Esclavagisme

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Esclavage

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L'esclavage désigne les conditions sociales des esclaves, des travailleurs non libres et généralement non rémunérés qui sont juridiquement la propriété d'une autre personne et donc négociables, au même titre qu'un objet. Au sens large, l'esclavage est le système socio-économique reposant sur le maintien et l'exploitation de personnes dans cette condition. En France, il est considéré maintenant comme un crime contre l'humanité.

Les esclaves sont tenus d'obéir à tous les ordres de leur maître depuis leur naissance (ou capture, ou passage à l'état d'esclave) jusqu'à leur mort, leur vente, ou parfois leur libération, ou affranchissement.

En tant que propriété, l'esclave peut faire l'objet des transferts inhérents à la notion de propriété : on peut donc l'acheter, le vendre ou le louer. Les traites négrières ont visé des millions d'esclaves.

Défini comme un "outil animé" par Aristote (Ethique à Nicomaque, VI, chap. VIII-XIII), l’esclave se distingue du captif ou du forçat, conditions voisines dans l'exploitation, et de la bête de somme, par un statut juridique propre, déterminé par les règles et les lois en vigueur dans le pays et l’époque considérés. Le servage - par exemple - se différencie également de l'esclavage: l'on reconnaissait une âme ainsi qu'une personnalité juridique aux serfs. Dans les pays qui interdisent l'esclavage il peut toutefois exister des esclaves de fait.

Sommaire

Définitions

Étymologies

Le terme moderne « esclavage » vient du latin médiéval « sclavus » déformation du mot latin « slavus » (le slave)[1]. Le mot « esclave » serait apparu au Haut Moyen Âge à Venise, où la plupart des esclaves étaient des Slaves des Balkans, « une région qui s'appelait autrefois « Esclavonie », puis Slavonie, et qui est récemment devenue indépendante, sous le nom de « Croatie » ». La même racine se retrouve dans le mot arabe « saqaliba », ce qui n'a rien d'étonnant puisque les Turcs se procuraient leur futurs janissaires en achetant ou capturant des enfants chrétiens dans la même région.

Rome pratiquant l'esclavage, comme tous les peuples antiques, le latin disposait évidemment d'un terme pour désigner l'esclave : « servus », qui a conduit aux termes « servile » et « servilité », relatifs à l'esclave et à sa condition. Ce mot a aussi donné naissance aux termes « serf » du Moyen Âge et aux modernes « service », « serviteur », voire « ciao », etc.

Définition française

Selon l'Académie française, l'esclave est une « personne qui n'est pas de condition libre, qui appartient à un maître exerçant sur elle un pouvoir absolu. »[2]. L'esclavage est donc avant tout la condition d'esclave, et la réduction d'un homme à l'état d'esclave.

L'esclave peut dépendre de toute autorité : personne, groupe, organisation ou encore État. L'Académie française ajoute à cela, par extension, toute « institution sociale fondée sur l'existence d'une classe d'esclaves »[3]

Par analogie, l'esclavage est donc l’« état, [la] condition de ceux qui sont soumis à une tyrannie, à une autorité arbitraire ; asservissement, servitude. »[4].

La définition n'exclut donc pas formellement la notion de servitude volontaire.

Autres sens :

  • Au sens figuré, l'esclavage est l'état d'une « personne qui, par intérêt ou par goût, se met dans la dépendance d'une autre et suit aveuglément ses volontés. »[5]
  • Par extension, « se dit d'une personne qui se tient dans un état d'assujettissement, de dépendance, qui subit l'empire d'une chose. »[5]
  • Au figuré, « se dit de tout ce qui tient dans un état d'assujettissement, de dépendance. L'esclavage du tabac. L'esclavage de la mode. L'esclavage des passions. Par métonymie, activité imposant une sujétion. Ce travail est lucratif, mais c'est un véritable esclavage. »[6]

Définitions juridiques

Fers d'esclave

Plusieurs textes internationaux ont tenté de définir la notion d'esclavage.

  • La convention relative à l'esclavage (1926) de la Société des nations dispose en son article premier que "L'esclavage est l'état ou condition d'un individu sur lequel s'exercent les attributs du droit de propriété ou certains d'entre eux". L'article définit également la traite des esclaves comme "tout acte de capture, d'acquisition ou de cession d'un individu en vue de la réduire en esclavage; tout acte d'acquisition d'un esclave en vue de le vendre ou de l'échanger; tout acte de cession par vente ou échange d'un esclave acquis en vue d'être vendu ou échangé, ainsi que, en général, tout acte de commerce ou de transport d'esclaves."[7]
  • L'Organisation internationale du travail a adopté en 1930 une définition du travail forcé que l'on peut rapprocher de celle de l'esclavage : "le terme travail forcé ou obligatoire désignera tout travail ou service exigé d'un individu sous la menace d'une peine quelconque et pour lequel le dit individu ne s'est pas offert de plein gré."[8]

Usages particuliers

  • L'OIT assimile au travail forcé, le travail des enfants (voir l'article).
  • La notion d'esclavage ou de servitude est souvent utilisée comme argument politique ou idéologique : notion anticapitaliste d'esclavage salarié, notion libérale d'esclavage fiscal[10], raisonnements de pacifistes et raisonnements de libéraux (pacifistes ou non) assimilant le service militaire à une forme d'esclavage (ce que la convention de l'OIT de 1930 exclut clairement), notion d'esclavage animal[11]

Histoire

Coupe d'un navire négrier tel que figurant dans la bande dessinée les Passagers du vent.

