- Isabelle Adjani
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Isabelle Adjani
Isabelle Adjani au Festival de Cannes 2009.
Données clés Nom de naissance Isabelle Yasmina Adjani Naissance 27 juin 1955
Paris, Île-de-FranceNationalité Française Algérienne Profession Actrice Films notables L'Histoire d'Adèle H., Possession, L'Été meurtrier, Camille Claudel, La Reine Margot, La journée de la jupe Isabelle Yasmina Adjani, née le 27 juin 1955 à Paris, est une comédienne française, cinq fois lauréate du César de la meilleure actrice.
Elle débute à 14 ans au théâtre, puis entre à 17 ans à la Comédie-Française, elle devient célèbre au milieu des années 1970 grâce au cinéma. Elle y interprète fréquemment des personnages fragiles, mystérieux, perturbés, déments ou psychologiquement instables, dans des genres divers : polars, films dramatiques, comédies et films à costume.
Sommaire
Biographie
Isabelle Adjani naît le 27 juin 1955 à Paris 17e, d'un père originaire de Djelfa et Constantine, Mohammed Chérif Adjani, soldat dans l'armée française durant la Seconde Guerre mondiale, et d'une mère allemande, Augusta, décédée en février 2007[1],[2],[3].
Elle grandit avec son frère cadet Éric Hakim (qui deviendra plus tard photographe) à Gennevilliers dans la banlieue nord-ouest de Paris et va au collège Paul Lapie à Courbevoie. Elle passera ensuite ses années de lycée au lycée Jean-Jaurès, à Reims. Elle obtient un premier rôle à 14 ans dans un film pour enfants, Le Petit Bougnat.
Elle entre à la Comédie-Française en 1972.
Sa carrière cinématographique et théâtrale est prolifique depuis 1972.
En 1996, fatiguée, elle quitte la capitale française et s'établit en Suisse, à Genève. Elle déclarera lors de son arrivée : « lorsqu'on a la possibilité d'offrir à ses enfants une meilleure qualité de vie, il ne faut plus hésiter ». Mais elle reviendra un temps en France afin de présider le jury du 50e Festival de Cannes en 1997.
Elle a deux fils : le premier du chef opérateur et réalisateur Bruno Nuytten, Barnabé Saïd, né en avril 1979 et le second de l'acteur Daniel Day Lewis, Gabriel-Kane, né le 9 avril 1995. Barnabé Saïd est chanteur et musicien dans le groupe Makali, qu'il a créé avec ses amis, et se produit sur scène régulièrement.
Carrière
En 1972, Isabelle Adjani joue avec la troupe de Robert Hossein, La Maison de Bernarda de Federico García Lorca, au côté d'Annie Ducaux. La pièce, qui est un triomphe, sera reprise plus tard au Théâtre de l'Odéon.
Annie Ducaux recommande alors sa partenaire à Jean-Paul Roussillon qui prépare une mise en scène de L'École des femmes de Molière à la Comédie-Française et cherche l'Agnès idéale. Elle prend le rôle, dans lequel elle fait sensation. Hossein retravaille avec Adjani et lui offre le rôle principal d'Ondine de Jean Giraudoux.
Au cinéma, elle est révélée au grand public en 1974 par La Gifle de Claude Pinoteau dont le succès la propulse au rang des jeunes actrices françaises les plus en vue. Plusieurs cinéastes de premier plan l'engagent : François Truffaut avec L'Histoire d'Adèle H., André Téchiné avec Barocco et Les Sœurs Brontë, Roman Polanski avec Le Locataire ou encore Werner Herzog avec Nosferatu, fantôme de la nuit .
En 1981, elle est à l'affiche de Possession d'Andrzej Żuławski et de Quartet de James Ivory, deux films pour lesquels elle remporte le Prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes. Ces deux succès, joints à celui, immense, de L'Été meurtrier de Jean Becker en 1983 en font, dans les années 1980, la star féminine française la plus populaire et la plus adulée.
