- Pont Neuf
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Pour les articles homonymes, voir Pont Neuf (homonymie).
pont Neuf Pays France Localité Paris Latitude
LongitudeFranchit la Seine Type Pont en maçonnerie Longueur 238 m Largeur 20 m Matériau Pierre Construction 1578 - 1607 Géolocalisation sur la carte : Paris
Listes Ponts remarquables • les plus longs • suspendus • à haubans • en arc • romains • cantilever
modifier Le pont Neuf est, malgré son nom, le plus ancien pont de Paris qui traverse la Seine. Toujours intact, il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1889[1].
On trouve écrit « le pont Neuf[2] » mais aussi « le Pont-Neuf[3] ».
Il a été inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1991, avec l'ensemble des quais de la Seine à Paris.
Ce site est desservi par la station de métro Pont Neuf.
Sommaire
Histoire
Ce pont a engendré une grande composition d'urbanisme et de paysage urbain. Il doit être associé à la place Dauphine et au square du Vert-Galant, bien que celui-ci ait mis plus de deux cents ans pour apparaître dans son aspect actuel.
Il est à la pointe ouest de l'île de la Cité, un des lieux d'origine de la création de Paris. La composition comprend deux grands axes, celui du pont sensiblement nord-sud qui coupe l'axe est-ouest représenté par le fleuve. Elle prend en compte ses deux bras et les plantations faites après. Pour ces deux raisons au moins, c'est un paysage urbain majeur de Paris.
Cette pointe de l'île a toujours été convoitée par les architectes et les urbanistes. Plusieurs projets sont connus dont le plan de Pierre Patte de 1775[4], qui recense les emplacements pour installer une statue de Louis XV à Paris. Une première version propose la statue de Louis XV face à celle d'Henri IV, une autre due à Patte lui-même remplaçait la statue d'Henri IV par celle de Louis XV et le socle devenait une grande fontaine. En 1809, Benjamin Zix, inspiré par le retour d'Égypte de Napoléon Ier propose un obélisque, et en 2010, dans le cadre de la consultation du Grand Paris, l'architecte Roland Castro n'hésite pas à proposer une tour très contemporaine à la pointe du Vert-Galant.
Le pont
Le pont Neuf est le plus ancien pont subsistant de Paris. C'est, après le pont aval et le pont amont du périphérique, le troisième plus long pont de Paris (238 m).
Il a gardé le nom qu'on lui a attribué spontanément à l'époque de sa construction. Celle-ci a été décidée en 1577, et le 2 novembre de cette année-là, Henri III désigne une commission chargée d'assurer la bonne construction du pont et le suivi des travaux. Il charge Claude Marcel, contrôleur général des Finances, d'assurer la liaison entre lui et la commission.
La construction est autorisée par lettres patentes du roi le 16 mars 1578, lequel pose la première pierre de l'ouvrage le 31 mai suivant en présence de la reine mère Catherine de Médicis et de la reine Louise de Lorraine.
Sa construction se poursuivra jusqu'en 1607, sous le règne d'Henri IV. Cependant, le chantier prit du retard et les travaux durent être suspendus pendant dix ans, de 1588 à 1598 du fait des guerres de religion. En 1599, Henri IV ordonne la reprise des travaux, dont il confie la conduite à Guillaume Marchant et François Petit.
C'est aussi le premier pont de Paris à ne plus être couvert. En juillet 1606, alors que la construction du pont s'achève, Henri IV décide de l'aménagement d'une place presque fermée avec des maisons ayant des façades identiques — la place Dauphine — entre le palais de la Cité et le terre-plein situé entre les deux culées du pont.
Le 23 août 1614, quatre ans après l'assassinat du roi, la statue équestre d'Henri IV commandée à Jean de Bologne par Marie de Médicis pour être placée sur le terre-plein de l'île de la Cité, entre les deux culées du pont, est inaugurée. Elle sera fondue ainsi que les deux bas-reliefs des faces latérales (Œuvres de Pierre Francheville, de Cambrai) pour faire des canons en 1792 lors de la Révolution française et dont des fragments du cheval ainsi que les quatre statues, ornant les angles, d'esclaves ou de nations vaincues (Œuvres de Pierre Francheville) sont conservés au Musée du Louvre. Elle fut remplacée sous la Restauration par une nouvelle statue équestre d'Henri IV, réalisée grâce à une souscription lancée par Louis XVIII et inaugurée en 1818, d'après le modèle du sculpteur Lemot s'inspirant de l'original du fondeur Pietro Tacca premier assistant de Jean de Bologne. Cette statue a été réalisée avec le bronze de l'effigie de Desaix[5].
