- Joseph Caillaux
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Joseph Caillaux Joseph CaillauxMandats 78e président du Conseil des ministres français 27 juin 1911 – 14 janvier 1912 Président Armand Fallières Gouvernement Caillaux Législature Xe législature Prédécesseur Ernest Monis Successeur Raymond Poincaré Biographie Nom de naissance Joseph Marie Auguste Caillaux Date de naissance 30 mars 1863 Lieu de naissance Le Mans (Sarthe) (France) Date de décès 21 novembre 1944 Lieu de décès Mamers (Sarthe) (France) Nationalité française Parti politique ARD (1898-1911)
PRRRS (1911-1919)
PRRRS (1925-1944)Conjoint Berthe Gueydan
Henriette RaynouardProfession Avocat Présidents du Conseil des ministres français modifier Joseph Caillaux Parlementaire français Date de naissance 30 mars 1863 au Mans Date de décès 21 novembre 1944 à Mamers Mandat Député (1898-1919)
Sénateur (1925-1944)Circonscription Sarthe Groupe parlementaire Alliance républicaine démocratique (1898-1911)
Parti républicain, radical et radical-socialiste (1911-1919)
Gauche démocratique, radicale et radicale-socialiste (1925-1944)IIIe République modifier Joseph Marie Auguste Caillaux, né au Mans le 30 mars 1863 et mort à Mamers le 21 novembre 1944, est un homme politique français. Disciple de Pierre Waldeck-Rousseau, il commence sa carrière politique parmi les républicains modérés, adhérant à l'Alliance républicaine démocratique à sa création en 1901, alors qu'il est ministre des Finances de Waldeck-Rousseau, avant de rejoindre le Parti radical dans les années 1910, dont il devient rapidement l'une des principales figures[1].
Initiateur de l'impôt sur le revenu et partisan d'un pacifisme libre-échangiste, ses prises de positions et sa personnalité difficile suscitent une haine véhémente parmi ses anciens amis et la droite nationaliste, qui mènent contre lui de violentes campagnes de presse. L'une d'elle débouche sur le meurtre de Gaston Calmette, patron du Figaro, par son épouse Henriette Caillaux, événement qui, avec sa propre condamnation pour « intelligence avec l'ennemi » pendant la Première Guerre mondiale, met en suspens sa carrière politique.
Remis en selle par le Cartel des gauches après la guerre, son attachement au libéralisme économique et à l'orthodoxie financière l'éloigne peu à peu de ses amis de gauche. Devenu vice-président puis président de la commission des finances du Sénat, il pèse sur la politique financière de la France jusqu'en 1940.
Sommaire
Biographie
Éducation
Fils d'Eugène Caillaux, parlementaire sarthois royaliste qui fut ministre des Finances de Mac-Mahon en 1877, Joseph Caillaux, né en 1863, est élevé par un précepteur clérical fanatique puis par les Jésuites qui, par réaction, l'amènent à adopter des idées républicaines[2]. Il fait ses études secondaires au lycée du Mans puis au lycée Fontanes à Paris (actuel lycée Condorcet) puis à la faculté de Paris où il obtient une licence en droit. Malgré son aversion pour les mathématiques, poussé par son père, il tente d'entrer à Polytechnique en 1883, mais il échoue, n'arrivant que 303e pour 227 admis. Professeur à l'école libre des sciences politiques, il prépare le concours de l'inspection des finances. Reçu sans peine second en 1888, il commence sa carrière comme adjoint à l'inspection générale des finances. En cette qualité, il effectue pendant dix ans de multiples tournées en province, tout en demeurant à Paris. Dans le même temps, en contradiction avec les opinions de sa famille, ses convictions républicaines s'affirment, et il se détache définitivement de l'influence religieuse. Lors de la crise boulangiste, il parvient à entraîner son père dans le camp anti-boulangiste[3]. Lors des élections municipales et cantonales de 1896, il tente de succéder à son père comme maire et conseiller général d'Yvré-l'Évêque, mais il est battu.
