Relations franco-allemandes

Relations franco-allemandes

Relations entre l'Allemagne et la France

Relations entre l'Allemagne et la France
Drapeau de la France Drapeau de l'Allemagne
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     France      Allemagne

France et Allemagne ont appartenu à un même ensemble sous Charlemagne, l'Empire d'Occident carolingien. Cet empire a été séparé en trois par le traité de Verdun en 843 et a donné naissance aux deux grands ensembles actuels.

La Confédération du Rhin, imposée par Napoléon Ier au Saint-Empire romain germanique donnera paradoxalement naissance au futur grand ennemi de la France : la Confédération allemande.

Conflictuelles pendant des siècles, les relations franco-allemandes se sont apaisées après la Seconde Guerre mondiale, prenant même la forme d'une amitié franco-allemande.

Sommaire

Du Premier Reich au Second Reich (1806-1871)

À l'aube du XIXe siècle, l'Allemagne n'a pas encore réussi sa révolution nationale, elle demeure morcelée en centaines de petites principautés indépendantes regroupées dans une vaste organisation moyenâgeuse : le Saint-Empire romain germanique, le Premier Reich.

La première Révolution française (1789-1815) fera naître, par réaction, un puissant nationalisme allemand ; les deux autres Révolutions françaises (1830-1848) consolideront le nationalisme romantique allemand par contagion révolutionnaire ; et la chute du Second Empire français (1871) permettra de consacrer en apothéose le rêve national allemand.

Le traumatisme d'Iéna (1806)

Article détaillé : Bataille d'Iéna.
Napoléon entre à Berlin à la tête de ses troupes. Charles Meynier, 1810

À la fin du XVIIe siècle, la Prusse devient, grâce à son militarisme autoritaire, une nouvelle grande puissance capable de rivaliser avec les anciens grands pays que sont la France et l’Angleterre[1]. La défaite d’Iéna en 1806, où l’armée prussienne est écrasée par l’armée française, provoque un traumatisme au sein de l’élite prussienne et allemande[2]. Des réformateurs tels que Carl von Clausewitz et Johann Gottlieb Fichte vont prendre conscience de la nécessité de transformer la vieille Allemagne en un État moderne et unifié afin de rivaliser avec la France[3]. Les Allemands sortent humiliés et fascinés par l’occupation française et sont contraint de l’imiter pour s’en sortir. La France servira donc à la fois de modèle et de repoussoir pour l’unité allemande[4] : le nationalisme allemand sera à la fois teinté de francophobie et nourri du libéralisme politique issu de la Révolution française.

La guerre de libération (1813)

Article détaillé : Sixième Coalition.

Au début, la Révolution française est généralement bien accueillie par les intellectuels allemands ; les philosophes s’enthousiasment devant les avancées démocratiques portées par la Révolution[5].

Retraite de Napoléon après la bataille de Leipzig, le 19 octobre, gravure d'après Couché fils

Toutefois, cette attitude bienveillante change lorsque la France envahit la rive gauche du Rhin. La retraite de la grande armée, après la campagne ratée de Russie, fait naître une "guerre de Libération" (Befreiungskriege) qui s'achève avec le retrait français d’Allemagne, en novembre 1813, suite à la bataille de Leipzig. Ce mouvement souhaite la création d’une Allemagne unie et espère gagner la liberté promise par les princes et rois allemands. Toutefois, les promesses des princes allemands ne seront pas tenues et ces derniers rétabliront tous leurs droits à quelques rares exceptions près[6].

Le Congrès de Vienne (1815)

Article détaillé : Congrès de Vienne.
Le congrès de Vienne
(voir carte de l'Europe de Vienne)

Lorsque Napoléon Ier est déchu (en 1814 puis en 1815), les monarchies victorieuses entendent réduire autant que possible les apports de la Révolution française (1789-1815) pour en revenir à l’ordre antérieur européen, à l’Ancien-Régime. La « Sainte-Alliance », composée des principaux royaumes victorieux de Napoléon[7], lutte contre les idées nouvelles (libéralisme et nationalisme) et réorganise le continent européen. Les sentiments nationaux naissants ne seront pas pris en compte lors du redécoupage de la carte de l’Europe, seul comptera l’intérêt des dynasties s’étant le plus vivement opposés à l’empereur des Français. Des États sont crées, restaurés ou réunis selon un principe d’équilibres entre les grandes puissances. Les espoirs et les aspirations libérales des jeunes générations, issues de la philosophie des Lumières, qui entendent donner aux peuples des institutions nationales et démocratiques seront, la plupart du temps et malgré les promesses, balayées[8].

En Allemagne, le Congrès de Vienne institue la Confédération germanique censée remplacer le Saint-Empire romain germanique[9]. Mais cet organisation ne rencontre pas les aspirations nationales allemandes : elle reste extrêmement souple notamment parce que Prusse et Autriche craignent la suprématie de l’une ou de l’autre dans cette Organisation.

Malgré ce climat contre-révolutionnaire, les idéaux de la Révolution, essaimés par les armées de la République et de l’Empire, continuent à marquer profondément la société allemande. La bourgeoisie libérale, influencée par les idéaux des Lumières, réclame aux princes allemands des Constitutions et des institutions représentatives pour le peuple.

La bourgeoisie est également influencée par le nationalisme romantique allemand, elle cherche à unifier politiquement la nation germanique et s'oppose donc aux multiples monarchies absolues qui se partagent l'Allemagne.

Johann Gottlieb Fichte

Parmi les premiers théoriciens du nationalisme allemand se trouve Johann Gottlieb Fichte qui considère que l’appartenance à la Nation se détermine objectivement au travers de la culture, de l'histoire et de la langue[10]. Il s'oppose donc au nationalisme étatique et universaliste issu de la Révolution française[11].

Dès 1815, l’agitation nationaliste et libérale gagne les milieux universitaires, dont les étudiants avaient en grand nombre participé à la guerre de libération nationale, qui sont hostiles au pouvoir autoritaire et à la division persistante de la Nation allemande. L’agitation estudiantine culmine avec l’assassinat d’August von Kotzebue en 1819, parce qu’il était soupçonné d’être un tenant du pouvoir réactionnaire. Ce meurtre provoquera une vive réaction de la part des États allemands et particulièrement de l’Autriche qui renforce la censure, qui condamne lourdement les meneurs et qui met en place un politique répressive par les décrets de Karlsbad[12].

Une grande partie du XIXe siècle allemand sera animé par la lutte entre deux factions : d’un côté les nationalistes libéraux qui luttent pour une représentation démocratique des citoyens et contre le morcellement des États allemands ; et, d’autre part, les partisans des monarchies autocratiques.

La Révolution de Juillet (1830)

Article détaillé : Révolution de juillet.
La Liberté guidant le peuple (28 juillet 1830). Eugène Delacroix. Paris, musée du Louvre.

La Révolution de Juillet en France ranime les révoltes nationales et libérales en Allemagne et en Europe. Charles X de France est renversé, les meneurs de la révolution installent un « roi-bourgeois » libéral et constitutionnel : Louis-Philippe Ier « roi des Français » et non plus « roi de France » comme sous l’Ancien Régime et la Restauration[13] ; le drapeau royal est abandonné et le Tricolore refait son apparition.

