Cathédrale Notre Dame de Paris

Cathédrale Notre Dame de Paris

Cathédrale Notre-Dame de Paris

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48°51′11″N 2°20′59″E / 48.85306, 2.34972

Cathédrale Notre-Dame de Paris
La façade de la cathédrale
La façade de la cathédrale

Nom local Notre-Dame
Latitude
Longitude
48° 51′ 11″ Nord
       2° 20′ 59″ Est
/ 48.853056, 2.349722
 
Pays France
Région Île de France
Département Paris
Ville Paris
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Archidiocèse de Paris (siège)
Début de la construction 1163
Fin des travaux 1345
Style(s) dominant(s) Gothique
Classé(e) Monument historique (1862)
Patrimoine mondial (1991[1])
Site internet Consulter
Localisation

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Cathédrale Notre-Dame de Paris

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Cathédrale Notre-Dame de Paris
La cathédrale est située à l’extrémité de l’île de la Cité
Vue de la flèche et des toits de Notre-Dame, prise depuis le sommet de la tour sud en direction de l’est
Notre-Dame de Paris - vue depuis la tour Montparnasse

Notre-Dame de Paris, ou simplement Notre-Dame pour les Parisiens, est la cathédrale de l’archidiocèse catholique de Paris.

Notre-Dame de Paris n’est pas la plus grande des cathédrales françaises, mais elle est indiscutablement l’une des plus remarquables qu’ait produites l’architecture gothique en France et en Europe. Elle fut lors de son achèvement la plus grande cathédrale d’occident. Ce chef-d’œuvre, l’un des symboles les plus connus de la capitale française, est situé à l’extrémité est de l’île de la Cité, centre historique de la ville, tout près des berges de la Seine, dans le quatrième arrondissement de Paris. Sa façade occidentale domine le parvis Notre-Dame - place Jean-Paul II.

La construction s’étant étendue sur de nombreuses décennies (deux siècles) sur l’emplacement d’anciens temples païens, le style n’est pas d’une uniformité totale ; elle possède ainsi des caractères du gothique primitif (voûtes sexpartites de la nef) et du gothique rayonnant : on remarque particulièrement l’audace des arcs-boutants du chœur. Sa façade occidentale est un chef-d’œuvre d’équilibre architectural.

Après la tourmente révolutionnaire, la cathédrale a subi de 1844 à 1864 une restauration importante et parfois controversée dirigée par l’architecte Viollet-le-Duc, qui y a incorporé des éléments et des motifs que le monument légué par le Moyen Âge n’avait jamais possédés.

Les deux rosaces qui ornent chacun des bras du transept, sont parmi les plus grandes d’Europe et mesurent chacune 13 mètres de diamètre.

Une plaque de bronze incrustée dans le sol de son parvis sert de point zéro de toutes les distances routières calculées à partir de Paris. D’autre part, la cathédrale constitue pour l’IGN un site NTF d’ordre 5[2], sa flèche étant un point géodésique, c’est-à-dire qu’on connaît avec précision ses coordonnées géographiques, (600 985,75 m, 128 058,65 m) en Lambert I, et son altitude, 126,7 m en NGF - IGN69[3].

(M) Ce site est desservi par les stations de métro : Cité et Saint-Michel.

Sommaire

Histoire

Les étapes de l'édification de la cathédrale

La façade ouest constitue un archétype et un symbole de l’architecture religieuse gothique

On pense qu’au début de l’ère chrétienne il existait à l’emplacement de Notre-Dame, un temple païen, remplacé ultérieurement par une grande basilique chrétienne sans doute assez semblable aux basiliques antiques. Nous ne savons pas si cet édifice, dédié à saint Étienne, a été élevé au IVe siècle et remanié par la suite ou si il date du VIe siècle avec des éléments plus anciens réemployés (hypothèse de la cathédrale de Childebert Ier, fils de Clovis et de Clotilde).

Quoi qu’il en soit, cette cathédrale Saint-Étienne était de très grandes dimensions pour l’époque. Sa façade occidentale, se trouvait à une quarantaine de mètres plus à l’ouest que la façade actuelle de Notre-Dame et avait une largeur à peine inférieure : elle mesurait 36 mètres. Quant à la longueur de l’ancien édifice, elle était de 70 mètres, c’est-à-dire un peu plus de la moitié de la longueur de la cathédrale actuelle. Des rangées de colonnes de marbre séparaient cinq nefs. L’édifice était orné de mosaïques. Elle était complétée sur son flanc nord par un baptistère, appelé Saint-Jean le Rond. La présence d’un baptistère est attestée avant 451.

La cathédrale Saint-Étienne semble avoir été régulièrement entretenue et réparée, suffisamment en tout cas pour résister aux guerres et aux siècles. Cependant, en 1160, l’évêque Maurice de Sully décida la construction d’un sanctuaire d’un nouveau type beaucoup plus vaste. Comme dans l’ensemble de l’Europe de l’Ouest, les XIIe et XIIIe siècles se caractérisent en effet par une rapide augmentation de la population des villes françaises, liée à un important développement économique, et les anciennes cathédrales étaient un peu partout devenues trop petites pour contenir les masses de plus en plus grandes de fidèles. Les spécialistes estiment que la population parisienne passe en quelques années de 25 000 habitants en 1180, début du règne de Philippe II Auguste, à 50 000 vers 1220, ce qui en fait la plus grande ville d’Europe, en dehors de l’Italie [4],[5].

L’architecture de la nouvelle cathédrale devait s’inscrire dans la ligne du nouvel art que l’on appellera gothique ou ogival. Plusieurs grandes églises gothiques avaient déjà été inaugurées à ce moment : l’Abbatiale Saint-Denis, la cathédrale de Noyon et celle de Laon, tandis que celle de Sens était en voie d’achèvement. La construction, commencée sous le règne de Louis VII dura de 1163 à 1345. À cette époque, Paris n’était qu’un évêché, suffragant de l’archevêque de Sens.

Première période : 1163 - 1250

Coupe schématique de la grande nef avec ses deux bas-côtés d’égale hauteur et ses tribunes telle qu’elle se présentait en 1220-1230[6]. Vers 1230, suite à l’agrandissement des fenêtres hautes, on remplaça les arcs-boutants supérieurs à double volée par des grands arcs-boutants à simple volée, tels que le montre la photo ci-dessous. Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.
Les arcs-boutants de la nef auront bientôt huit siècles d’âge. Ils datent des environs de l’an 1230.
La moitié inférieure de la face sud de la tour sud, fort peu ornée, a des allures austères de forteresse. Cette partie de la tour est flanquée d’une tourelle polygonale percée de meurtrières et abritant un escalier permettant l’accès aux étages supérieurs. La base des tours date des années 1190-1225, c’est-à-dire du règne de Philippe Auguste
L’autel de Notre-Dame au XVIIIe siècle, par Jean-Bapstiste Scotin.

En 1163 a lieu la pose de la première pierre par le pape Alexandre III alors réfugié à Sens, en présence du roi Louis VII. L’essentiel des travaux se fera sous la direction de l’évêque Maurice de Sully (1160-1197) et de son successeur Odon de Sully (1197-1208), ce dernier sans lien de parenté avec le premier. On distingue quatre campagnes d’édification correspondant à quatre maîtres d’œuvre différents dont les noms ne nous sont pas parvenus.

  • 1163-1182 : construction du chœur et de ses deux déambulatoires.
  • 1182-1190 : construction des quatre dernières travées de la nef, des bas-côtés et des tribunes. La construction de la nef commença en 1182, après la consécration du chœur. Certains pensent même que les travaux débutèrent dès 1175. Les travaux s’arrêtèrent après la quatrième travée laissant la nef inachevée.
  • 1190-1225 : construction de la base de la façade et des deux premières travées de la nef. On commença l’édification de la façade en 1208. À partir de cette année, les portails furent construits et décorés. L’étage de la rose date de 1220-1225. La construction des premières travées de la nef fut reprise en 1218 afin de contrebuter la façade.
  • 1225-1250 : partie haute de la façade, et les deux tours. Agrandissement des fenêtres hautes (suppression des petites rosaces) pour remédier à l’obscurité (vers 1230). Simultanément la toiture des combles des tribunes est remplacée par des terrasses, et de nouveaux arcs-boutants, dotés de chaperons à chéneaux, permettent l’évacuation des eaux de pluie de la partie supérieure de l’édifice. On construit les chapelles latérales de la nef entre les culées des arcs-boutants. La tour sud est achevée en 1240 et l’on abandonne la même année l’idée de doter les tours d’une flèche. En 1250 fin de la construction de la tour nord. À cette date la cathédrale est en fait terminée et totalement opérationnelle. Nous sommes en plein règne de saint Louis. Les phases ultérieures de l’édification concerneront des additions, embellissements, réparations et modifications parfois fort importantes.

Deuxième période : 1250 - moitié du XIVe siècle

À cette époque, on s’aperçut que les portails du transept, construits en style roman, contrastaient par la sévérité de leur style avec la grande façade gothique richement ornée au goût du jour. La reconstruction des parties romanes fut alors prestement décidée par l’évêque Renaud de Corbeil (1250-1268).

Nous connaissons les noms des maîtres d’œuvre qui se sont succédé durant cette période. Il s’agit de Jean de Chelles, Pierre de Montereau, Pierre de Chelles, Jean Ravy, Jean le Bouteiller et Raymond du Temple.

Jean de Chelles procéda à l’allongement du transept, au nord d’abord (vers 1250), puis au sud. On lui doit la façade nord du transept et sa superbe rosace. Suite à son décès en 1265, son travail sur le croisillon sud fut terminé par Pierre de Montreuil à qui l’on doit la façade sud du transept et sa tout aussi belle rosace. Il mourut en 1267. Pierre de Montreuil avait également achevé les chapelles et la porte rouge. De même, il débuta le remplacement des arcs-boutants du chœur.

Son successeur Pierre de Chelles construisit le jubé et commença les chapelles du chevet en 1296.

Ces dernières furent achevées par Jean Ravy qui fut maître d’œuvre de 1318 à 1344. Jean Ravy débuta la construction des admirables arcs-boutants du chœur d’une portée de 15 mètres. Il commença aussi la confection de la clôture du chœur.

En 1344, son neveu Jean le Bouteiller lui succéda jusqu’en 1363.

Après son décès, son adjoint Raymond du Temple termina les travaux, et notamment la superbe clôture du chœur.

Le XVIIIe siècle

Pendant près de trois siècles, on respecta la structure gothique de la grande cathédrale, mais les choses changèrent dès la fin du XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV.

La société de cette époque (fin du XVIIe - XVIIIe siècle) n’aimait pas le gothique, jugé art barbare, sombre, archaïque et bien trop austère. Plus d’un prélat rêvait de démolir sa cathédrale gothique pour le remplacer par un sanctuaire classique ou néoclassique. L’obstacle principal était le coût des travaux : détruire et reconstruire une cathédrale coûtait extrêmement cher, et la baisse de la piété, constante depuis la Renaissance, n’était guère propice à la collecte de fonds en faveur d’une gigantesque église. De plus la noblesse — dont les rois —, jadis grande pourvoyeuse de fonds, était bien trop occupée à se construire de somptueux châteaux et à y mener grand train de vie ; quant au petit peuple des fidèles, il n’avait pas les moyens. On se bornait donc à cette époque à reconstruire, généralement en style classique, ce qui s’était effondré (comme la façade de la cathédrale de Luçon ou encore l’entièreté de celle de Rennes), ou alors à détruire et remplacer ce que l’on pouvait détruire et remplacer à moindre frais, à savoir les œuvres d’art et la décoration intérieure.

Ainsi dès la fin du XVIIe siècle, Robert de Cotte démolit le jubé, les stalles, les bas-reliefs des clôtures, ainsi que des tombeaux, cela pour la réalisation du vœu de Louis XIII fait en 1638. Puis en 1756, les chanoines jugeant l’édifice trop sombre demandèrent aux frères Le Vieil de détruire les superbes vitraux du Moyen Âge et de les remplacer par du verre blanc ; après quoi on badigeonna les murs de la cathédrale… Les rosaces furent épargnées. Notre-Dame de Paris fut beaucoup plus touchée par ces changements que les cathédrales des provinces pauvres, dont le clergé n’avait pas les moyens de se payer le saccage de leurs propres églises. Enfin, à la demande du clergé, Soufflot, architecte du Panthéon de Paris, fit disparaître le linteau et une partie du tympan du portail central, y compris une partie du célèbre Jugement Dernier, pour laisser passer plus aisément le dais des processions.

Le culte de la Raison - Fête de la Raison. Estampe de la collection Hennin (Bibliothèque Nationale), 12 × 20 cm, 1793. Commémoration de la Fête de la Raison célébrée à Notre-Dame le Décadi 20 Brumaire de l’an 2e de la République française, c’est-à-dire le 10 novembre 1793. Dans un décor d’inspiration antique, quelques jeunes filles, prêtresses de la philosophie, célèbrent le culte à la déesse Raison, personnifiée par une jeune femme vêtue d’une tunique drapée et d’un bonnet phrygien.

Au cours de la Révolution française, de nombreux actes de vandalisme visèrent la cathédrale : les rois de Juda de la Galerie des Rois de la façade furent décapités et enlevés — on croyait qu’il s’agissait des rois de France. On a retrouvé une bonne partie de ces têtes en 1977, et elles se trouvent actuellement au Musée national du Moyen Âge. Entre autres déprédations, presque toutes les grandes statues des portails furent anéanties et le trésor fut pillé. Le Culte de la Raison fit son apparition à Notre-Dame de Paris le 10 novembre 1793, avec la Fête de la Liberté. Ce culte fut organisé par Pierre-Gaspard Chaumette, et le maître-autel se vit ainsi transformé en autel de la déesse Raison. Fin novembre de cette année, le culte catholique fut d’ailleurs interdit à Paris. La cathédrale fut ensuite transformée en entrepôt.

La restauration du XIXe siècle

Peu après la signature du concordat de 1801, la cathédrale fut rendue au culte (18 avril 1802). On procéda rapidement à quelques réfections d’urgence si bien qu'en décembre 1804, Napoléon Bonaparte put s’y sacrer empereur des Français, en présence du pape Pie VII. L’édifice avait été blanchi à la chaux pour la circonstance, puis dissimulé sous des décors de Charles Percier et François-Léonard Fontaine. Les drapeaux d’Austerlitz avaient été accrochés aux murs afin de masquer le pitoyable état de l’édifice [7].

Une fois la paix retrouvée, la cathédrale était dans un tel état de délabrement que les responsables de la ville commencèrent à envisager la possibilité de l’abattre totalement. Le grand romancier Victor Hugo, admirateur de l’édifice, écrivit alors (1831) son roman Notre-Dame de Paris qui eut un énorme succès et avait notamment pour but de rendre le public conscient de la valeur d’un tel monument. Il réussit à créer un large mouvement populaire d’intérêt en faveur de la cathédrale. Son roman avait rendu vie à un monument alors marginalisé et l’avait rendu plus familier aux parisiens. À cela s’ajoutait le poids du nouveau courant européen appelé romantisme qui s’efforçait de donner aux hommes une nouvelle conception du monde. Par son roman, Victor Hugo contribua largement à sauver le chef-d’œuvre meurtri d’un destin fatal.

Le sort de Notre-Dame focalisa différents courants de pensée : les catholiques bien sûr qui désiraient réconcilier la France avec la piété et la foi d’antan, les monarchistes aussi qui s’efforçaient de renouer avec un proche passé, mais aussi le courant laïc épris de générosité.

Exemple de la restitution du programme sculpté effectuée par l’équipe de sculpteurs de Viollet-le-Duc : Statue de saint Denis sur le contrefort sud de la façade ouest

Le Ministre des Cultes de l’époque décida d’un grand programme de restauration. L’architecte Godde chargé jusqu’alors de l’entretien de l’édifice et dont les méthodes de restauration faisaient l’unanimité contre elles fut écarté. On se tourna vers Jean-Baptiste-Antoine Lassus et Eugène Viollet-le-Duc qui s’étaient distingués sur le chantier de la Sainte-Chapelle. Ces derniers déposèrent un projet et un rapport, et ayant emporté l’appel d'offres en 1844, présentèrent en 1845 un budget de 3 888 500 francs, qu’ils durent réduire à 2 650 000, pour la réfection de la cathédrale et la construction d’une sacristie. L’Assemblée Nationale vota une loi accordant cette somme[8] et c’est ainsi qu’après de longues années d’attente, la restauration put vraiment débuter. Le maigre budget fut épuisé en 1850. Les travaux s’arrêtèrent. Viollet-le-Duc dut présenter à plusieurs reprises de nouvelles propositions afin que les travaux puissent se terminer. Au total plus de douze millions de francs furent ainsi octroyés. Lassus étant décédé en 1857, c’est lui seul qui termina la restauration le 31 mai 1864.

La construction de la sacristie se révéla un gouffre financier. Il fallut en effet descendre à neuf mètres avant de rencontrer un terrain stable.

L’état lamentable des maçonneries de la cathédrale était généralisé, la porte rouge par exemple était en ruines[9]. On ne comptait plus les pinacles brisés, les gables effondrés. Quant à la grande statuaire des portails et de la façade, il n’en restait plus grand chose. Les restaurateurs durent effectuer un profond travail de recherche afin de restituer (à l’identique si possible, ce qui l’était rarement) les parties dégradées, ce dont témoignent les écrits et dessins de Viollet-le-Duc.

