- Vladimir Poutine
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Vladimir Poutine Vladimir PoutineMandats 11e président du gouvernement russe
(22e chef du gouvernement de la Russie)Actuellement en fonction Depuis le 8 mai 2008 Président Dmitri Medvedev Prédécesseur Viktor Zoubkov Président du parti Russie unie Actuellement en fonction Depuis le 7 mai 2008 Prédécesseur Boris Gryzlov 2e président de la Fédération de Russie 7 mai 2000 – 7 mai 2008
par intérim du 1er janvier 2000 au 7 mai 2000Élection 26 mars 2000 Réélection 14 mars 2004 Président du gouvernement Mikhaïl Kassianov
Mikhaïl Fradkov
Viktor ZoubkovPrédécesseur Boris Eltsine Successeur Dmitri Medvedev 7e président du gouvernement russe
(18e chef du gouvernement de la Russie)16 août 1999 – 7 mai 2000 Président Boris Eltsine
Lui-même (intérim)Prédécesseur Sergueï Stepachine Successeur Mikhaïl Kassianov Biographie Nom de naissance Vladimir Vladimirovitch Poutine Date de naissance 7 octobre 1952 Lieu de naissance Léningrad
(RSFSR, URSS)Nationalité Russe Parti politique Indépendant (avant 2001)
Russie unie (après 2001)Conjoint Lioudmila Chkrebneva Enfants Maria Poutina
Katerina PoutinaDiplômé de Université de Léningrad Religion Russe orthodoxe Résidence Maison Blanche, Moscou Signature
Présidents de la Fédération de Russie
Présidents du gouvernement russemodifier Vladimir Vladimirovitch Poutine (en russe : Влади́мир Влади́мирович Пу́тин), né le 7 octobre 1952 à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), est un homme d'État russe.
Il est le deuxième président de la Fédération de Russie, d'abord par intérim du 31 décembre 1999 au 7 mai 2000, puis pendant deux mandats, entre le 7 mai 2000 et le 7 mai 2008. Dmitri Medvedev, vice-président du gouvernement, lui succède.
Président du gouvernement[1] de la Fédération de Russie du 16 août 1999 au 7 mai 2000, il occupe de nouveau la fonction de chef du gouvernement le 8 mai 2008 sous la présidence de son successeur, le président Dmitri Medvedev. Dans le même temps, il devient le dirigeant du parti de la majorité, Russie unie.
Le 24 septembre 2011, Vladimir Poutine affirme lors d'un congrès de Russie unie tenu à Moscou qu'il représentera le parti lors de l'élection présidentielle russe de mars 2012 ; à cette occasion, il demande au président Medvedev de prendre la présidence du gouvernement une fois qu'il sera élu.
Enfance, jeunesse et formation
Vladimir Poutine est issu d'une famille ouvrière dont il est le troisième enfant. Son père Vladimir Spiridonovitch Poutine (1911 – 1999) et sa mère Maria Ivanovna Poutina, née Chelomova (1911 – 1998) qui avaient survécu aux 900 jours du siège de Léningrad durant la Seconde Guerre mondiale, avaient auparavant eu deux fils, Viktor et Oleg, nés dans les années 1930, mais décédés en bas âge.
Ses grands-parents étaient des paysans du hameau de Pominovo, appartenant au village de Tourguinovo (oblast de Tver), au nord de Moscou, installés ici depuis la fondation du village au XVIIe siècle. Selon un biographe de Vladimir Poutine, le grand-père, Spiridon, fut le premier de la lignée à naître après l'abolition du servage dans l'empire tsariste. Le grand-père de Vladimir Poutine, dont celui-ci a dit qu'il était le membre de sa famille qu'il admirait le plus, aurait été garde du corps et goûteur de Lénine, puis de Staline[2].
Dans sa jeunesse, il pratique la lutte russe, le sambo et le judo depuis l'âge de 11 ans (il est plusieurs fois champion de sambo de Léningrad ; en 1973, il s'est vu conférer le titre de maître des sports de sambo, en 1975, de judo). Il aime jouer au tennis, faire du ski alpin, de l'équitation et de la natation. Il aime se faire photographier au cockpit des avions de chasse, dans les sous-marins et les chars d’assaut.
Il a épousé en 1983 Lioudmila Alexandrovna Chkrebneva (née le 6 janvier 1958 à Kaliningrad et diplômée de la faculté des lettres de l'université de Stalingrad) et est père de deux filles, Maria (née en 1985 à Léningrad) et Ekaterina (née en 1986 à Dresde).
Il parle couramment l'allemand, ayant habité et travaillé plusieurs années en Allemagne de l'Est, mais maîtrise mal l'anglais et préfère utiliser des interprètes en conversant avec les anglophones[3].
Vladimir Poutine suit des études de droit à l'université de Léningrad où il obtient en 1975 son diplôme avec un mémoire consacré à la politique des États-Unis en Afrique. Anatoli Sobtchak, à l’époque professeur à l’université et futur maire de la ville, est son superviseur académique.
Au sein du KGB
Après une formation initiale sommaire dont on ne sait pas grand chose, il entre au service territorial déconcentré du KGB – la Direction du KGB pour la ville de Leningrad et sa région, où il sert pendant plusieurs années d'abord comme subalterne, ensuite comme officier opérationnel dans le service du contre-espionnage local, chargé en particulier de la lutte de la police politique contre les dissidents et autres « éléments antisoviétiques » (sous le patronage de la cinquième direction du KGB).
Avec le grade militaire de commandant, il est envoyé en 1984 suivre un cours annuel de formation continue à l’Institut Andropov (ou institut du Drapeau rouge, Krasnoznamenny Institoute - KI) du KGB à Moscou, en principe pour devenir espion – élément opérationnel de la Guépéou du KGB. Lors de ces études supérieures à Moscou, il porte le nom de code « Platov » et exerce les fonctions de chef bénévole de son unité d’élèves-officiers.
À la sortie du KI du KGB, Poutine n’entre pas dans le personnel de l’appareil central du KGB à Moscou, mais revient à Leningrad où une partie de son service se passe dans l’unité locale sous la tutelle de la première direction générale du KGB, le service de renseignements extérieurs. Il passe dans la « réserve active » du KGB pour se préparer à une mission opérationnelle en République démocratique allemande[4].
En 1985, il est envoyé pour la seule et unique fois à l'étranger, en RDA. Il passe cinq ans dans une petite unité opérationnelle déconcentrée à Dresde où, sous la couverture parfaitement transparente de directeur de la « Maison de l’amitié germano-soviétique », il œuvre pour le KGB.
Ascension vers le pouvoir
Avec la réunification allemande et le démantèlement des installations du KGB en RDA, le lieutenant-colonel Poutine retourne à Leningrad pour y reprendre son service opérationnel dans la Direction locale du KGB sous la couverture du poste du conseiller aux affaires internationales du recteur de l’Université de Leningrad Anatoli Sobtchak (qui a été son professeur à la faculté de Droit).
Du KGB à la mairie de Saint-Pétersbourg
En 1991, Sobtchak, démocratiquement élu à la tête du Soviet de Léningrad (la mairie de la ville), invite Poutine à devenir son conseiller aux affaires internationales. On dit[Qui ?] qu’en août 1991, Poutine joue un rôle dans les négociations délicates entre le KGB de Leningrad et les structures militaires liées aux putschistes du Kremlin. Poutine prétend avoir donné sa démission officielle du KGB le 20 août 1991 lors de ce coup d’État contre Gorbatchev, mais elle n'aurait pas été acceptée.
C’est à sa propre initiative qu’il accepte alors la proposition d'Anatoli Sobtchak de passer dans son cabinet à la mairie, tout en restant officiellement officier opérationnel supérieur du KGB local. Sa démission du KGB au grade de lieutenant-colonel n’est acceptée que plus tard, mais il n’y a aucun élément officiel qui le prouve sans ambiguïté.