On trouve de part et d'autre des repères témoins de la crue de la Seine de 1910. Son niveau moyen est au-dessus du niveau moyen du quartier du Marais.
Au premier trimestre 2007, la Ville de Paris en a achevé la restauration intégrale, avec la dernière arche et ses mascarons, côté rive droite et voie sur berge.
La Pompe de la Samaritaine
Le 2 janvier 1602, le roi autorise la construction d'une grande pompe à eau au droit de la deuxième arche depuis la rive gauche côté aval : Pompe de la Samaritaine[6]. Cette pompe, la première machine élévatrice d'eau construite dans Paris, fut conçue par le Flamand Jean Lintlaër. Il s'agissait d'un petit immeuble d'habitation sur pilotis (dans lequel vécu par exemple Lintlaër lui-même) entre lesquels tournaient deux roues de moulin. Elle était surmontée d'une horloge munie d'un carillon qui rythmait la vie des habitants[7]. Elle alimentait en eau les palais du Louvre et des Tuileries, ainsi que le jardin de ce dernier. Elle devait son nom à une représentation sculptée de la rencontre entre Jésus et la samaritaine au Puits de Jacob (relatée dans l'Évangile selon Jean), œuvre de Bernard et René Frémin (1672-1744).
La pompe fut reconstruite par Robert de Cotte entre 1712 et 1719, puis rénovée par Soufflot et Gabriel vers 1771. Le 26 août 1791, le roi Louis XVI abandonna la fontaine à la municipalité. L'édifice fut dépouillé de sa façade. Les sculptures du Christ et de la Samaritaine furent envoyées à la fonte. L'édifice devenu un poste de la garde nationale se délabra. Il fut détruit en 1813. Il n'en reste rien sauf une des cloches transférée à l'église Saint-Eustache.
Ernest Cognacq aurait installé sa première échoppe dans la corbeille du pont Neuf à l'emplacement même de cette ancienne pompe. Les affaires aidant, l'échoppe laissera vite la place au célèbre Grand magasin homonyme construit non loin de là sur la rive droite du fleuve.
Architecture
Le premier architecte chargé des travaux, Baptiste Androuet du Cerceau, avait décidé que ce pont porterait des maisons, à l'instar des autres ponts de Paris. Il a donc ménagé des caves dans les piles et sous les arches puisque, comme la plupart des ponts construits à l'époque, le pont Neuf se compose d'une série de courtes arches. À la reprise des travaux, Henri IV a décidé qu'il n'y aurait pas de maisons, mais les caves déjà faites sont restées. Un souterrain les reliait mais elles furent transformées en chambres basses. Elles ont été bouchées au XIXe siècle.
Il diffère des autres ponts parisiens à bien des égards. Tout d'abord, il est le premier pont à traverser la Seine dans toute sa largeur, reliant la rive gauche, la rive droite, et l'extrémité occidentale de l'île de la Cité. Il dispose de trottoirs (les premiers de Paris) et de « balcons » en demi-cercles au-dessus de chaque pile, où des marchands et artisans tiennent boutique. Une autre nouveauté est l'absence de maisons sur sa bordure. Enfin, pour la première fois, on orne le pont d'une statue équestre en l'honneur d'Henri IV. Le long de ses corniches, sont sculptés 385 mascarons (ou masques grotesques) que l'on doit à Germain Pilon.
Le pont mesure 238 m. Sa largeur est de 20,50 m (la chaussée mesurant 11,50 m, et les deux trottoirs, 4,50 m chacun). Le grand bras possède sept arches d'ouverture, comprises entre 16,40 m et 19,40 m. Il mesure 154 m. Le petit bras possède quant à lui, cinq arches d'ouverture, comprises entre 9 et 16,70 m. Il mesure 78 m.
Dates
- La dernière boutique n'en disparaît que vers 1854.
- Classé monument historique depuis 1889.
- Empaqueté par Christo en 1985.
- Fleuri par le couturier Kenzo en 1994.