Début de carrière politique
Lors des élections législatives du 8 mars 1898, il se présente à la demande des comités républicains locaux, quinze jours avant le scrutin, alors qu'il se trouve en inspection en Algérie, dans l'arrondissement de Mamers, tenu jusqu'alors par la droite monarchiste. Élu, à la surprise même de ses amis politiques, avec 12 939 voix contre 11 737 au sortant, Sosthène II de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville, il devient député de la Sarthe, mandat qu'il conservera jusqu'en 1919, malgré les adversités. Il est ainsi réélu le 27 avril 1902 avec 13 572 voix contre 11 481 à son adversaire, un membre de l'Institut, puis le 6 mai 1906, le 24 avril 1910 et le 26 avril 1914 face à un membre de la famille d'Aillières, par 12 356 voix contre 12 248, 13 283 contre 11 081 et 12 308 contre 10 841.
Fidèle à ses principes républicains, il s'inscrit au groupe des républicains progressistes (Alliance républicaine démocratique, créée en 1901 et à laquelle appartient également son confrère ministre Jean Dupuy), et devient membre des commissions des crédits, des colonies et de la législation fiscale. Il se consacre particulièrement aux questions fiscales, déposant une proposition de loi sur la réorganisation du service des comptables directs et présentant des rapports sur le budget ou les crédits. Il se lie avec Pierre Waldeck-Rousseau, pour lequel il professe une grande admiration, Paul Deschanel, Gaston Doumergue, Raymond Poincaré, Louis Barthou, Maurice Rouvier et Théophile Delcassé.
Lors de l'affaire Dreyfus, il se prononce en faveur de Dreyfus et bascule à gauche. Quand Waldeck-Rousseau forme un gouvernement d'union républicaine, le 22 juin 1899, il devient ministre des Finances. À ce poste, il montre un souci d'équilibrer le budget, préconisant une compression des dépenses de l'État et une augmentation des recettes. Par ailleurs, il refond complètement les impôts sur les boissons et la taxation sur les sucres, et revoit les droits sur les successions. Il parvient ainsi à présenter des budgets en excédent[2]. En revanche, bien qu'il se soit prononcé, quelques mois avant son arrivée au pouvoir, en faveur du projet d'impôt sur le revenu global et progressif présenté par les gauches, il renonce à présenter un tel projet devant les Chambres, jugeant qu'il ne parviendrait pas à obtenir une majorité.
Après les élections de 1902, qui voient la victoire de la gauche, il suit Waldeck-Rousseau, quand celui-ci quitte le pouvoir le 7 juin 1902. Dans la nouvelle législature, il montre une intense activité dans les commissions, dépose divers projets de lois et présente plusieurs rapports, mais demeure longtemps dans l'expectative, avant de s'opposer à la politique à ses yeux trop anticléricale du gouvernement Émile Combes et de contribuer à son renversement. Il se prononce cependant en faveur de la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905 et de la suppression de l'enseignement congréganiste.
Après les élections de 1906, il est élu vice-président de la Chambre, mais il abandonne bientôt ces fonctions, préférant se réserver pour des fonctions ministérielles. Du 25 octobre 1906 au 20 juillet 1909, il est ministre des Finances dans le gouvernement Georges Clemenceau (1), poste dans lequel il s'illustre, en 1907, par un projet consistant à remplacer les quatre impôts (les quatre vieilles) créés pendant la période révolutionnaire par un impôt progressif sur le revenu global (à l'exemple de l'impôt unique allemand de l’Einkommensteuer) et, complémentairement, par des impôts proportionnels et indépendants pour chaque catégorie de revenu (impôt cédulaire sur le modèle de l’income tax britannique), mais il se heurte à l'hostilité du Sénat, qui rejette son texte, malgré l'appui de Clemenceau. À cette occasion, Caillaux s'attire de solides inimitiés à droite, qui vont parfois jusqu'à la haine[2]. La démission du gouvernement, le 20 juillet 1909, clôt provisoirement le débat, mais il continue à mobiliser l'opinion publique de 1907 et 1914, la Loi des trois ans lui fournissant un argument patriotique de poids, et ses idées serviront de base à la réforme des contributions directes, réalisée entre 1914 et 1917[4].
Refusant d'entrer dans le gouvernement Aristide Briand (1), il entreprend plusieurs voyages à l'étranger, particulièrement en Égypte, en Palestine, en Syrie et au Liban, pour remplir ses nouvelles fonctions de président du conseil d'administration des Crédits fonciers égyptiens et argentins.