Dans Possession, elle interprète un double rôle sulfureux, halluciné et extrême qui fera d'elle le type même de l'héroïne romantique, tumultueuse et passionnée. Elle reçoit pour son interprétation sur le fil du rasoir un premier César en 1982. Vingt ans plus tard, en pleine promotion de La Repentie de Laetitia Masson, elle déclare à Studio Magazine détester ce film : « je dois à la "mystique" d'Andrzej Żuławski de m'avoir révélé des choses que je ne voudrais jamais avoir découvertes... Possession, c'était un film infaisable, et ce que j'ai fait dans ce film était tout aussi infaisable. Pourtant, je l'ai fait et ce qui s'est passé sur ce film m'a coûté tellement cher... Malgré tous les prix, tous les honneurs qui me sont revenus, jamais plus un traumatisme comme celui-là, même pas... en cauchemar ! ».
Avec Serge Gainsbourg, elle s'essaye à la chanson en 1974. Il lui fait enregistrer pour un show télévisé de Maritie et Gilbert Carpentier Rocking Chair. En 1983, elle réalise un album entier sous sa direction et se retrouve en tête des ventes de 45-tours avec Pull marine, dont le vidéo-clip est réalisé par Luc Besson. Elle obtient un petit succès avec Ohio. Quelques années plus tard, elle sort un single écrit sans Gainsbourg, La Princesse au petit pois, qui n'obtient qu'un succès très faible. Un album écrit et composé par Pascal Obispo était prévu pour l'année 2007 mais n'est finalement jamais sorti dans les bacs.
Après Possession, elle obtient quatre autres Césars du premier rôle : en 1984, en 1989, en 1995 et en 2010. Ils ont distingué respectivement son interprétation d'Elle, la jeune femme mystérieuse et provocante de L'Été meurtrier; son incarnation de la sculptrice à fleur de peau Camille Claudel dans le film homonyme, sa prestation en truculente et passionnée Marguerite de Valois dans La Reine Margot et enfin son rôle de professeur de français Sonia Bergerac, qui perd pied et prend sa classe en otage dans La Journée de la jupe. Elle a en outre aussi été nommée deux fois à l'Oscar de la meilleure actrice : en 1976 et en 1990 respectivement pour ses rôles d'Adèle Hugo dans L'histoire d'Adèle H. et de Camille Claudel dans l'œuvre éponyme qu'elle a d'ailleurs produite.
Après Camille Claudel en 1988, Isabelle Adjani disparaît du grand écran. Elle ne retrouve le chemin des plateaux qu'en 1993 pour les besoins du film Toxic Affair. Cette comédie, pour laquelle elle touche un cachet de 10 millions de francs, ce qui représente alors un record dans le cinéma français, est cependant un lourd échec critique et public[4]. La Reine Margot lui offre l'année suivante le rôle principal d'un nouveau film de prestige qui lui vaut de renouer un temps avec le succès. Mais Diabolique, remake du film d'Henri-Georges Clouzot tourné au États-Unis avec notamment Sharon Stone et Kathy Bates, ne rencontre pas les faveurs de la presse et des spectateurs. Ses prestations à l'écran se raréfient à nouveau. Après quatre ans d'exil suisse, Isabelle Adjani revient à Paris à l'automne 2000 pour jouer sur la scène du Théâtre Marigny La Dame aux camélias. En 2002, La Repentie, film écrit spécialement pour elle, est un nouvel échec commercial. En 2002, elle interprète la Comtesse Ellénore dans Adolphe de Benoît Jacquot, l'adaptation cinématographique du chef d'œuvre de Benjamin Constant. En 2003, elle devient une star de cinéma hystérique et mythomane, prise dans la débâcle de 1940 dans Bon voyage de Jean-Paul Rappeneau.