L’agitation révolutionnaire se répand dans les États du Sud de l’Allemagne, c’est la première fois que le drapeau noir-rouge-jaune, symbole de l’unité allemande, est brandi. Toutefois, Louis-Philippe Ier n’entend pas se mêler des affaires extérieures à son royaume et de nombreuses révolutions échouent en Europe[14]. Si certaines révolutions réussissent, comme en Belgique, la plupart d’entre-elles sont écrasées, tel la révolution polonaise : « L’ordre règne à Varsovie »[15].

Le mouvement libéral allemand se divise entre modérés qui s’opposent légalement au régime conservateur et radicaux qui souhaitent renverser les monarques par la force avec l’aide des révolutionnaires français et polonais[16].

Les Révolutions de 1848

Article détaillé : Révolution de 1848.

Louis-Philippe Ier est à son tour renversé par une troisième Révolution et la seconde République est proclamée. Louis-Napoléon Bonaparte, le neveu de Napoléon Ier, est élu premier président de la République.

Dans les États allemands règne un mélange d’admiration pour le triomphe des libertés en France, mais également une crainte de retrouver un Bonaparte au pouvoir. À Vienne et à Berlin les monarchies vacillent également mais les concessions du pouvoir seront de courte durée et réprimées dès la fin de l’année 1848[17] : En Prusse, le roi est contraint d’accepter une constitution et une assemblée nationale élue au suffrage universel, il alla même jusqu’à arborer la cocarde nationale noir-rouge-jaune et à déclarer que la Prusse devrait se fondre dans l’Allemagne.

La Révolution de Mars à Berlin.

À Vienne, la bourgeoisie s’empare du pouvoir et l’empereur doit abdiquer. Les États du Sud de l’Allemagne s’insurgent et réclament un parlement et un gouvernement nationaux. Un Parlement préparatoire est institué à Francfort-sur-le-Main qui vise à établir une série de libertés fondamentales et un droit de citoyenneté allemand. Mais l’espoir est de courte durée car, dès la fin de l’année 1848, le nouvel empereur autrichien réprime les forces révolutionnaires. Son exemple est rapidement suivi par les autres souverains allemands qui écrasent les insurrections libérales et nationales. En Prusse, une nouvelle constitution est établie ; si elle reconnaît les principales libertés, elle concentre exclusivement le pouvoir exécutif dans les mains du souverain et de son ministre-président[18].

La guerre franco-allemande (1870)

Napoléon III et Bismarck, le 2 septembre à Donchery, entrevue après la bataille de Sedan. Reproduction d'une œuvre de Wilhelm Camphausen.

Les craintes allemandes concernant Bonaparte ne sont pas totalement infondées puisqu’en 1851, ce dernier provoque un coup d’État et proclame le Second Empire dont il est le souverain sous le nom de Napoléon III. Rapidement, Napoléon III entend montrer qu’il est le digne successeur de son oncle et reprend une politique extérieure belliqueuse. Toutefois, il n’est pas aussi fin diplomate et stratège que son oncle.

Otto von Bismarck, après s’être assuré de la non-intervention des principales puissances européennes, accumule les provocations à l’égard de Napoléon III afin de le pousser à la guerre, ce qui ne tarde pas à arriver. Les armées françaises sont défaites à Sedan en 1870, Napoléon III est déchu et le Reich allemand est proclamé dans la galerie des Glaces dans le palais de Versailles[19].

La France sort dépouillée de l'Alsace-Lorraine et humiliée par cette défaite. L'Allemagne a enfin réussi à s'unifier et est plus puissante que jamais.

Du Second Reich au Troisième Reich (1871-1945)

La défaite française face à la Prusse lors de la guerre franco-allemande de 1870, la perte de l'Alsace et du nord de la Lorraine qui en a résulté, les rivalités coloniales au Maroc notamment avaient fait naître un antagonisme et un ressentiment profond entre la France et l'Empire allemand, appelé revanchisme. Il se nourrit aussi de la crainte qu'éprouvent les Français devant la poussée démographique de l'Allemagne. Paris ne voit pas sans frémir grandir l'ombre de l'« ennemi héréditaire ».

Rivalités coloniales au Maroc

Articles détaillés : Conférence d'Algésiras et Coup d'Agadir.

Au début du XXe siècle, l'affrontement entre la France et l'Allemagne à propos du Maroc conduit à une multiplication des incidents diplomatiques. Le Reich, au nom de la Weltpolitik initiée par son empereur Guillaume II, souhaite prendre pied au Maroc.

Au mois de novembre 1904, la France accorde un prêt énorme au sultan, ce qui équivaut à une mise sous tutelle de ses finances. En 1905, Guillaume II effectue une visite au Maroc et y affirme son indépendance. Ce «coup de Tanger» entraîne une poussée de germanophobie en France.

Il débouche aussi sur la réunion l'année suivante, du 16 janvier au 7 avril 1906, d'une conférence internationale à Algésiras, au sud de l'Espagne. Elle confirme l'indépendance du Maroc, indépendance qui ressemble plutôt à une mise sous tutelle internationale.

Mais elle établit aussi implicitement des «droits» particuliers de la France sur l'empire chérifien : la France et l'Espagne se voient confier la police des ports marocains et un Français est chargé de présider la Banque d'état du Maroc. Par approches successives, la France va finir par imposer son protectorat au sultan. En avril 1911, une armée occupe les villes impériales de Rabat, sur la côte atlantique, Fès et Meknès.

L'Allemagne y voit une violation des accords signés à Algésiras cinq ans plus tôt. Elle envoie la canonnière "Panther" vers Agadir sous le prétexte de protéger les entreprises de la région et plus sérieusement pour marquer son territoire et signifier à la France qu'elle n'a pas tous les droits au Maroc. Les gouvernements français et britannique en sont informés le 1er juillet 1911. La tension est alors à son comble et un conflit semble éminent.

Finalement, l'affaire se résout grâce à la politique d'apaisement du président du Conseil français, Joseph Caillaux. On aboutit ainsi à un traité franco-allemand le 4 novembre 1911, avec un échange de territoires en Afrique équatoriale, entre le Cameroun, colonie allemande, et le Congo, colonie française. L'Allemagne concède par ailleurs à la France une entière liberté d'action au Maroc.

La Première Guerre mondiale (1914-1918)

Article détaillé : Première Guerre mondiale.

Un mécanisme d'alliances qui oppose France et Allemagne

Articles détaillés : Triplice et Triple-Entente.
Les systèmes d’alliances

Deux grands systèmes d'alliance s'étaient mis en place. La Triplice, plus ancienne, est l’œuvre du chancelier prussien Otto von Bismarck[20], elle comprend autour de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie. Conscient de l’hostilité française depuis l’annexion de l’Alsace-Lorraine, Bismarck avait cherché à isoler, sur le plan diplomatique, la France pour l’empêcher de nouer une alliance contre le Reich.

