- Obsèques nationales
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Les obsèques ou funérailles nationales sont les hommages rendus de manière officielle lors du décès d'une personnalité ayant eu un rôle exceptionnel pour le pays où ils sont rendus.
Sommaire
France
Les obsèques nationales ne font pas l'objet de règles précises en France.
Sous la Cinquième République, les obsèques nationales relèvent d'un décret du président de la République dont l'application est à la charge du Premier ministre. Les frais de cet hommage posthume sont pris en charge par l'État. Il peut également être décidé que le corps du défunt puisse être transféré au Panthéon de Paris.
Les présidents de la Cinquième République n'ont pas fait l'objet d'obsèques nationales mais d'un deuil national.
Sous la Quatrième République, les funérailles[N 1] ne peuvent revêtir un caractère national qu'à l'instigation d'une loi. L'État prenait à sa charge les frais par l'intermédiaire du budget « cérémonies publiques » du ministère de l'Éducation nationale. Une loi postérieure accordait un crédit supplémentaire à ce ministère.
Cinq écrivains français ont eu les honneurs des obsèques nationales : Victor Hugo (en 1885), Maurice Barrès (en 1923), Paul Valéry (en 1945), Colette (en 1954) et Aimé Césaire (le 20 avril 2008)[1].
L'abbé Pierre (en 2007) et Lazare Ponticelli, dernier poilu français de la Première Guerre mondiale (le 17 mars 2008), ont également fait l'objet d'obsèques nationales.
Parmi les artistes : Joséphine Baker décède à Paris le 12 avril 1975, peu de temps après avoir fêté ses cinquante ans de music-hall à Bobino. La République française décrète des obsèques nationales, pour la première fois de son histoire en l'honneur d'une femme noire[2].
Parmi les militaires : les généraux Leclerc (1947)[3], Giraud (1949)[4] et de Lattre de Tassigny (1952)[5].
Parmi les politiques : Albert Lebrun (1951)[6], Léon Blum (1951)[7] et Édouard Herriot (1957)[8].
Royaume-Uni
Les obsèques nationales au Royaume-Uni sont normalement réservées à la famille royale britannique, mais il existe certaines exceptions, comme en 1965 lors du décès de Winston Churchill, qui avait dirigé le pays pendant la Seconde Guerre mondiale.
Notes et références
- Notes
- Le terme d'usage sous la Quatrième République est « funérailles nationales » et non « obsèques nationales ».
- Références
- Décret du 18 avril 2008 relatif aux obsèques nationales d'Aimé Césaire, JORF no 93 du 19 avril 2008, p. 6562, texte no 1, NOR HRUX0810057D, sur Légifrance.
- Charles Onana, Joséphine Baker contre Hitler : La star noire de la France libre, Paris, Duboiris, coll. « Itinéraire », 2006, 159 p. (ISBN 2-9522315-7-5), p. 149.
- Loi no 47-2293 du 6 décembre 1947 portant ouverture de crédits pour les funérailles nationales du général Leclerc, JORF no 288 du 7 décembre 1947, p. 11950–11951, sur Légifrance.
- Loi no 49-338 du 14 mars 1949 portant que le général d'armée Giraud (Henri-Honoré), qui a commandé en chef devant l'ennemi, sera inhumé dans l'Hôtel national des Invalides et portant ouverture de crédits pour ses funérailles nationales, JORF no 64 du 15 mars 1949, p. 2643–2644, sur Légifrance.
- Loi no 52-53 du 15 janvier 1952 portant ouverture de crédits pour les funérailles nationales du général de Lattre de Tassigny, JORF no 13 du 16 janvier 1952, p. 659, sur Légifrance.
- Loi no 50-1616 du 31 décembre 1950 portant ouverture de crédit pour les obsèques de M. Albert Lebrun, ancien Président de la République française, JORF no 1 du 1er janvier 1951, p. 7, sur Légifrance.
- Loi no 51-13 du 4 janvier 1951 portant ouverture de crédit pour les obsèques de M. Léon Blum, ancien président du conseil, JORF no 5 du 5 janvier 1951, p. 228, sur Légifrance.
- Loi no 57-390 du 28 mars 1957 relative aux obsèques nationales de M. Édouard Herriot, Président d'honneur de l'Assemblée nationale, JORF no 75 du 29 mars 1957, p. 3267, sur Légifrance.
Voir aussi
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