Armee francaise en 1940

Armee francaise en 1940

Armée française en 1940

Char Somua S-35 dans un musée
Barricade à Paris. La capitale française étant déclarée ville ouverte, il n'y eut pas de combats
Curtiss H.75 de l'armée de l'air française durant la période 1939-1940
Uniforme d'officier spahis en 1939
Char 2C saboté lors de la débacle.
Canon de 155 Long modèle 1917 Schneider capturé par les forces allemandes et utilisé sur le front de l'Est en 1943

Suite à l'armistice de la Première Guerre mondiale, en 1940 l'Armée française se considérait comme la meilleure du monde.

Après la mobilisation due à la déclaration de guerre contre l'Allemagne, au début de la Seconde Guerre mondiale, les 4 armes (Armée de terre, Marine nationale, Armée de l'air et gendarmerie) comptaient 5 millions d'hommes dans leurs rangs, encadrés par 120 000 officiers.

L'armée de terre française déployait, de la Suisse à la mer du Nord, 2 240 000 combattants groupés en 94 divisions dont 20 d'active et 74 de réservistes soit une infériorité numérique limitée de 12 % par rapport à la Wehrmacht. Il faut rajouter l'Armée des Alpes face à l'Italie et 600 000 hommes dispersés dans l'empire colonial français.

Sommaire

Ordre de bataille au 10 mai 1940

Au déclenchement de la bataille de France, l'organigramme de l'armée de terre était celui-ci :

Réserves du Grand Quartier Général (GQG)

  • Division d'Infanterie Polonaise
  • 1er Groupement Cuirassé (général de division Keller)
    • Division Cuirassée (DCR) (général de Brigade Bruche)
    • Division Cuirassée (DCR) (général Brocard)
  • 21e Corps d'Armée (général de corps d'armée Flavigny)
  • Corps d'Armée (général de division Germain)

Groupe d'armées 1 (général Gaston Billotte)

Ire Armée (général Blanchard)

IIe Armée (général Huntziger)

VIIe Armée (général Giraud)

  • Groupe de bataillons de chars 510
  • 4e division d'infanterie (général de division Musse, division de réserve série A type nord-est)
  • division d'infanterie (général de brigade Lanquetot, division d'active type nord-est)
  • 60e division d'infanterie (général de brigade Deslaurens, division de réserve série B type nord-est)
  • division légère mécanique (général de brigade Picard, division d'active)
  • Secteur fortifié des Flandres
  • 1er corps d'armée (général de division Sciard)
  • 16e corps d'armée (général de division Falgade)
    • division d'infanterie motorisée (général de division Didelet, division d'active type nord-est motorisée)

IXe Armée (général Corap)

Groupe d'armées 2

  • division d'infanterie coloniale
  • division d'infanterie d'Afrique

IIIe Armée (général Condé)

IVe Armée (général Réquin)

  • Groupe de bataillons de chars 502
    • 20e bataillon de char de combat (R 35)
    • 24e bataillon de char de combat (R 35)
  • Groupe de bataillons de chars 504
    • 10e bataillon de char de combat (R 35)
    • 343e compagnie autonome de char
    • 344e compagnie autonome de char
  • division d'infanterie polonaise
  • division d'infanterie
  • 9e corps d'armée
  • 20e corps d'armée

Ve Armée (général Bourret)

Groupe d'armées 3

  • corps d'armée de forteresse (général Daille)

VIIIe Armée (général Garchery)

  • Groupe de bataillons de chars 506
    • 16e bataillon de char de combat (R 35)
    • 36e bataillon de char de combat (FT 17)
  • Groupe de bataillons de chars 516
    • 17e bataillon de char de combat (R 35)
    • 18e bataillon de char de combat (FT 17)
  • 7e corps d'armée
  • 13e corps d'armée
    • division d'infanterie
    • division d'infanterie de forteresse
    • division d'infanterie de forteresse
  • corps d'armée de forteresse

Armée des Alpes

Corps expéditionnaire français en Scandinavie

  • brigade autonome de chasseurs de Podhale
  • demi-brigade de marche de la Légion Étrangère
  • division légère de chasseurs
  • division légère de chasseurs
  • division légère d'infanterie

Théâtre d'opérations d'Afrique du Nord

XIXe région militaire

  • division d'infanterie d'Afrique
  • division d'infanterie d'Afrique
  • division d'infanterie d'Afrique
  • Front Est saharien
  • 61e bataillon de chars de combat
  • 2e régiment de chasseurs d’Afrique

Troupes du Maroc

  • division marocaine
  • 5e brigade de cavalerie
  • groupe de bataillon de chars 522

