- Le Colonel Chabert
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Le Colonel Chabert Sur la table vermoulue, les Bulletins de la Grande Armée étaient ouverts et paraissaient être la lecture du Colonel.Auteur Honoré de Balzac Genre Étude de mœurs Pays d'origine France Lieu de parution Paris Éditeur Mame-Delaunay Collection La Comédie humaine Date de parution 1844 Dessinateur Édouard Toudouze Série Scènes de la vie parisienne Chronologie Le Père Goriot La Messe de l'athée Pour les articles homonymes, voir Le Colonel Chabert (homonymie).Le Colonel Chabert est un roman d’Honoré de Balzac qui paraît sous sa forme définitive en 1844[1], une première version du texte ayant paru en 1832 (sous le titre la Transaction dans la revue l'Artiste). Il sera de nouveau publié en feuilleton dans le supplément littéraire du Constitutionnel en 1847.
Il entre dans les Scènes de la vie privée de la Comédie humaine, dont il est un des principaux romans.
Le colonel Chabert, en tant que tel, est une parenthèse émouvante dans la galerie de portraits balzaciens, un hommage rendu aux grognards de Napoléon Ier.
Si l’on ne retrouve plus ce personnage dans la Comédie humaine (excepté un rappel dans la Rabouilleuse, où Philippe Bridau évoque la charge glorieuse du colonel Chabert à la bataille d'Eylau), nombre de protagonistes du roman ont, en revanche, un rôle dans les œuvres suivantes ou précédentes, en particulier les gens de robe dont fait partie Maître Derville.
Maître Derville, qui reçoit le colonel Chabert et accepte de le défendre, est un avoué important dans la Comédie humaine. On le retrouve dans Une ténébreuse affaire où il succède à Maitre Bordin, et où le comte Henri de Marsay meurt dans de mystérieuses circonstances.
Maître Derville est aussi l’avoué de la femme de Chabert, ce qui explique son insistance à éviter un procès et à proposer une transaction. Il acquiert dans Gobseck une grande réputation par la manière dont il rétablit la fortune de la vicomtesse de Grandlieu. C’est aussi l’avoué du père Goriot et l’exécuteur testamentaire de Jean-Esther van Gobseck pour sa nièce Esther Gobseck dans Splendeurs et misères des courtisanes.
Thème
L’histoire commence dans une étude d’avoué où six clercs font des plaisanteries pendant qu’ils travaillent. Puis un vieil homme arrive et tous se moquent de lui parce qu’il porte des vêtements très anciens. Le vieil homme dit qu’il doit parler avec le patron de l'étude, M. Derville. Les clercs lui jouent un tour et disent que Maître Derville ne voit ses clients qu’à minuit. Alors le vieil homme sort et déclare être le colonel Chabert qui était mort dans la bataille d’Eylau, à la suite de la question d'un saute-ruisseaux. Le colonel Chabert revient la nuit au bureau de M. Derville et l’avoué lui accorde une entrevue. Chabert lui raconte alors son histoire incroyable :
Hyacinthe Chabert, enfant trouvé, a gagné ses galons de colonel dans la Garde impériale en participant à l’expédition d’Égypte de Napoléon Ier, a épousé Rose Chapotel, une modeste roturière qu’il a installée dans un luxueux hôtel particulier.
Blessé en participant, au cours de la bataille d'Eylau en 1807, à la charge monumentale donnée par Joachim Murat qui force l’ennemi à la retraite, il est déclaré mort. Mais il est resté vivant sous une montagne de cadavres.
Le colonel a cependant réussi à faire reconnaître son identité de l’autre côté du Rhin, et après de longs détours, il revient à Paris en 1817 pour découvrir que Rose Chapotel, remariée à un homme avide de pouvoir dont elle a deux enfants, porte maintenant le nom de comtesse Ferraud. Elle a d'autre part liquidé tous les biens du colonel Chabert en minimisant sa succession.
