- La Comédie humaine
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La Comédie humaine Édition de
La Comédie humaine (en anglais!) de 1901.Auteur Honoré de Balzac Genre Étude de mœurs (romans, nouvelles, contes, essais) Pays d'origine France Lieu de parution Paris Éditeur Béchet, Gosselin, Mame, Charpentier, Dubochet Furne et Hetzel Collection Études de mœurs, Études analytiques, Études philosophiques, Ébauches rattachées à La Comédie humaine. Date de parution 1830-1856 Série 137 ouvrages (dont 91 achevés) La Comédie humaine est un ensemble d’ouvrages d'Honoré de Balzac de 137 œuvres comprenant 95 romans, nouvelles, essais[1] réalistes, fantastiques, ou philosophiques, mais aussi des contes, des essais, et 25 œuvres ébauchées, regroupées sous le titre Ébauches rattachées à la Comédie humaine[2], ainsi que 8 romans de jeunesse écrits entre 1822 et 1825 sous divers pseudonymes, reniés par leur auteur, mais réédités dans les volumes I et II des Œuvres diverses[3] où l'on trouve les germes et les thèmes des œuvres de la Comédie humaine, Falthurne étant considéré comme la base de Séraphîta[4].
Les textes sont classés par milieux sociaux, par lieux géographiques, ou par catégories psychologiques (Scènes de la vie privée, Scènes de la vie de province) réunis dans des ensembles génériques (Études de mœurs, Études philosophiques, Études analytiques). L’écriture de l’ensemble s’échelonne de 1829, avec les Chouans, à 1850, avec les ouvrages inachevés à sa mort et complétés par Charles Rabou : le Député d'Arcis (1854), les Petits bourgeois de Paris, (1856), le Comte de Sallenauve, (1856), et aussi les Paysans publié en 1854 par sa veuve, Évelyne Hanska.
« Cette idée vint d’une comparaison entre l’Humanité et l’Animalité[5]. » L’ambition de l’auteur était de décrire de façon quasi exhaustive la société qui l’entourait, construisant ainsi un édifice qui pourrait « faire concurrence à l’état civil[5] ». Il voulait enfermer toute son époque dans sa Comédie humaine. Toutefois, en 1837, le titre qu’il envisage pour son œuvre est Études sociales, qui deviendra La Comédie humaine en 1842, en référence à La Divine Comédie de Dante[6],[7]
L’élaboration
L’idée de relier entre eux les récits en faisant revivre les protagonistes de chaque roman ou nouvelle ne vient à Balzac qu’en 1835 avec le Père Goriot où l’on voit reparaître pour la deuxième fois l’important Eugène de Rastignac déjà présenté en 1832 dans Étude de femme et Autre étude de femme publié alors sous le titre Une conversation entre onze heures et minuit inséré dans les Contes bruns. Balzac se ravisait souvent dans ses classements, et ses titres. Il pouvait rattacher Le Message à la Grande Bretèche, puis publier les deux textes de façon autonome[9]. Le Colonel Chabert ne paraît sous sa forme définitive qu’en 1844 après une première version publiée en 1832, sous le titre la Transaction. La Maison du chat-qui-pelote fut d’abord intitulé Gloire et Malheur en première publication 1830 et le texte connut 4 autres éditions et autant de remaniements jusqu’à la dernière édition Furne qui fut elle même corrigée indéfiniment et qui parut sous le titre : La Maison du chat-qui-pelote[10]. On aura une idée de la multiplicité des avatars des éléments de la Comédie humaine en consultant les notices de chaque titre et l’historique de chaque publication, avec les innombrables remaniements que Balzac apportait jusqu’à se ruiner en frais d’imprimerie pour la révision des bons à tirer[11]. Balzac pouvait certainement écrire vite, beaucoup et inlassablement. On raconte que c’est en une seule nuit, chez son amie Zulma Carraud à La Poudrerie d’Angoulême, qu’il écrivit la Grenadière[12] et selon Zulma Carraud : « La Grenadière, cette jolie perle, fut écrite en jouant au billard. Il quittait le jeu, me priant de l’excuser, et griffonnait sur un coin de table, puis revenait à la partie pour la quitter bientôt[13]. »
La structure
Dès 1834, Balzac conçoit la structure de la Comédie humaine comme un édifice en trois parties :
« à la base de l'édifice : les Études de mœurs représentent les effets sociaux. La seconde assise est les Études philosophiques, car, après les effets viendront les causes.(...) Puis, après les effets et les causes, doivent se chercher les principes. Les mœurs sont dans le spectacle, les causes sont dans les coulisses et les machines. Les principes, c’est l’auteur, mais, à mesure que l'œuvre gagne en spirales les hauteurs de la pensée, elle se mesure et se condense[14]. »
Pourtant, dans chaque œuvre de la Comédie Humaine, les effets, les causes et les principes sont sans cesse mêlés comme si chaque roman était construit sur le principe de l’édifice général. Dans le Lys dans la vallée, l'histoire d'amour d'Henriette de Mortsauf et Félix de Vandenesse se déroule au plan des « effets », l’analyse des causes de l’échec apparent de cet amour se rapporte aux « principes » puisés dans la peinture de l’enfance conçue comme caractère et comme destin[15].