Commandement supérieur des troupes de Tunisie

Groupe des forces mobiles du Levant

  • division d'infanterie nord-africaine
  • division d'infanterie
  • division d'infanterie

Troupes présentes dans l'empire

Types de grandes unités dans l'armée française de 1940

Les divisions d'infanterie

Les divisions d'infanterie sont les unités les plus répandues à l'époque, elles se répartissent en trois séries :

  • d'active, qui existent en temps de paix ;
  • de série A, créées à la mobilisation par dédoublement des unités d'active, elles comportent plus de 50 % de réservistes, l'encadrement et le matériel y sont à peu près équivalents à celui de ces dernières ;
  • de série B, créées de toute pièces, elles sont majoritairement composées de réservistes, le matériel et les effectifs sont bien souvent incomplets.

Elles sont aussi réparties en types correspondant à une organisation et une dotation différentes. On trouve ainsi des :

  • divisions d'infanterie de type Nord-Est motorisé (active) ;
  • divisions d'infanterie de type Nord-Est (active - réserve A et B) ;
  • divisions d'infanterie de type Nord-Est à un régiment mixte d'artillerie divisionnaire (réserve B) ;
  • divisions d'infanterie de forteresse.

Les divisions légères de cavalerie

Ce sont des divisions semi-motorisées, issues de deux réformes successives : la réforme de cavalerie de 1932 et la transformation, en janvier 1940, des divisions de cavalerie (DC) en divisions légères de cavalerie (DLC), allégées d'une partie de leurs effectifs pour former des unités supplémentaires ; le commandement voulait avoir des unités plus nombreuses et plus mobiles. Ces divisions étaient familièrement appelées « divisions essence-picotin », car elles combinaient deux brigades de cavalerie, une à cheval (BC) composée de deux régiments de cavalerie, l'autre motorisée (BLM) composée d'un bataillon de dragons portés et d'un régiment d'automitrailleuses. Dans la pratique, cet assemblage se révèlera peu commode, les engins motorisés devant souvent attendre les chevaux, sous peine d'avoir à combattre seuls. Ces divisions sont dites légères, pour leur aptitude à passer plus rapidement de l'ordre de marche à l'ordre de bataille. Les 1re, 2e, 3e, 4e et 5e divisions légères de cavalerie, ont toutes les cinq été créées par conversion des trois dernières divisions de cavalerie d'active, en février 1940. La 6e DLC, elle, a été créée en Algérie par absorption de diverses unités stationnées en Afrique du Nord. Les cinq premières seront en première ligne, lors de l'entrée en Luxembourg et en Belgique, cherchant à couvrir le terrain, pour permettre le déploiement de l'infanterie dans le cadre de la manœuvre Dyle.

Les divisions légères mécaniques

Ce sont des améliorations des divisions de cavalerie d'active, en remplaçant les régiments à cheval par des unités d'automitrailleuses de combat, en pratique des chars de combat. Elles sont le plus proche équivalent français des Panzerdivisions allemandes, assez bien équilibrées, regroupant presque toutes les armes nécessaires à la guerre mécanisée. Avec 260 véhicules de combat en première ligne (sans compter les véhicules de commandement et de volant au nombre de 47 unités), elles souffrent d'être un peu moins puissantes et peu nombreuses. Deux ont été formées avant guerre, la 1re à partir de l'ancienne 4e division de cavalerie en 1936, et la 2e de la 5e division de cavalerie, en 1937. Une troisième a été créée en février 1940. Il en sera créé deux autres début juin, la 4e et la 7e, mais ce seront des unités créées à partir des 1e et 4e divisions légères de cavalerie et de renfort de circonstance issues des écoles, sans réelle cohésion et qui seront envoyées au combat sans préparation.

Les divisions cuirassées

Ces nouvelles unités apparaissent le 16 janvier 1940, quand sont créées les 1e et 2eissues des 1e et 2e brigades cuirassées. La 3e suivra en mars, et enfin la 4e, le 15 mai. Ce sont des regroupements de bataillons de chars de combat destinés au départ au soutien d'infanterie, associés à un bataillon de chasseurs portés et un régiment d'artillerie tractée tout-terrain. Elles sont bien moins réussies que les divisions légères mécaniques, manquant d'infanterie d'accompagnement et d'unités de reconnaissance. Elles possèdent un atout, cependant, avec leurs 2 bataillons de chars de bataille B1bis, qu'aucun panzer ne peut détruire directement. L'appellation de réserve que l'on lit souvent n'est pas juste. L'acronyme DCr se veut juste différent de DC ou division de cavalerie.

