- Melodie en sous-sol
-
Mélodie en sous-sol
Mélodie en sous-sol est un film franco-italien réalisé par Henri Verneuil en 1962, sorti à Paris le 19 mars 1963 aux cinémas Marignan, Berlitz et Wepler
Sommaire
Synopsis
Charles (Jean Gabin), la soixantaine, tout juste sorti de prison, ne se fait plus tout jeune. Il retrouve difficilement son pavillon à Sarcelles, où ont poussé les barres et les tours dans la bonne mode new-yorkaise. Sarcelles, alors habitat haut de gamme de l'ouvrier plein d'avenir. Son épouse Ginette lui propose de déménager dans le Sud, de prendre un commerce et de couler des jours heureux, mais Charles ne conçoit qu'un seul genre de retraite : dorée et au soleil, en Australie. Pour cela, il doit faire un autre coup, le dernier, celui « d'une vie » et cette fois ce sera la bonne : le casino de Cannes. Tout est prêt. Il retrouve, Mario (Henri Virlojeux), son compère des beaux-jours, mais à sa grande surprise, le Mario est tricard de Perlot et ses globules blancs se sont faits la malle. Il lui est donc impossible de faire le coup avec lui, à grands regrets. Il manque donc à Charles, le complice, sans lequel le coup ne peut être réalisé. Ne préférant, d'aucune façon vivre les grands rêves d'hôtellerie cotières de sa femme, il contacte alors un jeune malfrat rencontré en prison, Francis Verlot (Alain Delon). À eux deux, s'ajoute Louis Naudin (Maurice Biraud), le beau-frère de Francis, un garagiste qui fera office de chauffeur. Une fois le trio formé, ils n'ont plus qu'à jouer la partition si bien écrite en évitant toute fausse note. Il s'agira d'abord pour Francis, déguisé en jeune dandy, de séduire une danseuse afin d'avoir ses entrées au casino pour le jour J.
Commentaires
A la base, l'idée a été de Michel Audiard, inspiré par un roman américain, publié dans la Série Noire, qui portait le même titre : Mélodie en sous-sol. Audiard partage son idée d'adaptation avec le producteur Jacques Bar. Si, en partie la production était Franco-italienne, c'est la Metro Goldwyn Mayer (MGM) qui en a supporté la principale partie. Par rapport au scénario issu du livre, Michel Audiard n'a modifié, apporté, retouché que 25 répliques. Ces "petites" 25 répliques suscitent la surprise de la production qui pense avoir payé bien cher pour si peu. C'est en découvrant l'intégralité du scénario modifié par ces 25 répliques, qu'elle revient sur son avis, et statue sur le bon investissement payé à Audiard pour son travail. S'apercevant que les 25 interventions d'Audiard sont savoureuses.
Initialement, le rôle principal de "Monsieur Charles" est bel et bien prévu pour Gabin, et le reste. Le second rôle, celui de Francis, devait être pour Jean-Louis Trintignant. Alain Delon entend parler de la préparation du film, sollicite auprès de Jacques Bar pour obtenir le rôle de Francis Verlot, en lui disant : "Je veux faire ce film". Delon qui emportait alors, une certaine réputation, pour les films réalisés en Italie avec Visconti, rêvait de faire un film avec les vedettes du moment, les stars de l'affiche. Delon demandait donc un cachet, ce à quoi les Américains se sont opposés en disant : "Si il veut faire le film, qu'il le fasse gratuitement." A quoi Alain Delon a répondu ; Chiche ?. Delon a demandé, en échange d'avoir deux ou trois territoires de distribution. (Qui comprenait le Japon, la Chine et l'URSS). Une fois le film terminé, Alain Delon le fait sous-titré en japonais, s'en va au Japon et trouve une distribution. Le film remporta un succès, Delon gagna beaucoup d'argent avec ses droits de production... Gabin n'en revenait pas et clamait que Delon avait alors gagné dix fois plus que lui !
