- Notre-Dame de Paris (film, 1956)
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Notre-Dame de Paris
Données clés Titre original Notre-Dame de Paris Réalisation Jean Delannoy Scénario Jean Aurenche
Jacques Prévert
d'après le roman de Victor HugoActeurs principaux Gina Lollobrigida (Esméralda)
Anthony Quinn (Quasimodo)
Alain Cuny (Claude Frollo)
Robert Hirsch (Pierre Gringoire)
Jean Danet (Phœbus)Sociétés de production Paris Film Productions
PanitaliaPays d’origine France
ItalieGenre Drame Sortie 1956 Durée 115 min Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Notre-Dame de Paris est un film franco-italien réalisé par Jean Delannoy, sorti le 19 décembre 1956.
Sommaire
Synopsis
À Paris, sous le règne de Louis XI, la belle bohémienne Esméralda, qui danse sur le parvis de Notre-Dame, fait tourner la tête à Claude Frollo, le sinistre alchimiste, à Quasimodo, le sonneur bossu des cloches de la cathédrale, à Gringoire, le poète et à Phœbus, le capitaine des archers.
Production
Scénario
Le roman de Victor Hugo, tourné dans une reconstitution fastueuse du Paris de la Cour des miracles, a été adapté par Jacques Prévert.
Casting
Anthony Quinn, Gina Lollobrigida et Alain Cuny incarnent les personnages de Quasimodo, Esméralda et Frollo.
Tournage
Parmi les lieux reconstitués dans les studios de Boulogne : Notre-Dame de Paris et notamment l'intérieur, les combles, les toits, les tours et le parvis ; une taverne ; les ruelles environnant la place de Grève.
Les immenses décors médiévaux engloutissent plus de la moitié du budget du film. Mille figurants sont recrutés pour les scènes de foule. Il s'agit de la première version en couleurs et en CinemaScope de cette œuvre. Ainsi, le générique se déroule devant une des rosaces multicolores de la cathédrale, et le décor restitue (évoque serait plus juste) la polychromie originelle de la statuaire gothique, notamment sur les portails de Notre-Dame de Paris.
Réception critique
Voici le commentaire qu'en fait Arnaud Laster — un de ceux qui défendent le plus ardemment le film — dans un article publié en 2001 dans CinémAction :
« Prévert et Delannoy n'ont pas sacrifié aux idées reçues : celles, empreintes d'hostilité, d'un Hugo grandiloquent ou, résultant d'une admiration superficielle, d'un Hugo visionnaire. Ils ont su restituer à ce roman d'un auteur âgé de moins de trente ans toute son ironie, parfois cruelle, et toute la dimension grotesque, qui traverse l'œuvre, de la représentation du mystère de Gringoire au « mariage de Quasimodo » dans la cave de Montfaucon. Mais, manifestant par leur fidélité au dénouement de Hugo que, selon sa formule, « le sublime est en bas », ils ont évité à Quasimodo d'être le simple et triste témoin du bonheur des autres, sort que lui ont infligé les scénaristes de Dieterle, peut-être pour tempérer une fin heureuse trop conforme à la tradition hollywoodienne. Ils ont su résister aux conventions, comme Hugo a su rompre avec les codes du mélodrame classique : leur Gringoire et leur Phoebus ressemblent à leurs modèles dans le roman et non aux jeunes premiers redresseurs de torts, héros des mélodrames et des films hollywoodiens. Ils ont enfin sauvegardé la portée critique de l'œuvre : à l'égard aussi de la monarchie absolue, en ne transformant pas Louis XI en despote éclairé et en le montrant, tel que Hugo l'a dépeint, cruel et impitoyable. »
Diffusion et censure
Pour permettre la diffusion du film aux États-Unis, encore sous l'influence du code Hays, il n'était pas possible de désigner verbalement Frollo comme archidiacre ou prêtre. Mais Prévert se joue habilement de la censure en laissant à maintes reprises subsister dans les dialogues des indices qui suggèrent que Frollo est bien un homme d'Église (là encore, on se reportera à l'article d'Arnaud Laster déjà cité et dont on trouvera les références ci-dessous). Contrairement au Notre-Dame de Paris avec Lon Chaney (1923) et au Quasimodo de William Dieterle avec Charles Laughton (1939), le personnage de Frollo est bien un dévot sinistre emporté dans des raisonnements pervers sur le péché et le désir. Delannoy a bataillé ferme avec les producteurs pour que ce trait essentiel du livre soit respecté.
