- Vincent de Saragosse
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Vincent est un saint célèbre, diacre et martyr du IVe siècle. En tant que diacre, il est le pendant hispanique de saint Laurent et de saint Étienne. C'est un des saints patrons des vignerons, bien que selon les bollandistes l'origine de ce patronage ne serait qu'un mauvais jeu de mots[réf. nécessaire].
Il est représenté, comme saint Laurent, en costume de diacre, ayant pour attribut un lit de fer à pointes aiguës, des ongles de fer, une meule. Il est représenté aussi portant un bateau, ceci rappelant qu'il fut embarqué pour être jeté au large ; il est également souvent présenté avec une serpette, un seau et des grappes de raisin, en sa qualité de patron des vignerons et viticulteurs.
Sommaire
Vie et martyre
La vie de saint Vincent est connu notamment par le biais du poète Prudence (348-env. 415), auteur du Peristephanon. Son histoire est aussi racontée dans la Légende dorée, de Jacques de Voragine.
Saint Vincent est né à Saragosse, en Espagne, où il fut diacre de l'évêque Valère. Ce dernier souffrant d'un défaut d'élocution, Vincent était devenu son représentant. Lorsque vinrent les persécutions sous Dioclétien et Maximien, l'évêque et le diacre furent arrêtés et emprisonnés. Le procurateur Dacien les fit comparaitre, et Vincent prit la parole pour confesser leur foi commune. Dacien condamna alors Valère à l'exil et Vincent à la torture, en exemple. Ce dernier conserva un calme inaltérable, se réjouissant même selon la Légende dorée, avant de mourir le 22 janvier 304 (ce jour étant devenu celui de sa fête). Vincent a été torturé sur une maie de pressoir, ce qui explique le fait qu'il soit saint patron des vignerons (symbolique du sang ayant coulé dans le pressoir à la place du vin, etc...)
N'ayant pu le vaincre de son vivant, Dacien chercha à triompher de lui mort en exposant son corps en pleine campagne et en le livrant aux bêtes, mais un corbeau protégea sa dépouille. Dacien ordonna alors de lester le corps d'une pierre et de le jeter à la mer, mais il regagna le rivage plus vite que les marins qui avaient été chargés de cette tâche. Vincent apparut alors en vision à une dame, à qui il indiqua la position de sa dépouille.
Ses restes auraient pu, selon certaines sources, être transportés à l'abbaye Saint-Benoît de Castres en 855 et à la Sé de Lisbonne en 1173. On raconte que durant ce dernier trajet, le navire les emportant aurait été escorté par deux corbeaux.Culte et renommée
Saint Vincent est nommé dans le canon romain de la messe et son culte est universel. Il est fêté le 22 janvier.
Une « passion » en prose raconte le martyre de saint Vincent ; elle est mentionnée par saint Augustin. On a plusieurs sermons anciens en l'honneur de ce martyr.
Saint Vincent est notamment célébré pour la première fois par une hymne de Prudence dans son Peristephanon (5). Il est également mentionné par saint Paulin de Nole et des poèmes lui ont été consacrés par Pierre Damien, Hildebert de Lavardin, Adam de Saint-Victor notamment.
Une relique (peut-être une étole) de saint Vincent fut rapportée d'Espagne en France, vers 543, par le roi mérovingien Childebert Ier à la suite d'une campagne au-delà des Pyrénées contre les Wisigoths. Il fit édifier une église, aux portes du Paris de l'époque, près de la voie romaine de Sèvres, pour l'honorer ainsi qu'une abbaye à proximité[1]. Initialement dédiée à saint Vincent, l'abbaye prendra le nom d'un évêque qui l'administra, saint Germain, pour devenir l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés.
Bibliographie
- Jacques de Voragine, La Légende dorée, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau.
- Dictionnaire iconographique des saints, Berthod, Bernard / Les éditions de l'Amateur / 1999
- La Bible et les Saints, Duchet-Suchaux, Gaston / Flammarion, 1994
Lien
Notes et références
Catégories :- Saint catholique et orthodoxe
- Valence
- Saint catholique espagnol
- Martyr chrétien
- Saint de la Légende dorée
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