La France de son côté, avait scellé une alliance avec la Russie dès 1891[21]. Ce choix diplomatique contre nature était dicté par les impératifs de la politique internationale. Les contentieux coloniaux franco-britanniques étant réglés depuis le règlement de la crise de Fachoda en 1898, rien ne s'opposait à ce que le Royaume-Uni, inquiet des progrès économiques et commerciaux de l’Empire allemand et de la puissance acquise sur mer par la flotte allemande, accepte enfin de se joindre à l'Alliance franco-russe, en 1907. Ainsi naît la Triple-Entente.

Par cet entrelacs diplomatique et à cause d'un contexte extrêmement tendu (dû aux contentieux géopolitiques et économiques antérieurs), l'attentat de Sarajevo va déclencher un « mécanisme »[22] d'alliance qui va entraîner, presque malgré eux, les protagonistes vers une guerre totale.

Une guerre d'usure

Soldats français du 87e régiment près de Verdun (France) en 1916.

Le 4 août, l’Allemagne viole les neutralités belge et luxembourgeoise en envahissant les deux pays. Sur toute la ligne de front belge et luxembourgeoise, les Alliés reculent. Les Britanniques et les Français se replient précipitamment, mais en ordre, sur la Marne. L’attaque de la capitale semble imminente, mais Paris n’est pas le but des Allemands. Aussi pivotent-ils, conformément au plan Schlieffen, en direction du sud-est pour encercler les armées françaises. Le commandement français voit là l’occasion d’attaquer les Allemands sur leur flanc. Des renforts sont envoyés de Paris grâce à la réquisition de taxis parisiens. C’est la première bataille de la Marne (6-9 septembre)[23]. Après 4 jours de combats acharnés, les armées allemandes sont stoppées et reculent. Mais la bataille n’est pas décisive. L’ensemble des forces allemandes se replie sur l’Aisne puis se fixe le long des Ardennes et de l’Argonne. Au front, les deux armées adverses sont immobilisées face à face sur une ligne continue de 780 kilomètres, allant de la mer du Nord à la Suisse. Ainsi la guerre devient une guerre de positions et de tranchées. Il s’agit d’une guerre d’usure, qui met à l’épreuve tant les forces morales que matérielles des combattants.

Français et Allemands lancent à plusieurs reprises des offensives gigantesques afin d'obtenir un avantage décisif pour gagner la guerre sans y parvenir, notamment :

Á partir de 1918, l’armée allemande n’est plus jamais en mesure d’engager une action offensive, l’initiative étant désormais dans le seul camp des Alliés qui vont engager dans les mois suivants des contre-attaques permettant de regagner le terrain perdu au cours du printemps 1918 puis des contre-offensives majeures. Ces dernières sont renforcées chaque jour davantage par le matériel et les soldats américains, par les premiers chars Renault FT-17 et par une supériorité navale et aérienne. Pour la première fois, des milliers de soldats allemands se rendent sans combat.

La fin de la guerre

Photo prise juste après la signature de l'Armistice avec au premier plan le maréchal Foch, encadré par les amiraux britanniques Hope et Rosslyn Wemyss.

Les troupes allemandes ne peuvent résister aux armées alliées maintenant coordonnées par le général Foch. Les alliés bulgares, turcs et austro-hongrois de l'Allemagne réclament un à un l'armistice. Les généraux allemands, conscients de la défaite imminente de l’Allemagne et pressés par des manifestations pacifistes, ne songent plus qu’à hâter la conclusion de l’armistice. Ils voudraient le signer avant que l’adversaire ne mesure sa victoire avec exactitude et avant qu’il ait reconquis entièrement le territoire français. L'empereur allemand Guillaume II abdique et se réfugie à Doorn aux Pays-Bas. L'état-major demande à ce que soit signé l'armistice[25]. Le gouvernement de la nouvelle République allemande le signe alors à dans la forêt de Compiègne à Rethondes le 11 novembre 1918 dans le train du maréchal Foch.

Ainsi, les Allemands n’ont pas la guerre sur leur territoire ; ayant campé pendant quatre ans en terre ennemie, ils imaginent mal qu’ils sont vraiment vaincus. Les clauses de l’armistice leur paraissent d’autant plus dures. Pour sauver les apparences, l'État-major allemand fait circuler le mythe du coup de poignard dans le dos. Plus tard, les propagandistes nazis ont ainsi pu déclarer que l’armée ne s’était pas rendue et que la défaite incombait aux civils.

La République de Weimar (1919-1933)

Article détaillé : République de Weimar.

Le Traité de Versailles et ses suites

Le traité de Versailles est vécu ou présenté comme un diktat par certains Allemands.

Vainqueur sur le Reich à l'issue de la Première Guerre mondiale, la France a exigé de l'Allemagne, lors du traité de Versailles de 1919, le paiement de dommages de guerre pour compenser les lourdes destructions qui ont touché son territoire.

Les relations internationales de la première moitié des années 1920 sont marquées par des problèmes liés à l'application du traité. C'est un sujet constant de tensions entre la France et l'Allemagne, en particulier sur la question des réparations financières.

Certains analystes considèrent que le défaite est très mal ressentie par la population allemande, du fait qu'elle n'a pas vu les troupes françaises pénétrer sur son territoire. Foch avait averti en vain Clemenceau de ce risque : le général considérait qu'un défilé des vainqueurs à Berlin, loin d'humilier l'Allemagne, servirait au contraire à lui faire percevoir sa défaite, ce qui n'a jamais été le cas. L'idée d'un « fausse défaite » servira de terreau aux partisans de la revanche et à la montée du nazisme.

En 1922, Walther Rathenau, ministre des Affaires étrangères se heurte à Raymond Poincaré, président du Conseil avec le portefeuille des Affaires étrangères, partisan de l'application intégrale du traité de Versailles. Les relations franco-allemandes deviennent tendues à cause du retard des paiements.

Dans les années 1923-24 Aristide Briand et Gustav Stresemann amorcent un rapprochement entre les deux États[26]. En effet, pour obtenir l'évacuation de la zone de Cologne, Stresemann propose à la France des garanties sur leur frontière commune. Le traité de Locarno est signé par la France, le Royaume-Uni, la Belgique, l'Italie et l'Allemagne le 1er octobre 1925. L'Allemagne y renonce à l'usage de la force en ce qui concerne ses frontières occidentales.

En 1923, un comité franco-allemand, naît. Il regroupe des représentants de l'élite économique, intellectuelle et sociale mais il est sans lendemain tant la méfiance entre les deux pays est grande[27]. En 1931, l'Allemagne en crise réclame la fin des réparations. Elle réclame aussi l'égalité des droits en matière d'armement. La France reste le seul obstacle à ces revendications. De son côté, le chancelier Brüning refuse le projet d'union européenne initié par Briand, car il refuse de reconnaître les frontières Est de l'Allemagne[28].