Les sources de l'esclavage

Une condition héréditaire

La transmission héréditaire du statut d'esclave est historiquement récurrente. Les modalités et le degré de formalisation des règles de transmission sont cependant variables. Durant la période romaine classique, ce statut s'hérite par la mère, sans qu'aucune attention ne soit portée à la condition du père[12]. On nomme verna un esclave de naissance. Aux États-Unis, si la législation est mouvante dans le temps et, surtout, différenciée selon les États, la transmission de la condition d'esclave par la mère est très largement dominante. Les premiers textes en attestant sont le statut du Maryland de 1664 et le code virginien de 1705[13]. La loi a parfois répondu aux rares cas d'union entre femmes libres et esclaves en imposant aux enfants de servir le maître de leur père, à vie ou pour une durée déterminée[14].

À compter d'Omar, dans la seconde moitié du VIIe siècle, la législation islamique prend le contre-pied de ce mode de transmission, en posant que l'enfant d'une esclave est libre si le propriétaire est le père de l'enfant. La « mère d'enfant » - le titre est officiel- est libéré à la mort de son maître[15]. La législation islamique se situe sur ce point dans la continuité des législations mésopotamiennes qui nous sont parvenues : un père libre et veuf qui épouse une esclave peut même faire de l'enfant qui naîtrait de cette union son héritier s'il l'a expressément adopté. La descendance d'une mère libre et d'un esclave est automatiquement libre[16].

La décision judiciaire

Le code d'Hammourabi mentionne pour la Mésopotamie des sanctions juridiques conduisant à l'esclavage comme, par exemple, la répudiation de ses parents par un enfant adopté[17]. Sous la République romaine, certaines infractions entraînent la déchéance des droits civiques (capitis deminutio maxima) : les déserteurs et les citoyens qui se sont dérobés au cens peuvent ainsi être vendus comme esclave par un magistrat, en dehors de Rome toutefois[18]. Sous l'Empire, la condamnation aux mines (ad metalla) est l'une des peines les plus redoutées. Aux États-Unis, les Noirs libres peuvent être condamnés à l'esclavage pour un ensemble d'infractions juridiques assez larges : l'accueil d'un esclave fugitif, le fait de rester sur le territoire de certains États, telle la Virginie, un an après son émancipation.

Les abandons d'enfants

L'esclavage touche historiquement les populations les plus fragiles et en premier lieu les enfants. Le sort de l'enfant abandonné le conduisait ainsi souvent à l'esclavage en Mésopotamie et plus tard en Grèce et à Rome[19]. Dans ces deux dernières civilisations antiques, le droit d'exposition autorise l'abandon d'un enfant, le plus souvent devant un bâtiment public, un temple par exemple. L'enfant recueilli est soumis à l'arbitraire de son « bienfaiteur » et échappe rarement à l'esclavage.

Quand il n'est pas abandonné, l'enfant peut aussi être vendu. Des contrats de vente d'enfants , datant de la troisième dynastie d'Ur, indiquent que la pratique semble être répandue au sein des civilisations mésopotaniennes[17].

La servitude pour dettes

Article détaillé : Servitude pour dettes.

La servitude pour dette résulte d'une procédure, parfois encadrée juridiquement, qui consistait à s'acquitter d'une créance par l'abandon de la propriété de soi à son créancier. Fréquente parmi les paysans pauvres athéniens, au point d'être interdite par Solon au VIe siècle av. J.-C., elle constitue l'une des formes d'esclavage persistante dans la période contemporaine.

Guerre et razzias

Il est fréquent au cours de l'Histoire que la réduction en esclavage soit le sort réservé aux prisonniers de guerre. Cette dernière est ainsi souvent un facteur de recrudescence de la pratique esclavagiste. En attestent l'afflux d'esclaves à Rome à la suite de ses différentes campagnes militaires victorieuses (guerres puniques, guerre des Cimbres, guerre des Gaules[20]) ou le maintien de l'esclavage dans la péninsule ibérique à la suite des luttes que se livrent arabes et chrétiens du VIIIe siècle au XVe siècle. Dans la période contemporaine, le conflit du Darfour est un exemple des liens que peuvent entretenir esclavage et conflits guerriers.

Les razzias, pratiquées par les pirates ou au nom d'une entité politique, sont un autre moyen d'approvisionnement en marchandise humaine. Dans l'Antiquité romaine, la piraterie méditerranéenne alimente un commerce florissant qui possède ses intermédiaires spécialisés et ses places de commerce comme l'île de Délos. La piraterie des barbaresques en Méditerranée restera pour sa part active jusqu'au XIXe siècle.

Lors des différentes traites qu'a connu l'histoire de l'humanité, la capture des esclaves est fréquemment assurée par des groupes n'utilisant pas eux-mêmes les esclaves ou seulement en proportion limitée. Si les lançados portugais, actifs sur le sol africain, ont approvisionné les navires négriers, leur participation à l'alimentation du commerce triangulaire fut par exemple minoritaire. La grande majorité de l'approvisionnement des places de commerce était le fait d'États côtiers, de chefs locaux ou de marchands eux-mêmes africains, dont l'activité s'est progressivement centrée sur le trafic d'esclaves. De la même manière, durant l'Antiquité grecque, les marchands d'esclaves achetaient les captifs à des intermédiaires, souvent non grecs, dont les modalités d'approvisionnement nous restent largement inconnues[21]. La capture des esclaves était donc dans une large mesure « externalisée » par les sociétés en mesure d'établir un système durable d'échange marchand d'humains avec les sociétés qui les fournissaient en main d'œuvre servile.