Les Études de mœurs offrent l’histoire générale de la société, mais les Études philosophiques composées de romans, de contes de nouvelle fantastiques sont pour Balzac la clé qui permet de comprendre l'ensemble de son œuvre. Il leur accordait une énorme importance et ce n’est pas par hasard si le grand succès lui arriva avec la Peau de chagrin. Selon lui : « Cette œuvre reliait les études de mœurs aux études philosophiques par l'anneau d’une fantaisie presqu'orientale où la vie elle-même est prise avec le Désir, principe de toute passion[16]. »
L'avant-propos que l'écrivain esquisse à partir de 1842, pressé par son éditeur Jules Hetzel, n'est ni une improvisation de dernière minute, ni un « artifice de librairie[17]. » Le projet, tel qu'il le décrit en 1834 dans une lettre à Ewelina Hańska, était déjà conçu : « Je crois qu’en 1838, les trois parties de cette œuvre gigantesque seront, sinon parachevées, du moins superposées et qu’on pourra juger la masse[18]. ». Dès 1832, il accourt de la rue Cassini jusqu'au Faubourg Poissonnière où habitent les Surville pour leur annoncer : « Saluez-moi car je suis tout bonnement en train de devenir un génie. ». Et il déroule son plan en faisant les cent pas dans leur salon[19].
L’écriture et le talent balzacien
Honoré de Balzac emploie une méthode que Marcel Proust[20] appelait « l’éclairage rétrospectif » à savoir : le passé d’un personnage n’est révélé que longtemps après sa présentation, ce qui donne un souffle de vie et un supplément de mystère à ses romans et nouvelles. Jacques Collin, apparu dans le Père Goriot, se précise sous le nom de l’abbé Carlos Herrera dans Splendeurs et misères des courtisanes. La vicomtesse de Beauséant dont on voit le triste échec dans la Femme abandonnée aura été une séductrice tout au long de la Comédie humaine. La princesse de Cadignan (autrement appelée Diane de Maufrigneuse dans les Secrets de la princesse de Cadignan), ne cesse d’être précisée, montrée sous tous les angles, même celui le plus généreux et inattendu dans le Cabinet des Antiques. Mais Balzac s'écarte parfois de la cohérence chronologique de ses personnages. Ainsi Blondet est nommé préfet soit en 1833 dans Autre étude de femme[21], soit 1837-38 dans Les Paysans[22],[23] ou soit en 1842 dans Le Cabinet des Antiques[24].
Balzac utilise aussi le principe du narrateur, comme si l’auteur du roman reproduisait le récit que lui aurait fait quelqu’un d’autre. Cela permet une mise en perspective de plusieurs lieux à la fois élargissant ainsi le panorama avec des histoires dans l’histoire (récits enchâssés). Balzac part de l’environnement immédiat du narrateur (salon, auberge, campagne), et il déroule le fil de son récit avec des retours et des questions posés au narrateur par les personnages qui l’entourent, introduisant suspense ou remarques philosophiques. Le médecin Horace Bianchon est le narrateur de la Grande Bretèche, le journaliste et écrivain Émile Blondet est témoin et narrateur intermittent dans le Cabinet des Antiques[25], Hermann, un négociant allemand, est le narrateur et le décrypteur du crime de L'Auberge rouge.