C’est la restitution du programme sculpté de la cathédrale qui constitue la principale réussite des deux architectes. Ils ont d’emblée voulu reconstituer toute l’ornementation sculpturale détruite en s’inspirant ou copiant des œuvres de la même époque et restées intactes (Amiens, Chartres et Reims). Pour ce faire les architectes réunirent une équipe d’excellents sculpteurs sous la direction d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume. Beaucoup d’entre eux provenaient de l’atelier de David d’Angers et se connaissaient. Plus de 100 grandes statues furent ainsi créées à destination de l’extérieur, dont les 12 statues en cuivre entourant la base de la flèche, œuvres de Geoffroi-Dechaume lui-même, qui témoignent du grand talent de ce sculpteur[10]. Viollet-le-Duc apporta un très grand soin à la réalisation de ces statues. Elles étaient d’abord dessinées par ses soins, puis une maquette grandeur nature en plâtre était réalisée. On apportait alors les corrections nécessaires jusqu’à ce que l’œuvre soit jugée satisfaisante. À ce moment seulement, on procédait à la réalisation de la statue définitive en pierre. Aucune liberté de création n’était autorisée de la part des sculpteurs dont le travail était totalement contrôlé par les architectes.

Lors de la restauration, la cathédrale fut quelque peu remaniée. La rosace sud par exemple fut pivotée de quinze degrés afin de la faire reposer selon un axe vertical, modification qui, parfois critiquée, était motivée par la nécessité de consolider l’ensemble dont la maçonnerie s’était affaissée. Enfin quelques statues sorties de l’imagination de l’architecte furent édifiées, telles les impressionnantes chimères contemplant Paris du haut de la façade.

La restauration achevée, c’est monseigneur Darboy, archevêque de Paris, qui consacra la cathédrale le 31 mars 1864.

De la restauration du XIXe siècle jusqu’à nos jours

Peu de temps après, la Commune de 1871 faillit anéantir l’édifice. Des émeutiers mirent le feu à quelques bancs et chaises, mais l’incendie fut vite maîtrisé et ne causa que des dégâts très légers.

La cathédrale passa les deux guerres mondiales sans problèmes notables.

Dans les années 1990, les procédés modernes ont permis de redonner à la pierre extérieure de la cathédrale noircie par les siècles, sa pureté et sa blancheur d’origine. On distinguait deux couches distinctes de pollution qui noircissait la pierre :

  • une partie brune correspondant à la partie de la pierre exposée à l’air et aux rayons du soleil
  • une couche noire de surface constituée de gypse (sulfate hydraté de calcium).

La crasse, représentant un danger pour la pierre, a été éliminée. Les sculptures ont été traitées par laser, micro-gommage et compresses humides afin de pulvériser la poussière sans altérer la patine du temps. Les pierres trop détériorées ont été remplacées par d’autres, identiques, prélevées en région parisienne dans des gisements de calcaire coquillier. De plus, un réseau de fils électriques, invisibles depuis le sol, a entraîné le départ des pigeons responsables d’altérations importantes au niveau des pierres.

Évènements historiques importants

Fête de la Raison, le 10 novembre 1793
Le Sacre de Napoléon, tableau de Jacques Louis David, 1805-1808, huile sur toile, 610 × 931 cm, Paris, Musée du Louvre – Cette scène se déroule dans le chœur de la cathédrale tel qu’il se présentait à l’époque, avec la décoration des colonnes conçue par Robert de Cotte en 1698.
Conférence du Père Henri Lacordaire à Notre-Dame de Paris, vers 1845, dessin anonyme, mine de plomb et aquarelle, Bibliothèque nationale de France.

Notre-Dame bien avant son achèvement est le lieu de moult événements religieux et politiques de l’histoire de France :

Structure et dimensions

Plan de la cathédrale, in Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIème au XVIème siècle, par Viollet-le-Duc, 1856.

Comme la plupart des cathédrales françaises, Notre-Dame de Paris a un plan en forme de croix latine.

La nef comporte dix travées, le chœur cinq. L’axe de celui-ci est légèrement dévié vers la gauche (nord) par rapport à l’axe de la nef. L’abside est semi-circulaire à cinq pans. La nef est flanquée de doubles collatéraux qui se prolongent par un double déambulatoire, le tout avec chapelles latérales (sauf sur les trois premières travées) et rayonnantes (soit 29 au total, comportant un total 37 travées quadrangulaires). La cathédrale peut contenir jusqu’à 9 000 personnes dont 1 500 dans les tribunes.

Principales dimensions 

Sources : [11],[12].

  • longueur : 130 mètres
  • largeur : 48 mètres
  • hauteur des tours : 69 mètres
  • hauteur de la flèche : 96 mètres
  • largeur de la façade : 43,5 mètres
  • hauteur de la façade sans les tours : 45 mètres
  • longueur du chœur: 38 mètres
  • largeur du chœur: 12 mètres
  • longueur de la nef : 60 mètres
  • largeur du vaisseau central de la nef : 13 mètres
  • largeur de chacun des collatéraux : 5,9 mètres
  • hauteur sous toit de la nef : 43 mètres
  • hauteur sous voûte de la nef et du chœur : 33 mètres
  • hauteur sous voûte des collatéraux extérieurs : 10,1 mètres
  • hauteur sous voûte des collatéraux intérieurs : 10,5 mètres
  • hauteur sous voûte des tribunes : 8 mètres
  • profondeur (largeur) des tribunes : 5,9 mètres
  • longueur du transept: 48 mètres
  • largeur du transept : 14 mètres
  • nombre de fenêtres : 113
  • nombre de colonnes et piliers : 75
  • superficie intérieure : 4 800 m2
  • superficie totale : 5 500 m2 (à comparer aux 7 700 m2 d’Amiens)
  • superficie des points d'appui : 816,4 m2
  • diamètre des rosaces nord et sud : 13,10 mètres (contre 13,36 mètres pour la grande rosace de Notre-Dame de Chartres)
  • diamètre de la rosace ouest : 9,70 mètres

Quoique construite après le chœur [13], la nef relève du premier style gothique, avec voûtes sexpartites, cependant sans alternance de piles fortes et de piles faibles comme on le voit à la cathédrale Saint-Étienne de Sens.

Le transept, bien identifiable de l’extérieur du monument, ne fait pas saillie par rapport aux collatéraux et aux chapelles latérales. Il n’a pas de collatéraux.

Hormis le transept, l’élévation intérieure est à trois niveaux, avec grandes arcades, tribunes et fenêtres hautes. Dans les deux premières travées des deux bras du transept, l’élévation est cependant à quatre niveaux. Au XIXe siècle, le restaurateur Viollet-le-Duc entreprit de « corriger » la dixième travée de la nef, en y recréant les quatre niveaux tels qu’ils se présentaient avant les modifications apportées dans les années 1220 au plan initial. Depuis lors, certains spécialistes estiment que cette dixième travée est l’œuvre de Viollet-le-Duc, affirmation peut-être exagérée dans la mesure où seule la partie supérieure a été transformée. Cette modification délibérée a justifié des vives critiques à son encontre.

Les façades nord et sud du transept présentent de magnifiques rosaces ornées de vitraux, parmi les plus grandes d’Europe (diamètre : 13,1 m).

Éléments architecturaux extérieurs

Le parvis

Le parvis est la grande zone ouverte se trouvant juste devant la façade ouest. Le mot parvis vient du latin paradisius, paradis. Lorsque la cathédrale fut construite, le parvis était assez étroit. La cathédrale était située parmi d’innombrables bâtiments en bois de petite taille, telle que des maisons, boutiques et auberges. Le parvis conserva des dimensions modestes jusqu’au XVIIIe siècle, époque à laquelle l’architecte Beaufrand l’agrandit. Il fut remodelé à plusieurs reprises par la suite, notamment depuis 1960.

Le kilomètre 0 des routes françaises se trouve sur le parvis, à quelques mètres à peine de l'entrée de la cathédrale.

Depuis le XIXe siècle, de nombreuses fouilles archéologiques ont été entreprises sous le parvis de Notre-Dame de Paris, dont deux campagnes plus importantes : la première eut lieu en 1847 et fut menée par Théodore Vacquer, la seconde plus récente de 1965 à 1967 fut dirigée par Michel Fleury. Ces fouilles ont permis de mettre au jour d’importants vestiges gallo-romains et du haut Moyen Âge, et notamment les fondations d’un grand édifice religieux de forme basilicale à cinq nefs. Ces vestiges seraient ceux de la basilique Saint-Étienne, construite au IVe ou au VIe siècle et qui constitue la cathédrale précédant l’édifice actuel de Notre-Dame. Une crypte a été aménagée afin de préserver l’ensemble de ces substructions et de les rendre accessibles au public : on l’appelle Crypte archéologique du parvis de Notre-Dame. Depuis l’été 2000, elle est gérée par le musée Carnavalet.

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Les tours

Voûtes de la salle du premier étage de la tour nord (début du XIIIe siècle), là où les touristes peuvent s’approvisionner en livres et brochures. Les baies que l’on voit s’ouvrent sur le parvis (ouest), juste à côté de la rosace. Elle est l’œuvre du troisième architecte de la cathédrale (1190-1225) dont le nom ne nous est pas parvenu.

Les deux tours de la façade occidentale ne sont pas exactement jumelles. La tour nord (gauche) est légèrement plus forte et plus large que la tour sud, ce qui se remarque facilement en observant l’ensemble depuis le centre du parvis. À cette différence correspond, au niveau de l’étage du balcon de la Vierge situé sur la façade, une largeur nettement plus importante du contrefort nord de la tour nord par rapport au contrefort sud de la tour sud.

Au fil des ans, il a été suggéré à plusieurs reprises que les plans originaux de Notre-Dame, que nous ne possédons plus, prévoyaient deux flèches qui s’élèveraient des tours. Les solides clochers auraient pu sans aucun doute supporter de telles structures. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils étaient censés être dotés de flèches. La cathédrale d’Amiens ainsi que d’autres cathédrales suivirent le modèle de Notre-Dame et ne possèdent pas non plus de flèches (il est vrai que la cathédrale de Reims aurait dû en posséder, selon les plans initiaux, mais elles ne furent jamais achevées. Quant à la cathédrale d’Amiens, les tours n’ayant qu’une profondeur de 6 mètres ne pouvaient supporter de telles structures). Pendant la restauration qui eut lieu entre 1844 et 1864, l’idée des flèches fut à nouveau suggérée. Le restaurateur Viollet-le-Duc, voulant faire échouer le projet, dessina un plan très précis de la cathédrale avec de telles flèches afin de montrer à la population le résultat peu esthétique auquel ce projet aboutirait. Certains experts ont affirmé depuis, sur la base de ses plans et de ses écrits, que Viollet-le-Duc était lui-même en faveur de ces flèches[14].

Entre les deux tours, à l’arrière de la galerie supérieure de la façade faite d’une colonnade, et à l’avant du pignon de la nef, il existe une sorte d’esplanade, toit plat qu’on appelle l’aire de plomb ou la cour des réservoirs. Des plaques de plomb la recouvrent, et des bassins y ont été aménagés qui contiennent de l’eau utilisable rapidement en cas d’incendie. En arrière de l’aire de plomb s’élève le grand pignon triangulaire qui termine à l’ouest le comble de la nef : sur sa pointe, un ange sonne la trompette.

Les tours de la cathédrale sont accessibles au public et offrent une vue imprenable sur Paris[15].

La tour nord abrite un escalier de 387 marches. Au premier étage, au niveau de la galerie des rois et de la rosace, se trouve une grande salle gothique comportant un comptoir d’approvisionnement pour touristes et visiteurs. On peut y voir en plus diverses statues originales de la cathédrale ainsi que des toiles de Guido Reni, Charles André van Loo, Étienne Jeaurat et Lodovico Carracci.

La façade ouest

La façade ouest : la foule des visiteurs se presse sur le parvis

La façade correspond en grande partie à la vision d’Eudes de Sully, évêque de Paris de 1197 à 1208. Sa construction dura un demi-siècle, de 1200 à 1250. Sa composition architecturale est une conception géométrique simple. Elle a une largeur de 43,5 mètres (135 pieds-du-roi) et une hauteur de 45 mètres (141 pieds), mis à part la hauteur des tours. Elle comporte, de bas en haut, l’étage des trois portails, la galerie des rois, puis un étage occupé au centre par la rosace ouest, avec des deux côtés sous les tours, des fenêtres géminées surmontées de petites rosaces sous un arc en tiers point, enfin un dernier étage de colonnades reliant les deux tours et qui se prolonge sur les quatre faces de ces dernières. Au-dessus de l’ensemble, au nord et au sud, se trouvent les tours elles-mêmes, à toit plat.

La façade, à la fois rigoureuse et linéaire, met en valeur de façon étonnante le cercle du vitrail de la rosace inscrit au centre d’un carré de plus de 40 mètres de côté. De nombreux observateurs ont remarqué que l’effet général de cette dernière est semblable à celui d’une hostie.

Juste au niveau surplombant les trois portails, on observe la galerie des Rois de Juda (et non pas des rois de France). Ces reconstitutions sont l’œuvre de Viollet-le-Duc (il s’y est d’ailleurs lui-même représenté) et les fragments originaux peuvent être observés au musée du Moyen Âge à l’hôtel de Cluny à Paris.

La façade est soutenue à l’extérieur par quatre contreforts, deux pour chaque tour, encadrant les trois portails. Sur ces contreforts, des niches abritent quatre statues refaites au XIXe siècle par l’équipe de restaurateurs de Viollet-le-Duc. Il s’agit, de gauche à droite de saint Étienne, puis de deux allégories, l’Église à gauche, la Synagogue à droite et enfin (contrefort sud) d’un évêque, très vraisemblablement saint Denis.

Le portail du Jugement Dernier

Il s’agit du portail principal de la cathédrale. Son imagerie est saisissante. La remarquable sculpture du tympan date des années 1210. Elle représente d’une manière étendue les scènes du jugement dernier – lorsque, selon la tradition chrétienne, les morts ressuscitent et sont jugés par le Christ. Sur le linteau inférieur, on peut voir les morts sortir de leurs tombes. Ils sont réveillés par deux anges qui, de chaque côté, sonnent de la trompette. Parmi ces personnages, tous vêtus, on peut voir un pape, un roi, des femmes, des guerriers, et même un noir d’Afrique.

Au-dessus, l’archange saint Michel utilise une balance pour peser les péchés et les vertus. Deux démons essayent de faire pencher l’un des plateaux de leur côté. Les élus sont à gauche, tandis qu’à droite les damnés enchaînés sont menés en enfer, poussés par d’autres démons, laids, cornus et aux regards diaboliques. Les expressions de ces damnés sont rendues avec un rare talent : la terreur et le désespoir se lisent sur leur visage.

Vue d'ensemble du portail du Jugement Dernier

Sur le tympan supérieur, le Christ, le torse à moitié nu pour montrer ses plaies, préside cette cour divine. Deux anges, debout, à droite et à gauche, tiennent les instruments de la Passion. De chaque côté, la Vierge Marie et saint Jean sont placés à genoux et implorent la miséricorde du Christ.

Les claveaux inférieurs des voussures sont occupées, du côté des damnés par des scènes de l'enfer, et du côté des élus, par les patriarches, parmi lesquels on voit Abraham tenant des âmes dans un repli de son manteau [16],[17],[18]. Il s’agit là d’une démonstration bien concrète de l’imagerie chrétienne développée au Moyen Âge par l’Église, qui influence alors grandement le peuple. Encore, à cette époque la scène était entièrement peinte et dorée. Groupés au paradis sur les premières voussures, l’ensemble des anges qui regardent la scène du Jugement ont plutôt l’air curieux et étonnés de voir ce qui se passe. L’impression générale qui se dégage de l’imagerie est loin d’être pessimiste. L’enfer n’occupe qu’une très petite partie de l’ensemble et tout est fait pour souligner la miséricorde du Seigneur. La Vierge Marie et les saints du paradis, symbolisés par saint Jean, intercèdent pour nous, et l’image de Jésus, qui domine la scène montrant ses plaies, nous rappelle qu’il est venu sur terre en tant que Rédempteur, pour racheter nos péchés.

La Pesée des âmes par l’archange saint Michel - détail du Jugement Dernier, refait lors de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle

La scène du Jugement Dernier figure également sur de nombreuses autres cathédrales gothiques et notamment à la cathédrale de Chartres, ainsi qu’à celles d’Amiens, de Laon, de Bordeaux et de Reims.

Ce portail, dont la magnifique scène du Jugement qui le surmonte, connut d’importantes déprédations au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

En 1771, sur commande du clergé, Soufflot le mutila sérieusement, supprimant le trumeau et entaillant les deux linteaux en leur centre. Lors de la restauration du XIXe siècle, Viollet-le-Duc enleva les parties latérales restantes des linteaux et les déposa au musée. Puis il reconstitua de manière admirable l’ensemble du Jugement Dernier, y compris les parties manquantes, aidé en cela par des dessins effectués avant les transformations de Soufflot. Ainsi seule la partie supérieure de la scène date du XIIIe siècle, les deux parties inférieures étant modernes. Par contre les voussures entourant le tympan, et leurs sculptures sont d’époque, elles aussi.