Après trois nouvelles années d'absence, Isabelle Adjani fait un retour sur les planches du Marigny à l'automne 2006, pour incarner le rôle titre de la pièce de Wolfgang Hildesheimer: La Dernière Nuit pour Marie Stuart, reine d'Écosse et de France, exécutée en 1587. Du 11 juin au 16 juillet 2007, elle tourne dans la région de Fontainebleau une nouvelle adaptation télévisée du Mariage de Figaro de Beaumarchais intitulée simplement Figaro et réalisée par Jacques Weber, où elle reprend le rôle de la comtesse Almaviva.
Durant le printemps 2008 Adjani tourne pour Arte La Journée de la jupe où elle incarne une professeur de banlieue qui perd ses moyens et prend sa classe en otage. Ce film, où elle apparaît fragile et métamorphosée, fait sensation au Festival de La Rochelle. Il est diffusé sur Arte le 20 mars 2009 en avant-première (record d'audience historique de la chaîne avec 2,2 millions de téléspectateurs), puis dans les salles de cinéma à partir du 25 mars 2009. Le César qu'elle reçoit pour ce film en 2010 lui permet de revenir sur le devant de la scène et fait d'elle la personnalité française la plus récompensée de la cérémonie (avec 5 statuettes gagnées sur 8 nominations).
Filmographie
Cinéma
- 1970 : Le Petit Bougnat de Bernard Toublanc-Michel - Rose
- 1972 : Faustine et le bel été de Nina Companéez - Camille
- 1974 : Espace zéro de Pierre-Jean de San Bartholomé - film inédit -
- 1974 : La Gifle de Claude Pinoteau - Isabelle Doulean
- 1975 : L'Histoire d'Adèle H. de François Truffaut - Adèle Hugo
- 1976 : Barocco d’André Téchiné - Laure
- 1976 : Le Locataire de Roman Polanski - Stella
- 1977 : Violette et François de Jacques Rouffio - Violette Clot
- 1978 : The Driver de Walter Hill - La joueuse
- 1979 : Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog - Lucy Harker
- 1979 : Les Sœurs Brontë d’André Téchiné - Emily Brontë
- 1981 : Clara et les chics types de Jacques Monnet - Clara
- 1981 : Quartet de James Ivory - Marya Zelli
- 1981 : Possession d’Andrzej Zulawski - Anna / Helen
- 1981 : L'Année prochaine... si tout va bien de Jean-Loup Hubert - Isabelle Maréchal
- 1982 : Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau - Pauline Valance
- 1982 : Antonieta de Carlos Saura - Antonieta Rivas Mercado
- 1983 : Mortelle randonnée de Claude Miller - Catherine Leiris / Lucie Brentano, "Marie"
- 1983 : L'Été meurtrier de Jean Becker - Eliane Wieck
- 1985 : Subway de Luc Besson - Helena
- 1986 : T'as de beaux escaliers tu sais d’Agnès Varda - court métrage
- 1987 : Ishtar d’Elaine May - Shirra Assel
- 1988 : Camille Claudel de Bruno Nuytten - Camille Claudel
- 1989 : L'Après-Octobre de Merzak Allouache - documentaire
- 1990 : Lung Ta : les Cavaliers du vent de Marie-Jaoul de Poncheville - narratrice
- 1993 : Toxic Affair de Philomène Esposito - Pénélope
- 1994 : La Reine Margot de Patrice Chéreau - Marguerite de Valois dite Margot
- 1996 : Diabolique de Jeremiah S. Chechik - Mia Baran
- 1998 : Paparazzi d’Alain Berbérian - dans son propre rôle
- 2002 : La Repentie de Laetitia Masson - Charlotte
- 2002 : Adolphe de Benoît Jacquot - Ellénore
- 2003 : Bon voyage de Jean-Paul Rappeneau - Viviane Denvers
- 2003 : Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de François Dupeyron - La star
- 2009 : La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld - Sonia Bergerac
- 2010 : Mammuth de Benoît Delépine et Gustave de Kervern - L'amour perdu
- 2010 : Guibert cinéma d'Anthony Doncque - Narration - documentaire
- 2010 : Raiponce de Nathan Greno et Byron Howard - voix française de Mère Gothel
- 2011 : De force de Frank Henry - Clara Damico
- 2012 : David et Madame Hansen de Alexandre Astier - Madame Hansen Bergmann
Télévision
- 1973 : L'Ecole des femmes de Raymond Rouleau - Agnès
- 1974 : Le Secret des Flamands de Robert Valey - Maria
- 2008 : Figaro de Jacques Weber - Comtesse Almaviva
- 2008 : La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld - Sonia Bergerac
- 2011 : Aïcha, Job à tout prix de Yamina Benguigui - Docteur Assoussa
Théâtre
Isabelle Adjani a intégré la Comédie-Française en 1972, en tant que pensionnaire, sans être passée par l’obligatoire Conservatoire national d’art dramatique. Elle y est restée près de trois ans.
