- Konrad Adenauer
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Konrad Adenauer Konrad Hermann Joseph Adenauer, en 1952.Mandats Président fédéral de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne 21 octobre 1950 – 23 mars 1966 Prédécesseur Création du parti Successeur Ludwig Erhard Ministre fédéral des Affaires étrangères d'Allemagne
1er ministre fédéral des Affaires étrangères depuis 195115 mai 1951 – 6 juin 1955 Chancelier Lui-même Prédécesseur Aucun Successeur Heinrich von Brentano 1er chancelier fédéral allemand
(27e chancelier d'Allemagne)15 septembre 1949 – 15 octobre 1963
( 14 ans, 1 mois et 0 jour)Président fédéral Theodor Heuss
Heinrich LübkeGouvernement Adenauer I, II, III, IV et V Législature 1e, 2e, 3e et 4e Bundestag Majorité CDU/CSU-FDP-DP (1949-1953)
CDU/CSU-FDP-DP-BHE (1953-
1956)
CDU/CSU-FVP-DP (1956-1957)
CDU/CSU-DP (1957-1960)
Absolue CDU/CSU (1960-1961)
Noire-jaune (1961-1963)Prédécesseur Lutz Schwerin von Krosigk Successeur Ludwig Erhard Biographie Nom de naissance Konrad Hermann Joseph Adenauer Date de naissance 5 janvier 1876 Lieu de naissance Cologne, Reich allemand Date de décès 19 avril 1967 (à 91 ans) Lieu de décès Bad Honnef, RFA Nationalité allemande Parti politique CDU Religion Église catholique romaine
Chanceliers fédéraux d'Allemagne modifier Konrad Hermann Joseph Adenauer, né le 5 janvier 1876 à Cologne et mort le 19 avril 1967 à Rhöndorf, est un homme politique allemand chrétien-démocrate.
Il fut de 1949 à 1963 le premier chancelier fédéral de la République fédérale d’Allemagne.
Il est aussi considéré comme l'un des Pères de l'Europe et l'un des promoteurs avec le général de Gaulle de la réconciliation franco-allemande.
Sommaire
Biographie
Débuts en politique
Konrad Adenauer est né à Cologne le 5 janvier 1876. Après des études de droit et d'économie, il choisit une carrière dans l'administration. Il devient membre du parti du Centre (Zentrum) en 1906, et en 1908 conseiller municipal de la ville de Cologne dont il sera le maire de 1917 à 1933.
Un élu de la Prusse opposé au nazisme
Il est par ailleurs membre et président du Conseil d'État de Prusse de 1920 à 1933, jouant un rôle important dans la tentative d'une certaine autonomie de la Rhénanie vis-à-vis de la Prusse mais ne se ralliant pas au séparatisme Rhénan (visant à une indépendance de la République rhénane) au début des années 1920. Pour son hostilité affichée au nazisme, Goering le démet de toutes ses fonctions en 1933.
Il est emprisonné brièvement après la nuit des Longs Couteaux, en 1934, puis entre juillet et novembre 1944 après l'attentat contre Hitler du 20 juillet 1944.
Activité politique sous l'occupation alliée
Après la guerre, l'administration militaire américaine lui confie à nouveau le poste de maire de Cologne, mais les Britanniques le congédient peu après, ne le considérant pas à la hauteur. Il est très actif dans le parti CDU nouvellement créé et en devient vite le chef : en 1946 il est élu président de la CDU dans la zone britannique, et de 1950 à 1966 pour la RFA (République fédérale allemande).
Le premier chancelier fédéral d'après-guerre
Le 1er septembre 1948, le Conseil parlementaire (chargé de la rédaction d'une constitution) le choisit pour président. Avec une voix d'avance il est élu chancelier le 15 septembre 1949, poste qu'il occupera jusqu'en 1963. Par trois fois, en 1953, 1957 et 1961 il remporte les élections législatives avec la CDU/CSU, toujours à une distance notable du SPD. En 1957 il obtient même la majorité absolue.
Il a marqué la politique de son époque au point que l'on parle d'une « ère Adenauer » (en rapport aussi à sa longévité au pouvoir). Ses actions portent essentiellement sur le regain de la souveraineté allemande et le rétablissement de la confiance des Alliés envers l'ancien ennemi, passant ainsi par l'intégration de la RFA dans le bloc de l'Ouest. Ce dernier point entraîne un vif combat avec l'opposition.
Si cette politique aggrave en effet le fossé séparant les deux Allemagnes, Adenauer la considérait comme indispensable : seule une Allemagne forte face à l'Union soviétique pouvait mener à une réunification. L'Allemagne de l'Ouest (RFA) est membre-fondateur de la CECA en 1951, puis de la CEE en 1957 lors de la signature du traité de Rome. Elle entre au Conseil de l'Europe en 1951 et à l'OTAN en 1955.
Après sa nomination en tant que premier chancelier fédéral, Konrad Adenauer fit pression pour que Bonn devienne la capitale « provisoire » de la nouvelle République fédérale d'Allemagne.
Dès 1949, Adenauer sent l'Allemagne de l'Ouest prête à une coopération dans le domaine de la défense dans un cadre européen. Cette coopération démarre lors de la guerre de Corée et des discussions internationales qu'elle entraîne (CED en 1952, dissoute en 1954). Il demande en échange la souveraineté de la RFA (accords de Paris).