Représentation de l’enfer au bas des quatre dernières voussures de droite : remarquez sur la cinquième voussure le diable couronné et grassouillet écrasant trois damnés : un riche, un évêque et un roi.

Le trumeau fut également reconstitué par l’équipe de restaurateurs. La grande statue qui y figure, celle du « Beau Dieu » est l’œuvre d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume d’après le dessin — maintes fois remanié — de Viollet-le-Duc. Il est placé sur un socle où sont sculptés les arts libéraux.

Quant aux douze grandes statues des Apôtres installées sur les deux piédroits du portail (2 × 6 statues), fracassées en 1793 par les révolutionnaires comme presque toutes les autres grandes statues de la cathédrale, elles sont également des reconstitutions du XIXe siècle, d’ailleurs admirablement refaites. On reconnaît successivement à gauche saint Barthélemy, saint Simon, saint Jacques le Mineur, saint André, saint Jean et saint Pierre. À droite : saint Paul, saint Jacques le Majeur, saint Thomas, saint Philippe, saint Jude et saint Matthieu.

Au piédroit gauche, du côté du Paradis, figurent les vierges sages, alors qu’au piédroit opposé, on peut voir les vierges folles. Les sculptures de ces vierges ont également été refaites au XIXe siècle.

Sous les grandes statues des piédroits on peut admirer deux bas-reliefs conçus sous forme de médaillons, l’un à gauche, l’autre à droite, superposant des représentations des Vertus et des Vices, et ce d’après des scènes de la vie, facilement compréhensibles par le peuple chrétien de l’époque. La Douceur par exemple utilise le symbole du mouton, la Force est représentée par une armure, la versatilité nous montre un moine jetant son froc aux orties, etc. Cette thématique est reprise dans la rosace ouest. Toutes ces scènes ont également près de huit siècles d’âge.

On serait incomplet en ne mentionnant pas le fait que ce portail est de loin l’endroit le plus populaire, le plus visité et le plus admiré de toute la cathédrale, ce dont témoignent les innombrables photographies qui en sont prises. Tout concourt en effet à attirer les foules, chrétiennes ou non, du monde entier : l’admirable équilibre et l’extrême lisibilité du sujet, au centre d’une façade perçue à juste titre comme de toute beauté. Ajoutons à cela l’incontestable réussite de la restauration du XIXe siècle qui fait qu’à part les spécialistes et les initiés, il est presque impossible de distinguer ce qui date du XIIIe siècle, de ce qui fut recréé à l’époque de Viollet-le-Duc et de son équipe, et qui, respectueux de l’esprit de l’époque, se fond presque parfaitement dans l’ensemble voulu au Moyen Âge.

Le portail de la Vierge

Le tympan du portail de la Vierge

Ce portail est dédié à la Vierge Marie. Il est un peu plus ancien que le portail du Jugement Dernier et date des années 1210. Gravement endommagé en 1793 (les neuf grandes statues avaient été détruites), il a fait l’objet d’une remarquable restauration au XIXe siècle, grâce à une abondante documentation qui a servi de base à la restitution des statues.

Dans le mur de la façade, autour des arcs du tympan, on remarque une cannelure pointue. Les bâtisseurs voulaient que ce portail soit différent des autres en l’honneur de la Vierge, à laquelle la cathédrale est dédiée.

Le portail comporte deux linteaux. Au linteau inférieur, des rois d’Israël et des prophètes entourent l’Arche d’alliance. Celle-ci se trouve juste au-dessus du dais recouvrant la statue de la Vierge à l’enfant, foulant aux pieds le serpent, symbole de Satan, et située au trumeau du portail (refaite au XIXe siècle). Le linteau supérieur représente la résurrection de la Vierge. Deux anges la sortent du tombeau, en présence du Christ et des apôtres y compris saint Paul. Aux deux extrémités, saint Paul et saint Jean sont représentés abrités respectivement par le figuier et l'olivier.

Au sommet du tympan, on assiste au couronnement de la Vierge Marie. Celle-ci est assise à la droite du Christ; et un ange, se trouvant au-dessus d’elle, place une couronne en or sur sa tête.

Les voussures encadrant le tympan sont occupées par des prophètes, des rois, des anges et des patriarches.

Les grandes statues des piédroits représentent notamment des saints parisiens. À gauche se trouvent un roi (non identifié) et saint Denis décapité, portant sa tête et entouré de deux anges. À droite : saint Jean-Baptiste, saint Étienne, sainte Geneviève et un évêque. Les bas-reliefs mutilés des niches situées sous ces statues représentent des scènes de leur vie respective.

La tentation d’Adam au jardin d’Éden par le diable, en l’occurrence la diablesse Lilith, grande séductrice dotée d’une queue de serpent

Particularité intéressante de ce portail : les faces latérales du trumeau, ainsi que les parties centrales des piédroits situées près des vantaux sont constituées d’une série de bas-reliefs représentant le zodiaque, les travaux des mois chez les pauvres et chez les riches, les saisons et les âges de la vie, le tout magnifiquement traité.

Lilith et le péché originel

Enfin la partie inférieure du trumeau, sous les pieds de la Vierge est ornée d’un superbe bas-relief en trois séquences représentant le passage d’Adam et Ève au jardin d’Éden ou paradis terrestre, et la tentation d’Adam suivie du péché originel.

La première scène nous montre Dieu prélevant une côte à Adam endormi au pied d’un arbre, et transformant la côte en Ève, afin qu’il eût une compagne.

La seconde partie du bas-relief représente le péché originel. Le couple se trouve aux pieds de l’arbre de la connaissance du bien et du mal aux fruits défendus. Le diable a la forme d’une femme séduisante munie d’une longue queue de serpent. Il s’agit en fait de Lilith, personnage biblique absente de la bible canonique, mais présente dans les écrits rabbiniques du Talmud de Babylone. D’après la tradition juive, elle serait la première épouse d’Adam qui aurait quitté le paradis terrestre suite à son refus de se soumettre à ce dernier en adoptant la position inférieure lorsqu’ils faisaient l’amour. Elle refusa ensuite d’obéir à Dieu qui lui intimait l’ordre de se soumettre à Adam. Chassée de la surface de la terre, cette séductrice perverse finit par devenir diablesse et favorite de Lucifer. Elle revint tenter le couple dont elle était jalouse, afin de précipiter leur malheur.

Enfin la dernière scène de ce bas-relief représente l’expulsion des premiers hommes hors du jardin d’Éden, Dieu ayant averti le serpent que la femme serait dorénavant son pire ennemi et lui écraserait la tête. Le fait d’avoir précisément placé cette scène sous les pieds de la Vierge Marie, elle qui réhabilite totalement la femme, est hautement symbolique.

Le portail Sainte-Anne

Le tympan du portail Sainte-Anne et ses deux linteaux

Le portail Sainte-Anne est dédié à la vie de sainte Anne, la mère de la Vierge. Il est en fait récupéré de l’église antérieure à la cathédrale actuelle. Il est constitué en grande partie de pièces sculptées vers 1140-1150[19] pour un portail plus petit. On peut donc distinguer dans l’ornementation du portail Sainte-Anne des pièces du XIIe siècle (le tympan et la partie supérieure du linteau, deux tiers des sculptures des voussures de l’archivolte, les 8 grandes statues des piédroits, le trumeau), et d’autres du XIIIe siècle (partie inférieure du linteau et les autres statues des voussures de l’archivolte). Ces dernières ont été sculptées pour faire le raccord.

Les statues du piédroit de droite du portail sont aussi des restitutions du XIXe siècle. De gauche à droite : saint Paul, David, la sibylle et Isaïe
Les quatre grandes statues du piédroit de gauche du portail Sainte-Anne, anéanties à la révolution ont été remplacées par celles-ci qui datent du XIXe siècle. De gauche à droite : Élie, la veuve de Sarepta, Salomon et saint Pierre

Le trumeau du portail présente une grande statue de saint Marcel, évêque de Paris, foulant aux pieds le dragon de la légende[20]. C’est en fait une copie effectuée au XIXe siècle. L’original se trouve dans la salle haute aménagée dans la tour nord. En 1793, la statue de saint Marcel du trumeau fut mutilée (visage) et les huit statues des piédroits déposées. Les couronnes furent également endommagées. Fort heureusement certains fragments furent redécouverts plus tard (dont un grand nombre en 1977), si bien qu’aujourd’hui on a pu reconstituer plus ou moins au musée de Cluny le portail d’avant la révolution.

Les huit grandes statues des piédroits que l’on peut admirer actuellement datent du XIXe siècle. Elles représentent de gauche à droite et successivement : Élie, la veuve de Sarepta, Salomon et saint Pierre. Puis saint Paul, David, la sibylle et Isaïe.

Les deux linteaux ont été très visiblement sculptés à des dates différentes et par des sculpteurs de style fort différent. Le linteau inférieur constitue une pièce de raccord entre les deux portions du portail datant de l’époque de l’église antérieure. Il a été ajouté lorsque le portail fut remonté au début du XIIIe siècle. Il présente une série de personnages aux formes lourdes possédant une tête disproportionnée et vêtus de draperies trop grandes. Sur le linteau supérieur se trouvent des scènes de la vie de sainte Anne et de la Vierge.

Au-dessus des deux linteaux, le tympan présente une Vierge en majesté. Ce portail est connu principalement en raison de la polémique concernant deux des personnages figurant sur ce tympan. Autour du groupe comprenant la Vierge majestueuse tenant Jésus-Christ enfant dans ses bras et deux anges, se trouvent deux personnages : un évêque et un roi. La tradition veut que ces personnages représentent l’évêque Maurice de Sully, fondateur de Notre-Dame, et Louis VII, roi de France à l’époque. Mais certains experts mettent en doute cette théorie et soutiennent que le personnage religieux est saint Germain, évêque de Paris au VIe siècle, et que le roi est Childebert Ier, fils de Clovis. D’autres experts affirment même que ces personnages ne peuvent pas être identifiés.

Enfin les deux vantaux de la porte sont dotés d’admirables pentures, chefs-d’œuvre de la serrurerie-ferronnerie du XIIe siècle.

La galerie des rois

La partie basse de la façade ouest, avec les 28 rois ayant précédé le Christ

À vingt mètres du sol, une série de vingt-huit personnages royaux représente les vingt-huit générations des rois de Judée qui ont précédé le Christ. Chaque statue mesure plus de trois mètres cinquante de haut.

Les têtes des statues datent du XIXe siècle et sont le produit des ateliers de sculpture du restaurateur Viollet-le-Duc. En effet, les statues d’origine furent décapitées en 1793 pendant la Révolution française par les sans-culottes, qui, à tort, croyaient qu’elles représentaient des souverains du royaume de France. Il ne reste aujourd’hui que des fragments des statues médiévales.

Vingt-et-une têtes originales ont été retrouvées en 1977, à l'occasion de travaux entrepris pour la rénovation de l'hôtel Moreau, rue de la Chaussée-d’Antin dans le 9e arrondissement de Paris, et sont actuellement exposées au musée national du Moyen Âge (musée de Cluny). Bien que mutilées par leur chute, elles ont conservé des traces de polychromie (du rose sur les pommettes, du rouge pour les lèvres, du noir pour les sourcils, etc.).

Le balcon de la Vierge

Le balcon de la Vierge et la rosace ouest, Photographie d’Eric Pouhier, novembre 2005.

Cette statue de la Vierge consacre la totalité de la façade à la mère du Christ. Elle fut commandée par Viollet-le-Duc pour remplacer la statue originale de l’époque médiévale, sévèrement endommagée par les années et les conditions climatiques. La rosace ouest se trouvant derrière cette statue constitue une auréole magnifique. Viollet-le-Duc plaça également des statues d’Adam et Ève devant les baies de chaque côté de la rosace. Il s’agit là, d’après la plupart des experts, de l’erreur principale de Viollet-le-Duc dans une restauration qui, sinon, peut être qualifiée de remarquable. Tout semble prouver qu’aucune statue n’ait existé à cet emplacement. Les statues d’Adam et Ève auraient en fait dû être placées dans des renfoncements du mur le plus éloigné du bras sud du transept.

La rosace ouest

Cette rosace semble énorme, mais bien qu’elle soit de dimension non négligeable, il s’agit en fait de la plus petite des trois rosaces de la cathédrale. Elle mesure neuf mètres soixante de diamètre.

Elle fut presque entièrement refaite par Viollet-le-Duc lors de la grande restauration du XIXe siècle. Au centre : la Vierge. Tout autour on peut voir les travaux des mois, les signes du zodiaque, les Vertus et les Vices ainsi que les prophètes.

Les façades latérales de la cathédrale

Les grands arcs-boutants de Notre-Dame de Paris, d’une portée allant jusqu’à 15 mètres, sont construits d’une seule volée. L’édification de tels arcs-boutant est très rare dans l’architecture gothique. Ils nécessitent en effet une culée particulièrement massive. On les retrouve autour de la nef, comme autour du chœur. Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.

La construction de la nef commença en 1182, après la consécration du chœur. Certains pensent même que les travaux débutèrent dès 1175, avant la consécration[21]. Les travaux s’arrêtèrent après la quatrième travée laissant inachevée la nef tandis qu’on commença l’édification de la façade en 1208. L’édification de la nef fut reprise en 1218 afin de contrebuter la façade.

À la fin des années 1220, le quatrième architecte de Notre-Dame entreprit de modifier totalement le plan initial au niveau de la partie supérieure de l'édifice, alors que celui-ci était encore en cours de construction. L’obscurité de Notre-Dame, jugée trop importante dès le début de la construction, était devenue insupportable, surtout par comparaison avec la clarté dans laquelle baignaient les sanctuaires plus récents encore en construction. Une mise à niveau devenait indispensable si l'on désirait que la cathédrale reste la référence et ne soit pas considérée comme archaïque. On procéda donc à d’importantes modifications. L’architecte entreprit alors l’allongement des baies vers le bas par suppression de l’ancien troisième niveau, celui des roses de l’ancien édifice donnant sur les combles des tribunes. On supprima dès lors ces combles au profit d’une terrasse coiffant ces tribunes et formée de grandes dalles.

Se posait alors le problème de l’évacuation des eaux de pluie qui risquaient de stagner suite à la suppression du toit incliné des tribunes. L’architecte dut de ce fait introduire un élément nouveau dans l'architecture, dont nous sommes aujourd'hui encore héritiers : recueillir les eaux de pluie sous la toiture par un système de chéneaux, et les évacuer de proche en proche par des conduits verticaux vers un système se terminant au niveau de longues gargouilles destinées à les projeter au loin de l'édifice [22]. Cela constituait un système tout à fait nouveau de gestion des eaux de pluie au sommet des bâtiments. En corollaire toute une série d’autres modifications durent être effectuées au niveau supérieur de l’édifice (parties hautes du vaisseau principal) : reprise de la toiture et de la charpente, remontée des murs gouttereaux, création de chéneaux. Surtout on remplaça les arcs-boutants supérieurs à double volée par des grands arcs-boutants à simple volée lancés au-dessus des tribunes.

Les grands arcs-boutants de la nef

Face sud de la cathédrale : vue des grands arcs-boutants de la nef ainsi que du système d'évacuation des eaux de la grande toiture : conduites verticales, chaperons des arcs-boutants, sommets des culées et enfin longues gargouilles.

Ces grands arcs-boutants sont remarquables et témoignent du génie de l’architecte de l’époque. Ils sont d’une seule longue volée, lancés au-dessus des collatéraux et leur tête soutient le haut des murs gouttereaux de la cathédrale. Ces têtes s’appuient au droit de conduits verticaux destinés à évacuer l’eau des chéneaux de la toiture de la nef. L’extrados des arcs-boutants est creusé d’une gouttière qui traverse le sommet de la culée et se termine par une longue gargouille. Ces arcs-boutants n’étaient pas essentiellement destinés à contrebuter l’édifice, mais à régler le problème de l’évacuation des eaux de pluies, devenu fort important après la transformation de la toiture des tribunes en terrasse. C’est ce qui explique la faiblesse relative de ces arcs. Leur construction est incontestablement une prouesse, ce qui se manifeste par leur grande longueur, mais aussi par leur minceur. Leur rôle étant faible dans la soutien de la voûte du vaisseau principal, l’architecte s’est permis d’être audacieux.

Il faut souligner que la grande portée de ces arcs-boutants est tout à fait exceptionnelle dans l’architecture gothique du Moyen Âge. En effet dans les édifices de l’époque, bordés de doubles bas-côtés ou de doubles déambulatoires, les culées de ces énormes arcs-boutants devaient prendre un terrain considérable en dehors des églises. Or le terrain était chose à épargner dans les villes du Moyen Âge, dont la superficie était rendue inextensible par les murs qui enserraient les cités. Les arcs-boutants de la cathédrale de Paris, qui franchissent d’une seule volée les doubles bas-côtés de la nef comme le double déambulatoire du chœur, sont un exemple unique. Ordinairement, dans ce cas, les arcs-boutants sont à deux volées, c’est-à-dire qu’ils sont séparés par un point d’appui intermédiaire qui, en divisant la poussée, détruit une partie de son effet et permet ainsi de réduire l’épaisseur des contreforts extérieurs ou culées. C’est ainsi que sont construits les arcs-boutants de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, ceux de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges, ainsi que ceux du chœur de celle d’Amiens ; ces trois derniers édifices sont eux aussi dotés soit de doubles bas-côtés soit d'un double déambulatoire [23].

