- Cordes-sur-Ciel
-
Cordes-sur-Ciel
La cité médiévale de Cordes-sur-Ciel
DétailAdministration Pays France Région Midi-Pyrénées Département Tarn Arrondissement Arrondissement d'Albi Canton Canton de Cordes-sur-Ciel Code commune 81069 Code postal 81170 Maire
Mandat en coursPaul Quilès
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays Cordais Démographie Population 1 017 hab. (2008) Densité 123 hab./km² Gentilé Cordais Géographie Coordonnées Altitudes mini. 159 m — maxi. 320 m Superficie 8,27 km2 Cordes-sur-Ciel (en occitan, Còrdas, en français Cordes jusqu'en 1993) est une commune française située dans le département du Tarn et la région Midi-Pyrénées.
Bastide construite en 1222 par le comte Raymond VII de Toulouse, haut lieu du catharisme, cette cité médiévale adapte ses rues tortueuses et ses maisons séculaires à un relief escarpé dominant la paisible vallée du Cérou. Site touristique fréquenté, Grand site de Midi-Pyrénées, elle est une étape du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle et est considérée comme un des plus beaux villages de France.
Ses habitants sont appelés les Cordais et Cordaises.
Sommaire
Géographie
Cordes-sur-Ciel est situé dans le nord-ouest du département du Tarn, dans la vallée du Cérou. La commune se trouve sur la Route nationale 122 et sur la rive gauche du Cérou, un affluent de l'Aveyron, à 1h15 environ par la route, de Toulouse.
Histoire
Article connexe : Histoire du Tarn.La bastide de Cordes, verrou militaire nord du comté de Toulouse, est construite entre 1222 et 1229 sous l'impulsion de Raymond VII pour rallier les populations éparses, chassées notamment de la forteresse de Saint-Marcel incendiée par les troupes de Simon de Montfort en 1215, lors de la première croisade des « Barons du Nord » contre les Albigeois[1]. Car on ne parlait pas à l’époque d’hérésie « cathare » dans ce pays de langue d’oc. Lors de la seconde croisade contre les Albigeois, la magnificence et la solidité des remparts de Cordes font reculer Humbert de Beaujeu qui renonce à la conquérir.
Conformément à la paix de Paris (1229), Jeanne, fille unique de Raymond VII de Toulouse, épousait en 1241 Alphonse II de France, comte de Poitiers, frère du roi Louis IX (Saint Louis). Le comté de Toulouse, jusqu'alors autonome, est rattaché à la Couronne de France à la mort d’Alphonse II et de Jeanne en 1271. Jamais conquise, Cordes devient ainsi terre de France en 1370. Une charte est octroyée aux Cordais leur permettant de construire des maisons protégées par les remparts. Ainsi furent bâties quelques magnifiques demeures entre la fin du XIIIe et le milieu du XIVe siècle, dont les façades ont résisté aux outrages du temps. L’unité architecturale de la bastide, dans le plus pur style gothique, lui valut le surnom de « Cité aux Cent Ogives ». Son âge d'or dure du XIVe siècle au XVIe siècle avec un maximum de 6 000 habitants. Son économie est basée sur le commerce et le tissage.
Cordes, fidèle à « l'Église de Dieu » bien après le bûcher de Montségur en 1244, résista à l’Inquisition jusqu’en 1312, date de sa soumission officielle à l’Église catholique romaine. Les guerres de religions de la fin du XVIe siècle occasionnent peu de dommage à la Cordes : elle est attaquée le 9 septembre 1568 par le baron de Paulin ; elle repousse l’assaut du vicomte Peyrole de Bruniquel, dans la nuit du 22 au 23 mai 1574.
Prosper Mérimée, alors chargé par Napoléon III d’établir un inventaire du patrimoine architectural français, la visita. La cité s’éveilla à nouveau à partir du milieu du XXe siècle, lorsque des artistes la redécouvrirent.
