradis avec Le Tourbillon de la vie, alors chanson du film Jules et Jim. La chanteuse et actrice avait fait ce geste en honneur à Jeanne Moreau, présidente du jury de cette édition[186]. Dans le même esprit, on retrouve les cinq acteurs principaux du film Indigènes : Samy Naceri, Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan qui chanteront Le Chant des tirailleurs lors de la remise du Prix d'interprétation masculine.
Autre beau moment du Festival de Cannes : la remise de la Palme d'or, avec des larmes, et un discours raffiné du gagnant. En 1998, Roberto Benigni est en sélection officielle avec son long métrage La Vie est belle. Lors de la remise des prix, il ne s'attendait pas à recevoir un prix. Mais, des mains du président de cérémonie, Martin Scorsese, il se voit remettre le Grand Prix. Étonné, il sursautera sur son siège en entendant son nom, et fera un numéro tout en excès lors de l'obtention du prix : il baisera les pieds du président[187].

Le Festival dans le cinéma et la télévision

Le Festival de Cannes a été le décor, voire le sujet, de tout ou partie des films suivants :

Annexes

Le Festival en chiffres

De 1946 à 2009, des milliers de films ont été projetés. Voici en bref les chiffres les plus marquants du Festival[188] :

  • Les cinq pays qui ont présenté le plus de films à Cannes sont :
    • Drapeau des États-Unis États-Unis : 376 films en sélection officielle.
    • Drapeau de France France : 348 films en sélection officielle.
    • Drapeau d'Italie Italie : 183 films en sélection officielle.
    • Drapeau d'Angleterre Angleterre : 161 films en sélection officielle.
    • Drapeau d'Allemagne Allemagne : 80 films en sélection officielle.
  • Au total ce seront 2062 films qui auront été projetés en 62 festivals dont le premier fut Les Enchaînés d'Alfred Hitchcock.
  • De 1946 à 2011, 67 grands prix et palmes du meilleur film ont été décernés. Voici le classement des nations les plus récompensées par la Palme d'or depuis 1955 :

La palme d'or a fait son apparition en 1955 et a été remplacée entre 1964 et 1974 par le terme grand prix du festival.

  • Les journalistes ont été de plus en plus présents au Festival :
    • 1966 : 700 journalistes.
    • 1973 : 1 154 journalistes.
    • 1984 : 2 762 journalistes.
    • 1989 : 1 680 journalistes.
    • 1991 : 2 795 journalistes.
    • 1993 : 2 975 journalistes.
    • 1995 : 3 183 journalistes.
    • 1996 : 3 325 journalistes.
    • 2007 : 3 611 journalistes.
    • 2008 : 5 000 journalistes.
  • Le Festival de Cannes est aussi fréquenté par de nombreux visiteurs :