La façade sud et le portail Saint-Étienne

Vue de la façade sud, de sa rosace et du remarquable pignon qui la surmonte.

Commencé par Jean de Chelles en 1257, le portail Saint-Étienne fut terminé par Pierre de Montereau. Il se situe au niveau du bras sud du transept. Le tympan du portail Saint-Étienne est occupé par des bas-reliefs qui racontent la vie du premier martyr chrétien, saint Étienne, selon les actes des apôtres. Le trumeau est occupé par une grande statue de saint Étienne, œuvre de Geoffroi-Dechaume exécutée au XIXe siècle.

La triple voussure de l’Intrados de la porte est sculptée de pas moins de vingt et un martyrs, auxquels des anges offrent des couronnes. On retrouve là saint Denis sans tête, saint Vincent, saint Eustache, saint Maurice, saint Laurent avec son gril, saint Clément, saint Georges, et d’autres dont l’identité n’a pu être déterminée clairement.

De chaque côté du portail trois statues d’apôtres elles aussi modernes, destinées à remplacer celles fracassées par les vandales de la révolution.

Au-dessus du portail se trouve un beau gable ajouré surmonté de la magnifique rosace sud de la cathédrale offerte par saint Louis. Comme sa sœur du nord, la rosace sud, voit son diamètre atteindre 13,1 mètres, et, si l’on y ajoute la claire-voie sous-jacente, la hauteur totale de la verrière atteint presque 19 mètres.

Cette rosace fut redressée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, ce qui entraverait l’impression de rotation de la rosace. La raison de cette modification semble être que la rosace avait fort souffert au cours des siècles et surtout de l’incendie de l’archevêché déclenché par les insurgés de 1830. L’architecte-restaurateur constata de plus un affaissement important de la maçonnerie, et dut en conséquence reprendre entièrement cette façade. Il fit pivoter la rosace de 15 degrés à seule fin de lui donner un axe vertical robuste pour la consolider définitivement et éviter un affaissement ultérieur. Le maître verrier Alfred Gérente restaura à cette occasion les vitraux du XIIIe siècle et reconstitua dans l’esprit du Moyen Âge les médaillons manquants.

Au dernier étage de la façade, un remarquable pignon s’élève au-dessus de la rosace. C’est un des plus beaux exemples des pignons construits à l'époque (1257). Il est lui-même percé d’une rose ajourée, qui éclaire le comble du transept. Sur l’archivolte de la rosace est posé un entablement portant une balustrade, derrière laquelle court une galerie. Ceci permet le passage depuis les galeries supérieures de l’est de la cathédrale vers celles de l’ouest, galeries qui longent les toitures. Le pignon proprement dit s’élève de ce fait un peu en retrait par rapport à la rosace, et son épaisseur est de 70 centimètres. Il est allégé par la rose qui éclaire le comble et par des écoinçons. Deux grands pyramidions le flanquent formant les parties supérieures des contreforts qui contrebutent la rosace. Trois statues décorent le sommet et les deux angles inférieurs du pignon. Celle du sommet représente le Christ apparaissant en songe à saint Martin, revêtu de la moitié du manteau donné par ce dernier au pauvre de la légende. Les deux autres statues situées à gauche et à droite de la base du pignon, représentent saint Martin et saint Étienne. Le tout donne une impression de grande harmonie. La rose du comble est d'une proportion parfaitement en rapport avec la grande rosace du transept. D’après Viollet-le-Duc, la grande beauté de cette construction ne fut pas surpassée ailleurs dans l’architecture gothique [24].

La façade nord et le portail du Cloître

Le portail du Cloître se situe au niveau du bras nord du transept, et a été construit vers 1250 par l’architecte Jean de Chelles[25]. La construction de la façade nord est en effet quelque peu antérieure à celle de la façade sud.

Presque toujours dépourvue d’ensoleillement, et située dans une rue animée, cette façade nord a moins de succès auprès des touristes et des visiteurs que sa sœur cadette sud. Un peu moins décorée, elle est cependant presque tout aussi belle et son portail présente l’énorme avantage de pouvoir être franchi pour accéder rapidement au cœur du sanctuaire. Elle est divisée en trois étages, en léger retrait les uns par rapport aux autres. Le niveau inférieur est celui du portail surmonté de son grand gable. Le niveau moyen est constitué d’une gigantesque verrière comprenant l’impressionnante rosace, merveille du XIIIe siècle, surmontant une claire-voie. Enfin l’étage supérieur est celui du pignon triangulaire masquant l’extrémité des combles du bras nord du transept.

La face nord de la tour nord et ses trois impressionnants contreforts. Celui du centre, le plus faible des trois, soutient en fait un escalier à vis, lequel est éclairé par quelques rares meurtrières. La seule grande ouverture dans cette sévère muraille est une longue baie perpétuellement plongée dans la pénombre et qui peut paraître de ce fait quelque peu inquiétante.

Au trumeau du portail, une statue de la Vierge sans enfant. Cette statue a pu échapper à la destruction en 1793, mais l’enfant Jésus qu’elle portait a été brisé. On dit que c’est l’épouse de saint Louis, Marguerite de Provence, qui aurait servi de modèle au sculpteur.

Les six grandes statues des piédroits détruites à la révolution n’ont pas été reconstituées au XIXe siècle, lors de la grande restauration menée par Eugène Viollet-le-Duc.

La partie inférieure du tympan, le linteau, représente des scènes de l’enfance du Christ. Ces sculptures sont parmi les plus belles œuvres sculptées sur ce thème. Elles montrent le rôle de Marie dès l’enfance de Jésus. Les quatre scènes représentées sont la naissance de Jésus dans une humble crèche, l’offrande au temple de Jérusalem après la naissance de Jésus, la persécution des enfants par le roi Hérode et la fuite en Égypte de Joseph et Marie pour protéger l’Enfant.

La partie supérieure du tympan présente le très populaire Miracle de Théophile qui est un des « Miracles de la Vierge » dont le Moyen Âge tardif était friand. Il s’agit d’une histoire « faustienne » du Moyen Âge[26]. Théophile, clerc de l’évêque d’Adana en Asie Mineure, était jaloux de ce dernier. Pour supplanter son évêque, il vend son âme au diable. Le pacte est consigné sur un parchemin que ce dernier emporte. Avec l’aide du diable, Théophile parvient à humilier son évêque. Mais il se repent et, ne sachant comment sortir de l’impasse où il s’est mis, il implore la Vierge. Celle-ci menace le diable et force ainsi ce dernier à remettre le parchemin maudit.

Les grands arcs-boutants avec leurs massives culées et leurs longues gargouilles, au niveau de la façade nord de la nef

Comme pour la façade du croisillon sud, on retrouve les mêmes éléments architecturaux au niveau de la façade du croisillon nord : un beau gable surmonte le portail, et une galerie de vitraux ou claire-voie occupe l’espace entre l’étage du portail et celui de la rosace. Cette dernière, grand chef d’œuvre de l’architecture religieuse gothique, mesure plus de 13 mètres de diamètre, comme la grande rosace sud.

Le tout est surmonté d’un pignon richement décoré et analogue en gros, sans être identique, à celui du sud. Il est percé d’une rose éclairant les combles du transept nord, ainsi que de trois oculi. À sa base, de chaque côté, s’élève un grand pinacle ayant la forme d’un élégant clocheton, surmontant chacun un des deux puissants contreforts encadrant la façade.

La façade nord de Notre-Dame, largement privée de soleil et ne bénéficiant pas de la proximité du fleuve, n’a pas la même popularité que la façade sud souvent baignée de lumière. Formant la bordure sud de la rue du Cloître Notre-Dame, elle gagne cependant à être admirée. C’est un visage moins connu de Notre-Dame qu’on y retrouve. Les gigantesques arcs-boutants dotés de longues gargouilles grimaçantes et appuyés sur de massives culées, montrent clairement que la cathédrale est aussi une lourde et impressionnante construction de pierres. C’est au niveau de la face nord de la tour nord (16 mètres de largeur à la base) que cet aspect apparaît le plus nettement. La partie inférieure de la tour, haute de plus de 30 mètres, avec ses trois contreforts massifs, presque sans décorations ni ornements, avec ses blocs de pierre taillés avec rigueur et continuellement à l’ombre depuis des siècles, fait en sorte que l’édifice devient même quelque peu écrasant.

La porte rouge

La porte rouge a été restaurée en 2008

Le maître d’œuvre Pierre de Montreuil construisit cette petite porte, sans trumeau, appelée pour des raisons évidentes « le portail rouge » (couleur rouge de ses vantaux), vers 1270. Louis IX, mieux connu sous le nom de Saint Louis, l’avait commissionnée. Cette porte était réservée aux chanoines du chapitre et était destinée à améliorer la circulation de ces derniers entre Notre-Dame et l’« Enclos Cannonial », quartier de l’Île de la Cité réservé aux demeures des chanoines et situé au nord-est de la cathédrale entre le fleuve et cette dernière.

Bas-relief d’une chapelle du chœur : représentation du miracle de Théophile.

La porte rouge s’ouvre dans la cathédrale tout près du chœur, par une des chapelles latérales nord du chœur.

Saint-Louis est représenté sur le tympan à gauche de la Vierge, couronnée par un ange. L’épouse de Saint Louis, Marguerite de Provence, se trouve à droite du Christ. Aux voussures entourant le tympan on peut voir des scènes de la vie de saint Marcel, évêque de Paris.

Les bas-reliefs des chapelles du chœur

À gauche de la porte rouge, au niveau du mur extérieur des chapelles latérales du chœur se trouvent sept bas-reliefs du XIVe siècle - époque où ces chapelles furent construites -, dont cinq se rapportent à la Vierge : sa Mort, son Ensevelissement, sa Résurrection, son Assomption et son Couronnement. Les deux derniers sont un Jugement Dernier avec Marie intercédant auprès du Christ, et une représentation du miracle de Théophile.

Le chevet de la cathédrale

Vue du chevet de la cathédrale et de ses trois niveaux de fenêtres. Les fenêtres des chapelles rayonnantes comme celles des tribunes sont surmontées d’un gable. Il en va de même de la partie inférieure des culées des grands arcs-boutants.

Le chevet est constitué par un demi-cercle situé dans la partie la plus à l’est de la cathédrale. Il correspond à l’abside de l’intérieur de l’édifice, entourée du rond-point du déambulatoire et des chapelles absidiales. Le chevet est la partie la plus ancienne du sanctuaire. Il fut bâti durant la première phase de construction, de 1163 à 1180. Une série d’admirables grands arcs-boutants dotés d’élégants pinacles soutient son mur supérieur arrondi.

On ne sait pas si des arcs-boutants soutenaient dès le début le chevet et le chœur. Le fait est qu’on n’en trouve actuellement nulle trace. Au XIXe siècle, Viollet-le-Duc n’en fit pas mention non plus, et aucune source antérieure ne nous aide[27]. L’opinion la plus généralement admise est donc qu’il n’en existait pas, tout comme les actuels bras du transept n’ont jamais été soutenu par des arcs-voutants. Les divers contreforts suffisent à soutenir l’ensemble. Les premiers arcs-boutants auraient dès lors été construits peu avant 1230, par le quatrième architecte de la cathédrale, et ce chronologiquement peu avant ceux de la nef. Comme pour la nef, leur fonction de soutien de l'édifice aurait été mineur au regard de leur rôle dans l’évacuation des eaux de pluie (voir le paragraphe concernant les arcs-boutants de la nef).

Ces arcs-boutants du début du XIIIe siècle furent remplacés au début du XIVe siècle par de nouveaux. Ceux-ci, d’une portée de 15 mètres, furent lancés par Jean Ravy pour soutenir le chœur et son chevet. Ils sont au nombre de quatorze autour du chœur, dont six pour le chevet proprement dit. Comme ceux du début du XIIIe siècle, ils paraissent particulièrement minces et audacieux. En effet, en plus de leur minceur source d’une apparente faiblesse, ces arcs-boutants, à l’inverse de ceux de la nef, sont percés d’un trilobe accentuant leur relative fragilité.

Le chevet est décoré de sculptures et de panneaux représentant entre autres des épisodes de la vie de la Vierge.

Les pentures des portes, chefs-d'œuvre de ferronnerie

Les pentures du vantail nord du portail du Jugement (XIXe siècle)

Une penture est un morceau de fer plat replié en rond à une extrémité de manière à y former un œil destiné à recevoir le mamelon d’un gond, et qui attaché sur la surface d’une porte, est destiné à la suspendre et à la faire mouvoir, tout en la maintenant bien stable. Les pentures sont clouées et boulonnées aux vantaux des portes[28].

Les portes de Notre-Dame de Paris sont décorées de pentures en fer forgé d’une exceptionnelle beauté. Les vantaux de la porte Sainte-Anne par exemple sont garnis d’admirables pentures, qui les recouvrent presque entièrement et sont de petits chefs-d’œuvre de ferronnerie. Elles forment d’amples arabesques fines et légères, des dessins de fleurs et de feuillages, et même des formes animales. Ce sont des témoins de premier plan de l’art consommé de la serrurerie aux XIIe et XIIIe siècles. De plus, elles ressortent magnifiquement sur l’enduit dont on a recouvert les vantaux. De tout temps les parisiens furent fascinés par ces petites merveilles en fer forgé. Et bientôt des légendes se formèrent. L’une d’entre elles affirmait qu’elles étaient si belles qu’il n’était pas croyable qu’elles aient été exécutées par un simple forgeron. Celui-ci aurait vendu son âme au diable en échange de l’incomparable talent de transformer le fer en feuillages et brindilles, ce qui valut au forgeron le surnom de Biscornette. Suivant une autre légende, les pentures des portails auraient été forgées par le diable lui-même dans les forges de l’enfer[29],[30].

Les pentures des deux portes (nord et sud) du transept qui dataient du Moyen Âge ont été remplacées au XVIIIe siècle par des pentures de style gothique tel qu’on l’imaginait à l’époque. Quant au portail du Jugement, suite à l’intervention de Soufflot fin du XVIIIe siècle, les portes en furent remplacées par deux vantaux de bois adaptés aux nouvelles dimensions données à la porte à cette époque, et sculptés de deux effigies grandeur nature du Christ et de la Vierge. Viollet-le-Duc déposa les portes de Soufflot et reconstitua le portail tel qu’il était au Moyen Âge, ainsi que les anciennes pentures qui datent donc du XIXe siècle.

Les bandes de ces pentures ont une largeur de 16 à 18 centimètres, sur une épaisseur de 2 centimètres environ. Elles sont composées de plusieurs bandes réunies et soudées de distance en distance au moyen d’embrasses (voir figure 2 ci-dessus). Celles-ci non seulement ajoutent une grande résistance à l’ensemble, mais permettent de recouvrir les soudures des branches recourbées.

Le toit

Dans son testament, Maurice de Sully laissa la somme de cinq mille deniers pour le toit de la cathédrale, qui n’était recouvert que de matériaux temporaires jusqu’à sa mort en 1196. Le toit est recouvert de 1326 tuiles de plomb de 5 millimètres d’épaisseur. Chacune a dix pieds-du-roi de long sur trois de large (1 pied-du-roi = 32,484 cm et une toise = 6 pieds-du-roi). Le poids total en est évalué à 210 000 kg, soit 210 tonnes[31].

La charpente

Sous le toit se trouve la charpente construite totalement en bois de chêne et non pas de châtaignier comme on le pense souvent. La charpente actuelle date de l’époque de la construction de la cathédrale au début du XIIIe siècle (on admet généralement 1220), Notre-Dame ayant eu la chance de ne pas connaître d’incendie majeur depuis lors. Elle a donc près de huit siècles d’âge. On l’appelle familièrement la « Forêt de Notre-Dame ». Ses dimensions sont de 120 mètres de longueur, 13 mètres de largeur dans la nef, 40 mètres de longueur dans le transept et 10 mètres de hauteur. Au total la charpente de bois a été constituée de 1 300 chênes, ce qui représente plus de 21 hectares de forêt[32].

Avec l’architecture gothique, la construction des ogives a nécessité des toitures à forte pente. Celles de Notre-Dame de Paris sont de 55 °. Au moment de l’édification de la charpente, les gros troncs se faisaient rares étant donnés les défrichements de l’époque. On [Qui ?] a donc dû utiliser des bois à section plus réduite et donc plus légers qui ont permis l’élévation des charpentes et l’accentuation de leur pente.

Dans le chœur construit en premier, il a existé une charpente antérieure avec des bois abattus vers 1160-1170. Cette première charpente a disparu, mais certaines de ses poutres ont été réutilisées dans la seconde charpente mise en place en 1220. À cette date en effet on a procédé au rehaussement du mur gouttereau de 2,70 mètres dans le chœur, afin de le porter au même niveau que celui de la nef. On [Qui ?] a également agrandi les fenêtres hautes.

Les gargouilles du Moyen Âge et les chimères de Viollet-le-Duc

On confond souvent chimères et gargouilles.