Balzac est également scénographe, costumier, régisseur : « Balzac, par sa gestion si particulière de l'espace et du temps, a inventé l'écriture cinématographique[26]. » Les minutieuses descriptions de l’ameublement d’une maison, des costumes des personnages jusque dans les moindres détails (Balzac emploie les termes les plus précis que ce soit pour la passementerie, les étoffes, l’architecture d’intérieur ou d’extérieur) sont celles d’un scénographe, voire d'un cinéaste[27]. L’auteur de la Comédie humaine plante ses décors avec un soin presque maniaque ce qui explique l’engouement des metteurs en scène pour ses textes, souvent adaptés à l’écran (télévision et cinéma) (voir Films basés sur l'œuvre d'Honoré de Balzac).
Exploration de la Comédie humaine
S’il est vrai que l’on peut lire séparément chaque ouvrage de la Comédie humaine et l’apprécier comme tel, il reste certain que chacun ne prend sa profondeur et ses arrières-plans de signification que si on le replace dans le contexte de l’Œuvre entière[28].
Les innombrables « explorateurs » de la Comédie humaine qui se sont succédé depuis Charles de Spoelberch de Lovenjoul à nos jours, d'Ethel Preston[29] à Marcel Bouteron[30] de S. Rogers[31] à Maurice Bardèche[32] de Pierre-Georges Castex[33] à Michel Butor[34], et ceux qui continuent à le faire, n’en finissent pas de découvrir toutes les ressources de l’immense « conte » que représente cet ensemble, un « poème comparable à ceux d’Homère et, bien sûr de Dante[35] »,[36].
On s’est longtemps trompé sur Balzac en le prenant par exemple pour un romancier uniquement réaliste, parce qu’on croyait pouvoir en juger d’après trois ou quatre « chefs-d'œuvre » isolés de l’ensemble. C’était une erreur[37], car il n’est possible d’approcher son secret que si l’on pénètre dans l’immensité de l’œuvre globale et si on l’explore tout entière. Elle prend alors ses véritables proportions et ce caractère « visionnaire » que Baudelaire fut le premier à signaler[37].
La Comédie humaine, née spontanément et soumise après coup à un « programme » est bien un édifice unique[37], une sorte de labyrinthe fléché où chaque personnage nous indique la direction d’un autre. Ce parcours non linéaire peut être suivi pendant un temps, abandonné, et repris longtemps plus tard. Il accompagne toute une vie.
La Société de la Comédie Humaine
Article détaillé : Personnages de la Comédie humaine.Balzac avait passé en revue à peu près toutes les couches sociales de son époque, établissant une sorte de catalogue raisonné de types humains représentatifs de leur milieu. Selon la définition de Bernard Pingaud dans son introduction à l'Envers de l'histoire contemporaine[38], roman pétri de complots : « La Comédie humaine est elle- même le produit d’un complot ourdi souverainement par l’auteur pendant ces nuits de veille où il avait l’impression de régner sur le monde et dont le sens caché lui est apparu lorsqu’il a eu l’idée de créer l’association imaginaire des personnages qui permet leur retour d’un livre à l’autre. À partir de ceci, on pourrait bâtir toute une théorie de la fiction et montrer que le roman balzacien ne ressemble guère à l’amalgame de plat réalisme et de romanesque débridé qu’on entend souvent sous ce nom. Mais ce serait une autre histoire, non moins secrète, quelque chose comme l’envers d’une œuvre. ».
Le retour des personnages
Article détaillé : liste alphabétique des personnages d'Honoré de Balzac.Le philosophe Alain a défini la Comédie humaine comme un « carrefour où les personnages se rencontrent, se saluent, et passent. De là vient qu'au lieu d'être dans un roman, on est dans dix[39]. » Pour François Mauriac, c'est un « rond-point (..) d'où partent les grandes avenues que Balzac a tracées dans sa forêt d'hommes[40]. »
On peut énumérer les figures principales du monde balzacien, des types humains que l’on verra reparaître souvent, formant des portraits de groupes dans un chassé-croisé savant[41],[42]. Une technique littéraire qui a donné lieu à un genre : les personnages reparaissants, repris notamment par Marcel Proust et Émile Zola.
