- Drole de guerre
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Drôle de guerre
Drôle de guerre
Personnels anglais et français d'un champ d'aviation le 28 novembre 1939. Pour les Allemands, la drôle de guerre est la "Sitzkrieg". Informations générales Date 3 septembre 1939 -
10 mai 1940Lieu Ligne Maginot,
Ligne SiegfriedIssue Déclenchement de la guerre ouverte, Bataille de France Belligérants France
Royaume-UniAllemagne Seconde Guerre mondiale,
Bataille de FranceBatailles Bataille de France et campagne des 18 jours
Invasion du Luxembourg · Bataille des Pays-Bas · Bataille de Hannut · Percée de Sedan · Bataille de La Horgne · Bataille de la Lys · Bataille d'Abbeville · Poche de Lille · Bataille de Dunkerque · Combat de Pont-de-l'Arche · Bataille des Alpes ·
Campagnes d'Afrique et du Moyen-Orient
Guerre en Asie et dans le Pacifique
La « drôle de guerre »[1] (en anglais phoney war, « fausse guerre » ; en allemand Sitzkrieg, « guerre assise »; en polonais dziwna wojna « guerre étonnante ») est la période de la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre européen entre la déclaration de guerre par la France et le Royaume-Uni (les Alliés) à l'Allemagne nazie le 3 septembre 1939 et l'invasion par cette dernière de la France, de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas le 10 mai 1940. Elle reçut ce surnom du journaliste Roland Dorgelès reprenant une expression utilisée dans un reportage sur les armées alliées qui attendaient l'offensive dans leurs retranchements et notamment la ligne Maginot en trompant l'ennui. Les communiqués des armées ne faisaient état d'aucune activité notoire, tout au plus quelques escarmouches.
Sommaire
Déroulement
Après s'être assuré que l'URSS participerait au démembrement de la Pologne en signant le Pacte germano-soviétique, Hitler lance ses armées sur ce pays le 1er septembre 1939, sans déclaration de guerre (voir : incident de Gleiwitz). En application de leur alliance, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne. En particulier, la France a garanti après 1918 par des traités d'assistance mutuelle l'existence de la plupart des pays nouvellement créés en Europe centrale (avec l'arrière-pensée de créer un cordon sanitaire autour de l'Allemagne). La France lance dès les premiers jours l'offensive de la Sarre avant de se retirer derrière la ligne Maginot.
Les Allemands vont utiliser pour la première fois sur le théâtre polonais la tactique de la « guerre éclair » (Blitzkrieg), qui assure à la Wehrmacht une victoire rapide malgré la contre-offensive de la Bsura. L'URSS prend alors sa part de la Pologne ainsi que les États baltes. Après l'échec des négociations avec la Finlande pour reculer la frontière soviétique près de Léningrad, l'URSS attaque (guerre d'Hiver) et arrache à la Finlande la région frontalière de Carélie. Les Finlandais résisteront trois mois puis finiront par céder.
Après sa première campagne victorieuse, Hitler se tourne vers l'ouest, mais rien ne se passe sur ce front pendant plusieurs mois. Retranchés derrière la ligne Maginot, les alliés attendent l'assaut des forces allemandes elles-même retranchées derrière la ligne Siegfried. C'est un conflit sans combats majeurs si ce n'est quelques escarmouches de patrouilles de reconnaissance. C'est ce que l'on appelle la drôle de guerre selon l’expression attribuée à l’écrivain Roland Dorgelès [2]
En France la structure de commandement se complexifie avec la création fin 1939 du GQG de Doumenc à mi-chemin entre Gamelin et Georges. On se retrouve dès lors pour le secteur clef des opérations avec pas moins de quatre échelons de commandement:
- – Gamelin (Défense nationale) ;
- – Doumenc (GQG intermédiaire) ;
- – Georges (Théâtre Nord-Est) ;
- – Billotte (premier Groupe d'Armées, c’est-à-dire l'essentiel de l'affaire).
Sans oublier la chaîne "Air" distincte.
Les trois premiers se « partageant » les principaux services d'état-major, ceux-ci y perdent évidemment en efficacité et plus personne ne dispose dans sa main de tous les outils nécessaires à la conduite de la bataille. « Cependant, la raison principale de ce désastre militaire, comme le confirme l'historien Max Lagarrigue relève plus de l’immobilisme d’un état-major vieillissant, prisonnier de la doctrine stratégique et tactique issue de la Grande Guerre. »[3] Si on ajoute ces deux personnalités spécifiques, l'une dans l'ombre de Reynaud, l'autre dans celle de Daladier.