Fiche technique
- Titre : Notre-Dame de Paris
- Réalisation : Jean Delannoy
- Scénario : Jean Aurenche et Jacques Prévert, d'après le roman de Victor Hugo
- Adaptation et dialogues : Jean Aurenche et Jacques Prévert
- Assistant-réalisateur : Pierre Zimmer
- Musique : Georges Auric et Angelo Francesco Lavagnino (pour la danse d'Esméralda)
- Chanson : paroles de Jacques Prévert et musique de Georges Auric
- Direction musicale : Jacques Météhen
- Photographie : Michel Kelber, assisté de André Domage
- Opérateur : Wladimir Ivanoff
- Son : Jacques Carrère
- Montage : Henri Taverna
- Décors : René Renoux
- Chorégraphie : Léonide Massine
- Costumes : Georges Benda, assisté de Jean Zay et Pierre Nourry
- Robes de Gina Lollobrigida : Veniero Colasanti
- Maquillage : Georges Klein et Louis Bonnemaison
- Coiffures : Jean Lalaurette et Huguette Lalaurette
- Photographe de plateau : Raymond Voinquel
- Script-girl : Claude Vériat
- Régisseur : Paul Laffargue, assisté de Margot Capelier et Roger Descoffre
- Effets spéciaux : Gérard Cogan
- Pays d'origine : France, Italie
- Tournage : 16 avril au 11 août 1956
- Langue de tournage : français
- Producteurs : Raymond Hakim et Robert Hakim
- Sociétés de production : Panitalia et Paris Film Productions
- Directrice de production : Ludmilla Goulian
- Distribution : Cocinor
- Format : couleur par Eastmancolor — 35 mm — 2.35:1 CinemaScope — monophonique (Western Electric Sound System)
- Genre : drame
- Durée : 115 minutes
- Date de sortie : 19 décembre 1956
Distribution
- Gina Lollobrigida : Esméralda
- Anthony Quinn : Quasimodo
- Alain Cuny : Claude Frollo
- Robert Hirsch : Pierre Gringoire
- Jean Danet : Capitaine Phœbus de Châteaupers
- Philippe Clay : Clopin Trouillefou
- Jean Tissier : Louis XI
- Maurice Sarfati : Jehan Frollo
- Valentine Tessier : Aloyse de Gondelaurier
- Marianne Oswald : La Falourdel
- Danièle Dumont : Fleur de Lys
- Jacques Hilling : Charmolue
- Jacques Dufilho : Guillaume Rousseau
- Roger Blin : Mathias Hungadi et le duc de Bohême
- Piéral : le nabot
- Robert Lombard : Jacques Coppenole
- Dominique Davray : Gilette La Charonne
- Hubert de Lapparent : Guillaume d'Harancourt
- Paul Bonifas : Gilles Le Cornu
- Georges Douking : François Chanteprune, un truand
- Madeleine Barbulée : Madame Le Cornu
- Camille Guérini : le président du tribunal
- Albert Rémy : Jupiter
- Roland Bailly : Pierrot Torterue
- Daniel Emilfork : Andry Le Roux
- Michel Etcheverry : un archidiacre
- Damia : la chanteuse mendiante
- Boris Vian : le Cardinal de Paris
- Albert Michel : le veilleur de nuit
- Yette Lucas : Claude Rongeoreille
- Denise Carvenne : la tapissière
- Jacques Bertrand : Bellevigne de l'Etoile
- Pierre Fresnay (voix off) : le narrateur (non crédité)
- Les Chevaliers de l'Arc de l'Ile de France : les archers
- Paul Bisciglia : un homme à la fête des fous
- Germaine Delbat : une paroissienne
- Virginie Vitry : une brodeuse
- Nadine Tallier : une fille de la Cour des Miracles
- Dominique Marcas : une femme de la Cour des Miracles
- Franck Maurice : le deuxième bourreau
- Doudou Babet : un mendiant
- Jean Tielment : un mendiant
- Jean Martin : un mendiant
Bibliographie
- Arnaud Laster, « De quoi pourrait se composer une édition critique des textes de Jacques Prévert pour le film Notre-Dame de Paris ? », dans Les Cahiers de recherche en littérature québécoise de l'Université Laval, Nuit Blanche éditeur, Québec, 1992.
- Arnaud Laster, « Notre-Dame de Paris : Prévert et Hugo, mêmes combats », dans CinémAction, no 98, 1er trimestre 2001.
Lien externe