- Le Cousin Pons
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Le Cousin Pons Auteur Honoré de Balzac Genre Roman réaliste Pays d'origine France Lieu de parution Paris Éditeur Calmann-Lévy Collection Scènes de vie de parisienne Date de parution 1847 Dessinateur Alcide Théophile Robaudi Série La Comédie humaine Chronologie Splendeurs et misères des courtisanes La Cousine Bette Le Cousin Pons est un roman d’Honoré de Balzac, paru en feuilleton en 1847 dans Le Constitutionnel, et publié en volume la même année. Ce roman fait partie des Scènes de la vie parisienne dans la section les Parents pauvres, où le Cousin Pons voisine avec la Cousine Bette, dont il est l’exacte symétrie. Le cousin est aussi bon et naïf que la cousine est aigrie et nuisible.
Sommaire
L’histoire
La description du bonhomme Pons indique déjà qu’il est ridicule :
- En conservant dans quelques détails de sa mise une fidélité quand même aux modes de l’an 1806, ce passant rappelait l’Empire sans être par trop caricature. Pour les observateurs, cette finesse rend ces sortes d’évocations extrêmement précieuses. Mais cet ensemble de petites choses voulait l’attention analytique dont sont doués les connaisseurs en flânerie ; et, pour exciter le rire à distance, le passant devait offrir une de ces énormités à crever les yeux, comme on dit, et que les acteurs recherchent pour assurer le succès de leurs entrées. Ce vieillard, sec et maigre, portait un spencer couleur noisette sur un habit verdâtre à boutons de métal blanc !... Un homme en spencer, en 1844, c’est, voyez-vous, comme si Napoléon eût daigné ressusciter pour deux heures.
Le spencer du cousin le classe déjà dans les gens démodés. Maurice Ménard[1] le place dans la même catégorie que le père Séchard des Illusions perdues, le père Grandet, ou le Père Goriot : ce sont des hommes d’une autre époque égarés dans un siècle qui n’est pas le leur.
Le cousin Pons a, en outre, deux autres manies qui feront de lui une victime : il est gourmand et il a une passion de collectionneur d’objets précieux[2]. Homme pauvre vivant avec son fidèle ami, l’Allemand Schmucke, dans des conditions presque sordides, il est prêt à subir toutes les humiliations pour être invité à un bon repas dans sa famille Camusot de Marville, en réalité noble de fraîche date, qui, par ailleurs, le méprise. Les Camusot de Marville sont des parvenus, gens de robe à l’honnêteté douteuse (juge Camusot).
Ils sont à peine plus éduqués que la logeuse du cousin Pons et tout aussi rapaces qu’elle. Ils n’ont pas compris l’esprit délicat de leur parent pauvre et ne le comprendront jamais.
Mais, le jour où l’on s’aperçoit que sa collection vaut une fortune, alors ce sera une bataille féroce où la cousine Camusot, la logeuse, Madame Cibot, le brocanteur Rémonencq, le collectionneur Élie Magus se déchaîneront pour s’approprier le trésor, avec l'aide du médecin Poulain et de son complice, l'avoué déchu Fraisier. Les deux innocents, Pons et le fidèle Schmucke, seront écrasés par cette rapacité dont ils sont incapables d'imaginer la violence.
Analyse
Le roman reprend la structure tripartite caractéristique des œuvres balzaciennes : exposition lente qui contient des forces non encore enchaînées, tension progressive par convergence d'éléments, puis précipitation du drame. Mais les douloureuses obsessions de l'auteur influent sur le choix et la vision du sujet : la persécution de Pons, qui ne vit que par la passion de l'art et les délicatesses du cœur, et qui finit écrasé par la société, par la violence et la vénalité des riches et des pauvres, de la bourgeoisie et du peuple. Le roman est aussi une réflexion et une rêverie sur l'énergie : la collection, comme la gourmandise, est une double compensation, matérielle et passionnelle, du manque d'argent et d'amour. Or, depuis La Peau de chagrin, le problème chez Balzac est de se méfier du désir si l'on veut durer et construire : aussi Pons est-il tué par sa collection.
Adaptations à la télévision
- 1976 : Le Cousin Pons (du roman d'Honoré de Balzac), téléfilm de Guy Jorré
Notes et références
- Balzac et le comique dans La Comédie humaine, Presses Universitaires de France, 1983.
- Michel Butor qui s’étend longuement sur le cousin Pons et la cousine Bette. Paris, La Différence, 1998, 3 vol. Lire les Improvisations de
Bibliographie
- Donald Adamson, « L’Histoire de deux bassons de l’Opéra, et Le Cousin Pons » L’Année balzacienne, Paris, Garnier Frères 1963, p. 185-95.
- (en) Donald Adamson, « Le Cousin Pons: The ‘Paragraphe composé’ », Modern Language Review, 1964, n° 59, p. 209-13.
- (en) Donald Adamson, « The Genesis of Le Cousin Pons », London, Oxford UP, 1966.
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- Pierre-Marc de Biasi, « La Collection Pons comme figure du problématique », Balzac et Les Parents pauvres : le Cousin Pons, la Cousine Bette, Françoise van Rossum-Guyon, Éd., Groningen, Univ. de Groningue, 1988, p. 61-73.
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- Michiel van Brederode, « Italique et majuscules dans La Cousine Bette », Balzac et Les Parents pauvres : le Cousin Pons, la Cousine Bette, Françoise van Rossum-Guyon, Éd., Groningen, Univ. de Groningue, 1988, p. 165-170.
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- Roland Le Huenen, « L’Écriture du portrait féminin dans La Cousine Bette » Balzac et Les Parents pauvres : le Cousin Pons, la Cousine Bette, Françoise van Rossum-Guyon, Éd., Groningen, Univ. de Groningue, 1988, p. 75-85
- A Lorant, « Les Parents pauvres d’Honoré de Balzac: La Cousine Bette, le cousin Pons. étude historique et critique », Genève ; Paris, Droz, Minard, 1967.
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- Françoise van Rossum-Guyon, Éd., Balzac et Les Parents pauvres : le Cousin Pons, la Cousine Bette, Paris, SEDES, 1981.
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