Adenauer est l'objet d'un attentat manqué le 27 mars 1952, organisé par des anciens membres de l'Irgoun s'opposant au rapprochement entre le nouvel état d'Israël et la République fédérale d'Allemagne[1].
Politique étrangère
Diplomatiquement, Adenauer recrée des liens avec le nouvel État d'Israël et se réconcilie avec la France. Le traité de l'Élysée, signé le 22 janvier 1963, annonce une coopération avec la France dans tous les domaines. Lors de sa visite à Moscou en 1955, Adenauer obtient la libération des 10 000 prisonniers de guerre allemands restants et accepte les liens diplomatiques proposés par l'URSS. En 1958, il participe avec le maire de Berlin-Ouest, Willy Brandt aux protestations contre « l'ultimatum de Khrouchtchev ». Pourtant, il ne peut que subir l'édification du Mur de Berlin en 1961.
Retraite
Au milieu de son quatrième mandat, Adenauer démissionne le 15 octobre 1963 sous une forte pression de son propre camp. Son ministre de l'Économie, Ludwig Erhard, père de l'économie sociale de marché, est choisi par le Bundestag pour lui succéder. Konrad Adenauer meurt le 19 avril 1967 à Rhöndorf.
La volonté et la mise sur pied du réarmement de la RFA
Lorsqu'elle voit le jour en 1949, la République fédérale d'Allemagne est un État sans armée. La guerre est à peine terminée et nombre de politiciens et de militaires sont réticents à remettre un uniforme aux Allemands. Cette réticence est perceptible en RFA même, et parmi les partis chrétiens-démocrates et socialistes de la majorité, les plans de réarmement de Konrad Adenauer ne font pas l'unanimité.
Pour le chancelier, la volonté de son pays de se défendre aux côtés d'autres nations occidentales contre une attaque venue de l'Est n'est rien de plus que l'expression du droit d'exister de la république, qui avait pour voisins directs deux États satellites du bloc soviétique : la Tchécoslovaquie et la République démocratique allemande. Avec ses 50 millions d'habitants, soit près du triple de la RDA, la RFA figure en outre à la première place du classement démographique européen. L'idée du réarmement connaîtra de nombreuses étapes.
Il faudra attendre que le parlement français rejette le plan Pleven en août 1954, pour qu'Adenauer et ses collaborateurs disposent de la liberté de manœuvre nécessaire. Le 5 mai 1955, la RFA adhère officiellement à l'OTAN et en novembre de la même année, la Bundeswehr est constituée. Au début, elle ne compte que des volontaires, parmi lesquels de nombreux vétérans de la Wehrmacht, enrôlés dans la BGS et qu'une promotion et un salaire à l'avenant ont achevé de convaincre.
Bien que les candidats aient subi un examen approfondi sur leur attitude pendant la guerre et de leur attachement à la démocratie, Adenauer se voit reproché d'avoir mis des fidèles du régime nazi à la tête des forces armées ouest-allemandes. Le chancelier répond aux critiques que l'OTAN n'a pas demandé des généraux de dix-huit ans.
C'est ainsi que la Bundeswehr deviendra, en termes numériques, la composante la plus importante des forces armées de l'OTAN en Europe et que l'Allemagne de l'Ouest déploiera, devant le rideau de fer, davantage de soldats que les États-Unis et le Royaume-Uni réunis.
Citations
- « L'oubli de ses propres fautes est la plus sûre des absolutions. »
- « L'histoire est le total des choses qui auraient pu être évitées. »
- « Commencez donc par vous rendre impopulaire et vous serez pris au sérieux. »
- « Au fond, si l'on m'aime bien... Tant mieux ! »
Vie personnelle
- Konrad Adenauer fut marié à Emma Weyer. Cette dernière meurt en 1917, avant qu'Adenauer n'accède au poste de maire de Cologne.
- Augusta « Gussie » Zinsser fut de 1919 à 1967 son épouse. Fille du dermatologiste Ferdinand Zinsser, Gussie ne sera connue qu'en 1958 du grand public, alors que le photographe allemand Heinrich Gergerusi publie avec son accord un portrait de l'épouse du chancelier fédéral.
Arbre généalogique partielJohann Konrad Adenauer
(1833 - 1906)Hèlene Scharfenberg
(1849 - 1919)Emma Weyer
x28/01/1904 Köln
† 06/10/1916 KölnKonrad Adenauer
° 05/01/1876 Köln
† 19/04/1967 RhöndorfAugusta Zinsser
xx 26/09/1919 Köln
† 1948 RhöndorfKonrad Adenauer
° 1906
†1993Max Adenauer
° 21/09/1910 Köln
† 06/01/2004 KölnRia Adenauer
° 1912
† 1998Ferdinand Adenauer
° 1921
† 1922Paul Adenauer
° 1923Lotte Adenauer
° 1925Libet Adenauer
° 1928Georg Adenauer
° 1931Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (de) Konrad-Adenauer-Stiftung
- (de) Konrad Adenauer dans le musée virtuel LeMO du Musée historique allemand (DHM)
- (de) Publications de et sur Konrad Adenauer dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale allemande (DNB)
Catégories :- Personnalité allemande du XXe siècle
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- Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne
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- Naissance à Cologne
- Décès en 1967
- Récipiendaire de l'ordre du Soleil levant
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