De 1992 à 1996, Poutine est l’une des personnalités les plus influentes de la politique municipale, l'« éminence grise » du président du Conseil de la ville. Il est responsable des relations extérieures de la mairie de Saint-Pétersbourg, et, à partir de 1994, premier adjoint du maire Anatoli Sobtchak.
À l’automne 1995, ce dernier le nomme président de la section locale de « Notre Maison la Russie » (Nach Dom Rossiïa), le parti du président du gouvernement Tchernomyrdine. Il est chargé de diriger la campagne des élections législatives dans la région pour le compte de NDR. Il reste fidèle à Sobtchak malgré la défaite de ce dernier à l’élection municipale de 1996, refusant de travailler avec Iakovlev, de peur de donner l’« apparence de la trahison ». Il démissionne en 1996.
Au service de l'administration de Boris Eltsine
En août 1996 il est nommé à Moscou adjoint au directeur des affaires de la Présidence (en russe : Управление делами Президента Российской Федерации), Pavel Borodine. En mars 1997, il entre dans l’administration présidentielle (Администрация Президента Российской Федерации) pour en devenir vice-président moins d’un an plus tard, chargé du Département principal de contrôle (Главное контрольное управление президента Российской Федерации) doté de pouvoirs étendus. Il devient ensuite (à partir de mai 1998) vice-directeur de l'administration présidentielle chargé de la gestion des relations avec les régions, toujours avec une importante influence dans le milieu des pouvoirs. En juillet 1998, il est nommé directeur du FSB (Service fédéral de sécurité), poste qu'il occupera un peu plus d'un an, jusqu’à sa nomination comme Premier ministre le 9 août 1999. Il occupe en parallèle, de mars à août 1999, un poste de secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie (Совет безопасности Российской Федерации).
Toute cette période est marquée par des luttes politiques intenses qui ont pour effet d’affaiblir Eltsine, physiquement et politiquement. En avril 1999, il aurait ordonné au FSB de piéger le procureur général de Russie, Iouri Skouratov, qui diligentait une enquête sur les malversations du clan Eltsine. Lors d'une conférence donnée en présence du ministre de l'Intérieur Sergueï Stepachine, il soutient que cette vidéo est authentique[réf. nécessaire].
Président du Gouvernement puis Président de la Fédération de Russie par intérim
En 1999 commence une fulgurante ascension, qui va porter cet homme peu connu et d'apparence plutôt terne au sommet du pouvoir en Russie. En août, il est nommé président du gouvernement par Boris Eltsine, Stepachine ayant été écarté.
Lors d'une conférence de presse dans la nouvelle capitale du Kazakhstan, Astana, le nouveau Président du Gouvernement déclare qu'il va « buter les terroristes jusque dans les chiottes », voulant dire par là qu'ils allaient être traqués dans leurs derniers retranchements et abattus sans pitié. Avec son allié, le Jordanien de tendance wahhabite Habib Abd Ar-Rahman Khattab, le chef de guerre Chamil Bassaïev fait une intrusion armée dans le Daghestan voisin de la Tchétchénie à partir du 7 août 1999 en vue d'y instaurer une république islamique avec 3 000 hommes, qui est repoussée par le District militaire du Nord-Caucase.
Au début du mois de septembre, des attentats contre des immeubles d'habitation font plusieurs centaines de victimes à Moscou et dans d'autres villes de Russie et sont attribués par les instances judiciaires russes à des terroristes tchétchènes du centre islamiste « Kavkaz »[5]. Ayant été hostile à la première guerre de Tchétchénie, l'opinion russe souhaite les nouvelles opérations militaires pour en finir avec les indépendantistes tchétchènes. Vladimir Poutine, qui bénéficie du soutien du président Eltsine et de l'état-major, ordonne, après ultimatum, la reprise des hostilités en Tchétchénie, pour y « restaurer l'ordre constitutionnel fédéral »[6]. La seconde guerre de Tchétchénie (officiellement appelée « opération antiterroriste ») commence le 1er octobre 1999.
Le 31 décembre 1999, après la démission surprise de Boris Eltsine, il devient président par intérim. Son premier acte officiel est la signature d'un décret présidentiel assurant à son prédécesseur une immunité totale pour toute poursuite judiciaire possible le concernant, ainsi que les membres de sa famille[7].
Présidence de la Fédération de Russie (2000-2008)
Vladimir Poutine est officiellement élu président de la Fédération de Russie le 26 mars 2000 dès le premier tour de l'élection présidentielle anticipée avec 52,52 % des suffrages contre 29,2 % à Guennadi Ziouganov et 5,8 % à Grigori Iavlinski. Quant aux neuf autres candidats, ils recueillent chacun moins de 3 % des voix. Il entre officiellement en fonctions pour son premier mandat le 7 mai 2000. En mars 2004, il est réélu à la tête de la Russie avec 71,22 % des suffrages.
Pratique du pouvoir
Depuis son ascension au pouvoir, Vladimir Poutine, déterminé à restaurer ce qu'il appelle « la verticale du pouvoir », gouverne avec un style considéré par certains analystes comme autoritaire qui aurait mis fin à une libéralisation politique introduite par Gorbatchev avec la perestroïka et la glasnost et qui s'était poursuivie sous Boris Eltsine.
La reprise en main du pays par l'administration de Poutine, après la période de troubles et de laissez-faire qui a prévalu sous Boris Eltsine, satisfait une grande partie de la population, lassée des soubresauts politiques et du capitalisme en transition (la « thérapie de choc ») apparu après la chute du communisme, ou nostalgique de la puissance de l'ex-Union soviétique disparue en 1991. Cette reprise en main répond également au risque que fait peser sur l'unité de la Fédération de Russie la montée en puissance des nationalismes dans les républiques ethniquement non-russes et des gouverneurs locaux toujours plus autonomes : l'affaiblissement du pouvoir central et l'effondrement économique et social consécutif à la disparition de l'Union soviétique ont, en effet, contraint les grandes régions russes à chercher à s'auto-administrer au cours des années 1990.
Au cours de ses deux mandats, le président Poutine n'a cessé de renforcer le poids des services de renseignements dont il est issu, ainsi que ceux de la police et de l'armée, ceux qu'on appelle en russe les siloviki (les hommes de force)[8],[9]. En effet, selon le politologue Viatcheslav Avioutskii, les « guébistes » (cadres du FSB (ex-KGB)) perdront provisoirement de leur influence durant la période Eltsine, qui restait très méfiant à l'égard du KGB, mais reviendront en force avec Poutine. Ils ont utilisé un réformateur assez mou, Mikhaïl Gorbatchev, pour détruire un système devenu tout bonnement inefficace. Les guébistes se percevaient comme la seule force morale capable d'endiguer la corruption qui avait gagné l'ensemble des dirigeants soviétiques. À leurs yeux, le pouvoir devait rester entre les mains des militaires, au sens large, et dans celles de la sécurité nationale »[10] ». Les siloviki se voient avant tout comme des patriotes soucieux du redressement et du développement de leur pays, par opposition aux oligarques soutenus par l'Occident, animés avant tout par le désir de bâtir une fortune personnelle sur les décombres de l'Union soviétique et peu regardants sur les moyens pour y arriver. En réalité, les cas de prévarication ou de corruption concernent également des représentants des « organes ». Ces derniers et des personnalités influentes venues de Saint-Pétersbourg (les piterskiïé), ville natale de Poutine (et aussi la plus « européenne » des grandes villes russes), sont dorénavant bien présents dans la politique et l’administration présidentielle. Ensemble, ils forment, écrit Macha Lipman, analyste à la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale, « un système vertical clos ». Le parrainage par Vladimir Poutine de Dmitri Medvedev au poste de chef de l'État (gagnant de l'élection présidentielle de mars 2008), un juriste de réputation libérale et non issu du milieu des siloviki, laisse cependant supposer que ce système politique conserve un certain degré d'ouverture.
Outre l'instauration d'une plus grande stabilité, un certain nombre de dirigeants occidentaux apprécient le fait que Vladimir Poutine ait favorisé une économie ayant renoué avec la croissance, favorable aux échanges commerciaux et propice aux grands contrats.