Les nouveaux États et les nouvelles frontières de l'Europe en 1923 suite au Traité de Versailles : L'Autriche-Hongrie est démembrée, l'Allemagne perd des territoires à l'Ouest et à l'Est, les anciens territoires de l'Ouest de la Russie (Lettonie, Lithuanie, Finlande...) deviennent indépendants.
L'occupation franco-belge de la Ruhr (1923-1925)
Article détaillé : Occupation de la Ruhr.
Soldats français dans la région de la Ruhr

Suite à l'accord d'assistance militaire franco-belge de 1920, la France et la Belgique organise l'occupation de la région industrielle allemande de la Ruhr. Celle-ci fut décidé pour remédier aux retards de paiement par la République de Weimar des indemnités de guerre dues à la France et à la Belgique et prévues par le traité de Versailles.

Briand et Stresemann se rencontrent à la frontière suisse. Stresemann propose une aide à la France de 1,5 milliard de reichmarks en échange de la fin de l'occupation française et du retour de la Sarre. Mais les négociations n'aboutissent pas.

Cette occupation provoque un profond ressentiment anti-français dans la population allemande. Le gouvernement allemand décrète la « résistance passive » : une grève générale, des attentats, des sabotages ont lieu. La France est alors isolée sur le plan diplomatique. Elle doit sous la pression anglaise et américaine retirer ses troupes de la Ruhr sans contrepartie[29].

Hitler au pouvoir (1933)

Adolf Hitler en 1933
Article détaillé : Adolf Hitler.

Plusieurs facteurs expliquent la puissance du parti nazi dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres :

Quoi qu'il en soit, le 30 janvier 1933 vers midi, Hitler est nommé à la chancellerie de la République de Weimar, suite à un mois d’intrigues au sommet organisées par l’ancien chancelier Franz von Papen, et grâce au soutien de la droite et à l’implication du DNVP. Le soir même, des milliers de SA effectuent un défilé nocturne triomphal sur l'Unter den Linden, sous le regard du nouveau chancelier, marquant ainsi la prise de contrôle de Berlin et le lancement de la chasse aux opposants.

La marche à la guerre (1933-1939)

Léon Blum. Portrait par Félix Vallotton.

Alors que l'extrême-droite antisémite arrive au pouvoir en Allemagne, une coalition de gauche et d'extrême-gauche (le Front populaire) est élu en France menée par un juif, Léon Blum.

Dès juillet 1933, Hitler fit voter des lois qui orientèrent toute l'économie du Troisième Reich vers le réarmement, ainsi que vers l'élimination des Juifs de la société.

En 1937, Hitler annonce à ses plus proches collaborateurs son projet d'annexer au Reich les populations allemandes d’Europe centrale et orientale afin de créer une Grande Allemagne. Les démocraties occidentales dont la France se trouvent incapables de ralentir les ambitions belliqueuses de l'Allemagne.

Tardivement conscient des menaces fascistes sur la paix, Léon Blum augmenta sensiblement les dépenses militaires du pays. La nationalisation des industries d'armement et la politique énergique des nouveaux responsables relancèrent le potentiel français d'armement.

La guerre civile espagnole (1936-1939)

Article détaillé : Guerre d'Espagne.

La guerre civile en Espagne éclate en juillet 1936, la France hésite à soutenir militairement les républicains espagnols face aux franquistes soutenus par l'Allemagne. Sous la pression du gouvernement conservateur britannique de Baldwin et des radicaux, Léon Blum décida la « non-intervention » française, à un moment où la société française est, suite à la Grande Guerre profondément pacifiste dans sa majorité et ainsi il accomplit les plans d'Hitler dont le but était d'isoler la France pour mieux la briser (« Car il faut qu'on se rende enfin clairement compte de ce fait : l'ennemi mortel, l'ennemi impitoyable du peuple allemand est et reste la France. Peu importe qui a gouverné et qui gouvernera la France ; que ce soient les Bourbons ou les Jacobins, les Napoléons ou les démocrates bourgeois, les républicains cléricaux ou les bolchéviks rouges.[30] » ou encore « Une deuxième guerre viendra. Il faut, auparavant, isoler si bien la France que cette seconde guerre ne soit plus une lutte de l'Allemagne contre le monde entier, mais une défense de l'Allemagne contre la France qui trouble le monde et la paix.[31] »). Léon Blum et son gouvernement laissent le fascisme s'implanter en Espagne plutôt que de venir en aide aux républicains espagnols. La Grande-Bretagne pouvait d'autant plus influer sur la politique française que l'hémorragie de capitaux depuis 1935 avait réduit presque à néant les réserves d'or de la banque de France, mettant le pays sous la dépendance britannique. L'Espagne républicaine fut aidée par l'arrivée des Brigades internationales.

L'Allemagne soutient massivement les troupes du futur dictateur Francisco Franco, la guerre civile espagnole sert d'entrainement pour les troupes allemandes au conflit majeur qui se prépare.

La remilitarisation de la Rhénanie (1936)

Article détaillé : Remilitarisation de la Rhénanie.

Le 7 mars 1936, Hitler décide de remilitariser la Rhénanie en réaction à la ratification du pacte franco-soviétique d'assistance mutuelle. L'Allemagne installe des troupes en violation du traité de Versailles et du pacte de Locarno en Rhénanie. Londres ne réagit pas. La France saisit la SDN. Hitler propose à la France et à la Belgique l’ouverture de négociations en vue de conclure des pactes de non-agression de 25 ans garantis par le Royaume-Uni et l’Italie.

La réaction française n'est pas à la hauteur du défi, seuls quelques mouvements de troupes aux frontières sont décidés dans l'urgence, alors que l'état-major ne veut pas s'engager plus loin sans obtenir de véritables moyens d'action, et préconise la mobilisation générale et l'obtention de l'appui politique et militaire des Britanniques. Mais le Royaume-Uni déconseille à la France toute action militaire en Rhénanie. Le 8 avril, l’Allemagne rejette le plan de paix proposé par la France. La France ne réagit plus. Quand Hitler apprit la réussite de l'opération Rhénanie il s'écria « Nous sommes vraiment des aventuriers » tant la réaction passive de la France lui parut incroyable. Si d'ailleurs la France était intervenue à ce moment en 1936 Hitler avait dit qu'il se tirait une balle dans la tête.

L'Anschluss (1938)

Article détaillé : Anschluss.
L’entrée de la police allemande en Autriche.

Face aux pressions nationales et internationales, le chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg, tente d’organiser un référendum pour demander à la population autrichienne si elle souhaite rester indépendante ou être incorporée à l’Allemagne.

Alors que le chancelier autrichien espère un résultat favorable au maintien de l’indépendance de son pays, le parti nazi autrichien organise un coup d'État, le 11 mars 1938, peu avant le référendum qui fut annulé. Les troupes de la Wehrmacht entrent en Autriche pour soutenir l’annexion, sans rencontrer la moindre opposition.

Au cours du mois suivant, les nazis organisent un plébiscite, demandant au peuple de ratifier le rattachement de l’Autriche au Reich, qui, de facto, avait déjà eu lieu : 99,73 % des votes furent favorables à l'annexion.

L'Autriche étant considéré comme un État allemand, son annexion par l'Allemagne, bien que celle-ci fut formellement interdite par le Traité de Versailles de 1919, n'émeut pas outre mesure les démocraties occidentales.