Devenu vice-président de la commission des finances à son retour en France, il se rapproche du Parti radical, alors dirigé par Maurice Berteaux, avec lequel il est lié d'amitié et tente de regrouper les gauches. Ensemble, les deux hommes préparent la constitution du gouvernement Monis, le 2 mars 1911, dans lequel Berteaux occupe le portefeuille de la Défense nationale et Caillaux celui des Finances. Toutefois, après la mort accidentelle de Berteaux le 21 mai, le ministère se désagrège et, le 27 juin, le Président de la République Armand Fallières demande à Caillaux, pratiquement seul chef du Parti radical, de constituer le nouveau gouvernement.
Chef du gouvernement
Dans son gouvernement, Caillaux occupe, outre les fonctions de président du Conseil, celles de ministre de l'Intérieur et des cultes, ce qui lui vaut une interpellation des députés SFIO le 23 novembre 1911 quant à l'affaire de l'agent provocateur Métivier et de l'ouvrier Ricordeau.
Depuis longtemps méfiant à l'égard de l'alliance russe et désireux de trouver un accord avec l'Allemagne, il se montre partisan d'un compromis avec l'Allemagne lors du coup d'Agadir, négociant la liberté de manœuvre de la France au Maroc contre la cession à l'Allemagne de territoires français en Afrique centrale. Il mène directement les négociations en écartant son ministre des Affaires étrangères, Justin de Selves, qu'il estime incompétent et entouré de bavards ou de germanophobes. Il transite essentiellement par Jules Cambon, ambassadeur de France en Allemagne, mais essaie également de négocier à travers ses connaissances, sans en référer à quiconque. Le Quai d'Orsay apprend par hasard ces négociations en déchiffrant des messages codés entre le gouvernement allemand et Lancken, un aventurier prussien dont Caillaux a surestimé l'influence. Finalement, l'accord se fait entre Jules Cambon et Kinderlen, le ministre des Affaires étrangères allemand. Néanmoins, les traces des négociations informelles, que Caillaux niera avant son procès, seront uilisées par l'accusation lors de celui-ci[5].
Ratifiée sans difficulté devant la Chambre, la convention franco-allemande rencontre une opposition acharnée au Sénat, à la suite d'une gaffe de Caillaux, qui nie l'existence des tractations secrètes, et au sein même du gouvernement (le ministre des Affaires étrangères de Selves, qui se sent humilié, démissionne), qui chute le 11 janvier 1912. Il est remplacé par Raymond Poincaré (1er gouvernement), qui fait finalement ratifier la convention. L'affaire lui vaut néanmoins des haines tenaces, en particulier de Clemenceau[2]. Consacrant tous ses efforts à la réunification du Parti radical, divisé en diverses fractions, il est élu à sa présidence lors du congrès de Pau de 1912, contre Camille Pelletan. Sa carrière atteint son zénith.
Un homme à abattre
Lors des élections présidentielles de 1913, il apporte son soutien officiel à Jules Pams, tout en travaillant en sous main en faveur d'un modéré, son ami Paul Deschanel, alors président de la Chambre. Toutefois, c'est le président du Conseil, Poincaré, soutenu par Barthou et Briand, qui l'emporte. Déçu, Caillaux se retranche d'abord dans une opposition modérée, avant d'organiser, le 2 décembre 1913 la chute du gouvernement Barthou à la Chambre.
Lors de la crise ministérielle qui s'ensuit, Caillaux tente de retrouver le pouvoir, négociant avec Jaurès le soutien des socialistes, mais il rencontre l'hostilité de Clemenceau. Finalement, il devient, le 9 décembre 1913, ministre des Finances dans le gouvernement Gaston Doumergue (1). Au début de 1914, Gaston Calmette, directeur du Figaro, engage une violente campagne de presse contre sa politique, créant une vaste polémique dans les partis et les journaux, la gauche le soutenant fidèlement, tandis que la droite l'attaque sans ménagement. Toutefois, à la suite de la publication de lettres intimes, excédée par une violente campagne menée par le quotidien contre son mari, son épouse Henriette se rend dans son bureau, sort un revolver de son manchon, tire six balles dont quatre atteignent Gaston Calmette. Arrêtée, Henriette Caillaux est inculpée de meurtre avec préméditation.
