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Entente cordiale
Pour les articles homonymes, voir Entente cordiale (homonymie).L’Entente cordiale est la compréhension diplomatique par laquelle la France et le Royaume-Uni tentèrent de régler leurs antagonismes dès le règne du roi Louis-Philippe, avec les deux séjours que fit la reine Victoria du Royaume-Uni chez le souverain français en 1843 et 1845, au château d'Eu en Normandie. Ces accords constituèrent le socle de la Triple Entente formée avec la Russie impériale.
On trouve pour la première fois l'expression chez Guizot, peu après 1830 et l'avènement de Louis-Philippe d'Orléans, comme roi des Français (1830-1848).
Sommaire
Volonté politique et diplomatie
L'Entente cordiale est le fruit des efforts diplomatiques cherchant à dépasser les différends pour aboutir à une alliance nécessaire du Royaume-Uni et de la France. Après les tentatives du roi Louis-Philippe, ce n'est qu'au tout début du XXe siècle, en 1904, que Paul Cambon et Léon Geoffray surent convaincre le ministre français des Affaires étrangères Delcassé, qui surmonta les réticences françaises attisées par Fachoda et appuya leur démarche de sa volonté politique. On reparla alors d'Entente cordiale.
La pierre angulaire du système de Triple-Entente
Le Royaume-Uni et la France signèrent l'Entente cordiale le 8 avril 1904, résolvant leurs différends sur l'Égypte, le Maroc, l'Extrême-Orient et les droits de pêche au large de Terre-Neuve. L'année suivante, l'attitude compréhensive du Royaume-Uni envers la position française au Maroc aida à détourner un défi de l'Allemagne sur le statu quo dans le royaume chérifien à la conférence d'Algésiras.
Le Royaume-Uni et la Russie signèrent un accord similaire le 31 août 1907, délimitant leurs sphères d'intérêt respectives en Perse et en Afghanistan. Les deux accords, cumulés à l'alliance franco-russe de janvier 1892, constituèrent la « Triple Entente ».
Bien que n'étant pas une alliance, l'alignement des trois puissances (complété par divers accords avec le Japon, les États-Unis d'Amérique et l'Espagne) constitua un contrepoids puissant à la « Triple Alliance » de l'Allemagne impériale, de l'Autriche-Hongrie et de l'Italie (cette dernière ayant conclu un accord additionnel secret avec la France contredisant de fait ses obligations dans l'alliance).
Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale en août 1914, les puissances de la Triple Entente décidèrent le 4 septembre de ne pas signer de paix séparée avec l'Allemagne ou l'Autriche-Hongrie. L'armistice séparée de la Russie en décembre 1917 et la paix du Traité de Brest-Litovsk le 3 mars 1918 mirent un terme à son alignement avec les autres puissances de l'entente.
Conséquences
Occasionnée en partie par la montée de l'antagonisme allemand, se manifestant notamment dans le développement d'une marine de guerre capable de menacer la suprématie navale britannique, l'Entente sonna la fin de la neutralité britannique en Europe. Ironiquement l'alliance franco-russe qui avait semblé si faible pendant la calamiteuse guerre contre le Japon parut l'alignement le plus fort avec la remontée rapide de la Russie et l'ajout du Royaume-Uni comme partenaire diplomatique, contribuant à une politique étrangère aventureuse et la nécessité d'une guerre préventive qui atteint un sommet avec l'Allemagne prête au combat en 1914.
L'Entente cordiale mit un terme à un antagonisme de plusieurs siècles entre la France et l'Angleterre (puis la Grande-Bretagne et le Royaume-Uni), qui avaient été le principal ennemi l'un de l'autre pendant des siècles, notamment pendant la période féodale (débouchant sur la guerre de Cent Ans), puis pendant presque tout le XVIIIe siècle et jusqu'en 1815.
Le Royaume-Uni et la France continuèrent à collaborer dans ce qui sera à la fin, sans succès, une politique de maintien de l'ordre pendant les années 1920 et 1930 jusqu'à la défaite écrasante de juin 1940 dans un conflit renouvelé avec l'Allemagne qui força la France à un armistice séparé, laissant le Royaume-Uni seul en Europe. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l'Entente cordiale va être pérennisée au sein du traité de Dunkerque, signé par les deux parties en 1947.
Les Bourses Entente Cordiale
Les Bourses Entente Cordiale (Entente Cordiale Scholarships) attribuées en France par le British Council ont été crées en 1995 lors du Sommet franco-britannique de Londres et High Wycombe, sur l'initiative de Sir Christopher Mallaby, ambassadeur britannique en France de 1993 à 1996.
Ce prestigieux programme de financement bilatéral attribue chaque année à 25 étudiants français et britanniques confondus une bourse d'étude leur permettant d'effectuer un séjour d'un an dans une université de l'autre côté de la Manche. Elle s'adresse à des étudiants en 2e ou 3e cycle (postgraduate) et s'élève à environ 10 000 livres sterling, entièrement financés par le secteur privé.
Ces bourses sont destinées à favoriser la compréhension mutuelle et promouvoir les échanges entre les décideurs français et britanniques de demain.
Bibliographie
- L'entente cordiale par un de ses artisans : trente années de souvenirs anglo-français, de Sir Thomas Barclay, société générale d'éditions illustrées, 1915.
Articles connexes
Liens externes
- Institut de l'Entente Cordiale
- 8 avril 1904: L'Entente cordiale
- Le château d'Eu où, en signe d'« Entente Cordiale », le roi Louis-Philippe reçut à deux reprises la reine Victoria d'Angleterre en 1843 et en 1845
- Bourses d'études Entente Cordiale
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