La crise des Sudètes et les accords de Munich (1938)

Articles détaillés : Allemands des Sudètes et Accords de Munich.
Chamberlain, Daladier, Hitler et Mussolini le 29 septembre 1938

Le 29 et 30 septembre 1938, Hitler, poursuivant ses objectifs pangermanistes et se faisant alors le champion du principe des nationalités, déclare vouloir « libérer les Allemands des Sudètes » de l'« oppression » tchécoslovaque.

La France a un traité d'alliance avec la Tchécoslovaquie, mais n'est pas prête pour la guerre et elle ne souhaite pas entrer en guerre sans l'appui du Royaume-Uni.

Hitler, sûr de la puissance allemande, pousse à la guerre. Il est freiné par son allié Mussolini qui craint un conflit européen et qui préfère négocier au sein d'une conférence. Celle-ci se tient à Munich en septembre 1938.

Hitler promet la paix en échange d'un protectorat allemand sur la Tchécoslovaquie. Les gouvernements français et britannique, croyant sauver la paix, pactisent avec Hitler en signant les accords de Munich le 28 septembre 1938. Ils décidèrent d'offrir à Hitler la Tchécoslovaquie en espérant que son armée se dirigera ensuite vers l'URSS.

Á son retour en France, le ministre Daladier pensait être hué pour avoir cédé à Hitler, les accords de Munich cédant aux nazis la Tchécoslovaquie sans presque rien demander en échange sinon de vagues promesses de paix. Mais à sa sortie de l'avion le ramenant vers Paris, Daladier est vivement acclamé, à sa grande surprise, pour avoir sauvé la paix[32].

Au Royaume-Uni, Chamberlain est accueilli en héros à sa descente d'avion au retour de Munich (il est même surnommé « The peacemaker »).

Winston Churchill aura cette phrase historique : « Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre. »[33]

L'avenir lui donnera raison, quelques mois plus tard, Hitler lance une offensive contre la Pologne.

La « Drôle de guerre » (1939-1940)

Articles détaillés : Drôle de guerre et Campagne de Pologne (1939).
Ligne de démarcation entre les forces militaires allemandes et soviétiques après l'invasion conjointe de la Pologne en septembre 1939.

L'Allemagne écrase de sa puissance mécanique l'armée polonaise, conseillée par des Français, courageuse mais prise sur deux fronts car, à partir du 17 septembre, elle est attaquée par les Soviétiques à l'est, en application d'un protocole secret du Pacte germano-soviétique.

À la nouvelle de l'invasion de la Pologne en septembre 1939, les Alliés déclarent la guerre à l'Allemagne. Cette déclaration ne donne lieu qu'à une timide offensive dans la Sarre, les états-major britannique et français étaient persuadés qu'ils pouvaient bloquer les Allemands comme lors de la Première Guerre mondiale, et ce malgré la démonstration de force des stratégies allemandes en Pologne.

À la défaite polonaise, les troupes françaises quittèrent les avant-postes de la Sarre et se replièrent derrière la ligne Maginot et le Royaume-Uni envoya sur le continent un Corps expéditionnaire britannique dans l'attente du prochain mouvement allemand.

La Seconde Guerre mondiale (1940-1945)

La défaite française

La bataille de France commence le 10 mai 1940 en met fin à la drôle de guerre, et se termine le 25 juin à la suite de la signature de l'armistice du 22 juin 1940 par le gouvernement Pétain.

C'est la panique en France dans le monde politique, civil et militaire. Les uns se résignent à la défaite et réclament l'armistice, les autres veulent poursuivre la lutte comme promis aux Britanniques, en s'appuyant sur les colonies et notamment l'Algérie. Le président du Conseil Paul Reynaud, qui voulait continuer la lutte, choisit finalement de démissionner le 16 juin 1940.

La France coupée en quatre : zone libre, zone occupée, départements annexés et du Nord de la France directement sous administration militaire allemande.

Le président de la République Albert Lebrun nomme alors Philippe Pétain président du Conseil. Le lendemain, ce dernier annonce à la radio que la France doit cesser le combat et demander l'armistice. Le gouvernement Pétain, constitué à Bordeaux le 17 juin, et le Parlement vont s'installer en juillet à Vichy.

Le territoire national français sera divisé en plusieurs parties :

Cette division en zone cesse le 11 novembre 1942 quand, suite au débarquement allié en Afrique du Nord, les Allemands et les Italiens envahissent la zone dite libre.

Le commandement des troupes d'occupation est confié au général Otto von Stülpnagel de novembre 1940 à février 1942, puis au général Carl-Heinrich von Stülpnagel, son cousin.

La libération de la France

La libération de la France commence par le succès de l'opération Torch qui visait à libérer l'Algérie française. Elle se poursuit par la libération de la Corse qui est le premier département de la France métropolitaine libéré à la date du 4 octobre 1943. Surnommé USS Corsica, elle devient très vite un point stratégique de la Méditerranée où convergent les forces alliées.

Le 6 juin 1944, les troupes alliées lancent une offensive amphibie sur les côtes de Normandie. Cette opération d'envergure est connue sous le nom d'Operation Overlord.

Le 15 août 1944, le débarquement en Provence est lancée, son objectif est de libérer Toulon et Marseille puis de remonter le Rhône jusqu'à effectuer la jonction avec les forces de l'opération Overlord débarquées en Normandie.

Grâce aux soulèvements populaires spontanés de Paris et de Nice, des maquis communistes du Limousin et de la Bretagne (régions qui, comme celle de Toulouse se libèrent seules de l'occupant malgré une répression féroce) et du Vercors héroïque (écrasée par la Wehrmacht) ainsi que la prise de la Provence par la 1re armée française, et auparavant l'excellente tenue de 80 000 Français en Tunisie et 120 000 en Italie, le Gouvernement provisoire de la République française possède ainsi la force et le prestige suffisants pour réaffirmer la République française et ses institutions.

La chute du Troisième Reich

Carte indiquant les pertes territoriales de l'Allemagne à l'issue de la Dernière guerre.

La capitulation sans conditions du Troisième Reich le 8 mai 1945 représente une rupture psychologique bien plus profonde que la fin de l’Empire en novembre 1918. Les Allemands sont anéantis moralement par les horreurs perpétrées par les nazis. Du coup, ils acceptent sans protester les dures conditions imposées par les vainqueurs : concession des territoires à l’est de l’Oder et de la Neisse à la Pologne ou à l'URSS, expulsion des populations allemandes de ces régions, partage de son territoire en quatre zones occupées par les puissances alliées : URSS, États-Unis, Royaume-Uni et France.

De la chute du Troisième Reich à la réunification (1945-1990)

L'occupation alliée

Les Zones d'occupation françaises (bleu) britanniques (vert), américaines (orange) et soviétiques (rouge).

L'Allemagne est désarmée et son territoire est partagé entre les 4 principales puissances ayant défait le nazisme (États-Unis, Grande-Bretagne, France et Union soviétique).