Contraint de démissionner le 17 mars 1914, Caillaux défend sa femme lors du procès, qui se clôt le 31 juillet. Bien qu'il ait affirmé ne pas avoir été au courant de ses projets, ses adversaires s'acharnent à parler de préméditation, espérant ainsi l'abattre politiquement.
Réélu, malgré cette campagne, lors des élections de 1914, il intervient peu dans les débats politiques. Hostile à la guerre, il devient le chef de file des partisans d'une paix sans annexions ni indemnités[2] et se borne à effectuer des missions en Argentine en 1914 et en Italie en 1917. Après l'arrivée au pouvoir, le 16 novembre 1917 de son vieil ennemi, Clemenceau, dont la politique de guerre sans ambiguïté rencontre le soutien des droites et des nationalistes et qui assimile les positions politiques de Caillaux à la trahison[2], il est impliqué dans les affaires Bolo Pacha et du « Bonnet rouge »[6],[7]. Il est accusé à tort[8] par Léon Daudet de « trahison systématique, altière et doctrinaire » et abandonné de la plupart, y compris de ses amis radicaux ; la Chambre vote la levée de son immunité parlementaire en décembre 1917, à la demande du « Tigre », et il est arrêté, le 14 janvier 1918, pour « intelligence avec l'ennemi ». On lui reproche alors le rapprochement franco-allemand qu'il n'a eu de cesse, sa vie durant, de préconiser. Accusé, lors de l'instruction, de trahison et de complot contre la sûreté de l'État[2], il est traduit devant le Sénat, réuni en Haute Cour de justice. Partageant son temps entre la prison de la Santé et l'assignation à résidence, il est jugé deux fois, avant d'être condamné en février 1920, après la fin du conflit, à trois ans d'emprisonnement et à la privation de ses droits civiques pour le seul chef de « correspondance avec l'ennemi »[2]. On ne lui reproche plus alors qu'une « aide involontaire » apportée à l'ennemi par ses paroles, ses relations et sa virulente opposition politique[9]. Il est alors défendu par François Albert et Anatole de Monzie, qui prononce un plaidoyer en sa faveur devant le Sénat.
Sa condamnation provoque l'indignation de toute une partie de la classe politique et de la Ligue des droits de l'homme. Obligé de quitter Paris, il ne revient qu'après la victoire du Cartel des gauches aux élections de 1924 et peut assister aux obsèques de son ami Anatole France en octobre. Il est finalement amnistié le 1er janvier 1925, après un vote favorable de la Chambre des députés, proposé du gouvernement Herriot, et reprend aussitôt sa carrière politique.
Retour à la politique
Complètement réhabilité, il retrouve en juillet 1925 son siège de conseiller général du canton de Mamers et, en septembre suivant, la présidence du Conseil général de la Sarthe (qu'il conserve jusqu'en 1940), et il se fait élire le 12 juillet 1925 sénateur.
Dès le 17 avril 1925, il est nommé ministre des Finances dans le gouvernement Paul Painlevé (2), avec pour mission de rétablir une situation financière jugée particulièrement critique. Toutefois, appelé pour restaurer les finances, il rejette l'impôt sur le capital préconisé par les socialistes, jugeant que l'excès de fiscalité conduit à un tarissement des ressources sur lesquelles l'État pourrait compter, et présente des projets de loi de finance qui déchaînent l'opposition de ses amis politiques, tandis qu'ils sont soutenus par la majorité des droites[2].
Après la chute du gouvernement Painlevé, le 29 octobre 1925, il retrouve son siège au Sénat, au sein du groupe de la Gauche démocratique, mais cette fois à la droite du Parti radical. À l'automne 1925, lors du congrès de Nice, il tente de disputer la présidence du parti au champion du Cartel des gauches, Édouard Herriot, mais ce dernier est plébiscité[2]. Le 23 juin 1926, il accepte de nouveau le portefeuille des finances dans le gouvernement Aristide Briand, avec le titre de vice-président du Conseil. Lorsqu'il demande à la Chambre l'autorisation de légiférer par décrets délibérés en conseil des ministres pour assainir les finances, l'opposition de la gauche (y compris d'Édouard Herriot, président du Parti radical et de la Chambre des députés qui, fait inédit, quitte son perchoir pour mener l'attaque contre un projet qu'il juge attentatoire aux prérogatives du Parlement[2]) entraîne la chute du ministère, le 19 juillet 1926.
