- Palais-Royal
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Le Palais-Royal est à l’origine un palais historique auquel a été adjoint un ensemble urbain, dans le 1er arrondissement de Paris, au nord du palais du Louvre. Sa cour d’honneur accueille Les Deux Plateaux, œuvre de Daniel Buren, et une sculpture de Pol Bury. La Comédie-Française est intégrée à cet ensemble.
Sommaire
Histoire
Les origines du Palais-Royal
Le palais a originellement été construit par l’architecte Jacques Lemercier, à la demande du cardinal de Richelieu, à partir de 1622. Son emplacement correspond pour partie à celui qu’occupait l’hôtel de Rambouillet. À cette époque, il s’agissait du palais Cardinal. Le cardinal de Richelieu fréquentait régulièrement le brillant salon que la marquise de Rambouillet tenait en son hôtel. Entièrement reconstruit vers 1781, des galeries sont érigées sur le pourtour du jardin, et vendues à des commerçants. Il ne reste du Palais original, que la galerie des Proues, au sud-est.
Demeure royale
- À sa mort, le cardinal de Richelieu légua le palais à Louis XIII.
- À partir de 1643, après la mort de Louis XIII, la régente Anne d’Autriche et son fils, le jeune Louis XIV, ainsi que le cardinal Mazarin quittèrent le Louvre pour habiter ce palais. C’est à cette époque qu’on le rebaptise « Palais Royal ».
- En 1648, à l’époque de la Fronde, les Parisiens envahissent le palais pour s’assurer que le jeune Louis XIV et sa mère n’ont pas pris la fuite.
La demeure de Monsieur
- En 1661, Louis XIV s’installe au Louvre et c’est son frère Philippe (dit Monsieur frère du roi) qui reçoit le palais en apanage.
Demeure du régent
- En 1692, le régent Philippe II d’Orléans (fils de Monsieur) en hérite. Sous la Régence, il habita le Palais et y mena une vie de débauche avec ses « roués ».
Un foyer révolutionnaire
À la veille de la Révolution française, le palais appartenait à Philippe IV d’Orléans (futur Philippe-Égalité) qui le fit reconstruire suite à un incendie survenu en 1773. Il en fit alors un haut-lieu parisien, et y installa des boutiques, des théâtres, des cafés (café de Foy, café Lamblin), un jardin… On surnomma alors le palais, le palais marchand et Philippe d’Orléans, reçu le sobriquet de "prévôt des marchands" [1]. Le Palais-Royal devint un lieu d’agitation et un lieu de divertissement et de débauche[2]. À l’époque de la Révolution, le Palais-Royal devint le centre de toutes les agitations populaires. Les orateurs y haranguaient la foule et c’est de là que partit l’agitation qui précéda la prise de la Bastille. Ainsi, le 12 juillet 1789, Camille Desmoulins harangua la foule (son discours est demeuré célèbre), hissé sur une table du café de Foy, invitant les promeneurs à arborer un signe distinctif, ce fut la feuille des arbres : le vert[3] qui illustre l’espoir. La révolutionnaire Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt y apparaissait aussi de temps en temps, au moindre symptôme d’émeute, avec sa bande de femmes.
C’est de là que partit également le 5 octobre 1789 la députation qui s’est élevée contre le veto royal. Le même jour, plusieurs milliers de femmes partirent du Palais-Royal et marchèrent sur le château de Versailles en réclamant du pain. Le lendemain, elles ramenèrent la famille royale : le « Boulanger » (Louis XVI), la « Boulangère » (Marie-Antoinette) et le « Petit Mitron » (le dauphin)[4], aux Tuileries sous bonne escorte.
Le Palais-Royal pendant la Révolution offrira le spectacle d’une déambulation aimable tout au plus canaille où l’amour règne, sinon la simple coquetterie.
Les cafés y prennent leurs aises sous les arcades, en prolongeant leur commerce sous les frondaisons. Ils sont foyers d’agitation verbale. La tribune des idées nouvelles, tant que la Révolution va fonctionner, et évoluer, au rythme de la parole, aux à-coups des passions qu’elle soulève. Ils furent moins le temple exclusif que l’espace de l’anarchie qui y était, de tradition, tolérée.
C’est au Palais-Royal qu’en 1793, fut tué par l’ancien garde du corps Pâris, le député Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau qui avait voté la mort du roi.
Chaque fois enfin qu’une tête était promenée dans les rues de Paris, on était sûr que sa première station serait au Palais-Royal parmi les clubistes et les prostituées, et sous les fenêtres du prince. Les têtes de Foulon, de Berthier, de la princesse de Lamballe passèrent toutes par là. Un jour une charrette chargée de condamnés à mort y passait à son tour ; elle s’arrêta un instant devant le palais. Parmi les victimes qu’elle amenait au supplice la foule avait reconnu le duc d’Orléans, et elle avait voulu qu’il contemplât une dernière fois sa demeure ; et elle le huait. Philippe-Égalité leva alors les épaules : « Ils m’applaudissent ! » s’écria-t-il.