Relations avec les « oligarques »
Dès le début de son mandat présidentiel, Vladimir Poutine afficha de façon déterminée son objectif d'instaurer la « dictature de la loi » et de lutter contre la mafia para-étatique et des fraudes fiscales des oligarques industriels et financiers, dont la mainmise sur l'économie russe devenait une préoccupation majeure de la population après une ère de laisser-faire et de complicité de Boris Eltsine dans la création de cette oligarchie.
- Plusieurs oligarques qui avaient accaparé les ressources et le patrimoine industriel en profitant des lacunes du droit des affaires en transition, ont été mis au pas ou poursuivis par la justice (par ex. le banquier Sergueï Mavrodi). L'exemple emblématique est celui de Mikhaïl Khodorkovski, ex-patron du groupe pétrolier Ioukos, condamné à huit ans de prison pour escroquerie et évasion fiscale à grande échelle, emprisonné en Sibérie[11]. Le groupe Ioukos est issu de l'époque soviétique. Il fut acquis dans des conditions douteuses par Khodorkovski au milieu des années 1990, pour 309 millions de dollars seulement, dans le cadre de privatisations qualifiées de « hold-up du siècle ». Suite à l'acquisition de l'entreprise Sibneft, Youkos était en 2003 la première compagnie pétrolière de Russie et la quatrième au niveau international. Il semble que ce soit le projet de céder le groupe Ioukos à un groupe pétrolier nord-américain pour 40 milliards de dollars qui ait déclenché la campagne dirigée contre Khodorkovski. Des négociations étaient en cours avec Exxon-Mobil et Chevron-Texacos dans la perspective d'une fusion partielle avec Youkos-Sibneft et il semble que Khodorkovsky ait également noué des contacts avec Halliburton, l'entreprise énergétique dirigée par Dick Cheney jusqu'en 2000. D'après l'agence Vedomosti, des observateurs considèrent que Poutine pourrait voir en la personne de Mikhaïl Khodorkovski un adversaire politique : « Les autorités craignent une mise en liberté anticipée de M. Khodorkovski, une aggravation de la situation politique intérieure à l'approche des élections et, bien entendu, une multiplication des procès à l'étranger », ajoute le vice-président de l'Union russe des industriels et des entrepreneurs, Igor Iourguens[12]. La très faible popularité de Khodorkovski et de ses amis politiques en Russie est néanmoins peu susceptible d'en faire un concurrent politique sérieux.
- Quelques oligarques accusés de crimes et délits économiques et pénaux se sont soustraits à la justice en s'enfuyant à l'étranger, tels Boris Berezovski ou Vladimir Goussinski, dont le Parquet général de Russie demande l'extradition pour des cas avérés de fraudes et d'évasions fiscales.
- D'autres se sont rapprochés du pouvoir et ont obtenu des postes au sein de structures étatiques, en contrepartie de la mise au service du pays de leurs fortunes (souvent acquises dans des conditions aussi douteuses que celle de Khodorkovski). C'est le cas de Roman Abramovitch, d'Anatoli Tchoubaïs ou de Vladimir Potanine.
- Enfin, d'autres semblent jouir d'une certaine impunité, tel Pavel Fedoulev qui, en septembre 2000, s'est emparé du combinat métallurgique d'Ouralkhimmach, avec l'aide des OMON (les forces spéciales du Ministère de l'Intérieur). La longue série de privatisations contestées dans l'industrie métallurgique russe, commencée en 1991, continue sous le gouvernement du président Poutine[13].
Au bout du compte, si la Russie s'est relevée économiquement et si la législation et la réglementation financière et économique ont fait des progrès notables, Vladimir Poutine n'est pas parvenu à éradiquer la corruption au sein de l'appareil étatique, un phénomène qui avait pris une ampleur importante avant même la dissolution de l'Union soviétique. La nation russe passe selon l'indice de perceptions de la corruption du 79e rang sur 91 en 2001 au 143e rang sur 179 pays en 2007[14]. Il n'a pas non plus développé réellement un État de droit au sens (hégélien) où on l'entend en Europe de l'Ouest (du temps de l'Union soviétique la notion d'État se confond avec l'existence du Parti unique). Il n'a, par contre, jamais remis en question le formalisme démocratique et parlementaire du régime, ainsi que la constitution, laissant ainsi ouvert la possibilité d'une évolution démocratique du pays selon le modèle occidental.
L'évincement des oligarques des médias qu'ils possédaient (Berezovski, Goussinski et quelques autres) a renforcé le contrôle de l'État sur l'information de masse et a induit une certaine censure de fait nuisible au pluralisme politique en Russie. Toutefois, à côté d'un large soutien de la population à la personne de Vladimir Poutine et malgré une omniprésence de l'appareil médiatique para-étatique, il existe en Russie des opposants déclarés à la politique présidentielle et une fraction des médias conserve un regard critique (y compris des médias comme, par exemple, Kommersant qui fait pourtant, aujourd'hui, partie de la galaxie Gazprom). L'internet russe reste très vivant et contestataire.
Politique économique et sociale
Redressement de l'économie
L’académicienne Nina Koulikova, de l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie, présentait, en novembre 2005, un point de vue relativement optimiste sur les résultats de réformes économiques de Poutine. Elle rappelait que l'économie de marché est récente en Russie, qu'elle ne peut se construire qu'avec du temps, et elle indiquait quels devraient être « les futurs axes des réformes ». Considérant le redressement économique de la Russie d'ores et déjà suffisant pour lui permettre de jouer à nouveau un rôle d’équilibre sur la scène internationale, sans offrir pour autant, loin s’en faut, à sa population un niveau de vie comparable à celui de l’Europe occidentale, elle distinguait les différentes phases dans le redressement économique de la Russie après la crise de 1998. Selon Koulikova, à l’arrivée au pouvoir de Poutine, une première étape de « stabilisation s’achevant par la mise en place des bases sur lesquelles le pays pouvait relancer son développement économique » aurait été atteinte.
Le redressement démarre après la grave crise financière de 1998 marquée par un assainissement des pratiques économiques (réforme fiscale qui voit la mise en place d'un taux unique de 13 % pour l'impôt sur les revenus, introduction d'une taxe sociale unifiée, baisse du taux de la TVA, réduction du taux des impôts sur les sociétés de 35 % à 24 %, ce qui a permis de simplifier la fiscalité et de limiter la fraude et la corruption ; remonétisation des transactions après de longues années de pratique du troc, paiement des salaires et des retraites en temps et en heure, mise au pas d'oligarques prédateurs peu soucieux d'investir durablement dans le pays, élaboration de codes et règles diverses inspirées des pratiques occidentales, répression des pratiques de corruption au sein de l'État, etc.).
L'essor économique est en outre facilité par la remontée des cours du gaz et du pétrole qui favorise un désendettement général et de grande ampleur de l'État russe (la dette publique est ramenée à 13 % du PIB fin 2007 contre 120 % en 1998), ce qui permet à ce dernier de libérer des ressources budgétaires nécessaires. Le pays se situe à la 7e place mondiale par son PNB. L'économie débute lentement, mais sûrement, un long processus de diversification dans le cadre d'une croissance élevée jusqu'en 2008 (taux de croissance de 10 % en 2000, de 5,7 % en 2001, de 4,9 % en 2002, de 7,3 % en 2003, de 7,1 % en 2004, de 6,5 % en 2005, de 6,7 % en 2006, de 8,1 % en 2007, de 6,8 % budgétés pour 2008) dont la vigueur structurelle (très importants besoins de rééquipement et d'investissements, explosion de la consommation) est plus ou moins protégée par la politique monétaire de la Banque centrale de Russie qui dispose de réserves de change permettant de gérer efficacement le renforcement continu du rouble (réserves de changes de 473 milliards de USD fin 2007 contre 12 milliards USD en 1999), et du Fonds de stabilisation issu des excédents de pétrodollars[15],[16], appelés à servir de « coussin de sécurité » dans le cas où les cours de pétrole diminueraient. Enfin, si la balance commerciale russe reste structurellement excédentaire depuis la disparition de l'Union soviétique (excédent de 68 milliards de dollars US en 2006) les trois quarts des exportations concernent des matières premières (combustibles, minéraux et métaux).