Les groupes de reconnaissance

Ce sont des petites unités de cavalerie, motorisées ou non, qui sont formées à la mobilisation pour fournir des unités de reconnaissance aux grandes unités, on en trouve six types :

  • Groupe de reconnaissance de corps d'armée de type normal (deux escadrons à cheval, un de fusiliers motocyclistes et un de mitrailleuses et de canon motorisé) ;
  • Groupe de reconnaissance de corps d'armée de type motorisé (trois escadrons de fusiliers motocyclistes et un de mitrailleuses et de canon motorisé) ;
  • Groupe de reconnaissance de division d'infanterie de type normal (un escadron à cheval, un de fusiliers motocyclistes et un de mitrailleuses et de canon motorisé) ;
  • Groupe de reconnaissance de division d'infanterie de type motorisé (deux escadrons de fusiliers motocyclistes et un de mitrailleuses et de canon motorisé) ;
  • Groupe de reconnaissance de division d'infanterie de type motorisé avec automitrailleuses (un escadron de 20 AMRl, un de fusiliers motocyclistes et un de mitrailleuses et de canon motorisé) ;
  • Groupe de reconnaissance de division d'infanterie de type outre-mer (deux escadrons à cheval et un de mitrailleuses et de canon hippomobile).

Équipement de l'armée française

Chars de combat et autres blindés

On comptait 3 200 chars dans ses rangs :

  • Renault R-35 : 855 dans les 1er, 2e, 3e, 5e, 6e, 9e, 10e, 12e, 16e, 17e, 20e, 21e, 23e, 24e, 32e, 34e, 35e, 39e, 43e BCC, tous affectés aux armées.
  • Hotchkiss H35
  • Infanterie : 550
  • 360, dans les 13e, 38e BCC affectés aux armées, les 14e, 25e, 26e, 27e, 42e et 45e BCC au sein des divisions cuirassées de réserve.
  • Cavalerie : 450, dont 70 dans les 1er, 2e, 3e, 4e et 5e régiments d'automitrailleuses, 300 dans les divisions légères mécaniques, 40 dans les groupes de reconnaissance.
  • Renault D2 45 au 19e BCC et 5 de volant.
  • FCM 36 90 exemplaires au 4e et 7e BCC, plus 10 de volant.
  • Char 2C 6 exemplaires au 51e BCC.
  • Renault FT-17 441 exemplaires dans les 18e, 29e, 30e, 31e, 33e, 36e BCC et le bataillon des troupes coloniales. De plus seront créé dés mai 115 sections de 5 chars chacune pour garder les aérodromes.
  • Char B-1bis
  • Char SOMUA S-35
  • Renault D1 135 au sein des 61e, 65e et 67e BCC, stationnés en Tunisie, le 67e viendra combattre en France pendant le mois de juin.
  • Renault VM 123
  • Renault ZT 200
  • Panhard AMD-178 553 en juin
  • Laffly 80 A.M. 28
  • Laffly S.15 T.O.E. 25
  • Renault A.C.G.1 50
  • Renault YR 12
  • Lorraine 37
  • Lorraine 38L

Abréviations

  • BCC : bataillon de chars de combat
  • BCTC : bataillon de chars des troupes coloniales
  • CACC : compagnie autonome de chars de combat
  • CEFS : corps expéditionnaire français de Scandinavie
  • cie : compagnie
  • CPTICC : centre pratique de tir et d'instruction des chars de combat
  • DCr : division cuirassée
  • ECC : école des chars de combat
  • ERGM : entrepôt de réserve général du matériel
  • GBC : groupe de bataillon de char
  • PEB : parc d'engins blindés

Artillerie

L'artillerie française était en meilleure posture qu'en 1914 avec un assez bon parc de matériel de tous calibres mais une bonne moitié était à traction hippomobile et la conception de la grande majorité de ses matériels datait de la précédente guerre comme les autres artilleries de l’époque ; par ailleurs, elle manquait cruellement de canons antiaériens.

Infanterie

Bibliographie et sources

  • France 1940 : L'armement terrestre, Stéphane Ferrard, ETAI, Paris, 2003 (ISBN 978-2-7268-8380-8)
  • L'Armée française sous l'occupation, Tome 1, La dispersion, François Broche, Presse de la Cité, Paris, 2002 (ISBN 2-258-05471-0)
  • L'armée du Sacrifice 1939-1940, Pierre Porthault, Éd. Guy Victor, 1965
  • L'Armement de la France, 1936-1939, R. Jacomet, Paris, 1945
  • L'Étrange Défaite. Témoignage écrit en 1940, Marc Bloch.

Liens externes

Voir aussi


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