Gargouilles

Les gargouilles de Notre-Dame sont célèbres. Elles ont été mises en place à l’extrémité des gouttières pour évacuer l’eau de pluie de la toiture et ne désignent que les extrémités des conduits d’écoulement des eaux. Comme elles dépassent dans le vide, les masses d’eau parfois impressionnantes des averses sont rejetées loin des murs de la cathédrale qui ainsi ne s’abîment pas. Elles ont souvent la forme d’animaux fantastiques voire effrayants. Elles datent du Moyen Âge. De forts belles gargouilles se trouvent notamment au niveau des grands arcs-boutants du chœur. Le système d’écoulement des eaux du toit de l’abside se termine par une canalisation sur le sommet des arcs-boutants puis par de longues gargouilles. Pour avoir une idée de leur utilité, il faut aller les voir fonctionner un jour de forte pluie sur Paris.

Chimères

Les chimères par contre sont des statues fantastiques et diaboliques et souvent grotesques. Elles n’ont qu’un effet décoratif. On les retrouve au haut de l’édifice au sommet de la façade, au niveau de la balustrade couronnant la galerie supérieure qui relie les deux tours et qui se prolonge sur les quatre faces de celles-ci, la Galerie des chimères[33]. Tous les angles de cette balustrade servent de support ou de perchoir à des démons, des monstres et des oiseaux fantastiques. Ces éléments n’existaient pas au Moyen Âge et sont des ajouts incorporés par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc.

Ces statues monumentales, grotesques certes mais surtout effrayantes, étaient destinées à recréer l’atmosphère fantastique dans laquelle baignait le Moyen Âge. Ces œuvres furent conçues par Viollet-le-Duc lui-même qui les dessina, puis les statues furent réalisées par les membres d’une équipe de 15 sculpteurs remarquables du XIXe siècle rassemblés autour de Geoffroy-Dechaume.

C’était là un pari bien audacieux de l’architecte. On ne peut nier que ce fut un grand succès. L’architecte-restaurateur ne se bornait plus à restituer les sculptures détruites, mais montrait par là qu’il était aussi un brillant créateur, doué d’un génie inventif personnel. Aux adversaires du travail de Viollet-le-Duc qui dénoncent une sorte de contre-façon, on répondra que de tous temps on a ajouté des décorations et ornements aux vieux édifices, et que les vitraux modernes qui ornent actuellement bien des sanctuaires gothiques, y compris Notre-Dame de Paris, sont la preuve que ce mouvement d’embellissement continue. Notre-Dame n’est pas un monument figé dans le passé, ni un musée, mais une cathédrale vivante.

Confortablement installés au haut de la cathédrale ces créatures monstrueuses semblent contempler la grande ville et se régaler de toutes les turpitudes qu’elles y découvrent. Parmi elles, la plus célèbre est sans doute la Stryge, esprit nocturne malfaisant semblable au vampire, déjà redouté des Romains, qui fut popularisé par le graveur Charles Meryon qui en publia une célèbre gravure en 1850.

Histoire des gargouilles de Notre-Dame
figure 1 - gargouille primitive, courte et robuste que l'on peut voir vers 1225, gravure, in Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.
figure 2 - gargouille fine et élancée d’un des arcs-boutants de la nef. Sous la base de la gargouille on remarque un joli corbeau fort humoristiquement sculpté, in Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.

Au début de la construction de la cathédrale (XIIe siècle), l’eau des toits s’écoulait directement sur la voie publique grâce à la saillie donnée aux corniches. Lors de l’achèvement du chœur en 1190, il n’y avait pas de chéneaux ni de gargouilles. On construisit bientôt des chéneaux sur les toits de l’édifice, mais vers 1210 encore, les eaux des chéneaux s’écoulaient sur la saillie des larmiers, au moyen de rigoles situées à intervalles réguliers. Les gargouilles n’apparaissent que vers 1220, sur certaines parties de la cathédrale de Laon. Ces gargouilles étaient larges, peu nombreuses, composées de deux parties, l’inférieure formant rigole, l’autre la recouvrant.

Déjà, cependant, ces gargouilles prennent la forme d’animaux fantastiques, lourdement taillés. Bientôt, les architectes du XIIIe siècle comprirent qu’il y avait de grands avantages à diviser les écoulements d’eau, et donc d’accroître le nombre des gargouilles. Cela, en effet, évitait les longues pentes dans les chéneaux et réduisait chacune des chutes à un plus mince filet d’eau ne pouvant nuire à l’intégrité des constructions inférieures. On multiplia donc les gargouilles et en les multipliant, on put les tailler plus fines, moins lourdes, plus élancées, et faisant de plus longues saillies dans le vide pour rejeter l’eau au plus loin. Bientôt les sculpteurs firent de ces pierres saillantes un motif de décoration des édifices.

Sur les corniches supérieures de Notre-Dame, refaites vers 1225, on voit apparaître alors, des gargouilles, courtes encore, robustes, mais déjà fort habilement taillées (voir figure 1).

La flèche de Notre-Dame vue depuis le sud-est. Elle culmine à 96 mètres.

Celles qui sont placées à l’extrémité des caniveaux des arcs-boutants de la nef, et qui sont à peu près de la même époque, sont déjà plus longues, plus sveltes, et soutenues par des corbeaux, ce qui a permis de leur donner une très grande saillie en avant de la face extérieure des culées des arcs-boutants (voir figure 2). Les gargouilles furent posées systématiquement sur les structures hautes de Notre-Dame vers 1240.

Certains calcaires du bassin de la Seine (les liais) se prêtaient parfaitement à la sculpture de ces longs morceaux de pierre en saillie sur les constructions. Il fallait, en effet, une matière assez dure et assez résistante pour faire face à toutes les causes de destruction susceptibles de causer leur ruine. Aussi est-ce à Paris, ou dans d’autres contrées où l’on trouve des liais, que l’on peut encore actuellement admirer les plus beaux exemples de gargouilles. D’ailleurs l’école de sculpture de Paris, au Moyen Âge, avait sur celles des provinces voisines une supériorité incontestable, surtout en ce qui concerne la statuaire, ce qui se comprend aisément, la grande ville concentrant à la fois la matière première idéale et les grands chantiers et donc les artisans expérimentés, lesquels propageaient leur savoir-faire notamment par le biais de leurs apprentis.

La flèche

La base de la flèche de Notre-Dame est entourée de quatre groupes de statues de trois apôtres chacun, œuvres du sculpteur Geoffroi-Dechaume. Ce groupe-ci, situé au nord-est est composé de saint Luc, précédé de son bœuf symbolique et suivi de deux autres apôtres.

La première flèche fut construite au-dessus de la croisée du transept au XIIIe siècle, vraisemblablement entre 1220 et 1230. Des flèches aussi hautes souffrent du vent qui plie et affaiblit leurs structures. La flèche est déformée lentement, les solives se faussent, jusqu’à l’écroulement total. La flèche d’origine fut démontée en 1786, après plus de cinq siècles d’existence. La cathédrale resta sans flèche jusqu’à la restauration dirigée par Viollet-le-Duc et réalisée par les Ateliers Monduit au milieu du XIXe siècle. Elle est en chêne recouvert de plomb et pèse 750 tonnes.

Cette flèche est gardée par les statues, réalisées en cuivre repoussé, des 12 apôtres (disposées en quatre rangées — une à chacun des points cardinaux — de trois apôtres, ceux ci étant placés les uns en dessous des autres). Chaque groupe d’apôtres est précédé par un animal symbolisant l’un des quatre évangélistes. Le bœuf pour Luc, le lion pour Marc, l’aigle pour Jean et l’homme (ou l’ange) pour Mathieu.

Ces statues sont l’œuvre de Geoffroi-Dechaume, et constituent un remarquable ensemble en pleine harmonie avec l’esprit du XIIIe siècle. Les apôtres sont tous tournés vers Paris, excepté l’un d’eux, saint Thomas patron des architectes, lequel se retourne vers la flèche. Celui-ci ressemble étrangement à Viollet-le-Duc, l’architecte de la flèche se retournant comme pour contempler une dernière fois son œuvre[34]. Il s’agit là d’une petite plaisanterie historique de l’architecte-restaurateur.

Enfin, il faut savoir que le coq situé au sommet de la flèche contient trois reliques : une petite parcelle de la Sainte Couronne d’Épines, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève. Ces reliques furent placées à cet endroit en 1935, au temps de monseigneur Verdier. Le coq constitue ainsi une sorte de « paratonnerre spirituel » protégeant tous les fidèles qui œuvrent et pratiquent selon la loi de Dieu, dans le cadre de la cathédrale.

Les cloches

Emmanuel, le bourdon de Notre-Dame se trouve dans la tour sud

Dès la fin du XIIe siècle, l’édification de la cathédrale est loin d’être terminée et pourtant, il est déjà fait mention d’une sonnerie de cloches précédant les offices. Au cours des siècles, cette sonnerie s’étoffa : huit cloches dans la tour nord, deux bourdons dans la tour sud (Marie et Jacqueline) et sept cloches dans la flèche. Toutes ces cloches constituèrent un véritable paysage sonore dans le ciel de Paris jusqu’au XVIIIe siècle. Malheureusement la Révolution n’oublia pas les cloches de Notre Dame de Paris qui furent fendues et refondues entre 1791 et 1792. La grande cloche dont parle François Villon dans son Grand Testament, daté de 1461, avait été donnée en 1400 à la cathédrale par Jean de Montaigu, frère de l’évêque de Paris, qui l’avait baptisé Jacqueline, du nom de sa femme Jacqueline de La Grange. Jacqueline est refondue une première fois en 1680 puis une nouvelle fois en 1682 par Florentin Le Guay. Le parrain de la cloche fut le roi Louis XIV et la marraine, son épouse Marie-Thérèse d'Autriche. C’est pourquoi on lui donna le nom Emmanuel-Louise-Thérèse. Comme en atteste son inscription[35], une dernière refonte de la cloche est menée à bien en 1685 par les maîtres fondeurs Chapelle, Gillot et Moreau. Et tandis que Jacqueline ne pesait que quinze milliers de livres (7 500 kilogrammes), Emmanuel en pèse près du double, soit environ 13 tonnes, le battant à lui seul pesant 500 kg. Sonnant en fa dièse (fa# 2), cette cloche est considérée par les experts comme l’une des plus belles en Europe et n’est sonnée qu’en de rares occasions (à Noël, à Pâques, à la Pentecôte ou encore pour la mort du Pape…). La légende veut que la pureté du son résulte de ce que lors de la fonte, les femmes jetèrent dans le métal en fusion leurs bijoux en or.

En 1792, le second bourdon, appelé Marie et coulé en 1472 fut détruit avec les cloches de la flèche et celles de la tour nord.

Dans cette dernière se trouvent depuis 1856 quatre autres cloches, les Benjamines. Elles sonnent plusieurs fois par jour pour les heures, trois fois pour l’angélus (8 heures, midi et 19 heures), et pour les offices de la semaine. Ce sont :

  • Angélique Françoise 1 765 kg (Ut dièse)
  • Antoinette Charlotte 1 158 kg (Ré dièse)
  • Hyacinte Jeanne 813 kg (Fa)
  • Denise David 670 kg (Fa dièse)

L'intérieur de la cathédrale

La nef

La nef vue d’ouest en est.

La nef se compose d’une sorte d’« avant-nef » ou narthex de deux travées situées sous et entre les tours, suivies de huit autres travées. Le vaisseau central d’une largeur de 12 mètres entre les axes des colonnes est bordée de deux collatéraux à voûtes quadripartites tant au nord qu’au sud, soit un total de cinq vaisseaux pour seulement trois portails, ce qui est exceptionnel. Deux rangées de sept chapelles latérales, construites entre les arcs-boutants du vaisseau s’ouvrent, de la quatrième à la dixième travée, sur les collatéraux extérieurs.

L’élévation est à trois niveaux. Le premier est constitué des grandes arcades ouvrant sur les collatéraux intérieurs. Le second correspond à une tribune à claire-voie ouvrant sur la nef par des baies composées de trois arcades, lesquelles reposent sur de fines colonnettes. Au-dessus de ces arcades, les remplages de ces baies sont pleins. Les tribunes sont garnies de petites roses. Enfin le troisième niveau est celui des fenêtres hautes qui comportent deux lancettes surmontées d’un oculus.

Les 14 chapelles latérales sont éclairées par des fenêtres à quatre lancettes, groupées par deux et surmontées de trois oculi polylobés.

D’une part la tribune étant profonde et les vitraux de sa claire-voie très sombres, et d’autre part les fenêtres des chapelles collatérales étant fort éloignées du vaisseau central, l’éclairage de la nef repose essentiellement sur les fenêtres hautes et est de ce fait assez faible.

La nef présente plusieurs irrégularités. La première travée est plus étroite que les autres ; il en résulte que la tribune n’y a que deux arcades tandis que la fenêtre haute est une baie simple. De plus elle ne possède pas de chapelle latérale. La dernière travée a une élévation à quatre niveaux, due à Viollet-le-Duc : la fenêtre haute est plus courte, et dans l’espace ainsi formé entre fenêtre haute et niveau des tribunes, on a introduit un oculus dentelé en forme de roue. Une telle structure est analogue à celle du transept voisin.

Vue des trois premières colonnes bordant la nef au sud (droite). La troisième (à droite sur la photo) est parfaitement cylindrique, la seconde (au centre) comporte une colonne engagée, la première (à gauche) en comporte quatre et répond de ce fait au modèle de la cathédrale de Chartres.

Autre irrégularité : les colonnes. Entre les piles massives de la croisée et les imposants piliers qui soutiennent l’angle intérieur des deux tours, le vaisseau central est bordé de deux groupes de sept colonnes. Le plan primitif prévoyait des colonnes tout à fait cylindriques analogues à celles du chœur. C’est ce qui fut réalisé à la fin du XIIe siècle pour les cinq paires de colonnes orientales (les plus proches de transept). Par contre les deux paires de colonnes occidentales élevées aux environs de 1220 s’écartent de ce schéma. L’architecte de l'époque abandonna la colonne cylindrique, une des caractéristiques fondamentales de Notre-Dame, pour se rapprocher du modèle chartrain (lié à la cathédrale de Chartres). Il évita cependant que cette différence ne paraisse trop brutale. Ainsi, il ajouta aux deuxièmes colonnes une seule colonnette engagée, pour faire transition avec les premières colonnes qui en possèdent quatre.

Le revers de la façade est occupé par une tribune d’orgue, qui précède la rosace et en masque la partie inférieure. Celle-ci est consacrée à la Vierge, entourée des prophètes, des vices et des vertus, des travaux des mois et des signes du zodiaque. Cette rose a été en grande partie refaite par Viollet-le-Duc au XIXe siècle.

En 1965, les fenêtres hautes de la nef et les roses des tribunes ont enfin été garnies de vitraux colorés remplaçant les verres gris et ternes implantés par les chanoines au XVIIIe siècle. Non figuratifs, ils sont l’œuvre de Jacques Le Chevallier qui a utilisé les produits et couleurs du Moyen Âge. L’ensemble est à dominante rouge et bleue.

Les Mays des Orfèvres

La lapidation de Saint Étienne, œuvre de Charles Le Brun orne la première chapelle droite de la nef. C’est le may de 1651.

On appelle Mays[36] à Notre-Dame une série de 76 tableaux offerts à la cathédrale par la Confrérie des Orfèvres, presque chaque année en date du premier mai (d’où leur nom), en hommage à la Vierge Marie, et ce de 1630 à 1707.

Les orfèvres avaient de longue date leur propre chapelle au sein du sanctuaire. En 1449 fut instituée par la confrérie des Orfèvres de Paris la tradition de l’Offrande du May à Notre-Dame de Paris. Cette tradition prit différentes formes au fil du temps. Au XVe siècle, il s’agissait d’un arbre, décoré de rubans que l’on dressait devant le maître-autel en signe de piété mariale. Puis la tradition évolua vers le don d’une espèce de tabernacle auquel étaient accrochés des poèmes. À partir de 1533, on accrocha aussi des petits tableaux se rapportant à la vie de la Vierge. On les appelle les petits mays. En 1630 enfin, en accord avec la chapitre, les petits mays furent remplacés par les grands mays. C’étaient de grands tableaux de plus ou moins 3,5 sur 2,5 mètres de dimension.

Ces Mays étaient commandités auprès de peintres de renom. Les peintres devaient soumettre leurs esquisses aux chanoines de la cathédrale. Après la fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture, en 1648, les artistes choisis étaient tous membres ou proches de cette dernière. Ces commandes devinrent rapidement une forme de concours de peinture religieuse. Leur sujet était généralement relatif aux Actes des Apôtres. Après les avoir exposé sur le parvis, on les accrochait au niveau des arcades de la nef ou du chœur. Pour les peintres, c’était une grande promotion de voir ainsi exposée l’une de leurs œuvres, témoignage de leur savoir-faire.

Au début du XVIIIe siècle, la confrérie des Orfèvres éprouva de grandes difficultés financières suite au désastreux état de la France à cette époque et aux réformes de Colbert, et ce fut la fin de cette belle tradition.

Un vitrail de Notre-Dame, chapelle latérale sud.
Un détail de ce vitrail.
Le prophète Agabus prédisant à saint Paul ses souffrances à Jérusalem, peinture de Louis Chéron (1660-1713) - Cinquième chapelle latérale nord de la nef.