Albert Camus après l’avoir visité dans les années 1950, disait « À Cordes, tout est beau, même le regret ». La cité est officiellement devenue « Cordes-sur-Ciel » en 1993.
Héraldique
Article connexe : Armorial des communes du Tarn.« De gueules au château donjonné d'argent mouvant de la pointe, ouvert du champ et maçonné de sable, surmonté d'une croix cléchée, vidée et pommetée de douze pièces d'or, au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or »[2]
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1790 1792 Simon Pierre Mazars de Saint-Michel 1792 1801 Jean Miquel 1801 1806 Jean Loubers 1806 1812 Bernard Mersiè 1813 1813 Pierre Germain Mazars d'Alayrac 1813 1815 Bernard Mersiè (neveu) 1815 1826 Noël Miquel 1826 1830 Jean Mazars 1830 1833 Jean-Félix Mersiè 1833 1835 Jean Berry 1835 1840 Jean Mazars 1840 1851 Jean Favarel 1851 1864 Jacques Barthe 1865 1869 Jean Boyer 1869 1871 Hélène-Armand Deltel 1871 1874 Oscar Rivenc 1874 1876 Jean Conte 1876 1883 Oscar Rivenc 1884 1892 Jean-Jacques Granier 1892 1896 Louis Irissou 1896 1904 Pierre Sirven 1904 1912 Louis Irissou 1912 1918 Jean-Louis Favarel 1919 1929 Paul Ichard 1929 1932 Ulysse Valat 1932 1944 Paul Maurel 1944 1954 Ulysse Valat 1954 1965 Jean Mauriès 1965 1976 Emile Rouanet 1976 1995 Robert Ramon juin 1995 en cours Paul Quilès PS ancien ministre Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Cordes-sur-Ciel depuis cette date :
Histogramme
(élaboration graphique par Wikipédia)Économie
La commune vit grâce au tourisme et aux artistes qui se sont installés dans les maisons du village.
Lieux et monuments
Le village est entouré de quatre enceintes et de plusieurs portes comme la porte des Ormeaux, la porte de la Jane ou la porte de l'Horloge.
Le village a été classé parmi les « Plus Beaux Villages de France », mais n'est plus labellisé à ce jour.
- Ce village est connu, entre autres, pour son puits de la halle qui fait plus de 100 mètres de profondeur (113,47 mètres).
- La maison du Grand Veneur est une grande bâtisse de grès dont la façade a trois étages. C'est l'une des façades les plus sculptées du village. C'est actuellement le siège de la mairie.
- L'église Saint-Michel, de style gothique méridional, date en grande partie du XIIIe siècle, en dépit de remaniements au XVe siècle. Le clocher date du XIVe siècle. L'intérieur conserve des fresques d'inspiration renaissance réalisées par le peintre Gayral de 1841 à 1844 et plusieurs tableaux datant de cette période (Saint Louis de Gonzagues en prière, Apothéose de saint Jacques...).
- Le lieu dit du « pied haut » situé non-loin du village qui permet un point de vue global sur la bastide. S’y rendre à l’aube permet de voir la cité émerger des nuages.
Culture
- Cordes abrite un musée insolite et unique au monde : le musée du sucre et du chocolat. Il regroupe une centaine de pièces d'Art réalisées exclusivement à base de Sucre sur des thèmes aussi divers que le Moyen Âge, la mythologie, les fleurs, la nature, les technologies ou encore les contes et légendes.
- Le Musée Charles Portal histoire et architecture est installé à la porte des Ormeaux, édifice médiéval classé monument historique, typique de la construction militaire de Cordes. L'architecture cordaise y est expliquée et des pièces historiques sont présentées (faucons sculptés, ancienne porte de la mairie du XVIe siècle, serrures...), un film traite l'énigmatique puits de la halle (113m de profondeur). Sont exposées des collections de Cordes et de sa région depuis la préhistoire jusqu'au XVIe siècle: très belles pièces gallo-romaines, mérovingiennes et médiévales, fac-similés d'archives de l'histoire de la ville, mesures à grain... De la terrasse, très belles vues sur l'ouest cordais et sur les vieilles rues. Le musée a le label « Musée de France ».
