Travail (economie)

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Travail (économie)

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Lewis Wickes Hine, Mécanicien travaillant sur une machine à vapeur, 1920.

En économie, le travail est un facteur de production de l'économie. Il est fourni par des employés en échange d'un salaire. Le processus d'entrée et de sortie d'emploi se fait par le marché du travail.

Le travail est une notion complexe dont l’étude est à la fois du ressort de l’économie, de la philosophie politique, et du droit.

L'étude économique théorique en est faite par l'économie du travail.

Sommaire

Importance

Le travail et son corollaire le chômage sont des éléments importants de la situation économique d'un pays. Son statut est disputé, d'une vision faisant du travail un devoir moral (le travail éloignant le vice) et social (le bien-être collectif dépendant du nombre de travailleurs et de leur productivité) à une vision faisant du travail une exploitation et une aliénation (le droit à l'oisiveté favorisant la vie de l'esprit).

Dans certains pays touchés par le chômage de masse, on rencontre également des revendications sous la forme d'un « droit au travail ».

Le travail est un élément important pour l'appartenance des individus à une société, ce qui explique le désarroi d'une partie des chômeurs involontaires.

Origine

Étymologie

Le mot travail vient du bas latin tripalium (VIe siècle) formé de trois pieux, deux verticaux et un placé en transversale, auquel on attachait les animaux pour les ferrer ou les soigner, ou les esclaves pour les punir (instrument de torture).

Au XIIe siècle, Travail désigne ce qu'endure la femme pendant l'accouchement (travail = tourment, souffrance)
Au XVIe siècle : « Se donner de la peine pour »

Historique

L'esclavage a été utilisé au cours de l'Antiquité pour accomplir les tâches les plus dures. En Europe occidentale pendant le Moyen Âge, il a été remplacé par le servage, moins contraignant, qui instaurait une obligation de travail pour les paysans envers leurs seigneurs. En France, le servage a quasiment disparu après la guerre de Cent Ans, et, persistant localement, a été définitivement aboli pendant la Révolution française.

L'usage de l'esclavage a perduré plus longtemps dans certaines parties du monde, notamment aux Amériques et dans le monde arabo-musulman.

Le travail des enfants est resté usuel jusqu'au XIXe siècle dans les pays développés. Il perdure encore dans les pays en développement.

Types de travail

Le travail peut se faire sous le régime du salariat, ou comme travailleur indépendant.

Le télétravail se développe depuis la fin du XXe siècle.

Règlementation du travail

Article détaillé : Code du travail.
Article connexe : Déréglementation.

Les règles du travail sont déterminées par le Code du Travail et s'imposent aux employeurs comme aux salariés. Chacun se doit de respecter les lois et la réglementation du travail.

Il existe un certain nombre de règles ayant valeur internationale, dans les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) ou dans le cadre du droit européen.

Le droit du travail s'est progressivement constitué sous pression du mouvement ouvrier avec l'élimination du travail des enfants, la lutte pour la baisse du temps de travail, pour l'amélioration des conditions de travail et la reconnaissance du syndicalisme.

En France, le corps de l'inspection du travail est chargé de veiller à ce respect, au besoin en faisant appel à la Justice. Employeurs ou salariés du privé peuvent aussi faire appel au conseil de prud'hommes pour trancher un litige.

Implication dans le travail

Article détaillé : Temps de travail.

Le choix du métier et de son temps de travail, à temps plein, à temps partiel (lorsque la durée de travail n'est pas imposée à l'individu par la crainte du chômage) est fonction des préférences individuelles des individus, qui choisissent entre leurs préférences pour la consommation et le loisir.

Opposition capital-travail

Un débat récurrent oppose la rémunération du capital et la rémunération du travail. La part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises est approximativement stable sur le long terme, aux alentours de 2/3.

Les économistes libéraux considèrent que la tendance devrait être à laisser le marché du travail tendre vers son équilibre, qui serait un équilibre de plein emploi, et que toutes les contraintes règlementaires fixées perturbent le bon fonctionnement et créent du chômage.

Pour les socialistes, la précarisation des travailleurs serait en contradiction avec la valorisation du travail. Ils pensent aussi que ce ne sont pas les cotisations sociales qui pèsent trop sur les entreprises, mais la répartition capital-salaire.

Critique radicale du travail

Certains refusent que le débat reste cantonné à la répartition du travail, et s'en prennent au travail en lui-même. Paul Lafargue, gendre de Karl Marx, avait publié, à la fin du XIXe siècle, Le Droit à la paresse, où il faisait l'éloge en creux de l'appareil technonologiquement automatisé de la production. Certains ennemis du totalitarisme du travail[évasif] avancent que la productivité a explosé au cours du XXe siècle, et que cela ne s'est pas répercuté sur la quantité de travail à fournir. Ils ajoutent que le travail moderne est généralement déconnecté de sa finalité : le travailleur devenant un simple rouage d'un système économique qui le dépasse, ironiquement exhorté à produire plus alors qu'il baigne dans la suproduction de superflu[réf. nécessaire] et que nous consommons trop d'énergie par rapport à notre planète.

