- Baerenthal
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Baerenthal Administration Pays France Région Lorraine Département Moselle Arrondissement Sarreguemines Canton Bitche Code commune 57046 Code postal 57230 Maire
Mandat en coursSerge Weil
2001 - 2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Bitche Démographie Population 698 hab. (2007) Densité 18 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 190 m — maxi. 473 m Superficie 39,19 km2 Baerenthal est une commune française, située dans le Bitscherland, à l'extrémité du département de la Moselle, aux portes de l'Alsace. Le village fait partie du Parc naturel régional des Vosges du Nord et du bassin de vie de la Moselle-est. Contrairement à ce qu'on lit parfois, Baerenthal, comme Philippsbourg, relève encore du domaine des dialectes franciques du moyen allemand et non pas de l'alémanique. Bien que le vocalisme de son dialecte rappelle déjà le dialecte alémanique du Bas-Rhin, Baerenthal est situé à l'ouest de la ligne d'isoglosse P/PF (on y dit par exemple "Kopp", tête, et "Appel", pomme, et non pas "Kopf" et "Apfel" comme dans les dialectes de l'allemand supérieur).
Sommaire
Géographie
Le village se situe en pays couvert, à quinze kilomètres de Bitche et à douze kilomètres de Niederbronn, à la limite Sud-Est du canton de Bitche. Comptant sept-cent-cinquante habitants, il est situé à deux-cent-quarante mètres d'altitude, dans la verdoyante vallée de la Zinsel du Nord.
Écarts et lieux-dits
Les écarts du village sont très nombreux, réduits souvent à quelques maisons :
- Betteli de 1840.
- Breitthal de 1841.
- Daxhof, appartenant à la seigneurie de Falkenstein, est construit vers 1740.
- Eulenkopf vers 1845.
- Fischerhof au commencement du XVIIe siècle.
- Frohnacker très probablement après 1770.
- Kundschaft en 1865.
- Mühlthal, ancienne ferme de la seigneurie de Falkenstein, dont la maison forestière date de 1845.
- Obermühlthal, probablement du XIIe siècle.
- Reinhardtshof, ferme de la seigneurie de Falkenstein au XVIe siècle.
- Rosselhof vers 1730.
- Teufelsbrückerhof construit vers 1770.
- Thalhäuseln vers la fin du XVIIIe siècle.
- Schmalenthal du début du XIXe siècle.
- Untermühlthal vers 1720.
L'unique maison formant l'écart Kroterwasen est achetée par l'Administration des Eaux et Forêts et, en 1887, transformée en maison forestière prenant le nom de Schwarzenberg. Les hameaux disparus de Leimenthalerhof, Rothenbronnerhof, Sasselbach, Scharfeneckerhof et Wiesenlagerhof sont encore mentionnés en 1798. Le village de Mühlenbach, appartenant en 1332 à la seigneurie de Gross-Arnsburg, puis à celle de Falkenstein, est enfin réuni au village de Lemberg. En 1150, le landgrave Dietrich le cède à l'abbaye de Neuweiler qui donne le domaine en fief à l'abbaye de Neubourg.
Histoire
Lors de sa fondation, à l'époque des comtés francs du VIIIe au Xe siècle, Baerenthal se situe dans le Nordgau alsacien et fait partie, à l'époque carolingienne de l'évêché de Strasbourg, juste à la frontière de l'évêché de Metz. La période médiévale du village est très riche grâce à la présence des châteaux de Ramstein et du Grand-Arnsberg sur son ban. Dans un document du 22 octobre 1291, on cite pour la première fois les nobles de Ramstein et le village de Baerenthal est mentionné tardivement en 1318, sous la forme Berebdal, signifiant peut-être « la vallée de Bero ». Du point de vue du pouvoir temporel, Baerenthal fait alors partie de la seigneurie de Ramstein, puis, à partir de 1355 de celle de Falkenstein, au sein du Saint-Empire romain germanique. Commence alors pour la région le règne des chevaliers-pilleurs (de:Raubritter) et une sinistre période pour Berebdal unter Ramenstein (le rocher des Corbeaux).