Le commerce

Le marché aux esclaves
Gustave Clarence Rodolphe Boulanger v.1882

Les réseaux commerciaux ont évolué en fonction de la demande en esclaves qui s'est longtemps confondue avec les grands centres économiques et politiques. Dans l'Antiquité, les réseaux commerciaux sont tournés vers la Grèce, Carthage puis l'Empire Romain. Si un trafic est attestée dès la période archaïque, c'est l'augmentation de la demande au VIe siècle av. J.-C. qui entraîne semble-t-il le développement d'un circuit commercial de grande ampleur[22].

Des marchés, alimentés par des trafiquants spécialisés, fournissaient une main d'œuvre barbare directement dans les places grecques (Corinthe, Chypre, Délos, Athènes...). À Rome, un marché se tenait au cœur de la ville, sur le Forum, près du temple de Castor[23].

Au cours du Moyen Âge, la traite s'oriente vers l'Afrique du Nord, la Mésopotamie et l'Europe méditerranéenne (Italie, Catalogne, Crète, Chypre, Majorque...). Les principales routes commerciales trouvent leurs sources en Afrique subsaharienne et les régions européennes non christianisées (traite des slaves païens et chrétiens depuis les Balkans, traite des blancs capturés au cours de la conquête ottomane...).

Après l'exploration des côtes africaines au XVe siècle, le Portugal initie une traite tournée vers les îles atlantiques et la péninsule ibérique. À l'époque moderne, ce commerce européen des esclaves évolue vers une forme transatlantique connue sous le nom de commerce triangulaire qui perdure du XVIe au XIXe siècle[24]. Les estimations du nombre de déportés varient, selon les auteurs, de 11 millions (pour Olivier Pétré-Grenouilleau[25]) à 50 millions (pour Victor Bissengué[26]).

Le commerce arabe des esclaves est resté actif de l'antiquité à l'époque moderne, ses zones d'approvisionnement traditionnelles sont l'Afrique Noire (traite subsaharienne), les régions de la mer Noire ou la côte orientale de l'Afrique (Zanzibar). Les ramifications de ce trafic semblent rayonner, bien que sans doute dans des proportions réduites, jusqu'en Extrême-Orient : on retrouve ainsi au XIIIe siècle des traces d'esclaves noirs sur la route de la soie[27]. Pour ce qui est de la traite organisée par des africains eux-mêmes, dite « Traite intra-africaine », les traces écrites quasi-inexistantes jusqu'au XIXe siècle rendent difficile une évaluation quantitative crédible.

Les formes actuelles de l'esclavage répondent aux mêmes caractéristiques, notamment les réseaux de proxénétisme, tournés vers les lieux de consommation.

Fonctions de l'esclavage

Les fonctions de l'esclavage ont fortement varié selon les sociétés et les périodes historiques. En premier lieu, on opère traditionnellement une distinction sur la base de l'importance tenue par les esclaves dans l'économie générale des rapports de production et des relations symboliques. On désigne ainsi une société dont les esclaves occupent une fonction indispensable à son fonctionnement global sous les termes de « société esclavagiste » (slave society), pour la distinguer des « sociétés à esclaves » (society with slave) qui emploient des esclaves sans en faire un maillon indispensable de leur système économique et social. L'historiographie considère généralement les sociétés antiques grecques[28] et romaines, le système économique et social des Antilles[29], du Brésil et des Antilles durant la période coloniale (du XVIIe siècle au XIXe siècle) et du Sud des États-Unis avant la guerre de Sécession comme des exemples de sociétés esclavagistes. À l'inverse, le Moyen Âge occidental ou le monde arabe, qui connaissent l'esclavage, sont considérées comme des sociétés à esclave et non comme des sociétés esclavagistes[30].

Les esclaves ont rempli au cours de l'histoire une large palette de métiers et de fonctions sociales. Dans les sociétés antiques, les esclaves sont ainsi présents dans l'ensemble des secteurs de l'économie, sans qu'aucun métier ne leur soit réservé en propre. Ils peuvent exercer le métier de pédagogue ou de médecin, sont très présents dans les secteurs qui nécessitent la manipulation de l'argent, la banque en particulier [31], mais aussi dans l'artisanat (ateliers de céramique). Le cas fait cependant figure d'exception : il est fréquent au cours de l'histoire que des esclaves aient été exclus de certaines professions, et confinés dans les travaux considérés comme les plus dégradants.

On peut distinguer, au cours de l'Histoire, un certain nombre d'usages récurrents de l'esclavage. Dans le secteur primaire, l'utilisation dans les mines et les carrières et comme main d'œuvre agricole, notamment dans l'économie de plantation, est commune à une grande partie des sociétés esclavagistes. L'esclavage domestique ainsi que l’esclavage sexuel sont, peut-être plus encore que l'utilisation strictement économique des esclaves, largement représentés tout au long de l'histoire humaine. Enfin, l'utilisation par l'État est fréquente pour l'accomplissement de tâches de travaux publics et de voirie. L'emploi d'esclaves à des fins militaires ou de police publique, plus rare, est une des caractéristiques saillantes de la civilisation musulmane.