En 1793, le palais devint bien national.
Sous l’Empire
Le Palais-Royal fut, après le 18 brumaire, affecté au Tribunat. Il prendra le nom de Palais du Tribunat, jusqu'en 1807, date de suppression de cette assemblée.
Sous la Restauration
En 1830, le Palais Royal se trouve au cœur des événements révolutionnaires. C'est l'arquebusier Le Page, situé rue de Richelieu qui donne leurs premières armes aux insurgés lors des Trois Glorieuses.
La résidence des ducs d’Orléans
Le palais fut restitué à la famille d’Orléans en 1814 ; il demeura la résidence des ducs d’Orléans jusqu’en 1848. Dès le 24 décembre 1814, Pierre-François-Léonard Fontaine est nommé architecte du duc d’Orléans, il fera les aménagements nécessaires à l’usage et à la bienséance (grand escalier d’Honneur, galerie d’Orléans, etc.) pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet. Avec l'accession du duc d'Orléans à la couronne de France, le Palais-Royal a été brièvement la résidence du chef de l'État, Louis-Philippe, roi des Français, du 9 août 1830 à son installation aux Tuileries, en septembre 1831.
Le Palais est pillé par les révoltés qui renversent la Monarchie de Juillet, le 22 février 1848.
La Commune
- En mai 1871, pendant la Commune, l’édifice fut incendié. Heureusement, le dévouement de quelques habitants du quartier permit d’éviter la destruction complète du bâtiment. Cependant, l’aile droite de la Cour de l’horloge et les étages du bâtiment central brûlèrent.
Il sera restauré deux ans plus tard pour recevoir le Conseil d’État.Le Palais-Royal aujourd’hui
Fonctions
- Le Conseil d’État s’y installa en 1875.
- Le Conseil constitutionnel et le Ministère de la Culture y siègent également.
- La Comédie-Française.
- Le Tribunal des conflits.
Le Palais suit depuis plusieurs années, un plan pluriannuel de restauration aussi bien à l'intérieur, qu'à l'extérieur. Après la restauration des deux plateaux de Buren en 2009, l'année 2010 est marquée par la restauration de la galerie de Chartres, de la double rangée de portique de la galerie d'Orléans et des façades rue de Valois.
Jardin
Article détaillé : Jardin du Palais-Royal.Colonnes de Buren
Article détaillé : Les Deux Plateaux.En 1985, Jack Lang choisit l’artiste Daniel Buren pour installer dans la cour d’honneur du palais une de ses œuvres. L’artiste crée des colonnes de marbre noir et blanc et éclairées la nuit d’une lumière verte fluorescente : Les Deux Plateaux. Celles-ci déclenchent une vive polémique sur le rapport de leur installation dans ce lieu et sur l’art contemporain.
Le Palais-Royal et les arts
Scènes de films tournées au Palais-Royal
- 1963 : Charade de Stanley Donen avec Audrey Hepburn et Cary Grant
- 1992 : Le soleil naît derrière le Louvre (téléfilm, série "Nestor Burma") de Joyce Bunuel avec Guy Marchand
- 1994 : Entretien avec un vampire (Interview with the Vampire) de Neil Jordan
- 1996 : Hommes, femmes, mode d'emploi de Claude Lelouch
- 2004 : Un fil à la patte de Michel Deville
- 2005 : Da Vinci Code (The Da Vinci Code) de Ron Howard
- 2006 : Marie Besnard, l'empoisonneuse de Christian Faure (téléfilm)
- 2007 : La vie sera belle d'Edwin Baily (téléfilm)
- 2007 : Nicolas Le Floch d'Edwin Baily (téléfilm)
- 2007 : Paris de Cédric Klapisch
- 2008 : Cash d'Eric Besnard
- 2008 : Les Herbes folles d'Alain Resnais
- 2009 : L'Armée du crime de Robert Guédiguian
Voir aussi
- Colette a fini ses jours dans un appartement du Palais-Royal
Article connexe
Notes et références
- Michel de Decker, Le duchesse d'Orléans, épouse de Philippe-Égalité, mère de Louis-Philippe, rééd.Pygmalion 2001 (première édition 1981), p.99
- Comme le rappelle la chanson Le Palais Royal est un beau quartier (« Le Palais Royal est un beau quartier / Toutes les jeunes filles sont à marier »).
- Cette couleur fut remplacée par les bleu, blanc et rouge une fois qu’on se fût rappelé que le vert était la couleur du comte d’Artois.
- ISBN 2-7372-2272-9), p. 9 André Garnier, Pains et viennoiseries, recettes et techniques, édit. Dormonval , Lucerne, 1992 (
Liens externes
- Insécula
- sur le site du ministère de la culture
- sur le site du Conseil Constitutionnel
- sur le site du Conseil d'Etat
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