- Pignon (architecture)
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Le pignon désigne à l'origine la partie supérieure triangulaire du mur d'un bâtiment servant à donner des versants à un toit.Le pignon reçoit la plus simple des charpentes : les poutres horizontales, les pannes, qui supportent les poutres de plus faible section posées dans la ligne de pente, les chevrons.
Le pignon peut se terminer légèrement au-dessus du toit, qu'il soit en façade, ou qu'il soit à l'intérieur de la bâtisse comme sommet d'un mur de refend porteur, et être non couvert.
Le pignon non couvert peut être à redents : l'arase (sommet de mur) forme des marches qui sont un élément du style de façade et parfois un passage par l'extérieur à une flèche.
Le pignon peut aussi être couvert par le toit débordant et avoir une demi-croupe (pan coupé au niveau du faîtage, biseautage des extrémités en haut des deux versants) dans le cas d'un fort débord.
Le mur qui comporte le pignon est appelé « mur pignon » en opposition au « mur gouttereau » qui supporte le chéneau ou la gouttière qui aboutissait généralement au réservoir d'eau en arrière de bâtisse pour usage domestique et pour le jardin. Le mur pignon est distingué par ses proportions autant que par sa forme : l'autre mur est un long-pan.
Le mur pignon a constitué le support favori des cheminées, caractéristique qui est restée avec cette maisonnette typique en Bretagne, le penty. Les fenêtres devant être opposées à l'âtre, ces murs pignons à cheminée étant sans baies sont souvent tournés contre les vents et pluies dominants.
Le chalet a une architecture qui montre une continuité dans l'utilisation du pignon support des poutres, la façade principale est en pignon et peut être plus large que la façade latérale.
Il en est de même de l'architecture des ateliers construits au XIXe siècle dont les murs les plus longs sont à sommet en « dents de scie » et supportent les toitures sheds.En France, en façade sur la rue, le mur pignon a été interdit par ordonnance de police du 18 août 1667. Cette mesure fait suite à l'incendie qui détruisit Londres entre le 1er et le 10 septembre 1666. En effet, les maisons avaient pignon sur rue et le feu s'était propagé facilement en passant par les charpentes.
L'expression « avoir pignon sur rue » y fait référence, indiquant au départ que tel marchand ou telle entreprise disposait d'une notoriété incontestable dans une ville, et dénote actuellement une présence affirmée dans un domaine.Dans l'acception moderne, le mur pignon souvent situé comme mur mitoyen dans les villes en opposition au mur de façade principale dans la rue, est devenu le mur ne comportant pas l'entrée. Mais il peut alors être le support d'une toiture terrasse et ne pas avoir de sommet triangulaire, avoir une gouttière s'il est sous une croupe, et avoir des fenêtres s'il n'est pas en vis-à-vis.
Pignon ornemental
On remarque plusieurs styles de pignons dans les architectures d'Europe du nord, en particulier une variété du pignon à redents (ou pas de moineau), le pignon à gradins (Staffelgiebel ou Stufengiebel en allemand), fréquent dans l'architecture gothique de briques et dans les édifices de l'époque Renaissance, le pignon à volutes (Volutengiebel), typique des architectures Renaissance et baroque.
Le fronton brisé qui peut recouvrir tout un pignon se trouve dans l'architecture antique gréco-romaine, repris par l'architecture baroque et historiciste.
Liens externes
Decouverte virtuelle : Des pignons sur un bec sur le site Patrimoine et Inventaire d'Aquitaine
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