Les mines et carrières

Dans l'Antiquité, les esclaves sont indispensables au fonctionnement des carrières qui fournissent les matériaux des grands ensembles architecturaux des grandes cités romaines ou grecques. À Athènes, les esclaves sont les principaux extracteurs des mines d'argent du Laurion, nécessaires à la stabilité monétaire de la cité grecque[32]. Lauffer estime même que près de 30 000 esclaves ont pu travailler dans ses seules mines et leurs moulins de traitement[33]. Sous l'Empire, à Rome, la condamnation aux mines (ad metalla) fait partie des sanctions juridiques les plus redoutées. Au Moyen Âge, les esclaves sont utilisés, à Gênes par exemple, dans l'exploitation des salines[34]. Dans les colonies espagnoles américaines, les esclaves noirs mais surtout indiens sont massivement utilisés dans les mines d'or, d'argent et de cuivre. Les Portugais importeront de leur côté des esclaves noirs pour l'exploitation des riches gisements aurifères brésiliens du Minas Gerais, découverts à la fin du XVIIe siècle.

L'esclavage agricole

Souvent lié à de grands domaines, l'esclavage agricole s'est massivement développé dans l'Antiquité. À Athènes, il domine dans les exploitations dont les besoins en main d'œuvre dépassent les seules forces d'une famille[35]. À Sparte, les hilotes, dont le statut est proche de celui d'esclave, fournissent l'essentiel de l'approvisionnement de la cité. À la fin de la République, les grandes oliveraies et les grands vignobles de l'Italie centrale utilisent quasi-exclusivement des esclaves[36], ; l’ergastule est une des modalités de gestion de la population d'esclaves considérée comme la plus dangereuse. C'est de ces régions à forte concentration en esclaves, notamment le Sud de la péninsule et la Sicile, dans des zones pratiquant un élevage extensif, que partiront les grandes révoltes serviles auxquelles sera confrontée la République.

Malgré le développement du servage en Occident à partir du VIIIe siècle, l'esclavage restera présent dans le monde rural, notamment au sein des domaines agricoles des monastères[37]. Dans le monde arabe, l'emploi à grande échelle des esclaves sur les domaines agricoles est quasiment absent, à deux exceptions près : en Mésopotamie au IXe siècle et à Zanzibar au XIXe siècle siècle à la suite de l'explosion de la demande en clou de girofle[38]. En Mésopotamie, les esclaves sont notamment utilisés pour la culture de la canne à sucre, fortement consommatrice de main d'œuvre. Après les croisades, l'Europe reprendra ce mode d'organisation du travail dans les régions où elle tentera d'importer cette culture, notamment dans la péninsule ibérique et dans les îles méditerranéennes. L'exportation de cette économie de plantation par les Portugais dans les îles Atlantiques (Canaries, Sao Tomé) puis par les Espagnols sur le continent américain s'inscrit dans la continuité de ce déplacement vers l'ouest ; ce système devient caractéristique de la colonisation américaine qui se tourne presque immédiatement vers l’esclavage pour l'exploitation du sol. La canne à sucre sera ainsi à l'origine de la traite négrière qui se met en place au XVIe siècle siècle. Puis, le développement des cultures du tabac et du coton soutiendra, dans le sud des États-Unis, le niveau de la demande en main d'œuvre servile.

L'esclavage domestique

S'il n'a pas une fonction directement économique, l'esclavage domestique permet aux propriétaires de dégager un temps libre (l'otium) indispensable aux activités sociales, politiques et artistiques. Il est très répandu à Rome et à Athènes, où même les citoyens pauvres possèdent souvent un esclave domestique. Ainsi, selon Finley, à Athènes, tout homme, financièrement en mesure d’avoir des esclaves, en possède au moins un. Il s'agit le plus souvent d'un homme à tout faire, qui le suit dans tous ses déplacements et, en fonction de ses ressources, d’une femme, astreinte aux tâches ménagères[39].

Quasiment absent du monde agricole, l'esclave est au contraire omniprésent dans la sphère domestique arabe. La division sexuelle du travail est, comme dans l'Antiquité gréco-romaine, nettement marquée : là où les hommes servaient de jardiniers, gardiens et homme à tout faire, les femmes occupaient les fonctions de nourrices, femme de chambre, couturières ou cuisinières[40]. La grande majorité des « petits Blancs », les paysans pauvres des Antilles françaises, possédaient eux aussi un esclave destiné aux tâches domestiques. Dans les couches les plus aisées de la société, l'esclavage domestique revêt souvent une fonction ostentatoire. On évalue qu’à l'apogée de l'empire assyrien, une famille aisée de Babylone possède en moyenne de trois à cinq esclaves[41]. Au Xe siècle, un calife de Bagdad, sous la dynastie Abbasside, ne possède pas moins de 10 000 esclaves[42].

L'esclavage sexuel

L'exploitation du corps des femmes pour des fonctions reproductives ou de plaisir constitue un motif récurrent de réduction en esclavage. Les récits mythologiques antiques sont un indice du caractère commun que revêtait cet esclavage sexuel. Le cycle troyen mentionne à plusieurs reprises cette forme d'esclavage ; c'est notamment le sort réservé par les Achéens aux femmes troyennes après la prise de la cité d'Asie Mineure. L'esclavage sexuel est de fait largement répandu dans l'Antiquité, par le biais de la prostitution[43] mais aussi à travers les relations entretenues entre maîtres et esclaves des deux sexes ; les témoignages semblent indiquer que ces dernières n'étaient pas rares à Rome[44].