La fortune du colonel a été distribuée à sa femme, au fisc et aux hospices de Paris. Mais Napoléon a rendu la part du fisc à la Comtesse, lui permettant de commencer une nouvelle vie pendant la Restauration et d'atteindre une position sociale élevée. Elle n’a jamais répondu aux lettres du colonel et lorsqu'elle apprend que le colonel est vivant, elle refuse de le reconnaître et l'accuse d'être un imposteur.
Malgré le caractère invraisemblable de l’affaire du vieux « carrick » (surnom donné à Chabert par les clercs de l’étude), Maître Derville accepte de s’occuper du colonel Chabert.
Chabert voudrait retrouver ses biens, son rang, et sa femme. Mais la femme du colonel refuse de reconnaître son ancien mari. Elle a tiré une fortune énorme de sa disparition et c'est pour sa fortune que le comte Ferraud, de vieille noblesse, et émigré pendant la Terreur l'a épousée. Le comte est revenu en France sans le sou, il a refusé de servir Napoléon en 1808. Mais il fait partie de la haute société et après la défaite de Napoléon, il a retrouvé son rang. Il regrette même son mariage avec la comtesse et il songe à épouser la fille d'un pair de France.
Rose Chapotel redoute de perdre son rang, sa fortune et son mari. Mais après une rencontre dans l'étude de maître Derville qui a bien étudié l'affaire, la comtesse admet que le colonel n'est pas un imposteur. Derville conseille au colonel Chabert de ne pas saisir la justice et d’accepter une transaction. Chabert est tout prêt à accepter la transaction avec la comtesse qui gagne la confiance du vieil homme avec l’aide de son avoué Delbecq. Le colonel Chabert part avec Delbecq pour signer un acte où il admettrait qu’il est un intrigant. Rose Chapotel tente de jouer de sa séduction avec son ex-mari qu'elle cajole honteusement. Mais le colonel se rend compte à temps qu’il a été trompé, et il dit à sa femme qu’il la méprise et qu’il renonce à réclamer son dû.
Malgré le soutien de Maitre Derville, il renonce à toute transaction déshonorante et disparaît pour se réfugier à l’hospice où il devient l’anonyme numéro 164, septième salle. Rencontrant, quelques années après, l’homme rendu méconnaissable par la misère, Derville s’écrie : « Quelle destinée. Sorti de « l’hospice des enfants trouvés », il revient mourir à « l’hospice de la vieillesse », après avoir, dans l’intervalle, aidé Napoléon à conquérir l’Égypte et l’Europe. »
Adaptations théâtrales
- 2 juillet 1832 : Chabert, histoire contemporaine en 2 actes, mêlée de chant, avec Jacques Arago, Paris, Théâtre du Vaudeville, Paris.
- 1978 : Le Colonel Chabert, (d'Honoré de Balzac), réalisation de Pierre Sabbagh, Au Théâtre ce soir
Adaptations au cinéma
- 1911 : Le Colonel Chabert. France. Réalisation : André Calmettes et Henri Pouctal.
- 1920 : Le Colonel Chabert (Il Colonnello Chabert). Italie. Réalisation : Carmine Gallone. Interprétation : Charles Le Bargy, Rita Pergament.
- 1932 : Un homme sans nom (Mensch Ohne' Namen [L'Homme sans nom]). Allemagne. Réal. : Gustav Ucicky, adaptation par Robert Liebman. Interprétation : Werner Krauss (version allemande) ou Firmin Gémier (version française), Mathias Wieman, Hans Brausewetter, Helene Thimig.
- 1943 : Le Colonel Chabert de René Le Hénaff
- 1994 : Le Colonel Chabert d’Yves Angelo
Notes
- voir texte). Stéphane Vachon, Le Colonel Chabert : « L'œuvre prend son titre définitif, la division en chapitres a disparu » (
Bibliographie
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- (en) Ginette Vincendeau, « Unsettling Memories », Sight and Sound, July 1995, no 5 (7),30-32.
Voir aussi
Article détaillé : Films basés sur l'œuvre d'Honoré de Balzac.Article détaillé : Balzac au théâtre.Liens externes
- Le Colonel Chabert par Stéphane Vachon sur le site de la maison de Balzac à Paris.
- Le Colonel Chabert, version audio
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