- À la Comédie-Française :
- 1973 : L'École des femmes de Molière, mise en scène Jean-Paul Roussillon - Agnès
- 1973 : L’Avare de Molière, mise en scène Jean-Paul Roussillon - Marianne
- 1973 : Port-Royal de Henry de Montherlant, mise en scène Jean Meyer - Sœur Marie-Françoise
- 1974 : Ondine de Jean Giraudoux, mise en scène Raymond Rouleau - Ondine
- 1974 : La Maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca, mise en scène Robert Hossein (reprise au Théâtre de l'Odéon) - Adela
- Hors Comédie-Française :
- 1972 : La Maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca, mise en scène Robert Hossein, Maison de la Culture de Reims - Adela
- 1983 : Mademoiselle Julie de August Strindberg, mise en scène Jean-Paul Roussillon[5], Théâtre Edouard VII - Julie
- 2000 : La Dame aux camélias d’après Alexandre Dumas et René de Ceccatty, mise en scène Alfredo Arias, Théâtre Marigny - Marguerite Gautier
- 2006 : La Dernière Nuit pour Marie Stuart de Wolfgang Hildesheimer, mise en scène Didier Long, Théâtre Marigny - Marie Stuart
Récompenses et nominations
Ensemble des récompenses reçues
Précédé par César de la meilleure actrice Suivi par Catherine Deneuve pour Le Dernier Métro Isabelle Adjani pour Possession 1982 Nathalie Baye pour La Balance Nathalie Baye pour La Balance Isabelle Adjani pour L'Été meurtrier 1984 Sabine Azéma pour Un dimanche à la campagne Anémone pour Le Grand Chemin Isabelle Adjani pour Camille Claudel 1989 Carole Bouquet pour Trop belle pour toi Juliette Binoche pour Trois couleurs: Bleu Isabelle Adjani pour La Reine Margot 1995 Isabelle Huppert pour La Cérémonie Yolande Moreau pour Séraphine Isabelle Adjani pour La Journée de la jupe 2010 Sara Forestier pour Le nom des gens Discographie
- 1974 : Rocking chair de Serge Gainsbourg (pour une émission télévisée de Maritie et Gilbert Carpentier consacrée à Sacha Distel).
- 1982 : Je ne peux plus dire je t'aime de et avec Jacques Higelin (pour une émission télévisée de Maritie et Gilbert Carpentier).
- 1983 : Journal d'Alice James, livre audio, éditions des femmes.
- 1983 : Premier album produit, écrit et composé par Serge Gainsbourg, dont elle coécrit six titres
- Ohio
- Entre autres pas en traître
- O.K. pour plus jamais
- D'un taxiphone
- C'est rien je m'en vais c'est tout
- Le mal intérieur
- Beau oui comme Bowie
- Le bonheur c'est malheureux
- Je t'aime idiot
- Et moi chouchou
- Pull marine
- 1984 : Rupture au miroir de Serge Gainsbourg, en duo avec Jane Birkin, pour l'émission Formule 1 consacrée à cette dernière.
- 1984 : Love me or leave me, paroles de Gus Kahn et musique de Walter Donaldson, pour l'émission Show Isabelle Adjani.
- 1985 : Des textes, des voix, livre audio, collectif, éditions des femmes.