Certains analystes occidentaux relativisent cependant la solidité structurelle de l'économie russe et parlent d'incertitudes à moyen terme, liées notamment aux éventuelles chutes de prix des matières premières énergétiques (pétrole et gaz)[17]. La diversification en cours de l'économie pourrait réduire, à terme, cette dépendance puisque le secteur pétrogazier ne représenterait que 18,9 % du PIB russe en 2007 et devrait, selon les prévisions du ministère des Finances, tomber à 14,9 % en 2010[18]. En effet, la croissance aurait été essentiellement une « croissance de rétablissement », reposant sur « le réengagement dans la production des capacités non utilisées pendant la crise ». Cette « croissance de rétablissement » s’épuisant graduellement, au fur et à mesure de l’amoindrissement des capacités de production disponibles et utilisables, le problème serait, depuis 2003, de favoriser une « croissance d’investissement », ce qui dépendrait moins des réformes économiques que du développement des institutions politiques et juridiques, notamment administrative (dérégulation) et judiciaire (indépendance de la justice). L’élite politique et économique de la Russie perçoit de plus en plus la portée de ces problèmes, tandis qu'une attention particulière est accordée à la réforme administrative et judiciaire, assurait-elle. Selon Koulikova, la Russie était entrée en 2005 dans une « étape de développement stable des institutions de marché » et que « grâce à la stabilité acquise, le pays a entrepris de bâtir des institutions économiques propres à la société contemporaine et orientée sur les particularités de la Russie[19] ». Sous la présidence de Poutine, la croissance industrielle a augmenté de 75 % et les investissements de 125 % entre 2000 et 2008[20].
Réformes socio-économiques et politiques sous la présidence de Poutine
Dès le début de son mandat, Vladimir Poutine engage d'importantes réformes socio-économiques et politiques qui ont sensiblement transformé la Russie.
Dans le domaine économique[21] :
- réforme fiscale : mise en place d'un taux unique de 13 % pour l'impôt sur les revenus, introduction d'une taxe sociale unifiée, baisse du taux de la TVA, réduction du taux des impôts sur les sociétés de 35 % à 24 %, ce qui a permis de simplifier la fiscalité et de limiter la fraude et la corruption ;
- réforme foncière introduisant le droit de vendre les terres agricoles ;
- quatre lois de dérégulation étatique, visant à réduire le contrôle bureaucratique des entreprises ;
- ouverture à la concurrence du fret ferroviaire représentant 80 % du trafic des marchandises dans le pays.
Depuis, la croissance aurait été essentiellement une « croissance de rétablissement », reposant sur « le réengagement dans la production des capacités non utilisées pendant la crise ». Cette « croissance de rétablissement » s’épuisant graduellement, au fur et à mesure de l’amoindrissement des capacités de production disponibles et utilisables, le problème serait, depuis 2003, de favoriser une « croissance d’investissement », ce qui dépendrait moins des réformes économiques que du développement des institutions politiques et juridiques, notamment administrative (dérégulation) et judiciaire (indépendance de la justice). L’élite politique et économique de la Russie perçoit de plus en plus la portée de ces problèmes, tandis qu'une attention particulière est accordée à la réforme administrative et judiciaire, assurait-elle. Selon Koulikova, la Russie était entrée en 2005 dans une « étape de développement stable des institutions de marché » et que « grâce à la stabilité acquise, le pays a entrepris de bâtir des institutions économiques propres à la société contemporaine et orientée sur les particularités de la Russie[19] ».
Selon le président russe lui-même, en 2006, la Russie a enregistré une croissance économique de 6,9 % (plus de 7 % en 2007). Dans une interview accordée à la chaîne de télévision indienne Doordarshan, Vladimir Poutine a déclaré que les réserves de change russes sont à la troisième position dans le monde et sont en constante évolution, avant de se féliciter d'un budget et d'une balance du commerce extérieur excédentaires[22]. Selon le ministre russe du Développement économique et du Commerce Guerman Gref, le PIB russe calculé en dollars a triplé de 2000 à 2006, tandis que la capitalisation boursière a doublé en 2005 et a progressé en 2006 de 53 %[23]. Selon le rapport de l'OCDE de 2004, la hausse des prix de pétrole ne peut, à elle seule, expliquer cette reprise. Cette hausse a contribué à augmenter le PIB en moyenne de 1 % par an, les 4-6 % restants étant attribuables aux succès des réformes structurelles récentes, aux gains de productivité et à la vigueur de la demande intérieure[24].
Dans le domaine social[25] :
- réforme des retraites : mise en place d'un système à trois piliers avec capitalisation obligatoire et épargne volontaire, sans augmenter l'âge de la retraite ;
- mise en place des Projets de priorités nationales et de la politique démographique afin de réformer le secteur social et financer de grands projets dans le domaine de la santé, de l'éducation, de l'accessibilité des logements sociaux, du soutien au secteur agricole et à la hausse de la natalité.
Selon le Président de la Douma Boris Gryzlov, le budget triennal fédéral 2008-2010 donnerait la priorité au relèvement du niveau de vie des Russes, son parti pro-Poutine Russie unie, majoritaire à la Douma, propose d'augmenter de 1,5 fois les salaires réels dans le secteur public et de doubler les retraites[26].
Dans le domaine politique, les réformes ont été centrées sur la création d'une « verticale du pouvoir » afin de rendre le dernier plus concentré et efficace (ce processus fut accéléré suite à la tragédie de Beslan le 1er septembre 2004) :
- réforme de la division territoriale avec la création de sept Districts fédéraux par le décret présidentiel no 849 du 13 mai 2000[27] ;
- réforme du Conseil de la Fédération de Russie (2000-2002), et l'arrêt des élections des gouverneurs des sujets de la Fédération qui seront dorénavant désignés par le président du pays avec entérinement ultérieur par la législation locale (septembre 2004)[28] ;
- création d'organes consultatifs : d'un Conseil d'État (Gossoviet), constitué des gouverneurs et une Chambre de la société (Obchtchestvennaïa Palata), constituée de personnalités influentes et connues ;
- mise en place de mesures assurant une meilleure cohésion entre les ministères de l'ordre public dits siloviki (Intérieur, Armée, FSB) et le ministère des Situations d'urgence.
Le succès de ces réformes, couplé à des recettes fiscales extraordinaires issues de la vente des hydrocarbures, ont permis d'assurer selon le gouvernement une hausse substantielle du revenu réel des particuliers (+ 58,5 % entre 1999 et 2002, + 13,55 % en 2004)[29]. Cela a valu à V. Poutine le soutien d'une grande partie de la population russe, malgré quelques échecs comme un projet de loi controversé sur la monétisation des avantages en nature hérités de l'époque soviétique qui a soulevé, début 2005, un tollé populaire ou encore le naufrage du sous-marin Koursk sombré en 2000 avec 118 hommes d'équipage à bord et une libération mal gérée des otages des commando tchétchènes du théâtre moscovite en octobre 2002[30].
Politique étrangère
La politique étrangère sous Poutine marque une certaine rupture dans la continuité d'une diplomatie eltsinienne qui tentait d'équilibrer un partenariat renforcé avec l'Occident, quitte à reléguer au second plan les intérêts du pays et de la politique russe. L'arrivée au pouvoir de Poutine est formellement décidée par Boris Eltsine. Elle a lieu à la faveur de la résolution rapide et militaire d'un conflit particulièrement meurtrier dans la république russe de Tchétchénie, elle est favorisée par un discours volontariste revendiquant la restauration de l'État, la lutte contre la corruption (cependant très loin d'être achevée fin 2007) et la renaissance, au moins partielle, du prestige aux yeux des Russes d'une superpuissance déchue.