Réélu sans difficulté lors des élections sénatoriales du 9 janvier 1927 et du 14 janvier 1936, il se borne dès lors à participer aux débats financiers à la Chambre Haute, où il préside depuis 1932, et jusqu'en juillet 1940, la commission des finances, jouant un rôle d'arbitre et de conseiller. Second personnage du Sénat, il joue un rôle si déterminant que les ministres des Finances successifs négocient avec lui les mesures qu'ils envisagent avant de les proposer au Parlement[2].
Il est à nouveau nommé ministre des Finances dans le gouvernement Fernand Bouisson, le 1er juin 1935, mais la délégation de pouvoirs demandée à Chambre des députés le jour même de la présentation du ministère, le 4 juin 1935, est refusée pour deux voix.
Sous le Front populaire, auquel il n'est pas opposé, il vote les congés payés, les conventions collectives, les 40 heures, les hausses de salaires, l'organisation du marché du blé, le contrôle de la Banque de France et la dévaluation du franc. Mais, en 1937 comme en 1938, il contribue de façon décisive, en tant que président de la Commission des finances du Sénat, à la chute des gouvernements Blum, en lui faisant refuser les pleins pouvoirs que Blum lui-même lui avait refusés en 1926[10].
Au Mans à l'époque de l'armistice du 22 juin 1940, il est placé en garde à vue pendant quelques jours. Le 10 juillet 1940, il fait partie des parlementaires qui votent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, puis se retire dans sa propriété de Mamers, refusant de poursuivre ses activités politiques. Il passe ses dernières années à compléter et achever ses mémoires publiés en 1942-1943, non sans peine, l'occupant et Vichy retardant l'autorisation d'édition. Il meurt quelques mois après la Libération, presque oublié.
Il laisse une image contradictoire, ses qualités d'hommes d'État et ses compétences étant parfois masquées par un caractère orgueilleux, emporté qui a pu lui aliéner des amis au cours de sa carrière[2].
Famille
Longtemps célibataire, Caillaux épouse Berthe Gueydan, précédemment Mme Jules Dupré[11], le 25 août 1906. Divorcé en mars 1911[12], il se remarie le 21 octobre suivant avec Henriette Raynouard, précédemment Mme Léo Claretie[13], avec laquelle il entretenait une liaison depuis 1907[14],[15].
Œuvres
- Les Impôts en France. Traité technique, Paris, Chevalier-Marescq, 1896-1904, 2 vol.
- Les Finances de la France, Discours prononcé par M. Joseph Caillaux, ministre des finances. Extrait du procès-verbal de la séance de la Chambre des Députés du 9 décembre 1901, Paris, Imprimerie de la bourse du commerce, 1901, 69 p.
- Guide à l'usage des cultivateurs de la Sarthe qui veulent distiller leurs produits, Le Mans, Imprimerie de l'Institut de bibliographie, 1904, 33 p.
- Les Réformes fiscales, discours de M. Caillaux, prononcé à la Chambre des Députés dans la séance du 13 décembre 1904, Paris, Imprimerie de L. Cadot, 1905, 39 p.
- L'Impôt sur le revenu, projet de loi de M. Caillaux, Reims, Action populaire, 1909, 32 p.
- L'Impôt sur le revenu, Paris, Berger-Levrault, 1910, VIII-539 p.
- L'Action réformatrice, 1911
- La Guerre, discours prononcé à Mamers le 14 juillet 1916 sur la tombe des soldats morts pour la Patrie, Paris, Imprimerie de la bourse du commerce, 1916, 8 p.
- La Guerre et la République, un discours de M. Joseph Caillaux, Paris, A. Vervoort, 1916, 7 p.
- Agadir: ma politique extérieure, 1919
- Devant l'histoire: mes prisons, Paris, Éditions de la Sirène, 1920, V-349 p.
- Où va la France, où va l'Europe?, Paris, Éditions de la Sirène, 1922, 295 p.
- Ma doctrine, Paris, Ernest Flammarion, 1926, 283 p.
