- Maurice Pialat
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Maurice Pialat
Données clés Naissance 31 août 1925
Cunlhat
FranceNationalité Française Décès 11 janvier 2003 (77 ans)
Paris
FranceProfession Réalisateur Films notables L'Enfance nue,
A nos amours,
La Maison des bois,
La Gueule ouverte
Nous ne vieillirons pas ensemble,
Passe ton bac d'abord,
Sous le soleil de Satan,
Van GoghMaurice Pialat est un réalisateur français de cinéma né le 31 août 1925 à Cunlhat (Puy-de-Dôme, France) et mort le 11 janvier 2003 à Paris d'une maladie rénale à l’âge de 77 ans[1].
Par l'approche réaliste ou mystique de son cinéma, il est considéré comme un héritier direct de Jean Renoir, mais aussi de réalisateurs internationaux comme Roberto Rossellini ou Akira Kurosawa qui partageaient tous les trois - comme lui - l'amour de la peinture, du dessin ou de la photographie. Maurice Pialat reste cependant inclassable. Anticonformiste, provocant, exigeant, très critique envers les films de ses contemporains autant qu'envers ses propres films, il tracera jusqu'à sa mort un cinéma sans concession proche de celui de Robert Bresson ou de Jacques Doillon.
Au cours de ses tournages, il avait l'habitude de tisser des liens très forts avec ses acteurs qui pouvaient être des professionnels reconnus, voire célèbres dans le monde entier (Gérard Depardieu, Sandrine Bonnaire), mais aussi de parfaits débutants ou inconnus. Sa direction était à la fois très lâche ou très proche, avec un souci du ton juste, de la fraîcheur et de la spontanéité. Il pouvait pousser à bout ses acteurs comme ses techniciens. Il était fréquent qu'il remercie tel ou tel technicien, ou qu'il se brouille avec tel ou tel artiste, technicien au point de mettre en danger le film, de retarder sa réalisation. Ses équipes étaient en général réduites au minimum afin de ne pas alourdir les conditions de tournage.
Bien que commençant à réaliser à la fin des années 50 et ayant une esthétique proche de celle des cinéastes de la Nouvelle Vague, il restera toujours en marge de ce mouvement n'ayant que peu de considération pour leur cinéma, hormis celui de Jean-Luc Godard et de quelques autres.
Sa vie hors du star-system en a fait une des personnalités du cinéma international difficile à connaître, à comprendre, à cerner. De nombreux articles ou livres lui ont pourtant été consacrés depuis une quinzaine d'années.
Il a profondément influencé toute une génération de cinéastes français et étrangers. Il a eu comme collaborateurs connus Patrick Grandperret, Cyril Collard et bien d'autres.
Sommaire
Biographie
La première passion de Pialat fut la peinture. Il gardera un rapport intime avec cet art (qu'il met en scène dans Van Gogh), même s'il cesse de peindre à partir du moment où il commence à tourner. S'il aimait à se décrire comme autodidacte, il n'en est rien. Maurice Pialat est passé par les écoles des Arts Décoratifs, puis par les Beaux-Arts de Paris. Suite à ces apprentissages il tente d'exposer, sans succès et vit de petits boulots (visiteur médical, représentant pour diverses sociétés...).
En 1951, il achète une caméra et tourne quelques courts-métrages en amateur (Isabelle aux Dombes, Drôles de bobines tourné en 1957 ou L'Ombre familière en 1958...).
En 1960, une commande le conduit à filmer en Turquie une série de courts-métrages, qui marqueront le début de sa carrière cinématographique. En 1964, il participe comme technicien au moyen-métrage d'Henry Zaphiratos Des Enfants sages. En 1968, à 43 ans, il tourne son premier long-métrage de fiction, L'Enfance nue.
En 1972, au festival de Cannes, il déclare : « Ce qui est grave dans le cinéma, c'est qu'il n'a jamais fait de progrès. Le premier film était le meilleur… Il y avait déjà tout[2],[3]. »
En 1978, il se fait remarquer par la critique et la jeunesse pour un film polémique, Passe ton bac d'abord.
En 1980, il débute sa collaboration avec Gérard Depardieu par Loulou. Le film est un succès critique et commercial.
En 1985, il réalise Police avec Sophie Marceau, Gérard Depardieu et Richard Anconina, d'après un scénario de Catherine Breillat, deuxième collaboration avec Gérard Depardieu qui se sentira toujours proche de ce réalisateur atypique.
Il reçoit la Palme d'Or au festival de Cannes 1987 pour Sous le soleil de Satan. Sous les sifflets d'une partie de la salle qui aurait voulu voir le prix adressé aux Ailes du désir de Wim Wenders, il dresse le poing et lâche : « Si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus.»
Filmographie
Réalisateur et scénariste
Courts-métrages
- 1951 : Isabelle aux Dombes
- 1952 : Congrès Eucharistique Diocésain (tourné à Cunlhat, Puy-de-Dôme son village natal)
- 1957 : Drôle de Bobine
- 1958 : L'Ombre familière
- 1961 : Pigalle et L'Amour existe
- 1962 : Janine
- 1964 : Pehlivan, Istanbul, Byzance, Corne d'Or, Bosphore et Maître Galip dits les Courts-Métrages Turcs
- 1966 : Les Champs-Élysées et La Camargue
- 1967 : De la mer jaillira la lumière et Paris étudiant
- 1968 : Tauromachie en France, Lugdunum
Longs métrages
- 1968 : L'Enfance nue
- 1970 : La Maison des bois (Feuilleton TV de sept épisodes)
- 1972 : Nous ne vieillirons pas ensemble
- 1974 : La Gueule ouverte
- 1978 : Passe ton bac d'abord
- 1980 : Loulou
- 1983 : À nos amours
- 1985 : Police
- 1987 : Sous le soleil de Satan
- 1991 : Van Gogh
- 1995 : Le Garçu
Acteur
- 1957 : Le Jeu de la nuit de Daniel Costelle
- 1969 : Que la bête meure de Claude Chabrol
- 1970 : La Maison des bois
- 1973 : Mes petites amoureuses de Jean Eustache
- 1982 : Cinématon #236 de Gérard Courant
- 1983 : À nos amours
- 1987 : Sous le soleil de Satan
Théâtre
- 1956 : Marie Stuart de Frédéric Schiller, mise en scène Raymond Hermantier, Théâtre Hébertot : Le comte de l'Aubespine
Récompenses
- 1968 : Prix Jean-Vigo pour L'Enfance nue
- 1983 : Prix Louis Delluc pour À nos amours
- 1984 : César du meilleur film pour À nos amours, ex-aequo avec le Bal d'Ettore Scola. À nos amours sera récompensé également par le César du meilleur espoir féminin attribué à Sandrine Bonnaire.
- 1987 : Palme d'or pour Sous le soleil de Satan
Liens externes
Notes et références
- cimetière du Montparnasse à Paris Il est inhumé au
- François Guérif, Ciné miscellanées, éditions Payot & Rivages, 2007.
- La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, qu'il admirait sincèrement tout comme l'ensemble de la cinématographie des frères Lumière dont il est aussi, comme Jean Renoir ou Rosselini, l'un des héritiers. Il est à préciser que Pialat faisait ici référence à
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