Bibliographie

Histoire du Festival 
Témoignages 
Romans 

Notes et références

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  39. Voir la section scandales et controverses de l'article
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  52. (fr) Ibid, page 92
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  69. a et b Ibid, chapitre 32 « Le palmarès », page 206
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  74. À noter qu'il arrive que ce soit les deux dernières semaines du mois qui soient choisies pour la durée du Festival, comme en 2009
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  109. a et b Michèle Levieux, L'Humanité, 13 mai 1999 : « Soleil noir sur le port de Cannes » : (fr) lire en ligne, consulté le 9 juin 2007
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  123. D'après les dires de Jonas Geirnaert : « le Festival de Cannes devrait être un peu moins business et un peu plus festival de cinéma »
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  127. [image] + [txt] : (fr) Amély Charnay, « Scandale sur la croisette », 16 mai 2007. Consulté le 9 juin 2007
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  130. Philippe Person, Le Monde diplomatique, mai 2006 : « Cannes, un Festival qui tourne à vide » lire en ligne, consulté le 9 juin 2007
  131. D'après le long métrage Cannes, 60 ans d'histoire (fr) de Gilles Nadeau
  132. (fr) Allocine, « Les plus beaux moments du Festival ». Consulté le 9 juin 2007
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  135. [vidéo] Ina.fr, « Special Cannes 1994 », émission animée par Serge Toubiana, consulté le 20 novembre 2010.
  136. a, b, c et d Pascal Mérigeau, le Nouvel Observateur, n° 2218
  137. Gilles Jacob, op-cit, chapitre 24 « Le colloque Rossellini », page 167
  138. Ibid, page 170
  139. Ibid, page 171
  140. [vidéo] (fr) INA, archives pour tous, « Yves Montand, Maurice Pialat, Gérard Depardieu, Marcello Mastroianni et Barbara Hershey interviewés à Cannes après l'annonce du palmarès », 1987. Consulté le 7 octobre 2009
  141. Ibid, chapitre 1 « Bulle de vie », page 11
  142. Ibid, chapitre 64 « Ettero Scola », page 331
  143. Ibid, chapitre 54 « Till l'espiègle (un cas d'école) », page 291
  144. Ibid, page 292
  145. [vidéo],Dailymotion.fr « Histoires des Palmes d'or, épisode 1 », consulté le 31 octobre 2010.
  146. G. Jacob, Ibid, chapitre 56 « La razzia Barton Fink », page 296
  147. Ibid, page 298
  148. Ibid, page 300
  149. Fiche sur Barton Fink, Allociné
  150. Ibid, chapitre 30 « La présidence Adjani », page 202
  151. Ibid, chapitre 32 « Le palmarès », page 207
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  155. (fr) La Voix du Nord, « La Palme d'or pour Michael Haneke, cinéaste fétiche d'Isabelle Huppert », consulté le 25 mai 2009
  156. [vidéo] (fr) YouTube, « Vidéo en ligne », 1999. Consulté le 9 juin 2007
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  158. Nicolas Moscovici, Le Journal du Dimanche, 20 mai 2007
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  162. (fr) Gilles Gony, « Nuit et Brouillard », Centre National de la Documentation Pédagogique. Consulté le 9 juin 2007
  163. Cf. Nicole Vulser, « Le débat politique s'invite à Cannes », Le Monde, (ISSN 0395-2037), 26 mai 2007 [lire en ligne] et (fr) AFP, « Téhéran dénonce la présence de Persepolis à Cannes », Libération, mai 2007. Consulté le 9 juin 2007
  164. (fr) Didier Péron, « « Persepolis » anime Téhéran », Libération. Mis en ligne le jeudi 24 mai 2007, consulté le 9 juin 2007
  165. (fr) Bérénice Reynaud, « Nouvelles Chines, nouveaux cinéma », le Monde diplomatique, Février 2003. Consulté le 9 juin 2007
  166. L'exécutif italien boycotte Cannes dépêche AFP du 8 mai 2010
  167. (fr) AFP, « Le ministre de la Culture italien boycotte le festival de Cannes », Libération. Mis en ligne le jeudi 8 mai 2010, consulté le 28 aout 2010
  168. Le Parisien, « La folle journée de Hors-la-loi », consulté le 22 mai 2010.
  169. France Info.com, « La projection de Hors-la-loi, sur fond de manifestation à Cannes », consulté le 22 mai 2010
  170. L'Express, « Cannes: Mikhalkov répond à ses détracteurs par les chiffres », consulté le 22 mai 2010.
  171. a, b et c Pascal Mérigeau, le Nouvel Observateur, n° 2218, spécial 60 ans de Cannes
  172. Première, L'Église pardonne, page 26, Nicolas Schaller
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  175. Laurent Cotillon et Véronique Trouillet, Ciné Live, Mai 2006, n° 101, page 38, Interview de Thierry Frémaux
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  178. [image] + [txt] (fr) Aurélie Gerlach, « Cannes : 60 ans d'émotion et de scandales », Femme actuelle, 16 mai 2007. Consulté le 9 juin 2007
  179. Pour un cliché de trop… sur extranet.zestory.com. Consulté le 9 juin 2011
  180. Gilles Nadeau, Cannes, 60 ans d'histoire, 2006, partie 1
  181. Scandale : l’actrice porno Yasmine sans culotte sur les marches de Cannes !!! sur paperblog.fr. Mis en ligne le 23 mai 2008, consulté le 9 juin 2011
  182. D'après la section de cet article consacré aux critiques : Critiques faites au Festival
  183. a et b [image] [txt] (fr) Amélie Charnay, « Scandales sur la Croisette », 16 mai 2007, consulté le 9 juin 2007
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  188. (fr) Festival de Cannes, « Le Festival en chiffre ». Consulté le 9 juin 2007

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