Toutefois, la fréquence des réapparitions et le nombre de romans dans lesquels sont cités ces personnages, ne correspondent pas toujours à leur importance réelle[43]. Ainsi des personnages capitaux comme Jean-Joachim Goriot, Le Cousin Pons, la Cousine Bette, l'abbé Birotteau du Curé de Tours, César Birotteau, Coralie ou Esther Gobseck seront les figures majeures d'un seul roman et ne réapparaissent que très rarement, sous forme d'évocation le plus souvent[44]
L'argent
Balzac parlait-il d'argent uniquement parce que c'était une de ses préoccupations premières ? Ou bien faisait-il œuvre de témoin d'une époque où le mot d'ordre était : « enrichissez-vous » ? Les avis sont partagés sur la question. On trouve de bonnes raisons dans la première hypothèse comme dans la seconde. Charles Baudelaire, qui voyait en lui un visionnaire passionné, (« Tous ses personnages sont doués de l'ardeur vitale dont il était animé lui-même. Toutes ses fictions sont aussi profondément colorées que les rêves (...) bref, chacun dans Balzac, même les portières, a du génie. Toutes les âmes sont des âmes chargées de volonté jusqu'à la gueule. »[45]), regrettait néanmoins que ce cerveau poétique fût tapissé de chiffres comme le cabinet d'un financier[46]:
Pourtant, si l'argent a une telle importance dans la Comédie humaine, Félicien Marceau y voit une preuve supplémentaire de ce Balzac-visionnaire :
« (...) dont le réalisme est sujet à caution. On a dit parfois : comment un homme qui s'est tué au travail aurait-il eu le temps de voir tout ce qu'il décrit ? C'est ignorer les pouvoirs du romancier, qui n'a pas besoin de regarder longtemps pour voir, qui n'a aucun besoin de vivre d'abord ce qu'il écrit... C'est parce que Balzac est un visionnaire que, au moins dans son constat, il arrive quelques années avant Karl Marx. Le romancier arrive toujours premier et cela est dans l'ordre[47]. »
Autrement dit, Balzac ne fait que constater, avec la Comédie humaine, ce que Marx dissèquera dans Le Capital. Ce n'est pas une obsession, c'est un diagnostic[48], à une époque où la Haute banque de Nucingen fleurissait déjà avec un Laffitte.
Balzac prend soin de présenter chaque personnage avec son revenu exact. Jean-Joachim Goriot arrive à la pension Vauquer avec huit à dix mille francs, sa fille Delphine de Nucingen a une dot de trente mille francs de rente, Eugène de Rastignac a trois cent mille livres de rentes en fin de carrière, on connaît le montant des dettes de Diane de Maufrigneuse etc. L'argent devient là unité de mesure romanesque pour chaque protagoniste dont les possessions varient d'un roman à l'autre[49].
Balzac décrit aussi avec une précision d'économiste moderne, les manipulations diverses que s'autorisent les banquiers de la Haute Banque dans La Maison Nucingen, notamment les Cessation de paiements, appelée au XIXe siècle : Liquidation, mot dont le sens a évolué depuis[50]. Ces liquidations, considérées comme normales par Frédéric de Nucingen, voire nécessaires et intelligentes, entraînent la ruine des créanciers. Il n'existe qu'un seul épisode où l'honneur de la famille est rétabli malgré une faillite, et où la liquidation est évitée: dans Eugénie Grandet, Eugénie se charge de payer les dettes de son oncle Guillaume Grandet[51], au nom de son amour pour Charles Grandet (qui, quant à lui; refuse d'honorer les créanciers, considérant que "les affaires de son père n'étaient pas les siennes"[52]). Preuve de la rareté, chez Balzac, de cet acte: "Le payement des intérêts fut pour le commerce parisien l'un des événements les plus étonnants de l'époque"[53]. Le banquier-type décrit par l'auteur de la Comédie humaine est un croisement de plusieurs figures de la finance de son époque : Beer Léon Fould[54] et Georges Humann[55].