Les mays furent dispersés à la révolution et beaucoup disparurent. Récupérés ensuite, ils embarrassèrent au XIXe siècle le restaurateur Viollet-le-Duc qui, orienté vers la pureté de l’art gothique, n’avait que faire de cette encombrante décoration baroque ou classique. Certains se retrouvent actuellement au musée du Louvre, d’autres dans quelques églises ou dans divers musées français. Il en reste une cinquantaine actuellement. Les plus importants furent fort heureusement récupérés par la cathédrale et ornent aujourd’hui les chapelles latérales de la nef de Notre-Dame.

Chapelles latérales sud

  • La première chapelle (travée 4) est l’ancienne chapelle des orfèvres. Depuis 1964, elle leur a été restituée. On y trouve le may de 1651 : La lapidation de Saint Étienne par Charles Le Brun.
  • Le deuxième chapelle héberge le Martyre de saint André également de Charles Le Brun. C’est le may de 1647. On y voit également le martyre de saint Barthélémy œuvre de Lubin Baugin peintre du XVIIe siècle.
  • La troisième chapelle contient le may de 1643, Crucifiement de Saint Pierre œuvre de Sébastien Bourdon[37], lequel profite de cette commande exeptionnelle pour se lancer dans une composition audacieuse (complexité des lignes de forces par un réseau de diagonales, créant une dynamique baroque inédite dans l’œuvre de l'artiste)[38].
  • Quatrième chapelle : Prédication de Saint Pierre à Jérusalem (may de 1642), peinture de Charles Poerson.
  • Cinquième chapelle : Le centurion Corneille aux pieds de Saint Pierre, may de 1639, œuvre d’Aubin Vouet.
  • Sixième chapelle : contient le may de 1637, La conversion de Saint Paul par Laurent de La Hyre. On y admire également une Nativité de la Vierge de Le Nain.
  • Septième chapelle : may de 1635, Saint Pierre guérissant les malades de son ombre par Laurent de La Hyre également.

Chapelles latérales nord

D’ouest en est, de la façade vers le chœur :

  • La première chapelle contient les fonts baptismaux confectionnés d’après les plans de Viollet-le-Duc. On y trouve en outre le may de 1634, La descente du Saint-Esprit de Jacques Blanchard, ainsi que L’adoration des Bergers de Jérôme Franck, créé en 1585[39].
  • Deuxième chapelle : on peut y voir Saint Paul rend aveugle le faux prophète Barjesu, may de 1650 œuvre de Nicolas Loir.
  • La troisième chapelle ou chapelle de la Sainte-Enfance (ou Enfance Missionnaire), contient le reliquaire de saint Paul Tchen, martyr. Ce dernier, séminariste chinois au grand séminaire de Tsingay, en Chine, fut décapité pour sa foi en juillet 1861, avec trois autres chrétiens chinois. Ces quatre martyrs furent béatifiés en 1909 par le pape Pie X et canonisés par Jean-Paul II le 1er octobre 2000. La chapelle abrite aussi le may de 1755 représentant La flagellation de saint Paul et de saint Silas de Louis Testelin.
  • Quatrième chapelle : Le may de 1670 œuvre de Gabriel Blanchard le Neveu représente Saint André tressaillant de joie à la vue de son supplice. La chapelle contient aussi le monument au cardinal Amette créé en 1923 par Hippolyte Lefèbvre.
  • La cinquième chapelle est dédiée à Notre-Dame de Guadalupe au Mexique. Elle contient le may de 1687 représentant le prophète Agabus prédisant à saint Paul ses souffrances à Jérusalem, œuvre de Louis Chéron.
  • Sixième chapelle : may de 1702, Les fils de Scéva battus par le démon par Mathieu Elias. Les fils de Scéva étaient deux exorcistes juifs. On peut y voir aussi Le martyre de sainte Catherine peinture du peintre-graveur Joseph-Marie Vien ; daté de 1752.
  • Enfin la septième chapelle contient la pierre tombale du chanoine Étienne Yvert.

Le chœur et son pourtour

Le chœur de la cathédrale est entouré d’un double déambulatoire. Il se compose de cinq travées rectangulaires ou droites surmontées de deux voûtes sexpartites. L’abside est à cinq pans, correspondant à cinq chapelles rayonnantes. L’élévation de la première travée est semblable à celle du transept, c’est-à-dire comporte quatre niveaux : une petite rose est intercalée entre le niveau des tribunes et celui des fenêtres hautes. Par contre les autres travées y compris celles de l’abside, ont une élévation à trois niveaux, semblable à celle de la nef (grandes arcades, tribune et fenêtres hautes). Tout autour du chœur, la tribune est éclairée par des baies à deux lancettes, structure que l’on retrouve au niveau des fenêtres hautes. Les deux lancettes de ces dernières sont surmontées d’un grand oculus.

Vue du nouvel autel commandé par Mgr Lustiger. Une messe y est célébrée, bien visible depuis le transept. Au fond la rosace sud.
L’abside du chœur de Notre-Dame, vue depuis le déambulatoire : vue de la remarquable pietà de Nicolas Coustou, implantée au début du XVIIIe siècle.

Le chœur de la Notre-Dame a été profondément remanié au début du XVIIIe siècle, lorsque Robert de Cotte implanta le vœu de Louis XIII suivant la décision de Louis XIV. Les travaux d’installation du dit vœu se déroulèrent de 1708 à 1725 et se terminèrent donc bien après la mort de Louis XIV. La cathédrale subit alors quelques pertes irréparables, telles la démolition du jubé du XIIIe siècle, la destruction d’une bonne partie de la superbe clôture du chœur, chef-d'œuvre du XIVe, la destruction d’anciens tombeaux, des stalles et du maître-autel.

En revanche quelques chef-d'œuvres nouveaux, toujours présents aujourd’hui, firent leur apparition.

Toute la décoration du chœur avait été refaite par Robert de Cotte. Lors de la restauration du XIXe siècle, Viollet-le-Duc désirant en revenir au style essentiellement gothique de l’édifice, supprima certaines des transformations effectuées à cette époque par de Cotte, telles le revêtement des arcades gothiques par des colonnes classiques en marbre supportant des arcs en plein cintre. Il supprima aussi le maître-autel de de Cotte pour en revenir à un autel du Moyen Âge. Du chœur du XVIIIe siècle, il reste cependant encore les stalles et les sculptures que l'on voit derrière le maître-autel

Composition actuelle du chœur

Pour satisfaire au nouveau rite catholique défini au Concile de Vatican II, le chœur a été quelque peu agrandi, il occupe désormais également la moitié orientale de la croisée du transept. Un nouvel autel a été commandé par l’archevêque Jean-Marie Lustiger et occupe ce nouvel espace, bien visible à la fois de la nef et des deux croisillons du transept. Situé ainsi près du centre de la cathédrale, le nouvel autel, en bronze, a été réalisé par Jean Touret et Sébastien Touret, artistes d’art sacré, en 1989[40]. On peut y voir les quatre évangélistes (Saint Mathieu, Saint Luc, Saint Marc et Saint Jean), ainsi que les quatre grands prophètes de l’Ancien Testament, à savoir Ézéchiel, Jérémie, Isaïe et Daniel.

À l’est du chœur, non loin de l’abside on trouve toujours l’ancien maître-autel créé par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, avec à l'arrière plan les superbes statues implantées au début du XVIIIe siècle par l’architecte Robert de Cotte et faisant partie du vœu de Louis XIII.

La magnifique pietà de Nicolas Coustou est placée derrière l’autel. De part et d’autre de celui-ci se trouvent les statues des deux rois, Louis XIII par Guillaume Coustou et Louis XIV sculpté par Antoine Coysevox. Une série de six statues d’ange en bronze entourent l’ensemble et portent chacun un instrument de la Passion du Christ : une couronne d’épines, les clous de la crucifixion, l’éponge imbibée de vinaigre, l’inscription qui surmontait la croix, le roseau avec lequel le Christ fut fouetté et la lance lui ayant transpercé le cœur.

Les stalles en bois sculpté sont installées des deux côtés du chœur. Il y en avait 114. Il en reste 78, dont 52 hautes et 26 basses. Elles ont été réalisées au début du XVIIIe siècle par Jean Noël et Louis Marteau d’après les plans de René Charpentier et Jean Dugoulon. Les hauts dossiers des stalles sont ornés de bas-reliefs et séparés par des trumeaux décorés de rinceaux et des instruments de la Passion. De chaque côté, les stalles se terminent par une stalle archiépiscopale, surmontée d'un baldaquin avec des groupes d’anges sculptés par Dugoulon. L’une de ces deux stalles est réservée à l’archevêque, l’autre étant destinée à un hôte important. Le bas-relief de la stalle de droite représente le martyre de saint Denis, celui de gauche la guérison de Childebert Ier par saint Germain, évêque de Paris.

La clôture du chœur

Clôture méridionale du chœur : Jésus apparaît aux Saintes Femmes (Règne de Phillipe IV le Bel - début du XIVe siècle.)

Avant les transformations effectuées par de Cotte pour l’installation du vœu de Louis XIII, le chœur était clos par une muraille à soubassement historié, qui, commençant à l’est, c’est-à-dire au sommet de l’abside, se poursuivait vers le nord, et, arrivée à la rencontre du transept, continuait vers le sud, se relevant sur un jubé qui clôturait la partie occidentale du chœur et redescendant de l’autre côté, à l’angle du croisillon méridional, pour achever de ceinturer la totalité du chœur en remontant jusqu’à l’est. Cette œuvre magnifique fut hélas mutilée par l’amputation de sa partie orientale d’abord, pour installer des colonnes de marbre de style classique destinées à supporter des arcs en plein cintre et à masquer ainsi les colonnes et ogives d’origine, témoins de l’art gothique du Moyen Âge, qualifié alors d’art médiocre ou d’art barbare. C’est ensuite la partie occidentale qui disparut lorsqu’on détruisit le jubé. Elle ne subsiste donc plus qu’à titre de clôture latérale, au nord et au sud, s’adossant aux stalles des chanoines[41].

On distingue aujourd’hui la clôture nord de la clôture sud, les deux parties ayant un style et un âge différents. Il s’agit là de deux œuvres majeures de la sculpture gothique, datant des XIIIe et XIVe siècles, représentant une série de scènes des évangiles.

Toutes les scènes représentées, tant au nord qu’au sud, sont polychromes. Les couleurs ont été restaurées au XIXe siècle par l’équipe de Viollet-le-Duc.

La clôture nord date du dernier tiers du XIIIe siècle, peu après l’édification du jubé aujourd’hui disparu (aux environs de 1260). On y a sculpté 14 scènes de la naissance et de la vie de Jésus avant sa passion. Ces scènes s’enchaînent sans rupture entre elles et constituent donc un seul continuum.

La clôture sud du chœur peut être datée des premières années du XIVe siècle, époque de la fin du règne de Phillipe IV le Bel dont il ne nous reste quasi aucun autre témoignage sculpté. Elle est constituée de neuf scènes des apparitions du Christ après sa Résurrection. À l’inverse des scènes de la clôture nord, celles-ci sont bien séparées les unes des autres grâce à la présence de colonnettes les isolant complètement.

Les chapelles du pourtour du chœur

Chapelle Saint-Guillaume : mausolée du lieutenant-général Henri Claude d’Harcourt par Jean-Baptiste Pigalle.
Chapelle saint Georges - statue de saint Georges et de son dragon.
Chapelle saint Georges - tombeau de monseigneur Darboy, œuvre de Jean-Marie Bonnassieux.

En partant de la droite du chœur, on rencontre d’abord, latéralement à droite, la sacristie des messes dont le fond correspond au bras occidental du cloître du Chapitre (voir plus loin le paragraphe concernant le Trésor de la cathédrale et la Sacristie du Chapitre).

La chapelle suivante contient le tombeau de monseigneur Affre. Suit l’emplacement de l’entrée de la Sacristie du Chapitre qui mène au trésor de la cathédrale.

Vient ensuite la Chapelle Sainte-Madeleine contenant la sépulture de monseigneur Sibour. Ce dernier, comme monseigneur Affre et monseigneur Darboy, fut assassiné au cours du XIXe siècle.

Le gisant de monseigneur Dubois mort en 1929 se trouve dans le déambulatoire contre la clôture du chœur. Il a été réalisé par Henri Bouchard.

La Chapelle Saint-Guillaume est la première des cinq chapelles rayonnantes de l’abside de la cathédrale. On y trouve le mausolée du lieutenant-général Henri Claude d’Harcourt par Jean-Baptiste Pigalle, ainsi que la Visitation de la Vierge de Jean Jouvenet, datée de 1716 et le monument de Jean Jouvenel des Ursins et de son épouse Michelle de Vitry (XVe siècle).

Dans la chapelle suivante, Chapelle Saint-Georges, se trouvent le tombeau de monseigneur Georges Darboy (assassiné en 1871), œuvre de Jean-Marie Bonnassieux, ainsi qu’une statue de saint Georges. De 1379 à la révolution, cette chapelle fut celle des cordonniers.

La troisième chapelle ou chapelle axiale de la cathédrale, est la Chapelle de la Vierge ou de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. On peut y admirer les statues d’Albert de Gondi, maréchal de France décédé en 1602, et de Pierre de Gondi, cardinal et évêque de Paris décédé en 1616. Sur un côté de la chapelle se trouve une fresque du XIVe siècle montrant la Vierge et d’autres saints entourant l’âme d'un évêque, Simon Matifas de Bucy.

Face à l’entrée de cette chapelle axiale, dans le déambulatoire, on peut admirer, juste derrière le chœur, le gisant de l’évêque Simon Matifas de Bucy (mort en 1304).

La quatrième chapelle ou Chapelle Saint-Marcel, contient les tombeaux de monseigneur du Belloy, cardinal, par Louis Pierre Deseine et de monseigneur de Quélen, œuvre d’Adolphe-Victor Geoffroi-Dechaume.

Enfin la dernière des chapelles absidiales ou Chapelle Saint-Louis abrite le tombeau du cardinal de Noailles sculpté par Geoffroi-Dechaume.

Les dernières chapelles entourant le chœur sont les chapelles latérales nord : dans la Chapelle Saint-Germain on peut voir le tombeau de monseigneur de Juigné (décédé en 1809), exécuté d’après les plans de Viollet-le-Duc.

Enfin dans la chapelle suivante qui précède la Porte Rouge, ou Chapelle Saint-Ferdinand, on trouve les mausolées de monseigneur de Beaumont (mort en 1781) et du maréchal de Guébriant (mort en 1643). On peut aussi y voir le priant du cardinal Morlot (mort en 1862).

Le transept

L’Adam de Notre-Dame est l’un des plus beaux nus du Moyen Âge. Sculpté en pierre vers 1260, comme le jubé dont il occupait l’angle sud-est, il fut transféré dans le bras sud du transept. Aujourd’hui, pour mieux le protéger, il se trouve au musée national du Moyen Âge ou musée de Cluny.
La croisée du transept et le départ du croisillon sud. Au centre de la photo, contre le pilier sud-est de la croisée : la statue de la Vierge du XIVe siècle appelée Notre-Dame de Paris, provenant en fait de la chapelle Saint-Aignan hors de la cathédrale. À l’arrière-plan : le chœur avec les stalles et la partie sud de la clôture du chœur. À gauche, contre le pilier, le mémorial au million de morts britanniques de la guerre 1914-18.

Le transept est plus large que la nef (plus ou moins 14 mètres contre 12 pour la nef). Il n’a pas de bas-côtés, la stabilité de l’ensemble étant assurée par les contreforts extérieurs.

Le transept comprend la croisée du transept et deux croisillons de trois travées. Les deux travées les plus proches de la croisée du transept sont couvertes d’une voûte sexpartite, la troisième d’une voûte quadripartite. Dans les deux premières travées, l’élévation est à quatre niveaux, et non pas trois comme la nef. Les grandes arcades, s’ouvrent sur les bas-côtés de la nef. Le deuxième niveau est toujours constitué des tribunes. Ce qui change est l’adjonction d’un troisième étage formé d’oculi semblables à des roues. Le quatrième niveau enfin est celui des fenêtres hautes. Celles-ci sont plus petites que celles de la nef, puisque l’adjonction des oculis les a amputé de la hauteur correspondante. Au total le sommet de la voûte atteint la même hauteur que celui de la nef ou du chœur.

Le mur de la troisième travée est plein au niveau des grandes arcades. Il est ensuite surmonté de deux niveaux d'arcatures décoratives aveugles dans le croisillon sud, mais d'un niveau seulement dans le croisillon nord.

La partie orientale de la croisée du transept est occupée par le nouveau maître-autel de la cathédrale (voir le paragraphe concernant le chœur de la cathédrale).

Le croisillon sud et sa rosace

On y trouve un tableau de Antoine Nicolas, La Fontaine de la Sagesse réalisé en 1648[42]. Contre le pilier sud-est de la croisée du transept se trouve une statue de la Vierge appelée — à tort — Notre-Dame de Paris (la véritable statue détenant ce titre étant celle du trumeau de la porte du cloître). Elle est datée du XIVe siècle et provient de la chapelle Saint-Aignan située dans l'ancien cloître des Chanoines de l'Île de la Cité. Elle fut transférée à Notre-Dame en 1818 et placée d'abord au trumeau du Portail de la Vierge en remplacement de la Vierge du XIIIe siècle mutilée en 1793. En 1855, Viollet-le-Duc la posa à son emplacement actuel.