Cette politique extérieure se veut le pendant d'une politique intérieure visant à lutter contre la décomposition du pays consécutif à l'effondrement politique, économique et social de 1991 (de 1991 à 1996 le PNB russe s'effondre de 40 %). Après le chaos des années Eltsine, considéré dans l'opinion comme le destructeur de l'ordre ancien et le principal artisan du démantèlement de l'Union soviétique, les succès économiques enregistrés après 1998 et une stabilisation de la vie politique donnent à la politique étrangère russe une nouvelle assurance.
L'offensive de l'OTAN contre l'ex-Yougoslavie provoque l'élaboration d'une nouvelle doctrine militaire qui prévoit désormais, à l'instar de la doctrine militaire des États-Unis, l'utilisation d'armes nucléaires à des fins tactiques sur le champ de bataille, et dans laquelle le renforcement de l'appareil militaire russe doit servir les intérêts géostratégiques de l'État sans se préoccuper des « considérations occidentales ». Ce repositionnement russe présageait alors qu'une entente entre les États-Unis et la Russie ne serait pas parfaite.
L'attentat terroriste du 11 septembre 2001 a transformé, pour un temps, la donne géostratégique pour la Russie et a donné une impulsion à l'établissement de relations plus rapprochées avec les États-Unis. Le soutien affiché de Poutine à son homologue américain dans sa « lutte contre le terrorisme » établit au début un climat d'une certaine cordialité et une nouvelle entente entre les deux puissances. Une perception pragmatique et réaliste des enjeux internationaux, tant du côté russe que du côté américain, a permis à la Russie de revenir en force sur la scène internationale en jouant un rôle prédominant dans la lutte contre le terrorisme ou en étant associé dans des efforts de médiation dans des dossiers complexes comme ceux de la Palestine, de la Corée du Nord ou de l'Iran.
Aujourd'hui, la géostratégie russe, telle qu'elle a été conçue par Vladimir Poutine, ne peut être appréhendée sans concevoir l'importance grandissante des fournitures d'énergie (pétrole et gaz naturel) sur le marché mondial compte tenu d'une demande structurellement en hausse pour une offre qui plafonne. Lors de son discours au peuple russe de décembre 2005, le président russe déclarait: « Gazprom est un puissant levier d'influence économique et politique sur le reste du monde ». En effet, la Russie est le premier producteur mondial (600 milliards de M3 par an) et le premier exportateur mondial de gaz (200 milliards) et le deuxième producteur (380 millions de t, 10 % de la production mondiale) et exportateur majeur de pétrole. Ses réserves gazières s'élèvent à plus de 25 % des réserves mondiales, ses réserves pétrolières sont les plus importantes exploitables hors OPEP. La Fédération de Russie est, de fait, le premier fournisseur de l'Union européenne (40 % du gaz consommé, 30 % du pétrole) dont la demande est en constante progression. Du fait de ses richesses en gaz et en pétrole (ainsi qu'en beaucoup d'autres matières premières stratégiques d'ailleurs), du contrôle d'un réseau immense et sans équivalent d'oléoducs et de gazoducs (150.000 km de gazoducs) qui irrigue tout le continent européen et dont elle a hérité en 1991, la Russie détient actuellement une position géopolitique de premier plan grâce à laquelle elle tente de renforcer sa place d'acteur majeur dans le « Grand Jeu » des superpuissances (Voir aussi : Gazprom et Géopolitique du pétrole).
Depuis quelques années, grâce au redressement économique, le complexe militaro-industriel russe se renouvelle, se restructure (regroupement et concentration de pôles d'excellence) et délivre de nouvelles générations d'armements (en général plutôt destinés à l'exportation). Cependant, le budget de la Défense russe reste encore modeste (50 milliards de dollars en 2007 officiellement surement 70 milliards pour 2007, contre 8 milliards sous Boris Eltsine) comparé à ceux des principales puissances qui constituent l'OTAN (en 2008 : 648 milliards de dollars pour le budget du Pentagone, 36 milliards d'euros pour la France).
Par ailleurs, se pose la question de la concurrence américano-russe dans l'ex-Eurasie soviétique, pré carré traditionnel et historique de l'empire russe avant 1917, puis de la Russie de 1991 en tant que puissance géopolitique. Les développements récents laissent supposer une exacerbation des tensions pour les années à venir[31].
Début 2007, face aux projets d'installation de systèmes d'armes balistiques américains en Pologne et en République tchèque (présenté par les États-Unis comme un « bouclier », une protection anti-missiles contre d'éventuelles attaques nucléaires iraniennes, mais qui de facto affaiblissent la dissuasion nucléaire russe face à l'arsenal américain et sont ressentis comme une menace par la population russe), Poutine hausse le ton dans ses relations avec les États-Unis et l'OTAN. Son discours, prononcé le 10 février 2007 devant la Conférence de Munich sur la sécurité, a expressément fustigé le rapprochement des bases de l'OTAN des frontières de la Russie en violation des promesses faites à Gorbatchev au début des années 1990, ainsi qu'un monde unipolaire avec « Washington pour centre de direction », qui imposerait ses lois intérieures et sa propre vision du monde à l'ensemble de la communauté internationale[32]. Le 4 juin 2007, à la veille du sommet du G8 à Rostock, Vladimir Poutine a menacé de pointer de nouveaux missiles Iskander vers l'Europe de l’Est (déploiement qui s'accompagnerait de l'installation d'armes nucléaires dans l'enclave russe de Kaliningrad) si les États-Unis déploient aux frontières russes leurs armes balistiques, reprenant ainsi au plus haut niveau des menaces voilées exprimées jusqu'ici par les chefs de l'armée russe.
Face aux changements de la donne géostratégique en Europe apportés par les États-Unis, la Russie suspend l'application du Traité sur les forces conventionnelles en Europe, le 12 décembre 2007, ce qui crée un remous au sein de l'OTAN et à Washington[33] (les dispositions du Traité n'étaient en fait appliquées jusqu'alors que par la Biélorussie, l'Ukraine et la Fédération de Russie mais non par les membres de l'OTAN).
Les commentateurs russes considèrent qu'avec la définition d'une politique étrangère autonome de celle du camp occidental, autonomie qui devrait encore se renforcer avec la poursuite du redressement du pays, il est inévitable que les divergences s'accentuent avec les États-Unis, pays qui n'est plus aujourd'hui qualifié de « partenaire stratégique » dans le discours officiel. Pour autant, la politique étrangère russe se veut réaliste et ne prône pas la confrontation[34].
Lors du sommet de l'OTAN à Bucarest en avril 2008, alors qu'invité pour discuter de l'autorisation du transport logistique de materiel non militaire sur le sol russe, Vladimir Poutine a déclaré que l'élargissement de l'OTAN aux ex-républiques soviétiques d'Ukraine et de Géorgie constituait une menace pour la Russie. En parlant de l'Ukraine, il a notamment précisé que son éventuelle adhésion à l'OTAN ne va pas constituer une garantie pour sa démocratisation[35].
Président du gouvernement (depuis 2008)
Le 2 décembre 2007, la liste du parti Russie unie, soutenue par Poutine, remporte les élections législatives avec 64 % des voix. Plusieurs observateurs internationaux ont critiqué le déroulement des élections, probablement entachées d'irrégularités et d'ingérence de l'appareil étatique dans le processus électoral en faveur de Russie unie. Il n'en reste pas moins que la popularité très élevée du président Poutine dans l'opinion russe (autour de 65 %) garantissait d'emblée à Russie unie une confortable majorité, de supposées fraudes n'y seraient donc pas déterminantes. Il est à noter cependant que le scrutin de 2007 est le premier à avoir eu lieu en Russie sur un mode totalement proportionnel.
Le 15 avril 2008 le président sortant, lors du congrès du parti Russie unie, a accepté de se mettre à la tête du parti sans toutefois y adhérer. Il a investi le poste le 7 mai 2008, le jour de la fin de son mandat présidentiel.
Vladimir Poutine, alors qu'il approchait du terme de son second mandat présidentiel, a déclaré à de nombreuses reprises ne pas avoir l'intention de demander une modification de la Constitution afin de briguer un troisième mandat consécutif en mars 2008. Il s'est contenté de faire adopter deux lois, l'une qui considère comme valide le scrutin quelle que soit la participation, l'autre visant à interdire les manifestations en période électorale[36].