- 1986 : 45 tours Princesse au petit pois (paroles Isabelle Adjani, musique Sébastien Santa-Maria)
- Princesse au petit pois
- Léon dit
- 1990 : Je ne peux plus dire je t'aime (avec Jacques Higelin) sur 1 CD compilation 10 titres inclus dans un N° Hors commerce de CD Mag, à l'occasion de la sortie de l'intégrale studio 1974-1988 d'Higelin.
- 2002 : Gardez-moi les journaux de Pierre Hebey, livre audio, lecture collective, Gallimard.
- 2003 : Bon voyage, paroles de Martin Rappeneau, musique de Gabriel Yared, sur la bande originale du film Bon voyage de Jean-Paul Rappeneau.
- 2004 : On ne sert à rien de Lionel Florence et Pascal Obispo, en duo avec Pascal Obispo, sur l'album Sidaction, Ensemble contre le Sida, 10 ans ensemble.
- 2008 : Wo wo wo wo de et avec Christophe, sur son album Aimer ce que nous sommes.
- 2011 : Tomber, paroles Frank Henry, musique Frank Henry, Marco Papazian et Claude Salmieri, sur la bande originale du film De force de Frank Henry.
- 2011 : Album B.O. réalisé et produit par Pascal Obispo, composé de duos avec David Sylvian, Seal, Étienne Daho, Peter Murphy, Christophe, Daniel Darc, Youssou N'Dour et Simon Le Bon.
Prises de position politiques
- En 1988, elle se rend en Algérie, patrie de son père, et participe à un meeting sur le campus de Bouzareah, près d'Alger, à la veille du référendum proposé par le président Chadli Bendjedid, afin de « soutenir la naissance d'une démocratie ».
- Lors de la présidentielle française de 1988, son nom ayant été utilisé pour la campagne de Jacques Chirac, elle intervient sur TF1 pour dire qu'elle ne soutient personne.
- En 1999, elle refuse de se rendre à l'Élysée pour la réception du président algérien Abdelaziz Bouteflika. Elle dénonce tant le pouvoir algérien que les terroristes. En 1997, soutenant la manifestation parisienne "pour la paix en Algérie", elle donne une interview retentissante qui lui gagne l'affection du peuple algérien, titrée en une du Figaro "L'Algérie m'empêche de dormir, et vous ?".
- En octobre 2007, elle participe à la manifestation, aux côtés de plusieurs personnages connus, contre la mise en place du test ADN pour le regroupement familial.
- En février 2009, elle affirme que les propos du Pape Benoît XVI sur l'inefficacité supposée du préservatif pour lutter contre la propagation du sida devraient être, comme pour tous ceux qui vont dans ce sens, « passibles de crime contre l'Humanité »[6].
- En juillet 2009, elle participe à l'inauguration du festival panafricain d'Alger.
- En décembre 2009, Isabelle Adjani devient Présidente d'honneur du Club des amis et actionnaires du journal Bakchich[7].
Annulations / Refus
- Départ de la Comédie-Française en janvier 1975 alors que la prestigieuse compagnie lui propose un contrat de 20 ans. Adjani préfère se consacrer au cinéma. Le français titre alors : « Adjani, c'est fini ! » et Catherine Guérard dira d'elle : « Une Adjani, il n'y en a qu'une par siècle ! »
- En 1982, par peur des scènes de nudité, elle refuse dans un premier temps le rôle d'"Elle" dans L'Été meurtrier (rôle pourtant écrit pour elle depuis 1979). Cette raison l'avait déjà poussée à décliner l'offre de Luis Buñuel pour Cet obscur objet du désir. Mais elle se ravise, obligeant la production de Mortelle randonnée de Claude Miller, sur laquelle elle était engagée, à repousser les dates de tournage.
- En 1983, elle abandonne après quelques jours, le tournage de Prénom Carmen que réalise Jean-Luc Godard. Isabelle Adjani dira notamment, à propos du réalisateur : « pendant ces quelques jours avec lui, je me suis sentie sans protection, vulnérable ». Elle est remplacée par Marushka Detmers.