- Les berges de la Seine du quai Branly jusqu'au pont de Sully sont classées depuis 1991 au Patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le pont Neuf et les arts
Iconographie
Le musée Carnavalet conserve de nombreux tableaux de toutes époques représentant le pont Neuf. Le plus intéressant est une toile anonyme de la seconde moitiée du XVIe siècle, qui s'inspire du dessin approuvé par Henri III en 1577 et montre une décoration beaucoup plus riche que celle qui fut réalisée en définitive, avec des arcs de triomphe, des obélisques et un pavillon central.
Le pont Neuf vu par les artistes
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Peint par Renoir en 1872
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Peint par Camille Pissarro en 1902
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Peint par Hippolyte Petitjean vers 1912-1914
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Le pont Neuf emballé par Christo en 1985
Le pont Neuf au cinéma
- Quatre nuits d'un rêveur, film de Robert Bresson, 1971.
- Les Amants du Pont-Neuf, film de Léos Carax, 1991.
- La mémoire dans la peau, film de Doug Liman, 2002.
Galerie
Vues du Pont -
Vu du pont Saint-Michel
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Vu de la rive droite depuis l'amont (Quai de la Mégisserie)
Eléments décoratifs Divers
- Dans les siècles passés, on entendait beaucoup chanter sur le pont Neuf, ce qui avait donné l'expression aujourd'hui oubliée « un pont-neuf » pour désigner un air très connu sur lequel on pouvait mettre d'autres chansons[8].
- Le 1er janvier 2002, le pont Neuf a été choisi pour symboliser le passage à la nouvelle monnaie européenne lors de la cérémonie du passage à l'euro. Le ministre de l'économie de l'époque, Laurent Fabius l'aurait choisi pour sa solidité et ses 12 arches qui symbolisaient les 12 pays de la zone Euro en 2002 [9].
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00085999 » sur www.culture.gouv.fr.
- Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, édition de 2007 (ISBN 978-2-7433-0482-9), « le pont Neuf » est cité et sous cette forme dans la rubrique Rues (noms de). Dans le
- 2007, 2464 pages + 190 pages (ISBN 2-84902-228-3) et le Dictionnaire Hachette 2008 consacrent une entrée intitulée Pont-Neuf au célèbre pont de Paris. Le Robert encyclopédique des noms propres 2008,
- Les plans de Paris, Histoire d'une capitale, par Pierre Pinon et Bertrand Boudec, publié par la BNF aux éditions du Seuil en 2004
- Petite anecdote : De Bure, dans son édition de 1836 nous apprend, à propos de La Henriade, publiée en 1785 en 2 vol. in-8° par l'imprimerie de la Société littéraire typographique sous le titre de 'La Henriade, poème, suivie de notes et de variantes', que trente exemplaires de cette édition ont été tirés sur vélin et que l'un d'eux a été placé, en 1818, dans le ventre du cheval de la statue équestre d'Henri IV, rétablie cette même année (le 25 août 1818) sur le terre-plein du Pont-Neuf à Paris.
- Philippe Krief, Paris Rive Droite, Paris, Massin, coll. « Petites histoires et grands secrets », 2004, 213 p. (ISBN 2-7072-0488-9), p. 72-76
- Dictionnaire des beaux-arts, p. 477 Aubin Louis Millin
- Item « pont-neuf » sur le site « abc de la langue fraçaise » / « languefrancaise.net », consulté le 13 décembre 2010.
- Item « L'Euro est arrivé » sur le site « LCI » / « lci.fr », consulté le 1 novembre 2002.
Liens externes
- Le pont Neuf sur Insecula.com
- Ponts et berges sur le site de la mairie de Paris
- Pont Neuf en français, allemand et anglais sur le site Web Structurae.
- Le pont Neuf emballé par Christo en 1985
Bibliographie
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire historique des rues et monuments de Paris en 1855 avec les plans des 48 quartiers, Maisonneuve & Larose, 796 p. (ISBN 2-86877-184-X) ;
- Victor R. Belot, Le Pont-Neuf:Histoire et petites histoires, Nouvelles Editions Latines, 1978 ;
En aval Situation sur la Seine En amont Pont des Arts Pont au Change
Pont Saint-MichelCatégories :- Monument historique classé en 1889
- Pont monument historique (France)
- Pont parisien sur la Seine
- Île de la Cité
- Monument historique du 1er arrondissement de Paris
- Monument historique du 6e arrondissement de Paris
- Pont du 1er arrondissement de Paris
- Pont du 6e arrondissement de Paris
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