- La France aux prises avec la crise mondiale, 1932
- D'Agadir à la grande pénitence, 1933
- Mes Mémoires, Paris, Plon, 1942, 1943 et 1947, 3 vol.
Source principale
- Jean Jolly (dir.), Dictionnaire des parlementaires français, notices biographiques sur les ministres, sénateurs et députés français de 1889 à 1940, Paris, PUF, 1960, p. 834-840.
Notes et références
- Jean Jolly (dir.), Dictionnaire des parlementaires français, notices biographiques sur les ministres, sénateurs et députés français de 1889 à 1940, p. 836.
- Serge Berstein, Dictionnaire historique de la France contemporaine, tome I: « 1870-1945 », Éditions Complexe, 1995, 822 pages, pp. 112-115. « Caillaux, Joseph », dans Gisèle et
- Jean Jolly (dir.), Op. cit., p. 835.
- Alternatives économiques, n° 257, avril 2007, p. 78-81. « L’impôt progressif, une vieille bataille »,
- Jean-Denis Bredin, Joseph Caillaux, Gallimard, coll. Folio histoire, 1980.
- Présentation de l'affaire Bolo Pacha et de l'affaire du Bonnet rouge sur le site du Sénat
- Présentation de l'affaire du Bonnet rouge et inventaire de son dossier (1917-1928)
- Eugen Weber, L'Action française, éd. Fayard, 1985, p. 126, 127.
- Jean-Jacques Becker et Serge Berstein, rien « ne permet d'établir fût-ce l'ombre d'un soupçon de trahison. » Victoires et frustrations (1914–1929), Le Seuil, Paris, 1990, p. 199. Selon
- Caillaux, Joseph Pierre Marie Auguste
- La Nouvelle-Orléans en 1869, Berthe-Eva Gueydan a épousé le fils du peintre Jules Dupré vers 1885 et en a eu un fils. Elle rencontre Caillaux en 1900, avec lequel elle entame une liaison, avant d'engager une procédure de divorce en 1904. Il était l'oncle du peintre expressioniste français Rodolphe Caillaux (1904-1987, président du Salon Comparaisons, chevalier de la légion d'honneur. Voir Jean-Claude Allain, Joseph Caillaux – Le défi victorieux 1863-1914, t. 1, Imprimerie nationale, 1978, 589 pages (ISBN 2-11-080715-6 et 978-2110807151), p. 79 et Edward Berenson, The Trial of Madame Caillaux, University of California Press, 1993, 296 pages (ISBN 0-520-08428-4 begin_of_the_skype_highlighting 0-520-08428-4 end_of_the_skype_highlighting begin_of_the_skype_highlighting 0-520-08428-4 end_of_the_skype_highlighting), p. 133-168. Plus jeune des six filles d'un négociant installé à Paris, née à
- 1914, il justifie son divorce par ces mots : « Entre un homme en qui chacun s'accorde à reconnaître autorité, force et puissance et toi [Berthe] qui faisais preuve de ces mêmes qualités, cela ne pouvait pas durer. » Voir Sarah Fishman, Yves Durand, Cécile Veyrinaud, Femmes de prisonniers de guerre, 1940-1945, L'Harmattan, 1996, Paris, 280 pages (ISBN 2-7384-4051-7), p. 45. Lors du procès de sa seconde épouse, en
- Jules Claretie, en 1908. Voir Antoine Compagnon, Connaissez-vous Brunetière ? – Enquête sur un antidreyfusard et ses amis, Le Seuil, Paris, 1997, 282 pages (ISBN 2-02-030052-4), p. 25 et Jean-Claude Allain, Joseph Caillaux – Le défi victorieux 1863-1914, t. 1, op. cit., p. 82. Henriette Raynouard divorce du conférencier et écrivain Léo Claretie (1862-1924), neveu de
- Jean-François Sirinelli, La Vie politique française au XXe siècle, PUF, Paris, 1995, 1067 pages, p. 126.
- Jean François Chiappe, Le Monde au féminin – Encyclopédie des femmes célèbres, Somogy, 1976, 296 pages, p. 56.
Bibliographie
- Sur Joseph Caillaux
- Jean-Claude Allain:
- Joseph Caillaux et la seconde crise marocaine (thèse), Lille, Université Lille III, 1975, 3 vol.