Le conflit s'enlise jusqu'à ce que les hostilités reprennent au printemps, lorsque les alliés se préparent à couper l'approvisionnement en acier de Suède vers l'Allemagne depuis la Norvège, malgré une victoire éclatante, les Alliés raménent leurs troupes en urgence en France suite à l 'offensive allemande à travers la Belgique. Plus tard, l'Allemagne envahi le Danemark et la Norvège le 9 avril 1940.
La drôle de guerre prend définitivement fin lorsque les armées allemandes lancent le Fall Gelb, une vaste offensive sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg violant la neutralité de ces États, puis à travers les Ardennes (la percée de Sedan) afin de prendre à revers la ligne Maginot. Cela entraîne le rembarquement précipité du corps expéditionnaire du Royaume-Uni et de la France en Scandinavie d'une part et l'encerclement du gros des forces alliées dans la poche de Dunkerque d'autre part. La Royal Navy et les bateaux de plaisance britanniques évacuent leurs troupes et une large partie des forces françaises durant l'opération Dynamo en abandonnant leur équipement lourd, tandis qu'un rideau de troupes françaises freine la réduction du réduit avant d'être fait prisonnier.
Propagande, sabotages et économie de guerre
Les chansons patriotiques de la der des ders comme La Madelon sont utilisées en version douce-amère nostalgique. L'Allemagne a de son côté le Westwall ou ligne Siegfried. Les combats surtout aériens feront de part et d'autre environ 1 500 morts.
La propagande est dirigée pour l'Allemagne par Goebbels et pour la France par Giraudoux.
Les deux adversaires mettent leur économie au service de leurs armées.
Selon Roger Holeindre[4] (ex N°2 du Front National, membre de l'OAS), de nombreux sabotages auraient été commis par des ouvriers communistes en France, appliquant une consigne du Parti communiste français (aux ordres de Moscou) : « Une heure de moins pour la production, c'est une heure de plus pour la révolution »[réf. nécessaire]. Selon Holeindre, nombre d'avions, sortis d'usine, se seraient écrasés pour leur premier vol tandis que les saboteurs...organisaient des quêtes pour les aviateurs défunts ! Certains saboteurs auraient été démasqués et fusillés.
Les États-Unis vendent comptant leur matériel militaire uniquement aux Alliés tandis que l'URSS fait commerce de ses ressources avec l'Allemagne. L'accès au minerai de fer suédois déclencha un affrontement en Norvège et son invasion par les nazis. Les Alliés déclenchèrent le blocus et l'Allemagne quelques attaques par ses sous-marins.
Littérature et culture populaire
La « drôle de guerre » sert de contexte à de nombreuses œuvres littéraire comme Un balcon en forêt de Julien Gracq publié en 1958 où l'auteur prend appui sur son expérience de soldat dans les Ardennes au début de la Seconde Guerre mondiale.
L'expression "drôle de guerre" a été inventée courant 1940 par le journal Le Figaro.
C'est lors d'une tournée sur la ligne Maginot en 1939 que Pierre Dac introduit le mot Les Chleuhs pour désigner les soldats allemands [5].
Voir aussi
Liens internes
- Étapes marquantes de la Seconde Guerre mondiale :
- avant : Campagne de Pologne
- Drôle de guerre : Campagne de Norvège | Guerre d'Hiver
- après : Bataille de France
- Chronologie : septembre 1939 - octobre - novembre - décembre - janvier 1940 - février - mars - avril
Notes et références
- ↑ Max Lagarrigue, 99 questions… La France sous l’Occupation, Montpellier, CNDP, 2007, p. 2. C'est l'écrivain et reporteur de guerre Roland Dorgelès qui serait à l'origine de cette expression qui est passé à la postérité.
- ↑ Max Lagarrigue, ibidem, p. 2 (ISBN : 978-2-86626-280-8).
- ↑ Max Lagarrigue Ibidem, p. 2.
- ↑ source : "Trahison sur commande", de Roger Holeindre
- ↑ JE VAIS ME FAIRE CHLEUH, texte de la chanson de Pierre Dac, sur le site de France 2.
Autres lectures
- Cony, Christophe & autres, Les combats aériens de la drôle de guerre, revue Batailles Aériennes no.3, 1997.
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