La Comédie humaine
Historique des éditions
Il existe plusieurs collections des œuvres de Balzac en multiples formats chez divers éditeurs. Par ordre chronologique, on peut citer les éditions Levasseur et Urbain Canel (1829), Mame-Delaunay (1830), Gosselin (1832) Madame Charles-Béchet (1833), Werdet (1837), Charpentier (1839). Une édition illustrée de Charles Furne (20 volumes, in-8, de 1842 à 1852) a réuni l’intégralité de La Comédie humaine en association avec Houssiaux puis Hetzel, Dubochet et Paulin[56],[57].
Cette liste se base sur l’édition de la Pléiade qui suit l’ordre de publication de Balzac.
Études de mœurs
Scènes de la vie privée
- La Maison du chat-qui-pelote, 1830, (Mame-Delaunay), 1839, (Charpentier), 1842 (Furne)
- Le Bal de Sceaux,1830, (Mame et Delaunay-Vallée), 1842 (Furne)
- Mémoires de deux jeunes mariées, 1842 (Furne)
- La Bourse, 1830, (Mame-Delaunay), 1835, (Béchet), 1839, (Charpentier), 1842 (Furne)
- Modeste Mignon, 1844
- Un début dans la vie, 1844 (1e éd.), 1845 (Furne).
- Albert Savarus, 1842, (1e éd. Furne)
- La Vendetta, (idem)
- Une double famille, 1830, (1e éd.), 1842 (Furne)
- La Paix du ménage, 1830, (1e éd.), 1842, (5e éd. Furne)
- Madame Firmiani, 1832, (1e éd. Gosselin), 1835, (éd Béchet), 1839, (Charpentier) 1842, (Furne)
- Étude de femme, 1831, (1e éd. Gosselin, 1842, (4e éd.Furne)
- La Fausse maîtresse, 1842, (1e éd. Furne)
- Une fille d'Ève, 1839,(Souverain) puis dans l’édition Furne de 1842
- Le Message (1833) éditions Mame-Delaunay.
- La Grande Bretèche, 1832, 1837, 1845
- La Grenadière
- La Femme abandonnée, 1833, (1e éd. Béchet)
- Honorine
- Béatrix, 1839
- Gobseck, 1830, (1e édition), 1842 (Furne)
- La Femme de trente ans, 1834 (éd.Charles-Béchet), 1842, (Furne)
- Le Père Goriot, 1835
- Le Colonel Chabert, 1835
- La Messe de l'athée, 1836
- L'Interdiction, 1836
- Le Contrat de mariage, 1835, (1e éd.), 1842, (Furne-Hetzel)
- Autre étude de femme, 1839-1842
Scènes de la vie de province
- Ursule Mirouët, 1842
- Eugénie Grandet, 1833
- Dans Les célibataires
- Pierrette, 1840
- Le Curé de Tours, 1832
- La Rabouilleuse, intitulé à l’origine Un ménage de garçon, 1842
- Dans Les parisiens en province
- Dans Les rivalités
- Illusions perdues, 1836 à 1843 comprenant :
- Les Deux poètes (1837)
- Un grand homme de province à Paris (1839)
- Ève et David 1843 (Les Souffrances de l’inventeur)
Scènes de la vie parisienne
- Histoire des Treize, comprenant :
- 1) Ferragus, 1834
- 2) La Duchesse de Langeais, 1834, 1839
- 3) La Fille aux yeux d'or, 1835
- César Birotteau, 1837 (Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau)
- La Maison Nucingen, 1838
- Splendeurs et misères des courtisanes, 1838, (Werdet), 1844-1846, (Furne)
- Comment aiment les filles
- À combien l’amour revient aux vieillards
- Où mènent les mauvais chemins
- La Dernière Incarnation de Vautrin
- Les Secrets de la princesse de Cadignan
- Facino Cane, 1837
- Sarrasine, 1831
- Pierre Grassou
- Dans Les parents pauvres
- Un homme d’affaires (Esquisse d’homme d’affaires d’après nature), 1844 aux éditions Hetzel
- Un prince de la bohème 1840, 1844 édition Potter, 1846, édition Furne
- Gaudissart II
- Les Employés ou La Femme supérieure, 1838, (Werdet), 1844, (Furne)
- Les Comédiens sans le savoir
- Les Petits Bourgeois (inachevé), terminé et publié par Charles Rabou en 1856-1854[58]
- L'Envers de l'histoire contemporaine, 1848
- Madame de la Chanterie
- L’Initié
Scènes de la vie politique
- Un épisode sous la Terreur, 1845
- Une ténébreuse affaire, 1843, (Souverain et Lecou), 1846, (Furne).