La critique radicale du travail a été théorisée de manière à chaque fois très différente par des acteurs aussi divers que Guy Debord (la fameuse armée de l'arrière travail de la société du spectacle qui disait « Ne travaillez jamais ! »), le groupe allemand Krisis (Le manifeste contre le travail) ou Serge Latouche (pour les critiques des notions de croissance et de développement) : ils peuvent se rencontrer chez des partisans de la décroissance,chez les marxistes hétérodoxes, les marxiens voire chez les anarcho-communistes. Pour le groupe Krisis (et le reste des auteurs de la « nouvelle critique de la valeur », comme Anselm Jappe, Moishe Postone ou Jean-Marie Vincent), le travail tel qu'il se présente sous le capitalisme, ne doit pas être considéré comme l'essence de l'homme, naturelle et transhistorique. Ces auteurs pensent que le travail n'est pas d'abord une activité, mais que sous le capitalisme, il est un rapport social très particulier au coeur social du fonctionnement du capitalisme. Il est certes un « travail concret » (le fait de produire une valeur d'usage), mais cette dimension est intérieurement constituée par une autre dimension, totalisante et qui la domine : le « travail abstrait ». Celui-ci est considéré par ces auteurs comme l'essence sociale de la société capitaliste. Il est d'abord issu de la fonction de médiation sociale entre les hommes, qu'a le travail dans le type de socialisation produite par le capitalisme : c'est par le travail que j'obtiendrai les produits fabriqués par d'autres. Mon travail se réflète alors sur l'ensemble du travail social global. C'est ainsi que le travail que l'on fait chaque jour serait du « travail abstrait ». Mais ce n'est pas le fait de faire quelque chose qui n'a pas de sens, le « travail abstrait » est ce que le travail est structurellement devenu dans le capitalisme, une forme de socialisation abstraite, qui capte et structure l'agir des individus. Cette abstraction du travail, s'accomplit journellement, mais pas par le moyen de la conscience, de l'imaginaire ou d'une « idéologie du travail », mais dans le déroulement même de la production sociale (il est alors une « abstraction réelle » particulièrement difficile à dépasser). Loin d'opposer le travail et le capital comme le fait le marxisme traditionnel, au contraire, ces auteurs pensent qu'ils « ne sont que deux étapes successives dans la métamorphose de la même substance : le travail abstrait[1]. » A l'opposer de la traditionnelle théorie de la valeur-travail développée par l'économie politique classique et le marxisme traditionnel, ce courant développe une théorie de la forme sociale de la valeur. La valeur est la représentation du « travail abstrait » (en tant que forme sociale), et apparaît au moment de l'échange marchand. Pour Krisis, il ne faut donc pas libérer le travail du capital (par la politique et le retour de l'Etat social, en le moralisant, en lui donnant des règles, etc.) puisqu'il lui est intrinsèquement lié, mais se libérer du travail en lui-même. Abolir le travail dont la forme sociale et la trajectoire sont la composante fondatrice du procès de la valorisation du capital, pour inventer à la place de nouveaux rapports sociaux. Chez Serge Latouche[2], la critique du travail est différente, il s'attache d'abord à montrer que la domination du travail serait une domination de « l'idéologie du travail », ainsi qu'au travers de l'imaginaire social. Il propose alors, par un retour sur nos actes et notre conscience, de « décoloniser l'imaginaire ».

Différentes analyses critiques du travail ont ainsi été publiées durant les années 80-90[3].

Thématique Valeur travail

Article détaillé : Valeur travail (idéologie).

En France, la « valeur travail » a été mise en exergue au cours de la campagne présidentielle française de 2007 par Nicolas Sarkozy.

Une idée phare du sarkozisme est le retour au travail, en réaction à ce qui est vu comme sa dévalorisation : coût du travail trop élevé, minima sociaux trop élevés par rapport aux revenus du travail, réduction du temps de travail instituée par le gouvernement socialiste en 2002.

Notes et références

  1. Anselm Jappe et Robert Kurz, Les habits neufs de l'Empire. Remarques sur Negri, Hardt, Ruffin, Léo Scheer, 2003
  2. Serge Latouche, L'invention de l'économie, 2005
  3. Par exemple: Réflexions sur écologie... industrialisme... travail dans Le Point d'Interrogations, L'abolition du travail (The abolition of work) de Bob Black traduit en français dans la revue Interrogations, …

Voir aussi

Filmographie

Critique du travail

Liens internes

Économie
Problématique emploi-chômage
Droit social
Conditions de travail

Liens externes

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