N'ayant pas la possibilité de se représenter en tant que président, Vladimir Poutine a fait sensation en annonçant sa volonté de prendre la tête de la campagne électorale de décembre 2007 du parti Russie unie pour viser la charge de chef du gouvernement, ce qui lui permettrait de conserver un certain pouvoir tout en respectant la Constitution. Le parti a largement gagné le scrutin offrant ainsi à Vladimir Poutine un « droit moral », selon ses propres propos, pour continuer à gouverner[37].
Le 10 décembre 2007, Vladimir Poutine soutient officiellement Dmitri Medvedev pour le remplacer à la présidence. Le même jour, Medvedev devient le candidat à l'élection présidentielle de 2008 désigné par quatre partis : Russie unie, Russie juste, le Parti agraire et Force civile.
Le 4 mai 2008, Dmitri Medvedev, vainqueur de la présidentielle russe du 2 mars 2008, a demandé à Vladimir Poutine d'occuper le poste de président du gouvernement (Premier ministre) après son départ du Kremlin.
Le 8 mai 2008, la Douma d'État entérine la nomination de Vladimir Poutine à la tête du gouvernement, succédant ainsi à Viktor Zoubkov.
Crise économique 2008-2010
Selon la banque mondiale, la crise en Russie a commencé dans le secteur privé en provoquant trois chocs : la baisse du commerce intérieur, le reflux des capitaux et le gel des emprunts[38]. Les prémices ont commencé en mai 2008, lorsque la tendance de la bourse russe a été à la baisse et que la cote s'est écroulée fin juillet. De plus, le conflit russo-géorgien d'août 2008, les Américains soutenant mollement les Géorgiens, provoque une fuite des capitaux hors de Russie. C'est en septembre-octobre que les premières mesures gouvernementales sont prises, afin de renforcer le système financier russe, à l'instar de ce qui se fait dans les autres pays occidentaux: recapitalisation des banques, limitation du déficit de liquidités des banques en particulier, évitant ainsi la banqueroute. Vladimir Poutine déclare le 1er octobre 2008 que la responsabilité de la crise incombe au gouvernement et au système des États-Unis en soulignant que « tout ce qui se passe aujourd'hui dans la sphère économique et financière a commencé, comme on le sait, aux États-Unis[39]. »
Le 31 octobre 2008, le chef du gouvernement annonce des réductions bugétaires des monopoles d'État et le fait que le soutien ultérieur au monde des affaires devra s'effectuer sans dépenses additionnelles au budget de l'État. Le 8 novembre 2008, il soutient les mesures présidentielles à l'égard du secteur financier et des secteurs touchés par la crise. Les taxes à l'importation de certains produits agricoles sont momentanément surélevées pour soutenir l'agriculture russe, à partir du 11 décembre 2008. Le 19 décembre 2008, le secteur automobile est aidé par la facilitation du crédit à l'achat de véhicules et l'apport de financements à la production. Le relflux des capitaux est estimé pour l'année 2008-2009 à 191,1 milliards de dollars[40]. Le 5 décembre 2008, les tarifs douaniers sont augmentés dans le secteur automobile pour les véhicules lourds et légers de marques étrangères, ce qui provoque des protestations dans les provinces de Russie d'Extrême-Orient, importatrices d'automobiles asiatiques.
Vladimir Poutine signe un nouveau programme de mesures anti-crise, le 19 juin 2009, qui ont pour but de soutenir l'aide sociale, le secteur industriel, l'innovation et le secteur financier. Le 10 août 2009, il déclare que plus d'un million de trillards de roubles sera versé aux régions en 2010. La phase active des mesures anti-crise cesse le 30 décembre 2009.
La banque mondiale déclare en mars 2010 que les pertes russes ont été moindres qu'il ne l'avait été prévu au début de la crise[41]. La croissance du premier trimestre 2010 est de 2,9 % et la croissance du secteur industriel est de 5,8 %, faisant de la Russie le second pays derrière le Japon dans le groupe des huit pays industrialisés[42].
Relation avec Dmitri Medvedev et élection présidentielle de 2012
Le 24 septembre 2011, lors du congrès du parti Russie unie, le président Dmitri Medvedev propose la candidature de Vladimir Poutine à l'élection présidentielle du 4 mars 2012. Le même jour, Vladimir Poutine confirme à la tribune sa candidature pour cette élection. Dmitri Medvedev devant prendre la tête du gouvernement, les deux hommes échangent donc leur rôle.
Vladimir Poutine n'avait pas pu se représenter en 2008 car la Constitution russe impose une limite de deux mandats consécutifs. De plus, une réforme constitutionnelle en 2008 a passé la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans, Vladimir Poutine pourrait ainsi rester à la présidence jusqu'en 2024[43]. A la suite de cette annonce, le ministre des Finances Alexeï Koudrine critique publiquement cet arrangement, ce qui l'amenera à démissionner le 26 septembre 2011[44].
Critiques et analyses de la gouvernance de Vladimir Poutine
Certains analystes considèrent qu'il existe une dérive autoritaire du pouvoir de Vladimir Poutine. En octobre 2006, Marie Mendras, chercheuse au CERI et enseignante à l'Institut d'études politiques de Paris, jugeait qu'en Russie, « il n'y a plus ni Parlement ni Cour constitutionnelle dignes de ce nom, le gouvernement est court-circuité par l'administration présidentielle, les juges sont soumis au pouvoir politique dès qu'une affaire devient délicate. Cela nous ramène au problème de la violence et de l'impunité […]. Désinstitutionnalisation du régime, opacité des décisions, montée de l'arbitraire et des méthodes expéditives : tout cela traduit une agitation croissante des cercles dirigeants ». Le commentateur Viatcheslav Avioutskii (déjà cité) note que « Poutine a modifié le système politique. Ce n’est plus la démocratie, certes chaotique, du temps d’Eltsine, qui pouvait se prévaloir d’une véritable liberté d’expression. C’est maintenant une démocratie administrée. Il y a des institutions et des partis, mais leur fonctionnement n’est pas démocratique ».
Le pessimisme n'est pas partagé par l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, actuellement président du Conseil de surveillance du consortium gazier germano-russe North-European Gas Pipeline Co (détenu à 51 % par Gazprom), qui a mis en garde, lors d'une rencontre russo-allemande à Berlin le 18 janvier 2007, contre « les erreurs typiques commises dans l'appréciation de la Russie et de son président en Occident ». Selon lui, « le président russe a réussi à élever substantiellement le niveau de vie dans le pays et à rétablir l’État », et il aurait « le mérite historique d'avoir engagé la Russie sur la voie de la stabilité et de la fiabilité en tant que partenaire ». Reconnaissant que, dans de nombreux domaines, la Russie « n'est qu'au début d'un chemin long et difficile », Gerhard Schröder a invité les adversaires de la Russie à ne pas rechercher des défauts dans ses actions et des insuffisances du point de vue de la démocratie occidentale, mais à soutenir ses efforts déployés dans sa progression vers la démocratie. « Certes, la Russie a des insuffisances, mais nul ne les connaît mieux que les dirigeants russes et nul ne pourra les surmonter mieux qu'eux », a souligné l'ex-chancelier[45].
Vladimir Poutine fut nommé Personnalité de l'année selon Time Magazine en 2007[46]. Le titre de l'édition Web de Time Magazine tente de synthétiser l'essence de la politique interieure du président russe : « Choisir l'ordre avant la liberté »[47].
Pour le journal Vedomosti, « le niveau croissant de la criminalité et du nombre de verdicts bizarres et étrangement cléments ne font que renforcer le sentiment d'injustice au sein de la société russe[48] ». Les associations de défense des droits de l'homme, dont, en Russie, Memorial, fondée par Andreï Sakharov, de même qu'une minorité d'opposants, estiment que l'État de droit est menacé dans le pays et dénoncent l'autocensure des médias. Plusieurs titres de presse indépendants, ainsi que la chaine de télévision NTV, rachetés par Gazprom et par d'autres structures contrôlées par l'État, semblent avoir réduit leur regard critique.