Dans le monde arabe, l'exploitation sexuelle constitue pour Gordon Murray « la raison la plus courante d'acquérir des esclaves »[45]. Le statut de concubine est ainsi réservé aux seules esclaves[46] ; en cas d’enfantement, ces dernières étaient protégées de la vente et pouvaient se voir accorder un affranchissement[47]. Dans les maisons les plus aisées, la surveillance des femmes dans les harems est confiée à un ou plusieurs eunuques, qui constituent une autre incarnation du pouvoir accordé au maître sur les fonctions de reproduction de ses esclaves. La dynastie Safavides ou les sultans de Constantinople entretinrent des harems de grande dimension dont le fonctionnement influa de matière notable sur la vie politique[48]. Plus généralement, harems et concubinage constituaient deux éléments fondamentaux de la société patriarcale.

Si aucun statut équivalent à celui de concubine n'existait dans la chrétienté, l'exploitation sexuelle des esclaves des colonies américaines étaient fréquentes comme en atteste le nombre élevé des métissages qui obligea souvent les autorités à se pencher sur le statut des enfants nés de ce type d'union.

Les esclaves publics

La valeur économique de l'esclavage

L'économie classique et la critique de l'esclavage

La question de la rentabilité de l’esclavage émerge au XVIIIe siècle avec la pensée économique préclassique et classique. Arguant de la supériorité du travail libre, les physiocrates et Adam Smith ont à cette époque contesté la valeur économique de l'esclavage. On trouve aussi trace de cet argumentaire chez certains penseurs des Lumières et, plus tard, au sein des anti-esclavagistes. Le physiocrate Dupont de Nemours résume l’ensemble des arguments avancés à l’appui de cette thèse quand il déclare que « l'arithmétique politique commence à prouver [...] que des ouvriers libres ne coûteraient pas plus, seraient plus heureux, n'exposeraient point aux mêmes dangers et feraient le double de l’ouvrage »[49]. Suivant ce point de vue, la productivité est induite par l'intérêt du travailleur libre pour son travail, et par l'absence de coût d'achat et de surveillance. Pour reprendre le raisonnement de Smith, le salaire remplace avantageusement les frais d'entretien et d'achat qui incombent aux propriétaires[50].

Un des arguments les plus couramment avancés pointe ainsi le coût de surveillance et d'entretien des esclaves : les abolitionnistes, tels Victor Schoelcher, font état de l'insécurité qui règne dans les colonies esclavagistes et de la charge financière qui en résulte pour les états métropolitains sous forme d'envoi et d'entretien de troupes nombreuses, ainsi que d'indemnités à verser aux propriétaires dont les biens sont détruits à l'occasion de révoltes d'esclaves.

S'ajoutent aussi des arguments que l'on qualifierait aujourd'hui de macroéconomiques. Pour les physiocrates français, le développement d'un marché intérieur est indissociable du développement du travail salarié. C'est ce qui pousse les plus audacieux d’entre eux à réclamer la suppression des avantages des planteurs coloniaux qui pénalisent les cultivateurs métropolitains de betterave sur le marché du sucre.

Enfin, l'esclavage a été dénoncé comme un frein à l'innovation technique, le dynamisme industrieux des États du Nord des États-Unis étant pointé face à l’apparente stagnation de l'industrie des États du sud.

Pour une grande part, l'affirmation de la supériorité économique du travail libre sur l'esclavage est restée sans fondement empirique. Adam Smith s'appuie pour la justifier sur « l'expérience de tous les temps et de tous les pays »[51], sans toutefois qu'aucune comparaison autre que spéculative ne vienne étayer son raisonnement.

Approches contemporaines de la rentabilité de l'esclavage

Dans les années 1960, le développement de la cliométrie a relancé aux États-Unis le débat sur la rentabilité de l'esclavage. L'irrationalité du système esclavagiste, à bout de souffle face au développement du capitalisme du nord du pays, était alors communément admise. Outre le faible développement industriel du Sud, l'un des indices de cette crise constituait pour les défenseurs de cette thèse l'augmentation du prix des esclaves, interprétée comme une hausse du prix du travail.

L'approche cliométrique a renouvelé, non sans polémiques, les conclusions traditionnellement retenues à ce sujet. La question de la rentabilité de l'esclavage aux États-unis ne fait aujourd'hui aucun doute, et seul son taux est encore discuté. Le taux de profit des planteurs serait, pour Meyer de 5 à 8%, avec des pics de 10 à 13% en Caroline du Sud ou en Alabama[52]. Robert Fogel et Stanley Engerman l'estiment pour leur part à « 10% du prix de marché des esclaves », soit un niveau comparable à celui des investissements des industriels du nord des États-Unis[53]. Les études américaines insistent notamment sur le fait que l'esclave est non seulement une force de travail mais aussi un investissement : pour Conrad et Meyer, l'augmentation du prix des esclaves était au contraire un indice de la croissance du marché. Fogel a par ailleurs souligné que le Sud avait développé une industrie « domaniale », dynamique bien que dépendante des productions agricoles, à travers la transformation des matières premières (sucreries, égreneuses de coton, trieuses de riz, scierie...)[54].

S'agissant des plantations françaises des Antilles à l’apogée du prix du sucre, Paul Butel estime que le taux de profit des planteurs oscille entre 15 et 20%[55].

La sortie de l'esclavage

La révolte

Le marronnage

Article détaillé : Marronnage.