Alain Delon avait une admiration sans borne pour Jean Gabin. Il était béat devant Gabin, non sans une affection filiale par rapport à Jean Gabin. Tout était bon pour plaire à Gabin. A l'époque de la réalisation du film, pour la partie tournée à Cannes, Delon demandait a être prévenu de l'arrivée de la voiture de production de Gabin, afin qu'il l'accueille dès l'entrée du studio. Les deux acteurs étaient toujours entre deux attractions, ce qui n'était pas sans tension. D'autant que les répliques arrangées par Audiard sont parfois "vachards" : - Gabin : "Quand tu m'avais dit que t'étais p't être un tocard, je ne t'ai pas cru, ben finalement, j'crois qu'c'est toi qui a raison. Faut jamais contrarier les vocations. La tienne c'est piquer des bicyclettes et baluchoner des chambres de bonnes."
Dans la scène de la chambre des coffres. Delon s'introduit en étant sur l'ascenseur, doit en descendre et tenir en respect les membres présents avec une mitraillette et doit faire ouvrir une porte blindée donnant sur l'extérieur, derrière laquelle Gabin, l'attend avec les sacs. Voyant que le subalterne n'obtempère pas assez vite, Delon le gifle violemment, conformément au scénario. Pour tourner la scène, afin de donner de la force à son mouvement de gifle, un gigot est suspendu juste dans l'axe du visage, à bonne hauteur, de Delon. Le mouvement et rotation de son bras est alors crédible ainsi que la force de la gifle, Delon n'a qu'à gifler le gigot. Ce n'est qu'au moment où la caméra, accompagnant son mouvement arrive sur le destinataire-réceptionnaire de la gifle qu'elle baisse son cadre, ce qui permet de ne pas avoir le gigot dans le champ. Dans la continuité, la scène suivante est l'ouverture de la porte blindée, permettant l'accès de l'extérieur, où Gabin, attend, de l'autre côté de la porte. En bon plaisantin, alors que la porte lui est ouverte, Gabin a tronqué les sacs pour une... casserole et des flageolets en disant : Où est le gigot ? J'ai les flageolets !
La plus "grosse" blague de Gabin durant ce tournage". En fin de journée, lors d'une scène importante tant pour le plan, mais aussi pour la logistique qu'elle implique. 300 figurants présents dans la salle, l'orchestre dirigeait par Francis Magne, les Blue Girls sur scène. Gabin demande à l'assistant de réalisation, Claude Pinoteau de faire jouer la Marseillaise à la place de la mélodie du ballet prévue. Francis Magne s'exécute, pensant à une intervention volontaire d’Henri Verneuil. Lorsque le réalisateur demande donc, "moteur", le chef d'orchestre joue la Marseillaise. Quelques figurants, surpris se lèvent, dans le mouvement tous les autres suivent, au "garde à vous" devant l'hymne national. Verneuil furieux après Magne d'avoir joué cela, pensant à une blague de mauvais goût de sa part, ne saura jamais que la blague venait de Gabin. Le soir venu, Gabin confessa à Pinoteau : Suis pas fier, j'ai p'têt jeté le bouchon un peu loin...
Propos recueillis auprès de Messieurs : Claude Pinoteau, Jacques Bar, Jean-Claude Missiaen (auteur de la biographie de Jean Gabin) et Alain Roulleau
Fiche technique
- Réalisation : Henri Verneuil
- Production : Jacques Bar (coproduction Franco-italienne)
- Scénario : Albert Simonin, Henri Verneuil et Michel Audiard d'après le roman The Big Grab de John Trinian (Éditions Gallimard)
- Dialogues : Michel Audiard
- Assistant réalisateur : Claude Pinoteau et Costa-Gavras
- Musique : Michel Magne (Qui interprète aussi le rôle du chef d'orchestre du casino de Cannes.)