Par acte de vente du 3 septembre 1467, le comte Louis V de Lichtenberg devient propriétaire de la moitié sud du village avec le château du Grand-Arnsberg. Puis en 1569, les comtes de Hanau-Lichtenberg deviennent propriétaires de l'ensemble du village. Le nom de plusieurs endroits des environs de Baerenthal remonte à cette époque :
- Reinhardshof, d'après le nom du burgrave Johann-Reinhardt
- Fischerhof, où logeaient les pêcheurs
- Rosselhof, où se trouvaient les écuries-relais seigneuriales
- Frohnacker (champ de corvée), où se situait une grande ferme près des champs seigneuriaux.
À partir de 1480, Berebdal passe entre les mains des comtes de Hanau-Lichtenberg et suit le sort de cette seigneurie. En 1606 sont implantées les bornes qui doivent délimiter le duché de Lorraine et le comté de Hanau-Lichtenberg, dont le tracé se situait sur la limite du ban communal, du hameau de la Melch à Bannstein. En 1648, après la guerre de Trente Ans, Baerenthal fait partie du bailliage de Lemberg, près de Pirmasens dans le Palatinat, dans le landgraviat de Hesse-Darmstadt et dont le landgrave Louis VIII est le gendre du comte Johann-Reinhardt de Hanau-Lichtenberg, dont il devient l'héritier en 1786.
Vers 1793, Baerenthal ainsi que les autres villages du comté de Hanau-Lichtenberg constituent donc des fiefs allemands enclavés dans d'autres territoires alsaciens appartenant dorénavant au royaume de France, suite à l'annexion progressive française de l'Alsace (traités de Westphalie de 1648 et de 1679). Dès 1700, le comte de Hanau-Lichtenberg avait décidé d’entreprendre avec le roi de France Louis XIV un échange de bons procédés : sa soumission à la suprématie royale contre la reconnaissance par lettres patentes de l’exercice de sa supériorité territoriale, et de la jouissance de ses anciens droits et revenus. Ce prince possessionné acceptait ainsi de devenir non le sujet mais le vassal du roi de France, qui l’assurait de sa protection en reconnaissant ses privilèges particuliers. Baerenthal ne dépendait donc pas du droit français mais de celui du Saint-Empire romain germanique, comme garanti d'ailleurs par les traités de Westphalie.
En 1793, Baerenthal ainsi que son annexe Philippsbourg, sont érigés en communes du canton de Bitche, détachés de l'Alsace et unis au département de la Moselle. La décision étant prise par la Convention lors de la Révolution française, la nouvelle République voulant établir une continuité territoriale dans ses possessions. Ceci ne va cependant pas sans de grandes tensions avec les princes allemands, tensions ayant déjà abouties en 1792 à la guerre franco-autrichienne.
Baerenthal est officiellement intégré, avec le comté de Hanau-Lichtenberg, à la France en 1801. Bonaparte dédommage pour cela le landgrave de Hesse-Darmstadt par le versement d'une indemnité record de dix millions de florins.
La Zinsel du Nord est utilisée dès le XVIIIe siècle pour alimenter les usines et les forges qui amenèrent travail et vie active dans la vallée. En 1745, la première industrie est créé à Baerenthal. Il s'agit d'une forge d'armes blanches qui prend rapidement de l'extension. Une seconde forge est créée pour transformer la fonte venant de Franche-Comté, en tôle de fer et en acier. Avec l'implantation en 1807 d'une aciérie, de fours à puddler et de trains de laminage, les forges se multiplient le long du Zinselbach. Cette activité atteint son plus grand développement au milieu du XIXe siècle, pour ralentir au début de ce siècle et c'est en 1932 que la dernière forge ferme ses portes. Le relais est pris par la Chaiserie Lorraine, détruite par la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite et destinée à nouveau au travail de l'acier, l'atelier mécanique est remplacé par une usine de couverts de table.
En conséquence de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, qui voit la défaite de la France, Baerenthal redevient allemand, avec toute l'Alsace et une partie de la Lorraine. Suite à l'ordonnance impériale du 2 septembre 1915, le nom du village est 'germanisé' (bien qu'il était en fait déjà évidemment germanique) en Bärenthal et conservera cette orthographe jusqu'au retour à la France en 1918, après la défaite de l'Empire allemand dans la Première Guerre mondiale. De 1940 à 1944, il sera à nouveau « germanisé », cette fois en Bärental bei Bitsch.