- Le Député d'Arcis (inachevé), terminé et publié en 1854 par Charles Rabou, selon la promesse qu’il avait faite à Balzac peu avant sa mort. Le texte se compose de trois parties :
- L'Élection. 1847
- Le Comte de Sallenauve (inachevé), terminé et publié par Charles Rabou en 1856[59]
- La Famille Beauvisage1854-1855
- Z. Marcas
Scènes de la vie militaire
Scènes de la vie de campagne
- Les Paysans, (inachevé). Publié en 1854 par la comtesse Evelina Hanska, Madame de Balzac.
- Le Médecin de campagne, 1833
- Le Curé de village, 1841
- Le Lys dans la vallée, 1836
Études philosophiques
- La Peau de chagrin, 1830, 1834, 1837, Furne : 1846
- Jésus-Christ en Flandre
- Melmoth réconcilié, suite de Melmoth, l’homme errant, roman gothique de Charles Robert Maturin
- Le Chef-d'œuvre inconnu, 1831, 1837, (Furne : 1846)
- Gambara,1837
- Massimilla Doni,1837[60]
- La Recherche de l'absolu, 1834, 1839, 1845
- L'Enfant maudit[61]
- Adieu, 1830
- Les Marana
- Le Réquisitionnaire
- El Verdugo
- Un drame au bord de la mer, 1834, 1835, 1843, 1846
- Maître Cornélius, 1832, 1836, 1846
- L'Auberge rouge
- Sur Catherine de Médicis, 1836-1844
- Introduction
- Le Martyr calviniste
- La Confidence des Ruggieri
- Les Deux Rêves
- L'Élixir de longue vie, 1831, 1834, 1846
- Les Proscrits, 1831[62]
- Louis Lambert
- Séraphîta
Études analytiques
- Physiologie du mariage, 1829 (Levasseur), 1846, (Furne)
- Petites misères de la vie conjugale
- Pathologie de la vie sociale comprenant :
Ébauches rattachées à la Comédie humaine
Article détaillé : Ébauches rattachées à la Comédie humaine.Les Ébauches rattachées à la Comédie humaine sont des contes, nouvelles, fragments d’histoire ou des essais qui permettent de reconstituer le parcours littéraire de Balzac et d’en éclairer les zones d’ombre. En cela, elles ont une valeur historique importante, et parfois, une valeur littéraire inattendue. Mais c’est surtout par ce qu’elle nous apprennent sur Balzac et sa manière d’écrire qu’elles sont précieuses. L’ensemble des manuscrits éparpillés à la mort de l’auteur ont pu être réunis grâce au patient travail de collectionneur du vicomte Charles de Spoelberch de Lovenjoul, et après lui aux « archéologues littéraires » qui ont travaillé à remettre en ordre, à interpréter le sens de ces textes en cherchant ce qui les rattachaient à la Comédie humaine[63].
Divers
- Les Cent contes drolatiques.
- Contes bruns, 1832 en participation avec Philarète Chasles et Charles Rabou.
- Peines de cœur d'une chatte anglaise et autres Scènes de la vie privée et publique des animaux - Études de mœurs. 1844 et 1845. Éditions Hetzel. adaptation théâtrale d'Alfredo Arias 1977 et 1978 - Opéra en 2 actes (1983 et 1984).
- Essai sur l'argot, 1844 inséré dans la quatrième partie de Splendeurs et misères des courtisanes.
Géographie de la Comédie humaine
Balzac avait une prédilection pour la France, sa province, ses campagnes qu'il décrit parfois avec lyrisme, et qu'il observait avec un soin maniaque[64].