L'affranchissement

Article détaillé : Affranchissement.

Les abolitions

Médaillon abolitionniste britannique (1795)

En France, le 16 pluviôse an II (4 février 1794), la Convention vote l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises (ou ce qu'il en reste). Cette mesure sera abrogée par Napoléon Bonaparte le 20 mai 1802 sous l'influence, notamment, du Traité d'Amiens. De retour de l'île d’Elbe en 1815, Napoléon décrète l'abolition de la traite des esclaves, qui aligne la France sur la décision que vient de prendre le Congrès de Vienne. Sa résolution est confirmée par le traité de Paris le 20 novembre 1815. L'esclavage est aboli en 1833 en Angleterre et 1847 dans l'Empire ottoman ainsi que dans la colonie suédoise de Saint-Barthélemy. La France, elle attendra 1848, année qui voit Victor Schoelcher faire adopter, définitivement, le décret d'abolition pour ce qui concerne l'hexagone.

En 1865, les États-Unis promulguent le 13e amendement interdisant l'esclavage. La question de l'esclavage conduisit Abraham Lincoln à promettre son abolition s'il était élu. Son élection conduisit donc les États du Sud à demander la Sécession. Celle-ci leur fut refusée (elle aurait en effet privé les caisses fédérales de l'essentiel de ses impôts), conduisant à la guerre civile. La Guerre de Sécession qui en suivit sera la plus meurtrière de toute l'histoire de ce pays.

Bien que l’affranchissement d’esclaves soit une œuvre charitable selon l’Islam, les pays musulmans hésitent encore plus que les Européens à abolir l’esclavage : les derniers pays du monde à ratifier l’abolition de l’esclavage sont l’Arabie saoudite en 1962 et la Mauritanie en 1981.[réf. nécessaire]

En droit positif, la prohibition de l'esclavage est contenue dans les articles 4 de la Convention européenne des droits de l'homme et de la Déclaration universelle des Droits de l'homme, l'article 8 du Pacte des droits civils et politiques de l'ONU, dans la convention de Genève de 1926, de New York de 1956, de l'OIT de 1930 et 1936.

Persistances de l'esclavage

Article détaillé : Esclavage moderne.

L'esclavage n'a cependant pas totalement disparu dans certaines régions du monde, comme la péninsule arabique ou le sous-continent indien. L'Organisation internationale du travail (OIT) estime à 25 millions le nombre de personnes vivant actuellement dans des conditions assimilables à de l'esclavage, d'où le terme d’ « esclavage moderne ». Selon l'ONU, chaque année, deux millions de personnes sont réduites en esclavage.

L'esclavage réapparaît actuellement au Soudan. Les musulmans du nord ont rétabli la charia lors de la décolonisation et l'appliquent de force aux Noirs chrétiens et animistes du sud qui se sont rebellés. Ceux-ci, repoussés dans la Province Équatoriale, la plus insalubre, ont résisté de leur mieux depuis l'indépendance. Aussi les forces gouvernementales ont-elles massacré les populations civiles de nombreux villages et continuent à y enlever de nombreux enfants pour les convertir à l'islam et les utiliser comme esclaves à Khartoum.

En Mauritanie, en dépit de son interdiction officielle en 1981, l'esclavage est une pratique qui persiste. Le 8 août 2007, le Parlement du pays a adopté une loi criminalisant l'esclavage, puni de dix ans d'emprisonnement[56].

Par glissement sémantique, certaines situations sont assimilées à de l'esclavage moderne :

En 2000, l'UNICEF estimait que 200 000 enfants étaient retenus en esclavage en Afrique centrale et occidentale. D'après l'Organisation Internationale des Migrations (OIM) quelque 200 000 femmes et enfants sont victimes de l'esclavage.

La pratique des enfants soldats peut également être assimilée à une forme d'esclavage, d'autant qu'à l'emprise psychologique mise en œuvre sur des enfants, s'ajoute la dépendance physiologique obtenue par l'usage de drogues fortes[58].

Mémoires de l'esclavage

Des jours de commémoration de l'abolition existent dans toutes les îles des Antilles sauf dans l'île de Saint-Barthélemy[59]. 2006 marque l'année de la reconnaissance de la responsabilité historique de l'Etat français à propos de l'esclavage, dont les victimes seront dorénavant commémorées tous les 10 mai. Ce jour est également l'anniversaire de l'adoption de la loi Taubira, grand pas dans la démarche mémorielle touchant à l'esclavage, qu'elle qualifie en particulier de « crime contre l'humanité ».

La place réservée dans la mémoire collective à certaines personnalités est également notable, notamment les « nègres marrons » et certaines figures comme la Mûlatresse Solitude, qui a donné lieu à un roman.