La guerre froide qui fait suite à la Seconde guerre mondiale permet la renaissance de l'Allemagne en 1949, mais sous la forme de deux États distincts, la République fédérale d'Allemagne (RFA) dans les zones d'occupation américaine, française et britannique, et la République démocratique allemande (RDA) dans la zone d'occupation soviétique. Alors que cette dernière entre dans la sphère d'influence de Moscou, la RFA, sous la houlette de ses protecteurs occidentaux cherche à retrouver une place en Europe de l'Ouest. Les pays alliés abandonnent les dettes encore dues par l'Allemagne et n'imposent pas de réparations de guerre.

Les autorités françaises cherchent à pacifier les relations franco-allemande et à empêcher l'Allemagne de mener, à l'avenir, une nouvelle guerre contre la France. C'est pourquoi plusieurs personnalités françaises vont proposer de remplacer les relations conflictuelles par des rapports d'interdépendance, notamment à travers le projet avorté de la CED ou à travers la CECA qui deviendra la base historique de la construction européenne.

Le protectorat de la Sarre

Le drapeau du territoire autonome de la Sarre.
Article détaillé : Sarre (protectorat).

En 1947, le territoire allemand de la Sarre devient un territoire autonome sous le contrôle de la France.

En 1955, le territoire de la Sarre vote par référendum son rattachement à l'Allemagne de l'Ouest. Le rattachement politique de la Sarre à la RFA est entériné le 1er janvier 1957. Ces accords permettent de mettre fin à un vieux contentieux au sein des relations franco-allemandes.

Formation de la République fédérale d'Allemagne

L'Allemagne de l'Ouest (bleu) formée à partir de la Trizone et l'Allemagne de l'Est formée à partir de la zone d'occupation soviétique en Allemagne de 1957 à 1990. La zone de Berlin-Ouest figure en vert clair.

La loi constitutionnelle du 23 mai 1949 crée la République fédérale d'Allemagne à partir de la Trizone (zones d'occupation américaine, britannique et française). Les premières élections législatives ont lieu le 3 décembre 1949.

Devenu un membre principal de l'OTAN après son adhésion en 1955, cet état et la RDA (membre, de son côté, du Pacte de Varsovie) devinrent l'un des points de cristallisation de la Guerre froide.

Appelée Wirtschaftswunder, la croissance de l'Allemagne de l'Ouest fit que rapidement ce pays devint la troisième économie mondiale.

La Communauté européenne de défense (CED)

Dans les années 1950, la Guerre froide et particulièrement la guerre de Corée font prendre conscience aux européens de leur vulnérabilité face au géant soviétique. Le Français Jean Monnet suggère d'organiser une armée européenne qui comprendrait des contingents allemands, et ce moins de six ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Le réarmement de l'Allemagne provoque une vague de crainte en Europe mais aussi en Allemagne de l'Ouest où des manifestations contre le réarmement ont lieu à Munich.

Toutefois, la menace étant telle, la création d'une Communauté européenne de défense (CED) est approuvée par toutes les parties. La non-ratification du traité par l'Assemblée nationale française met fin à ce projet mort-né.

La Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA)

Robert Schuman en 1949

Après la création de la RFA, le ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, propose, le 9 mai 1950, la création d'une haute autorité supranationale pour administrer en commun la production de charbon et d'acier des deux pays. Il espère que la solidarité économique ainsi établie rendra tout conflit impossible entre les deux nations. En 1951, naît la Communauté européenne du charbon et de l'acier, première étape de la construction européenne. En 1954, un premier accord culturel entre les deux pays est signé[35]. La communauté économique européenne (CEE) comprenant six membres fondateurs dont la France et la RFA, et la Communauté européenne de l'énergie atomique (EURATOM)sont fondées en 1957.

Konrad Adenauer et Charles de Gaulle (1958–1963)

Articles détaillés : Konrad Adenauer et Charles de Gaulle.

Le rapprochement franco-allemand est surtout le fait de deux hommes : Konrad Adenauer et Charles de Gaulle. Le chancelier allemand s'en était entretenu avec Pierre Mendès France dès 1954[36]. Mais il faut attendre le début des années 1960 pour que les conditions géostratégiques rendent le rapprochement possible. Adenauer a pour objectif la réconciliation franco-allemande et la consolidation de cette relation, de Gaulle vise avant tout l’émancipation de l’Europe par rapport aux États-Unis. Lors d'un voyage officiel en RFA en 1962, le président français reçoit un accueil triomphal en évoquant le « grand peuple allemand ».

Le traité de l'Élysée, naissance de l'amitié franco-allemande

Signature du traité de l'Élysée.

La réconciliation se concrétise par la signature du traité de l'Élysée du 22 janvier 1963 qui donne naissance au couple franco-allemand. Mais cet accord bilatéral est vivement critiqué par les États-Unis et le Royaume-Uni mais aussi par des ministres de la défense et des affaires étrangères allemands. Adenauer doit accepter l’ajout d’un préambule affirmant l’attachement allemand à la coopération transatlantique qui vide en grande partie le traité de son sens. La démission d’Adenauer en octobre et son remplacement par Ludwig Erhard, peu francophile limitent encore plus la coopération franco-allemande naissante. Les États-Unis deviennent alors l’interlocuteur unique de la RFA sur le plan militaire et diplomatique. Bonn, qui a besoin du protecteur américain en ces temps de guerre froide, s’aligne sur la politique nucléaire et européenne de Washington. La coopération militaire franco-allemande se limite à des échanges de personnel, la pratique de la concertation et la coopération en matière d’armement.

L'attitude française d'indépendance face aux États-Unis provoque une véritable crise entre les deux pays. La sortie de la France du commandement militaire intégré de l'OTAN en 1966 empêche toute coopération militaire efficace. Bonn est exaspéré par les prétentions françaises d'indépendance et de grandeur. Paris est agacé par une Allemagne atlantiste et qui manifeste son autonomie avec l'Ostpolitik[37]. En 1967, le veto français à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté européenne indispose l'Allemagne. Quand le général de Gaulle quitte le pouvoir en 1969, les relations franco-allemandes sont moribondes.

Willy Brandt et Georges Pompidou (1969–1974)

Articles détaillés : Willy Brandt et Georges Pompidou.

La coopération économique entre les deux pays est relancée en 1969 par la décision de produire en commun l’Airbus et de lancer le premier programme européen de satellites de télécommunications Symphonie. À partir de 1970, le chancelier Brandt veut améliorer sa position en Europe en recherchant la détente avec les pays d'Europe de l'Est, en particulier la République démocratique allemande (RDA). Dans le cadre de cette Ostpolitik, la relation franco-allemande n'est pas une priorité allemande. [38] On peut juste noter en 1972 la signature à Paris de la convention concernant l’établissement de lycées franco-allemands et la création du baccalauréat franco-allemand[39].

Helmut Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing (1974–1981)

Articles détaillés : Helmut Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing.

Il faudra attendre 1975 pour que se forme le premier véritable « couple franco-allemand » avec Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt. Les deux hommes, arrivés au pouvoir en 1974, décident de faire de la relation franco-allemande le moteur de la construction européenne. Ils multiplient donc les accords et les initiatives pour harmoniser les politiques économiques et favoriser les échanges éducatifs. Cette fructueuse collaboration se poursuit avec le second « couple franco-allemand », François Mitterrand et Helmut Kohl.