- Orchestration : Jean Gitton (Éditions musicales Eddy Barclay, Le rideau rouge)
- Images : Louis Page
- Opérateur : André Dumaine
- Montage : Françoise Verneuil-Bonnot, Michèle Hoehn
- Décors : Robert Clavel
- Son : Jean Rieul
- Script-girl : Lucile Costa
- Chorégraphie : Ben Tyber
- Générique : Jean Foucher
- Régisseur général : René Fargeau
- Ensemblier : Pierre Charron
- Tournage dans les studios "Franstudio" de Saint-Maurice - Séquences dans les salons du Palm Beach
- Pellicule 35 mm - noir et blanc, Procédé Dyaliscope - Son mono
- Enregistrement Poste Parisien - Studios "Franstudio" de Saint-Maurice
- Production : Cipra Films - Cité Films (Paris), C.C.M Films (Rome) , Metro Goldwyn Mayer (MGM)
- Directeur de production : Jacques Juranville
- Genre : Policier
- Durée : 118 minutes
- Date de sortie : 3 avril 1963 (France)
Distribution
- Jean Gabin : Monsieur Charles
- Alain Delon : Francis Verlot
- Maurice Biraud : Louis Naudin
- Viviane Romance : Ginette, la femme de Charles
- Carla Marlier : Brigitte, jeune danseuse de la troupe des Blue Girls
- Dora Doll : Comtesse Doublianoff
- Henri Virlojeux : Mario, l'ex-truand malade
- José Luis de Vilallonga : M. Grimp, le patron
- Rita Cadillac : Liliane
- Anne-Marie Coffinet : Marcelle
- Jean Carmet : le barman
- Henri Attal : un copain de Francis
- Michel Magne : le chef du "Palm-Beach"
- Germaine Montero : Mme Verlot, la mère de Francis
- Dominique Davray : Léone, la femme de Mario
- Laure Paillette : L'habilleuse
- Claude Cerval : Le commissaire
- Georges Wilson : Walter, le riche soupirant
- Paul Mercey : Le cafetier
- Jean-Jacques Delbo : Le chorégraphe
- Robert Rollis : Le représentant dans le train
- Charles Bouillaud : Un voyageur du train
- Bernard Musson : Un voyageur du train
- Louis Viret : Un voyageur du train
- Antoine Marin : Un voyageur du train
- Sylvain Levignac : Un voyageur du train
- Georges Billy : Un voyageur du train
- Henri Poirier : Un voyageur du train
- Jean Gold : Le maître d'hôtel
- Robert Secq : L'employé des bains-douches
- Jean Minisini : L'employé de surveillance aux bains-douches
- Olivier Mathot : Le réceptionniste de la résidence
- Jacques Bertrand : Un comptable de M. Grimp
- Marc Arian : Un autre comptable
- Alain Janey : Le barman de la résidence
- Pierre Collet : Camille
- Adrien Cayla-Legrand : L'employé du casino
- Jimmy Davis : Sam
- Rudy Lenoir : Le caissier de M. Grimp
- Edouard Francomme : Marcel
- Jean-Pierre Zola : Le client des bains-douches
- Christian Brocard : Le livreur de bouteilles
- Gabriel Gobin : Un voyageur du train (à confirmer)
- Pierre Duncan : Un voyageur du train (à confirmer)
- Claudine Berg
- Pierre Vernet
- Les ballets de Ben Tyber
Bonnes répliques
- La mère de Francis Verlot (Germaine Montero) : Un jour, c'est nous, ton père et moi, que tu tueras de chagrin !
- Francis Verlot (Alain Delon): Eh bien comme ça, on ne retrouvera pas l'arme du crime !
///
- Francis Verlot (Alain Delon): Tu crains pas t'embarquer un peu léger, non ? Un an de cellule avec un mec c'est pas forcément une assurance tous risques. TU peux te gourer sur moi. Puis, suis pas sur de pouvoir tenir ma place.
- Monsieur Charles (Jean Gabin) : Eh moi j'en suis sur. Un tocard aurait dit oui tout de suite. Les tocards sont toujours d'accords avec n'importe qui et à n'importe quel boulot.
Distinction
- « Silver Globe Award » aux 21e Golden Globe Award (cf. [1])
Voir aussi
Lien externe
(fr+en) Mélodie en sous-sol sur l’Internet Movie Database
- Portail du cinéma
- Portail de la réalisation audiovisuelle
Catégories : Film français | Film sorti en 1963 | Film réalisé par Henri Verneuil | Film en noir et blanc | Film policier | Film tourné en Provence-Alpes-Côte d'Azur | Titre de film en M
Wikimedia Foundation. 2010.