Première édition d’Oroonoko (1688)

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Philosophie

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Cinéma et télévision

Notes et références

  1. Issu lui-même du grec « sklabos »
  2. Dictionnaire de l'Académie française, article « esclave », 1.
  3. Dictionnaire de l'Académie française, article « esclavage », 1.
  4. Dictionnaire de l'Académie française, article "esclavage", 2.
  5. a  et b Dictionnaire de l'Académie française, article "esclave", 2.
  6. Dictionnaire de l'Académie française, article "esclavage", 3.
  7. SDN, Convention relative à l'esclavage, 1926
  8. OIT, Convention sur le travail forcé, 1930
  9. ONU, Conseil économique et social, relative à l'abolition de l'esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l'esclavage, 1956 [1]
  10. E.G. Machan, R. Tibor, "Tax Slavery", Ludwig von Mises Institute, 2000, [2]
  11. Spiegel, Marjorie, The Dreaded Comparison: Human and Animal Slavery, Mirror Books, New York, 1996
  12. Gaius, I, 82 ; I, 3, 3.
  13. Claude Fohlen, Histoire de l'esclavage aux États-Unis, Hachette, Paris, 1997, p. 47.
  14. On trouve trace de cette législation en Pennsylvanie, Caroline du Nord, Maryland, Tennessee
  15. Claude Cahen, L'Islam. Des origines au début de l'empire ottoman, Hachette, 1997, p. 158.
  16. Delacampagne, Histoire de l'esclavage, p. 32. La moitié de l'héritage du père revient toutefois à son maître.
  17. a  et b Delacampagne, Histoire de l'esclavage, p. 31.
  18. Delacampagne, Histoire de l'esclavage, p. 74.
  19. Delacampagne, Histoire de l'esclavage, p. 61.
  20. Delacampagne, Histoire de l'esclavage, p. 173. La destruction de Carthage en 146 av. JC occasionne la réduction en esclavage de 200 000 prisonniers. La guerre des Gaules aurait entraîné la déportation d'un million de personnes.
  21. Voir sur ce point, Moses Finley, « The Black Sea and Danubian regions and the slave trade in Antiquity », Klio, n°40, 1962. Disponible en français : « Le commerce des esclaves dans l'Antiquité : la mer Noire et les pays du Danube », dans Économie et société en Grèce ancienne, La Découverte, Paris, 1984, pp. 220-233.
  22. Moses Finley, « Le commerce des esclaves dans l'Antiquité : la mer Noire et les pays du Danube », Économie et société en Grèce ancienne, La Découverte, Paris, 1984, pp. 224.
  23. Delacampagne, Histoire de l'esclavage, p. 73.
  24. Voir Hugh Thomas, La traite des Noirs : histoire du commerce d'esclaves transatlantique, 1440-1870, Robert Laffont, Paris, 2006.
  25. Les Traites négrières, Essai d'histoire globale, NRF Gallimard, 2004
  26. Contribution à l'histoire ancienne des pygmées, L'Harmattan, 2004.
  27. Delacampagne, Histoire de l'esclavage, p. 117.
  28. Voir sur ce point, Moses Finley, « La civilisation grecque était-elle fondée sur le système des esclaves ? », dans Économie et société en Grèce ancienne, op. cit., p. 145-171. Finley répond par l'affirmative à cette question.
  29. Voir Caroline Oudin-Bastide, Travail, capitalisme et société esclavagiste. XVIIe siècleXIXe siècle, La Découverte, Paris, 2005.
  30. Cet inventaire est celui que propose par Moses Finley. Il est repris par Audreau et Descat, p. 24.
  31. Finley, Économie et société..., p. 151.
  32. Moses Finley, Économie et société..., p. 151.
  33. Cité dans Finley, Ibid
  34. Jacques Heers, Esclaves et domestiques au Moyen Âge dans le monde méditerranéen, Hachette, Paris, 1996, p. 138.
  35. Moses Finley, Économie et société..., p. 150.
  36. Yves Benot, p. 46.
  37. Jacques Heers, Esclaves et domestiques au Moyen Age dans le monde méditerranéen, op. cit. , p. 95.
  38. Gordon Murray, L'esclavage dans le monde arabe. VIIe siècleXXe siècle, Robert Laffont, 1987, p. 54
  39. Finley, Economie et société en Grèce ancienne, p.152
  40. Murray, L’esclavage dans le monde arabe, p. 61.
  41. Muhammad Dandamaev, Slavery in Babylonia : from Nabopolassar to Alexander the Great, The Northern University Press, 1984, p. 648. Cité dans Delacampagne, Histoire de l'esclavage, p. 33.
  42. Delacampagne, Histoire de l’esclavage, p. 118.
  43. Jean Andreau, Raymond Descat, Esclave en Grèce et à Rome, Hachette, 2006, p. 165.
  44. Andreau, Descat, op. cit., p. 174.
  45. Gordon Murray, L'esclavage dans le monde arabe, op. cit., 1987, p. 84. Voir en particulier le chapitre 4, « Esclavage et sexualité dans le monde arabe », p. 84-107.
  46. Murray, op. cit., p. 85
  47. Murray, op. cit., p. 92
  48. Murray, op. cit., p. 94.
  49. Les Éphémérides du citoyen, 1771, VI, pp. 245-246.
  50. Voir Adam Smith, « Des salaires du travail », dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations - Livre I, Chapitre 8.
  51. Adam Smith, op. cit.
  52. Alfred Conrad et John Meyer, « The Economics of slavery in the ante-bellum south », Journal of political history, 1966, pp. 95-130. Cité dans Claude Folhen, Histoire de l'esclavage aux États-Unis, Perrin, 2007, p. 173.
  53. Time on cross. The economics of american negro slavery, Boston, 1974, 2 vol. Cité dans Fohlen, op. cit., p. 173.
  54. Robert Fogel, Whithout consent or contract. The rise and fall of american slavery, New York, 1989, 3 vol. Cité dans Fohlen, op. cit., p. 36.
  55. Paul Butel, Histoire de l'Atlantique de l'Antiquité à nos jours, Perrin, Paris, 1997, p. 172.
  56. « Mauritanie. Une loi contre l'esclavage », dans Courrier international du 10 août 2007, [lire en ligne]
  57. Dans nombre de pays, des lois punissent le proxénétisme mais tolèrent la prostitution à condition qu'elle soit volontaire et tant que cela ne trouble pas l'ordre public. Celle-ci est conforme à la déclaration des Droits de l'homme autorisant chaque adulte à faire ce qu'il veut (ou peut) de sa personne.
  58. Anecdote : Le 26 juillet 2005 : condamnation de la France qui n'a pas respecté l'article 4 de la convention européenne des droits de l'Homme sur l'esclavage. Paris n'a pas assez condamné un cas d'esclavage domestique sur une jeune Togolaise, Siwa-Akofa Siliadin, dans les années 1990. (Voir Le Monde.
  59. (fr) L'abolition de l'esclavage à Saint-Barthélemy, 9 octobre 1847, 'Comité de Liaison et d'Application des Sources Historiques', Saint-Barthélemy. Consulté le 3 février 2009