Helmut Kohl et François Mitterrand (1982–1995)

Articles détaillés : Helmut Kohl et François Mitterrand.
François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl : les deux hommes ont établi entre eux une réelle complicité, formant l'un des nombreux « couples franco-allemand » qui ont marqué l'histoire des relations entre les deux pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La France soutient le déploiement en RFA de missiles Pershing pour répondre à la menace des nouveaux missiles soviétiques SS-20. Les bonnes relations entre les deux pays permettent à Jacques Delors d'être nommé à la tête de la Commission européenne en 1984. Cette même année, les deux hommes commémorent ensemble, à Verdun, le souvenir des soldats français et allemands tombés durant la Première Guerre mondiale. L'image des deux chefs d'état main dans la main a fait le tour du monde et est devenu le symbole de la réconciliation franco-allemande. Dans le domaine militaire, la création en 1985 d'un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité et de la Brigade franco-allemande a surtout valeur de symbole.

Pendant ce temps, le régime communiste de la RDA qui ne repose sur aucune assise populaire et est maintenu par la présence de troupes soviétiques, se délite totalement. Le 9 novembre 1989, les Berlinois ouvrent le mur permettant aux habitants de la RDA de passer de nouveau librement à l'Ouest. Le régime s'effondre totalement. La diplomatie allemande prépare la réunification. C'est à ce moment que la diplomatie française fait une erreur de jugement importante. Les diplomates et responsables politiques français pensent que l'URSS ne laissera pas la RDA s'unir à la RFA. François Mitterrand effectue même une visite officielle en RDA, du 20 au 22 décembre 1989. Au cours d'un dîner officiel, il déclare même : "République démocratique allemande et France, nous avons encore beaucoup à faire ensemble[40]". Les dirigeants ouest-allemands sont surpris et déçus de l'attitude de la France. Ils comprennent que malgré la réconciliation et l'amitié entre les deux peuples, ils ne peuvent vraiment compter que sur l'allié américain. Cela a beaucoup joué dans la détérioration des relations franco-allemandes[41].. Aujourd'hui le voyage de François Mitterrand est présenté par la diplomatie française comme une attitude de prudence vis-à-vis de l'URSS. Des élections libres de RDA favorables à une unification rapide et l'intense travail diplomatique d'Helmut Kohl précipitent la réunification. Le 12 septembre 1990 est signé le traité de Moscou avec les anciennes puissances occupantes. L'Allemagne devient un État comme les autres avec une pleine souveraineté. Une fois la crise passée, Mitterrand et Kohl travaillent en concertation étroite jusqu’au départ de l’Élysée du Président socialiste en mai 1995.

Article détaillé : Réunification allemande.

Depuis la réunification (1990-…)

La réunification change les relations dans le couple franco-allemand. En effet, le développement de relations franco-allemandes comme moteur de l’intégration européenne faisait de la RFA un glacis stratégique durant la guerre froide. De plus la RFA n'ayant pas la plénitude de ses pouvoirs souverains, se trouvait dans une position diminuée par rapport à la France détentrice de l'arme nucléaire et membre permanent du conseil de sécurité des Nations unies. Même si l’armée allemande est plafonnée à 370 000 hommes, la puissance économique de l'Allemagne et son poids démographique, 81 millions d'habitants, rééquilibrent le couple franco-allemand au profit de cette dernière. En effet, dans une nouvelle perspective géopolitique du continent européen, l’Allemagne constitue le centre, la France étant reléguée sur les flancs occidentaux de l'Union européenne. Pour Paris, toute ouverture de l’UE vers les PECO, pays d’Europe centrale et orientale, signifie un renforcement du rôle central de l’Allemagne sur l'Europe. La France ne peut pas non plus freiner le processus d’élargissement sous peine de perdre l'alliance bilatérale avec l'Allemagne[42]. La marge de manœuvre de la France reste donc extrêmement étroite.

Les années 1990 voient à la fois une coopération sur la construction européenne et un suivisme de la France jusqu'en 1998-1999. L'exemple le plus connu de « suivisme français » est celui de l'Union économique et monétaire (UEM) pour mettre sur pied la monnaie unique. La France insiste pour que l'UEM se fasse et accepte que la RFA décide des critères notamment le pacte de stabilité.
Les deux pays coopèrent aussi pour approfondir la construction européenne. La signature du traité de Maastricht du 7 février 1992 en est une étape importante. Peu après, le 25 mai 1992, Mitterrand et Kohl annoncent la création d’un Corps militaire européen ou Eurocorps ayant son état-major à Strasbourg. La Brigade franco-allemande doit intégrer l'Eurocorps. Il est prévu que ce Corps européen puisse manœuvrer avec l’OTAN. Cette année-là, La chaîne de télévision franco-allemande Arte diffuse des premières émissions. En 1993 les ministres des Affaires étrangères Alain Juppé et Klaus Kinkel décident de la mise en place d’un groupe de travail franco-allemand permanent pour renforcer la coopération politique et diplomatique. Les réunions communes commencent en 1995.

Gerhard Schröder et Jacques Chirac (1995–2005)

Articles détaillés : Gerhard Schröder et Jacques Chirac.

En 1996, le Président de la République Jacques Chirac assure l’Allemagne du soutien français pour devenir membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Cependant, les intérêts franco-allemands divergent dans la construction européenne. Les traités d’Amsterdam de 1997 et de Nice de 2001 sont deux textes conçus pour préparer le futur élargissement de l’Union européenne aux PECO et aux États européens du sud. Dans la période de négociation et de discussion, la concertation entre Paris et Berlin ne fonctionne plus. Les intérêts nationaux des deux partenaires ne coïncident plus. La RFA est soucieuse d'élargir son champs d'influence à l'Est alors que la France cherche à limiter l'influence allemande dans le jeu européen. Finalement c'est l'Allemagne qui impose à son partenaire français que l'Union européenne s'élargisse sans attendre. La France se trouve dans une position intenable. Elle cherche à contenir le leadership allemand mais elle a besoin de son potentiel de puissance pour valoriser le sien[42]. Ceci explique son suivisme.

En fait, plus la Communauté s'élargit, moins le partenariat franco-allemand pèse sur les autres états membres. Dans une Europe à 15, 25 ou 27, le multilatéralisme semble l’emporter. Il faut s'entendre à plusieurs pour faire fonctionner la machine européenne. Les exemples de ratés du couple franco-allemands se multiplient. Ainsi, en ce qui concerne la Politique étrangère et de sécurité commune ou PESC dans le cadre la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), c'est un accord franco-britannique signée à Saint-Malo en 1998 qui sert de déclencheur à la mise en œuvre. De plus en plus, la coopération franco-allemande est au service de l’unification européenne et ne représente plus une fin en soi. Pour remédier à cela, les deux pays lancent à partir du 31 janvier 2001 à Blaesheim le processus de Blaesheim . Il s'agit de rencontres qui ont lieu environ tous les deux mois et qui complètent les deux sommets franco-allemands. Y sont présents le président de la République et le Premier ministre français, le Chancelier allemand et les deux ministres des Affaires étrangères. Entre ces réunions prennent place, à un rythme plus soutenu, des rencontres entre les deux ministres des Affaires étrangères. Selon les sujets débattus, d'autres ministres peuvent y participer. L’objectif de ces rencontres est de prévoir et, si possible, de régler à l’avance les divergences entre Paris et Berlin afin de présenter un front commun avant les grands rendez-vous européens[43]. Ainsi, lors du Conseil européen de Stockholm des 23 et 24 mars 2001, Paris et Berlin ont défendu le principe d’une libéralisation maîtrisée des marchés dans certains secteurs comme l’énergie ou les postes.