Les manifestations d'une partie de l'opposition appelées « les Marches du désaccord », organisées par le Front civique uni, présidé par Garry Kasparov (ancien champion du monde d'échecs), Edouard Limonov (dissident politique, fondateur et chef du Parti national-bolchevique, maintenant L'Autre Russie) et Mikhaïl Kassianov (ancien premier ministre de Eltsine puis de Vladimir Poutine), auxquelles cependant les partis les plus importants de l'opposition à la Douma (Parti Communiste, Rodina, LDPR), n'ont pas participé, sont souvent interdites pour diverses raisons par les autorités. Ce mouvement regroupe des courants politiques hétéroclites, essentiellement des libéraux, mais aussi le parti national-bolchevique, mouvement de type rouge-brun, et une extrême droite plus traditionnelle[49].
En 2009 l'opposition russe a commencé la Stratégie-31, des manifestations pour la défense du droit de réunion, qui est garanti par l'article 31 de la Constitution russe. Depuis mars 2010 l’opposition aussi mène la campagne « Poutine doit partir », qui est une collection de signatures et des manifestations pour la démission de Poutine, et la Journée de la Colère, des manifestations pour le retour des élections municipales.
Ces campagnes, qui ne sont pas représentatives de l'opposition parlementaire à Russie unie, parti de Vladimir Poutine, rassemblent peu de participants.
Plus généralement, le désintérêt de la société russe pour les mouvements libéraux et démocratiques s'explique par le fait que les qualificatifs de « libéral » ou « démocrate » sont en 2007 connotés négativement dans l'opinion publique russe car associés à des décideurs politiques (Iegor Gaïdar, Mikhaïl Kassianov, etc.) dont les politiques dites libérales ont contribué à faire basculer de larges couches de la société dans la pauvreté, voire la misère, au début de l'ère Eltsine. Ils sont également associés à Eltsine qui le 3 octobre 1993, avec le soutien des chancelleries occidentales, a donné l'assaut à un Parlement élu démocratiquement, faisant plusieurs centaines de tués. La politique libérale appliquée en Fédération de Russie de 1991 à 1999 fut aussi caractérisée par la mise en coupe réglée des ressources économiques héritées de l'époque soviétique au bénéfice exclusif d'intérêts particuliers, les fonds ainsi divertis ayant été recyclés dans le système bancaire occidental. Selon certains analystes (Jacques Sapir en particulier), l'Occident aurait joué un rôle ambigu dans la décomposition économique et sociale des années 1991-1996[50]. Ainsi, les idées libérales défendues aujourd'hui dans la Fédération de Russie par Garry Kasparov et les mouvements qui lui sont proches, ne rencontrent qu'un intérêt très marginal (moins de 5 % dans les sondages réalisés par des instituts indépendants).
Personnalité de Vladimir Poutine
Franc-parler
Vladimir Poutine est connu pour sa franchise. Il a employé quelquefois à dessein des expressions à la limite de la grossièreté. Il tranche aussi par sa sobriété, contrairement à Eltsine, et son esprit de compétition.
- L'une des déclarations les plus fracassantes de Vladimir Poutine fut au sujet des opérations militaires russes contre les séparatistes tchétchènes, faite lors de sa visite à Astana, Kazakhstan, le 24 septembre 1999, lorsqu'il était encore le Premier ministre par intérim : « Les avions russes bombardent uniquement les bases de terroristes. Nous allons persécuter les terroristes partout. S'ils sont à l'aéroport, ça sera à l'aéroport. Si on les attrape, excusez-moi l'expression, dans les chiottes — on va les buter jusque dans les chiottes. C'est une question définitivement close »[51]. Pour désigner les toilettes, Poutine utilise un mot relativement grossier (сортир) communément employé dans l'armée ou dans le milieu carcéral.
- Lors de son adresse annuelle à la nation, le 10 mai 2006, Vladimir Poutine compare les États-Unis à un loup qui oublie ses discours sur les droits de l’homme lorsqu’il y va de ses intérêts. « Le Camarade Loup mange et n’écoute personne et n’a aucune intention d’écouter qui que ce soit. Où disparaît tout le pathos sur la défense des droits de l’homme, la démocratie, lorsqu’il s’agit de défendre ses propres intérêts ? », a-t-il lancé[52]. Ici, Poutine paraphrase deux célèbres expressions russes : « On a beau apprivoiser le loup, il continue à regarder vers la forêt » et « Ce n'est pas moi ton camarade, mais le loup de Tambov ! » (ce qui veut dire : je ne suis pas ton ami).
- Lors d'une interview pendant le sommet du G8 de 2007 à Heiligendamm, en Allemagne, où on lui demandait s'il se considérait comme un démocrate, il a la réponse suivante : « Suis-je un pur démocrate ? Bien sûr, je suis un pur et absolu démocrate » (...) « La tragédie, c'est que je suis le seul pur démocrate au monde. Voyez ce qui se passe en Amérique du Nord — C'est l'horreur : des tortures, des sans-abri, Guantanamo, la détention sans procès et sans enquête » (...) « Voyez ce qui se passe en Europe : les violences contre les manifestants, l'utilisation de balles en caoutchouc, de gaz lacrymogène dans une capitale, le meurtre de manifestants dans une autre », (Poutine fait allusion aux manifestations anti-G8 en Allemagne et à la mort d'un Russe au cours de protestations à Tallinn contre le déplacement d'un monument soviétique). « Je ne parle même pas de l'espace post-soviétique. Il y a eu de l'espoir avec les petits gars en Ukraine, mais ils se sont complètement discrédités et s'orientent vers la tyrannie. Depuis la mort du Mahatma Gandhi, je n'ai plus personne à qui parler »[53].
Religion et œcuménisme
Orthodoxe pratiquant, Vladimir Poutine effectue en 2007 une visite au Vatican dans le but de faciliter un rapprochement entre l'Église orthodoxe russe et l'Église catholique romaine. La rencontre entre le pape et les hiérarques orthodoxes russes est une étape importante dans le dialogue catholique-orthodoxe. Il avait aussi rencontré Jean-Paul II à deux reprises en 2000 et 2003.
Distinctions
- Grand-Croix de la Légion d'Honneur, septembre 2006, personnellement remise par Jacques Chirac
- Personnalité de l'année 2007 par Time Magazine
- Personnalité de l'année 2007 par le magazine russe Expert
Anecdotes
- Lors des enchères de bienfaisance à Moscou le 17 janvier 2009 une toile de Vladimir Poutine a été vendue plus d'un million de dollars[54].
- Sa chienne Koni, un labrador noir, est très appréciée du public russe. Elle est de plus équipée d'un système de navigation par satellite russe Glonass[55].
- Pour ses 56 ans, le 7 octobre 2008, il a reçu en cadeau un jeune tigre de l'Amour (tigre de Sibérie). Il a toutefois révélé qu'il comptait faire don de ce cadeau à un zoo ou une réserve afin que l'animal puisse vivre normalement[56].
- En mai 2008, le Time le classe deuxième sur sa liste des cent personnes les plus influentes au monde[57].
- Ses méthodes pour cultiver son image, notamment à l'approche d'élections, ont amené le quotidien français Le Monde à parler de « culte de la personnalité » et à écrire que Vladimir Poutine « a multiplié les apparitions spectaculaires dont le seul but semble être de l'affirmer comme l'homme fort – pour ne pas dire le mâle dominant – du pays »[58].
- Il est le deuxième homme le plus influent du monde selon le classement 2011 du magazine Forbes[59]
Annexes
Œuvres
- La Russie à l'aube du nouveau millénaire
Bibliographie
- Pierre Lorrain, La Mystérieuse Ascension de Vladimir Poutine, Éditions du Rocher, 2000 (réédité en 2004)
- Vladimir Fédorovski, De Raspoutine à Poutine. Les hommes de l'ombre, Le Mémorial de Caen, 2001, 206 pages.