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

Témoignages

  • Frederick Douglass, La vie de Frederick Douglass, esclave américain, écrite par lui-même, Gallimard, Paris, 2006. Première publication, 1845.
  • Mungo Park, Voyage dans l'intérieur de l'Afrique, FM/ La Découverte, Maspero, Paris 1980, (ISBN 978-270712629-0)
  • Jehan Mousnier, Journal de la traite des Noirs, Éditions de Paris, Paris, 1957.
  • Théodore Canot, Les Aventures d'un négrier, éd. La Découvrance, Paris, 2004.
  • Jean-Pierre Plasse, Journal de bord d'un négrier, éd. Les Mots et le Reste, Paris, 2005.
  • Dieudonné Gnammankou, Abraham Hanibal, l'aïeul noir de Pouchkine, éd. Présence Africaine, Paris, 1996, (ISBN 2-7087-0609-8)
  • Olaudah Equiano, La Véridique Histoire par lui-même d'Olaudah Equiano, Africain, esclave aux Caraïbes, homme libre, Éditions caribéennes, Paris, 1987.
  • Bernardin de Saint-Pierre, « Lettre sur les Noirs » dans Pajou Jean-Charles, Esclaves des îles françaises, Paris, Les éditeurs libres, 2006, (ISBN 2-916399-01-1)
  • Dominique Torrès, Esclaves - Deux cent millions d'esclaves aujourd'hui, Éditions Phébus (13 mai 2005) (ISBN 2-7529-0085-6)
  • Arnaud Raffard de Brienne, La désinformation autour de l'esclavage, collection l'Etoile du Berger, éditions Atelier Fol Fer, 2006

Ouvrages historiques et théoriques

  • Marcel Dorigny et Max-Jean Zins(sous la direction de), "Les traites négrières coloniales, Histoire d'un crime", Editions Cercle d'Art, Paris, 2009 ISBN 978-2-7022-0894-6
  • Henri Bresc, Un monde méditerranéen. Économie et société en Sicilie (1300-1450), 2 tomes, Rome/Palerme 1986.
  • Malek Chebel, L'esclavage en terre d'islam : Un tabou bien gardé, Fayard, septembre 2007, 496 pages,
  • Serge Daget, La traite des Noirs, Ouest-France Université, 1990, (ISBN 2-7373-0259-5)
  • Robert C. Davis, Esclaves chrétiens. Maîtres musulmans. L'esclavage blanc en Méditerranée (1500-1800), éd. Jacqueline Chambon, Paris, 2006
  • Christian Delacampagne, Une histoire de l'esclavage, Le Livre de Poche, 2002, (ISBN 2-253-90593-3)
  • Marcel Dorigny, Bernard Gainot, Fabrice Le Goff, Atlas des esclavages - Traites, sociétés coloniales, abolitions de l'Antiquité à nos jours, Autrement, (ISBN 2-7467-0878-7)
  • Jacques Heers, Esclaves et domestiques au Moyen Âge dans le monde méditerranéen, Hachette, Paris, 1996.
  • Claude Meillassoux, Anthroplogie de l’esclavage, le ventre de fer et d’argent, 1986, Paris, P.U.F., 375 p.
  • Olivier Pétré-Grenouilleau, Les Traites négrières, Essai d'histoire globale, NRF Gallimard, 2004, (ISBN 2-07-073499-4)
  • Olivier Pétré-Grenouilleau, L'Argent de la traite. Milieu négrier, capitalisme et développement, Aubier, 1996, (ISBN 2-7007-2279-5)
  • Olivier Pétré-Grenouilleau, La Traite des noirs, Que sais-je?, ASIN 2130484158
  • Orlando Patterson, Slavery and Social Death. A Comparative Study, Cambridge (MA)/London 1982, (ISBN 0-674-81082-1)
  • Éric Saugera, Bordeaux, port négrier. XVIIe-XIXe siècles, J&D - Karthala, 1995, (ISBN 2-84127-042-4)
  • Christiane Taubira, L'esclavage raconté à ma fille, Bibliophane - Daniel Radford, 2002, rééd. coll. "Bibliopoche", 2006, (ISBN 2-86970-122-5)
  • Charles Verlinden, L'esclavage dans l'Europe médiévale, t.1: Péninsule ibérique - France, Bruges 1955; t.2: Italie - Colonies italiennes du Levant - Levant latin - Empire byzantin, Gand 1977.
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