Classée Station de Cure d'air, Baerenthal est un centre touristique important des Vosges du Nord puisque le village est classé Station verte depuis 1987.
Toponymie
- En allemand Bärental
Cultes
Au Moyen Âge, Baerenthal est une annexe de la paroisse catholique d'Obersteinbach, de l'archiprêtré du Haut-Haguenau au diocèse de Strasbourg. En 1570, le comte Philippe IV de Hanau-Lichtenberg introduit la Réforme dans le village et le culte catholique est supprimé. Cette situation particulière explique l'absence de croix de chemin sur le ban de la commune. Pour les catholiques, peu nombreux et arrivés récemment dans la commune, le territoire est attribué à l'évêché de Metz depuis 1802 et Baerenthal forme une annexe de la paroisse de Mouterhouse. La chapelle de l'Immaculée Conception est construite en 1885 dans la partie nord du village.
Après le passage du village à la Réforme, l'église catholique est affectée au culte protestant. L'église protestante est restaurée en 1630. Par ailleurs, le village est une paroisse protestante depuis 1739.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 1959 1995 Edouard Jund mars 1995 2001 Gérard Peter mars 2001 mars 2008 Gaston Honnert mars 2008 Serge Weil Toutes les données ne sont pas encore connues. En 1793, Baerenthal ainsi que son annexe Philippsbourg, sont érigés en communes du canton de Bitche, détachés de l'Alsace et unis au département de la Moselle. La décision a été prise par la Convention lors de la Révolution française.
Économie
La société Barenthal crée et réalise des couverts en acier massif et en métal argenté. En 2005, c'est le numéro deux des fabricants de couverts français.
Démographie
La population a considérablement varié, passant de 660 habitants en 1817 à 1 683 en 1852, pour retomber à 694 en 1982.Entre 1810 et 1874 le village de Philippsbourg appartenait à la commune de Baerenthal.
Lieux et monuments
- le château du Ramstein, construit au XIIIe siècle par les sires de Falkenstein.
- le château du Grand-Arnsberg, construit au début du XIIe siècle pour protéger la ville impériale de Haguenau.
- la borne au lieu-dit Schmalenthal, datant de 1605 et délimitant l'ancienne frontière du comté de Bitche.
- le tombeau de Philippe Hirtz, employé des forges de Mouterhouse, date de 1868.
- le calvaire au lieu-dit Frohnacker, datant de 1790.
- le poste d'observation des oiseaux, endroit privilégié pour découvrir la faune des Vosges du Nord.
- Située en bordure de la rue principale, une ferme est composée de deux bâtiments : le logis à pignon sur rue, daté 1770 sur la porte de cave, et l'exploitation, datée 1753, se développant en largeur au fond de la cour. Exceptionnelle dans le Pays de Bitche, elle se rattache à l'habitat alsacien par la séparation entre logis et l'exploitation agricole et par les auvents superposés sur la façade principale. Mais ici, à la différence de l'Alsace, le pan-de-bois est relégué dans les parties secondaires, c'est-à-dire dans les dépendances, alors que l'habitation est construite en moellons de grès crépi.
Édifices religieux
- l' église Sainte-Catherine. Ancienne église sainte Catherine construite au début du XVe siècle, par le comte de Bitche Deux-Ponts, devenue lieu de culte protestant en 1571 ; détruite pendant la guerre de Trente Ans et reconstruite en 1630, date portée ; nef repercée XVIIIe siècle ou XIXe siècle ; endommagée en 1945 puis restaurée avec aménagement du chœur et mise au jour de fenêtres gothiques.
- la chapelle de l'Immaculée Conception, de la fin du XIXe siècle, fait l'objet d'un pèlerinage tous les mois de mai.
Armoiries
Blasonnement Personnalités liées à la commune
- Jean-Guillaume Goldenberg, (1778-1858), directeur des forges et responsable de l'assainissement de la vallée.
Sources
- Les Moulins et scieries du Pays de Bitche, Joël Beck, 1999.
- Le Pays de Bitche 1900-1939, Joël Beck, 2005.
Voir aussi
Notes et références
Liens externes
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