- La Maison du Grand Fauconnier (également classée Monument Historique) abrite le Musée d'Art Moderne et Contemporain, offrant une rencontre unique entre le patrimoine architectural historique et la création artistique. Abordant des styles et des mouvements divers, les collections du musée proposent un parcours à travers l'art au XXe siècle. On peut y admirer les œuvres d’Yves Brayer (1907-1990), un des plus importants peintres figuratifs du XXe siècle. Grâce à la donation du poète André Verdet, à la fois peintre, céramiste, philosophe, témoin et acteur de l'émergence de l'art moderne des années 1960, on y découvre également des œuvres de Picasso, Miró, Léger, Klee, Magnelli, Prévert, Arman, Appel, Kijno, Fromanger, Christo... Le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Cordes possède aussi la quasi totalité de l'œuvre de Maurice Baskine (1905-1968), ancien membre du groupe surréaliste, des tableaux du Cordais Francis Meunier (1924- 1995), également membre du groupe surréaliste, et une quinzaine d’œuvres d’Aline Gagnaire (1922-1997), membre de l'Ouvroir de Peinture Potentielle (Oupeinpo).
Personnalités liées à la commune
- Yves Brayer (1907-1990) : peintre français
- Francis Meunier (1924-1995) : peintre français ; membre du groupe surréaliste
- Charles Portal : archiviste départemental
- Paul Quilès : homme politique français (PS)
- Yves Thuriès : chef cuisinier et pâtissier français
- La Talvera : groupe de musiciens occitans.
Notes et références
- Henri Bru, Albi, Cordes-sur-Ciel, le pays des bastides et des acropoles, p.78
- Denis-François Gastelier de La Tour, Armorial des États de Languedoc, Paris, Vincent, 1767, 248 p. [lire en ligne]
- http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- INSEE : Population depuis le recensement de 1962
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Henri Bru, Albi, Cordes-sur-Ciel, le pays des bastides et des acropoles, Éditions Grand Sud, décembre 2005, (ISBN 2-908778-48-3).
- Julie Conton et Gérard Conton, Le Zodiaque de Cordes-sur-Ciel, clés symboliques d'une bastide cathare du XIIIe siècle, éditions Mémoires du Monde, 2008 (édition revue et augmentée), ISBN 978-2-9532372-0-7.
- Charles Portal, Histoire de la Ville de Cordes, Privat, 1984.
- Simone Jacquemard, La Fête en éclats, Seuil, 1985.
- Simone Jacquemard, Le Funambule, Seuil, 1981.
- Jean-Gabriel Jonin, Cordes-sur-Ciel, la Cité cathare, éditions de Mordagne, 1992.
- Jean-Gabriel Jonin, Cordes-sur-Ciel, la Cité philosophale, éditions de Mordagne, 1993.
- Jeanne Ramel-Cals, Légendaire de Cordes-sur-Ciel, Fayard, 1947.
- Claire Targuebayre, Cordes en Albigeois, préfacé par Albert Camus, 1950.
- Daniel Loddo, Entre Cordas e Gresinha, CORDAE / La Talvera, 1997.
- Ouvrages collectifs
- Templiers : les yeux du Baphomet, collectif de 19 auteurs, Rafael de Surtis/ Editinter, 2004.
- Ils ont écrit Cordes..., catalogue de l'exposition, Jean-Gabriel Jonin, OMT, 2004. Cet ouvrage recense tous les auteurs qui ont écrit sur Cordes. On y trouve notamment, en plus des auteurs cités dans la bibliographie ci-dessus : Albert Camus, Jean Giono, Violette Leduc, Hector Malot, Prosper Mérimée, Laurence d'Arabie...
Catégories :- Commune du Tarn
- Bastide médiévale
Wikimedia Foundation. 2010.