- En mai 1983, elle provoque une grève des photographes au Festival de Cannes après avoir annulé sa présence à la conférence de presse de L'Été meurtrier de Jean Becker puis après avoir refusé de participer au photo-call. Durant la montée des marches par l'équipe du film, les appareils et télé-objectifs seront posés au sol et les professionnels tourneront le dos à la star.
- À l'automne 1983, Isabelle Adjani joue au théâtre Édouard VII, la pièce d’August Strindberg, Mademoiselle Julie, aux côtés de Niels Arestrup[5]. Au bout de quelques représentations, elle abandonne invoquant une grande fatigue. « Ça ne met pas en bonne santé le cinéma », dit-elle. C’est la comédienne Fanny Ardant qui la remplace.
- En 1996, elle abandonne un projet prévu avec Roman Polanski : une grosse production intitulée The Double, dans laquelle elle aurait dû donner la réplique à John Travolta. Le film ne verra jamais le jour à cause des différends opposant le réalisateur, les producteurs internationaux et la star américaine[8].
Anecdotes
- Outre le français, Isabelle Adjani parle couramment l'allemand, l'anglais, l'italien et l'arabe algérien[réf. nécessaire]. En allemand, elle a interprété le rôle féminin principal de Nosferatu, fantôme de la nuit. Elle a également joué Possession, Quartet, Ishtar et Diabolique en langue anglaise. Elle est d'ailleurs la première comédienne à recevoir un César pour un rôle non-francophone en 1982 (dans Possession). Néanmoins, ses deux nominations aux Oscars ont distingué chacune une interprétation en français.
- Le 18 janvier 1987, pour faire taire une rumeur selon laquelle elle aurait été atteinte du sida ou qu'elle serait même décédée, l'actrice se fait interviewer par le journaliste Bruno Masure, au Journal de 20 heures de TF1, pour prouver qu'elle est bien vivante et en bonne santé.
- En 1992, elle clôt le dernier défilé de Gianfranco Ferré pour Dior habillée d'une robe XVIIIe siècle et d'un masque vénitien. Ce défilé est encore cité comme l'un des plus célèbres de la fin du XXe siècle.
- Deux chansons évoquent Isabelle Adjani : Belle comme Isabelle de Midi V, écrit et composé par Jean-Marc Filippi ("Car elle était belle / Comme Isabelle / Elle était jolie / Comme Adjani', 1988), et Cannes de Barbara Carlotti ("Au bras d'Isabelle Adjani / Tu toises la foule et tu souris", 2006).
- Isabelle Adjani a campé l'héroïne du roman Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov durant 15 jours au cours de juin 2008 à Moscou et ses environs avec la collaboration d'une centaine d'acteurs, figurants et de techniciens, sous l'objectif de Jean-Daniel Lorieux. Il s'agirait de la prise de vue la plus chère de l'histoire de la photographie. Le shooting a donné lieu à une exposition itinérante qui a débuté à Paris dans la galerie Ariane Dandois du 10 décembre 2008 au 24 janvier 2009 (prolongée) pour aboutir à Moscou, via quelques capitales européennes. « La réalisation d'un tel projet est comme une victoire symbolique sur le matérialisme ambiant. » a affirmé la comédienne après la séance photos.
- Elle préside en 1997 le jury du 50e Festival de Cannes, qui attribue une Palme d'Or ex aequo à Le Goût de la cerise d'Abbas Kiarostami et à L'Anguille de Shohei Imamura. Les jurés sont Gong Li, Mira Sorvino, Paul Auster, Tim Burton, Luc Bondy, Patrick Dupond, Mike Leigh, Nanni Moretti et Michael Ondaatje.
Bibliographie
- Jean-Luc Douin, Comédiennes aujourd'hui : au micro et sous le regard, Paris, Lherminier, 1980.
- Claire Devarrieux, Les Acteurs au travail, Renens, 5 Continents, Paris, Hatier, 1981.