En 2003, la célébration du 40e anniversaire de la signature du traité de l'Élysée est l'occasion de la signature d'un nouveau « Pacte fondateur » et de la décision de célébrer la journée franco-allemande tous les 22 janvier. La coopération culturelle et éducative s'approfondit encore avec la signature d'un accord sur l'équivalence des diplômes professionnels entre les deux pays, des mesures pour l'encouragement de l'apprentissage de la langue du pays partenaire et l'édition pour la rentrée 2006 d'un manuel d'histoire commun pour les classes du lycée, présentant le même contenu dans les deux pays[35]. Mais la non ratification par la France du Traité constitutionnel en 2005 crée une nouvelle asymétrie entre la France et l'Allemagne qui comme 17 autres États de l'UE l'a ratifié.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy (2005-...)

Articles détaillés : Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.

Avec la réunification allemande et l'élargissement de l'Union européenne vers l'ancien bloc de l'Est, les priorités des gouvernement français et allemands divergent : l'Allemagne retrouve sa zone d'influence naturelle en Europe centrale et orientale et la France reste axée vers sa zone d'influence méditerranéenne.

Lorsque le président français lance son Union pour la Méditerranée, le projet est accueilli avec scepticisme, voire irritation de la part du gouvernement allemand.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • Jacques Bariéty et Raymond Poidevin, Les Relations franco-allemandes, 1815-1875, Paris, Armand Colin, 1977.
  • Hans Manfred Bock, Corine Defrance, Gilbert Krebs et Ulrich Pfeil (éd.), Les Jeunes dans les relations transnationales. L’Office franco-allemand pour la jeunesse 1963–2008, Paris, PSN, 2008.
  • Corine Defrance, Ulrich Pfeil (éd.), Le Traité de l’Élysée et les relations franco-allemandes 1945 – 1963 – 2003, Paris, CNRS-Éditions, 2005.
  • Damien Ehrhardt, Les relations franco-allemandes et la musique à programme 1830-1914, Lyon, Symétrie, 2009.
  • Marion Gaillard, François Mitterrand et l'Allemagne, 1981-1995 dans Histoire@Politique no 4, janvier-avril 2008.
  • Ulrich Pfeil, Die »anderen« deutsch-französischen Beziehungen. Die DDR und Frankreich 1949–1990 (Zeithistorische Studien des Zentrums für Zeithistorische Forschung Potsdam, Bd. 26), Cologne, Böhlau, 2004.

Notes et références

  1. Ernest Weibel, Mille ans d’Allemagne. Histoire et géopolitique du monde germanique, Ellipses, Paris, 2007 pp.436-437.
  2. René Girard, Achever Clausewitz, Carnets Nord, Paris, 2007, p.29
  3. Ibid., pp.27-28.
  4. Ibid., p.13.
  5. Ernest Weibel, op. cit., pp.439-440.
  6. Ernest Weibel, op. cit., p.483.
  7. C'est-à-dire la coalition des monarchies conservatrices : Russie, Prusse, Autriche, Angleterre...
  8. Ernest Weibel, op. cit., pp.481-484.
  9. Le Saint-Empire romain germanique avait été dissous et substitué par la Confédération du Rhin par Napoléon en 1806.
  10. Johann Gottlieb Fichte, Discours à la Nation allemande, Paris, Imprimerie nationale Éditions, 1992.
  11. On peut distinguer, au moins, la Nation étatique « française » (corps des citoyens régis par un État) et la Nation culturelle « allemande » qui identifie les citoyens à une Nation selon leur langue. CF : Daniel-Louis Seiler, La Méthode comparative en science politique, Armand Colin, 2004, p.207.
  12. Ernest Weibel, Op. Cit., pp.484-485.
  13. Cela sous-entend que le roi est constitutionnel, choisi par le peuple français, et non absolu de droit divin.
  14. Ernest Weibel, op. cit., p.485.
  15. Selon l’expression du maréchal Horace Sébastiani pour qualifier la répression de la révolte polonaise.
  16. Ernest Weibel, Op. Cit., p.485.
  17. Ibid., pp. 486-488.
  18. Ibid., pp.486-488
  19. bid., pp. 499-501.
  20. Raymond Poidevin, op. cit., p.39.
  21. Raymond Poidevin, op. cit., p.40.
  22. Jean-Baptiste Duroselle, La Grande Guerre des Français, Paris, 2002, p.34.
  23. Pierre Miquel, op. cit., p.191.
  24. Pierre Miquel, op. cit., p.407f.
  25. (de)Erich Ludendorff, Meine Kriegserinnerungen 1914-1918, Berlin, 1919, p.553.
  26. P. Gay, Le Suicide d'une république, Calman-Lévy, 1993
  27. Alfred Wahl, L'Allemagne de 1918 à 1945, 1999, Armand Colin p 44
  28. Alfred Wahl, p 76
  29. Chronologie des réparations allemandes après la 1ère guerre mondiale
  30. Mein Kampf, p. 315
  31. Mein Kampf p. 765
  32. Il n'existe à notre connaissance aucun témoignage historique fiable confirmant la réplique « les cons ! » adressée à Alexis Léger qui le suivait, que Jean-Paul Sartre lui met entre les lèvres dans le deuxième tome Le Sursis de son roman Les Chemins de la liberté, Gallimard (1945-1949) : citation reprise en quatrième de couverture de l'édition "Folio", 1976
  33. « You were given the choice between dishonour and war. You chose dishonour. And you will have war. » Hebdomadaire français Match du 29 septembre 1938, p. 4
  34. La convention d'armistice, sur le site de l'Université de Perpignan, mjp.univ-perp.fr, consulté le 29 novembre 2008.
  35. a  et b cidu, « Relations franco-allemandes : Histoire :Dates-clé » sur [1]. Consulté le 30 octobre 2007
  36. Les historiens et le traité de l’Élysée
  37. Philippe Moreau Defarges, Relations internationales, T 1, questions régionales, Seuil, 2003, p 72
  38. la documentation francaise, « Les relations franco-allemandes » sur [2]. Consulté le 30 octobre 2007
  39. Chronologie des relations franco-allemandes depuis 1945
  40. La réunification allemande et les relations franco-allemandes Jacques Jessel, ministre plénipotentiaire honoraire
  41. La réunification allemande et les relations franco-allemandes Jacques Jessel, ministre plénipotentiaire honoraire
  42. a  et b Annuaire français de relations internationales, « L’Allemagne face à sa puissance » sur [3]. Consulté le 30 octobre 2007
  43. Après le Traité de Nice : l’harmonisation du discours franco-allemand à travers le processus de Blaesheim
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