« Balzac a beaucoup visité les lieux qu’il voulait décrire et il a parlé lui-même avec beaucoup de gens qui deviendront ses types humains. En plus, il s’est immergé dans la connaissance des sujets qu'aborderont ses personnages dans leur conversation. De cette manière, le lecteur a l’impression que l’auteur est sur son terrain[65]. »
Mais son réalisme n'allait pas jusqu'à la simple description de choses vues . Tout était finalement re-créé avec des bribes de lieux rajoutés les uns aux autres comme un tableau impressionniste. La Bourgogne décrite dans Les Paysans ressemble fort à une campagne très peu éloignée de Paris, d'ailleurs les personnages y font sans cesse l'aller-retour. Balzac avait aussi recours à des compléments d'informations lorsqu'il estimait ne pas connaître assez un lieu : Marceline Desbordes-Valmore (originaire de Douai) lui apporta les éléments pour compléter son tableau de la ville et de la vie d'une famille bourgeoise dans La Recherche de l'absolu[66],[67]
Si la province prend une place incontestable dans la géographie de la Comédie humaine, notamment la Touraine et les pays de Loire, le véritable théâtre de l'œuvre de l'auteur reste Paris où il revient sans cesse, même lorsqu'il en est parti : La Muse du département, La Rabouilleuse, Béatrix.
Paris, personnage presque autonome, qui semble façonner n'importe quel protagoniste arrivant de n'importe où (Lucien de Rubempré, Rastignac), un personnage qui vit, qui respire, qui agit :
« Il est dans Paris certaines rues déshonorées autant que peuvent l'être un homme coupable d'infamies; puis il existe des rues nobles, puis des rues simplement honnêtes, puis de jeunes rues sur la moralité desquelles le public ne s'est pas encore formé d'opinion, puis des rues assassines, des rues plus vieilles que de vieilles douairières ne sont vieilles[68]... »
Cette cité labyrinthique où l'on passe des salons dorés du Faubourg Saint Germain (Splendeurs et misères des courtisanes), aux rues boueuses (La Cousine Bette) a quelque chose de dantesque.« Il y a deux Paris : celui des salons, des atmosphères suaves, des tissus soyeux , des quartiers élégants, et celui plus infernal, des orgies, des ruelles sombres (Ferragus), des mansardes misérables[69]. » Paris est un tourbillon où l'on va des salles de jeux où se ruinent les aristocrates (Raphaël de Valentin) aux lieux de rendez-vous élégants sur les Grands Boulevards comme le Café Tortoni de Paris ou le restaurant Le Rocher de Cancale que Balzac fréquentait lui-même, et surtout l'Opéra Le Peletier et les Italiens.
Dans l'introduction de La Fille aux yeux d'or, Balzac présente le monde parisien sous cinq « physionomies » qui sont autant de sphères parcourues par le « mouvement ascensionnel de l'argent », cinq cercles de l'Enfer[70].
C'est peut-être ce contraste entre misère et grandeur qui séduira Charles Dickens et Fédor Dostoievski[71] qui font eux aussi évoluer leurs personnages dans des villes - labyrinthes, du ruisseau aux palais.
L'autre pays de prédilection et d'inspiration de Balzac était l'Italie, notamment Rome et Venise où il a situé des œuvres ayant un rapport avec l'art ou Ferrare, théâtre d'une version balzacienne de Don Juan, L'Élixir de longue vie.
Jugements portés sur la Comédie humaine
Article détaillé : Réception de la Comédie humaine.Après l'acharnement contre Balzac aussi bien de la presse, de la critique, et d'universitaires qui poursuivirent leur dénigrement après la mort de l'auteur, (Émile Faguet), La Comédie humaine fut saluée comme un chef-d'œuvre. Dans les premiers à prendre la défense de Balzac, on compte Jules Barbey d'Aurevilly, admirateur de l'écrivain qui l'inspirait. Barbey répliqua en 1857 dans Le Pays, en réponse à une attaque de La Revue des Deux Mondes.
Hippolyte Taine publia en 1865 une étude intuitive de la Comédie humaine ([72]), ainsi que plusieurs articles élogieux dans Le Journal des débats[73] et dès 1858 : Balzac, sa vie, son œuvre, texte qui sera publié de nouveau en 1865 et 1901[74], auquel Zola se réfèrera souvent, tout en prétendant le contester pour le pur plaisir de la joute puisqu'il se déclare dans l'Évènement : « l'humble disciple de Monsieur Taine »[75].
