- Le Regard d'Ulysse
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Le Regard d'Ulysse
Sarajevo durant le siège à l'hiver 1992-1993
Données clés Titre original Το Βλέμμα του Οδυσσέα (To Vlémma tou Odysséa) Réalisation Theo Angelopoulos Scénario Theo Angelopoulos
Tonino Guerra
Pétros MárkarisActeurs principaux Harvey Keitel
Erland Josephson
Maia MorgensternSociétés de production Paradis Films
La Sept
Centre du cinéma grecPays d’origine France,
Grèce,
Italie, ...
Sortie 1995 Durée 176 minutes (2h56) Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le Regard d’Ulysse (Το Βλέμμα του Οδυσσέα (To Vlémma tou Odysséa)) est un film franco-gréco-italien de Theo Angelópoulos sorti en 1995. Ce film a reçu le Grand Prix du 48e Festival de Cannes.
Sommaire
Synopsis
Un cinéaste grec exilé revient dans son pays (dans le nord de la Grèce, vers Thessalonique), à la recherche des bobines originales du premier film réalisé dans les Balkans par les frères Manakis au début du XXe siècle. Cette quête va le mener au travers de différents pays des Balkans, après la chute du communisme, de la Bulgarie à la République de Macédoine naissante, pour finir son périple à Sarajevo durant la guerre de Bosnie-Herzégovine dans une Yougoslavie en cours de désintégration. Il arrive finalement sous les balles durant le siège de Sarajevo, où il découvre les précieuses bobines conservées par un vieil homme, projectionniste de cinéma, qui tente tant bien que mal de préserver le patrimoine cinématographique de son pays en pleine explosion.
Historique
Genèse du projet
Tournage
L'acteur Gian Maria Volontè, qui jouait le rôle de S, le projectionniste, décède d'une crise cardiaque le 6 décembre 1994 à Flórina pendant le tournage et dut être remplacé par Erland Josephson[1].
Présentation à Cannes et sorties nationales
Le Regard d'Ulysse est présenté lors du Festival de Cannes où le film gagne le Grand Prix du Jury. En recevant sa récompense, Théo Angelopoulous déclare, visiblement blessé : « J'avais préparé un speech pour la Palme d'or. Je l'ai oublié maintenant. », puis il s'en va sans même un regard pour Jeanne Moreau, présidente du jury, qu'il dirigea quelques années plus tôt dans Le Pas suspendu de la cigogne[2] . Pour sa défense, ce film peut être considéré comme son chef-d'œuvre, plus encore que L'Éternité et Un Jour pour lequel il reçut la Palme d'or trois ans plus tard. En 1995, ce fut par ailleurs une autre fresque visionnaire sur les Guerres d'ex-Yougoslavie qui obtient la récompense suprême du festival : Underground d'Emir Kusturica.
Au total ce film depuis sa sortie en 1995 a enregistré 202 372 entrées en Europe, réalisées principalement en Espagne (82 496), Grande-Bretagne (21 360) et France (20 267)[3], les chiffres de la Grèce n'étant pas connus.
Fiche technique
- Réalisation : Theo Angelopoulos
- Scénario : Theo Angelopoulos et Tonino Guerra, Pétros Márkaris, Giorgio Silvagni, Kain Tsitseli
- Production : Phoebe Economopoulos Eric Heumann et Giorgio Silvagni pour Paradis Films, Intermedias, La Sept Cinéma
- Photographie : Yorgos Arvanitis, Andréas Sinanos
- Montage : Takis Koumoundouros, Yannis Tsitsopoulos
- Musique : Eléni Karaïndrou
- Décors : Dinos Katsouridis
- Costumes : Giorgos Ziakas
- Format : Couleurs - 1,66:1 - Son Dolby
- Durée : 176 minutes (2 h 56)
Distribution
- Harvey Keitel : A
- Erland Josephson : S le conservateur du musée cinématographique
- Maia Morgenstern : la « femme d'Ulysse »
- Thanassis Vengos : le chauffeur de taxi
- Yorgos Michalakopoulos : l'ami et journaliste
- Dora Volanaki : la vieille femme
- Miranda Kounelaki : Miranda Koynelaki
- Mania Papadimitriou
- Yorgos Konstas
- Agni Vlahou
- Angel Ivanof
Analyse
Récompensé par le Grand Prix du 48e Festival de Cannes en 1995, ce film est un des sommets de la carrière de cinéaste d'Angelopoulos. Tous ses thèmes chers et ses images fortes habituelles sont présents (parapluies, neige, brouillard)[4]. Le film est conçu et monté selon la technique, habituelle chez le réalisateur grec, des longs plan-séquences non coupés durant plusieurs minutes. La force créatrice, poétique, et symbolique d'Angelopoulous est à son apogée dans Le Regard d'Ulysse, comme pour cette séquence d'une statue de Lénine, gigantesque et déboulonnée, descendant le Danube sur une barge[4].
La performance d'Harvey Keitel, qui peut être considéré comme le double sur la pellicule d'Angelopoulos[4], est particulièrement remarquable, en raison d'une présence permanente et forte bien qu'il ne prononce qu'extrêmement peu de dialogues, toujours constitués de très peu de mots. Son regard et sa stature dominent l'ensemble de l'œuvre. Il réalise pour ce film un « Ulysse » symbolique à la recherche de la réelle histoire des Balkans en pleine décomposition et témoin des mutations de la fin du XXe siècle.
Notes et références
- voir la Fiche imdb
- Discours de Théo Angelopoulos lors de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes 1995 et annonce du palmarès
- Le Regard d'Ulysse sur le site Lumières.
- Le Regard d'Ulysse dans Télérama du 16 septembre 1995
Liens externes
Catégories :- Film français
- Film grec
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- Film réalisé par Theo Angelopoulos
- Film sorti en 1995
- Film dramatique
- Film sur la guerre en Yougoslavie
- Road movie
- Film tourné en Serbie
- Film produit par le Centre du cinéma grec
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