- Joseph Caillaux, Tome 1 : Le défi victorieux, 1863-1914, Tome 2 : L’oracle, 1914-1944, Paris, Imprimerie nationale, 1981, 537 pages et 589 pages.
- Paul Binoux, Les pionniers de l'Europe: Joseph Caillaux, Aristide Briand, Robert Schuman, Konrad Adenauer, Jean Monnet, C. Klincksieck, 1972, 217 pages.
- Jean-Jacques Becker, « Le Procès Caillaux, une justice politique? », dans Marc Olivier Baruch, Vincent Duclert (dir.), Justice, politique et République: de l'affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie, Éditions complexe, 2002, 300 pages, pp. 211-220 (ISBN 2-87027-926-4).
- Jean-Denis Bredin, Joseph Caillaux, Paris, Gallimard, coll. Folio Histoire, 2001.
- Charles Maurice Chenu, Le procès de Madame Caillaux, Fayard, 1960, 252 pages.
- Roger de Fleurieu, Joseph Caillaux au cours d'un demi-siècle de notre histoire, R. Clavreuil, 1951, 305 pages.
- Manuel Gomez, Joseph Caillaux, traître ou visionnaire, Dualpha, 2007, 292 pages (ISBN 978-2-35374-045-1)
- François Henrion, Joseph Caillaux: sa doctrine politique et financière, 1989.
- Théodore Lescouvé, Affaire Caillaux, réquisitoire de M. le procureur général Théodore Lescouvé. Audience des 14, 15 et 16 avril [1920], Paris, Édition de la Revue des causes célèbres, politiques et criminelles, 1920, 52 p. (original : Archives Nationales de France, 605 AP/3 Affaire Caillaux-Calmette).
- Émile Roche, Joseph Caillaux, Avec Joseph Caillaux: mémoires, souvenirs et documents, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Institut d'histoire des relations internationales contemporaines, 1980, 221 pages.
- Paul Vergnet, Joseph Caillaux, La Renaissance du Livre, 1918, 200 pages.
- Sur le contexte
- Pascal-Raphaël Ambrogi, Jean-Pierre Thomas, Sénateurs: dictionnaire des parlementaires de la Gauche démocratique et du Rassemblement démocratique et social européen, 1891-2001, Atlantica, 2001, 497 pages, (ISBN 2-84394-373-6).
- Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
- Serge Berstein, Histoire du Parti radical, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1980 et 1982, 2 tomes
- Jean-Marie Mayeur, Jean-Pierre Chaline, Alain Corbin, Les Parlementaires de la Troisième République, Publications de la Sorbonne, 2003, 459 pages (ISBN 978-2-85944-484-6)
- Jean Thomas Nordmann, Histoire des radicaux, 1820-1973, La Table ronde, 1974, 529 pages
Liens externes
- Joseph Caillaux sur le site Gouv.fr
- « Caillaux Joseph Pierre Marie Auguste »
- Fiche du Sénat
- « Les grands ministres des Finances : Joseph Caillaux », La Vie Financière, n° 3192, vendredi 11 août 2006
- Discours de Joseph Caillaux enregistré en avril 1932 et traitant de la Grande Crise de 1929
- Les dossiers de l'Histoire: l'autre avant-guerre (1871-1914), par Henri Guillemin, 24 juin 1972
Chronologies
Précédé par Joseph Caillaux Suivi par Ernest Monis Président du Conseil 27 juin 1911 - 11 janvier 1912 Raymond Poincaré Émile Combes Président du Parti radical-socialiste 1913-1914 Charles Debierre Catégories :- Ministre de la Troisième République
- Président du Conseil de la Troisième République
- Ministre français des Finances
- Ministre français de l'Intérieur
- Ministre français des Cultes/Affaires ecclésiastiques
- Personnalité de l'Alliance démocratique
- Personnalité du Parti républicain, radical et radical-socialiste
- Élève du lycée Condorcet
- Ancien sénateur de la Sarthe
- Sénateur de la Troisième République française
- Ancien député de la Sarthe (troisième République)
- Ancien conseiller général de la Sarthe
- Naissance en 1863
- Décès en 1944
- Personnalité enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 54)
- Naissance au Mans
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