- Hélène Blanc, KGB Connexion : le système Poutine, Hors Commerce, 2004, (ISBN 978-2-915286-15-1)
- Anna Politkovskaïa, La Russie selon Poutine (première édition française en 2005, Buchet-Chastel) (ISBN 978-2-283-02063-0)
- Jean-Pierre Arrignon, Vladimir Poutine, un démocrate au Kremlin ? Un démocrate russe ?, Cld, 2006, (ISBN 978-2-85443-500-9)
- Antoine Colonna, Jean-Michel Carré, Le Système Poutine, Saint-Simon, (ISBN 978-2-915134-33-9)
- Le romancier Marc Dugain rebaptise Vladimir Poutine « Plotov » dans son roman Une exécution ordinaire (2007) et fait revivre son recrutement par le KGB et sa manière de gouverner lors du naufrage dramatique du sous-marin russe Koursk.
- Jacques Sapir, Le Chaos russe - Désordres économiques, conflits politiques, décomposition militaire. La Découverte. 1996.
- Viatcheslav Avioutski. Les Révolutions de velours. Armand Colin. 2006. (ISBN 978-2-200-34540-2)
- Viatcheslav Avioutski. Géopolitiques continentales. Le Monde au XXIe siècle. Armand Colin. 2006. (ISBN 978-2-200-34622-5)
Articles connexes
- Chefs du gouvernement russe
- Élection présidentielle russe de 2008
- Le Système Poutine, le film documentaire de J-M. Carré
- Liste des présidents de la Russie
- Pojuschie vmeste, groupe musical pro-Poutine
- Politique et géostratégie de la Russie
- Poutine. Corruption, un rapport sur la corruption dans l'entourage de Poutine
- Président de la Russie
Liens externes
- (fr) Nikolaï Zlobine (directeur des programmes russes et asiatiques du Center for Defense Information de Washington): « Eurasie : une époque de rude concurrence se profile »
- (fr) La Prise du pouvoir par Vladimir Poutine, documentaire franco-britannique de Tania Rakhmanova (prix du documentaire historique de Pessac, 2005)
- (fr) Poutine et le retour du KGB. 2 volets de l'émission Rendez-vous avec X de Patrick Pesnot sur la radio France Inter, diffusés les samedi (17 et 24 novembre 2007).
Notes et références
- Équivalent du titre de Premier ministre
- p. 166. Zbigniew Brzezinski et Brent Scowcroft, America and the World, Basic Books, New York 2008,
- Sotchi pour les Jeux Olympiques d'hiver 2014. Il a prononcé aussi quelques mots en français à cette occasion (vidéo) Poutine a parlé anglais en public pour la première fois lors de son discours aux délégués de la commission olympique internationale du Guatemala, les remerciant d'avoir choisi
- Étude analytique de Sergueï Jakov sur la carrière de Poutine au sein du KGB
- Verdict de la Cour municipale de la ville de Moscou du 12 janvier 2004. Affaire de Youssouf Krymchakhalov et Adam Dékouchev. La version officielle de l'origine des attentats demeure contestée par des opposants à Vladimir Poutine dont l'ex-espion Alexandre Litvinenko ou la journaliste Anna Politkovskaïa : ces allégations sont toutefois sans preuve directe et relèvent de la théorie du complot.
- (en) The Dagestan connection. Article de la BBC. Le 17/03/2000.
- (ru) ПРЕЗИДЕНТ РОССИЙСКОЙ ФЕДЕРАЦИИ
- Pour les abonnés Marie Jégo, « La Russie de Vladimir Poutine. Les organes au pouvoir », Le Monde daté du 05/01/2007, pp. 16-17
- La Russie de Poutine, entre mise au pas et pragmatisme. Article paru dans Les Phares, le 10 mars 2005
- ISBN 978-2-200-34622-5 et ISBN 978-2-200-34622-5. Viatcheslav Avioutskii. Géopolitiques continentales. Le Monde au XXIe siècle . Armand Colin. 2006.
- « Ioukos : le Parquet général refuse de [récuser les juges d'instruction. » RIA Novosti
- Khodorkovski et Lebedev accusés d'avoir détourné et blanchi plus de 22 milliards de dollars. Vedomosti par RIA Novosti, le 6 février 2007.
- (en) L'histoire des privatisations douteuses dans l'industrie métallurgique russe en 1991-2000. Article dans Kommersant, 2001
- Indonésie. Soit au même niveau que l'
- Le Fonds de stabilisation se montait au 1er février 2007 à 99,77 mds USD (Finances) RIA Novosti. 01/02/2007.
- Les réserves de change de la Russie : +1,1 milliard de dollars en huit jours
- Pour les abonnés Dominique Mâche, « La Russie, puissance gazière aux pieds d’argile », Le Monde daté du 23/01/2007, p. 21
- http://fr.rian.ru/analysis/20070503/64831963.html Article du journal Izvestia paru le 3 mai 2007
- Le redressement de l’économie russe, article de l’académicienne Nina Koulikova paru sur le réseau Voltaire le 20 novembre 2005
- Russia’s economy under Vladimir Putin: achievements and failures cf Ria Novosti, 1er mars 2008,
- (fr) Sources : Rapport de l'OCDE de 2004 et rapport Walter 2003 cités par François Benaroya dans « L'économie de la Russie » Éd. La Découverte, 2006. ISBN 978-2-7071-4566-6 (page 66)
- Poutine vante les succès de l'économie russe. RIA Novosti
- Le PIB russe calculé en dollars a triplé en six ans (Gref).
- (fr) Sources : Rapport de l'OCDE de 2004 cité par François Benaroya dans « L'économie de la Russie » Éd. La Découverte, 2006. ISBN 978-2-7071-4566-6 (pages 64-67)
- (ru) Sources : http://www.rost.ru/main/totals/totals.shtml; http://lenta.ru/lib/14160711/
- Le relèvement du niveau de vie des Russes — une priorité du budget 2008-2010 (Gryzlov) RIA Novosti, le 05/02/2007.
- La Documentation française [lire en ligne (page consultée le 6 décembre 2007)] Chronologie internationale : Russie et CEI 2000 dans
- Le conseiller de V. Poutine répond aux critiques sur la réforme politique
- (ru)[1], (en) Main socio-economic indicators of living standard of population Indicateurs sociaux et de niveau de vie. Goskomstat.
- (fr) le 15/01/2006 « Les retraités russes, génération sacrifiée ». Article de Géraldine Pavlov paru dans « Regard sur l'Est »
- article=26016 Nikolaï Zlobine (directeur des programmes russes et asiatiques du Center for Defense Information de Washington) : « Eurasie : une époque de rude concurrence se profile ».
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- (en) [2]
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- (ru) cf Dossier de la banque mondiale
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- Déclaration de la banque mondiale, le 24 mars 2010
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- Vladimir Poutine a le mérite d'avoir assuré le développement stable de la Russie Propos de Gerhard Schröder rapportés par l'Agence de presse RIA Novosti. Le 18/01/2007.
- A Tsar is born, Time
- http://www.time.com/time/specials/2007/personoftheyear/article/0,28804,1690753_1690757,00.html Choosing Order Before Freedom. Time Magazine
- lire en ligne] Philippe Randrianarimanana, « Russie. L'État de droit en faillite », dans Courrier international du 23/10/2006, [
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- Покушение на Россию »). Source originale : Émission «Attentat contre la Russie» («
- Le Figaro - Actualités
- http://www.informationclearinghouse.info/article17855.htm
- Une toile de Vladimir Poutine vendue plus d'un million de dollars
- http://www.paperblog.fr/364531/vladimir-poutine-espionnera-son-chien-grace-a-glonass/
- http://videos.nouvelobs.com/video/iLyROoafYHHy.html
- (en) « Vladimir Putin », Time, mai 2008
- En Harley-Davidson, Poutine prépare la course pour la présidentielle, article du quotidien Le Monde, daté du 30 août 2011.
- Poutine, deuxième homme le plus influent du monde selon Forbes, RIA Novosti, 3 novembre 2011.
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