Tout près de là, se trouve une plaque rappelant que c’est dans la cathédrale Notre-Dame de Paris qu’a eu lieu le procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc.

Presque face à la statue de la Vierge Notre-Dame, sur le pilier sud-ouest de la croisée, se trouve le mémorial au million de morts de l’Empire Britannique tombés durant la Première Guerre mondiale et dont la plupart reposent en France.

On peut également voir dans ce croisillon une plaque signalant l’endroit où se trouvait Paul Claudel en décembre 1886, lorsque, âgé de 18 ans et brusquement touché par une illumination religieuse, il se convertit au catholicisme.

L’énorme rosace de 13,1 mètres de diamètre, offerte par saint Louis et située au haut du mur d’extrémité du croisillon, conserve une partie seulement de ses vitraux d’origine, certains d’entre eux ayant été remplacés lors d’une restauration en 1737. La rosace souffrit encore lors de la révolution de 1830, suite à l’incendie de l’archevêché tout proche. Elle subit dès lors une nouvelle restauration menée par Viollet-le-Duc qui la fit pivoter de 15 degrés afin de lui donner un axe vertical robuste pour la consolider. Elle est organisée autour du Christ qui en occupe le centre. Tout autour sont représentées les vierges sages et les vierges folles, des saints, des anges, des apôtres, des saintes.

Le croisillon nord et sa rosace

On peut y voir contre le pilier nord-est de la croisée du transept, une statue de saint Denis, œuvre de Nicolas Coustou.

Le mur de fond du croisillon nord comporte trois niveaux : une porte, surmontée d'un pan de mur sans ornement. Le deuxième niveau est constitué d'une claire-voie à neuf arcades de deux lancettes. Enfin un troisième étage est constitué de la rosace. À l’inverse de la rosace sud, la rosace nord a conservé presque intacts ses vitraux originels du XIIIe siècle. Le centre est occupé par la Vierge Marie. Autour d’elle gravitent les juges, les rois, les grands prêtres et les prophètes de l'Ancien Testament.

La partie inférieure du mur de fond de ce bras du transept s'ouvre sur le portail du Cloître.

Les lustres - La Couronne de lumière

Au Moyen Âge, on appelait lampesier ou lampier un lustre en forme d’anneau souvent de large diamètre, portant des petits godets à huile munis de mèches, et suspendu par une ou plusieurs chaînes, ordinairement trois. Il pouvait être en fer, en bois ou encore en argent ou en cuivre. Ces lampiers portaient parfois un grand nombre de godets ou de chandelles de cire : on les appelait alors Couronnes de lumière. Elles étaient allumées à l’occasion des grandes fêtes et autres solennités.

Les grandes cathédrales dont Notre-Dame en étaient pourvues. Ces Couronnes étaient richement ornées : faites de cuivre doré, on leur adjoignait des émaux, des boules de cristal, des dentelles de métal et d'autres ornements destinés à leur donner un aspect éblouissant. Ces Couronnes de lumière n'avaient pas pour seules fonctions celles d’éclairer et d’enjoliver le sanctuaire en brillant de mille feux, elles avaient aussi une fonction religieuse : elles représentaient aux jours de fête la lumière du Christ éclairant le monde.

Au XIXe siècle, Notre-Dame de Paris avait perdu sa grande Couronne de lumière et Viollet-le-Duc avait notamment pour mission de reconstituer le mobilier gothique du sanctuaire. Il s’attacha à élaborer les dessins d’une nouvelle Couronne dans le style gothique. La Couronne de lumière actuelle est à deux rangs surmontée de tourelles en cuivre doré. Elle a été exécutée à l’époque par l’orfèvre Placide Poussielgue-Rusand. Pendue normalement à la croisée du transept, elle est actuellement (2007) déposée dans le déambulatoire nord pour restauration.

Quant aux autres lustres de la nef de la cathédrale, ils sont en bronze doré et datent de la même époque [réf. souhaitée].

Les orgues de Notre-Dame de Paris

Le grand orgue

Grand Orgue

On pense qu’il y eut des orgues à Notre-Dame dès son édification au XIIe siècle, mais au début ce ne furent sans doute que de petits instruments logés dans le chœur. Un grand orgue fut vraisemblablement construit au cours du XIIIe siècle. Au XIVe siècle, en 1330 les comptes de la cathédrale font état de rétributions versées à un organiste. Quelques années plus tard la chronique mentionne le nom de Jean de Bruges, organiste et peut-être aussi facteur d’orgues. À cette époque l’orgue était suspendu sous une fenêtre haute de la nef (situation que l’on retrouve aujourd’hui dans la cathédrale de Cologne notamment). C’était un orgue encore peu important de 6 pieds, comportant un seul clavier et 4 à 6 tuyaux par note[43]. C’est en 1401 que l’on décida de construire un nouvel orgue sur la tribune située au-dessus du grand portail occidental de la nef sous la grande rosace. Depuis lors, cinquante organistes se sont succédé aux claviers de ce grand orgue.

De siècle en siècle, le grand orgue s’agrandit et subit de multiples reconstructions. C’est au XVIIIe siècle qu’il atteignit les proportions actuelles. Au fil des siècles, l’orgue bénéficia des diverses améliorations techniques, mais à chaque reconstruction, les facteurs d’orgues conservèrent le meilleur de l’instrumentation antérieure. De ce fait, il existe encore à ce jour quelques tuyaux datant du Moyen Âge.

Lors de la révolution, le grand orgue échappa à la destruction et aux déprédations grâce à l’interprétation de musiques patriotiques. C’est ainsi qu’en 1792, l’organiste Balbastre, composa des variations sur base de la Marseillaise et l’air fameux de Ça ira. En 1867-68, suite à la restauration de la cathédrale et de son mobilier dirigée au XIXe siècle par Eugène Viollet-le-Duc, d’importants travaux d’amélioration furent menés par le facteur d’orgues Aristide Cavaillé-Coll.

L’instrument

Les grandes orgues actuelles de Notre-Dame de Paris[44],[45] résultent au total des travaux successifs de plusieurs grands facteurs d’orgue : Thierry en 1733, François-Henri Clicquot en 1788, Aristide Cavaillé-Coll en 1867 et Boisseau depuis 1960, avec la collaboration de Synaptel en 1992. En 1868, elles comprenaient 86 jeux. À l’heure actuelle, après de multiples ajouts et restauration, elles comptent 113 jeux depuis 1992. On dénombre près de huit mille tuyaux. La transmission est devenue numérique pour les cinq claviers ainsi que le tirage des 113 jeux.

I Grand Orgue C–g3
Violon-Basse 16′
Bourdon 16′
Montre 8′
Viole de Gambe 8′
Flûte Harmonique 8′
Bourdon 8′
Prestant 4′
Octave 4′
Doublette 2′
Fourniture II–V
Cymbale II–V
Bombarde 16′
Trompette 8′
Trompette (Réc.) 8′
Clairon 4′
Chamade 8
Chamade 4


II Positif C–g3
Montre 16′
Bourdon 16′
Salicional 8′
Flûte Harmonique 8′
Bourdon 8′
Unda Maris (ab c0) 8′
Prestant 4′
Flûte Douce 4′
Nasard 22/3
Doublette 2′
Tierce 13/5
Fourniture V
Cymbale V
Clarinette 16′
Cromorne 8′
Clarinette aiguë 4′
III Récit C–g3
Quintaton 16′
Diapason 8′
Viole de gambe 8′
Voix céleste 8
Flûte traversière 8′
Bourdon céleste 8′
Octave 4′
Flûte Octaviante 4′
Quinte 22/3
Octavin 2′
Bombarde 16′
Trompette 8′
Clairon 4′
Basson-Hautbois 8′
Clarinette 8′
Voix Humaine 8′
Hautbois 8′
Dessus de Cornet V
Dessus de Hautbois 8′
Trompette 8′
Clairon 4′
Régale en chamade 2′/16′
Chamade (G.O.) 8′
Chamade (G.O.) 4′
IV Solo C–g3
Bourdon 32′
Principal 16′
Montre 8′
Flûte Harmonique 8′
Grosse Quinte 51/3
Prestant 4′
Grosse Tierce 31/5
Nazard 22/3
Septième 22/7
Doublette 2′
Grande Fourniture III
Fourniture V
Cymbale V
Cornet II–V
Cromorne 8′
Trompette (G.O.) 8′
Clairon (G.O.) 4′


V Grand Chœur C–g3
Principal 8′
Bourdon 8′
Prestant 4′
Nazard 22/3
Doublette 2′
Tierce 13/5
Larigot 11/3
Septième 11/7
Piccolo 1′
Plein jeu IV
Tuba Magna 16′
Trompette 8′
Clairon 4′
Pédale C–f1
Principal Basse 32′
Contrebasse 16′
Soubbasse 16′
Quinte 102/3
Violoncelle 8′
Flûte 8′
Bourdon 8′
Grosse Tierce 62/5
Quinte 51/3
Septième 44/7
Octave 4′
Flûte 4′
Tierce 31/5
Nazard 22/3
Flûte 2′
Tierce 13/5
Larigot 11/3
Piccolo 1′
Fourniture III
Cymbale IV
Bombarde 32′
Bombarde 16′
Basson 16′
Sordun 16′
Trompette 8′
Basson 8′
Clairon 4′
Chalumeau 4′
Clairon 2′

Liste des titulaires récents

Depuis le décès d'Yves Devernay en 1990, les orgues sont tenues par trois co-titulaires:

L’orgue de chœur

L’orgue de chœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris est un instrument de 30 jeux répartis sur deux claviers et un pédalier. Il comporte deux mille tuyaux et est placé du côté nord du chœur, au-dessus des stalles.

I Grand Chœur
Bourdon 16′
Montre 8′
Prestant 4′
Doublette 2′
Nazard 22/3
Tierce 13/5
Fourniture II
Cymbale IV
Trompette 8′
Clarion 4′
Chamade 8′
II Positif
Bourdon 8′
Prestant 4′
Flute 4′
Doublette 2′
Nazard 22/3
Tierce 13/5
Larigot 11/3
Cymbale IV
Cromorne 8′
Regale 16′
Tremblant
Pédale
Flute 16′
Soubasse 16′
Flute 8′
Flute 4′
Principal 2′
Bombarde 16′
Trompette 8′
Clarion 4′

Liste des titulaires récents

  • Jacques Marichal : 1934-1987 ;
  • Yves Castagnet : 1988.

Historique

Peu après la révolution, au début du XIXe siècle siècle, la mode des orgues de chœur se répandit dans les églises pour pallier le manque de musiciens du culte. L’histoire de l’orgue de chœur de la cathédrale de Paris débute aussi durant cette période, en 1839.

Avant la Révolution, le clergé était nombreux et se chargeait des parties chantées des offices. Il n’y avait dès lors nul besoin de soutien. Ainsi en 1790 à Notre-Dame de Paris, l’on comptait 51 chanoines du chapitre, plus un personnel de 180 ecclésiastiques auquel s’ajoutaient 14 chantres et une Maîtrise de 12 enfants. Le seul accompagnement régulier était celui d’instruments de basses : serpent, contrebasse et basson (actuellement conservés au Musée Notre-Dame). Mais après la Révolution, les effectifs du clergé furent considérablement réduits et la cathédrale, comme d’autres églises parisiennes, eut besoin de renforcer les chœurs par un moyen d’accompagnement adapté et complet.

Un premier instrument, qui ne prit, semble-t-il, jamais place dans le chœur, fut commandé en 1839 pour la Maîtrise de la cathédrale. Construit par la maison Daublaine et Callinet, il fut vite jugé insuffisant pour le chœur de Notre-Dame. Il fut vendu à la paroisse de Cordes-sur-Ciel (Tarn) en 1842. Il a été classé au titre des Monuments Historiques le 11 mai 1977.

Un nouvel instrument, également créé par la maison Daublaine et Callinet, fut installé le 30 avril 1841. Il était placé à gauche de la Pietà de Nicolas Coustou. Pourvu d’un buffet de style néogothique, l’orgue disposait de deux claviers, et d’un pédalier. Il fut entendu pour la première fois le 2 mai 1841 à l’occasion du baptême du Comte de Paris. Mais en 1857, les travaux de restauration de la cathédrale impliquant la modification du mobilier de Notre-Dame redessiné par Viollet-le-Duc, allaient faire disparaître cet instrument, lequel fut vendu à l’église Saint-Étienne de Roanne.

En 1863, on installa un orgue Merklin dans un buffet gothique dessiné par Viollet-le-Duc. Il fut plusieurs fois modifié et restauré. On l’installa au-dessus des stalles du côté nord du chœur. De restauration en restauration, il fut jugé irrécupérable en 1966, et remplacé en 1969 par l’orgue actuel créé par Robert Boisseau.

Fonctions

L’orgue de chœur remplit plusieurs fonctions. Pour les offices quotidiens de semaine il intervient seul, tantôt en solo, tantôt accompagnant et soutenant le chantre ou l’assemblée. Le week-end ou lors de cérémonies importantes, il alterne avec le grand orgue pour le dialogue entre le chant de la foule et le chant venant du chœur. Enfin l’orgue de chœur est le partenaire privilégié de la Maîtrise de la cathédrale, notamment pour les nombreux concerts et enregistrements, ainsi que pour les offices où la chorale et l’orgue unissent leurs voix.

Le trésor de Notre-Dame de Paris

Le trésor de Notre-Dame de Paris est exposé dans l'immeuble néogothique de la Sacristie du Chapitre, construit au XIXe siècle par Viollet-le-Duc, et situé au sud du chœur de la cathédrale. On y accède par une des chapelles latérales droite du chœur. Le public peut actuellement le visiter tous les jours sauf le dimanche.

La Sacristie du Chapitre

À l’avant-plan, juste devant le bras sud du transept, le bâtiment de la Sacristie du Chapitre, datant du XIXe siècle siècle et situé au sud-est de l’édifice, héberge le trésor de Notre-Dame. À droite, à l’arrière-plan : le chœur de la cathédrale.

Dans les années 1830, la construction d’une nouvelle Sacristie du Chapitre s’imposait. En effet, le bâtiment précédent, construit par Soufflot en 1758, d’abord gravement endommagé lors des émeutes du 29 juillet 1830, avait connu un triste sort le 14 février 1831. Ce jour-là en effet le palais archiépiscopal et la sacristie furent pillés et détruits. [réf. souhaitée]

Le budget de 2 650 000 francs pour la restauration de la cathédrale, voté par l'assemblée nationale en 1845, impliquait non seulement la réfection du sanctuaire, mais aussi la construction de cette sacristie, et ce pour un montant de 665 000 francs pour le gros œuvre. Comme on l’a vu, l’édification de cette dernière s’avéra bien plus coûteuse, le sous-sol très instable nécessitant des fondations profondes de quelques 9 mètres. Quant au style, Viollet-le-Duc opta pour celui du XIIIe siècle pour le mettre en harmonie avec le chevet de la cathédrale.

La sacristie est reliée à la cathédrale par deux bras parallèles enserrant de ce fait un espace affecté à un petit cloître carré, le cloître du Chapitre.

Les vitraux de la Sacristie du Chapitre

Les vitraux avaient été prévus blancs au départ, mais Prosper Mérimée ayant souligné les inconvénients de cette absence de coloration, on en vint rapidement à mettre en place des vitraux de couleur. Ceux de la salle principale de l’édifice qui représentent une série d’évêques de Paris furent exécutés par Maréchal de Metz. Les dessins y sont assez lourds et les couleurs plutôt violentes.

Les arcatures des galeries du cloître par contre sont garnies de dix-huit verrières ornées de superbes vitraux de texture beaucoup plus légère et de couleur bien moins marquée. Ils sont l’œuvre d'Alfred Gérente d’après les dessins de Louis Steinheil. Ces verrières représentent la légende de sainte Geneviève, patronne de la Ville de Paris. On peut voir au bas de chaque vitrail une inscription latine décrivant la scène. Seules les six dernières scènes de la vie de la sainte peuvent être admirés par les visiteurs. Ce sont ceux qui se trouvent dans le couloir donnant accès au Trésor. Au sommet de la principale verrière du cloître, se trouve un vitrail représentant le Couronnement de la Vierge.

Reliquaires et reliques

Le second reliquaire de la Sainte Couronne d’Épines, réalisé en 1862 par Placide Poussielgue-Rusand.

Les pièces principales exposées au trésor sont les reliquaires de la Sainte Couronne d’Épines et d’un fragment de la Croix du Christ, ainsi qu’un clou de cette dernière. Ne sont présentés au public que les reliquaires que divers donateurs du XIXe siècle (dont Napoléon Ier et Napoléon III) offrirent pour les accueillir. Rappelons que lors de la révolution le trésor fut pillé, et les divers objets qu’il contenait éparpillés ou détruits.