- Jean-Yves Rogale, Francis Huster : Molière et les autres..., Paris, Mengès, 1982.
- Eric Neuhoff, Un triomphe, Paris, Olivier Orban, 1984, Bernard Pascuito, 2010.
- Christian Roques-Briscard, La Passion d'Adjani, Lausanne, Favre, 1987.
- Christian Dureau, Isabelle Adjani : biographie non autorisée, Paris, Justine, 1987.
- Ça c'est du cinéma ! Le 7e art et la manière, Paris, Les Dossiers du Canard, 1987.
- Gérard Depardieu, Lettres volées, Paris, Jean-Claude Lattès, 1988.
- Meinolf Zurhorst, Isabelle Adjani. Ihre Filme - Ihr Leben. Heyne Film- und Fernsehbibliothek, Band 163. München, Heyne, 1992.
- Michèle Halberstadt, Adjani aux pieds nus - Journal de la repentie, Paris, Calmann-Lévy, 2002.
- Guy Austin, Foreign bodies: Jean Seberg and Isabelle Adjani, S. 91-106 in: ders., Stars in Modern French Film, Londres, Arnold, 2003.
- Guy Austin, Telling the truth can be a dangerous business : Isabelle Adjani, race and stardom, in : Remapping World Cinema : Identity, Culture and Politics in Film, herausgegeben von Stephanie Dennison und Song Hwee Lim, London : Wallflower Press, 2006.
- Michel David, Isabelle Adjani, la tentation sublime, Paris, Imago, 2008.
- Erwan Chuberre, La Légende Adjani, Paris, Cogito, 2010.
Notes et références
- « Allemande rencontrée en Bavière qu'épousa à la fin de la Seconde Guerre mondiale Mohammed Adjani, soldat kabyle de l'armée française », Jean de La Guérivière, Amère Méditerranée: Le Maghreb et nous, Seuil, 2004, p.391
- kabyle, s'était engagé dans l'armée française à 16 ans, et c'est en remontant d'Italie jusqu'en Bavière à la fin de la seconde guerre mondiale qu'il rencontre et séduit ma mère » (Interview donnée à Télérama) Isabelle Adjani : « Mon père,
- Algérie française. Il parlait français mieux que vous. Il ne parlait jamais arabe devant nous. Sauf l'accent allemand de ma mère, tout était fait pour que nous soyons français, même si cela n'empêchait pas mon père de cuisiner des plats traditionnels ou d'évoquer Constantine. En revanche, quand il écrivait à sa famille, j'ai découvert que, dans ses lettres, j'étais "Yasmina", jamais "Isabelle". », [1] À propos de sa famille, elle déclare : « "Isabelle", c'était fait pour ne pas attirer l'attention. Mon frère se prénomme Éric Akim. Mon père venait d'une
- Isabelle Adjani sur ecrannoir.fr
- Mademoiselle Julie
- Youtube.fr, « L'hebdo cinéma Isabelle Adjani bonus 1 », consulté le 15 août 2010. [vidéo],
- Isabelle Adjani soutient Bakchich, article signé de sa main publié le 10 décembre 2009 sur le site de Bakchich
- (fr) Objectif cinéma.fr, « The Double de Roman Polanski, la guerre des étoiles aux studios de Boulogne », consulté le 17 décembre 2010.
Voir aussi
Liens externes
- Adjani : le retour d'une star, Vidéo de l'année 2009 de l'émission Sept à huit sur TF1.fr, le 22 mars 2009
- Isabelle Adjani sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- Photos d'Isabelle Adjani sur les plateaux télévisés ou de tournages sur ina.fr
Catégories :- Actrice française
- Troupe de la Comédie-Française
- César de la meilleure actrice
- Chanteuse française du XXe siècle
- Chanteuse française du XXIe siècle
- Naissance en 1955
- Naissance dans le 17e arrondissement de Paris
- Élève du Cours Florent
- Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes
- Présidence du jury du festival de Cannes
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