Émile Zola, dès 1866, commence la publication de ses critiques intitulées Mes Haines, titre provocateur pour ce qui est en réalité un éloge continu de La Comédie humaine[76]. Le 29 mai 1867, à un ami (Anthony Vallabrègues), il écrit : « Avez vous lu tout Balzac ? Quel Homme ! Je le relis en ce moment. Il écrase tout le siècle. Victor Hugo et les autres, pour moi, s'effacent devant lui. »[77]. Quant à la Comédie humaine, il la définit ainsi : « L'épopée moderne, créée en France, a pour titre la Comédie Humaine et pour auteur Balzac. »[78]. Et encore : « Balzac est à nous, Balzac, le royaliste, le catholique a travaillé pour la république, pour les sociétés et les religions libres de l'avenir. »[79] A ceux là s'ajoutent André Gide, François Mauriac, Alain[80] et Roland Barthes : « Balzac, c'est le roman fait homme , c'est le roman tendu jusqu'à l'extrême de son possible. C'est en quelque sorte le roman définitif. »[81] Certains sont outrés par le traitement réservé à Balzac. Tel Marcel Proust[82] qui ne ménage pas ses attaques contre le critique le plus virulent : Sainte-Beuve.
Galerie de la Comédie humaine
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Vers Ostende : Jésus-Christ en Flandre
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Rue de Paris : La Cousine Bette
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Vue des toits de Paris : La Peau de chagrin
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Parc de Sceaux : Le Bal de Sceaux
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Boutiques Paris : César Birotteau
Notes et références
- Œuvres de la Comédie humaine, 95 romans et nouvelles
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- Avant-propos de la Comédie humaine, 1842. Honoré de Balzac,
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- Vachon p.305-306
- les Secrets de la princesse de Cadignan, comprenant aussi : Étude de femme, Autre étude de femme, la Femme abandonnée, la Grenadière, Madame Firmiani, le Message, la Grande Bretèche, Folio Classique, Gallimard 1971-1980. Préface de Jean Roudaut, p. 7-22, notice et notes de Samuel S. de Sacy, p. 349,350,353, au recueil
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- André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, Hachette, 1965, p.201.
- Les Secrets de la princesse de Cadignan, Étude de femme, Autre étude de femme, Madame Firmiani, La Femme abandonnée, Gallimard, 2003. Samuel S de Sacy.Folio Classique p. 351, recueil comprenant :
- Zulma Carraud en 1868, texte cité par Roger Pierrot, dans la notice sur La Grenadière, Bibliothèque de la Pléiade, 1976, t.II, p. 458, (ISBN 207010852X). Écrit par
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- « C'était bien lui l'homme aux faillites mythologiques, aux entreprises hyperboliques et fantasmagoriques (...)ce gros enfant bouffi de génie et de vanité, qui a tant de qualités et tant de travers que l'on hésite à retrancher les uns de peur de perdre les autres. Charles Baudelaire, Garnier, Paris, 1962, p. 536. »
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- Balzac, Eugénie Grandet, "Ainsi va la vie": "Mon cousin, monsieur le président de Bonfons s'est chargé de vous remettre la quittance de toutes les sommes dues par mon oncle.."
- Balzac, Eugénie Grandet, "Ainsi va la vie"
- Balzac, Eugénie Grandet, "Ainsi va le monde"
- La Maison Nucingen : les origines de la fortune de Fould, Folio Classique, Paris, 1989, p. 41-49, op. cit. Anne-Marie Meininger, Préface de
- baron de Nucingen et ce ministre des Finances : tous deux originaires d'Alsace, ils partagent également une même condition de parvenu trop vite enrichi sous l'Empire, de financier implacable élevé à la pairie sous le règne de Louis-Philippe. Hans Bäckvall (« Le charabia "tudesque" dans l'œuvre de Balzac », Moderna Språk, 1970, p. 392) a souligné les similitudes entre le
- historique de l’édition Furne. Voir l’
- Voir aussi La Pléiade qui suit l’ordre de publication de Balzac
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- Balzac Voir bibliographie sur la page de
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Voir aussi
Liens externes
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