La pièce centrale du trésor est le reliquaire de la Croix Palatine qui s’y trouve depuis 1828. On la nomme ainsi parce qu’elle a appartenu à la princesse Palatine Anne de Gonzague de Clèves morte au XVIIe siècle. Ce reliquaire est destiné à contenir un morceau de la vraie Croix ainsi qu’un clou de cette dernière. On y trouve une lame en or avec inscription en grec attestant que le fragment a appartenu à l’empereur byzantin Manuel Ier Comnène mort en 1180.

Autre pièce de grande valeur, l’ancien reliquaire de la Sainte Couronne d’Épines qui fut créé en 1804 par Charles Cahier. La Couronne d’Épines fut acquise de Baudouin II de Courtenay, dernier empereur latin de Constantinople, par saint Louis, roi de France. Elle est visible durant le carème et la Semaine Sainte. Lors de la restauration de 1845 effectuée par l’équipe de Viollet-le-Duc, la création d’une nouvelle châsse-reliquaire pour la Couronne d’Épines s’imposa. Ce nouveau reliquaire, en bronze et argent dorés, diamants et pierres précieuses, date de 1862. Il a une hauteur de 88 cm pour une largeur de 49 cm. Il fut réalisé d’après le dessin de Viollet-le-Duc par l’orfèvre Placide Poussielgue-Rusand, le même qui exécuta la Couronne de lumière de la cathédrale. Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume a collaboré à sa réalisation pour la sculpture des figures.

Le trésor contient aussi des reliques de saint Louis, roi de France : des vêtements, un fragment de sa machoire et d’une côte.

Autres objets du trésor

Ce sont surtout des objets datant des XIXe et XXe siècles qui sont exposés, les pièces possédées antérieurement ayant été en très grande partie, pillées, détruites, dispersées ou fondues à la révolution.

  • Il existe de nombreux manuscrits précieux et des livres imprimés que l’on peut voir exposés dans les couloirs.
  • Une belle collection d’ornements sacerdotaux.
  • Souvenirs de Viollet-le-Duc et de son travail de restauration, souvenirs aussi des trois archevêques assassinés (monseigneur Affre, monseigneur Sibour et monseigneur Darboy), ainsi que de Paul Claudel et de sa conversion dans l’enceinte de Notre-Dame.
  • Dans la salle principale, se trouve une belle collection d’œuvres d'orfèvrerie, dont les reliquaires déjà décrits. On trouve notamment une Vierge à l’Enfant, offerte à la cathédrale par le roi Charles X en 1826, œuvre d’Odiot. Dans la même salle on peut admirer une vaste collection d’objets du culte (ciboires, burettes, aiguières, etc.).
  • Souvenirs des papes : notamment ciboires de Léon XIII et de Jean XXIII.
  • Dans la salle capitulaire, on peut admirer une vaste collection de 258 camées à l’effigie de tous les papes depuis saint Pierre jusqu’à Pie IX.
  • Parmi les objets antérieurs à la révolution, rassemblés dans un meuble spécialement dessiné par Viollet-le-Duc, se trouve une très belle croix en ébène et cuivre, avec Christ en ivoire. Ce petit chef d’œuvre est attribué à François Girardon.
  • Parmi les œuvres les plus récentes, on peut admirer une cuve baptismale et son aiguière ainsi qu’un chandelier pascal, œuvres du sculpteur et orfèvre Goudji (1986). Lors des JMJ de 1997, Jean-Paul II utilisa cette cuve baptismale : dès lors, l’image du baptême des catéchumènes dans la cuve baptismale de Goudji fera le tour du monde.

Le tourisme

La foule cosmopolite des visiteurs se presse tous les jours sur le parvis. Ici près du portail du Jugement Dernier.

Notre-Dame de Paris est, avec environ 13,5 millions de pèlerins et visiteurs par an (2006), le monument de France et peut-être d’Europe le plus visité (pour la France : devant la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, le musée du Louvre, le parc du château de Versailles et la tour Eiffel[46]). Cela veut dire une moyenne de plus de 30 000 personnes par jour. Les jours de grande affluence, c’est plus de 50 000 pèlerins et visiteurs qui y pénètrent. La cathédrale est connue dans le monde entier depuis plus de cinq siècles.

C'est aussi le lieu de la capitale visité en tout premier lieu et en masse par les Chinois de passage à Paris. Et ce flux est en constante augmentation.

Visites

Notre-Dame de Paris est ouverte tous les jours de 8 h 00 à 18 h 45 (19 h 15 le samedi et le dimanche). L'entrée est libre et gratuite. Il existe un bureau d'accueil et d'informations situé à l'intérieur, après le grand portail du Jugement Dernier en entrant. Ce bureau est ouvert du lundi au vendredi de 9 h 30 à 18 h 00, et les samedi et dimanche de 9 h 00 à 18 h 00.

Des visites payantes des tours de la cathédrale sont organisées tous les jours par le Centre des monuments nationaux (sauf les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre). Elles se déroulent de 10 heures à 17 heures 30 (la dernière admission a lieu à 16 h 45). Visites nocturnes en été. Le week-end : de 10 à 23 heures[47].

Lors de la visite des tours, la montée s'effectue à pied par la tour sud, ce qui permet d'accéder à la Galerie des Chimères, puis au sommet de cette tour sud. Les visiteurs peuvent également admirer le célèbre bourdon Emmanuel. Le temps d'attente peut être fort long étant donné que, pour des raisons de sécurité, le flux maximum est limité à une vingtaine de visiteurs admis toutes les 10 minutes. La visite est gratuite le premier dimanche de chaque mois.

En 2008, il existait des visites en français, anglais, allemand, espagnol, italien, japonais, russe et chinois. Le Centre des monuments nationaux organise également des visites en langue des signes (LSF) pour les personnes malentendantes.

En outre, chaque jour, des visites sont offertes gratuitement par la cathédrale. Elles durent environ une heure et ont pour but de présenter le message chrétien au travers des œuvres d'art rassemblées dans le sanctuaire[48].

Offices religieux

Vue de Notre-Dame pendant un office religieux

Notre-Dame est une église particulièrement vivante. Cinq offices par jour sont célébrés du lundi au samedi, et sept le dimanche. En ajoutant les fêtes et services religieux exceptionnels, ce sont plus de 2 000 célébrations par an qui se passent sous les voûtes de la cathédrale.

Notre-Dame dans les arts

Peintures

Notre-Dame de Paris dans une enluminure de Jean Fouquet (XVe siècle) : La Descente du Saint-Esprit - Heures d’Étienne Chevalier, New York, The Metropolitan Museum of Art.
  • La Descente du Saint-Esprit : enluminure du (XVe siècle) de Jean Fouquet (Heures d’Étienne Chevalier, New York, The Metropolitan Museum of Art)
  • Le Sacre de Napoléon : tableau de Jacques Louis David. La scène se déroule dans le chœur de la cathédrale tel qu’il se présentait à l’époque, avec la décoration des colonnes conçue par Robert de Cotte à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles (Musée du Louvre).

Chansons

  • Notre-Dame de Paris, chanson (Édith Piaf).
  • Notre-Dame de Paris, Comédie musicale (Hélène Ségara, Daniel Lavoie, Garou, Bruno Pelletier, Patrick Fiori, Luck Mervil, Julie Zenatti - Luc Plamondon et Richard Cocciante)

Littérature : bandes dessinées

Littérature : romans

Notre-Dame de Paris de Victor Hugo

Notre-Dame de Paris est le titre d’un célèbre roman de Victor Hugo publié en 1831 : la cathédrale sert de décor à la trame du récit : Quasimodo, le sonneur difforme et son amour impossible pour la danseuse gitane Esméralda, elle-même objet du désir du prêtre renégat Frollo. Ce roman porte sur deux sujets bien distincts : l’histoire classique de compassion et d’héroïsme, et la réaction de Victor Hugo face aux modifications qui ont mutilé la hardiesse du Moyen Âge, qui est en phase avec le romantisme et les Catholiques qui veulent revenir à la ferveur « naïve ». Il écrit par ailleurs également en partie le roman afin de captiver l’attention des Français vers la cathédrale, indigné du piteux état dans lequel se trouvait l’édifice à son époque.

Littérature pour la jeunesse

  • Aton et Sophie à la découverte de Notre-Dame (Viviane Allard)
  • Énigme à Notre-Dame (Hélène Laserre)
  • La Marmotte de Notre-Dame (Philippe Legendre-Kvater)
  • Les Brigands de la Saint-Michel (Jean-Marc Soyez)
  • Notre-Dame de Paris (Marguerite Grassioulet)
  • Simon, bâtisseur de cathédrales (Jacqueline Mirande)
  • La nuit des Zéfirottes (Claude Ponti)

Ouvrages documentaires

  • Notre-Dame de Paris (éditions Leconte)
  • Notre-Dame de Paris au carrefour des cultures (Marie-Jeanne Coloni)
  • Autour de Notre-Dame

Cinéma & Télévision

Le roman de Victor Hugo a donné lieu à de mutiples adaptations cinématographiques. Parmi ces dernières :

Notes et références

  1. Classement au titre des rives de la Seine
  2. Paris AO, site no 75056AO, IGN Service Géodésie et Nivellement. Consulté le 26 août 2008.
  3. Site no 75056AO, point A : Cathedrale : Fleche : Croix : Centre, IGN Service Géodésie et Nivellement. Consulté le 26 août 2008.
  4. Site sur Philippe-Auguste - la ville de Paris au XIIe siècle
  5. Baldwin, John, Philippe Auguste et son gouvernement - Les fondations du pouvoir royal en France au Moyen Âge, traduit de l’anglais par Béatrice Bonne (préface de Jacques Le Goff), Fayard, 1991
  6. Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 2, Cathédrale
  7. Insecula - Histoire de Notre-Dame de Paris
  8. Entre 1815 et 1914, la valeur du franc (franc dit germinal à l’époque correspondant à 0,3225 grammes d’or à 90 %) resta stable et peut être estimée à l’équivalent de 10 euros (2008]. Le crédit ouvert par l’Assemblée équivalait donc à quelques 25 millions d’euros, ce qui était tout à fait insuffisant, vue l’ampleur des travaux.
  9. Daguerréotypes et photos dans Notre-Dame de Paris par Alain Erlande-Brandenburg (pages 210 et suiv.) - Éditions de la Martinière (Paris) 1997 (ISBN 2-7324-2392-0)
  10. Sur la centaine de grandes statues sculptées par l’équipe de restaurateurs, Geoffroi-Dechaume en réalisa 30 : 18 de pierre et 12 de cuivre repoussé. Parmi les autres sculpteurs de l’équipe, se trouvaient notamment Chenillion, Fromanger, Michel-Pascal, Toussaint, Elmerich, Prinsay et Vatrinelle. Seul Adolphe-Victor Geoffroi-Dechaume a atteint la gloire posthume.
  11. Notre-Dame en long et en large - Dimensions
  12. Site de Notre-Dame de Paris - La cathédrale en chiffres
  13. Notre-Dame de Paris - Historique de la construction
  14. C’est notamment l’opinion d’Alain Erlande-Brandenburg qui sur base de l’étude des documents laissés par Viollet-le-Duc écrit : « Viollet-le-Duc en analysant le monument avait constaté que les souches des tours avaient été prévues pour recevoir des flèches dont il proposa la restitution… » (Notre-Dame de Paris par Alain Erlande-Brandenburg, p. 215, Éditions de la Martinière (Paris) 1997 ISBN 2-7324-2392-0)
  15. Visite des tours de Notre-Dame de Paris
  16. Site Insecula - Architecture de Notre-Dame de Paris
  17. Notre-Dame de Paris par Alain Erlande-Brandenburg - Éditions de la Martinière 1997, pp. 108 et 124
  18. Eugène Viollet-le-Duc Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - rubrique Âmes (les)
  19. Notre-Dame de Paris par Alain Erlande-Brandenburg (pages 28 et suivantes) - Éditions de la Martinière (Paris) 1997 ISBN 2-7324-2392-0
  20. Insecula - Architecture de Notre-Dame de Paris
  21. Cathédrale Notre-Dame de Paris - La charpente
  22. Notre-Dame de Paris par Alain Erlande-Brandenburg : chapitre sur la cathédrale rayonnante (pp. 147-155) - Éditions de la Martinière (Paris) 1997 ISBN 2-7324-2392-0
  23. Eugène Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle : Arc-boutant
  24. Eugène Viollet-le-Duc : Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 7, Pignon
  25. Le portail du Cloître - avec photo
  26. Les « miracles » sont des pièces de théâtre, jouées devant les églises pour l’édification et la récréation des fidèles. Le Miracle de Théophile, écrit par Rutebeuf vers 1260 est le plus célèbre de tous.
  27. Notre-Dame de Paris par Alain Erlande-Brandenburg (pp. 74 et 80) - Éditions de la Martinière (Paris) 1997 ISBN 2-7324-2392-0
  28. Wikisource : - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 8, Serrurerie
  29. Annales archéologiques de Antoine Napoléon Didron, 1844-67 (p. 52)
  30. Description de Notre-Dame, cathédrale de Paris - de Roch F. M. Nolasque (p. 73)
  31. Cathédrale Notre-Dame de Paris - Les bâtisseurs de cathédrales
  32. Cathédrale Notre-Dame de Paris - page concernant la charpente
  33. Notre-Dame de Paris - Chimères et gargouilles
  34. Notre-Dame de Paris - Le toit, les apôtres - Photo du groupe d’apôtres où Viollet-le-Duc prête son visage à saint Thomas
  35. Source : A.P.M. Gilbert, « Description historique de la basilique métropolitaine de Paris », 1821.
  36. Paris - Cathédrale Notre-Dame avec commentaires historiques
  37. Le Crucifiement de Saint Pierre avec photo
  38. Collectif avec Aline Dumoulin, Paris d'église en église, p. 98, Massin, 2008
  39. Site Insecula - L'adoration des bergers
  40. Collectif avec Aline Dumoulin, Paris d'église en église, p. 99, Massin, 2008
  41. Le Paris pittoresque - Notre-Dame de Paris
  42. La Fontaine de la Sagesse sur Insecula
  43. Site de la cathédrale de Paris - L'orgue
  44. Paris - Cathédrale Notre-Dame : Grand-Orgue
  45. Université de Québec - Cathédrale Notre-Dame, Paris France
  46. Tourisme en France - Palmarès 2006 des sites les plus visités selon l'ONT
  47. Centre des monuments nationaux - Visite des tours de Notre-Dame de Paris
  48. Cathédrale Notre-Dame de Paris - Préparer sa visite

Annexes

Articles connexes

Notre-Dame de Paris à l'aube

Liens externes

Bibliographie

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Aubert, Maurice Les Vitraux de Notre-Dame et de la Sainte Chapelle de Paris, Caisse nationale des monuments historiques, CNRS, Paris (France), 1959.
  • Collombet, François Les plus belles cathédrales de France, Sélection du Readers Digest, Paris (France), ISBN 2-7098-0888-9, 1997; pp. 214-219.
  • Crépin-Leblond, Thierry Paris. La Cathédrale Notre-Dame, Monum. Éditions du Patrimoine, Paris (France), ISBN 2-85822-364-5, 2000.
  • de la Monneraye, Jean Paris, Horizons de France - Société française des presses suisses, Paris (France), 1968.
  • Denizeau, Gérard Histoire visuelle des monuments de France, Larousse, Paris (France), ISBN 2-03-505201-7, 2003; pp. 88-91.
  • Erlande-Brandenburg, Alain Histoire de l'architecture française (Tome 1), Éditions du Patrimoine, Mengès, Paris (France), ISBN 2-85620-367-1, 1995.
  • Heinle, Erwin Türme aller Zeiten - aller Kulturen (3e édition), Deutsche Verlags-Anstalt, Stuttgart (Allemagne), ISBN 3-421-02931-8, 1997; pp. 140.
  • Kimpel, Dieter L'Architecture gothique en France 1130-1270, Flammarion, Paris (France), ISBN 2-08-010970-7, 1990.
  • Mark, Robert Le Gothique : une architecture empirique, Pour la Science, 01/1985.
  • Mark, Robert High Gothic Structure, The Art Museum, Princeton University, Princeton (États-Unis), ISBN 0-943012-05-8, 1984; pp. 8-11.
  • Pérouse de Montclos, Jean-Marie L'Art de Paris, Éditions Place des Victoires, Paris (France), ISBN 2-84459-065-9, 2003.
  • Pérouse de Montclos, Jean-Marie Le guide du Patrimoine : Paris, Ministère de la Culture - Hachette, Paris (France), ISBN 2-01-016812-7, 1994.
  • Prache, Anne Île-de-France romane, Édition Zodiaque, Paris (France), 1983; pp. 69-70.
  • Recht, Roland Les Bâtisseurs des cathédrales gothiques, Éditions Les musées de la ville de Strasbourg, Strasbourg (France), ISBN 2-901833-01-2, 1989.
  • Stoddard, Whitney S. Art & Architecture in Medieval France, Icon Editions (Harper & Row Publishers), New York (États-Unis), ISBN 0-06-430022-6, 1972; pp. 136-145.
  • Tonazzi, Pascal Florilège de Notre-Dame de Paris, Éditions Arléa, Paris (France), ISBN 2-86959-795-9, 2007
  • Erlande-Brandenburg, Alain Notre-Dame de Paris, Éditions de la Martinière, Paris (France), 1997, ISBN 2-7324-2392-0
  • Jean-Michel Leniaud, Notre Dame de Paris, 2009
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